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 De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre

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Valisilwen Lindorie
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MessageSujet: De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre   De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre I_icon_minitimeVen 28 Oct 2016 - 12:52

De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre 474651Wil3
Iliya Eqön, Capitaine des armées de Linaëh

      Favriüs avait commencé, lorsque l’armée de Linaëh parvint enfin à Eraïson. Une armée, ou à peine une troupe : quelques dizaines d’Elfes, vêtus d’uniformes immaculés, et soutenus par quelques envoyés des Noss. La Capitaine Iliya Eqön se faisait peu d’illusions cependant. Parmi les Elfes venus de toutes les terres d’Anaëh, peut-être certains croiraient-ils, l’espace d’un instant, que les soldats de Linaëh avaient été malheureusement retardés tandis qu’ils couraient au secours d’Eraïson. Mais la vérité ne tarderait pas à être connue, sans doute : Linaëh n’avait envoyé aucun secours aux Elfes, aucunes troupes contre les Sombres. Le Protectorat frontalier, depuis de longues saisons, n’avait plus honoré la charge historique de protéger la lisière d’Anaëh. Peut-être qu’alentour, les Elfes ne reconnaissaient même plus le fanion de Linaëh – Iliya, blanche de honte, l’espérait secrètement.

      La troupe de Linaëh se dirigea vers les champs à la lisière de la cité d’Eraïson. Là, sur l’humus, on distinguait encore les boisseaux qui avaient été brûlés à Tyra. Des petites pousses germaient déjà à travers la terre meuble, par endroits. Eparses, quelques racines d’orme desséchées faisaient mémoire des lignées qui avaient été éteintes dans la bataille. La Capitaine se souvenait avoir vu de telles images à Ellyrion, longtemps avant ; mais les terres de Linaëh s’étaient tenues si éloignées des guerres dans les dernières saisons, qu’Iliya en avait oublié la tristesse qui se dégageait de ces minuscules mausolées.

      Ils se recueillirent ; et ils demeurèrent là, étonnamment longtemps, tandis qu’une nouvelle nuit s’avançait sur Eraïson.
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MessageSujet: Re: De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre   De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre I_icon_minitimeSam 29 Oct 2016 - 0:38

<< Le devoir est parfois emprunt de renoncement (précédent)
<< Je vous offre du sang (Intrigue associé)
Le revers de la médaille >>


De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre Sedhen10
Sedhen, Ambassadeur d'Eraison en Ardamir



Favrius de l'an 9 du XIe Cycle - Automne
Un peu plus d'un mois après la reprise de la Cité


Dans la cité en ruine, un mois n'avait pas suffit à éteindre l'atmosphère moribonde. La longévité des elfes les avaient toujours laissés impuissant devant les tourmentes qui assaillaient leur monde. Là ou d'autres n'auraient mis que quelques mois à reconstruire et à avancer, ils leur faudrait peut-être quelques siècles pour que Eraison redevienne un véritable lieu de vie. Et même lorsque ce serait le cas, une chose restait vrai : Les elfes n'oublient pas.

Du haut de ce qu'il restait d'un rempare, le Seigneur Limier Killen surveillait les alentours pendant que l'homme qu'il s'était lui-même assigné comme mission de protéger gravait dans sa mémoire le nouveau visage de sa Cité natale. Sedhen arrivait à peine à respirer. Les campements établis au Nord et au Sud des murs étaient impressionnant mais la Cité l'était bien plus... Depuis son arrivée trois jours auparavant, l'état de la ville le hantait, mais c'était la première fois qu'il osait prendre de la hauteur pour en mesurer l'horreur de ses yeux.

Sous les feux du soleil couchant, la Cité qu'il avait connu n'était plus qu'un amas de poussière, de sang et de cendre.

