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| Au nom du fils [Aliénor-Arnoul] | |
| | Auteur | Message |
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Walther Hohenburg
Humain
Nombre de messages : 139 Âge : 110 Date d'inscription : 09/01/2015
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| Sujet: Au nom du fils [Aliénor-Arnoul] Jeu 17 Aoû 2017 - 11:02 | |
| - HRP:
Précédemment Le vent du nord Ce Rp aborde également l'un des moments cité dans La petite guerre des Karlsburg
Milieu 4e ennéade de Karfias, an 10, XIe cycle Une longue colonne d'hommes à pieds ou montés tentaient d'avancer malgré les vents nordiens. A la tête de cette colonne, toujours aux côtés de la dame de Wenden, Walther grelottait même en étant emmitouflé sous plusieurs fourrures. Qu'en était-il du reste de la troupe ? Le froid les assaillaient et pourtant leur rage de vaincre persistait. C'est en arrivant devant les portes closes de la cité de Karlsburg qu'ils comprirent que leur seigneur n'y était plus. Les éclaireurs leur avaient rapporté le matin même qu'il s'en était allé avec ses hommes mettre le siège devant la grande ville d'Arétria. Ainsi donc, ils laissèrent quelques chevaliers et soldats devant la cité félonne et s'en allèrent aussitôt sur les traces d'Ewald le lâche. Leur seule hâte fut d'arriver au plus vite avant qu'Arétria ne tombe entre ses mains. L'héritier du défunt comte y était, le neveu même d'Aliénor, alors la marche s'intensifia et l'Ordre redonna du baume au cœur au reste de la troupe en chantant des louanges adressés à la Damedieu. Comme si les hommes s'étaient senti protégés par une telle ferveur, il ne fut jamais question de rebrousser chemin et d'abandonner leur entreprise.
En jetant un œil vers l'arrière, un frisson le parcourut à la vue de ces innombrables calices portés hauts et fiers sur les étendards. Que penseraient les hommes d'Ewald en les voyant à leur tour ? Que la déesse de la vie n'était point de leur côté, mais bien de ceux des justes. De nouveau, il regarda la jeune Aliénor montée sur son haut destrier blanc. Armée d'un harnois de la tête aux pieds, sa féminité n'était presque plus visible et pourtant Walther savait que la dame appréhendait déjà l'engagement. Non habituée aux champs de bataille, il s'était lui-même fait la promesse de veiller sur elle malgré la dizaine de gardes qui en avaient la charge.
Le chevalier d'Ernal s'arrêta et fit stopper net la colonne à la vue d'un cavalier s'approchant à toute allure dans leur direction. Ce dernier continua d'avancer sans se soucier que l'on ait pu envoyer une salve de flèches en sa direction. Mais malgré la neige qui s'abattait et le manque de visibilité, Walther finit par distinguer un cheval cabré sur le poitrail de l'éclaireur. Lorsque celui-ci fut assez près pour communiquer, ils purent alors l'entendre.
-Ma dame de Wenden ! Héla-t-il. Le sire de Karlsburg a mit le siège devant la ville pour s'emparer de l'héritier. Nous vous prions d'intervenir pour l'en empêcher.
Walther se rapprocha de la dame et se mit dos à l'éclaireur afin que celui-ci ne puisse entendre ce qu'il allait dire.
-Si sa tête ne vous dit rien, cet homme pourrait être un partisan d'Ewald, prudence.
Arétria n'était sûrement plus qu'à quelques lieux. Qu'Ewald ait eu assez de ruse pour s'assurer que la dame ne venait pas dans l'intention de l'affronter ne l'aurait guère surprit. Car à l'heure actuelle, tous les hommes pouvaient être des alliés ou des ennemis potentiels. Arétria avait prit des faux airs de guerre civile.
Dernière édition par Walther Hohenburg le Mar 29 Aoû 2017 - 9:52, édité 1 fois |
| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: Au nom du fils [Aliénor-Arnoul] Lun 28 Aoû 2017 - 23:21 | |
| - Hrp:
Double post fait avec l'autorisation d'Alienor. Arnoul est également convié au Rp s'il le souhaite.
Les hennissements n'en finissèrent plus. Trop impatients d'aller se battre sûrement ou sentant la mort approcher, les chevaux remuèrent sans cesse, laissant les maîtres dans la plus grande peine. C'est que l'on avait senti d'ici la bataille à venir, et ce n'avait pas été cet envoyé d'Arétria qui avait estompé les craintes. La dame de Wenden avait acquiescé au héraut sans sourciller, gageant que le dit-homme n'était qu'un cadet de famille loyal au Wenden. Walther l'a crut et lui conseilla céans de se porter à la grand-ville afin de mettre un terme au siège insolent du lâche de Karlsburg. Que ne fut pas leur surprise alors lorsqu'ils virent paraître dans la brume un cavalier portant fièrement la bannière du Sternois.
