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| Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] | |
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Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Jeu 17 Nov 2016 - 22:39 | |
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8e jour de la 7e ennéade de Favrius An 9 du 11e Cycle - Automne Palais d'Argent
Et soudainement, les fétides effluves que parfumaient les caniveaux généreusement bondées de fèces, lui semblaient plus agréables aux narines que la compagnie mondaine que composait la cérémonie millénaire de son ardente épouse. Il déambula d’un quartier à l’autre sans réel but, comme il avait développé l’habitude depuis ses derniers séjours en Thaar. Plusieurs concises séances d’inspection lui furent dédiées, parfois par l’entremise d’un regard curieux, ou d’un sursaut de dégoût, à le voir marcher comme si rien n’était. Son poitrail avait été, ne l’oublions pas, poignardé par un quintet acéré d’ongles possessifs qui laissèrent comme empreinte, quelques coulisses abstraites d’hémoglobines séchées. Chose qui évidemment ne laissait que quelques rares détraqués ou lents personnages indifférents. Malcommode, l’air sévère et franchement peu avenant, jouant du coude aux quelques passants qui croisèrent sa route, Velkyn s’arrêta finalement un moment devant une statue Thaarie, l’air pensif. Quelques réflexions le hantait depuis sa dernière altercation avec la Princesse des Forges, de sérieux questionnements qui pourraient, dans une certaine mesure, peser en la prospérité de son avenir.
Une caverneuse cacophonie résonna entre ses deux oreilles, faisant voler en éclat le fil de ses pensées les plus sérieuses.
« Renie-la … » « Elle a perdu notre soutiens ... » « Elle n’est plus que l’ombre de la Daedhel qu’elle fut … » « Elle est vérolée jusqu’à la moelle à force d’ouvrir ses cuisses aux autres qu’à sa race! »
Il ferma les paupières avec animosité, contractant le poing et la mâchoire d’une manière similaire. Son avis allait d’une direction, tandis que sa psychose lui proposait –plutôt lui intimait- totalement l’inverse. D’origine Divine –encore était-ce ce qu’il croyait-, ces directives n’étaient en aucun cas discutables. C’est pourtant ce qu’il fit, pour l’unique et toute première occasion. Sa pompe sanguine de pierre préservait encore quelques espoirs envers sa femme. Il ne pouvait oublier l’admiration qu’il avait pour elle, ne serait-ce que pour sa fougue, sa témérité, sa manière d’agir et de réfléchir : le feu qui lui embrasait les entrailles. Mais il devait se rendre à l’évidence, la cotoyer plus qu’usuellement lui avait planté dans l’œil une vérité qu’il avait depuis longtemps renié : Thaar l’avait changée. Quand bien même pouvait-elle prétendre l’inverse, les années avaient servi de crépit sur les habitudes qu’hérita sa femme à cohabiter avec la racaille. Des mœurs qui ne pouvaient désormais plus être modelées et qui ne seraient à l’avenir, plus tolérées par le Haut-Prêtre. Un mariage basé sur la Foi, sur les idéologies et fondements de l’Elda ne pouvait plus aller de l’avant. Et avant d’y mettre un terme, avant d’en finir d’une manière ou d’une autre, même ses précieuses conseillères ne pouvaient l’aiguiller à ce sujet.
***
On lui avait octroyé tous les passe-droits qui menaient jusqu’aux luxueux appartements de la Reine de Lave. Oh, certains récalcitrants démontrèrent bien un brin de résistance à sa présence, mais furent promptement corrigés par le ténébreux bourrin. Pour une fois, aucune effusion sanguine n’allait servir de peinture aux murs ni n’allaient être déversée au plancher.
Il visita la chambre de sa femme pour la toute première fois et, malgré toutes les appréhensions qu'il avait par rapport à celle-ci, il fût agréablement surpris. À des centaines de lieux du Puy, la décoration de son havre de paix et de quiétude semblait similairement décoré comme l'aurait été ses appartements dans l'Elda. La pierre, choisie comme principal matériaux, était mise de l'avant via une multitude de sculptures. L'éclairage, quant à elle, avait de même été adaptée à un décors plus sobre, donc tamisée et voilée. Immense comme peu d’autres, son dortoir personnel semblait si spacieux qu’on aurait pu y faire suffisamment de séparations pour y loger une douzaine de personnes. Les murs, décorés avec une originalité sans pareille reflétait le bon goût de Krish quant aux belles choses, ces choses qui vous frappent l’œil dès le premier regard. La pièce scindée en deux parties inégales avait chacune d'elles leurs fonctions respectives. D'un bord, un amalgame de repos et de labeur. Des tables, de généreux coussins coloriés et une tapisserie de schémas sur les murs, donnant sur un bureau bordélique auquel quelques croquis avaient été éparpillés. De l'autre, le point de rendez-vous avec Morphée. Son lit évidemment opulent était drapés d'une multitudes de couvertures plus douces les unes que les autres, ce dernier enmurés par une poignée de voilage carmin en guise de décorations.
« Nous avons ce que vous avez quémandé, Maître Xaran. » Interrompit l’esclave suivit d’une ribambelle de semblables, tous transportant d’imposants braséros.
« Posez-les aux quatre coins de la salle. Je les veux rougeoyants, il doit faire chaud à outrance. »
***
Les lunes étaient désormais perchées à leur zénith et aborderaient tôt leur descente. Devant la chambre, deux soldats patientaient, comme si rien n’était. Mais lorsqu’elle ouvrira les portes de sa chambrette, elle y découvrira une surprise qui l’attendait depuis maintenant fort longtemps. Il faisait chaud à en suer, comme dans une forge. Une chaleur que le prêtre savait agréable à sa femme, un climat qui lui rappelait ce sur quoi elle avait bâti sa réputation et sa fortune. Toutes les chandelles étaient mortes, au profit de seules lueurs des braséros enterrées sous des montagnes de braises incandescentes. Au centre de la chambre, un autel avait été installé. Une bassine susmentionnée baignait dans un liquide opaque, brûlant et rougeâtre : du sang, bien évidemment. Dans ce petit lac macabre, quelqu’un y avait judicieusement disposé un présent. Si on s’y approchait suffisamment, on pouvait y apercevoir ce qui à priori, semblait être un marteau de forgeron. Ce marteau semblait plus vieux que les plus anciennes reliques jamais exposées. On sentait de l’objet qu’il avait traversé les âges, qu’il avait, même sous sa condition douteuse, été entreposée soigneusement de sorte à ne pas souffrir – ou moins souffrir – du temps. Ainsi, l’objet qui servit aux premiers Daedhels à faire ruisseler des quantités phénoménales de sang, baignait désormais lui aussi dans ce liquide.
Quant à Velkyn, il l’attendait. Patiemment, il guettait sa venue et espérait avoir le dessus sur ses voix qui se faisaient de plus en plus insistantes. Il s’était toiletté pour l’occasion et n’arborait, qu’un pagne tribal cherchant à ne masquer que le stricte nécessaire. Il s’était fait plus attirants, et plus beau que jamais pour elle. Cela ne lui ressemblait pas, vraiment pas. Mais après tout, un millénaire ne valait-il pas la peine de faire exception à la règle ?