Une grande partie des bâtiments avaient été volontairement mis à bat pour bloquer des rues et créer des embûches. Ces gravas étaient tâchés du sang de combien des siens ? Quant aux murs encore debout, l'effondrement volontaire des tunnels creusés sous la ville par les drows n'avait pas tarder à les emporter. Les jardins et les végétaux qui serpentaient entre les bâtiments étaient calcinés. Au coeur de la cité, les plus grands édifices n'étaient plus. Les temples avaient été le théâtre des profanations les plus abjectes. Ceux qui n'avaient pas été démolis et pillés avaient été transformés en d'immondes œuvres d'art nées de cerveaux malades. Couvert de sang, leurs murs et leurs arches avaient étés décorés avec les corps des habitants. Les dieux seuls avaient pu voir quels ignominies y avaient été perpétrés avant que les sombres soient délogés comme on enfume des insectes pour leur faire quitter un tronc putréfié. Même du Palais, il ne restait plus une colonne. Plus un morceau de glace. Les combats avaient été d'une violence telle et les effondrements d'une telle ampleur qu'il restait encore sûrement des dizaines de corps pris dans cette agglomérat de poussière que les vainqueurs déblayaient peu à peu. Il était difficile de penser qu'autre chose que déplacer de la poussière et des cailloux puisse être entrepris ici avant la fin de l'année... Surtout qu'il fallait acheminé chaque cargaison de gravas jusqu'aux rives de l'Uraal en attendant de savoir s'ils seraient éparpillés au fond des océans ou amassés à l'emplacement de la première bataille entre les elfes et les drows pour rendre le passage en Anaëh toujours plus difficile.

Le visage défait de l'Ambassadeur se fendit d'un sourire désabusé qui étira ses rides nouvellement acquises. Il n'avait rien vécu lui-même pourtant... Enfin il n'avait vu que la vague de réfugiés et ses compatriotes choqués et traumatisés au point de perdre la raison, de voir leurs traits irrémédiablement vieillis en quelques mois ou de se laisser mourir. Il était en poste à Ardamir depuis bien des années lorsqu'Eraison avait été prise après tout. Mais la nouvelle l'avait ravagé. Quelque chose s'était brisé en lui. En quelques jours, ses amis avaient pu voir son visage rayonnant de jeunesse s'affaisser légèrement et sa crinière d'encre grisonner aux tempes. Cela faisait deux ans déjà.

Deux ans passés à espérer voir arriver sa sœur et ses parents parmi les réfugiés. Deux ans à espérer pouvoir se trouver ou il se trouvait aujourd'hui. Au moins la Protectrice d'Ardamir avait-elle tenue sa promesse. Il était là, de retour chez lui, au crépuscule de la Victoire.

Victoire...

Comment pouvait-on utiliser ce mot face à une telle situation ?

La masse qui pesait sur sa poitrine était telle qu'il avait l'impression qu'il aurait put s'enfoncer dans le sol au moindre pas, emporté par son poids. Au bord de l’abîme, quelque chose lui disait qu'il n'avait plus qu'à suivre la course du destin de sa cité. De sa famille. Un pas dans le vide. C'est tout ce qu'il avait à faire. Un pas... Mais la présence de son gardien l'en dissuadait de façon diffuse. Il savait que cet homme n'hésiterait pas un instant à sauter dans le vide à sa suite s'il pensait avoir une chance de lui sauver la vie. Et puis la voix du prêtre de Tari refusaient de sortir de sa tête. Des conseillers d'Eraison il ne restait plus personne. Le dernier était mort dans d'étranges circonstances peu avant la reprise de la ville. On s'accordait à dire qu'il avait sombré dans la folie sans vouloir en dire plus, peut-être pour ne pas ternir sa mémoire. De tout le corps diplomatique, de tous les personnages d'importances, de toutes les sommités morales, seule la prêtresse de Tari en charge du sanctuaire avait réussir à fuir avec quelques apprentis. Ceux qui avaient même un pouvoir minime dans l'organisation habituelle ou la justice de la cité se comptaient désormais sur les doigts d'une seule main. Et il était de ceux là. C'était pour la confiances qu'il savaient en lui que les membres du Conseil l'avaient dépêché en Ardamir pour tenir le rôle d’ambassadeur à temps plein à partir de la mort de Dragan et de sa femme.

Alors il se devait de vivre pour ceux des siens qui s'étaient battus pour rester en vie... Pauvre génération de sacrifiés.