Arnaud de Stern menait son ost comme le digne héritier guerrier qu'il était. A la tête de plusieurs centaines d'hommes, le sire de Stern se porta à l'hauteur de la dame afin de lui assurer son soutien dans sa future entreprise. Que de fous que voilà ! L'hiver frappait dur, et plus d'un millier d'inconscients avaient bravé le blizzard afin de protéger le dernier né des Wenden. Bien que la dame accepta cette aide de dernière minute, Walther n'oublia pas un seul instant les visées du vieux sternois quant aux épousailles de son héritier. N'ayant cure de cette avidité politique en un si tel moment, l'ancien capitaine exhorta la dame de mener son ost au plus près de l'ennemi afin que ce dernier sache de quoi il en attendrait.
Certains capitaines conseillèrent à leur tour la patience, pensant que le lâche de Karlsburg finirait par abandonner le siège, faute d'approvisionnement. D'autres gagèrent que ce même homme plierait genou et pleurerait pour ses fautes. Ce ne fut point son cas à lui. Walther conseilla que le coupable d'une telle vilenie et d'un tel crime soit châtié céans pour ses crimes présents et passés. Ainsi revint au centre des négociations la lâcheté habituelle d'Ewald et de tous ses forfaits. L'on ne put croire qu'un ancien fervant défenseur de la damedieu se serait vu comme le grand inquisiteur. Et pourtant, tous reconnurent en fin de compte qu'il était grand temps d'en finir.
Ainsi, lorsque les matines furent chantées par les frères de l'Ordre, l'on ordonna à l'ost de se préparer à marcher sur Arétria-la-Ville. Il n'y avait que moins d'une demi-journée qui les séparait des félons. La dame ordonna donc l'ordre de bataille avec les hommes à pieds au centre et ceux montés sur les flancs. Fou fut celui qui crut la dame se serait mise à l'écart puisqu'on l'aperçut aux cotés des chevaliers arétans restés fidèles à son défunt frère. Walther à ses côtés encore, ils virent ensemble les murailles d'Arétria se dessiner au loin et le vétuste siège devant.
Les tocsins sonnèrent de toute part et l'on vit la rangée se faire. Vraisemblablement peu surprit par leur arrivée, les troupes d'Ewald s'étaient orientés en leur direction avant même qu'ils n'arrivent. A la simple vue de la faible épaisseur des lignes adverses, Walther vint se poser aux côtés du sire Arnaud et d'Aliénor de Wenden, afin de leur donner son point de vue sur la situation.
-Les gens de pied finiront. Ceux montés pourfendront. La dame veille sur nous.
Le frère Ecbert, non loin de lui sur son destrier, vint se porter à son hauteur.
-Prions mes frères et ma soeur, car ce jour verra périr trop d'enfants de la dame, jeta-t-il en guise de conclusion amère.
Mais l'ordre fut donné et les cors chantèrent. Sur une ligne s'évaluant à plusieurs centaines de mètres se déversa plus d'un millier d'hommes arborant lourds harnois et ancestrales héraldiques. Lancé au triple galop, Walther s'en alla avec la dame partie en tête de lignée. Si la neige avait recouvert la boue depuis fort longtemps, il ne fallut pas attendre pour que celle-ci daigne revenir sous les sabots. La charge dura ainsi quelques instants avant que les premiers fracas ne se fassent entendre. Contre les lances, certains n'y purent rien et perdirent la vie en même que celle de leurs destriers. Néanmoins à force de fracas, certaines brèches purent se faire et les gens de pied finirent par s'y engouffrer. Chantant les louanges en même temps qu'ils combattaient, les hommes de l'Ordre se démarquèrent des autres en inspirant en de quelques moments moults faiblesses de la part de leur ennemis. Ceux-ci se comptèrent en quelques dizaines lorsque les autres, plus revêches aux moeurs pentiennes, s'abandonnèrent à une défense des plus ardues.
-A votre dextre, ma dame ! S'écria Walther feignant le coupe-jarret Karlsburg.
Le coup passa non loin du heaume de la dame et finit sa course dans le vide. Il profita de ce moment d'ailleurs pour rebrousser chemin et venir lui porter le coup fatal.
-NEERA !!! Cria-t-il.
Sauf que la dernière fille Wenden vint porter sa lame dans le plastron de l'homme et que celui-ci s'écroula au sol. Son heaume relevé, le chevalier d'Ernal salua la dame et l'encouragea à poursuivre l'assaut. Mais les troupes de Karlsburg résistèrent suffisamment pour le faire douter de la suite. Du moins, c'est ce qu'il vit en face de lui, car les capitaines vinrent finalement leur apporter la nouvelle de la débandade ennemie. Arnaud en premier, le harnois recouvert de sang ennemi, se porta garant de la bonne nouvelle. Enthousiasmé par la nouvelle, Walther enjoignit Aliénor de mener lui-même la poursuite d'Ewald le lâche. Rejoint aussi par le frère Ecbert, quelques autres et même l'héritier Sternois, l'on ne put vraiment se priver d'une telle traque.
Dix hommes de l'Ordre, une vingtaine de Sternois et l'équivalent de Wenden, s'étaient mit à courser les vestiges de la révolte. L'on ne parlait plus alors de guerre mais de chasse. Karlsburg et sa garde rapprochée leur donnèrent probablement la traque la plus ardue qu'ils n'aient connus. Aliénor à la tête des loyalistes, commençait probablement à sentir les premiers signes de fatigue. En de maintes reprises, Walther et elle s’efforcèrent alors de se maintenir mutuellement éveillé, veillant alors l'un sur l'autre comme il l'avait fait depuis leur rencontre à Wenden.
