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 L'ombre du soleil

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Enrico di Montecale
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MessageSujet: L'ombre du soleil   L'ombre du soleil I_icon_minitimeVen 16 Sep 2016 - 22:46

La route depuis Azalie n’avait eu rien de commun. La troupe chargée de ramener la dépouille du Duc dans la ville-même de Langehack avait traversé la campagne, une vingtaine d’hommes en armures rutilantes qui encadraient la procession religieuse. Le voyage avait attiré une foule de gens, certains par simple curiosité, d’autres dans l’optique de continuer derrière le convoi pour accompagner leur ancien suzerain vers son lieu de repos éternel. Si certains manants restèrent jusqu’au bout, la plupart n’avaient parcouru qu’une lieue, voire souvent moins. Et au-devant de ce groupe battant l’arrière-pays avec un cadavre, trois hommes d’importance chevauchaient. Il y avait là le nouveau gouverneur d’Azalie, habillé de noir et d’or, ainsi que le seigneur de Tall, revêtu d’une armure fort simple et sobre.

Néanmoins, le troisième homme était sûrement le plus influent de tous. Juché sur un cheval dont il expérimentait la monte depuis quelques jours, Enrico di Montecale avait revêtu son armure d’apparat complète, remplaçant la bande pourpre honorifique par une bande noire taillée dans une étoffe des ateliers langecins. Sur son visage pesait tout le poids des dernières ennéades, et son regard fixait le lointain, où il espérait et désespérait à la fois de voir s’élever les remparts de Langehack. Il ne savait pas comment il pourrait s’y prendre… Comment annoncer tout ceci ? Comment honorer la mémoire de son ami ? Ou même introduire la dépouille aux membres de la famille ducale ? Comble du malheur, il avait appris avec peine la mort prématurée des deux héritiers. Le deuil langecin était lourd et pesant. Et Enrico ne voulait même pas imaginer la douleur de la Duchesse…

C’est au début d’un lumineux après-midi, contrastant avec l’ambiance morne du convoi, que le cortège arriva en vue de Langehack-la-Ville. Les cloches sonnèrent, annonçant la venue du corps, et de ses tenaces gardiens. Tous en rangs, par deux, les cavaliers pénétrèrent l’axe principal de la cité, suivis par les prêtres de Tyra et la dépouille d’Oschide d’Anoszia, préparée et parfumée, reposant sous un voile délicat. La procession se tailla un chemin dans la foule, qui s’écartait face aux aboiements du Baron de Nelen, qui commençait peu à peu à saisir le concept de l’équitation. Ils emmenèrent leurs montures au pas vers le palais ducal, où les attendaient sûrement déjà une délégation. Enrico priait pour trouver les mots…

C’est en pénétrant dans la cour, et en voyant la silhouette de Méliane de Lancrais, qu’Enrico soupira. Il se rapprochait inexorablement de ce moment, où il devrait dire quelque chose. Un mot. Une phrase. Il avait l’impression qu’à la moindre parole, elle s’effondrerait. Alors que l’anxiété le gagnait, il adopta un masque, une façade, prenant son air le plus sérieux et le plus solennel possible. Seule sa profonde tristesse et sa morgue du moment étaient trahies par quelques traits crispés de son visage que beaucoup qualifiaient d’habitude de séduisant.

Les cavaliers, une fois dans la cour, mirent pied à terre. L’estropié eut besoin de l’aide d’un page afin de pouvoir descendre sans trop de problème. Les soldats s’avancèrent alors, formant une haie d’honneur entre Enrico, le corps d’Oschide derrière lui, et Méliane de Lancrais. Après avoir inspiré un bon coup, le Baron marcha d’un pas sûr, ne claudiquant nullement, passant les corps raidis des hommes en armures, avec la mort dans son dos. C’était une sensation étrange, qu’il n’appréciait vraiment pas. Pour sûr, c’était un honneur de conduire ainsi la dépouille de son suzerain. Mais c’était plus déchirant encore, en sachant que c’était aussi celle d’un ami.