« Killen ?
-Oui Ambassadeur ?
-Pensez-vous que réhabiliter cette Cité aie encore un sens... »

L'homme balafré et droits aux longs cheveux noirs se tue un long moment. Il n'était pas dans ses habitudes de répondre à la légère. On pouvait s'en agacer ou non, il aimait maîtriser chaque chose et le discours en faisait parti.

« Je pense qu'elle ne peut pas rester un symbole de défaite comme l'est Ellyrion. Je ne sais pas si elle sera un jour égale à ce qu'elle a été, mais nous ne pouvons pas la laisser ainsi en ruine. Si nous n'en avons plus besoin, alors il est de notre devoir de rendre cette parcelle de terre à notre Sœur. 
-Peut-être avez-vous raison... Mais peut-être que c'est là le destin de notre peuple. Nous perdons du terrain à chaque affrontement. Même dans la victoire, nous ne connaissons que la défaite...
-Vous ne devriez pas parler ainsi. Si Kÿria nous a donner la tâche de protéger ses créations c'est justement car grâce au souffle, notre destin n'est jamais écrit d'avance. »

Sa voix étant tranchante et lourde de sens, mais il se radoucit un peu en voyant le trouble de l'Eraisonnien. Une main caleuse et couturée de cicatrices vint se posée sur l'épaule du diplomate.

« Soyez fort. Gardez la foi en la Mère et en vos frère. Ensemble nous trouverons une solution. Vous n'êtes pas seul, Sedhen. Aucun de nous ne l'est. »

« Seigneur Limier ! Ambassadeur ! »


En contrebas du rempare, un homme portant les armes d'Eteniril les appela une nouvelle fois.

« Des troupes elfes sont arrivées par l'Ouest ! Elles ne portent pas l'étendard de Wyslena !

-Qui sont-ils ? Cria l'Eraisonnien tout en se précipitant vers l'échelle qui leur avait permis de monter jusque là.
-Je... Je ne sais pas. Mais ils se sont arrêté pour se recueillir sur les tombes des disparus. »

Les cours d'histoires remontaient à loin pour certain semblait-il, mais la dernière phrase toucha Sedhen au cœur bien plus qu'il n'aurait put le dire. Alors c'étaient maintenant qu'ils affluaient pour se rendre compte de la réalité de leur lâcheté ? Ou peut-être était-ce juste un concours de circonstances malheureuse qui avait ralentie leur venue. Dans tous les cas, il voulait les rencontrer, ces gens venus jusqu'à sa cité natale. Ce lieu de mort...

C'est à grands pas qu'il s'avança à découvert, précédé du soldat venu les avertir et accompagné du Seigneur Limier et membre du conseil d'Ardamir qui lui avait juré qu'il ne laisserait rien lui arrivé jusqu'à ce qu'il ait traversé l'épreuve de la perte de toute sa Cité. Killen était un ami loyal à n'en pas douter... Et sacrément buté.

Respectant le recueillement des nouveaux venus, les deux hommes laissèrent le soldat retourné à ses tâches et se joignirent à leurs hommages. Au moins, Sedhen connaissait leur origine à présent. Linaëh. Les garde-frontières de la Péninsule, ceux qui avaient le plus subit cette invasion de bûcheron et l'inconscience des humains avaient donc fait le déplacement... Il ne savait pas s'il devait en être touché ou irrité... Mais le profond respect que ses gens montraient aux défunts qui gisaient dans les entrailles d'Anaëh lui suffisaient pour l'instant.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Ven 21 Avr 2017 - 21:13, édité 3 fois
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Valisilwen Lindorie
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MessageSujet: Re: De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre   De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre I_icon_minitimeLun 31 Oct 2016 - 14:16


      Quelques minutes encore, Iliya et sa petite troupe avaient gardé la tête baissée, devant les talus des morts. Mais la Capitaine finit par se décider à sauver un reste de fierté, et cessa de prétendre se recueillir sur le théâtre d’une guerre que son Protectorat avait soigneusement esquivée de bout en bout. Elle se tourna alors vers les deux Elfes qui demeuraient auprès d’eux, après le départ du troisième.