Dernière édition par Velkyn Xaran le Lun 28 Nov 2016 - 3:47, édité 1 fois |
| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Mar 22 Nov 2016 - 18:29 | |
| Enfin.
Les invités finissaient de quitter les lieux, de rejoindre leur chambre ou de cuver leur vin. Et elle, Maîtresse des lieux, pouvait regagner ses appartements en toute dignité, les tourments de la nuits oubliés... Pour ce que ça pouvait lui foutre, bordel à queue.
Elle était lasse. Oui lasse. Bien plus que fatiguée ou agacée. Cela faisait des mois qu'elle n'avait plus ressenti ce vide. Lasse. De tous ces regards, toutes ces mondanités. Tous ces devoirs qu'elle s'imposait elle-même pour le bon plaisir de qui? de quoi? Ce qu'elle pouvait avoir faim... La mixture d'Ekmir ne ferait bientôt plus d'effet... Elle avait fini en deux jours ce qu'elle était sensée étaler sur une semaine... Elle allait encore se faire enguirlander. Elle se sentait l’âme d'une chiffe molle et était encore plus lace à l'idée des ennéades qui suivraient. Tout en marchand, pied nus, dans les escaliers de son palais, l'esprit en berne, elle caressait pensivement son ventre.
Un saut par ses appartements pour se défaire de tout ce fatras inutile, quelque chose de confortable et elle ressortirait surement. Dans cet état, elle n'avait qu'une envie, aller sur les docks et rire gras avec une poignée de marin, participer à une bonne bagarre de taverne, boire jusqu'à ce que même sa peau noire ne suffise plus à cacher l'alcool qui lui montait au visage et finir la nuit en apprenant la vie à un papillon de passage qui aurait cru pouvoir la mâter à grand coups de crocs, de griffes et de reins... Mais même ça elle ne pouvait pas... Ce qu'elle aurait pas donné pour quelques lampées d'alcool et se noyer dans un narguilé avec option opium.
Ou encore mieux.
Trois jours enfermée dans sa forge sans voir personne.
Elle. La chaleur des flamme. Le regard des dieux. Le chant des alliages. Les cris de leurs torsions. La lutte de la flamme et de la glace...
Elle traversa le long couloir de son étage et ouvrit la porte... enfin elle l’entrouvrit, l'odeur d’encens habituelle lui sauta au visage en même temps qu'une chaleur étouffante et un parfum de cuivre et de sel... Du sang. Autant son corps en était ravie, autant son esprit se raidit instantanément. Elle n'avait pas donner d'ordre. L'endroit n'était donc peut-être pas vide... Mais qui avait put arrivé jusque là? Aesus? Les esclaves ne l'aurait pas autorisé à entrer. Personne ne pouvait entrer. Et encore moins demander à ce qu'on modifie sa sacrosainte chambre. Son sang ne fit qu'un tour. Gardant la main droite sur la poignée, elle posa la main gauche sur la poignée de sa lame noire, placé contre son dos, sous sa robe.
Prête à bondir sans en laisser paraitre grand chose, elle poussa le battant, inspirant à fond l'air de la fournaise qu'était devenue le petit salon attenant à sa chambre. Elle n'eut pas à parcourir les coins stratégique pour trouver la cause de tout ce chambardement... Et son œil avait beau être flatté, son visage ne perdit pas la suspicion qu'elle avait en entrant. Sa main lâcha tout de même son arme pour se placer sur sa hanche. Elle referma soigneusement la porte pour empêcher l'air froid de lui souffler dans le dos et se tourna de nouveau vers l'intérieur de son petit royaume pour noter avec plus d'attention ce qui avait changé. Des braseros brulaient dans tous les coins, floutant le plafond d'une épaisse fumée grise. Mais plus étrange, un bassin de petite taille posé bien en évidence. Elle fronça les sourcils et posa un regard interrogateur sur Velkyn avant de s'en approcher.
Le ciboire était ampli à ras bord d'un liquide rouge opaque. Le sang qu'elle avait senti à son entrée... la façon dont il était disposé faisait presque pensé à un autel. A la fois sacrifice et don... Elle tourna autour, circonspecte. Toute cette mise en scène... pourquoi?
"Qu'est-ce...?"
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| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Lun 28 Nov 2016 - 4:21 | |
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Les puits de chaleur cajolaient désormais l'endroit d'une température fort semblable à celle des forges : non pas suffocante, mais qui vous provoquerait le moindre frisson au passage d'une brise tempérée. Et dans l'intimité de la Jabress, nuls mots que les siens et le crépitement des braséros dérangeait cet ambiance encline aux confidences. Les lueurs dansaient contre les murs, alors que parfois quelques tisons récalcitrants au contact de l'air virevoltèrent sauvagement dans les airs pour s'écraser contre le sol encore tiède. Velkyn tenta une approche lente et posée pour venir se poster devant elle, cherchant à couver sa main craintive de l'une de ses paluches - pour une fois dénudée de véhémence -, puis entama de répondre à son questionnement : « Je tenais à souligner ton millénaire autrement, pour une fois. » Lui affirmait-il, sa patte d’ours empruntant un chemin jusqu’à ses hanches, où elle se posa pour lui dérober une affectueuse attention. « J’ai pris contact avec les forges de l’Elda et avec leur aide, nous avons mit la main sur un objet, qui je l’espère, fera ton bonheur. » Il se tourna vers ledit objet, prenant sa dextre pour ne pas lui obstruer la vue. « On dit qu’il aurait appartenu aux premiers Drow et qu’il aurait servi à la forge de plus d’un millier d’armes. Cet outil a vu le jour avant toi, Krish. » Du moins, c’est ce qu’on lui avait dit et les scarifications sur la relique parlaient d’elles-mêmes par rapport à sa vieillesse. Était-ce pourtant la vérité ? Velkyn ne saurait en dire autant, mais tous ceux qui portaient en admiration la Maîtresse de Lave s’accordaient pour confirmer les faits. « Le marteau n’a plus belle mine, mais j’ai cru bon qu’il te revienne, ne serait-ce que symboliquement. Même si l’Elda ne profite plus autant de ton Don, je crois que d’entre tous, nul forgeron –encore vivant- ne pourrait un jour réclamer le mériter plus que toi. »
Le Prima s’approcha de la bassine sanguine afin de zieuter d’avantage l’antiquité, pour ensuite se retourner vers elle où il l’invita à s’approcher plus près, d’un geste délicat de la main. « Ce sang ne représente pas même le millionième de tout ce que ce marteau a occasionné par son existence. N’est-il pas normal qu’il y baigne, après en avoir fait couler autant ? » Consultant Krish du coin de l’œil. Puis, il sauta maladroitement du coq à l’âne, en profitant pour poursuivre sur sa question de tantôt : « Je n’aurais pas dû venir à ta fête, je le reconnais. J’ai une totale aversion envers toutes ces mondanités et je n’ai su retenir mon fiel qu’en quittant les lieux. » Il ne s’excusa pas, tout de même, mais son timbre de voix laissait sous-entendre qu’il n’était pas heureux de ses derniers agissements.
