° Le Bouc de Thanor ° Ancien Thane du Clan Barbedrue ° Gromtrommi de son Clan
Métier -
Membre du Haut Conseil Maître Animalier
Faction -
Cité-Etat de Thanor
Âge ° Date de Naissance -
Deux cent vingt et un ans
° Panahos de la Première Ennéade de Karfias ° 786ème Année du Xe Cycle ° Hiver
Sexe - Masculin Race - Nain
Alignement -
Neutre Bon
Classe d'Arme -
° Corps à corps (Hache et/ou Bâton) ° Petite distance (La parole étant sa meilleure arme)
Particularités -
Haldin peut mâcher ses mots. Or le fait-il souvent ? Pas à notre connaissance. Particulièrement grossier, le juron est une exclamation, voire une ponctuation.
Haldin a beaucoup d'instinct, ajoutez à cela une touche d'intelligence, vous obtiendrez un être spirituellement et intellectuellement vif. Il analyse paroles et gestes et les décortique pour les rassembler ensuite, constructeur psychique d'envies et d'émotions.
Prouesse de l'esprit, lecture faciale et gestuelle, comprenant dynamisme des émotions. Il ne se trompe que très rarement quant aux intentions d'autrui... Il ressent la détresse et l'amour ; voit dans la haine comme dans une source limpide ; lit la tristesse écrite à l'aide d'une encre sans teinte...
Haldin comprend les gens et c'est cette sensibilité qui le rend particulier, être sincère, être aimant. À sa façon. Certes.
Dernière édition par Haldin Barbedrue le Mar 17 Jan 2017 - 9:53, édité 4 fois
Haldin Barbedrue
Nain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 228 ans en l'An 18 • XVI Taille : Petite Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Haldin Barbedrue ° Fiche Terminée Mar 17 Jan 2017 - 9:13
Description physique -
Son corps matériel est ce que nous aborderons d'abord. Haldin vu de l'extérieur est... un Nain. Les Nains sont ce qu'ils sont. Êtres honorables, mais pas toujours honorés. Avez-vous seulement connu un Nain, ou encore simplement croisé son ombre ? Votre mémoire aurait sans doute retenu l'anecdote, les souvenirs sont bien plus proches de la vérité qu'un quelconque racontar.
Son ombre, masse concentrique relativement carrée, glissant telle la roue d'une charrette menée par un hongre gracile, son ombre fluide rebondissant au rythme facile de ses deux jambes. Jambes épaisses, maintenues par de robustes chevilles et des pieds longtemps restés nus, rocs de la nature. Ses jambes malgré la pilosité abondante du reste de sa masse, sont assez peu velues, de nombreuses broussailles ayant scarifié ses tibias pendant de nombreuses années lorsque dans la broussaille il gambadait.
Outre les veines saillantes, ses muscles abrupts en forme de lames épaisses attestent une vie de longues marches. Les guibolles sont le témoignage même de la robustesse trapue de Haldin, mais de la plupart des nains également.
Sa ceinture épaisse semble tenir en équilibre un buste en or massif à la malléabilité d'un cuir bien entretenu. Son ventre est reste figé dans un début de proéminence timide, son goût pour la bière restant assez modéré, il préfère boire occasionnellement certains alcools de plantes douces.
Au-delà des épaules un cou épais, faisant penser à celui d'un bœuf de trait tirant son propre poids, ou encore le volume imposant d'une montagne... De cette montagne se dégage une voix caverneuse mais si douce, telle une note retentissant dans mille demeures troglodytes.
Sa tête est assez grande, pourtant très respectueux des proportions de sa race, il mesure un bon mètre quarante-cinq. Les angles de son visage sont tout autant escarpés que ses falaises d'Arkan si connues hélas par les Barbedrue... Parlons de barbe, chapitre essentiel au bon déroulement d'une description de cet acabit.
Les Barbedrue... Leurs fondateurs avaient peut-être de longues barbes drues, comme il se plaît à répéter aux petits enfants, mais la sienne ''est drue de l'intérieure uniquement mes braves petits, Ô Qué Voui !'' Sa barbe drue est donc dans l'ensemble assez soyeuse et forme un triumvirat rendant assez bien de symétrie à son visage rectangulaire. En effet trois stalactites de poils semblent émerger respectivement, de chaque côté de sa mâchoire ainsi que de son menton, chacune étant retenue par quelques tours mort de lanière.
Assez dégarni au niveau du front, l'énorme mèche centrale s'en va rejoindre le reste de sa chevelure le long de son dos, à l'exception qu'elle aussi est attachée à l'instar de sa barbe. Haldin n'a jamais été très familier de nattes et de tresses... C'est du pareil au même pour lui.
Ainsi le tout forme un mélange de blancs et d'argent tel la neige reposant sur ces travers glacés, à qui le soleil à qui la lune...
De loin vous pourriez le reconnaître sans l'ombre d'un nain, mais si cela vous était cependant impossible, la cicatrice qui orne son front et son nez serait en elle-même une signature des plus loquaces. Mais pas autant que son nez, si omniprésent dans son faciès qu'il serait un outrage de le lui charcuter ! Un grand nez, fin et aplati, aux narines peu voyantes mais bien présentes et ovales.
Sa démarche, Ah ! Sa démarche très lente et mesuré, son pas sûr et implacable qui suit subrepticement le rythme donné par son bâton en noisetier qu'il ne quitte jamais. Inutile de préciser que depuis sa tendre jeunesse le bâton n'est pas le même, nous dirons alors qu'une myriade de bâtons du même bois a vu le jour grâce à ses talents, mais qu'il est facile d'en casser un sur la tête d'un malotru...
Parlez avec lui et vous réussirez peut-être à voir sous sa moustache... Ses lèvres fines esquissant un joli petit sourire vous rassurerons, vous ferons sourire également et partager sa joie... Sa moue pincée, cachant ses petites dents jaunes, vous feront plutôt retenir votre souffle, attendant l'ultime parole, la fatidique, en espérant que celle-ci soit de bonne augure...
Dernière édition par Haldin Barbedrue le Mar 17 Jan 2017 - 9:29, édité 4 fois
Haldin Barbedrue
Nain
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Sujet: Re: Haldin Barbedrue ° Fiche Terminée Mar 17 Jan 2017 - 9:15
Description mentale -
Ses traits d'humour et d'amour sont tant et si peu à l'image de ses peaux extérieures. Nous avions établi sa voix caverneuse et douce sans préciser son autorité naturelle. Une syllabe prononcée et le ton est annoncé. Un timbre entonné, la conversation est enjouée. Il adore parler du temps, clément, chargé, humide, sec... Sa passion pour cette essence immatérielle régissant la vie même de nombreuses espèces est telle, qu'il voulu appeler son premier fils Oton' Cent Feuille. Il s'en fallut de peu vous dirait sa brave compagne.
Haldin aime la vie qui lui a été humblement offerte par les Dieux. Question qui n'eut de réponse que très tard dans sa vie. De part son existence toujours versée dans le fleuve de l'action, le brave nain que nous connaissons aujourd'hui, pas une seule fois ne se soucia-t-il des jours à venir, au-delà d'un tour de l'astre incandescent. Prévoir c'est bien, imaginer c'est trop. Sa famille et leurs provisions, son clan puis leur honneur et survie, les bêtes et leurs pâturages, tout un univers au gré des saisons.
En tant qu'enfant son unique défaut fut de naître, de fait, en fin d'automne. Avec une croissance particulièrement spectaculaire ses besoins commencèrent à se faire plus importants en hiver, lequel fut rude pour la famille entière. Rattrapant le coup, adulte il devint un homme juste, enfant il fut un prodigue dans le métier familial mais surtout très docile, trop serviable. Haldin reste aujourd'hui quelqu'un de très dévoué, qu'il fasse passer autrui avant lui n'est pas un fait étrange, malgré les affronts essuyés.
Sa patience inouïe, son calme têtu et non feint sont des vertus admirables, quoique chaque vertu possède une faille... Haldin n'aime pas les insultes, toujours prêt à casser plus d'un bâton sur des crânes écervelés. À présent au sein d'une énorme communauté il vient parfois à regretter l'isolement d'antan, longues heures de garde caprine et capricieuse, de bricolage, souvent de solitude. Non pas que son présent lui déplaise, son passé lui manque.
Ce qu'il redoute le plus sont les disputes, conditionné par une vie menée à les fuir. Il sait d'expérience qu'elles créent bien plus de problèmes qu'elles n'en résolvent... Elles sont créatrices d'énergies si sombres et opaques, que tout mammifère en ressent les frémissements néfastes.
En accord avec son tempérament docile d'enfance, son passage à l'âge adulte lui permit d'être conciliant tout autant que pacifique.
Conciliant... Seulement dire qu'à chaque problème, qu'à chaque différend, nombreux furent les nains à venir cueillir ses mots tels des aromates bien garnis, venant à point nommé, pour éloigner une mauvaise toux.