      « Seigneurs », dit-elle simplement. Ce fut une autre gifle de honte, de s’apercevoir que le Protectorat de Linaëh s’était tenu si éloigné des combats d’Eraïson, que la Capitaine ignorait jusqu’au nom des Elfes qui lui faisaient face à cet instant.

      « Je suis Iliya Eqön, des terres frontalières de Linaëh. » Elle marqua un instant de pause, puis énonça lentement : « Nos troupes arrivent malheureusement après la fin de cette guerre ». Tourné ainsi, ce n’était pas tout à fait un mensonge – même s’il aurait été plus franc de dire que les troupes en question étaient parties après la fin de la guerre. Elle ajouta encore : « Nous avons pourtant pris la route dès que nous avons eu des informations certaines. » Cela non plus n’était pas faux, formulé de la sorte – Iliya se souvenait avoir dû justifier que tous les Sombres s’étaient retirés d’Eraïson, selon les éclaireurs, avant que le Conseil consente à dépêcher cette petite troupe vers la cité sinistrée. Elle voulut ajouter qu’à n’en pas douter, les Elfes avaient combattu à Eraïson avec une fierté qui passerait dans les légendes ; mais un regard sur le chaos désolé qui les entourait, les ruines, les décombres partout, la retint de mentir aussi visiblement. Et elle dit enfin, doucement : « Linaëh, qui connaît les déchirures de l’Œuvre, s’associe à la douleur de cette terre ». Malgré les apparences, sans doute la plus fausse des trois déclarations : Linaëh n’avait déjà pas assez d’yeux pour surveiller les Nains, les Sauvages et les Hommes, sans parler des derniers Drows qui hantaient les terres ruinées d’Oësgard – alors le lointain front de l’Est …

      La Capitaine se rendit vaguement compte qu’elle s’adressait à ces Elfes comme elle aurait négocié avec d’autres races, à mots comptés et pesés, avec cette délicatesse qui permettait à Linaëh de ne trahir que très rarement ses alliés d’un jour – on ne manque pas à sa parole, lorsque celle-ci reste floue.
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MessageSujet: Re: De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre   De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre I_icon_minitimeJeu 8 Déc 2016 - 17:45

Sedhen tiqua lorsque l'elfe en arme se tourna pour l'appeler Seigneurs... Seigneurs... Killen n'avait même pas remarqué ce détail, habitué à appellation de par son titre, mais cela ne pouvait pas échapper à un ambassadeur rompu aux entrevues diplomatiques.

Seigneurs...

« Il n'y a nul seigneur en ces lieux, Capitaine. » répondit-il accablé de douleur et brusquement submergé par une colère a laquelle il ne s'attendait pas. « Et vous le sauriez si vous aviez répondu à l'Appel. Il y a eut bien plus que des murmures. Si la voix d'Eraison ne vous a pas suffit vous auriez pu répondre aux missives d'Ardamir ou même a la décision du Haut Conseil qui a suivit ! »

Sans même s'en apercevoir, il avait serré le poings. Le sang lui était monté au visage en un instant.  Sa bouche s'ouvrait une nouvelle fois pas nul son n'en sortie. Une main s'était clouée sur son épaule.

« Nulle besoin de vous répandre en pitié. Lorsque certains d'entre nous souffrent, tout notre peuple en est affecté et nous sommes heureux de vous voir présent aujourd'hui. Votre sollicitude est appréciée et votre aide pour déblayer la ville et rendre les derniers hommages à ceux qui ne les ont pas encore reçus ne sera pas de trop. » ajouta-t-il comme si cela allait de soit. « Appelez moi Killen, Conseiller d'Ardamir et je vous présente Sedhen, Ambassadeur d'Eraison. Nous veillons sur l'avancement des travaux au nom de la Protectrice d'Ardamir. »

Y avait-il besoin d'en dire plus pour expliquer la réaction à chaud de Sedhen ? Tout aussi soudainement qu'il s'était laissé emporté par a rage, l'ambassadeur retrouva son air las presque mélancolique.

« Vous pouvez vous établir près du campement Sud si vous le désirez. » capitula-t-il
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MessageSujet: Re: De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre   De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre I_icon_minitimeMer 14 Déc 2016 - 14:17

      Iliya Eqön laissa son regard passer de l’un à l’autre, interdite. Sedhen avait-il entendu ce qu’avait dit Killen, et Killen avait-il compris ce qu’avait dit Sedhen ?