La marche amena Enrico à un mètre de la Duchesse de Langehack, qui se tenait toute droite et digne devant lui. Pendant un léger instant, un silence s’abattit sur la place, sur laquelle nul vent ne soufflait, et nul drapeau ne claquait. Avant que le silence ne devienne trop pesant, le Baron se racla discrètement la gorge. Il fit un pas en avant, attrapant délicatement la main de Méliane, pour y déposer un léger baiser. Après quoi, il se releva, tenant toujours la main de l’Altesse. Enrico posa son autre main sur le dos de celle de Méliane, qu’il regarda avec intensité.

« Votre Altesse, c’est à la fois un honneur, et une grande tristesse qui m’accable. Je suis peiné que cette rencontre se déroule sous des événements aussi tragiques. Les dieux peuvent se montrer extrêmement âpres dans leurs décisions, aussi, je ne saurais que vous recommander la prière. »

Il lâcha la main de son Altesse, pour faire un pas de côté, et se tourner à moitié de l’autre côté. La dépouille voilée d’Oschide fut alors apportée par deux prêtres de Tyra. Enrico soupira à nouveau.

« Le corps de son Altesse Oschide d’Anoszia. Ses dernières volontés sont de reposer dans la crypte avec… ses enfants. »


Il se mordit la lèvre inférieure. Justement le sujet qu’il ne voulait pas aborder, le nigaud !

« Quoi qu’il en soit, votre Altesse, je partage votre douleur, et votre deuil. Comptez sur mon soutien indéfectible, durant cette épreuve que nous infligent les Cinq. »

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Méliane de Lancrais
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MessageSujet: Re: L'ombre du soleil   L'ombre du soleil I_icon_minitimeSam 17 Sep 2016 - 0:02

 
Favriüs, Début d'après midi du Jour 9, Enneade 2. 9 ème année du 11ème cycle.

Cela aurait pu être une journée comme les autres dans le Langecin, la duchesse aurait due se lever a l'aube pour gagner sa table de travail, répondre a quelques missives, rédigée des vélins, recevoir les doléances. Amassant le plus de travail possible pour ne point penser aux malheurs qui assombrissaient son être. Mais ce jour la ne pouvait être ainsi. Elle était restée de longues heures prostrée dans ses appartements, comme si le fait de ne pas paraître pouvait empêchée la journée d'avoir lieu. Toute vêtue de noir, un chignon strict enserrant la masse de ses cheveux, le teint pale et les yeux tirés, elle n'avait consentie a quitter ses appartement que quand Sire d'Olside, le sénéchal des armées Langecines et son plus vieil ami, une figure paternelle depuis toujours, était venue l'informer que Enrico Di Montecale approchait du palais et avec lui le corps de son époux. Oschide, pensa t'elle le cœur en lambeaux tandis qu'elle prenait place dans la cour du palais. Les regards compatissants se dirigeaient en abondance vers elle. Si beaucoup attendaient dans la chapelle que la cérémonie et les hommages commencent, d'autres par petits groupes, l'entouraient attendant dans un même souffle l'arrivée de la procession.

Elle s’efforça de sourire a Oscario, Cecyllia, Lucrezia, Cornélia, Sysiphe, qui ce jour enterraient leur frère, elle sentie quelques mains la happaient en geste de réconfort, mais tout cela n'était que flou. Elle se devait de garder une barrière avec le reste du monde, elle ne pouvait s'écrouler, pas ce jour, pas alors que les yeux de tous étaient rivés sur elle. La duchesse avant la femme, lui murmurer en boucle son esprit, dans la plus lassante des litanies. Elle se crispa imperceptiblement quand elle aperçue le baron de Nelen. Elle accrocha son regard au sien, comme un naufragé s'accrocherait a une bouée. Elle ne pouvait voir que lui, il fallait qu'elle ne voit que lui .. Juste un petit moment de plus pour se donner un peu de courage. Elle entendit quelques reniflements, des pleurs. Mais elle resta droite, ses yeux toujours accrochaient a ce qui, pour l'heure, était la source de son salut, les iris de Sire Di Montecale. Il fut bientôt suffisamment prés pour qu'elle en voit la couleur et silence se fit. Rien d'autre que la douleur de l'instant pour venir murmurer a leurs oreilles. Point de larmes sur les joues de la duchesse. Il s'avança rompant le silence qui menaçait de se faire pesant, s'emparant de l'une de ses mains, y déposant ses lèvres. Si il n'y'avait point eu la chaleur de sa paume faisant tressaillir sa peau froide, probable qu'elle ne l'aurait même pas remarqué. Elle attends qu'il parle, son regard accrochait au sien .. Ne devrait t'elle pas parler la première ? Non pas encore, juste un petit instant pour être sure que sa voix ne se brise pas. La duchesse avant la femme.

