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| Au fond du trou [Pv Arnoul] | |
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Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Au fond du trou [Pv Arnoul] Jeu 26 Mai 2016 - 12:24 | |
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Assis sur une paillasse détrempée et adossé sur les pierres humides de sa geôle, Walther n'attendait plus rien, ni personne. Par l'ouverture tout en haut de sa prison, il entendait les échos des festivités qui avait débuté. Ces mêmes festivités qu'il était censé partager avec son ami maintenant six pieds sous terre. Sale de la tête aux pieds, son visage était recouvert de boue, ses cheveux étaient ébouriffés par une mélange de paille et de crasse. Du fond de sa geôle, d'aucuns n'auraient pu dire qu'il avait été autrefois un capitaine. Il n'y avait que ces bruits lointains qui le ramenaient au monde des hommes, que ces rires d'enfants où ces chants de soiffards. Pour autant, cela ne le rendait ni jaloux, ni nostalgique, car cette prison, il l'avait mérité.
Son deuil n'avait jamais commencé. Son incompréhension, elle, n'en était qu'à ses balbutiements. Une douleur et une colère le rongeait chaque instant de ses journées et le plongeaient dans d'atroces cauchemars. Ces mêmes rêves qui hantaient ses nuits et l'empêchaient de trouver un sommeil récupérateur. De fait, ses yeux rougies et ses paupières cernées par la fatigue lui donnait l'aspect d'un condamné à mort, résigné à subir le tranchant de son bourreau.
Une fois par jours, on lui apportait une assiette en bois. A l'intérieur s'y trouvait une substance verdâtre à l'odeur de pourriture. Incapable d'ingurgiter cela dans les premiers jours, sa faim avait eu raison de lui et c'est avec impatience qu'il attendait désormais son auge. De l'appétit ? Non, ce n'était que par instinct de survie qu'il ingurgitait cette merde, pour rien d'autre.
Il n'avait vu aucun de ses geôliers depuis son arrivée. Comprenant ainsi qu'il recevait l'isolement de tous criminels, il finit par s'imaginer leurs visages en les associant à leurs voix. Certains auraient eu un visage peu reluisant, avec verrues et pustules de partout si son imagination débordante avait eu raison.
Un jour pourtant, peut-être le huitième où le neuvième, la porte s'ouvrit. S'attendant au pire, il se remit sur ses jambes et aveuglé par la lumière qui vint de l'extérieur, il ne put que patienter quelques instants avant de pouvoir les rouvrir.
- Qui est-ce ?
Dernière édition par Walther Hohenburg le Dim 29 Mai 2016 - 9:35, édité 1 fois |
| | | Arnoul de Stern
Humain
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| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Ven 27 Mai 2016 - 11:13 | |
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L’endroit dans lequel le gardien emmenait Arnoul était d’une insalubrité crasse, un peu comme la plupart des cellules que l’on trouvait dans chaque recoin de la Péninsule, et sûrement d’au-delà. Des geôles froides, humides, et pestilentielles, où régnait un rude climat punitif et vengeur, tourné vers les prisonniers, qu’ils l’aient mérité ou non. Pour sa part, le vieil Arétan ne devait vraiment pas rester dans cet endroit trop longtemps, sa santé déclinante ne pouvant supporter trop d’humidité. Il devrait régler cela très vite. Néanmoins, avec l'accord du Marquis, Arnoul pouvait espérer que l’affaire se déroule facilement et sans embûches. Accompagné de Sir Hermann Güzer et de Sir Almun de Helver, Arnoul se dirigeait vers une cellule en particulier, guidé par un homme entre deux âges, armé d’une torche.
Une fois devant le cachot, Hermann tint la torche pendant que le gardien serramirois cherchait quelle clé correspondait à la serrure. Lorsqu’il la trouva enfin, il ouvrit l’imposant gond, et laissa filtrer la lumière dans le trou noir et béant devant eux. Pénétrant à l’intérieur, Arnoul put sentir une odeur encore plus infecte. Tournant son visage vers la droite, il vit un homme décomposé et recroquevillé, des rats le boulottant avec ardeur. La senteur de la chair putride lui rappela à bien des souvenirs, mais il se concentra d'abord et avant tout sur la priorité du moment, à savoir l’oncle de son vassal, qui devait se trouver dans la pièce aux allures d’égout.