Ses explications étaient claires et pour une fois, il ne s’était pas laissé guider par son instinct. Autrement, qui sait ? Peut-être se serait-il tut pour lui dévorer les lèvres, d’un immortel baisé fiévreux ? Posé, calme et serein, comme jamais, la balle était dans son camps. Se révolterait-elle pour une quelconque raison, ou s’abandonnerait-elle au Haut-Prêtre ?
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Ven 2 Déc 2016 - 0:14 | |
| Après un regard félin envers son époux et son accoutrement, Krish posa un baiser vorace sur ses lèvres, sa main posée sur les traces d'ongles qui mutilaient son torse. Ses excuses muettes, elle les entendit mais ne répondit rien de plus, se contentant d'un regard appuyé et de ses griffes descendant sur ses abdominaux. Mais tout baiser, même le plus enflammé se devait d'avoir une fin, surtout lorsqu'un cadeau aussi particulier trônait à porté de main. Elle se détacha de lui, d'un pas, admirant les formes sculpturales de son corps avec toute la minutie qu'elle aurait accordé à un savant entrelacs de métal...
Et lorsqu'elle réussit à en détourner ses iris de sang, ce ne fut que pour plonger le regard sur un trésor bien plus ancien. Krish s'avança jusqu'au ciboire tout en retirant une a une chacune de ses griffes pour frôler le liquide du bout de ses doigts nus. La pulpe de son indexe heurta par inadvertance le manche légèrement submergé. Elle parcouru le détail de ce symbole sans empressement. Les gravures y étaient exquises.
Puis sa main se referma sur l'outil. Elle soupesa le marteau poisseux avec attention. Il était bien conservé. Vieux mais encore solide. Le métal qui le composait était grossier, datant d'une autre époque aux alliages moins finement travaillés. Mais son essence était vive, bien qu'encore tâchée de quelques imperfections. Il pouvait sans aucun doute accomplir son office. Une arme idéale pour corriger la plus butée de ses œuvres.
Laissant la tête de l'outil retomber sur sa paume ouverte pour y tracer un carré rougeâtre, elle frissonna de son contact et se retourna vers son époux avec un sourire de chat venant de manger un canari. Son œil brillait avec la même intensité que les braseros.
Il avait de ces idées parfois...
Le marteau solidement campé dans la main gauche, se délectant de ce poids à la fois habituel et étranger, elle s'approcha de nouveau pour l'embrasser, fourrageant dans ses cheveux d'argent de sa main libre, y laissant d'infimes traces rouges alors qui souhaitait déjà devenir plus sérieux. Glissant doucement le marteau entre leurs deux corps, elle le repoussa tout aussi calmement en appliquant une poussée constante en plein sur son sternum. Armée d'un regard provocateur et du gout des lèvres du Haut-Prêtre sur sa langue, elle le détailla a nouveau comme si elle le voyait pour la première fois, commençant à tourner autour de lui, laissant la tête de la masse qu'elle tenait finir de s'essuyer sur les sillons nets que formaient ses muscles.
"Alors pour célébrer un millénaire d'existence et préparer les milles prochaines années de ma vie, tu m'offre la relique d'un anonyme mort pour le Puy... Un choix intéressant..."
Elle jouissait du regard de toute la majesté qui lui était offerte. L'accoutrement de Velkyn faisait plus que suggérer un autre présent qu'il comptait lui offrir pour ce premier millénaire mais elle avait toujours aimé s'amuser avec l’emballage.
Cela faisait tellement durer le plaisir.
Alors qu'elle en arrivait à son profile, elle se rapprocha de nouveau pour poser ses lèvres sur son épaule, lui demandant de ne pas bouger dans ce jeu d'approche, se faisant farouche au moindre geste. Elle remonta en un millier de morsure le long de son cou, effacées par le passage de sa main lascive alors qu'elle glissait peu à peu derrière lui, collant ses propres formes à celles de son dos musculeux. Ils n'étaient séparés que par la fine étoffe de soie blanche déjà tachée par les éclaboussures du marteau.
Elle s'empara de son oreille, remontant le long du cartilage jusqu'à la pointe. Son souffle chaud s'accrochant à l'humidité de ses lèvres dès qu'elle les desserrait.
"Tu me connais bien Velkyn." soupira-t-elle à la limite du frisson
Sur la pointe des pied, accrochée de telle façon qu'elle pouvait remonter le long de sa mâchoire pour atteindre ses lèvres, elle quémandait un baiser tout en continuant :
"Ce présent... Cette parcelle de notre histoire..."
Lorsqu'il lui offrirait ce qu'elle demandait aussi insidieusement du bout des lèvres, le bras de la maîtresse des forges se dresserait de l'autre côté de son crâne en un mouvement vif et ample, prêt à abattre la masse dont il venait de la doter sur la tempe de son époux. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Mar 6 Déc 2016 - 16:55 | |
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Comment en était-il venu à bouleverser toutes ses habitudes afin de préparer une surprise décemment présentable à son imprédictible femme ? Car oui, d’entre toutes celles qui pouvaient se targuer d’avoir un jour entretenu une relation avec le prêtre, icelle était de loin la plus imprévisible. Qui plus est, leurs récentes rencontres n’étaient pas pour ramieuter leur houleuse relation, au vu des événements qui s’étaient produits. Velkyn y était pour gros, et il le savait. Néanmoins, nuls regrets ne le hantaient, il avait voulu tout ce qu’il avait fait. Autant pour les barbaries qu’il fit dans la ruelle de Thaar, que son impromptue venue durant la soirée Mondaine.
Cela étant, il était là, debout devant elle, faisant preuve d’un dévouement sans frontières en un ultime présent. Ne le méritait-elle pas, après tout, pour avoir survécu brillamment autant d’années tout en étant ce qu’elle est : une femme d’action ? À ce jour, peu de Drow, autant Doeben que Daedhels pouvaient en faire autant et cela méritait d’être souligné.
Ainsi il plongea son regard dans le sien, s’abreuvant de ses réactions autant que des mouvements lascifs auxquels elle s’amusait à faire languir le Prima. Et elle savait aisément d’y prendre. Depuis toutes ces années, ce quand bien même s’étaient-ils tenus loin les uns les autres, qu’elle avait appris à connaître le moindre de ses caprices tendancieux. Du moins, ceux auquel elle était capable de reproduire … Et bien qu’elle le tenait en suspens, que ses yeux criaient leur envie d’en voir plus, un petit quelque chose le garda sur terre. Cette infime sensation que ce fut trop simple, trop aisé. Son poignet fracturé, sa présence à sa fête … Elle avait atteint le millénaire mais n’en était pas moins souffrante d’amnésie, elle se souviendrait de ces affronts jusqu’à son lit de mort, c’était là une certitude.
Elle serpenta jusqu’aux devants de Velkyn où elle lui quêta un baisé … Qu’il ne lui donna pas. Il donna plutôt suite aux idées de sa femme en soufflant le restant de ses songes. « Une histoire dans laquelle le nom d’Al’Serat est gravé. Une histoire qui ce jourd’hui, aurait été tout autre n’eut été de la participation d’un génie de la forge. » Ajouta-t-il, en soutenant son regard d’un peu plus haut. Marquant une menue pause, il tenta par la suite de lui cueillir inoffensivement la main, faisant preuve d'une rarissime délicatesse tout lançant de sincères paroles qu’il n’avait jusqu’à ce jour, jamais prononcé. « Pardonnes-moi. Pour tout. »
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Mer 7 Déc 2016 - 1:24 | |
| « Pardon... »
Krish avait brusquement reculé d'un pas, évitant son geste de tendresse.