Elle hoche la tête, d'un mouvement raide puis sa voix sort enfin, calme, froide, posée et sans émotions. La duchesse avant la femme. " L'honneur est mien baron. Le Langecin apprécie votre retour, ce malgré les circonstances qui l'accompagnent et sachez que je n'oublierais jamais votre geste de ce jour. " Il s'écarte et elle ne peut plus se raccrocher a son regard, alors elle voit ce qui hante ses nuits, ce qui détruit son cœur, ce qui torture son esprit. Ce qu'il reste de son époux. Elle fait un pas, tendant une main vers le voile qui la sépare du contact avec l’être aimé, puis elle avise de ses doigts tremblants et s’abstient. Ses paumes se glissent dans les pans de sa robe, a l'abri des regards. Elle déglutie. Toujours pas de larmes. Le mot enfant résonne a ses oreilles et malgré elle, elle glisse une de ses mains sur son ventre désormais désespérément plat et vide de toute autre vie que la sienne. " La crypte .. " Oui c'est la que serait la dernière demeure de son époux et bien sur il avait eut le temps d'informer de ses dernières volontés, car la mort ne le leur avait pas arrachée, il les avait abandonné. La colère embrase son être, la faisant se redresser, y puisant le courage de poursuive. " Une cérémonie va être donnée a la chapelle avant qu'il n'aille reposer a la place qui sera désormais sienne. Il me semble opportun que chacun puisse prendre la parole et faire ses adieux avant que .. " Avant que quoi ? Qu'il ne parte pour toujours, n'était ce pas déjà fait ? Les paupières de la duchesse se ferment une brève seconde, le temps d’empêcher une larme de couler et la voila a nouveau maîtresse d'elle même. La duchesse avant la femme, se serine t'elle encore avant de se reprendre, glissant a nouveau son regard vers celui que son époux considérait comme un grand ami.

" Votre soutien m'est précieux baron, tout comme votre amitié l'était aux yeux de mon époux. Je ne sais si jamais je pourrais vous témoigner avec suffisamment d'éloquence de toute l'estime qu'il avait a votre égare et de toute l'affection qu'il vous portait. Vous lui étiez un ami plus qu'un vassal. " Les lèvres de Méliane forment deux lignes serrées, dans l'ombre de ce qui se veut être un sourire. Le soutien de l'homme lui est bienvenue, elle le considère avec toute la reconnaissance qui lui est due, mais rien ne saurait brisé la poigne de son cœur de glace en l'instant. La duchesse avant la femme. Se rapprochant un peu de lui, elle poursuit murmurant presque. " Avant que la cérémonie ne commence, il me faut vous informer d'une chose. Vous l'aurez peut être remarquer mais la famille d'Oschide se trouve actuellement sur nos terres. Faisant de Langehack plus que jamais une terre d'indépendance. " Ses yeux ne scient pas, ne voguant pas une seule fois vers le corps de son tendre aimé. La duchesse avant la femme. " Si je vous dis cela maintenant sans autres préambules, c'est par ce que j'ai grand respect pour vous et vos opinions et que je connais vos désirs de voir nos terres rejoindre la couronne. Ce désir aussi était mien ... " Avant que la justice du roi ne devienne aveugle et que l'on en bannissent Oschide et les siens. Son regard se fait plus incisif, plus froid, si tenter que cela soit encore possible. " J'aimerais votre appuis pour protéger ce qu'il reste de la famille de mon époux. Il n'est plus la aujourd'hui .. "