-Ne cédez pas à la fatigue, Aliénor, avait-il dit en guise de dernier conseil avant qu'un cor en retentisse de nouveau.
Ce n'est que l'orsque la Würm apparue que les cavaliers se remirent en branle. Dos à un mur naturel, les derniers partisans de Karlsbuerg n'eurent d'autres choix que de cueillir un dernier assaut. Les chevaux, exténués par leur course effrénée, se lancèrent dans une ultime chevauchée. Les lances vinrent se planter dans la chaire ou dans les boucliers des reîtres de Karlsburg et nombreux furent les hommes à partir en gémissant comme des porcins que l'on aurait égorgé. Soit, il est vrai que l'on ne fut qu'une bouchée de cette poche de résistance, mais l'on ne vit pourtant aucune trace de l'instigateur de toute cette mascarade. Bien que l'on y envoya quelques limiers à sa poursuite, les cavaliers à bout de souffle rentrèrent à Arétria.
Recouvert de sang qui n'était pas le sien, l'ancien capitaine s'était vu céder aux pires instincts. La mêlée avait eu raison de sa pitié et l'homme qui s'était voulu autrefois fervent défenseur des indigents s'était transformé en une épée rougeoyante. Stoppé dans son élan en voyant sa lame recouverte de sang, Walther fit arrêter son destrier pour de nouveau mettre pied à terre. Ignorant à la fois les ordres et les recommandations alentours, l'ernalois s'en vint mettre genoux à terre avant de prendre conscience du massacre qui avait eu lieu. En proie aux pires démons, il regarda les cadavres jonchant la neige au bord du fleuve. Par dizaine, il les voyait et revoyait tous les cadavres de Nebelheim et d'Amblère. Il revoyait ces non-morts contre qui il avait combattu, mais aussi ses puysards qui avaient utilisé tant de magie noire pour les ensorceler. Ni le frère Ecbert, ni le sternois ne parvinrent à le ramener à lui.
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| | | Arnoul de Stern
Humain
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| Sujet: Re: Au nom du fils [Aliénor-Arnoul] Ven 1 Sep 2017 - 8:37 | |
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Arnaud de Stern
Arnaud lâcha un juron. Rah, quelle merde…
Juché sur son étalon noir aux allures de béhémoth, il observait les troupes d’en face, et Ewald de Karlsburg ronger son frein devant l’arrivée inopportune d’Aliénor de Wenden et des vassaux loyaux à Iselda. N’importe quel chef de guerre aurait été content d’être là. N’importe quel Stern, à vrai dire. Et Arnaud l’aurait été, si seulement sa tête voulait bien arrêter d’essayer d’exploser à chaque battement dans ses tempes. Les migraines atroces étaient encore monnaie courante, même tant de temps après Amblère et son accident. Afin que personne ne voit son visage grimaçant, il avait déjà rabattu la visière de son bassinet. Il essayait parfois de fermer les yeux, afin que le soleil se reflétant sur la neige ne vienne pas encore plus l’agresser, alors qu’il peinait à se concentrer en entendant sans cesse Othar marteler son chef…
Le mal s’estompa peu à peu, et il parvint à entendre Edwin Rühge au travers de son casque.
« Aliénor chevauche bien... »
Arnaud regarda la Dame de Wenden se positionner avec ses soldats, comme une Clélia d’Olysséa revenue d’entre les morts. Edwin ricana et donna une légère tape à l’épaule d’Arnaud.
« C’est pas une dame ordinaire que tu vas marier, hein ? »
L’héritier roula des yeux. Rien n’était encore fait, et à la voir ainsi fière et farouche, il hésitait grandement à aller lui parler mariage, alors qu’elle s’apprêtait à pourfendre le frère de sa belle-sœur.
« Mettez les paysans de Sanglon et de Garlied au centre, et la levée de Sternburg en réserve. Que quelques chevaliers démontent et les motivent… Gothor de Welm fera l’affaire. Ainsi qu’Almun de Helver et Musardt de Krald. »
Tous de grands assassins aux mœurs barbares et violentes. Peut-être pas Almun, mais Gothor était juste une grosse montagne de muscles, avec autant de raffinement qu’un ours des montagnes. Et Musardt avait appris à tuer les hommes dès qu’il fut capable de marcher sur ses deux jambes.
« Les chevaliers en formation sur les flancs, et… et voilà, merde, vous savez comment ça va, putain ! »
Arnaud éperonna sa monture, pour se diriger vers Aliénor. Il espérait ainsi échapper à la redoutable migraine qui venait soudain de l’assaillir à nouveau. Il tenta de la faire passer, en vain. Néanmoins, quand il arriva près de la Dame de Wenden, il releva son bassinet, et fit une révérence. Les coups de marteau s’estompaient…
« Ce harnois vous va à ravir, ma dame. »
Il se positionna à côté d’elle, regardant les positions ennemies qui tentaient de se mettre en position. Des chevaliers faisaient l’aller-retour entre des groupes de miliciens pour les mettre en formation, mais la roture n’avait jamais été très douée dans les arts de la guerre. C’est là qu’Arnaud vit arriver Walther. Il avait changé, depuis Amblère. Un dévot s’entourant d’autres dévots. Néanmoins, il le salua. C’était le sauveur de sa sœur, après tout.