      « Vous avez dû, Sedhen, être très occupé avec votre Appel », siffla la Capitaine de Linaëh, « alors laissez-moi décharger Eraïson d’un fardeau : j’irai porter votre mécontentement aux autres terres, à toutes celles qui, comme Linaëh, ne vous ont pas envoyé les secours que vous espériez. Mais dites-moi, où dois-je me rendre en premier ? A Malereg de l’Epine Dorée, qui doit faire face à l’implosion du Zagazorn ? Ou à Eldarinawa, en enjambant le mur que les Nains de Lante ont érigé jusqu’à la lisière de la Forêt ? Ou peut-être à Wyslena, aux portes de l’Aduram encore hantée par nos anciens frères, et aujourd’hui lorgnée par les Hommes ? L’île d’Holimion, les côtes d’Eryndolen, qui bruissent des rumeurs que les Sombres sont passés deux fois des Marais jusqu’à la Mer Nordique, qu’ils ont abordé sur les terres Naines de l’Est, et qu’ils leur ont remis une arme maudite ? » Iliya passa sous silence Linaëh, qui tôt ou tard devrait affronter les Hommes, tant ceux sauvages dans les Wandres, que ceux qu’on disait civilisés en Péninsule. « Et combien de ces terres frontalières ont lancé des appels, sans qu’Ardamir ne réponde jamais ? Et pour lesquelles avez-vous jamais demandé qu’on convoque le Haut Conseil, et qu’on mette en mouvement le Trône Blanc ?

      Sortez de l’ombre de Yutar, relevez la tête des ruines d’Ellyrion ! Cessez, un instant, de rejouer la même guerre contre les mêmes Sombres, sur le même coin de terre ! Vous entendez la Symphonie devenir irrégulière, et vous croyez que la Forêt pleure Eraïson ? Montez l’écouter au Nord, là où elle fait dissonance entre les bois du Lörn et les Pierres Gardiennes des Nains ! Passez à l’Ouest, où l’Œuvre croit dans l’ombre des forteresses des Hommes ! Et vous m’expliquerez ensuite ce que notre peuple a gagné et perdu, ici, à Eraïson. »


      Ces mots lâchés, Iliya Eqön ne regarda plus que Killen.

      « Le Conseil de Linaëh n’a pas d’autres troupes à dépêcher pour Eraïson, Killen, que cette poignée de soldats qui m’accompagne. J’ai été chargée par le Conseil d’œuvrer à reconstruire vos défenses, mais avant tout, de comprendre pourquoi elles ont failli. Et », ajouta la Capitaine d’une voix plus basse, « de récupérer les armes des soldats tombés, si elles n’ont pas déjà toutes été collectées, car le fer nous est précieux. Si nous ne sommes les bienvenus pour aucune de ces deux tâches, alors il n’était même pas nécessaire de nous indiquer où dresser un campement. »
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MessageSujet: Re: De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre   De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre I_icon_minitimeMer 14 Déc 2016 - 22:51

"RAPACES!" hurla Sedhen en se jetant sur la capitaine de Linaëh... Du moins il essaya.

Les yeux exorbités, les poings crispés, le teint blême, la fureur de sa faible constitution de diplomate ne fit pourtant pas grand poids face à la poigne de Killen qui le surveillait assidument du coin de l’œil, sachant l'état de fragilité dans lequel se trouvait son ami.

Juste avant qu'il ne soit à porter de lame pour la femme venue de Linaëh, le Seigneur Limier avait crocheter le bras de son compagnon d'un geste fluide et mesuré. L'Eraisonnien pouvait toujours se débattre, il n'y avait rien a faire. Le cœur au bord des lèvres, ce furent ses larmes qui débordèrent alors qui jetait encore au visage de cette femme sans compassion.

"Vous n'êtes qu'une immonde rapace! Humaine ! Egoïste ! Incapable du moindre respect de la moindre compassion pour les gens qui sont mort par notre faute à tous ! Vous n'êtes même pas digne de porter le nom d'elfe !
-Sedhen!" gronda la voix rauque de Killen. C'était son dernier avertissement.