Finalement, il vit quelque chose s’avancer. Une silhouette, qui plissait les yeux, et mettait presque ses mains devant son visage boueux pour se protéger de la soudaine luminosité. Almun de Helver demanda au pandore d’attendre à l’extérieur, alors que le seigneur de Stern croisait les bras, étudiant ce qu’il assumait être Walther Hohenburg, l’homme pour lequel il était descendu ici-bas. Il n’avait pas fière allure, tout débraillé et crasseux qu’il était. Il avait une mine à faire peur, et les yeux rougis. Avait-il pleuré, ou simplement manqué de sommeil ? En tout cas, il ne ressemblait plus au Walther qu’il avait connu. Il était devenu un homme à présent, même s’il pouvait paraître pitoyable à l’heure actuelle. Il avait une bonne excuse pour l’être, au contraire de certains…
Le vieil homme fit un pas en avant, les bras croisé et les yeux rivés sur le chevalier enguenillé.
« Je suis Arnoul, seigneur de Stern, suzerain de Tour-la-Bruie et d’Ernal. Et toi, tu es Walther Hohenburg, oncle de mon vassal Onfroi. »
Sans laisser plus de temps à Walther pour filtrer ces informations, il se tourna vers Almun.
« Emmenez-le dehors. J’ai déjà assez plaidé pour sa libération, si c’est pour récolter une fluxion en plus, non merci ! »
Le chevalier-lige s’exécuta, attrapant doucement le prisonnier pour qu’il puisse rejoindre le dehors. Traversant la pièce, puis refermant derrière eux le lourd battant de chêne, ils se dirigèrent vers l’escalier taillé et poisseux. Arnoul se tourna à nouveau vers le garde serramirois, et lui jeta un souverain.
« Pour le dérangement, mon garçon. »
Le gardien sourit, laissant paraître une ou deux dents gâtées.
« Merci, messire… »
« Bien… Et que ça reste ainsi. »
Le vieil homme monta les escaliers, refusant l’aide d’Hermann avec véhémence. Il voulait montrer que même à son âge, il était encore vigoureux, même si ses chairs le faisaient souvent souffrir. Une fois remontés, il adressa un bref sourire à Walther.
« Qu’est-ce que cela vous fait d’être de nouveau à l’air libre, messire Hohenburg ? »
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| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Dim 29 Mai 2016 - 10:02 | |
| Il ne s'était attendu à rien, mais si on lui avait dit que le seigneur de Stern serait venu en personne pour le faire sortir de sa geôle, il ne se serait certainement pas risquer à lancer des paris avec les rats qui lui servaient de compagnons d'infortune. La surprise fut de taille, à tel point qu'il ne réussit même pas à trouver ses mots. Face au soudoiement du seigneur, son geôlier, pourtant si rustre et tempétueux, avait laissé place à un véritable enfant de choeur, le laissant partir sans dire mot.
Accompagné de deux chevaliers qu'il connaissait vaguement pour les avoir vu chevaucher autrefois avec son père, le seigneur Arnoul avançait fébrilement dans les couloirs sinueux, mais gardait la tête haute avec toute la fierté qui était sienne. Comment était-ce possible que l'ancien seigneur de son père vienne pour le libérer ? Comment avait-il pu se soucier de son sort ? Lui qui était reparti seul pour se faire mercenaire et combattre ensuite au nom de la Dame. Il avait abandonné les gens de son pays, fait défaut au serment de son père, comment pouvait-il venir le sortir de là ?
Trop affaibli et fatigué pour tenter de trouver des réponses, Walther avançait aux côtés du seigneur Arnoul. Lorsque le vieil homme lui demanda quel sentiment le parcourait en ce premier instant de liberté, plusieurs mots lui vinrent à l'esprit, mais aucuns ne semblèrent vouloir former une phrase correcte.
-Je...heu...je ne pense pas avoir mérité une telle grâce, seigneur...
Les rayons du soleil l'éblouirent brusquement. Confronté à une vague de badauds qui allaient et venaient dans la ruelle, il dut se faire violence pour contenir sa peur d'être exposé à une foule aussi dense. De plus, cela lui rappela brusquement les combats d'Amblère, lorsque les rues étaient parsemées de cadavres et que le sang coulait en abondance tel un ruisseau. S'apercevant sûrement qu'il n'était pas dans son état normal, Arnoul fit mine de reprendre la route en direction d'un endroit plus tranquile. Mais avant qu'il n'emboite le pas, un petit garçon à l'allure bien familière arriva sur lui à toute vitesse.
-Miracle !
Le gamin, aussi sale que lui et maigre comme un clou, ressemblait à un petit mendiant. De toute évidence, il l'avait attendu dans la rue depuis tout ce temps.
-Pardonnez-moi, sire, c'est mon écuyer.