Pacifique... Véridique à une seule exception. La guerre semant la mort parmi son clan fut la seule cause d'une rage indicible dans sa vie. Une rage le rongeant jusqu'à la moelle, sœur antagoniste de sa sérénité si implacable. Haldin mua de racine à roc, coquille épaisse refoulant toute nanité au service de la protection des siens. Ses savoirs en plantes, sa vivacité d'esprit et de réaction firent de lui le héro des héros parmi les siens. Cataplasmes, tactiques, virulents coups de hache... Haldin était toujours autant aimé par les siens, mais point reconnaissable.
Avec fermeté et amour ils les mena pendant de nombreux jours fuyant leurs terres et demeures, pas une fois il ne leur permit de regarder en arrière, pas une seule fois il leur permit de croire qu'ils étaient en sécurité avant de l'être vraiment dans l'enceinte même de Thanor.
Pendant les quelques semaines que dura leur fuite à travers ces sentiers escarpés, perturbé par les étranges phénomènes du Voile, Haldin vécu pleinement l'appel de Mogar. Lui tant respectueux de la nature, car connaisseur de celle-ci, être animé par l'amour, il devint un terrible guerrier, animé par la haine. Un être de guerre, si proche de l'animal, maniant la hache de son père comme jamais elle ne le fût.. Ne craignant plus la mort, Haldin réveilla à deux cent douze ans le guerrier qui en lui sommeillait. Son histoire je l'espère, vous révélera d'avantage. Toujours est-il qu'en arrivant à Thanor, notre nain exhalât cette folie guerrière, la rejeta telle une écume nauséabonde tout aussi vite qu'il l'avait adoptée.
De là, submergé par la honte, il relégua la hache au rang de souvenir et il soigna les blessés, s'occupa des mourants. Creusant par-ci, portant par là, oubliant nourriture et repos.
Notre humble nain sait être très sage dans ses décisions, possédant néanmoins la fraîcheur de l'esprit et l'allégresse d'un être bercé par la nature et ses éléments.
Autant savoir et accepter que la plupart des aspérités ou insanités expectorés donc mots vulgaires ou insultes proférés ne sont pas à prendre au sérieux, vous en seriez vite vexé pour rien...
Pour finir, sa mémoire. Folle. Mémoire fragile. Une mémoire de vie, une mémoire d'histoires. Une mémoire blessée, elle est son amante répudiée... Mémoire vive, virevoltante, éloignée. Comme notion de premier souvenir, Haldin chevauche une monture fuyant les ténèbres puis le feu... Il a quarante-cinq ans.
Dernière édition par Haldin Barbedrue le Mar 17 Jan 2017 - 12:55, édité 4 fois
Haldin Barbedrue
Nain
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Sujet: Re: Haldin Barbedrue ° Fiche Terminée Mar 17 Jan 2017 - 9:17
Équipement -
Pour tout attrait une boucle en très bon argent pare son oreille droite - oreilles qui, il faut le dire, sont miraculeusement petites.
Haldin possède une ceinture en cuir de chèvre, très souple et résistante à laquelle sont tenus : une sacoche contenant plusieurs herbes diversement utiles ainsi qu'un petit couteau d'une dizaine de centimètres et sa pierre à aiguiser. Au quotidien pas d'armes pesantes autre que son bâton, son couteau et sa ruse.
Il possède une collection d'innombrables pipes et brûles-gueules de tout bois et de toutes tailles. Il est en effet comme la plupart de ses congénères, un fervent fumeur de tabac.
Nous finirons brièvement par sa tenue vestimentaire, composée essentiellement de cuirs, pour la plupart de chèvre (pour les chausses; le bas; le haut), ainsi que des fourrures de bêtes sauvages. La plus belle étant une fourrure de loup qu'il affectionne particulièrement lors de réunions mondaines ou professionnelles. La plus chaude étant la fourrure d'ours léguée par son père, éleveur de chèvres avant lui... Des plus fastueuses et raffinées aux plus simples et pratiques, sa garde-robe plutôt rustique vaut bien celle de n'importe quel nain important.
Compagnons et Bestiaire -
Haldin en fait de posséder des animaux, se voit être le chef d'une meute hétéroclite.
Il est personnellement maître, sans appartenir à un Clan d'Émissaires, d'une petite équipe de Corbeaux Voyageurs.
Ils sont au nombre de Sept.
Aly - Onv' - Olé - Copain - Méon - Reuvy - Un
La particularité de ces Sept corbeaux est qu'ils possèdent chacun la mémoire de deux endroits comme étant leurs territoires et nids.
Un oiseau voyageur, est voyageur en effet lorsqu'il est retenu dans une volière étrangère, celle de l’Expéditeur. Porteur d'un message, il est ensuite relâché. L'oiseau rejoint le Destinataire, donc à l'endroit prédestiné par Haldin. Cet endroit s'avère être la maison dudit oiseau. Lorsque le message est envoyé, dès que possible, les oiseaux sont rapatriés par voie terrestre et enfermés à l'endroit où ils sont sensés décoller, de nouveau porteurs de message.
Ceux-là vont et viennent à leur guise entre Thanor et n'importe quel endroit visité par Haldin.
Deux magnifiques Galioths sont la perle rare de sa meute. Parfaitement dressés et proches du Nain, il sont exclusivement montés par lui. Reconnaissent très bien leurs noms et celui de leur maître, ils obéissent autant à la voix qu'aux jambes.
Un Aigle Géant vient donner une touche de rareté à la meute de Haldin. C'est en effet un animal assez insolite, que beaucoup de braconniers convoitent pour leur plumes. Zitou est un aigle que le nain a trouvé niché dans des pics abrupts, affamé. Il en déduit sur le coup que la mère du petit n'est pas revenue depuis plusieurs jours, sans doute chassée, donc tuée. Haldin revient les jours qui suivent non sans avoir laissé la première fois un bout de viande salée qu'il prévoyait manger. A chaque visite notre nain n'oublie de porter plusieurs poissons qu'il chasse patiemment dans un cours d'eau. L'animal qui grandit très vite, s'attache bien évidemment au Nain qu'il ne quittera jamais vraiment, malgré parfois plusieurs semaines d'absence. De part son comportement, Haldin vient d'apprendre qu'après tant d'années, elle vient enfin de trouver mâle... Histoire à continuer...
Vytô & Pié sont deux Chien-Ours, ou plus communément appelés Gazan'Grom. Ils ne vivent plus en compagnie du troupeau et ne font font aucun travail de gardiennage de bétail. Ils restent souvent auprès de leur maître, vieux chiens de compagnie ayant aidé à rejoindre Thanor pendant la Malenuit.
Dernière édition par Haldin Barbedrue le Mar 17 Jan 2017 - 9:28, édité 1 fois
Haldin Barbedrue
Nain
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Sujet: Re: Haldin Barbedrue ° Fiche Terminée Mar 17 Jan 2017 - 9:18
Histoire -
I. Premières années d'un Dawi
Dans un nid doux, chaud, creusé à même la roche, demeure troglodyte des plus chaleureuse, Vanjya hurle à la mort. Plus que hurler, elle crache moult jurons et insultes, tous proférés dans un râle plaintif, toutes dédiées à sa progéniture imminente... Haldin.
Son passé depuis le jour de sa conception s'ensuit ainsi. Nous observons un nain qui comme les autres, voit ses jours collé aux jupons de sa mère. Un petit être plein d'amour et de douceur. Le nez barbouillé de terre argileuse, il boit les paroles de sa mère comme nul autre.
De Vanjya Barbedrue, notre très jeune Dawi apprit le Khuzdul ainsi que la politesse qui en découle. De sa mère aimante et bien aimée, il apprit la chaleur d'un foyer, la joie d'une table bien garnie, le bonheur d'une toilette et d'un bon port aux confins de la modestie et de la fierté. La fierté naine.
Avec cette fierté inculquée, celle d'un peuple armé de savoirs-faire, l'innocence de notre tout juste Knublstubi prend fin. Débute alors un tout nouvel apprentissage, celui d'un jeune dawi tenace, avide d'apprendre un des métiers de sa tribu. C'est à ce moment que Haldin élargi son cercle d'idoles et voudrait devenir comme son père.
De Bolkim Barbedrue, il apprit le respect des autres, surtout des plus âgées. Avec un apprentissage social - de valeur et de respect - en poche, vint l'apprentissage martial. Dans leur Clan tout autant que dans leur Tribu, il se fait tout simplement et naturellement. Le père enseigne les rudiments au Knublstubi qui se doit, à 16 ans révolus, savoir se défendre tout autant qu'un Longue Barbe. L'enseignement martial se voit poursuivre en groupe, peaufinant les mouvements d'attaque et les parades, adoptant une arme de prédilection ainsi qu'une technique propre à chaque morphologie. Haldin, nous pouvons le dire, fut un élevé comme un autre, apte à se défendre plus que correctement, peut-être même destiné à devenir soldat, mais sans doute pas le plus meurtrier.
Et il n'en fit pas plus pour l'apprentissage du Khuzdul. Garaz de tout juste seize ans, il eut le même don relativement limité pour l'étude des runes, cette toile complexe que sont l'alphabet et langue naine. De fait, Haldin révéla ses talents lorsqu'il lui fut permit de choisir sa propre voie. Nous survolons au dessus d'un Haldin très précoce, qui apprit très rapidement les rudiments du métier de son père. Or restant ancrés dans la coutume, de nombreuses tâches lui sont attribuées, aider dans tous les domaines est le quotidien de tout Garaz... Si seulement il pouvait choisir d'emblée...
