Sujet: Re: Adieu mon aimée [Méliane] Jeu 3 Nov 2016 - 18:02
Favriüs, Fin de soirée du Jour 9, Enneade 2. 9 ème année du 11ème cycle.
La duchesse de Langehack contemplait, depuis de longues minutes deja, le vélin qu'elle serrait entre ses doigts tremblotants. Les mots attendaient d’être lus depuis plus d'une Enneade et pour cause, ils étaient de son époux. Les derniers que lui écrirait jamais Oschide. Elle avait dont attendue que son corps lui soit rendu et qu'il ait reçu les derniers sacrements avant de se décider a les lire. La journée avait été longue, voir sa dépouille, écouter les discours de chacun, subir leur compassion sincère ou leur faux semblant pendant un banquet interminable, mais elle savait que le plus dure serait de porter ses yeux sur cette lecture qu'elle n'avait que trop retarder. Le contenu la terrifier, allait t'il alourdir d'avantage son cœur, rendre sa peine encore plus intolérable ou faire croître son sentiment de culpabilité ? La mort est dans votre sciage ma dame. Les mots du Berthildois la frappent une fois encore alors qu'elle déroule le vélin. Elle inspire profondément puis laissent ses yeux courir sur la danse laissait par l'encre.
Combien de fois ses yeux se ferment ils ? Combien de fois se mord t'elle les lèvres ? Combien de sanglots retient t'elle ? Et enfin combien de fois plie et déplie t'elle les mots de son aimé, jusqu'a les froisser. Quand les larmes coulent sur ses joues, elle n'a point finie encore de les assimiler. A quoi s'était elle attendue a des reproches peut etre, mais certainement pas a une complainte et des excuses. Son cœur se brise, volant en éclats qui se brisent a leurs tours. C'était le point final, il était parti et ne reviendrait plus. Elle déglutie puis comme en transe, elle se lève. Ses pas sont incertains, hésitants, a plusieurs reprises elle manque de trébucher sur ses propres soieries qui glissent sur le sol en un murmure de tissus. Puis soudainement ses poings se serrent et le vélin se retrouve de l'autre coté de la pièce, envoyer rageusement au sol et elle s'écroule, ses jupes en corolles autour d'elle tandis que ses larmes coulent abondantes et sans fin. Elle martèle le tapis épais de ses pieds. Ses ongles pénètrent la chair de ses mains, mais rien ne saurait lui faire oublier la douleur intolérable qui la gagne, menaçant de la submerger toute entière.
Rageusement, elle se relève et s'en va quérir le vélin, elle le serre avec force et se dirige vers la cheminée mais au moment de le faire sombrer dans les flammes, elle en est bien incapable, alors elle se laisse tombée a nouveau, hypnotisée par la danse des flammes, tandis que les mots d'Oschide résonnent en elle jusqu'a ce qu'elle n'ait plus suffisamment de larmes pour pleurer. Quand ses yeux se font secs, telle une ombre elle va prendre place devant son secrétaire ou elle s'empare de plume, encre et papier. Les mots courent si vite, que de nombreuses tachent d'encre les rendent indéchiffrables par endroit, mais elle en a cure. Nul ne les lira jamais, ils sont destinés a l'au delà. Un monde que nul ne peut atteindre, mais elle veut croire qu'ils iront a lui, elle en a besoin. Il l'a privé de sa présence, de son réconfort, de ses étreintes, de la chaleur de son rire, de la douceur de son regard, il ne la privera pas de cela.
Elle ne se relit pas, il n'y'a point de sceau a imposé ou de rouleau a sortir. Elle serre ses mots entre ses doigts puis se dirigent vers la cheminée. Le vélin d'Oschide est abandonné sur son secrétaire, il finira bientôt dans un coffre a l'abris de tout les regards sauf du sien. Elle y puisera réconfort ou pénitence quand la douleur se fera trop dure. Elle fait face aux flamme, agite ses mains au dessus et regarde ses mots s'embrassaient lentement, son regard suivant bientôt la fumée qui s'envole. Vers les cieux, vers Oschide. Puisse t'elle lui amener ses mots. Tandis que le papier se consume, ses doigts tremblent, ses larmes coulent. Ce sont des adieux et a la mesure de leur histoire, ils sont vifs, passionnés, délicats et douloureux. Un a un les souvenirs affluent, du premier jusqu'au dernier. Ce jour ou il arriva, cette dernière dispute déchirante, un premier baiser, une première étreinte, la douleur de la séparation, le bonheur de lui apprendre qu'il serait père, la douleur d'apprendre sa mort .. Tout se chevauche. Tout s’entremêle. Adieu Oschide.