Sa voix se brise légèrement, elle déglutie avant de reprendre le ton a nouveau claire. " C'est donc a moi, a nous, qu'il incombe de prendre soin de ce qu'il reste des siens. " Elle glisse une main légère sur le bras du baron. " Néanmoins si vous choisissiez de me faire défaut en cela, ni moi ni Langehack ne saurions vous le reprocher. Nous avons tous nos fardeaux a porter, celui ci est mien et si votre refus de le partager devait être, sachez que jamais cela ne ternirait l'infinie reconnaissance que j'ai envers vous. Quoi qu'il advienne, le Langecin et moi même vous serons toujours un soutien dans un avenir que je vous souhaite radieux. " Elle s'écarte faisant un pas de coté, puis d'un geste de la main, elle désigne l'allée, parée de tapis de velours rouge, qui mène a la chapelle ducale. " Veuillez m'accompagner pour guider notre bon duc dans ses derniers recueillements. " Autour d'eux chacun s’apprête a prendre place derrière le corps pour les suivre dans la dernière marche d'Oschide d'Anoszia. " Vous serez placé avec sa famille et moi même Enrico. " Murmure t'elle avec familiarité. " Car c'est ainsi qu'il aurait voulut que ce soit. " Et elle, elle aurait voulue ne point avoir a être la, ne point devoir le pleurer, l'enterrer, en faire son deuil, l'aimer et le maudire a la fois. Mais il était parti et il avait emmené avec lui, tout le bonheur qu'il avait apporté dans sa vie. En son esprit s'impose le bleu de ses yeux, son sourire, le son de sa voix, ses baisers, leurs étreintes, leur dernière conversation, les larmes de douleurs, l’inquiétude ..

Elle vacille légèrement, se raccrochant au bras du baron pour ne pas trébucher. Elle aperçoit Oscario et Sire d'Olside faisant mine de venir vers elle, le front soucieux, mais elle les stoppe d'un geste de la main. " Je vais bien .. Je crains de n’être sujette a quelques fatigues. Le seigneur Di Montecale ne m'en voudra pas de trouver appuis sur son bras, j'en suis sure. " Elle se tourne vers lui pour chercher approbation. La duchesse avant la femme. Puis finalement le regard brillant et une larme glissant sur sa joue, elle murmure: " Allons y. " A Tyra la duchesse, c'est la femme qui enterre son époux ce jour et elle ne désire rien d'autre que le rejoindre dans la mort tant la douleur qui malmène son cœur lui est intolérable. Il est heureux qu'elle n'ait point cette faiblesse pourtant. Le Langecin n'a eu que trop a souffrir des deuils consécutifs, ils ont besoin d'elle, elle ne leur fera pas défaut. Et c'est ainsi qu'elle trouve la force de mettre un pied devant l'autre, entraînant a ses cotés le baron et a leur suite le cortège qui succèdent a la dépouille du duc, de l'époux, du frère, de l'ami, les unissant tous dans en une même direction.  
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MessageSujet: Re: L'ombre du soleil   L'ombre du soleil I_icon_minitimeVen 23 Sep 2016 - 8:45

Si elle avait toutes les peines du monde à le cacher, Méliane de Lancrais semblait bouleversée à un point qu’Enrico ne pouvait sans doute pas imaginer. Quoi de plus normal, lorsqu’un être aimé mourait. C’était dans toute sa dignité, pourtant, qu’elle affrontait l’épreuve. Une dignité qui ne pouvait que forcer le respect. Elle disait avoir préparé une petite cérémonie. Sur le moment même, le prêtre de Tyra voulut s’imposer, pensant qu’il était plus que temps de faire reposer le corps du Duc ans la crypte, corps dont le pourrissement était de plus en plus difficile à contenir. Mais un bref regard glacé d’Enrico le fit s’abstenir de tout commentaire. La Duchesse voulait une cérémonie pour son défunt mari ? Il y aurait une cérémonie pour son défunt mari.

Il reporta son attention sur Méliane.