II. La Tribu du Mirroir
La Tribu dont fait partie Haldin pendant une longue période de sa vie, était une sorte de communauté créée par les hasards de la vie, les mariages, ainsi que les différentes affinités et/ou voies choisies par ses membres. Elle voit le jour un mois de Favriüs pendant la 603ème Année du Xe Cycle.
Cette tribu, vulgairement appelée le Gran'Clan était un regroupement de Quatre Clans.
Origine de la Tribu:
Dans chaque Clan un ou deux Anciens, toujours respecté et écouté. Dans chaque Clan un Thane. Dans chaque Clan, les naines omniprésentes autant dans le foyer que dans la pratique et le commerce. Dans chaque Clan plusieurs adultes, plusieurs enfants. Au total une soixantaine de nains - chiffre crescendo - regroupés dans un coin reculé des falaises.
Regroupant les leurs, Algrim Barbedrue et Gorri Caille-Lait s'installent près du Lac à la recherche d'un endroit propice pour l’élevage. Spécialisés dans la garde et la technicité, les Barbedrue transformaient quelque peu le lait pour leur alimentation. Cela dit leur source de revenu provenait essentiellement de la viande salée ainsi que des peaux de chèvres et de moutons - puis la laine de ces derniers. Les Barbedrue furent longtemps nomades, jusqu'à ce qu'une amitié s’installât entre ces deux Nains cités ci-dessus, amitié que personne ne put un jour décrire ou expliquer. Ensemble ils refirent le monde, ensemble ils voyagèrent, guère plus de vingt nains, rudes marcheurs...
Lorsqu'ils atteignirent l'Azril-Varn, leurs regards loquaces se croisèrent alors, frémissant d'étincelles, synonymes de leurs rêves... Ainsi ils s'installèrent, très primitivement d'abord, faisant abris de peaux et mécanismes simples pour récupérer l'eau, et protéger leurs bêtes des prédateurs et des intempéries. Le temps et les Dieux furent assez cléments, de peaux leurs abris muèrent en rocs, cabanons circulaires de pierres superposées, ainsi les Deux Clans s'élargirent, accueillant nouveaux nés dans de confortables demeures sédentaires...
Plusieurs années dura cette progression bienheureuse où, bercés par le travail quotidien que demande l’élevage et la transformation du lait en fromage, les Nains se sentirent chez eux définitivement. Beaucoup de troc réalisé à Thanor et parfois même jusqu'en Haute-Virnée, l'embryon de la communauté de ne souciait guère d’Écus, encore moins de Souverains.
Le Clan des Hache-Harnais et celui des Oeil-Pointu ne les rejoignirent que quelques années plus tard.
Il est bien évident que nos Caille-Lait et Barbedrue devaient, outre leur compétences professionnelles, pour leur survie, savoir se débrouiller dans divers autres domaines. Le bois n'étant pas exclu, nombreux étaient rattachés à ces tâches redoutables mais pourtant si enfantine pour la hache d'un nain. Couper du bois : le fendre pour chauffer et cuisiner, le transformer en outils, en barrières et une multitude d'autres utilisations que nous pouvons lui attribuer.
La ressource première, nous le savons, la viande cuite, séchée ou salée ne suffisant pas à l'humble alimentation des nains, ni aux soins ou à l'hygiène, la cueillette de fruits et de plantes en tout genre était aussi une des activités quotidiennes de tout un chacun dans ce début de tribu.
Ainsi par un heureux destin, ficelé certainement par les Dieux eux-mêmes, un Hache-Harnais de la Haute-Virnée vint prendre pour compagne la plus jeune naine du vieux Barbedrue. Voyageant avec son petit frère et sa grande sœur, ils intégrèrent la tribu apportant un savoir-faire très poussé dans le domaine de ébénisterie.
De la même façon, une naine des Caille-Lait, accompagnant ses frères et sœurs dans les grandes cités afin d'y troquer leurs produits, en inspirât plus d'un, qui au fil des mois suivant leur installation, vinrent à leur tour peupler la tribu, apportant un savoir-faire cette fois-ci axé dans la cueillette et dans les plantes - comestibles et médicinales. Les Oeil-Pointu furent les premiers, instaurant dans la tribu une nouvelle lignée d'artisans.
De cette façon la Tribu du Miroir fut vite connue en Zagazorn, surtout en Haute et Basse-Virnée, pour ses sculptures et ses meubles, pour ses fromages, ses onguents, ses habits en peaux si beaux et si fins... Leur campement devint un lieu reconnu et respecté ainsi qu'une source de denrées pour bien d'autres Clans citadins...
III. Kumenouth
Une des particularités du Kumenouth de la Tribu, est de nature à déconcerter les gens. Expliquons pourquoi.
Kumenouth de Haldin:
Le jour se lève lentement sous les branches paisibles de pins, puis sous le feuillage protecteur de chênes verts ancestraux. Haldin est un jeune nain plein d'entrain, cependant que je parle il somnole dans sa petite barbe drue, à peine plus longue qu'une carotte. Mais qui est-il au juste ? Un simple gardien de chèvres dans une petite communauté reculée, installée près des falaises d'Arkan. Que fait-il ? Dans un petit abri léger, en peaux étanches, Haldin se décide enfin, à faire face au jour naissant. Aujourd'hui, jour de Kumenouth. Aujourd'hui il arrive à l'âge adulte. Du moins entame-t-il le chemin qui l'y mènera. C'est une fin de Verimios bien tassée, le temps s'est proclamé clément en cette année 816 du Xe Cycle, cent quatre-vingt trois ans avant la Malenuit.
Haldin attend patiemment que Nomok son frère, vienne le remplacer. Cela fait une ennéade que le nain garde les bêtes gestantes, à travers des bois denses et riches en végétation. Actuellement à cinq jours de chez eux, dès le moment où il atteindra les siens, il sera prêt à accepter et affronter l'épreuve, trouver les mots justes pour ce faire. Haldin attend patiemment que Nomok son frère, vienne le remplacer. Dès le moment où il atteindra les siens, il sera prêt à accepter et affronter l'épreuve.
- Nomok... Je suis là...
Sans le moindre sursaut, le Nain aussi agile qu'un elfe se retourne, plissant les yeux dans la pénombre.
- Frère. Embrassons-nous. Et tu t'en vas après m'avoir aidé à décharger mes vivres. Les au revoirs ne sont pas mon fort, tu le sais bien.
Haldin sourit. Le Kumenouth de son frère lui rappelle de mauvais souvenirs. Un vide dans l'âme long à combler. À présent de retour et devenu Altrommi, Nomok est ce qui se rapproche le plus d'un idole pour son frère.
- Ils ne le sont point pour moué non plus frérot.
Après avoir déchargé les provisions du grand frère maître berger, Haldin ne perd que quelques secondes en accolade, et murmure plus à lui même qu'au nain souriant qui l'observe.
- Je reviendrai, mon ami, je reviendrai...
Avant d'avoir fini sa phrase Haldin se hisse sans mal sur sa monture, il talonne le Galioth subtilement, l'énorme masse qu'ils forment ensemble s'efface doucement dans un rayon de soleil qui perce à peine le dense feuillage.
L’ennéade s'écoule très rapidement alors que Haldin remonte le Fjord, rejoignant le lac d'argent où siège précisons-le, sa tribu. Mais il ne s'y attardera guère, sachez-le enfin.
Le Kumenouth de la communauté n'est point plaisant, quoique formateur. Il en va ainsi depuis des décennies, inscrit dans les pages ancestrales du Thrynaz-Kron que le Zagazkroni du Grand'Clan tient depuis que la mémoire de leur Tribu est mémoire.
Qu'il soit nain ou naine, le jeune s'en va découvrir le monde à sa façon, y faire ses preuves, périr ou survivre, revenant s'il le veut, s'il le peut. Cette tradition inscrite dans leurs gènes, est effectivement un acte régissant le sang même du Gran'Clan du Miroir.
Vous êtes obligés de quitter le Gran'Clan, mais point obligé de le retrouver, ainsi le fait même d'être là est un choix. C'est un concept abstrait, peut-être même contraire à l'ordre clanique tel que nous le connaissons. Or cette façon de faire régule ici le dévouement à l'élevage, qui est un savoir-faire mais aussi un savoir-vivre.
Cela régule également le sang et son renouvellement, beaucoup sont revenus, souvent à deux la main dans la main, parfois même à trois, le marmot dans la sacoche.
En partant à l'âge de notre protagoniste, il est possible à celui-ci de choisir sa propre voie. En rejoignant les diverses cités ou régions naines, le nain pourra devenir runiste autant que guerrier ou commerçant. Le choix dépend de l'éducation reçue par les parents, le nain pourra tout autant quitter les siens au sens large et aller courir les nombreux sentiers Miradelphiens. Ce choix est très rare. Il n'a été inscrit dans le Livre que deux fois : l'une, préméditée dans le cas de Kurog Pas-Larges, seul membre de son ''Clan'',qui s'en alla vagabonder toute une vie dans le monde entier ; l'autre fois, dans le cas de Haldin Barbedrue, par ces incidents non fortuits qu'offre parfois la vie...