« Je préconise l’usage de la lance d’arçon, avant de les estourbir à la lame. Enfin, pour ceux qui savent manier la lance... »
Il ne visait pas spécialement quelqu’un. Peut-être Aliénor… L’ordre fut alors donné. Son écuyer lui tendit son épaisse lance, qu’il tint en l’air, rabattant une énième fois son bassinet. Il se mit à faire avancer Grendel au pas, au galop, puis au triple galop.
« Une bonne charge, et on allume ces péteux. Juste et fort ! »
La piétaille aussi avançait vite. Elle courait vers sa perte, ou vers sa victoire imminente. La cavalerie tonnait sur le champ de bataille, et s’était lancée dans un cycle de charges afin de fracasser les rangs de l’armée ennemie. Il fallut s’y reprendre à trois reprises pour créer des trous dans la défense ennemie, trois charges qui coûtèrent des hommes de valeur aux Sternois. Bérolt de Welm tomba, ainsi que des Errants du Ru brun. Blessé au biceps, Jorgen Bauer était entré dans un état de frénésie qu’on ne lui connaissait que trop peu, et s’il ne frappait plus de son bras d’arme, usait encore du senestre pour éclater les dents des paysans à coups de bouclier.
L’ouverture provoquée par la cavalerie fut relayée aux gens de pied, et Gothor de Welm, trop content de pouvoir se battre, titilla l’humeur des vilains de Sanglon et de Garlied pour les transformer en une foule coléreuse et belliqueuse. Ils s’engouffrèrent dans la brèche pour attaquer l’ost d’Ewald, tandis que la chevalerie sternoise se retirait à nouveau pour mieux charger. Arnaud perdit de vue Walther et Aliénor, restés engagés dans la bataille. Mais alors même qu’il commençait à s’éloigner des lignes ennemies, il ordonna un volte-face terrifiant à ses hommes, qui, s’ils avaient perdu leurs lances, dégainèrent leurs lames en hurlant un cri de guerre. Les chevaux rentrèrent encore une fois dans les lignes comme un couteau chaud dans une motte de beurre. Cela sonnait le glas de la résistance ennemie…
Grendel était un cheval peu conventionnel. Il n’acceptait d’être monté que par Arnaud, qui avait veillé à ce que ses pages ne l’approchent pas de trop. L’héritier, faisant fi des convenances, avait nettoyé lui-même son écurie, et lui avait donné à manger. Un lien fort unissait les deux guerriers. Car oui, Grendel était sans doute le cheval le plus belliqueux de l’ost. Il mordait les épaules des paysans passant trop près de lui, et hennissait comme un dément à chaque pas de plus dans la masse grouillante de soldats fuyant le combat. Arnaud parvint ainsi à rejoindre sans mal Walther. Il priait Othar depuis tantôt de cesser les martèlements dans son crâne, et jusqu’ici, le Père des Batailles s’était montré clément. Il souleva la visière de son casque.
« L’ost ploie, sire Walther ! Stern donne la chasse, serez-vous des nôtres ? »
Il fit un signe de tête et un sourire à Aliénor. Il était impressionné qu’elle soit encore en vie, et plus encore, que sa lame soit gorgée de sang. Edwin avait raison. Ce n’était pas une dame ordinaire…
Arnaud mena alors la traque pour retrouver ce fumier de parjure d’Ewald. Les autres chevaliers, ainsi que quelques miliciens sternois n’ayant pas eu leur quota de mort aujourd’hui, se mirent à chasser les hommes vers les montagnes, où ils seraient acculés. Arnaud et ses hommes, quant à lui, dû chevaucher un petit moment avant de retrouver la garde rapprochée du félon, qui avait l’air aussi exténuée qu’eux. Plus aucune migraine n’assaillait la tête de l’héritier de Sternburg, et ses muscles raides d’avoir porté trop de coups n’étaient plus alimentés que par sa volonté et son adrénaline. Il avait soulevé à nouveau la visière de cette saleté de bassinet qui lui donnait trop chaud. Rance et peu frais, il n’en avait pas pour le moins chargé avec ses compagnons, des membres de l’Ordre, et des chevaliers de Wenden.
Ils taillèrent en pièces le dernier carré, duquel l’absence d’Ewald était fichtrement dérangeante. Ce dernier combat vit cependant la mort de deux grands chevaliers fieffés ; Harold du Ruy-Selan, et Arnoul Losir. Qu’importe… Ils étaient morts comme ils avaient vécu, et leur famille n’en serait que plus honorée. Mais l’amertume de ne pas avoir pu séparer la tête d’Ewald de ses épaules de traître ternissait les réjouissances. Plus encore que la frénésie incontrôlée de Walther, qui donna un autre visage à l’homme de foi. Couvert de vermeil, et pétri de fatigue, il avait mis le genou à terre devant Arétria-la-ville pour prier devant le massacre des partisans du félon.