Miracle n'était en aucune façon son écuyer, mais le seigneur de Stern n'était pas sensé le savoir après tout. Miracle était peut-être l'une des dernières choses qui le reliait encore à Meinhard et à l'ordre du Calice, il ne le laisserait pas repartir errer dans les rues comme le jour où il l'avait trouvé dans un village incendié par les puysards. Sous l'oeil impassible du vieux sire, ils reprirent donc la route ensemble jusqu'aux appartements des Arétans. Il revit des visages familiers, mais la plupart des hommes semblèrent l'ignorer où ne pas le reconnaître. Comment auraient-ils pu avec toute la terre qui lui recouvrait le visage ?
Lorsqu'il put prendre place sur un siège après que le seigneur lui ait autorisé, il se laissa aller à quelques soufflements de réconfort. Encore perdu dans ses pensées, il lui fallut un certain temps pour revenir à la réalité.
-J'ai été arrêté pour avoir tué un chevalier en duel, messire. Lorsque la famille de cet homme découvrira que je ne croupi plus dans les geôles, en attente d'une sentance, ils vous demanderont des comptes. J'ai déjà fait défaut à nos terres, je ne puis me permettre de vous causer un tel problème...
A côté, le petit Miracle semblait se réjouir à la vue de plusieurs mets disposés sur la table non loin d'eux.
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| | | Arnoul de Stern
Humain
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| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Dim 29 Mai 2016 - 12:23 | |
| Le vieillard soupira en entendant Walther. Avait-il mérité une telle grâce, en effet ? Non. Il avait abandonné sa famille, s’était lancé dans une campagne sans rejoindre l’ost sternois, et Arnoul n’avait eu aucune obligation de le faire sortir, puisqu’il l’avait fait de sa propre initiative. Alors pourquoi ? C’est bien simple. Arnoul est un homme qui a toujours défendu et honoré ses vassaux. Les liens l’unissant à la famille Hohenburg d’Ernal étaient forts, bien qu’amoindris par la mort d’Einhard. Au nom d’Onfroi, son nouveau vassal, et pour éviter que sa famille ne se dépouille encore d’un homme en état de se battre et de produire des héritiers, il avait choisi de le faire libérer. Et qu’importe les conséquences que ce geste pourrait produire par après, il le faisait en toute connaissance de cause.
Un jeune garçon était venu se réfugier contre le chevalier arétan récemment sorti. Arnoul se demandait comment un si petit enfant pouvait endurer une telle pestilence émanant du chevalier crasseux. Puis, il se rappela que le garnement aussi sentait comme une armée de cadavres. Leurs nez devaient s’en être accommodés… Il comprit, dès lors, qu’il s’agissait de l’écuyer de Walther, lorsque ce dernier le présenta comme tel. Pauvre hère… A attendre ainsi dans les rues le retour de son maître. Il fut touché par cette fidélité, et garda cela dans un creux de sa mémoire vieillie, se promettant d’un jour récompenser ce qui constituait un acte honorable.
Arnoul logeait dans des appartements reculés du Palais Séraphin. Le faire entrer avait déjà été un miracle, mais les gardes ne pouvaient retenir éternellement le Vieux Bouc et son verbe acerbe. Face au vieillard et à ses piques toujours plus violentes, les gardiens, penauds, avaient laissé passer la troupe de chevaliers et leur seigneur, pour qu’ils rejoignent leurs quartiers. Une fois rentrés, les serviteurs regardèrent avec dégoût le nouveau venu, plus boueux qu’un homme ayant chuté dans la Malelande un jour de pluie. Malgré les réticences des servants, Walther put enfin s’asseoir sur un siège, plus moelleux que les foutus moellons de son ancienne geôle. Arnoul s’assit également, réprimant un soupir d’aise, puis envoya ses commis chercher boissons et nourriture. Se concentrant à nouveau sur Walther, qui avait décidé de lui raconter ses mésaventures, il finit par faire un signe de la main lui intimant le silence.
« Je connais déjà tout cela. Comment croyez-vous que j’aie réussi à plaider votre cause auprès du Marquis, sinon ? Les Pyk ne sont pas un problème, j’ai déjà vu des seigneurs plus tenaces que cette larve de Symphorien. S’il vient me réclamer justice, je lui montrerai de quel bois je me chauffe, et quelle justice je rends. »
Il vit deux plateaux de nourriture en bois arriver, suivis de deux serviteurs tenant deux carafes, l’une de vin, l’autre d’eau. Arnoul continua alors, pointant du doigt sur la table.
