A Cleophas d'Angleroy, Grand Chancelier du Royaume, Prince de Merval & Vicomte de Corvall Monsieur, si vous n’êtes point l'instigateur de mes larmes, vous avez pourtant ajouté à mon malheur. Ce n'est pourtant point par rancune que je prends la plume et le vélin, non a l'image de ce que mes mots vous implorent, je ne suis que pardon et compassion. Les lourds crimes reprochés ont été punis, en cela seuls les dieux sauront avoir de la clémence. Mais qu'en est il des innocents qui ploient sous le coup d'une loi aveugle ?Pour protéger ses frères, que j'aime et qui sont de mon sang, je vous pris instamment d'accorder foi en mes supplications. Mon tendre Sysiphe, ce doux rêveur, bien ignare de politique jusqu'au jour où il lui prit l'envie d'épouser une baronne .. Quel fut dont son crime pour qu'il perde tout ? Quand a Oscario, protecteur de notre famille, valeureux amiral au service du roi, quel ignominie lui reproche t'on pour qu'il soit banni de ces terres que nous chérissons tous ?Je suis bien peu de choses en ce monde. En ces jours ou je n'aspire plus qu'au calme et à la piété, ou je vous suis reconnaissante de la grâce accordée à mes soeurs et moi, je ne peux malgré tout que me faire le témoin de l'innocence de mes frères. Ne punissez pas de la punition des coupables, les innocents qu'ils sont tout deux. Ne leur faites point porter le blâme de par des actions qui viennent déjà souillées nos noms. Entendez la prière d'une sœur, en faisant appel à votre miséricorde, car elle ne peut supporter de passer le reste de ses jours sans voir ses frères. Cruelle destinée qui nous a tout pris, puisse t'elle ne pas me les prendre aussi. Que les dieux vous protègent et puissent ils vous inspirer la bonté de préserver les miens, ceux qui peuvent encore l’être.