« Tu me demandes pardon... Toi... »
Elle hésitait entre le violent désir de se jeter sur lui toute griffe dehors pour l'éventrer pour enfin expurger toute la frustration de cette soirée stupide et la perplexité face à cette situation totalement surréaliste. La Voix des Dieux. Le Haut-Prêtre d'Uriz. Celui qui était sensé représenter la lutte perpétuelle dans ce monde et guidé les fidèles sur les traces de cette volonté brûlante qu'était celle d'Uriz venait de rendre les armes... devant elle...
Son regard et sa voix étaient sérieux... Mais Tesso parlait bien...
« Dit moi. C'est quoi cette fois ? Mensonge pur et dur ? Ou tu tente de te parfaire dans l'art de la manipulation pour pouvoir t'afficher de nouveau avec cette gamine ? »
son côté raisonnable avait une fois de plus réussit à prendre l'avantage, mais il ne tiendrait sûrement pas longtemps. Que ce soit le bras ou la jambe, le langage du corps faisait un gros caprice dans l'arrière boutique pour prendre le dessus. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Mer 7 Déc 2016 - 12:46 | |
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Ses paroles lui coûtèrent le temps d’une soirée le titre justifié de guerrier d’Uriz, troquant ses armes, sa furie et son impulsivité pour un peu de bon sens, pour une fois. Ses dernières paroles n’avaient été aiguisées par le mensonge et Tesso c’était bien gardée de se taire, laissant pleine lucidité à Velkyn. « Je ne demande pas pardon pour elle, mais pour comment t’ai-je traitée. Je t’ai traitée de la même manière que je l’aurais fait à une vulgaire Drow des villes, à laquelle j’aurais tenté d’inculquer les primes valeurs de notre peuple, à laquelle j’aurais … voulu tuer, à la voir atteinte de cécité par ses propres idéologies. » Il marqua une pause, comme pour appuyer sans le vouloir sur la vérité à laquelle il lui livrait. « On ne change pas un oiseau millénaire. Il est ce qu’il est. Ardent, flamboyant et dangereux … »
Et elle avait beau refuser de le croire, ou le prendrait pour faiblard désormais, mais peu l’importait. « Quant à elle, ais-je déjà jalousé un de tes prétendants, aussi nombreux eussent-ils été ? Et, t’ai-je seulement menti une fois ? »
Car d’entre toutes les divinités qu’ils priaient –c’est-à-dire toutes- , Tesso était peut-être celle à laquelle il avait accordé le moins d’importance, ceci transparaissant dans son habituelle franchise.
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Sam 10 Déc 2016 - 20:03 | |
| "Me suis-je déjà affichée avec mes amants au milieu de tes hommes? Au milieux des prêtres? T'ai-je déjà tourné le dos en publique pour mieux montrer à quel point je te méprisais ? Ai-je déjà quitté une fête en ton honneur sans un mot pour te décrédibilisé auprès des Grand-Prêtres et des Obok ?"
Ses doigts se resserrèrent sur le marteau au point de s'en faire blanchir les phalanges... Le comble pour une drow. Mais la honte cuisante que son orgueil avait du mal à supporter était bien plus profonde que cela.
"Tu penses que c'est parce que vous êtes amants que je suis furieuse... "
Elle le dévisagea, tentant de savoir s'il comprenait même de façon infime, l'état dans lequel elle se trouvait. Un a un, les drows lui avaient tourner le dos. On s'était moqué. On l'avait tournée en ridicule et pas une once de sang ne maculait ses griffes pour l'heure. Non par manque d'envie. Mais par manque d'occasion. Elle tournait le dos un instant et c'était la débandade. Tous. Sans exception. Sans même chercher à l'affronter. Et chacun de ses départs pesaient sur elle comme un jugement de plus. Son nom. Son statut eldéen. Son passé. Tout n'était que vieilles guenilles dont ont l'avait dépossédée sans qu'elle ait même l'occasion de réagir.
Il ne restait plus aux yeux de ces gens qu'une Doeben hystérique enceinte jusqu'aux yeux.
Et pour toute consolation, le gras d'un mastodonte répugnant mort pour avoir trop mangé lui servirait de suif à bougie pour la décennie à venir.
D'un coup de pied véhément, elle redressa la table basse. Un second et le meuble allait s'écraser un peu plus loin dans un craquement sinistre. Elle inspira profondément pour continuer a parler sur un ton égal.
"J'aurai du le comprendre il y a des siècles... Peut-être suis partie depuis bien trop longtemps." souffla-t-elle inhabituellement lasse, ses yeux toujours plantés dans ceux du Haut-prêtre.
Lorsqu'elle s'était retournée pour la dernière fois, il ne restait plus que des sangs mêlés. Des hérétiques. Des gens qu'elle appréciait et qu'elle avait bon espoir de voir accomplir de grandes choses.
Qui était encore là pour se rappeler de ses débuts? Pour se rappeler de l'admiration dans les voix des plus grand à l'annonce du nom de cette jeune forgeronne qui à trois siècles à peine tenait la dragée haute au Maître des Forges de Lave lui-même? Qui se rappelait des tentatives d'assassinats et des murmures qui accompagnaient son passage pendant des mois après qu'on l'ait retrouvée entourée des corps mutilés de quatre agents de la Dothka ? Qui se souvenait du scandale qui avait touché le chef de cette fameuse Dothka lorsque sa fille si prometteuse avait tourné le dos à l'armée ? Qui se souvenait encore de ce jour ou le roi et Haut-Prêtre d'Uriz Illdan Fae'Rhyl l'avait reçue comme une reine dans l'espoir d'obtenir une arme de sa main alors qu'elle n'avait même pas encore le titre de Maîtresse des forges. Combien de personnes avaient eu l'occasion de voir ce grand homme sur son gisant ou le visage de Mylva'nass Melarn le jour de la bataille des cendres ? Combien de personnes pouvaient même imaginer qu'à l'époque, elle était une oreille au creux de laquelle tombait bien des murmures et une voix qui susurrait à l'oreille des rois ?
"Je viens d'une époque ou nous dévorions le monde et aujourd'hui, nous n'avons même pas un être près à nous guider. Tous ont oublié ce que nous étions. Aucun de ceux qui désire le pouvoir n'a de vision pour notre peuple, aucun n'a de plan ou d'étape clair mis à par Tebirahc et c'est en partie à cause de lui que nous sommes dans cette situation. Tous pensent pouvoir guider Elda et se moquent du savoir et de l'expérience que la conquête et la chute de notre empire d'Ithri'Vaan devrait nous avoir donné. Ils n'auraient même pas été fichus d'accompagner Mylva'nass a sa chambre sans se faire assassiner." ricana-t-elle.