Le nain ayant décidé de ne pas revenir pourra alors évidemment garder le nom de son clan, il est ainsi possible de croiser des Barbedrue, des Caillelait, des Oeilpointu ou des Hache-Harnais dans n'importe quelle ville ou enclave naine.
Certains tels que Nomok en son temps et Haldin à présent, sont sûrs de vouloir vivre cette vie, mais les Anciens sont impartiales. L'ordre établi est implacable. Qu'ils doivent partir est un fait, qu'ils veuillent rester est indiscutable. Et Haldin dans un soupçon de sagesse avant l'heure, est déjà résolu voire conditionné. Il partira le cœur lourd certes, mais délesté par la certitude d'un retour, compagne en main ou pas.
- Moi... Haldin du Clan Barbedrue, de la Communauté du Miroir, accepte sans rechigner ma destiné, celle qui incombe mon Kumenouth. Moi Haldin, jure de ne point déshonorer les miens, qui aujourd'hui me voient partir... Je jure sur la mémoire de mes ancêtres, de faire le bon choix, celui qui me remplira de bonheur, je déciderai et trouverai ma voie, qu'elle soit ici ou là bas, elle servira la juste cause de mon Peuple !!
L'écho des clameurs résonne encore dans son cœur alors que les pas rythmés de sa monture claquent sur la terre battue.
IV. Épanouissement & Envol sont traîtres
Memorandum de Haldin
..sous forme de lignes plus ou moins lisibles.. ...de nombreuses pages manquent à l'appel...
Voici quelques pages préservés du temps et de son usure...:
Cela fait quelques jours que les miens m'ont vu partir. Pour ce voyage initiatique, j'ai décidé de poser mes ressentis et impressions, la première étant que nous trouvons de tout à Kirgan. J'ai décidé de réaliser mon premier troc, échangeant une belle paire de gant en laine et cuir d'agneau, contre cette liasse de parchemin à l'odeur si enivrante.
L'odeur est mon sens préféré.
Des odeurs, il y en a beaucoup dans le coin, plus que je n'en aurait jamais imaginé dans mes forêts déjà si odorantes.
Pourquoi écrire alors que je n'aime pas ça ? Par mesquinerie peut-être, pour montrer ainsi que le Kumenouth de notre Tribu devrait être revisité. Je ne questionne pas la sagesse des anciens, je veux simplement réaffirmer la sagesse naissante des jeunes. Car oui, on m'envoie découvrir le monde et décider sincèrement de mon attachement à ce que j'ai toujours connu.
Foutaises. J'aurais voulu rester,. J'aurais du rester et entamer en suivant mon apprentissage. Je suis fais pour l'élevage. Pas pour voyager comme un guignol. Je sais ce que je veux, et je ne suis pas de ces nains incertains. Je ne suis pas un bouffon humain destiné à amuser son roi. Je suis un nain, je suis Haldin, du Clan Barbedrue. De ce fait... Je ne trahirais cependant pas le serment que j'ai porté devant mes frères et sœurs, car nous sommes honneur et dignité. Prisonnier de mes mœurs.
Depuis ma naissance, plusieurs membres de la Tribu ont quitté les nôtres pour ne plus jamais revenir. Je revois encore leurs visages disgracieux, comment abandonner ceux qui t'ont vu grandir et inculqué toutes les bases de la vie. Ils ont fait leur choix, leurs parents proches ont respecté ce choix. Moi non. Je ne peux concevoir cette ingratitude. Je me priverai cependant d'aller à leur rencontre et d'exprimer tout le désaccord que j'éprouve, par respect, encore une fois. Leur respect ressemble plus à celui d'un humain renégat qu'à celui d'un membre de Clan, quel qui soit. Je découvrirai par moi-même la cité.
Tout commence dans cette auberge, point culminant de mon voyage, moitié forestier moitié caverneux. Voilà quelques jours que mon corps a pénétré le dédale incomparable de galeries et de tunnels. Jamais personne ne m'y avait emmené, pas même pour y vendre nos fromages ou nos habits .Je reste perplexe, moi qui suit tant habitué aux grands espaces, par ce que les nains ont créés à travers les âges... Nous sommes une race de petits travailleurs coriaces telle la fourmi, souvent très raffinés brillant dans l'élégance de nos arts... Je suis fier. Je suis aussi plus réjoui de vivre mon expérience citadine... Il est des choses qui nous font réfléchir, changer avis n'est point une mauvaise idée, parfois... On dit que nous sommes la seule race à pouvoir se repérer dans cette fourmilière. Je veux bien le croire. Il est évident que cette aptitude s'avère être innée chez nous, je ne peux nonobstant éviter de me perdre par-ci, par-là... L'Inhérence ne fait pas tout, l'habitude y joue beaucoup.
L'aubergiste est quelqu'un de roux. De doux aussi. De fou. Mais il ne cherche personne, toutes les places sont prises. Selon lui seule l'armée pourra trouver quoi faire d'un jeune barbe vagabond comme moi. D'où je viens déjà ? Tribu du Miroir... Ça ne lui dit rien. Hélas ça commence bien... L'honneur de mon Clan doit être préservé, j'hésite quand même à me noyer dans la bière une bonne année entière, rentrer chez moi, faire croire que la ville a été dure et rude pour un nain de mon espèce - honte à moi mais le mensonge sera un fardeau léger à porter, vite oublié... Tant que motivation rime avec bonne raison. Ma conscience s'agite...
Me voici après quelques mois, petit bout de papier infâme, j'ai refusé de n'avoir pour ami que toi, alors j'ai tout flambé avec mes nouveaux camarades : vivres et richesses n'ont plus lieu d’être comptés parmi mes biens. Je ne possède que l'utile, mes habits et mes peaux...
J'ai trouvé de quoi renflouer mon pécule, ce ne sont certes pas des peaux et des moufles, mais des écus, des vrais, qui pèsent dans ma cagnotte ! Alaric Oeil Tempête, ce nain avec qui je me suis lié d'amitié au détour d'une beuverie sans nom, je ne sais pour qu'elle raison m'a trouvé un gagne pain décent. Enfin tout du moins me donna-t-il l'idée. Je suis palefrenier. Je m'occupe de Galioths et de Béliers de Guerre, cela me rapproche un peu des miens, l'odeur rassurante des bêtes me fait prendre du recul. Lorsque Alaric est aux forges, je suis à l'étable. Je ne me doute pas une seule seconde de ce qu'il y fait, les runes me sont tout aussi compliquées que la bête m'est familière. Je lis en elles, je sais comment m'y prendre, ou me placer, comment les manipuler, je connais les rations en fonction des stades physiologiques entre autres savoirs acquis ici et là-bas. Lorsque ça me plaît, lorsqu'il est question d'animaux, je possède une mémoire conséquente.
Voilà de nombreux jours, de nombreux mois, que je n'éprouve plus le besoin de me confier. Je me sens dans mon élément, et je commence à accepter le Kumenouth établi par le Gran'Clan. C'est une façon de voir les choses, une ouverture au monde pour ne pas rester trop enfermés dans une bulle malsaine de routine... Chez nous, nous avons des Béliers reproducteurs, pourquoi pas revenir avec un bélier de guerre, les dresser, apporter une nouvelle branche... Ce ne sont que spéculations...
Cher... Journal... Si je puis dire ainsi. Me voici bien changé. De bien nombreuses années se sont écoulées depuis que les miens m'ont vu partir. Ils reçoivent parfois des lettres de ma part. Ma mère les reçoit. Peut-être même est-elle la seule à vouloir les lire que sais-je. Ils m'attendent peut-être un jour, une chose est sûre, ici ou là-bas je reste un Barbedrue.
Un peu plus d'une dizaine d'années en fait... Douze ou treize... Qu'est une décennie pour un nain ? J'écris après tant de silence pour en annoncer un autre. J'ai été engagé. Nous partons demain. Deux jeunes frères Poing-de-Fer sont mobilisés pour un banal incident de frontière. Ces deux nobliaux doivent y faire leur preuves, et moi en tant que maître animalier et connaisseur de plantes en tout genre j'ai été mis sur la touche pour y faire mes preuves également et servir mon peuple. J'ai accepté. S'ils ont été envoyés, rien ne doit trop craindre, mas sait-on jamais les hommes meurent, les drows aussi, pourquoi pas les nains... Un qui serait mal placé devant un carreau d'arbalète bien visé...
Je laisse ce document que je pourrais qualifier de brèves mémoires, à mon dévoué ami Alaric, qui saura l'envoyer à la Tribu du Miroir si jamais je ne devais pas revenir...
Humblement votre,
Haldin Barbedrue
V. Mémoire faillible & Traumas
C'est en effet bien plus tard que Haldin pourra reprendre son loisir d'écrivain, car ce qui aurait dû être un banal incident de frontière, ne le fut point. Du moins pas pour tous.