Arnaud aurait bien voulu le faire se relever, mais il savait qu’il n’était pas dans la nature d’un fervent croyant de se relever pendant une prière. Aussi, il se contenta de donner quelques ordres à Edwin Rühge quant au rapatriement de l’ost, après qu’ils aient pénétré la ville pour aller cueillir les remerciements de la population. Puis, il se tourna vers Aliénor.
« Stern a volé au secours de la Comtesse et de son fils, aujourd’hui. J’espère que notre étroite collaboration n’en restera pas là, ma dame. »
Il la salua. Les migraines recommençaient…
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| | | Aliénor de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: Au nom du fils [Aliénor-Arnoul] Mar 12 Sep 2017 - 17:15 | |
| Malgré la cape épaisse en fourrure qui lui tenait chaud, le froid hivernal du nord était particulièrement saisissant. Après avoir intimé l'ordre d'envoyer par corbeau aux vassals et alliés de la seigneurie un message les avertissant de l'enlèvement d'Iselda et de sa marche pour faire libérer sa belle-sœur, Aliénor avait pris le temps de se changer et pour la première fois de sa vie (et sans doute aussi de l'histoire de Wenden et Arétria) revêtit l'armure aux armoiries de sa famille. Cette armure même qu'elle avait par le passé revêtu pour partir en campagne avec son père et son frère avant d'être renvoyée dans ses pénates. Toutefois cette fois-ci était bien différente, elle en avait non seulement le droit mais en quelque sorte également le devoir, ce qui donnait une dimension toute particulière - presque même un poids supplémentaire à celui de l'armure qui était bien lourde - et elle le ressentit lorsque se sont posés sur elle les regards de ses hommes ainsi que de ceux de l'ordre du calice qui s'étaient joints à eux. Le nord était assez agaçant aux yeux d'Aliénor pour cette croyance purement masculine qu'une femme n'avait pas à être autre chose que belle et silencieuse. Forcément, la jeune femme assez libre, ne partageait pas cet avis mais encore plus, prenait un certain plaisir à s'imposer (ou se faire accepter de force).
Imposante et particulièrement charismatique ainsi sur son cheval blanc - celui de son frère n'étant pas encore arrivé de Merval - elle initia la mise en marche de ses troupes. En chemin, elle eut le plaisir de voir la troupe grossir à mesure que ses vassaux ainsi que ses alliés, se joignaient - souvent avec plaisir de se retrouver malgré le froid - à eux. Elle prit alors là toute la dimension de l'importance de son nom et de celui de sa famille. Elle réalisait alors la haute responsabilité qui lui incombait et prenait toute la mesure de ses devoirs. Elle vit ainsi de grandes maisons se joindre à ses hommes, notamment les Stern qu'elle ne portait pas grandement en son coeur en ce moment, le vieil Arnoul se faisant bien trop pressant à l'idée d'unir leurs deux familles (ou de prendre le pouvoir à travers ce mariage, Aliénor n'en était pas grandement dupe). Leur ost était mené par son prétendant qui les avait suivit du château de Wenden où elle l'avait quitté suite à l'annonce déchirante que le pli qu'il lui remit avait provoqué en elle. Il avait dû être averti avant de partir par son grand-père que les troupes seraient sous sa direction et les rejoignait.
Sur la route de Karlsburg, des éclaireurs s'en vinrent les avertir que le forban avait quitté les lieux avec ses hommes et ses alliés pour aller assiéger Arétria. Ils n'auraient pas le temps d'assiéger Karlsburg puis de défendre Arétria. Ainsi, Aliénor décida d'aller à la défense du Comté et de marcher sur Arétria. Elle aurait bien tôt fait de s'occuper de Karlsburg ensuite. Ils bravèrent alors le froid, un froid pénétrant et glacial. Bien que la tempête de neige avait passé son chemin il y a de cela 2 jours, elle sentait que la fraîcheur avait décidé de rester un peu plus longtemps. Malgré sa cape épaisse, recouverte de fourrures, elle grelottait de froid.
Après une longue marche, aux abords d'Arétria, un cavalier galopa vers eux. Sous les conseils de Walther, elle prit le temps d'identifier l'homme qui se présentait à eux et leur annonçait qu'Ewald avait déjà entamé le siège de la ville. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître Jean de Freysal, le cadet de l'un de ses vassals avec qui elle avait grandit. Elle fit alors un bref signe de tête au chevalier d'Ernal pour lui montrer qu'il était homme de confiance. Elle écouta alors les avis partagés de ses conseillers. Walther était partisan de marcher sur les troupes assiégeantes, d'autres la patience pour couper les vivres en espérant que la cité ne tombe pas. Elle se retourna alors vers ses hommes pour leur déclarer d'une voix à la fois forte (pour être entendue d'un maximum) et ferme (pour atténuer la différence que faisait son sexe) :
- Il n'y a pas tant à pavoiser mes chers seigneurs. Nous avons l'effet de surprise pour nous. Après les matines nous marcherons sur cette vermine. La Damedieu ne saurait attendre quand il s'agit de défendre mon innocent neveu de la vilenie de Karlsburg. Nous réfléchirons à son sort une fois le jeune Comte hors de danger. Avec un peu de chance Neera aura pitié de lui et le fera tomber au combat.