"Tu n'as connu que la fin de cette époque... Moi j'ai vu le monde devenir Eldéen et révérer les vrais dieux en une poignée de décennies. A l'époque un esclave était un esclave et un être méritant un être méritant. Quelque soit sa race car les dieux ne connaissaient ni frontières ni limites. Nos valeurs, notre culture flamboyaient sous les cieux. Tous louaient Teiweon et craignaient Uriz. A Chaque fois que nous prenions une cité, au lieu de la raser ou de la pillée comme de vulgaires brigands, nous la convertissions. Le tout Est était à nous. Nous étions fort, fiers, puissants. Nous aurions pu accomplir la Grande Vengeance...
Et regarde ce peuple aujourd'hui... Recroquevillé sur des idées moribondes que même moi j'ai essayé de conservé comme on garde un vieux collier de dents offert par un gamin. Les Eldéens ont peur au lieu d'inspirer la peur. On méprise ceux qui ont appris, ceux qui se souviennent. Et bien soit, j'ai compris le message. L'univers a été plutôt explicite ce soir. Si je suis toujours eldéenne de sang, mes convictions et mes actes ne le sont plus depuis longtemps. Il ne s'agit pas seulement de croyance au final. Mais de stratégie. Elda continuera à aller vers sa propre déchéance tant que vous n'ouvrirez pas les yeux."
Elda n'était plus sa maison. Thaar ne l'avait jamais été. Pas plus que Sol'Dorn, Naélis, Lante, Almia, Linaëh ou Eraison. Mais au moins, à Thaar, à défaut d'une maison, elle avait un royaume. Sa toile s'étendait jusqu'à Naélis, jusqu'à Sol'Dorn et même jusqu'à la Péninsule dans laquelle elle se faufilait doucement à patte de velours.
Elle qui n'avait pas de Cité à proprement parlé, qui n'était Princesse que par la masse de ses richesses et de son influence, elle qui avait fait de Thaar son terrain de jeu, regardait maintenant à l'Est de terres stériles, au nord des portes d'Anaëh, et ne voyait que la même mort lente.
Ils avaient été un feu de paille...
Une violente douleur lui serra la poitrine.
"Le respect qu'on accordait jadis au mérite ne semble plus prévaloir. Oui, je couche avec la demie-elfe de tout a l'heure, celle qui t'a visiblement insupportée, et cette jeune Voix des Salougan est tout autant à mon goût. Mon plus grand fantasme est de m'envoyer en l'air avec toi et un elfe. Je ne veux pas savoir si l'enfant que je porte est ton fils ou non parce que je n'accorde pas plus d'importance à ton titre qu'à ton sang de Prima. J'ai reçu le message, Velkyn, je ne suis plus Eldéenne. Mais je n'ai jamais fait parti des Doeb."
L'argent n'avait aucune valeur. Les dogmes tels qu'interprétés par les prêtres ne lui parlaient plus. Elle forgeait au nom des dieux en se moquant de convertir son entourage. Elle tissait sa toile au nom d'un pouvoir qui ne lui servait à rien d'autre que de réaliser des défis pour passer le temps.
Alors au fond, quelle étoile suivait-elle aujourd'hui? Selon quelles règles avait-elle envie de jouer? Sur quel plateau? Dans quel but?
"J'ai essayé de te l'expliquer à Yutar... Un jour tu regardes autour de toi et il n'y a plus que des insectes sans passé ni avenir..."
Elle aurait mieux fait de s'en tenir à ses propres paroles...
Le bien d'une quelconque nation était une bien mauvaise raison de vivre. L'abnégation ne lui allait pas au teint. Tout cela n'était qu'une plaisanterie malsaine... Elle sourit... Un sourire dur. Un sourire désabusé. Difficile à décrypter.
"Tu l'as dit toi-même, on ne change pas un oiseau tel que moi... Je me fiche de l'origine ou de la foi des gens que je fréquente du moment qu'ils soient talentueux et originaux. Je suis devenue la risée de jeunes Puysards qui courent à leur perte. Alors j'accepte tes excuses Velkyn, ce sera toujours ça de pris, mais je doute qu'un vieux briscard dans ton genre avec un accès direct à la volonté divine n'accepte jamais la vie que je mène. Alors on fait quoi Velkyn? La balle est dans ton camp."
Ses doigts se desserrèrent lentement. Le marteau tomba a ses pieds. Les mais sur les hanches, elle se tenait droite, immobile.
"Tu me tue maintenant ?"
Tout, de son regard à son maintient, criait qu'elle n'avait pas la moindre velléité de défense. Elle ne ferait pas un seul geste pour arrêter un coup mortel, observant l'homme en face d'elle dans toute sa quasi-nudité.
"La prochaine fois que je te dirai que le viole me répugne au plus haut point? Quand je dirai ouvertement qu'Elda ne suit plus là bonne voie depuis des siècles? Faut-il que je te rappelle ce que je pense haut et fort? Le clergé est faillible. Tu es faillible. Si nous avons perdu à la frontière elfe c'est parce que nous sommes divisés et qu'aucun de ces soit-disant leader n'a ce qu'il faut dans le pantalon. Toi compris. Si cela ne suffit pas à te faire réagir, attendras-tu que je dise une fois de plus que les voix de ton esprit te manipulent comme un vulgaire jouet? Ou préféreras-tu voir d'abord cet enfant venir au monde pour juger ma valeur en fonction de ce qui sortira de mon vendre? "
Une flamme brûlait dans ses yeux, attendant avec impatiente de voir la colère de Velkyn brouiller ses traits et détruire tout ce qui existait autour de lui. A bout de nerf, sobre comme rarement elle l'avait été ses trois derniers siècles, cette soirée lui avait fait oublié beaucoup... Et ronger de ces chaines qu'elle aurait voulu garder aux poignets.
Combien de drows pouvaient se targuer d'expérimenter cette douloureuse vérité : le mal de l'éternité est tel une dépendance. On peut le tenir a distance mais il ne disparait jamais vraiment...
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| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Dim 11 Déc 2016 - 18:39 | |
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Ouch. Derechef, il semblait qu’elle ait raison sur toute la ligne. Du début jusqu’à la fin elle ajoutait d’avantage sur les tords que Velkyn lui avait fait, des affronts qu’il n’avait jusque-là pas même réalisé. La véhémence qui l’envahissait petit à petit lui donnait d’avantage d’inspiration à cracher sur son mari et pour une fois, avec raisons. Ce n’était d’ailleurs pas pour un rien qu’il avait si pitoyablement demandé grâce aux fautes qu’il avait commis. Pour ventiler, elle fit valdinguer l’un de ses précieux meubles qui alla s’écraser plus loin en craquant sous la pression de sa colère ; un geste qui laissa de marbre le Prima, bien qu’il attendit désormais pis de la suite. Ses lèvres s’embrasaient d’impatience de lui répondre, de s’exprimer librement afin de lui faire part de son avis … Mais il n’en fit rien. Un cœur de pierre aussi demandait parfois qu’on le dépoussière afin de fonctionner adéquatement. À jacter de la sorte, d’une fluidité sans pareille et en des termes qui ne pouvaient être plus exactes, Velkyn devina qu’elle ressassait ces démons depuis des années, voir même des décennies. Après tout, de ses esclaves, de ses multiples amants, ainsi que de son entourage immédiat et personnel, avait-elle seulement quelqu’un de confiance à qui livrer tant de soucis ? Tous étaient pour la plupart énumérés pour lui obéir, d’autres avaient les chaînes aux chevilles et aux poignets, tandis que ceux qui restaient, vivaient pour les mêmes raisons qu’icelles ; la passion.