L'aîné Poing-de-Fer connu pour sa stupidité bornée, fut atteint dans le cou par un poignard ennemi. Le cadet reprenant peu à peu la situation en main, soulageant lestement l'avant-garde et sauvant son corps d'armée puis remportant la victoire, ne put hélas protéger d'une embuscade fantôme le campement resté sans défense. Du moins celle d'un Haldin sans armure, et sans autre arme que ses bêtes... Il lutta, il hurla, il tua à l'aide de rares béliers de guerre restés au camp... Il poursuivit... Il fatigua... Se fatigua... Les rattrapa, puis lutta... Ainsi fut laissé pour mort Haldin dans une clairière éloignée, gisant au milieu d'une demie-douzaine de cadavres drows morts par sa hache et son courage...
Lorsque du coma il se réveilla, état de veille qui dura deux voire trois jours, les siens étaient partis, et lui déboussolé, affamé, pour unique blessure une longue et mauvaise estafilade partant de la tempe droite au bas de son nez.
Allongé sur une paille chaude, Haldin ne se souvient de rien. Du moins ses souvenirs sont brumeux. Qui... Qui... Qui est-il ? ...
De la 827e Année, à la 838e Année du Xe Cycle
Ainsi débute plus d'une décennie d'amnésie partielle. Retrouvé et recueilli par miracle, Haldin se fait soigner. Le nain délire.
Les Troubles de Mémoire lui permirent survivre à l'Enfer... :
- JE NE VOUS LIVRERAI JAMAIS LE SECRET DE MON PEUPLE ! M'ENTENDEZ-VOUS BANDE DE CONS !? JAMAIS IL NE SERA DIT QUE LE NAIN QUE JE SUIS, peu importe mon nom... EH BIEN OUI JAMAIS IL NE SERA DIT QUE JE VOUS AI OUVERT LES PORTES DE NOTRE CITÉ !! OUVRIR VOTRE MÈRE PEUT-ETRE ! AU DIABLE, DÉMONS GIGANTESQUES ! QUE MOGAR VOUS CONSUME PAR SON SOUFFLE FÉROCE, SOYEZ ETOUFFéS PAR SA MERDE !
Haldin gigote, pieds et poings liés.
- Rabat-lui son caquet au nain. - Qu'est-ce qu'on va en faire de ça, Ryad ? - D'mande à Reda. C'est tout d'meme lui qu'a voulu l'garder. - Eh ! Reda ! - Chnnnnbddmddd !!! Fffjjssssddd !!!! Chnnpppttttt ! Fffjjyyyyyy !!!! Le plat d'une épée vient heurter délicatement la tempe de Haldin. Se doit être celle du dénommé Reda. Ses traits se décrispent. Il se rendort paisiblement.
- Eh bien mes chers amis... S'il ne veut pas coopérer, on le sort tel quel, macaque hystérique venant animer nos spectacles. Ceci étant fait on le range, on le drogue. Jena le nourrira en même temps que Mirza la guenon. Et comme je suis visionnaire, je sais qu'un jour ou l'autre ils s'accoupleront, alors on m'appellera Maître Éleveur... Je serai leur Roi ! Roi des Nains !
L'assemblé pouffe de rire au trait d'humour de leur chef.
- Si toutefois il venait à se calmer puis à prendre goût à notre jeu, étant donné ma mansuétude, peut-être alors nous lui attribuerons d'autres libertés, voire même trois pièces pour son travail. Dans le cas contraire on en tirera bien quelques bonnes piécettes, ça a de la force ces bestioles, je connais un Sombre à qui il pourrait intéresser. À chaque problème sa solution. Maintenant, au boulot vieilles canailles, la ville est encore loin, et si nous restons ici encore longtemps...
Aussitôt dit aussitôt fait, les habits sont récupérés, chaudrons, piquets tout y passe. La troupe de Reda reste assez ambiguë à mes yeux... Artistes ou rôdeurs, circassiens ou voleurs, telle est la question, toujours est-il qu'eux... Ne se la posent pas. Ils font, point.
Ainsi débute le périple ou épopée de Haldin, tout d'abord en tant que bête de foire, séquestré par une petite troupe des plus louche, en direction de... Des limbes obscures, une lente descente aux enfers, traversant les Plaines puis les Hautes Falaises de La Mer d'Eris, en passant par contrées Langecines, jusqu'à Diantra qui brille encore par sa grandeur...
Commence alors une succession de souvenirs moroses, entre rêve et réalité. La drogue flambante atténue sa rage, atténue son cœur... À chaque réveil Haldin pleure, mais qui est-il ? À chaque nouveau jour son traumas. A-t-il toujours été là, à la merci de ces êtres, chacals dévoreurs d'âme ? Il comprend le côté anormal de sa situation, mais n'arrive pas à chercher plus loin dans sa mémoire. À quoi ressemble-t-il au juste ? Il ne le sait point...
Remettez-le dans sa cage ! Vlam ! Obscurité... Et néant. Faites-lui boire ceci ou cela. Crac. Gloups. Béatitude... et frissons. Venez découvrir notre meilleur élément, le macaque et sa guenon ! Habitants du Médian, alors que le loup hurle, les singes dansent !
830e Année
Un, deux, trois ans, cinq ans s'écoulent dans une servilité animale jusqu'à sa libération soudaine. L'instigatrice se trouve être une naine de fort caractère, la Muette Mirza. Qui est-elle au juste ?
Mirza est une naine dans toute sa splendeur. À l'heure où j'écris elle est sale et rugueuse, puante et crasseuse, mais dans sa tête pas une miette de douleur n'a été voilée. Seulement, pas de haine ni de rage, émotions nocives à l'espoir, elle vit et survit pour s'enfuir. À l'époque où Haldin est fait prisonnier, cela fait quatre mois is pour a été enlevée. De savoir un compagnon nain à ses côtés, bien que le pauvre soit plus une loque qu'autre chose, la voilà rassurée. Elle se servira de son intelligence pour concocter un plan d'évasion, puis de sa force à lui... Si toutefois ils le ménagent, car pour s'en sortir elle aura besoin de lui.
Leur quotidien est tel, si ce n'est les nombreuses heures de déplacement d'une ville à l'autre : cependant que Mirza sillonne la scène telle une âme en peine, baissant le regard pour n'en croiser aucun autre, Haldin s'époumone en Khuzdul... Les humains ça les fait bien rire... Entre deux loups qui sautent un arceau enflammé puis un autre, ou une pyramide humaine des plus rocambolesque dont la baseest un fours géant... Les nains font diversion également et meublent le spectacle.
Mais Mirza, le regard rivé sur ses pieds, réfléchit. Elle réfléchit au comment du pourquoi... Il n'y en a point... Une chose est sûre, ce n'est pas l'Humain qui est mauvais... Ce sont CES humains en particulier. Alors elle va les tuer. Un par un. Demain. Dans la nuit. Le sourire aux lèvres. Lorsqu'ils auront entamé leur prochain voyage. En commençant par ce Reda. Comment l'expliquer à Haldin... Comment se faire aider par lui, qui semble si désorienté... Sa langue coupée l'en empêchera bien sûr, mais pas ses yeux... Elle saura lui parler, lui faire comprendre...
Accroupie dans sa cellule, elle attend que Jena arrive, pauvre petite fille qui s'occupe d'eux... Jena... Elle n'a rien à voir dans cette histoire, elle l’épargnera. Peut-être même is pour l'emmènera avec elle... Jena n'est qu'une petite souillon après tout, esclave sexuelle de ces Monstres.
La caravane ralenti, puis la roulotte qui leur sert autant de geôle que d'habitation s'arrête dans un crissement de roue prophétique. Nous y sommes.
La petite arrive quelques heures plus tard, comme prévu. La nuit est tombée, les hommes et femmes sont ivres, leurs poches pleins de sous, leurs panses pleins d'alcools et de viandes. Jena leur rapporte les os, avant d'en gratter elle-même iselques bouts de chair épargnée. Jena n'est pas bête. La naine se tient à sa hauteur, un doigt sur ses lèvres. Une étincelle dans l’œil. Elle mime une clef tournant dans sa serrure.
Un petite silhouette glisse dans la pénombre. Elle se faufile entre les corps animés de respirations saccadées. Elle sait où aller. Comment faire. La Petite est facile. La petite est docile. Élément de justesse, de justice.
- Mirza... Chuchote-t-elle. La clef... - Aaaeeehh. Eee-aaa.
Mirza s'empare de la clef à travers les barreaux. Elle se précipite vers Haldin. L'heure de la vérité. Elle partira avec ou sans lui. Inutile de le réveiller, il a suivit le manège depuis le début. Elle fait pendre la clef entre ses doigts boudinés, retire d'entre ses seins trois bouts d'os acérés. Elle montre du doigt la petite Jena, qui est restée immobile devant eux. Elle se montre elle-même puis ensuite Haldin affalé contre un peu de paille souillée. Elle signifie le chiffre trois, lui fait comprendre que l'heure de partir est arrivée. Elle fait coulisser un de ses pieux artisanaux le long de sa gorge en un rictus carnassier.