Après un bon repos laissé aux troupes par ce froid glacial, tous reprirent ensuite leur poste dans leur ost respectif et se remirent en formation de marche, une fois les matines chantées par les frères de l'ordre dont elle avait reconnu l'existence la veille à Wenden. Il lui paraissait bien loin ce temps, avant l'annonce de la mort de Roderick, où elle n'avait qu'à penser à ses pièges, à ses chevauchées, à ses parties de chasse et à son bon plaisir. Elle n'avait pas eu même le temps d'entamer le deuil de son frère, ni même celui de réaliser sa perte, qu'elle devait déjà défendre sa famille du pire par le glaive.
Néanmoins dans toute cette noirceur, elle devait avouer que le soutien et la présence de Walther et des alliés de sa famille ainsi que de ses vassals lui étaient d'un grand secours. Tous se montraient prévenants et apaisants. Certains en profitèrent, maintenant que la nouvelle avait été diffusée dans leur partie du royaume, pour lui présenter ses condoléances et lui montrer son soutien. Elle les accueillait avec gratitude et tâchait de se montrer à la hauteur. Elle espérait, en mémoire de Roderick, que c'était le cas et qu'elle faisait bien.
Arrivés aux portes d'Arétria, ils virent alors l'armée de Karlsburg en pleine action, tâcher de prendre cette cité d'une beauté à couper le souffle. Grande et majestueuse, faite d'une pierre visiblement solide de couleur gris clair, on sentait que cette grande dame ne se laisserait pas prendre facilement. En haut des remparts les troupes d'Arétria s’affairaient à empêcher les échelles et les cordes de s’agripper aux murs de l'enceinte. Ils jetaient du goudron bouillant sur des soldats qui criaient à cause de la brûlure provoquée sur la peau de leur visage, de leur corps, pendant qu'ils tombaient, leurs mains n'ayant pas pu tenir plus longtemps les barreaux. Certains mouraient aux portes du château qui restaient irrémédiablement fermées malgré l'immense arbre coupé qu'ils projetaient dessus. Aliénor contemplait un instant ce spectacle désolant, ces vies précieuses bêtement perdues par la vilénie d'un seul homme. Il paierait pour tout cela.
Aliénor intima l'ordre à l'un des seigneurs de placer la moitié des archers en renfort pour attaquer du haut et du bas les hommes qui tentaient d'escalader les murs de la cité ainsi qu'à un autre de prendre avec lui l'autre moitié pour aider à viser ceux qui tâchaient d'ouvrir les portes en faisant basculer l'arbre. Elle laissa à Arnaud de Stern qui était venu la saluer poliment, la charge de la cavalerie. Elle sentait qu'il était d'humeur à montrer ses talents de guerrier et laissa Walther et l'ordre entamer une prière avant de faire avancer les hommes à pied. Elle leva alors son épée au ciel tandis que l'armée d'Ewald tentait de se mettre en position, visiblement désagréablement surpris de leur arrivée inopportune. Elle ne l'avait encore jamais sentie aussi lourde.[/i]
- Pour Arétria, Pour Roderick !!!!
Elle abaissa alors son épée d'un geste sec, donnant ainsi le signe du début de l'assaut et laissant alors l'ordre se diffuser par les tocsins. Elle s'élança alors aux côtés de Walther et d'Arnaud à la tête de la cavalerie. Pour la première fois, elle avait daigné délaisser l'arc pour l'épée qu'elle maniait certes moins bien mais tout de même assez correctement pour faire quelques dégâts. Néanmoins manier à la fois l'un et l'autre ne lui avait pas semblé pratique. Elle maintenait les reines fermement tandis que son cheval s'était lancé, comme les autres, dans une frénétique course, la faisant rejoindre rapidement l'armée ennemie. De droite, de gauche, son épée tournait, virait selon les assauts qu'elle recevait après que leur force aient rencontré celles adverses. Elle ne saurait dire qui elle avait touché, s'il s'agissait d'une blessure sévère ou superficielle ou même si elle avait tué. La seule chose qui la préoccupait était de réussir tout en restant en vie, surtout rester en vie. L'adrénaline battait à ses oreilles, comme si son coeur voulait s'arracher de cette poitrine trop incommodante qui l'empêchait de battre à la hauteur de ce qu'il désirait. Les visages s'enchaînaient, les coups parés également. Elle tourne virait, évitait à coup à gauche, à droite, se baissait à cause d'une lance qu'on lui lançait. Elle entendit alors la voix de Walther lui dire à droite, son regard alors croisa une lame qu'elle réussit à éviter en plongeant son épée dans son adversaire. Elle salua alors d'un hochement de tête son ami pour lui indiquer qu'elle allait bien. Il l'encouragea alors à persévérer.