La suite de son discours commença à secouer les entrailles du prêtre, non pas de plaisir mais d’une amertume qui ne le laissait plus indifférent. Ses mires quittèrent le confort des siens pour observer la bassine ensanglantée, de sorte à évacuer les tensions qui commençaient à lui embrouiller l’esprit. Occupé à observer la marre vermeille, mais ne manquant aucune des délivrances de sa femme, il caressa du bout des phalanges l’étang carmin de manière distraite. Car devant l’éloquence de la forgeronne, un panorama de juvéniles souvenirs défila clairement en sa psyché et, ce qui dura quelques secondes lui parut plus long encore qu’une éternelle vie.
Il se souvint de ses primes rencontres avec le jeune prodige Al’Serat. Il se remémora du regard que fit le grand-prêtre lorsqu’il eut ouïe dire des rumeurs, comme quoi un très récent initié allait s’unir avec la plus prometteuse des artisanes de l’Elda. À cette époque, hormis la tare sanguine qui faisait d’elle une « simple » Daedhel, tout lui semblait parfait. Son talent reconnu des hautes sphères comme étant l’un des plus prodigieux de l’histoire Sombre, sa foi inébranlable pour les déités et surtout, le dévouement incontestable dont elle faisait preuve pour sa patrie excusaient son sang non Prima. Jadis, elle dû s’en douter ou peut-être même avait-elle fait exprès toutes ces années, mais elle aurait mérité sa place au temple de Tesso, tant elle fit preuve d’aisance pour manipuler le jeune noirelfe qu’était Velkyn. Durant une décennie tout au plus, l’initié d’Uriz vécu probablement les années les plus significatives de sa longue destinée, icelles plus intenses encore que celles caractérisées par le fer de la guerre. Il apprit à connaître sa femme comme nul autre. Il constata l’étendue de sa passion et de ses ambitions, subit les ravages de son humeur insaisissable et se fit même influencé par sa foi démesurée. Les deux se complétèrent et s’offraient corps et âme à leur patrie, de sorte qu’en peu de temps, eux deux gagnèrent du gallon. Lui se fit reconnaître pour ses prouesses sur le champ de bataille, pour l’intensité qu’il délivra à chacun des conflits armés, tandis qu’elle ne cessait de surprendre l’entièreté de son peuple par la suprême qualité de ses créations. Ils eurent finalement un enfant, une petite fille. Une petiote qui jamais ne connue sa mère, car icelle s’expatria de l’Elda vers d’autres contrées. Toutes ces années, Velkyn était persuadé qu’elle continua à œuvrer pour ses ambitions toujours en pleine expansion.
Et les années la changèrent, mais non pas comme il l’eut désiré. Son ambition et sa passion, mêlée à sa peur de l’ennui et de la routine tracèrent le chemin qu’elle emprunta pour en arriver là ; sauter la barrière d’un racisme depuis des millénaires entretenu par une race pour assouvir ses propres pulsions et intérêts. Non, elle n’a jamais fait partie des Doeb, mais sans le vouloir, à trop se laisser guider par son primal instinct elle s’était éloignée des Daedhels aussi. Maintenant, si on ne la reconnaissait plus comme le jeune prodige du Puy, mais seulement comme une richissime déchue, qui a tourné le dos à son peuple sans jamais rien y avoir apporté de bien ; ce n’était pas le cas de Velkyn. « Lorsque j’ai dit que tu avais marqué l’histoire, que tu y avais apposé ta griffe, je ne mentais pas. » Lui, se souvenait, laissa-t-il entendre par sa dernière tirade. Et c’est bien parce qu’il se souvenait de tous ses exploits qu’il ne vit point rouge, lorsqu’elle tenta d’attiser une flamme de colère en lui. Elle le piqua, encore et encore là où il la douleur suffirait à le faire sortir de ses gonds, mais seuls quelques grincements de dents en découlèrent. La tuer reviendrait au même que de cracher sur tout le bien qu’elle apporta aux siens jadis … Ses épaules se secouèrent tout de même de manière inconfortable, comme s’il luttait avec l’envie d’hurler et de passer sa colère sur tout ce qui pouvait être détruit. Il finit tout de même par dire, après s’être contrôlé ; « Il est possible que ce que tu affirmes sur le Puy soit véridique. Mais au final, ceux qui pointent du doigt le peuple Sombre en injuriant ce qu’ils sont et en regrettant ce qu’ils ont été, œuvrent désormais pour leur nombril. Ton influence est indéniable et ta voix est écoutée de tous, si vraiment tu l’avais désiré, tu aurais pu jouer un rôle plus que capital dans le redressement des Drows. Certains jeunes puysards ne reconnaissent plus ou n’ont pas même conscience de ce que tu as jadis fait pour leurs aïeux, mais constatent qu’aujourd’hui, que tu te vautres dans ton or et invite en ta couche quiconque te fait de beaux yeux, elfes ou non. Crois bien que c’est difficile pour ceux qui autrefois te considéraient comme une puriste et un modèle à suivre, d’avoir l’écho de tes actions. » Il marqua une pause, le temps de retrouver les yeux de sa femme. « S’il est possible d’être en amour, je crois que je l’ai été autrefois, du temps où nous nous sommes unis. »
Car elle était aussi Drow qu’avant. Et même qu’elle n’avait pas changée d’un poil ; son ambition et sa passion frôlaient toujours l’apogée, mais l’avait menées en d’autres contrées, loin de son peuple et de leurs idéologies. Enfant ou non, elle aurait tout de même quitté les tréfonds du Volcan.
À la fin, la colère ne semblait plus même une possibilité. Velkyn était bien, il avait compris qu’elle était restée la même, mais que depuis sa tendre enfance, il avait épousé une femme qui ne pouvait finir autrement qu’être rongée par les préceptes d’Isten, ce au détriment de son propre peuple et de tout ce que Velkyn chérissait comme idéaux.
« Jamais je n’oublierai ce que tu as été, Krish. Mais aujourd’hui, je veux oublier que tu es ma femme. »
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Lun 12 Déc 2016 - 0:21 | |
| Apposer sa griffe... Cette réflexion lui fit lâcher un éclat de rire mordant.
Apposer sa griffe... En voilà des mots bien choisis. Les murmures de ceux qui le prétendaient étaient de plus en plus rare mais l'origine de la locution n'en était pas moins vrai. Elle s'était imposée dans la langue populaire au cours du dernier millénaire, tout comme le surnom de la forgeronne, à cause de sa vieille habitude de graver son sigil dans chacune de ses œuvres à l'aide des griffes qu'elle portait aux doigts.
Mais si seulement il avait put s'arrêter là...
…
Les yeux dans ceux de Velkyn, Krish resta figée...
…
La déception de ne pas avoir réussi à le provoquer n'était rien devant le coup de point qu'il venait de lui asséner.