« Le Duc… m’a fait part de ses derniers sentiments à mon égard dans une lettre. Fut-elle courte, notre amitié n’en demeurait pas moins solide, surtout après l’expédition nélénite. Je ne saurais que vous rester également un ami fidèle, dans les épreuves à venir. »

Puis, la Duchesse lui murmura quelque chose, une infime brise qui passa dans son oreille. Son regard se tourna alors vers les Enfants du Dragon, qu’il n’avait pas pu voir, tant il était concentré sur Méliane et ce qu’il avait à lui dire. Se sentant confus de ne pas les avoir remarqués, il inspira un coup, avant de les saluer tous d’un profond hochement de tête.

« Je suis désolé pour votre perte… Oschide m’était un ami très cher. »

Néanmoins, le reste des paroles de Méliane lui parurent floues et mystérieuses. La famille Aboszia, réfugiée ? Langehack, terre d’indépendance ? Enrico allait devoir engager de meilleurs informateurs. Que c’était-il encore passé en Péninsule, alors qu’il bloquait le port de Sharas ? Il ne savait rien de tout ce qu’il se tramait. Il devrait le découvrir, après la cérémonie.

« Je ne suis point au courant de tout ce qu’il se trame en ce moment-même en Péninsule. Mes devoirs militaires m’ont maintenu hors du temps. Nous… en discuterons sans doute, après. L’heure est au deuil. »

Il mena la Duchesse dans l’allée. Elle était chancelante, et faillit même perdre l’équilibre. Néanmoins, Enrico était là pour veiller, et l’avait rattrapée au bon moment, la soutenant avec fermeté, même s’il avait failli lui-même tituber à cause de sa jambe de bois. C’est à ce moment précis qu’Enrico put voir une larme sur la joue de Méliane. La Duchesse restait une femme. Elle en avait pleinement le droit. La procession mortuaire s’engagea alors sur la route de la chapelle. Petit sanctuaire où les statues des Cinq étaient toutes représentées, Oschide serait sans doute placé sous celle de Tyra, qui l’accueillerait en son Royaume.

Dans son armure rutilante, Enrico était morne et abattu. Il ne pleurerait pas, car il avait déjà vu bien des morts, et enterré bien des amis. Le plus dur, en revanche, était toujours de ramener le corps aux proches. Il l’avait déjà fait maintes fois, lorsqu’un officier mourait sous son commandement. Normalement, tout marin devait être jeté à la mer, pour rejoindre Tyra au plus vite. Mais les vieilles familles du Soltaar, elles, avaient toujours préféré enterrer leur progéniture.

D’un pas calme et mesuré, Enrico mena Méliane jusqu’à l’intérieur du bâtiment, son bras accroché par le sien.
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MessageSujet: Re: L'ombre du soleil   L'ombre du soleil I_icon_minitimeVen 23 Sep 2016 - 10:47



Une lettre .. Tandis que le baron l'a mené jusqu’à la chapelle, son bras accrochait sous le sien, elle se rendit compte avec horreur que bientôt elle ne pourrait plus taire les circonstances de la mort d'Oschide. Enrico était il au courant que le duc avait choisi lui meme de mettre fin a ses jours ? Probablement. La pensée lui était intolérable, pourtant il faudrait s'y faire car tot ou tard les murmures du nord arriverait jusqu'au Langecin et chacun découvrirait comment ils avaient perdus leur duc. Les mots dures de la lettre du marquis de Saint Berthilde distillèrent a nouveau leur venin dans son esprit, la mort est dans votre sillage ma dame, avait il écrit ... Le cœur comprimait dans un étau de douleur lui commandant de se laisser aller a la peine, mais la raison lui ordonnant de tenir bon, elle avança lentement, l'air digne, s'en verser une larme supplémentaire et sans plus vaciller, mais cela elle le devait sans doute a son appuis sur Sire di Montecale, sur lequel son corps se reposait plus qu'il ne devrait.