Haldin souffre d'amnésie antérograde, mais il n'est pas idiot. Il se lève, s'empare de l'arme qui lui est tendue. Bien, Mirza se retrouve d'une seconde à l'autre épaulée, sans autre motivations que la vie menée ici. Bien.
La porte s'ouvre sans un bruit, la chance leur sourit, la justice les suit telle une ombre vengeresse... Venez, tuons ces bâtards, voudrait-elle murmurer.
Ce qu'ils font sans encombre. La troupe, au nombre de sept hommes et trois femmes sont expédiés dans le Royaume de Tari jusqu'au dernier. Mis à part iselques cris étouffés et iselques bruits de luttes roen ne vient interrompre le silence de la nuit. Plus personne ne peut les arrêter... Rien ni personne à plusieurs kilomètres à la ronde. C'est dans cette lourde atmosphère que tout recommence...
Avant de mettre le feu, singes, ours, loups, et toute sorte de bestioles sont relâchées. Sans se faire prier elles fuient dans la nuit, hurlant à la liberté retrouvée...
Mirza se sent forte, Mirza se sent libre. Qu'en est-il de Haldin ? De Jena ? Ils restent silencieux, curieux de connaitre la suite. Curieux d'un avenir incertain.
Deux chevaux sont bâtés, avec le strict minimum. De la viande séchée, quelques peaux chaudes, des gourdes, des couteaux. Apres avoir sellé deux juments avec une dextérité quasi elfique, Mirza pose les mains sur les épaules de la jeune fille. Puis elle l'embrasse sur la joue.
Des larmes coulent sur les joues de Jena...
- Merci Mirza... Je... Ne me tue pas...Emmène-moi... Je te... Je...
Sans hésiter, la naine saisit la petite par la hanche puis la hisse sur la première monture. Elle fait signe à Haldin de monter à son tour sur la deuxième monture. Ce qu'il fait comme un automate, trop heureux de voyager au rythme d'une bête, non pas d'une carriole saccadée. Trop heureux d'avoir les cheveux aux quatre vents, maître de son destin...
La naine, âgée de soixantaine cinq ans, s'éloigne rapidement, avant de revenir aux devants d'un feu qui s'anime doucement. Derrière eux il ne restera que cendres et souvenirs...
Haldin sera le plus épargné... Jena en garde les vestiges sur son dos et ses hanches... Dans sa mémoire les cicatrices resteront ouvertes jusqu'à sa mort... Mirza elle ne peut plus parler, mais la joie de recommencer une vie décente, vaut toutes larmes versées...
- JENA ! MA GROSSE ! La voix caverneuse de Haldin résonne dans la pièce. - J'arrive espèce d'ingrat de nain gras ! - Et vite ! Nous devons préparer le repas avant que ma grosse truie préférée ne viennent nous taper sur les doigts !
Je m'appelle Haldin. Je suis un nain d'une cinquantaine d'années. J'habite et travaille en compagnie de ma femme et de ma fille. Ma femme... Se trouve être une naine de dix ans mon aînée. Ma fille adoptive... Se trouve être une jeune humaine d'un vingtaine d’années.
Le monde... Peut être étrange. Pour moi il est adorablement doux et paisible. J'ai des pertes de mémoire importantes. Je ne sais d'où je viens, ni qui je suis vraiment. Qui sont mes parents, mes frères et sœurs si toutefois j'en ai ? Mon présent me contente suffisamment.
Nous habitons dans la Ville-Forge de Külm. Nous tenons une auberge avec Mirza. Je suis le bras fort de la famille. Je coupe du bois, je m'occupe des rares bêtes que nous possédons. J'aimerai agrandir mon cheptel, peut-être devenir le maître éleveur de cette cité. M'occuper des bêtes... Cette activité me rempli de joie, il me semble avoir fait ça auparavant, mes gestes sont précis, mon œil acéré. Mes fromages sont bons. Les peaux que je découpe sont belles. Les cuirs bien tannés. Je suis dans mon élément. Je suis un poisson dans l'eau. J'aime ma vie, peu importe mon passé. Nous avons fuis l'horreur, il y a quatre ans de cela.
Notre quotidien vient de changer brusquement, alors qu'un voyageur étrange débarque chez nous pour la nuit. Il s'appelle Alaric. Des Nains... Nous en voyons tous les jours depuis que nous nous sommes installés ici. Celui-là semble remuer d'étranges souvenirs dans ma caboche... Ses yeux... Soulèvent une telle tempête dans mon âme... Je me sens mal à l'aise en sa présence. Il m'observe, me dévisage... Je ne le reconnais point, je ne le reconnais plus.
Lui si.
- Haldin. Ne te souviens-tu pas d'un vieil ami. Ai-je tant changé ?
C'est grâce à un ami indéfectible, que notre nain entame un long processus par lequel des souvenirs affluent. S'ils ne reviennent pas entièrement à sa mémoire, ils deviennent nonobstant de vagues images colorées, de part les anecdotes évoquées par son ami, de part ses notes fugaces que le runiste lui a rendu...
- Tu m'as demandé de remettre ces liasses à ta famille, si jamais tu ne devais pas revenir de l'escarmouche. Je n'ai jamais voulu accepter ta mort... J'ai jalousement gardé ton manuscrit... Haldin... Mon tendre ami, mon brave Haldin... Laisse-moi t'expliquer, laisse-moi te raconter... Ta vie semble douce à présent, mais je peux deviner que vous n'avez pas étés toujours là toi et tes amies...
Tout a commencé le jour de ton arrivée à Kirgan... Nous nous sommes rencontrés hélas, alors que tu ne savais que faire de ta vie. Tu fais partie d'une Tribu. Il t'a fallut quitter ta communauté pour ton Kumenouth. Tu es arrivé à Kirgan comme une fleur à peine éclos... Tu étais jeune et fougueux. Ton avenir était tout tracé. Il te fallait découvrir ta voie, savoir et reconnaître dans ton cœur que tu étais fais pour revenir parmi les tiens, devenir maître éleveur aux cotés de ton père, de ta mère et de ton frère.
Tu as beaucoup appris à Kirgan, lorsque tu es devenu palefrenier. Tu t'es spécialisé dans les Galioths et leur dressage, ainsi que dans celui des Béliers de Guerre. Tu voulais peu après rentrer chez toi près du Lac, pour y apporter ton nouveau savoir et agrandir celui de ta Tribu.
De grandes prouesses animaient ton esprit...
Pour acquérir encore plus d’expérience tu as accepté de suivre une troupe de jeunes guerriers...
Jena et Mirza écoutent passionnément l'histoire de leur nain, l'histoire que lui-même n'a jamais pu leur conter...
Haldin. Éleveur. Barbedrue. Fils de. Frère de. Ami de. Un futur plus que prometteur, des projets concrets, une personnalité ancré dans la mémoire d'un Clan...
Haldin. Nain amical, nain voué à revenir parmi les siens. Que cette phrase sonne étrange à ses oreilles... Les siens sont là, nulle part ailleurs... Les siens c'est ce petit mélange pittoresque d'une naine muette et d'une jeune fille mignonne... Ces dix chèvres, ces deux juments, ces trois hongres... Ce jeune Galioth récemment acquis... Ces poules... Cette auberge qu'ils ont acheté grâce à la bourse que Jena subtilisa... Ironiquement leurs dus pour tant de spectacles réalisés...
Il est pourtant le seul à mal le vivre. Il se tourmente, elles se réjouissent. Mirza et Jena sont heureuse et enthousiaste... Mais pour Haldin, savoir d'où il vient enfin, signifie repartir... Et il ne veut quitter ses entités féminines qui remplissent sa vie d'amour et de vérité... Mais il n'est point question de ça... Mirza connait quelqu'un qui serait intéressé par l'auberge... Elle est prête à suivre son compagnon... Elle rêve également de dormir à ses côtés... Oui, elle est tombée amoureuse... Amoureuse de ce nain si tendre et compréhensif... Jena l'humaine, ne se voit nulle part ailleurs qu'aux cotés de la naine à qui elle voue un amour et une dévotion sans limite... Dans le cœur de ces nobles dames, il n'y a point de doute... Elles le lui font savoir, un soir où il partage avec elles ses craintes et ses affres, ses peines et ses peurs...
- Nous te suivrons partout, Haldin. Se voit entonner la jeune femme, parlant pour elles deux. Selon ce que j'ai cru comprendre en vivant parmi vous tous, Nains de Külm et d'ailleurs, chez vous les nains, la famille n'existe peut-être pas à proprement parler, il n'est que question que de Clans, mais c'est ce que nous sommes tous les trois... Une famille...
VII. Retour incommode
- Alaric. Mon ami. Puis-je t'appeler ainsi ? Nous avons décidé de rejoindre la... La Tribu. Peux-tu nous retrouver à Thanor, d'ici sept ennéades ? Merci mon ami. Merci... Pourrais-tu prévenir le Thane, de mon retour et de ma condition ? Merci mon ami, merci... Mais avant tout, avant de partir, raconte moi ce que tu sais d'eux... M'attendent-ils toujours ? M'ont-ils renié ? Oublié ?
Beaucoup de choses ont changées dans la Tribu du Miroir...