Sa foi en l'avenir d'Elda vacillait.
Il venait de lui donner le coup de grâce.
Devant l'air calme du haut prêtre, elle n'arriva a avoir qu'une seule réaction.
Elle éclata de rire.
Un rire tonitruant. Disproportionné.
Entre deux sursaut du fou-rire qui faisait trembler son petit ventre, des bribes de phrases passaient encore.
« Ma voix est écoutée ? HAHAHA Ma voix ! Ma voix est HA ! Oublier femmahahahaHAHAHAHAHAHA !»
Elle avait des yeux et des oreilles dans chaque recoin de l'Ithri'Vaan. Du désert Zurthan aux proches amis de la reine de Naélis. Son monopole et la purge qu'elle avait faite dans les mois précédents lui permettait de désarmer d'un seul geste des cités entières. Elle avait un pied dans le Sud de la Péninsule. Stable, Accueilli à bras ouvert. Elle se tâtait encore d'envoyer des messages prévenir des seigneurs avec lesquels cette andouille était à couteau tirés pour pouvoir venir à sa rescousse et laisser sur son passage moult mercenaires drows et quelques comptoirs. Elle y était plus avancé que ce stupide haut-prêtre de Kiel n'aurait jamais réussi à faire avec ses guerres nordiennes.
Et malgré tout cela, elle n'avait eut que deux interlocuteurs qui se souciaient un tant soit peu de l'avenir de leur race. Cette stupide Matrone qui voulait voir Sol'Dorn a ses pieds pour se prouver quelque chose. Et Tebirahc qu'elle attendait de voir à l’œuvre pour pouvoir juger de sa fiabilité après la lâcheté dont il avait fait preuve après son dernier assassinat.
C'était tout. Pas un autre drow ne s'était penché sur l'Ithri'Vaan et ce qu'il pouvait offrir comme possibilité. Ce qu'il avait déjà offert à Elda.
« Et je ne fais ! Je ne fais rienahahaHAHA ! Je regarde HA ! Je regarde mon nombril ! HAHAHA ! »
« QUI EST VENU AU FRONT POUR VOUS PERMETTRE DE REMETTRE YUTAR D'APLOMB APRES LA PLUS GROSSE DEFETE DE NOTRE HISTOIRE DONT LES PRETRES D'URIZ ET DE TEIWEON SONT LES INSTIGATEURS ?! QUI?! »
Son rire dément s'était arrêté avec autant de violence qu'il était apparu, sa voix se gonflant en un hurlement incontrôlé alors qu'elle se cambrait en avant comme un fern prêt à bondir.
« QUI EST VENU JUSQU'A LA FRONTIERE ELFIQUE POUR TE PRODIGUER, A TOI, DES CONSEILS POUR OEUVRER DANS LA COUR DES GRANDS ETANT DONNE LE FIASCO DE NOTRE PERCEE EN ANAËH ?!
QUI REPRESENTE LE POUVOIR ELDEEN AU CONSEIL DE THAAR DEPUIS SA CREATION ?! QUI Y A REUSSI A Y RESTER EN FAISANT OUBLIER SES ATTACHES PREMIERES LORSQUE LA VILLE NOUS A CLAQUE ENTRE LES DOIGTS ?!
QUI A PERMIS A SOL'DORN DE REDEVENIR UNE VILLE SOMBRE A LA PREMIERE OCCASION ?! QUI A DETRUIT LE STATUT QUO ?! QUI A FOURNI LES ARMES ?! QUI?!
QUI A ACCEPTE LA PROPOSITION DE TEBIRAHC DE S'EMPARER DU POUVOIR POUR ENFIN ALLER DE L'AVANT ET RETROUVER LA PLACE QUI EST LA NOTRE EN ITHRI'VAAN AU LIEU DE PERDRE TOUJOURS PLUS DE CREDIBILITE ?! QUI A DECIDER DE JUGER DE SA VALEUR PAR SES ACTES ?! QUI LUI PRESENTERA L'ARMEE DONT IL A BESOIN S'IL S'EN MONTRE DIGNE ?! QUI ?!
QUI A LAISSE ELDA S'EFFONDRER ALORS ?! QUI A ORDONNER UNE ATTAQUE PERDUE D'AVANCE FACE AUX ELFES ?! QUI A PERDU NAELIS ?! QUI A PERDU OESGARD ?! QUI A PERDU TOUTE L'AVANCEE QUE NOUS AVIONS PRISE EN TERRE ELFIQUE ?! EST-CE MOI ?! ALORS !? QUI ?! DIT MOI QUI ?! »
A bout de souffle, un goût de bile dans la bouche, les yeux exorbité de colère, elle s'essuya les lèvres d'un revers de main. Tous son corps frémissait comme si l'air lui-même lui frictionnait désagréablement la peau. Son maintient bestial était marqué d'un léger mouvement alors que sa poitrine se gonflait et se creusait avec force. Dans le silence, elle se redressa peu à peu. Toujours essoufflée, elle repris sur un ton neutre à la limite du mépris.
« Ne confond pas tes dégoûts, tes échecs et tes faiblesses avec un manque d'implication de ma part, Velkyn. Avancer frontalement et échouer ne vaut pas mieux que prévoir son coup, passer dans l'ombre et réussir. Il n'y a pas plus de gloire. Et cette gloire aurait put être celle d'Elda. Mais a quoi bon se battre pour une fourmilière décérébrée ?
Aucun être passé devant mes yeux n'était taillé pour guider le Puy. Aucun. Et des rares qui ont eut assez d'intelligence pour regarder autre chose que leur nombril, ce n'est que récemment que quelqu'un a recommencer à parler d'un avenir de domination absolue. Alors j'ai choisi de voir si Tebirahc peux palier ce manque le temps qu'un véritable chef émerge. »
Instinctivement, elle porta la main à son ventre.
« Mais pourquoi aurais-tu été au courant ? Tu es bien trop occupé à juger chacune de mes actions et chacun de mes mots pour me prouver que j'ai tord de vivre comme je le fais. »
Un sourire doux et fatiguée relâcha soudain ses traits. Une sincérité douloureuse se peignait sur son visage, révélant de façon inhabituellement marquée ces marques de l'âge dont elle ne se cachait pourtant pas. Elle glissa derrière sont oreille les mâches frivoles qui étaient tombées devant son visage lors de ses dernières tirades. La profondeur millénaire de son regard sanglant glissa sur les contours du corps robustes qu'elle avait jadis revendiqué avant de chercher de nouveau ceux de Velkyn. Les expressions si caractéristiques de son visage. L'intensité de ses iris. Un dernier regard.