Derrière eux la petite procession qui les suivait était silencieuse, elle n'avait guère le courage de se retourner pour apercevoir la famille d'Oschide, craignant que leur propre peine, ne la fasse ployer sous la sienne. Elle les avait vue la veille et elle les verrait a nouveau après qu'ils aient tous dit adieu a Oschide, elle ne leur ferait pas défaut et d'une certaine façon ce but, bien qu'il soit malheureux, l'aidait a avancer. Quand ils parvinrent a la chapelle ducale, les voix qui y régnaient a leurs approches se turent tandis que tout le monde se lever, il y'avait des absents bien entendu mais les voir tous réunis a Langehack pour honorer la mémoire de son époux et ce qu'importe ce que certains aimaient a lui reprocher, cela lui fit chaud au cœur.

Tandis qu'ils traversaient l'allée les menant a la première rangée, elle évita de se forcer a sourire, se doutant bien que ses efforts n'offriraient aux yeux de tous qu'une pale grimace. Elle donna quelques signes de tête, elle sentie quelques mains sur les siennes. Puis ce fut tout. La majorité d'entre eux avaient fait part de leur condoléances a leurs arrivées et lui avaient témoignés également toute leur sympathie en cette occasion, mais probable que sitôt la cérémonie terminait, la danse interminable de la vraie compassion et des faux semblants reprendraient. Au bout du chemin de tapis rouge, le remerciant d'une pression sur son bras, elle se détacha du baron, espérant ne pas montrer a nouveau quelconque signe de faiblesse, il n'en fut rien, elle tint bon. Elle prit place a gauche avec sa fille, Oscario d'Anoszia & Angelina de Solaria, Cecyllia D'anoszia et sa sœur Lucrezia, tandis que sur la droite prenait place le baron de Nelen, le sénéchal Olside, Sysiphe d'Anoszia et son épouse la baronne Sarina de Feoda, ainsi que Cornélia d'Anoszia et Castielle de Sombrerue.

La duchesse ferma brièvement ses yeux, quand le corps de son époux glissa sur le coté de sa vue pour prendre place sur l'estrade, elle sentie la délicate main de Linaelle s'emparait de la sienne, elle la recouvrit de son autre main en la pressant doucement. Oschide n'avait eu beau être son beau père que pendant une trop courte année, la damoiselle s'y était beaucoup attachée. Méliane n'était pas la seule a souffrir et de façon cruelle cela lui donnait du courage. Ils étaient encore beaucoup a compter sur elle, elle ne pouvait pas leur faire défaut par ce que son aimé avait lui choisi de le faire. Le prêtre de Tyra, après quelques mots qu'elle écouta distraitement, indiqua a tous de s'asseoir d'un geste de la main. Les hommages allaient pouvoir commencés.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: L'ombre du soleil   L'ombre du soleil I_icon_minitimeSam 24 Sep 2016 - 0:09

L'ombre du soleil
Les Autres & Castielle de Sombrerue
I'm not running away, I will feel the pain and stay, I'm not running again, I'm not running again, Even though I'm scared, baby, And I won't freeze you out, Like I have been, I won't freeze you out…

 La guérisseuse observa silencieusement le nombre de gens qui s’agglutinaient autour d’elle pour offrir de derniers hommages, de derniers adieux au duc de Langehack. Cet homme qui avait conquis de nombreux cœurs, paraît-il. Sa tête pivota vers les illustres membres de sa famille déchue. Ils étaient nombreux, eux aussi, une grande fratrie, visiblement. Ils étaient tous les oncles et les tantes et son unique fils Torrance, l’unique sang qu’il restait de ce frère décédé. Heureusement, ils ne semblaient pas réellement au courant de la véritable identité de l’enfant qui restait calme dans le creux de ses bras couvert de noir. Toutefois, ils devaient bien se demander qui était cette femme vêtues et voilée de noire assis sur le même banc qu’eux. Son œil inquisiteur croisa plusieurs fois l’attention de la femme qui semblait la plus vieille du groupe. Il s’agissait de Cornélia d’Anoszia, une femme à l’allure exténuée, au visage pâle et aux joues creuses. Ses yeux étaient rougis par un trop plein d’émotion qu’elle maintenait sans trop de difficulté avec l’assurance d’une reine. Sa robe sombre était très conservatrice et sa chevelure qu’elle devinait riche et magnifique était soigneusement soustraite des regards sous un bonnet trop ennuyeux pour être celui d’une noble en deuil.