Gagnaient-ils ? Perdaient-ils ? Elle n'en avait à vrai dire aucune idée. Les archers semblaient toutefois efficace, l'arbre s'était en partie effondré sur ces hommes qui le maniaient, les autres luttant pour dégager de là leurs compagnons d'infortune. Les portes d'Arétria ne cèderaient pas aujourd'hui. La poussée des hommes d'Ewald sur les murs semblait être ralentie également. Ce ne fut à vrai dire que lorsque d'Arnaud de Stern vint se porter de nouveau à leur rencontre, la trouvant essoufflée, la lame de son épée en sang mais bien vivante, qu'il leur annonça la bonne nouvelle de la fuite d'Ewald et de ses troupes. Toutefois ce qui lui déplut fortement était qu'il convie Walther à poursuivre Ewald et ses troupes tonnant que l'ost de Stern allait à leur poursuite. Il agissait visiblement comme s'il était le maître ici, sans se préoccuper plus que cela de la présence de la dame. Décidément, il lui plaisait de plus en plus celui-là... Aliénor n'allait pas tarder à lui montrer de quel bois elle se chauffait. Sans laisser à Walther le temps de répondre, visiblement gêné également par l'attitude fort déplaisante du sternois, Aliénor tonna :
- Si Stern part à la chasse grand bien lui fasse, Wenden ne compte pas laisser Ewald s'enfuir comme le lâche qu'il a toujours été. Je gage que vous saurez être des nôtres messire de Stern.
Au moins, ça avait le mérite d'être clair. Elle ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds d'un sternois de sitôt, même si ce dernier était le petit fils du vieil Arnoul ! Pour qui se prenait-il celui là ?! Devant la Damedieu, elle se jura de ne point entrer sous le joug d'un tel prétendant ! Jamais elle ne convolerait avec un homme qui verrait en elle que les jupons et non les qualités.
Elle confia alors à messire Greyfox le sénéchal de Wenden, le soin de finir la défense d'Arétria et de s'assurer personnellement que son neveu allait bien ainsi que de le mettre en sécurité. Elle lui demanda également qu'une fois le siège terminé, d'envoyer leurs meilleurs hommes faire libérer Iselda à Karlsburg pour l'escorter à Arétria en lieu sûr, là où était sa place. Vieil ami de son père, le sénéchal avait été de toutes ses batailles et de toutes celles de Roderick à sa suite. Il les avait vu grandir et était des plus loyal envers Wenden. Il était comme de la famille et était d'ailleurs traité comme tel. Elle savait qu'elle pouvait avoir confiance en lui les yeux fermés.
Elle fit alors lever au ciel la bannière de Wenden, intimant alors l'ordre à ses hommes de se réunir derrière elle, suivaient alors les membres de l'ordre qui ne faisaient plus qu'un avec les siens et enfin les sternois. Ils s'élancèrent alors à la poursuite d'Ewald et du reste de ses hommes dans la forêt jouxtant Arétria. L'exercice était difficile avec la vitesse, il ne fallait pas se louper en slalomant ainsi entre les arbres. Beaucoup tombèrent pour rejoindre ensuite l'équipage avec retard. C'est enfin près d'une colline de rochers qu'ils mirent la main sur la garde rapprochée du seigneur de Karlsburg et qu'ils mirent en pièce les derniers hommes de l'ost ennemie. Toutefois à la grande surprise de tout le monde, seul Ewald et son plus proche conseiller et ami étaient introuvables. Ils rebroussèrent alors chemin, aussi épuisés par l'exercice que l'étaient leurs chevaux, afin de rejoindre le reste de la troupe qui avait fini de défendre la cité.
Walther avait déjà mis pied à terre et s'était laissé tomber à genoux devant un tel spectacle de désolation. Les cadavres jonchaient le sol blanc enneigé, recouvrant de pourpre sa blancheur naturelle. Aliénor mit alors pied à terre et fit quelques pas vers la direction de son ami. Elle était tout aussi désolée que lui de voir autant de vies sacrifiées sur l'autel de l'ambition pour n'être finalement qu'un misérable gâchis. Malheureusement pour sa part, Aliénor n'avait pas eu d'autre choix que d'agir sans quoi il ne serait plus resté grand chose de sa famille. Ce n'était pas le devoir du vassal envers son seigneur qui lui avait commandé de défendre Arétria mais bien son honneur, celui non pas de dame mais de fille de Wenden. Elle devait défendre les siens au nom de la justice de la Damedieu. En dépit des vies perdues. Une fois côte à côte avec Walther. Elle posa sans dire un mot, sa main sur l'épaule de l'ancien membre de l'ordre du calice, redevenu chevalier. Elle lui montrait ainsi qu'elle s'associait à son sentiment. Même si la bête l'avait emporté sur l'homme, prenant des vies et remplissant sa lame de sang, la foi revenait toujours à celui qui la conservait précieusement au creux de son âme. Chez Walther toutefois, il semblait que c'était d'autres images qui le tourmentaient. Elle tâcha de le faire revenir à lui malgré les veines tentatives de ses amis de l'ordre.
- Walther, mon ami, nous avons encore fort à faire si nous ne voulons pas que toutes ces vies aient été gâchées en vain.