« Merci pour cette leçon, Velkyn. Seul mon souvenir te convient. Soit. Tu peux t'en aller. » |
| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Lun 12 Déc 2016 - 4:38 | |
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Enfin se pointait-elle du nez, cette colère enfouie dans les tréfonds de sa psyché. Une colère telle qu’il n’en avait jamais vu chez elle. Si tant forte et aigue qu’elle lui arracha quelques rictus de folie. Elle n’avait désormais plus les idées claires et balançait haut et fort des paroles afin non pas de faire valoir son point, mais d’apposer un baume sur sa conscience souffrante, se disait-il. Elle avait effectivement porté main forte à Yutar, de même qu’elle le fit au front lorsqu’il rentra souffrant d’une flèche à la clavicule ; mais en rien elle n’y changea le court des choses. Les armes furent plus affûtées, les harnois moins cabossés, mais l’état des choses resta le même, parce qu’après y avoir récolté son petit lot d’applaudissements, elle retourna la queue toute excitée vers son palais, loin des soucis et des maux de la guerre ; loin de son vrai chez elle, son chez elle d’antan. Au travers tous les reproches qu’elle lui injuriait par la tête, elle en venait sans doute à omettre tous les exploits qui faisaient à ce jour Velkyn à titre de Haut-Prêtre. Agé seulement d’une centaine d’années, il participa à l’une des pires boucheries de l’histoire Drow pendant la Bataille de Nelen. Il y laissa pratiquement sa peau par deux fois en coulant avec les navires sur lesquels il combattit pendant plusieurs années. Sans parler des macchabés qu’il allongeât sur les terres stériles, rougissant le sol poussiéreux de ses adversaires pendant l’épique Bataille des Cendres? Ou encore sa participation à cette guerre sur le territoire Vaanis, où les primes pierres de Sol’Dorn furent posées ? Ou valait-il mieux toutes les nommer ? Le raid sur la capitale Elfique Aleandir, la campagne d’extinction Nisétienne, Alonna, Ellyrion, la prise d’Éraison et sa perte, Yutar ? Il avait participé, de proche ou de loin à chacune des batailles, dans la victoire ou la défaite.
Lorsqu’elle retrouva une partielle de calme, Velkyn trancha lorsqu’elle fit référence à Tebirahc et ses rêvasseries passagères. « Tu l’as dit toi-même. Elda n’est plus ce qu’elle était et cours à sa perdition. Avant d’envisager la domination comme tu le dis, peut-être faudrait-il voir à ce que le Volcan cesse de gronder et qu’il retrouve son accalmie de jadis ? Les Drow ont besoin de s’occuper d’eux-mêmes, avant de s’occuper des autres. Toi plus que quiconque, tu sais que la vie est longue, que les années s’enchaînent et que bien des choses ont le temps de se produire. Mais un jour peut-être, tu verras, que les Drow ne sont pas éteints. » Dit-il en faisant référence qu'il avait lui aussi en tête bien des plans, qu'il se garderait de lui confier compte tenu de ses accointances avouées avec le Feu d'Uriz. En ce qui attrayait son commentaire sur l’Ust’Chath, elle savait désormais que Velkyn préférait quant à lui se concentrer sur le berceau des sombres elfes, avant d’envisager de traiter les autres problèmes. « J’ai tenté de t’empêcher de vivre comme tu le désirais parce que je refusais de voir comme tu avais changé. » Et il aurait pu se lancer dans une série de « La Krish que j’ai connue… », mais il ne le fit pas. Il préféra plutôt emprunter les mots avisés qu’une fois, sa femme lui avait dicté alors qu’il était alité, un bout de fer acéré dans l’épaule : « Un jour tu comprendras » . Elle comprendra qu’il ne lui en voulait pas véritablement, mais qu’il refusait d’embrasser et d’accepter ce le fait qu’elle n'avait plus la même vision de la vie que lui. Elle comprendrait pourquoi il est parti sans hurler, sans tout détruire, en préférant conserver de leur dernière rencontre l'image de la femme qu'il s'était imaginé, qu'il croyait toujours à l'image des siens. Tant qu’elle ne le réaliserait pas, tant qu’elle ne reviendrait pas au Puy pour lui démontrer qu’elle avait compris, il préféra se détacher d’elle avant qu'ils n'en viennent tous deux aux armes. Et ils en étaient proche.
« Ainsi ne t’ai-je jamais semblé digne … » Dit-il un peu plus bas, peut-être pour lui-même, affichant un demi sourire un peu triste. Il se dirigea calmement vers la porte puis se retourna, lui aussi pour profiter des traits de sa femme. Il se l’imagina comme il la préférait : munie de son regard de chat, de son sourire narquois fendu jusqu’aux oreilles, de son air hautain et amusé à la fois … Il lui tourna finalement le dos et s’exprima de manière concise, comme pour tenter d’abréger des adieux qui se faisaient fort bien trop douloureuses à son goût. « Aluve ussta urrke »
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Le marteau qui forgea le passé et détruira l'avenir [ Krish ] Lun 12 Déc 2016 - 11:45 | |
| Alors même lui.
Devant la porte close, Krish resta debout un bon moment. Combien de temps? Elle s'est foutait éperdument. Ce fut le bruit léger ce cette porte s'ouvrant de nouveau qui la sortit du vide tumultueux dans lequel elle s'était perdu. Le visage à la fois flegmatique et soucieux de Wik passa dans l'embrasure. Ils plissa les yeux sous l'assaut de la chaleur. La première chose qu'il fit fut l'étrange autel, puis la table renversée. Mais lorsqu'il croisa le regard de la forgeronne, il frémit.
leurs yeux s'affrontèrent un instant puis elle se baissa pour ramasser le marteau qui trônait à ses pieds. Elle l'observa quelques instants, le saisissant lentement de part et d'autre du manche. Puis banda les muscles de ses bras. La tige se courba très légèrement, près de la rupture dans son infinie rigidité. Mais avant d'entendre le craquement sinistre, elle s'arrêta et lança négligemment l'objet dans sa cuve de sang, manquant de briser le ciboire sous l'impact.
Sans plus attendre, elle laissa tomber à terre sa robe blanche et passa dans sa chambre pour attraper un pantalon et une tunique aussi amples l'un que l'autre. Les tresse qui ornaient la moitié de son crâne étaient bien pratiques tout compte fait, elle allait surement les garder quelques temps.
Lorsqu'elle revint, elle remarqua que Wik était resté tétanisé sur le seuil. Un sourire carnassier fleurit sur son visage.
"Et bien alors? Tu ne sais plus quel est ton travail, intendant. Je veux que mes appartements soient remis en état avant mon retour.... Et s'il reparait ici, tuez le sans sommation."
Elle passa près de lui sans s'arrêter et gagna la surface en un temps record. Elle avait besoin d'arrêter de penser. Et avec ses restrictions alimentaires, elle n'avait pas trente-six possibilités. Sa première idée avait été de franchir les trois étages qui la séparait d'une certaines chambres. Mis elle n'en avait pas la force. Si elle était un oiseau qu'on ne pouvait changer, comme l'avait si bien dit son... Velkyn, n'était-il pas normal qu'elle cherche la compagnie d'un volatile aussi flamboyant et raffiné?
Dans la nuit finissante, une ombre quitta la demeure de la Princesse Marchande Al'Serat, Maîtresse des Forges de Lave d'Elda.
Elle qui avait toujours considérer que les paroles étaient comme le vent lui même : brusques, imprévisibles et éphémères... Il avait pourtant suffit d'une poignée d'entre eux pour rompre un millénaire d'alliance.
Certes, Velkyn venait de perdre une femme. Mais Elda perdrait un atout, un esprit et un pouvoir qui aurait peut être changé la donne de cette ère de déchéance. |
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