Elle baissa les yeux vers le petit corps sur ses genoux. Son Torrance était habillé d’une longue tunique noire et attendait patiemment. Cet enfant avait toujours été calme, même au jour de sa naissance, pleurant peu, demandant que le nécessaire. Avait-il hérité de sa modestie ? De son sens de la prudence ? Oschide d’Anoszia, il pouvait mourir pour tout ce que cela lui apportait, mais avait-il réellement fallu qu’il entraîne ses enfants dans son sillage ? La pauvre duchesse avait beaucoup trop d’épreuves à surmonter et elles étaient bien trop nombreuses pour une simple femme. Oui, il lui restait son adorable fille, à qui elle n’avait toujours pas fait la connaissance, mais malgré son importance, elle ne remplacerait jamais les deux petits corps qui reposaient quelque part dans la crypte.

Quand la duchesse s’approcha finalement de sa position, Castielle se leva pour lui offrir une révérence courtoise malgré le fardeau reposant dans ses bras, puis la salua silencieusement d’un hochement de tête sincère avant de reprendre place. La dame trouverait peut-être étrange la présence de son voile, mais la demi-elfe se sentait plus confortable ainsi en public, parmi des étrangers, de nobles étrangers. Castielle était en ces lieux que par courtoisie et amour pour son fils. Celui-ci n’avait pas à connaître les sentiments qu’il lui restait à l’égard de son père biologique et ainsi donc, elle ferait en sorte qu’il participe aux activités restantes entourant cet homme absent pour toujours. Cela serait probablement l’unique considération qu’elle aurait envers son fils concernant cette blague de gentilhomme.

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Sarina de Feoda
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MessageSujet: Re: L'ombre du soleil   L'ombre du soleil I_icon_minitimeSam 24 Sep 2016 - 16:24

Quelle tristesse ressent-on à la vue d'un homme semblant dormir ? Il a préféré se suicider plutôt que rester enfermer dans un cachot du nord, ensuite la belle Azenor a suivi le pas. Ce fut malheureux d'assister au chagrin de la duchesse sa veuve se reflétant dans ses yeux, voulant garder la tête haute. Mon cœur compati a la perte de toute une famille et parmi eux mon époux cachait sa douleur sous son air calme et posé, il était arrivé en bonne santé jusqu'aux rives dulangecin où il retrouva un frère aîné et trois sœurs en deuil mais toujours en sécurité pour mon soulagement, j'ai compris qu'il voulait profiter de leur présence en famille même si j'en faisais partie depuis notre mariage. Je respectais ce besoin en l'ayant vécu auparavant, le soutient que j'eus était celui de ma mère et mes cousines de la maison Castellane, enfin je contemplais ce beau visage qui devait être un homme fier et respecté par ses sujets j'imagine bien, l'aîné d'une fratrie de sept enfants dont le premier héritier d'une vicomté et une seigneurie n'appartenant plus aux siens, la déchéance ne laissait en paix le clan Anoszia. 

Je pris la décision de rejoindre ma belle-famille aux funérailles de feu le duc Oschide d'Anoszia, je voyais Sisyphe traversait cette épreuve de la vie. La grande leçon nous disant que l'existence humaine aussi riche soit telle demeurait éphémère. Un jour nous rejoindrons nos prédécesseurs à l'intérieur de cercueil. La sage-femme me dit plutôt de ne fournir aucun effort inutile, Sisyphe a été attentif aux recommandations de celle-ci même si j'en au premier semestre, le ventre encore plat. Je dus lui promettre de faire attention durant son éloignement forcé du royaume soltaar. Je suis rassurée qu'il puisse se réfugier en terre d'asile. Les hormones me donnaient envie d'évacuer la peine à l'abri de mes appartements au palais mais pas maintenant, Sisyphe devait recevoir le réconfort et la compassion de son épouse, lui-même se souciant du fruit de notre union grandissant lentement en moi.

