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| Premier contact (Niklaus) | |
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Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Premier contact (Niklaus) Lun 23 Jan 2017 - 9:56 | |
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1er jour de la 7ème ennéade de Bàrkios, 9ème année du XIe Cycle
Renaud faisait des allers retours entre Erac et Harren, allant de place en place afin de se montrer à tous les châtelains qu'il pouvait rencontrer. Il avait été couronné Duc mais il était jeune, et même si les jeunes chevaliers le regardaient avec bienveillance et étaient prêts à le suivre, la vieille garde le regardait avec suspicion, se demandant s'il avait la carrure de l'emploi. Il était compliqué de convaincre lorsque l'on avait vingt deux ans et toutes les preuves à faire. Renaud prenait du temps pour s'entrainer durement lorsqu'il était à Harren, histoire d'intensifier son passif guerrier et de passer pour l'un des leurs, mais les choix qu'il devait faire étaient politique. Renaud avait demandé au conseil de faire un état complet du Duché, que ce soit militairement, économiquement ou tout ce qu'il était possible et imaginable de savoir. Il avait également mit en branle les espions dans toutes les directions. Sur le plan militaire, Erac avait peu souffert au final, le Duché n'ayant pas participé à la guerre ou avait eu lieu les champs pourpres. En effet, Erac était empêtré dans une guerre civile entre Léandre et son fils Tibérias. Heureusement pour le Duché, celle-ci s'était rapidement terminée suite à la capture de Léandre par le manchot de Velteroc. Les journées de Renaud étaient harassantes car il avait bien insisté pour que tout passe entre ses mains, il ne voulait pas rater une information importante qui aurait été jugé moindre ou faisable sans son accord. Sa mère était toujours à Harren, pleurant le décès d'Harold, mais ses deux sœurs le suivaient un peu partout, avec l'accord de leurs maris, étonnées de leur frère, jadis si indiscipliné dans sa jeunesse. Renaud avait rapidement quitté les jupes de sa mère, suivant son père dès que cela était possible, malgré le désintérêt de celui-ci. Un jour que Renaud et ses soeurs étaient seuls, Alcippe, la plus jeune des jumelles, si l'on peut dire cela, l'interpella
"Renaud, tu vas te tuer à la tâche, tu devrais te reposer un peu"
La réponse de Renaud cingla, le ton étant péremptoire même si ce n'était pas forcément voulu
"Je n'ai pas le loisir d'être oisif, chère soeur, les responsabilités sont nombreuses, à peser sur mes épaules, et je me dois de les mener à bien"
"Tibérias et Harold sont morts, tu es le dernier homme pour perpétuer la lignée, prends soin de toi. As tu pensé à te remarier"
Voila un point qu'il n'était pas bon d'aborder, surtout que Renaud avait déjà été marié et que son épouse était décédée à peine quelques ennéades après le mariage. C'était la réaction de son père à la mort de celle-ci qui avait poussé Renaud à partir loin de sa fratrie. Roxane jeta un regard appuyé à sa soeur afin de lui faire comprendre qu'elle s'aventurait en chemin glissant. Les jumelles avaient beaucoup parlé ensemble depuis le retour du benjamin et elles étaient d'accord sur une chose, c'était que Renaud n'était plus le même que l'enfant qu'elles connaissaient et qu'elles n'arrivaient pas à le cerner. Tout en se mettant proche de sa mère et ses soeurs, il y avait une certaine distance entre eux qui s'était créée. Renaud ne répondit pas, faisant un signe d'agacement de la main alors qu'il se replongeait dans le parchemin qu'il était en train de lire. Elles restèrent la, se jetant des regards complices et interrogateurs, n'osant plus le perturber.
Renaud avait rapidement écrit au Duc de Garnaad et il savait qu'il viendrait en avance à Erac afin de préparer la diète. Il désirait rencontrer l'instigateur de la ligue, il avait de nombreuses questions à lui poser et il devait le sonder afin de voir son ressentit sur tout ce qu'il s'était passé. Il était indéniable qu'Erac était bien affaiblit, politiquement parlant, avec ses trois territoires de jurés qui avaient trahit. Ne voulant rien avoir à faire avec Velteroc outre ce qui était obligatoire, il devait se rapprocher du Garnaad afin d'essayer de faire contrepoids au géant qu'était devenu l'ogre du médian. Il avait profité de l'annonce des obsèques d'Harold pour inviter Niklaus à le rencontrer. Il espérait ardemment que celui-ci viendrait et qu'ils pourraient discuter ensemble, en tête à tête, avant la diète qui s'annonçait.
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| | | Niklaus d'Altenberg
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Mer 25 Jan 2017 - 23:37 | |
| Niklaus était arrivé discrètement en Erac. Il était de toute manière bien rare que ce dernier ne soit du genre à faire sortir les cors et trompettes à chaque pas qu’il faisait. Les Altenbergs avaient été des assesseurs royaux discrets et efficaces depuis des siècles. La démesure et les ors n’était pas pour eux. Il avait été élevé ainsi, et avait repris en héritage toute la discrétion de sa famille.