Bolkim, Père de Haldin, Thane Barbedrue n'est plus... Il est mort écrasé par un arbre pourri, qui hélas tomba sur le nain lors de la 827e Année du Xe Cycle. Haldin garde des bribes de souvenirs flous, emportés par une tempête de vie... De son père ne reste qu'une image flou, d'une grande barbe rousse et drue, d'un sourire, d'une poignée serrant agréablement son épaule, rien d'autre.
Nomok, le frère de Haldin est devenu Langktrommi. Il est devenu père d'un jeune Dawi prénommé Athbor Barbedrue. Il est également devenu Thane de son Clan, et donc représentant de celui-ci auprès de la Tribu. Alaric en personne est venu quelques ennéades précédent l'arrivée de Haldin, pour expliquer la situation au Conseil du Thane et des Thryng de la Tribu. Haldin, porté disparu, n'a point abandonné les siens. Il n'est pas mort non plus. Il tient une auberge auprès d'une naine qui ne tardera pas à devenir officiellement sa compagne, puis d'une jeune humaine qu'ils ont adopté... Ils sont désormais à la tête d'une humble auberge, mais reviennent en fait d'un cauchemar vivant... Haldin a beaucoup oublié, notamment son passé avant son esclavage. Il ne se souvient pas d'eux, ni de son clan, ni de ses géniteurs, il a cependant préservé tout son savoir faire quant aux bêtes et à l’élevage.
- Par les couilles de Mogar ! S'exclame Nomok, une sensation de légèreté dans le ventre. Son frère cadet sera bientôt de retour parmi les siens, le Thane fait aussitôt pousser une cabane en pierre dans l'attente d'un retour surprise...
Ils sont prêts à voir revenir leur frère et cousin, qui après tant de souffrances, retrouve progressivement la mémoire. La présence d'une jeune humaine ne les frêne que très peu. Haldin a le droit de revenir après tant d'années... Il le mérite. Les temps changent... Les mœurs aussi. Après tout...
841e Année, Xe Cycle
Les mois sont longs avant de pouvoir s'habituer à la présence d'une humaine dans le Gran'Clan. Aucune excuse n'est bonne pour les Anciens. C'est inacceptable pour eux. Mais les jeunes sont plus prompt à l'accepter. Ils sont curieux. Ils sont ouverts. Ils sont jeunes...
Pour l'instant la jeune Jena fait ses preuves et ne se fait que très rarement voir. Nomok a tout de suite voulu écarter de mauvaises et vaines préoccupations. Il a envoyé Haldin garder les bêtes qui se trouvent non loin du campement. Assez loin pour devoir y dormir la nuit et surveiller le troupeau, assez proche pour recevoir parfois de la visite, ainsi égayer ses journées. Chaque visite individuelle le mettant à l'aise donc dans une atmosphère propice aux difficiles retrouvailles . Comme il doit être dur de retrouver quelqu'un qu'on ne reconnait pas, blesser autrui en ne sachant que dire...
Mirza est celle qui se fait le plus voir. Elle aide et se rend très utile dans la vie communautaire. Si l'affaire n'a pas encore été prononcée, elle est tout naturellement considérée comme étant la compagne de Haldin.
Jena quant à elle reste beaucoup à l'intérieur alimentant feu et marmites... Mais la fille sait se tenir à sa place et sait être patiente. Mirza sait être là pour elle. Haldin ne la laissera jamais tomber, lui-même l'a assuré un jour ! Alors elle patiente.
VIII. Placide présent
Passent de nombreuses années, s'écoulent de nombreuses heures jusqu'à ce que Jena gagne à sa cause l'intégralité des membres de la Tribu. Nous sommes en 863, en ces jours de dur labeur, début du printemps, la jeune humaine fête ses 45 ans. Elle ne le sait pas vraiment car elle estime son âge, mais elle se trompe de n fou deux ans seulement.
Haldin est passé maître dans son domaine. Désormais Altrommi, de nombreux hivers ont travaillé sa peau, il a 77 ans. Mirza et lui ont scellés leur relation, faisant Pacte de Fidélité dans une célébration des plus humbles, et consomment dès lors leur relation dans l'honneur. Ils ne deviendront jamais parents.
La naine est devenue cueilleuse et a été de ce fait accueillie avec honneur dans le Clan Oeil-Pointu. La vie va bon train, tandis que les années passent rapidement, comme si la joie raccourcissait les jours et les mois, à l'allure d'un aigle sans tourments.
Mais la vie est bien triste lorsque sont mélangés deux races aux espérances de vie à l'écart si important, lorsque s'apprécient deux êtres aux longévités si différentes. La mort viendra toujours séparer, viendra toujours rappeler à l'ordre, celui établi par les Dieux. Nous sommes en 883 Haldin et Mirza qui respectivement âgés de 105 et 115 ans, font le deuil de leur jeune protégée. Jeune elle était, par rapport à eux, jeune elle restera même dans la mort... À peine âgée de 65 ans... Mais il en va ainsi...
Sur son lit macabre, quelques heures avant de passer de vie à trépas, la vieille humaine s'exprime ainsi :
- Mirza, la vie nous a liées, et je peux dire que j'ai été ta voix assez longtemps pour payer ma dette envers toi. Mais sache qu'il n'a jamais été question de cela... Tu as été la mère que je n'ai jamais eu, et pour cela, merci...
Haldin, tu n'as été ni mon père ni mon frère ni mon amant, mais je peux affirmer devant les dieux que tu as été le nain de ma vie, je ne me suis jamais sentie plus en sécurité qu'à tes côtés... Pour cela, merci...
Je vous laisse mes biens et mes bêtes, vous que je considère tant... Je vous aime et vous aimerai au-delà du royaume des vivants... Pour tout ce que nous avons vécus ensemble, merci.
Ces paroles reviennent encore aujourd'hui, hanter les nombreuses années qu'ils leur reste à vivre.
C'est bercé par ses nouveaux souvenirs que Haldin poursuit sa vie retrouvée, gardant et dressant bêtes par centaines. C'est dans un perpétuel mouvement du soleil et des saisons que le nain écrit son présent et son passé. La Tribu du Miroir est devenue grande et prestigieuse. De somptueux ouvrages y sont réalisés, cuir, bois, les finitions sont divines, la qualité incomparable. Une renommée allant au-delà des frontières du Zagazorn.
De sublimes Galioths y sont dressés, montures montagnardes exercées. Haldin est devenu maître animalier de la Tribu puisqu'il dresse également les Béliers de Guerre comme nul autre. Les plus grands guerriers connaissent sa renommée et son savoir-faire, achetant à prix d'or les plus belles et sages montures martiales.
Haldin s'habitue à son nouveau quotidien, le travail étant l'énergie même, actionnant les rouages d'une tribu en plein essor... Notre valeureux éleveur voit parfaire son savoir, tant et si bien qu'il devient source de conseils pour toutes et tous. La plupart des jeunes Garaz sont inspirés par Haldin et son parcours, tant et si bien que tous reviennent très vite de leur Kumenouth pour apprendre les secrets de l'élevage.
IX. Pénombre & Malenuit
Passent et s'écoulent plusieurs décennies sans autre encombre que la vieillesse, lorsqu'une éclipse qui, sensée durer quelques heures tout au plus, s'acharne sur le monde de nombreux jours... Le Voile arrive et s'installe. Lorsque le soleil se voit cacher par la lune, appréciant ses dernières lueurs, les membres du Gran'Clan sont loin de savoir que sous peu, leurs habitations seront envahies et mises à feu... Mais la chaleur est intense, les nains habitants près du Lac se sont réfugiés dans leurs demeures, profitant de la fraîcheur de l'ombre et des pierres...
Lorsque la lave s'immisce dans les galeries de Kirgan, lorsque la grande et majestueuse cité au cœur même de ses entrailles se voit balayée puis noyée par les flots destructeurs ; les Barbedrue et les Caille-lait, les Oeil-pointu et les Hache-Harnais, ressentent un vide sidéral venant agripper à leurs ventres barbouillés. Un phénomène étrange vient de se produire au loin, et la tristesse arrive à grands pas se vautrer sur leurs épaules malhabiles... La terre bouge à l'Est, la chaleur vient envahir leurs contrées depuis le Nord... Ils ne le savent pas encore mais Garmin, leur Roi, est porté disparu, la capitale et le peuple se retrouve sans guide à travers ces épreuves funestes...
Les esprits chauffent, les disputes explosent au sein même de la Tribu, nains et naines hurlent méchancetés et menaces, brûlent d'en découdre et de repousser l'envahisseur...
Les Gobelins nous ont envahis, nous nous sommes retranchés dans le bois, acculés contre des roches millénaires. Nous avons rassemblé le Gran'Clan ainsi que les bêtes. Quatre vingt nains sont regroupés, plus de cinq cent bêtes sont contenues. Il nous faut fuir impérativement et pour cela nous devons réussir à donner de l'avance aux plus jeunes d'entre nous. Le Zagazkroni refuse de laisser les siens derrière lui, c'est donc Mirza accompagnée de trois Garaz qui s'enfuit vers Thanor, laissant les Nains irascibles défendre le peu de terrain restant. C'est la mort qui menace les nôtres, mais il ne sera pas dit que le Gran'Clan aura fuit sans se battre.