« Je ne vous ai pas sorti de là parce que vous méritiez une chose quelconque. Vous ne méritez aucune faveur de ma part, car comme vous l’avez dit, vous avez fait défaut à votre famille lors de l’appel au ban du Comte Alwin, me privant d’un chevalier supplémentaire à envoyer en Oësgard. Et j’apprends que vous y avez été quand même, sans combattre sous bannière ni sternoise, ni arétane. Non, franchement, vous ne méritez pas ce que j’ai fait pour vous. Mais si je l’ai fait, voyez-vous, c’est au nom des liens qui m’unissent devant les Cinq à votre neveu. Onfroi ne saurait se passer d’un homme, dans la famille. Savez-vous que c’est votre sœur Hilda, qui a dû l’emmener par la main jusqu’en mon château, et ce pour qu’il puisse prononcer son serment ? Je m’attendais à voir un homme accompagner son suzerain. Je n’ai vu là qu’un enfant et une femme. Votre famille a grandement besoin de vous, Walther. Quoi que vous ayez fait, c’est le plus important en ce moment. »
Il se recala dans son siège, attrapant un morceau de pain sur lequel le commis aux plats avait étalé de la confiture de fraise. Sur le plateau, il avait des tartines, de la confiture, du fromage, et de la petite charcuterie. Faisant signe à Walther et son écuyer de se régaler, il poursuivit après une bouchée de cette fort délicieuse nourriture.
« Je n’irai pas par quatre chemins, messire Hohenburg. La seule condition que je pose à votre libération, c’est votre retour sur le domaine d’Ernal, en tant que chevalier de sir Onfroi. Vous n’aurez pas à devenir le maître d’Onfroi, il est déjà pupille d’Edwin Rühge, que j’ai également décidé de marier à votre sœur Hilda. Jurez fidélité à votre neveu, c’est tout ce que je vous demande. Et restez en Ernal rebâtir votre domaine avec votre famille. En tant que suzerain, j’ai été abusé par votre maudite fierté, et je n’ai pas vu Ernal se décrépir. J’enverrai ouvriers et argent pour la reconstruction. Ce sera comme ça, et pas autrement. »
Il but une gorgée de vin, qu’il trouva bien léger. Il plissa les yeux en direction du serviteur s’occupant des carafes, qui comprit bien vite qu’il fallait en chercher une autre… Arnoul regarda ensuite à nouveau Walther de haut en bas.
« Quoi qu’il en soit, messire, vous avez besoin d’un bain… Vous empestez à des lieues à la ronde ! Je doute que le Marquis apprécie pareil fumet dans son palais, après vous avoir si généreusement gracié. Mes serviteurs vont vous préparer un bassin. L’adepte Gertrude va s’occuper du petit… comment s’appelle-t-il au fait ? Enfin, Gertrude va s’occuper de l’enfant et le nettoyer lui aussi. »
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| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Dim 29 Mai 2016 - 17:49 | |
| Le vieil Arnoul n'y alla pas par quatre chemins pour le faire revenir à la réalité. Pas de fioritures, pas de mots tournant autour du pot, non, il usa de sa franchise habituelle pour expliquer ses erreurs commises envers sa terre. A l'entendre, Walther aurait pu acquiescer à chacune des phrases, car une part de vérité résidait en chacune d'elles. Néanmoins, ce n'était pas de plein gré qu'il était reparti d'Ernal pour retourner combattre en sgardie. Ce n'était pas lui qui avait parcouru le nord d'ouest en est avec plaisir. Sa mère, celle-là même qui s'était retrouvée amputée de son époux et de son fils aîné. C'était elle qui l'avait renvoyé là-bas, sur ces terres maudites, pour qu'il aille se battre au nom d'un seigneur et qu'il leur rapporte de l'argent. Ainsi, pendant que l'ost de l'ancien comte de Karlsburg était à peine rentré, lui, avait reprit la route dans l'autre sens bien avant que le comte Alwin ne relève un nouvel ost pour soutenir la grande coalition.
Incapable de relever la tête pour dire toutes ces choses au seigneur de Stern, il ne put que le regarder droit dans les yeux, subissant de plein fouet cette vague de vérité en partie erronée qui le submergeait à présent. A quoi bon répondre ? A quoi bon trouver des excuses ? Il n'en avait plus la force. Arnoul de Stern était venu le libérer au nom des liens qui l'unissait à son neveu, et il lui demandait désormais de rentrer à ses côtés pour veiller sur sa famille. Pouvait-il refuser et dire que Néera était sa nouvelle mère ? L'était-elle devenue au moins ? Néera lui avait permis de faire son choix en combattant pour l'honneur de son ami. De toute évidence, ce choix n'avait pas été le bon et il en payait maintenant les conséquences. Résigné comme un enfant ayant commis la pire erreur, il ne fit qu'un rapide hochement de tête en direction du vieil Arnoul.
A l'annonce de prendre un bain, une vive lueur de joie put se lire sur son visage. Sa propre odeur lui donnait des nausées. Les hommes et femmes qui se trouvaient non loin d'eux grimaçaient eux aussi et avaient prit leurs distances. Arnoul, lui, semblait s'en foutre où n'en montrait rien. A côté, le petit Miracle mangeait et paraissait totalement inarrêtable. Lorsque le seigneur de Stern lui demanda son nom, Walther parut hésiter un très bref moment et convint que Miracle ne pouvait être un nom digne d'un futur chevalier.