Nous avons du temps avant sa naissance. J'aurais voulu en savoir plus sur ce beau-frère, je priais la déesse Tyra d'accompagner son voyage loin de nous, le corps siégeait ici et l'esprit voguait ailleurs. Je voyais Sysiphe voyait un regard lointain lorsqu'il revint vers ma position, ilprit ma main dans la sienne signe de compréhension et attachement de lui. Il a appris la nouvelle de sa, paternité à sa sœur jumelle, le reste acceptait l'idée. Il y avait un peu de lumière sous ce ciel nuageux. Malgré la lourdeur de la situation l'agitation s'est apaisé au sud pour combien de temps ? Je ne sais pas c'est imprudent de penser qu'un jour que la tranquillité et la cohésion perdurent, bel euphémisme n'est-ce pas. Nous marchons vers le beau-frère Oscarioet je crois la cousine de Tiberia, une belle femme manifestement. Nous, sommes resté en leur compagnie.
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: L'ombre du soleil   L'ombre du soleil I_icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 18:39


Raymond d’Ancenis s’était fait beau sous l’œil pensif de son épouse, Eugénie. Il s’était permis de s’inviter ou plutôt Eugénie avait fortement insisté pour être présente à cet enterrement, pour l’honneur, pour le respect avait-elle argumenté. Après tout, Oschide était le fils de sa cousine, Hélène. Et toute mère qui se respecte, elle pensa qu’aucun parent ne devait enterrer ses enfants. Elle aurait aimé croisé Arichis pour cet évènement mais en raison des derniers évènements, elle se doutait que ce dernier aurait peu de chance d’être présent. L’injonction avait été donnée. Tous ceux pactisant avec lui seraient ennemis de la couronne. Là encore, Eugénie pensait que personne ne devrait interdire à tout parent d’enterrer ses propres enfants. Il en allait de leurs droits le plus légitime. Revenant à la réalité la matriarche Hautvaloise s’approcha de son époux afin d’ajuster machinalement les étoffes de sa tunique d’apparat. Face à cette mine pensive, Raymond vint pincer sa taille ce qui la fit sursauter. Elle fronça alors les sourcils mais ne dit rien.

« Que dois-je faire pour t’arracher ton si beau sourire, mon amour ? »

Les traits d’Eugénie se détendirent et lui offrit ce qu’il désirait, ses lippes s’étirant tendrement. Le fougueux Ancenois vola alors un baiser à sa femme et l’emmena en direction de la sortie de ses appartements. Judith et Adèle attendaient patiemment devant le carrosse qui devait les emmener au lieu des funérailles. Raymond eut un regard pour ses filles et un instant fugace, sa mine se décomposa, regrettant que Madeleyne ne soit pas présente. Blanche serait sans doute déjà sur place avec son propre époux et Bathilde d’Ancenis.

₪₪₪


Blanche avait posé ses yeux sur Nimmio. Ce moment était assez rare que de retrouver le Duc du Médian dans la même pièce que son épouse. Elle poussa un soupire que le Velterois ne releva pas. Par contre Bathilde redressa sa jeune frimousse sur sa protectrice qui lui offrit un sourire à travers le voile de son linceul. Sa main gantée chercha celle de sa pupille et elle y entrelaça ses doigts.
Une fois sur place, on les plaça à l’endroit attitré pour leur mesnie. Raymond et Eugénie étaient déjà présents avec ses sœurs. Pas d’embrassades chaleureuses, l’heure était au recueillement et tout cela se fit en silence. Blanche tenait toujours la main de Bathilde qui était bien trop petite que pour voir quoique ce soit mais la Dame du Val était fière de la contenance de la jeune fille qui s’efforçait à faire paraître aussi solennellement que possible ce qu’elle lui avait enseigné.
Lorsque Méliane de Lancrais fit irruption dans la Chapelle avec le Baron de Nelen et le gisant, les yeux se posaient machinalement sur son amie fébrile. Sa lippe inférieure tressauta un instant, rongée par la tristesse qui émanait de la duchesse. Les yeux balayaient machinalement la pièce, se posant tour à tour sur les enfants d’Arichis avant de baisser les yeux vers le sol. Blanche retint un soupire et ferma les yeux, se laissant bercer par le bruissement environnant.
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