Elle ne sut si ses paroles avaient aidé le jeune homme à revenir à lui mais toujours est-il qu'une fois remontée à cheval et ayant repris sa route pour entrer dans Arétria-la-ville et y recevoir les honneurs, il se trouvait à ses côtés. Malgré le siège, la population qui avait entendu vent de la fin de la bataille s'était réunie dans les rues de la ville et jetait des fleurs à leur passage. Walther à ses côtés, Stern et ses autres seigneurs alliés de l'autre, Aliénor était reçue victorieuse avec les honneurs d'arétans joyeux d'avoir été sauvés de justesse. C'est alors qu'Aliénor comprit que cet état de grâce lui importait peu et que tout ce qui la préoccupait était de savoir si son neveu était sauf. Elle mit alors pied à terre et rejoignit messire Greyfox qui l'attendait, accompagné d'une nourrice tenant dans ses bras un bébé qu'elle devina être son neveu. Elle regarda ce dernier dans les yeux, pleine d'émotion et de joie de rencontrer enfin le deuxième fils de son frère. Elle avait malheureusement dû laisser son frère aîné auprès de sa mère lors du siège de Wenden par les mercenaires peu après que la disparition de son frère lui avait été annoncé. Elle gageait que cette fois, il n'en serait rien. Les Wenden défendraient bec et ongle ce qui était à eux. Les prétentions de plus ambitieux s'arrêteraient là. Elle prit ainsi le temps de saluer cet être contre et pour lequel on avait sacrifié tant d'âmes aujourd'hui. A travers ce petit être qu'elle prit sans hésitation dans ses bras, c'était l'avenir du Comté d'Arétria que l'on avait défendu aujourd'hui.
C'est alors qu'Arnaud de Stern refit encore son apparition dans la journée d'Aliénor afin d'annoncer les exploits de la maison de Stern. Que voulait-il donc ? Qu'on leur décerne une médaille pour avoir fait leur devoir envers leur seigneur ? Elle se contint toutefois pour la paix du Comté qui n'avait que trop fait la guerre.
- Stern tout comme Wenden et les autres ost alliés et vassaux d'Arétria ont fort heureusement permis de préserver l'avenir d'Arétria et de la maison Karlsburg qui saura, je n'en doute pas, tous les remercier de leur aide en tout premier lieu par leur hospitalité pour ceux qui désireraient se reposer avant de reprendre la route pour leurs terres. Je gage que nous nous croiserons de nouveau Arnaud de Stern. Mes amitiés au seigneur sternois, il aurait été ravi de se joindre lui-même à cette bataille.
Une fois ces formalités accomplies, Aliénor se retourna vers son sénéchal et son neveu. Ce dernier qui venait de prendre connaissance d'un message, pâlit soudainement et fit tristement non de la tête tout en tendant le pli à la dame de Wenden qui en prit immédiatement connaissance. Décidément c'était la semaine des mauvaises nouvelles. Il s'agissait d'un mot de l'un des hommes que Greyfox avait envoyé. Il lui indiquait au nom d'Iselda qui n'était plus en capacité d'écrire que cette dernière souhaitait rester dans la forteresse qui l'avait vu naître afin d'y passer ses derniers instants. Elle confiait la bonne garde de son neveu à sa tante Aliénor de Wenden qui saurait en prendre le plus grand soin et laissait le sort d'Arétria dans les mains du grand conseil qui déterminerait qui serait le plus sage et avertis pour prendre soin du Comté en tant que régent avant de céder la place à son fils quand il serait en âge de diriger. Aliénor leva alors les yeux vers son sénéchal qui lui sourit et hocha de la tête pour l'encourager. Elle lut alors à voix haute le pli qui était l'objet de tous les regards et intérêts. C'est alors qu'un vieil homme s'avança, le torse mis en relief par un lourd collier aux armoiries d'Arétria. Il s'agissait sans doute du sénéchal du Comté. Il prononça alors ses mots qui retentirent dans les oreilles d'Aliénor :
- Puisque tous sont présents, ne perdons pas un instant. Le grand Conseil du Comté d'Arétria se réunira après le dîner dans la salle du Conseil, le temps pour mes seigneurs de se délasser et de se repaître.
Puis il se tourna vers Aliénor :
- Madame, au nom d'Arétria que je représente je tiens à vous présenter nos plus sincères condoléances pour la perte de votre frère, notre seigneur et maître. Nous partageons la même tristesse. J'ai cru comprendre qu'il vous avait légué la seigneurie de Wenden. Ce faisant et même s'il est inhabituel pour nous d'intervenir ainsi, vous serez également conviée à cette réunion et aurez votre parole à donner comme il se doit, en tant que seigneur vassal d'Arétria. En attendant, en tant que membre de la famille de Wenden, permettez que cette dame de chambre vous mène à vos appartements.
Aliénor acquiesça alors et après avoir jeté un regard vers Greyfox et Walther (elle semblait pas mal dépassée par les évènements qui s'enchaînaient à une rapidité un peu trop folle pour ce qu'elle pouvait contenir mais elle sous-estimait toujours ses capacités), elle suivit la jeune femme avenante qui s'était présentée à elle et qui avait pour tâche de la conduire à ses appartements qui se situaient au contraire de ceux des autres conviés, dans l'aile de celle du seigneur de ces lieux. Le plus délicat allait commencer.
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