Il restait bien peu de chose du jeune et fringant ambassadeur qu'il avait été autre fois... Ici, réduit à l'expression la plus pure de la douleur qui l'habitait alors qu'il parcourait les ruines de sa Cité, il failli tombé à genoux, incapable d'arrêté ses sanglots. Mais il resta droit. Debout. Pour tous ses compatriotes qui n'avaient plus cette chance. Peut enclin à se faire assommé devant cette étrangère et sachant son gardien tout a fait capable d'en arriver à une extrémité pareil, il prit sur lui de calmer juste assez sa rage pour qu'on lâche son bras.

Une colère froide transparaissait dans chacun de ses mots et les larmes continuaient à couler. Pour cela, il ne pouvait rien faire de plus.

"Sachez, Capitaine, Que Malereg et Eldarinwa ont été parmi les premiers à envoyer des troupes pour consolider le front sud grâce à la sagesse du Protecteur Adantar. Sachez que Wyslena a repoussée les sombres qui sont entrés sur ses terres avec succès et qu'avec l'alliance qu'Ardamir a faite avec Naélis, les drows ne peuvent remonté de ce côté de la frontière.

Et cette Ardamir sur laquelle vous crachez. Parlons-en. Elle a répondu aux appels de l'ouest. Dragan lui-même croyait en l'alliance avec les hommes. Avant le Voile, il voulait rétablir une alliance durable avec ceux qui lorgnent aujourd'hui sur nos frontières. Non seulement les vôtres comme vous pensez le croire mais celles de l'Anaëh dans son entier. Sa femme également. Et cela les a mené à la tombe. Tous les deux. Ardamir a payer le prix du sang trop de fois pour se laisser insultée de la sorte.

Si on doit nous aider à reconstruire, ce seront des Cités digne de leur nom et de leur histoire qui nous viendront encore une fois en aide. Alëandir. Ardamir. Mera. Wyslena. Eteniril. Quatrième-Saison. Malereg. Il me semble d'ailleurs que la science des armes d'Eteniril est bien plus convaincante que la votre.

Vous n'êtes qu'une folle débordant d'arrogance et vous pavaner sur le sépulcre de ceux qui ont eu le courage qui vous a manqué ne vous apportera rien sinon le mépris de vos frères.

Vous parlez de conflits extérieurs. Vous parlez de nains dressant des murs de l'autre côté de nos frondaisons et d'humains regardant avec avidité notre Soeur. Cette situation dure depuis des Cycles. Regardez autour de vous et vomissez vos immondes ragots et vos jugements ineptes. Allez donc jusqu'au lac de cendre pour voir à quel point l'Oeuvre a souffert de cette bataille de plus!

Ce que notre peuple à perdu ici à Eraison, vous osez le demander? Plusieurs dizaines de milliers de vies. Et cela ne vous suffit visiblement pas pour montrer le respect le plus élémentaire.

Quittez ces lieux et sachez que Linaëh ne sera plus JAMAIS la bienvenue sur les terres d'Eraison. Fussent-elles perdues définitivement. Moi, je saurai me souvenir."


L'elfe était si tendu qu'il en tremblait. Ses phalanges blanchies, il utilisait toute sa volonté pour rester immobile. Si d'aventure l'étrangère tentait de répliquer quoi que ce soit, Killen prendrait le temps d'ajouter avec sa neutralité habituel :

"Il me semble que l'Ambassadeur a été clair. Vous n'êtes pas les bienvenus ici. Il me semble qu'épuiser davantage notre salive ne serait qu'une preuve supplémentaire d'immaturité. Aucun d'entre nous n'a d'intérêt à voir les choses dégénérées. Permettez que je vous accompagne jusqu'aux limites de notre périmètre de surveillance."

Cependant, le visage long et blafard marqué d'une épaisse cicatrice qu'était celui du Limier ne semblait pas pouvoir souffrir la moindre réponse supplémentaire.
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MessageSujet: Re: De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre   De bois, de pierre, mais aussi de fer | Libre I_icon_minitime

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