-M..Meinhard, sire, c'est son nom. Nous l'avons trouvé dans un village en ruine, incendié par les puysards. Au milieu des décombres, nous l'avons aperçu près de ses parents et de ses frères cloués sur un mur. Il s'était réfugié dans les bois alentours pendant l'assaut.
Avant qu'il ne quitte la salle le ventre plein, Walther s'arrêta un instant devant le seigneur Arétan.
-Messire, me permettrez-vous d'aller me recueillir sur la tombe d'un ami ? Je n'ai pas eu le temps de lui faire mes adieux...
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| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Jeu 2 Juin 2016 - 11:45 | |
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Le petit Miracle l'avait mené sur la tombe de son ami. L'emplacement se trouvait à côté d'un petit arbre où d'autres tombes gisaient les unes à côté des autres. La terre encore fraîche, l'herbe n'avait pas encore poussé par dessus les pierres. Le sieur de Stern lui avait donné la permission d'aller se recueillir, c'était déjà ça. Ce seigneur n'était pas dénué de sentiments et cela l'avait touché. A l'entrée de ce sanctuaire de recueillement, le temps semblait s'être arrêté. Loin des festivités qui animaient la cité de Serramire, le lieu était propice aux souvenirs et à la peine.
Lorsque Miracle lui indiqua le lieu voulu, il eut un long frisson. Voilà, il était enfin arrivé. Un genou à terre, il s'inclina devant le petit amas de terre et regarda les petites pierres disposées tout le long. Cette tombe n'avait rien de particulière, si ce n'est sa taille un peu plus longue et large que les autres. Pourtant, rien n'indiquait que le chevalier Meinhard, fervent défenseur de Néera, reposait là. Il ne lui fallut pas longtemps pour ramasser une pierre coupante et mettre un terme à l'anonymat de cette stèle. Miracle, à ses côtés, l'aida dans son œuvre et le rendu final fut à la hauteur de ses espérances. Quelque chose en lui n'allait toujours pas. Cela ne suffisait pas. Il aurait voulu en faire plus, créer un monument à son effigie pour que tous en ce monde puisse contempler l'homme qui reposait en dessous.
Presque de nouveau en larmes, il cessa ses gestes, constant que ses mains étaient en sang. Sans dire un mot, il s'assit là et lu ce qu'il avait écrit. « Sire Meinhard d'Andorf, frère juré de l'ordre du Calice, fils de Néera, puisses-tu reposer en paix mon ami ». Il resta un long moment, tentant de trouver des réponses à ses questions, espérant que son ami lui parle de nouveau et rassure sa foi déclinante.
Mais rien ne vint, sauf le souffle du vent et les chants des oiseaux qui profitaient des rayons du soleil...
-Capitaine Hohenburg.
Walther se retourna et vit tous les frères de l'ordre de Calice. Debout, face à lui, le calice posé fièrement sur leur torse, une certaine solennité était palpable.
-Nous avons veillé ici nuits et jours et nous vous avons attendu.
Il se releva, non sans mal. Le petit Miracle toujours à ses côtés, il se présenta en face d'eux et les regarda un par un. Tous étaient devenu des frères d'armes. Certains étaient là depuis les tout début, avant même que l'ordre du Calice ne voit le jour, d'autres les avaient rejoint après Nebelheim, d'autres juste avant Amblère, mais la mort en avait prit la plupart. Dès lors, ne restait plus que dix hommes aux cicatrices visibles sur leurs visages, aux cottes d'armes trouées, avec toujours ce Calice doré cousu en plein milieu. Le jeune Wilfrid, qu'il avait sorti des geôles lourmelloises, était l'un de ces survivants. Plus rien à voir avec le criminel qu'il avait été autrefois, il arborait fièrement son appartenance et tenait dans ses mains la bride de sa monture.
-Nous avons prit soin de lui aussi, dit-il en lui montrant son cheval. Tout y est, votre armure et votre épée capitaine.
Presque gêné, il chercha ses mots...
-Je ne sais comment vous remercier.
-En accomplissant ce que Meinhard aurait voulu, répondit Ecbert, les yeux rivés sur la tombe.
-Je ne saurais le remplacer... C'est lui qui m'a redonné la foi.
-Il nous a tous inspiré, c'est vrai. Mais c'est vous notre capitaine, nous vous suivrons.