Le Narrateur a écrit:
La guerre semant la mort parmi son clan fut la seule cause d'une rage indicible dans sa vie. Une rage le rongeant jusqu'à la moelle, sœur antagoniste de sa sérénité si implacable. Haldin mua de racine à roc, coquille épaisse refoulant toute nanité au service de la protection des siens. Ses savoirs en plantes, sa vivacité d'esprit et de réaction firent de lui le héro des héros parmi les siens. Cataplasmes, tactiques, virulents coups de hache... Haldin était toujours autant aimé par les siens, mais point reconnaissable.
Avec fermeté et amour ils les mena pendant plusieurs jours fuyant leurs terres et demeures, pas une fois il ne leur permit de regarder en arrière, pas une seule fois il leur permit de croire qu'ils étaient en sécurité avant de l'être vraiment dans l'enceinte même de Thanor.
Pendant les quelques jours que dura leur fuite à travers ces sentiers escarpés, perturbé par les étranges phénomènes du Voile, Haldin vécu pleinement l'appel de Mogar. Lui tant respectueux de la nature, car connaisseur de celle-ci, être animé par l'amour, il devint un terrible guerrier, animé par la haine. Un être de guerre, si proche de l'animal, maniant la hache de son père comme jamais elle ne le fût.. Ne craignant plus la mort, Haldin réveilla à deux cent douze ans le guerrier qui en lui sommeillait. Toujours est-il qu'en arrivant à Thanor, notre nain exhalât cette folie guerrière, la rejeta telle une écume nauséabonde tout aussi vite qu'il l'avait adoptée.
De là, submergé par la honte et la peine, il relégua la hache au rang de souvenir et il soigna les blessés, s'occupa des mourants. Creusant par-ci, portant par là, oubliant nourriture et repos.
Son frère est mort, laissant un Clan sans Thane. Les Barbedrue n'ont pas le temps de faire leur deuil, Nomok succombant les premières heures face aux Gobelins. Barundin Hache-Harnais périt sous l’épée d'un Sang Vert, laissant un Clan décimé, seuls quatre survivants... Les Anciens ont tous péris, mais la liste serait trop longue et pénible à énoncer... Le Gran'Clan est décimé, et seuls trente nains réussissent à rejoindre Mirza et son groupe de jeunes, puis enfin le capharnaüm qu'est Thanor... C'est en refoulant la tristesse causée par tant de pertes, que le Dawi au cœur déchiré, porte main forte à la Cité... En effet beaucoup de Nains notables ont fuit la belle Thanor . C'est ainsi qu'un Haut Conseil voit le jour, comptant dans leur rang six nains, parmi les plus vertueux et les plus sages. Haldin, exalté par l'action, certes consternante voire infernale, accepte avec dignité la place d'honneur et de responsabilité qui lui est proposée, il est dès ce jour nommé le Bouc de Thanor.
Si la Cité ne brille pas par son opulence elle reste une Cité fière et survivante aux flots incessants de Gobelins haletants et assoiffés. Kirgan détruite, Almis envahie, plus aucun contact avec l'ancienne enclave marchande, la Cité est désormais seule face à l'ombre et l'adversité, elle doit dès lors se débrouiller.
X. Cycle d'Espoir
Premières Années du XIe Cycle
Les années suivant le Voile s'écoulent aussi vite qu'un fleuve abreuvé par les plus grosse averses du Septentrion.
Comble de la calamité, les jours restent longs et lents face aux souvenirs qui hantent le Petit Peuple.
Haldin restera Thane des Barbedrue une paire d'année, cédant ensuite la place, sans avant l'avoir formé, à son neveu Athbor Barbedrue, à ce moment âgé de cent soixante ans.
Les démarches et les petits pas sont laborieux, Thanor récupère peu à peu, mais les dégâts sont tels, les plaies certes nettoyées restent béantes...
Soltariel et Thaar sont des acteurs de cette reconstruction menée de bonne poigne par le Haut-Conseil ; avec plusieurs accords le commerce reprend, depuis les côtes les denrées affluent permettant alors aux nains de souffler, de manger aussi. Certains épisodes tels que l'enclave de Sardar et les pillages profanes de tombes et de trésors ancestraux ne sont que passé et persistent encore aujourd'hui certains accords avec le Duché et Thaar.
Nous sommes dans la Neuvième année du Xe cycle, alors que Thanor retrouve ses forces et ses couleurs, la Cité-État reprend contact avec Lante, délaissée en fait de toute relation suite à la Malenuit. Ensemble ils envoient guerriers et provisions, chose curieuse : sans se concerter au préalable ; Almis devient la Reconquise dans la guerre du Kharogan. C'est à cet épisode où la victoire est une marche de plus vers la reconquête d'un honneur bafoué, d'une splendeur recherchée, que Haldin perd un tendre et cher ami, Alaric Œil-Tempête, alors Voix de Thanor. La disparition est pesante, le cœur alourdi par Varri, Haldin, désormais plus vieux nain du Conseil refuse en faveur de Morek d'être Voix de Thanor. Son rôle est extrêmement délicat, sa présence et son énergie sont indispensables à la Cité. L'élevage ainsi que les cultures de frongol et de blé sont de son ressort ainsi qu'en sommes toutes les affaires concernant l'agriculture et les denrées.
L'Entité a écrit:
La cité continue à extraire du fer, de l'argent, du cuivre et des pierres précieuses des montagnes environnantes. De l'or est également récolté grâce à la Virnée. Durant la Malenuit, les tremblements de terre avaient fait s'écrouler de nombreux puits de mines, et beaucoup d'autres avaient été inondées. Depuis, d'importants travaux d'excavation ont été effectués, et l'exploitation a pu reprendre à plein rendement.
Pour se nourrir, la ville compte sur l'élevage de caprins, la chasse, la pèche, et la culture de frongol : une sorte de gros champignon souterrain parfaitement comestible. Des céréales sont également cultivées en surface, élément indispensable au brassage de la fameuse bière des nains, mais également désormais pour la production de pain. Les surfaces cultivables se sont vu suffisamment étendues ces dernières années que pour permettre de diversifier la production faite à partir du grain.
Les Nains malgré leurs leurs précautions et les craintes qui vont avec, malgré l'instabilité politique qui règne dans leur peuple, tanguent de plus en plus vers l'unification, mais laissons le temps aux cœurs de se rassurer, laissons le temps au temps.
Le Bouc de Thanor n'a hélas pas encore perdu la main, ni la fraîcheur montagnarde, ni la Passion des bêtes et il dresse les meilleures montures de guerre, élevant et maniant le Bélier tout comme le Galioth, Maître Animalier incontestable, comme nul autre Nain avant lui.
C'est en tant qu'avide spectateur du Zagazorn tel que nous le connaissons aujourd'hui, celui renaissant des ses cendres, qu’apparaît Hardrek Poing-de-Fer, ce noble guerrier que Haldin suivit dans sa jeunesse et qui dirigea l'enclave naine de Lante les années qui suivirent de près la Malenuit. Il s'est en effet proclamé Seigneur du Kirgion, alors qu'à Almis, le Prophète de la Reconquête Dun Eyr, décide que l'entreprise menée dans Kirgan est contre nature faisant alors front contre les cités naines réunifiées.
Thorgrel, Hardrek Poing-de-fer et Morek Tête-de-fer ont convoqués l'Althinkalan, rassemblement de tout les Thanes qui a pour but d'élire un nouveau Grand-Roi. Hardrek. Haldin ne se fera pas voir malgré sa condition d'Ancien et donc membre du Thryng, il restera à Thanor pour veiller sur la Cité. Son avis n'en est pas moins connu et respecté des siens, Morek
FIN du Passé de Haldin, Nous sommes dans la Neuvième Année, du XIe C. Bàrkios
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Suite Dans °les Chroniques de Haldin
Haldin Barbedrue
Nain
Nombre de messages : 200 Âge : 233 Date d'inscription : 23/04/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 228 ans en l'An 18 • XVI Taille : Petite Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Haldin Barbedrue ° Fiche Terminée Dim 22 Jan 2017 - 20:35
Guzandrakka
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 177 ans Taille : 1.49 Niveau Magique : Avatar
Alors, ça c'est de la bien belle fiche ! du Grand'Clan au passage à Külm et à la citations des nombreux joueurs nains qui ont émaillé la trame, sans parler de tout les détails du contexte bien incorporer, bref, ça fait plaisir !
Je n'ai qu'une seule modification à demander, dernier paragraphe, tu cites le nom de Tari qui est devenu très récemment Varri pour les nains. Je vais le modifier moi même pour éviter d'avoir à reposter directement comme ça validé la fiche !
Rebienvenue parmis nous Drydry
Code:
[Métier] : Membre du Haut-Conseil de Thanor, Ancien du Clan Barbedrue, Maître Éleveur
[Sexe] : Masculin
[Classe d'arme] : Corps à Corps
[Alignement] : Neutre Bon
Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur ! Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}. Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.