Ému par tant de loyauté, il ne sut pas quoi répondre une fois de plus. Comment pourrait-il les guider alors que lui-même était à présent perdu ? Comment mener ses frères dans une nouvelle bataille qu'il pensait perdue d'avance ? Le capitaine qu'il avait été n'était à présent qu'un lointain souvenir. Héros d'une guerre gagnée dans le sang et la mort, il n'aspirait plus qu'à retrouver du repos, loin de tout ceci. Le seigneur Arnoul avait raison, il devait rentrer chez lui prendre soin de la famille qu'il lui restait.
-Je suis fatigué... soupira-t-il. Fatigué par cette guerre, fatigué de perdre mes frères, je rentre chez moi... Je n'ai plus la force.
-Nous parcourrons les terres pour ramener la foi dans le cœur des hommes, reprit Ecbert, tel que l'aurait souhaité Meinhard, mais vous resterez le capitaine de cet ordre. Le jour venu, lorsque vous déciderez de revenir, j'espère que vous pourrez recouvrir votre foi. L'ordre est né grâce au sang versé de nos frères, il ne saurait mourir.
-Puissiez-vous accomplir cette noble tâche, mes frères. Meinhard serait fier de vous, ajouta Walther. Pour lui, accompagnez moi dans une ultime prière afin qu'il trouve le chemin qui le mènera à notre mère.
Sans attendre, ses hommes le rejoignirent et s'agenouillèrent à ses côtés. Leurs regards posés sur la stèle où apparaissait le nom de leur frère d'arme tombé, ils firent leurs adieux comme un seul homme.
« Au nom de Néera, mère de tous les hommes, déesse de la vie et de l'amour, Veilles sur cet homme et accueilles-le dans ton royaume, Bénis-le. Protège tes fils et donnes leur la force de vivre. Aides tes enfants à retrouver le chemin de la foi. Bénis-nous sainte-mère, car nous te resterons fidèles. Dans notre vie et jusqu'à notre mort, notre foi ne s'estompera ».
Le silence regagna le lieu. Les hommes se remirent debout et s'en allèrent les uns après les autres après l'avoir salué une dernière fois. De nouveau seul avec le petit miracle qui était été silencieux tout du long, il s'inclina une dernière fois devant la stèle.
-Je te laisse mon ami, repose en paix, murmura-t-il.
Ils rentrèrent à leur tour et reprirent la direction de la cité en fête. Une fois arrivée à la forteresse où se préparait le banquet du soir, il retrouva l'ambiance qu'il aurait préféré ne jamais retrouver. Arnoul se tenait là, avec ses gens. Sans dire un mot, il prit place non loin et resta figé devant les victuailles posés ici et là. Pas le cœur à boire, ni le cœur à manger, il resta silencieux, attendant qu'on le délivre de ce supplice pour qu'il puisse enfin se reposer.
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| | | Arnoul de Stern
Humain
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| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Lun 20 Juin 2016 - 10:26 | |
| Arnoul observait avec attention le jeune Walther Hohenburg, alors qu’ils ripaillaient en compagnie de ses meilleurs chevaliers, ainsi que quelques invités venant d’un peu partout, comme sir Brecca d’Estenhausen, venu voir son aîné participer aux festivités. Le Vieux Bouc était déçu de constater que l’oncle de son vassal Onfroi montrait si peu d’entrain depuis sa libération. Il ne mangeait ni ne buvait, et avait cet air morne constamment encré sur son visage. La mélancolie ne semblait pas vouloir le quitter, et à mesure que la soirée avançait, alors que les récits guerriers étaient balancés à la cantonade par de nobles vétérans, Arnoul aurait préféré entendre un peu du siège d’Amblère raconté par Walther. Comme ce n’était pas le cas, il ne le força pas. Néanmoins, afin de mettre les choses au clair, il se leva et regarda ses chevaliers et invités.
« Excusez-moi un instant. Je dois m’entretenir avec sir Walther ici-présent. Continuez… Vous en étiez à… Ha, oui, lorsque trois hommes vous tenaient en respect à hauteur de Kelbourg. Ne vous en faites pas, je l’ai déjà entendue deux fois… »
Certains s’esclaffèrent, mais le récit reprit de plus belle. Le Stern regarda Walther, et lui fit signe de le suivre dans une autre pièce. Bien difficilement, il parvint à marcher rapidement vers la porte, afin d’être sûr qu’il serait le premier à l’ouvrir. Une fois la main sur la clenche, il apostropha une dernière fois son chevalier.
« Ce qu’il y a derrière cette porte était censé vous revenir demain matin. Mais comme vous pendiez la gueule toute la soirée, je me suis dit qu’il vous faudrait bien ça pour tenir encore un peu auprès de tous ces vantards et ces colporteurs de ragots. »
Il fit glisser les gonds bien huilés de la porte, et s’engouffra à l’intérieur de la pièce. Suivi par Walther, le spectacle auquel le jeune chevalier assista n’était peut-être rien de ce qu’il s’attendait à trouver à l’intérieur. Arnoul était à côté d’une armure sur support. Une grande armure, par endroits lardées de coups, et étonnamment familière. Le vieux seigneur passa une main sur l’une des spallières d’acier venant directement de Kahark.
« Vous la reconnaissez sans doute. Si vous avez assez côtoyé son ancien propriétaire pour l’avoir défendu en duel, j’ose imaginer que vous reconnaîtriez son armure du premier coup d’œil. Je dois avouer qu’elle est fort impressionnante. Mais bon, je n’en attendais pas moins d’un Olysséan. Toujours à parader dans de beaux harnois… »
Il regarda Walther s’approcher de l’armure, et sourit.
« J’ai pris la liberté de la récupérer. Je vous fais également la promesse de vous la donner en cadeau. A une seule condition… »
Il s’approcha d’une petite table sur laquelle était disposée une petite lettre. Il s’en saisit, puis plongea à nouveau son regard dans celui de Walther.
« Vous devrez l’emporter à Ernal, pour la monter sur un mannequin dans votre hall. Ainsi, vous pourrez revenir auprès de votre famille, et leur prouver que vous êtes bien vivant, et non une sorte de fantôme dont l’existence leur paraît bien peu crédible… »
Il présenta la lettre devant Walther.
« Vous passerez par Wenden, puis par Sternburg. Ma fille Karla est dans l’attente de mes conseils. Les voici, sur ce vélin. Rendez-lui en mains propres, ou dans les mains de Wilfred Log, l’un de mes boucliers-liges. »
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Mar 21 Juin 2016 - 11:07 | |
| "Ma foi, lorsque les trois sont venus pointer leurs aiguilles émoussée sur mon armure, il m'a bien plu de leur donner quelques coup de mon fléau pour les attendrir. Mais au moment de le faire tourner, par les Cinq ! Gebhard ici présent en avait déjà écrasé deux avec son cheval plus gros que le marquis !"
Les rires fusaient tandis que le vieux Fritz de Herstaal continuait son histoire maintes fois radotée, tandis que le capitaine de l'Ordre du Calice et son suzerain se précipitaient (si tant est qu'Arnoul de Stern pouvait se "précipiter") vers une autre sortie. Et aux côté de Fritz, un jeune homme riait jaune tandis qu'il les voyait sortir. Le regard acéré, le "peu" de bière qu'il avait ingurgité n'avait aucune emprise sur lui. Il se leva alors, avant d'être retenu par son père, qui le fit se rasseoir de force d'une poigne de fer, malgré son âge avancé et la solide constitution de Wilhelm.
"Allons ! Pourquoi t'enfuis-tu comme ça ? Tu ne vas pas me dire que tu l'as déjà entendue celle-là, toi aussi ?"
Il se tourna vers son père. Wilhelm de Herstaal n'avait guère d'occasions de le rencontrer depuis ces derniers mois où il entra au service de Cantharel, service difficilement explicable, si ce n'est en grande partie du à l'incapacité financière du vieux Fritz, Néera le bénisse. Il était agréable de rencontrer sa famille depuis si longtemps, mais le devoir l'appelait, et le devoir n'attendait pas.
Surtout quand son devoir impliquait le sauvetage d'un royaume en perdition.
"Hélàs, oui," fit-il d'un air faussement sérieux, qui désarçonna son père juste assez pour le laisser s'enfuir. Des rires et des remarques sur les radots de Friedrich de Herstaal se firent entendre depuis la salle que Herstaal avait déjà quitté en un coup de vent. Il lui fallait rejoindre les deux, et vite.
"Messires... Désolé de vous avoir suivi. Je suis Wilhelm Herstaal, fils de Friedrich Herstaal -Le vieux Fritz. J'ai cru que le seigneur Walther partait, et il fallait absolument que je lui transmette ce message avant cela. (Il sortit un petit message en parchemin de sa poche)De la part de la dame d'Hardancour, marquise de Sainte-Berthilde, messires. (Il lut le message à voix haute). Le Capitaine de l'Ordre du Calice est demandé pour une quête de la plus haute importance, et est invité à rejoindre la Marquise dès lors de la réception de cette missive."
Il se rendit alors compte qu'il avait complètement oublié de mentionner Arnoul, qui était quand même le suzerain de Walther. Il fallait quand même trouver quelque chose pour ne pas offenser le vieux !
"Euh... Ah oui, il y a aussi écrit : s'il le veut bien, le seigneur de Stern est également convié. Et voilà." |
| | | Walther Hohenburg
Humain
Nombre de messages : 139 Âge : 110 Date d'inscription : 09/01/2015
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| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Mar 21 Juin 2016 - 16:52 | |
| Que ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit devant lui l'armure de Meinhard. Arnoul l'avait récupéré et mise en sécurité. Elle était là et lui faisait face à présent. Il eut presque l'impression de revoir son ami en face de lui. En découvrant les quelques endroits entaillés, des brusques souvenirs rejaillirent... Mais le seigneur de Stern lui en faisait présent et lui intimait déjà de l'emmener à Ernal pour qu'elle repose aux côtés des armures de son frère et de son père. Ce geste le toucha et il ne su quoi répondre dans un premier temps. Esquissant un sourire discret, il regarda Arnoul avec le plus profond respect. Il lui confia également une missive à apporter directement à son castel. De toute évidence, il lui demandait de reprendre la route au plus vite vue l'expression qu'il fit en donnant le vélin.
-Ce sera fait, seigneur, dit-il. Je ne sais comment vous remercier pour l'armure de sire d'Andorf.
Pourtant, avant que le vieil Arnoul ne lui réponde, un homme qui avait été présent au banquet fit irruption. Il se présenta sous le nom de Wilhelm d'Herstaal, un banneret Berthildois. Il crut tout d'abord qu'il venait pour parler au seigneur de Stern. Pour cette raison, il s'écarta furtivement dans l'espoir de regagner la salle. Mais le berthildois dévoila l'objet de sa présent et sa surprise fut de taille lorsqu'il entendit que la marquise de Sainte-Berthilde en personne le demandait. Pour quelle raison ? Est-ce que la mort de Meinhard où de l'autre chevalier avait un quelconque rapport ?
-Je ne puis faire attendre la marquise, conduisez-moi à elle je vous pries.
Aussitôt, sire d'Herstaal fixa le vieux Sternois et le convia également au rendez-vous. Cette demande de rencontre lui parut alors beaucoup plus mystérieuse, surtout lorsqu'il entendit qu'elle le mandait pour une quête de la plus haute importance.
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| | | Arnoul de Stern
Humain
Nombre de messages : 105 Âge : 28 Date d'inscription : 19/02/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 84 ans Taille : Niveau Magique :
| Sujet: Re: Au fond du trou [Pv Arnoul] Mar 5 Juil 2016 - 9:29 | |
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« Une quête ? Qu’est-ce donc que cette histoire ? »
Arnoul était partagé entre la colère et l’incompréhension. Tout d’abord, un énergumène venait claironner son petit discours sur papier devant l’un de ses chevaliers, comme pour le priver d’une lame qu’il s’était efforcé de récupérer pour son vassal, et pire encore, c’était bien entendu au chevalier à qui l’on s’adressait de prime abord, reléguant le vieux seigneur au rang de petit rajout faisant bonne figure. Le Stern était comme ses bannerets Losir, tel un coq qui refusait que l’on touche à sa fierté. Qui osait donc interrompre son entretien avec Walther Hohenburg ? Le fils Herstaal ? Devrait-il à présent surveiller quiconque vient partager un repas en sa compagnie ? Arnoul n’aimait pas les manières de la Marquise.
« Tu peux dire à ta Marquise que je ne me fais point convoquer comme un vulgaire mercenaire à sa solde. Je suis lié au Comte d’Arétria, non à la Dame d’un castel lointain et hors-limite. Si elle requiert ma présence, qu’elle m’invite tel le seigneur que je suis, pourceau ! »
Il tourna ensuite ses yeux vieillis vers Walther.
« Quant à vous, messire, faites comme bon vous semble. Cette missive semble vous être adressée. N'oubliez pas ce que je vous ai dit, je veux que vous rentriez auprès de votre famille, sachez-le. »
Il le regarda un instant, plissant les yeux.
« Onfroi a besoin d'un homme à Ernal. Et au plus vite. »
Arnoul tourna les talons, et se dirigea vers la tablée, lançant une dernière fois au jeune fils de Fritz :
« Dis à la Marquise que si elle compte me voir, qu’elle m’envoie une meilleure invitation qu’un post-scriptum sur un vélin. Le chevalier est libre de partir, après tout, il fait ce qu'il lui chante. Mais n'oubliez pas vers qui va son allégeance naturelle. »
Aigri et revêche, le Vieux Bouc continuait de marcher vers la table, les mains crispées et le regard furieux. Pour qui se prenait-elle donc… Et que voulait-elle donc à Walther ? Lui qui voulait un homme pour préparer Onfroi… Edwin Rühge ferait l’affaire, s’il mariait Hilda. Arnoul s’arrangerait pour que cela soit fait. Il ne voulait pas d’une chochotte comme sir d’Ernal. Il avait besoin de bons et forts bannerets.
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