La ville d’Erac était dans un deuil modéré. Certains drapeaux avaient été liés de noir, mais au global, l’atmosphère était normale. C’était déjà cela de pris. Niklaus était remonté par un rue principale directement vers la résidence des ducs. Il n’avait de toute manière pas d’autre affaire à traiter en ville. Et il aurait été mal venu de faire patienter les nouveaux maitres de la ville.
Ils arrivèrent bien vite à destination. Il fallait dire qu’à cette heure de la journée, les choses étaient encore tassées. Il mit pied à terre, et leva les bras pour faire descendre son fils, qu’il avait gardé à cheval sur l’encolure de la monture le temps de descendre. Il rendit l’enfant au chef de ses gardes. Une patrouille approchait naturellement pour accoster le groupe et connaitre son origine.
Avec la voix posée qui le caractérisait tant, Niklaus expliqua aux gardes sa conditions et son identité. Il expliqua aussi que le duc l’avait convié à le rencontrait. D’un pas calme, décidé, la mine quelque peu grise, il suivit se guides de fortune. Il réfléchissait à ce que l’on lui avait dit. Aux rumeurs… Peut-être ces dernières étaient-elles vraies. Peut-être la mort de l’ancien duc était-elle suspecte. Mais Niklaus n’était pas là pour mener une enquête ou pour faire des paris. Quel que soit les causes de la situation, cette dernière était-elle la réalité du moment, et il ferait avec.
Il n’avait jamais porté Harold dans son cœur. Il faisait partie de la multitude d’individu qui avait tenté de lui faire cracher par la force un soutien envers son accession au trône. Niklaus avait avec lui aussi défendu ses convictions, et avait travaillé dans l’ombre à faire dérailler son projet. Peut-être Harold était-il le seul pour lequel Niklaus avait agi aussi brutalement. Il fallait dire que ce dernier avait joué un tour particulièrement retord à Niklaus, dont ce dernier n’avait jamais vraiment avalé la teneur.
Harold et lui ne s’était jamais sentis alliés. Tout au plus faisaient-ils causes communes. Mais Niklaus restait aux yeux d’Harold comme celui qui avait fait dérailler son rêve de couronne. Et Harold était resté aux yeux de Niklaus l’homme qui avait manœuvré de manière à faire en sorte que les amis de Niklaus dans les terres royales le trahissent.
Niklaus n’avait pourtant pas puni par injustice celui qui l’avait mis au pied du mur. Il avait combattu les intérêts de l’Erac au sein de la Ligue et avait évité que ce dernier ne se fasse fondre dans le Médian. Il avait fait de sa relation avec l’Erac et le Médian le cas d’espèce du respect que Niklaus conservait avec les autres domaines.
Il ne connaissait pas Renaud d’Erac. Ce dernier était trop jeune pour que Niklaus le connaisse, il n’avait pas dû descendre souvent sur Diantra, seul endroit où Niklaus avait eu l’occasion d’officier en tant que baron du roi en dehors de l’Apreplaine. Il fallait dire qu’avant que les terres royales se fassent envahir et occupées, il n’était jamais réellement sorti de son domaine en dehors de ses voyages au sud.
Niklaus accueillait avec neutralité le changement en Erac. Il s’agissait réellement de trouver un partenaire moins ambivalent qu’Harold, et cela était une excellente nouvelle. Car malgré la comédie politique et les mots polis, malgré les intérêts mutuels, il n’en restait pas moins qu’Harold et lui ne se faisaient plus confiance. Harold devait savoir que Niklaus ne chercherait pas à le nuire comme duc et que ce dernier avait la paix et le bien des domaines dans son cœur. Pour autant le passif était trop lourd pour une relation que l’on pouvait qualifier de franche et d’amicale.
Les choses changeaient à présent, peut-être en mieux, peut-être en pire. Il verrait déjà.
On devait avoir averti Renaud de l’arrivée de Niklaus. On introduisit Niklaus vers la salle où Renaud se trouvait. Il s’avança vers le jeune homme avec calme, comme à l’accoutumée.
Niklaus était un homme grand, mais pas aux proportions démesurées. Il était de ces forces tranquilles dont on voyait bien qu’il n’était pas du genre à s’énerver pour un rien. Une personne mesurée… Il ne souriait pas, ce qui était rare, car il arborait le plus souvent un sourire bienveillant. Mais en ces heures de deuil, il fallait montrer une certaine contenance et une certaine gravité. Il était bien rasé et était habillés de vêtements simples mais bien coupés. A son bras droit un bandeau de velours noir avait été noué pour marquer son respect et son deuil, une vieille tradition du centre de la Péninsule, marque de respect pour les familles endeuillées.
Ses yeux d’un gris tirant sur le sombre lançaient des regards droits et francs. Ses gestes étaient calculés et posés, empreint d’une éducation rigoureuse. C’était un homme semblant simple et intelligent ne cherchant pas à impressionner son prochain par une débauche de moyens. Ses ennemis disaient que son humilité était une tactique politique, ses amis disaient qu’il était un noble d’une race ancienne et presque éteinte. De ceux que les privilèges et la naissance n’avait pas fait oublier les racines chevaleresques. De ceux qui avaient dû démontrer génération après génération à la Couronne qu’ils étaient toujours capables de prendre soin de ses sujets et de ses terres.
Il s’inclina avec politesse. Comme l’exigeait l’étiquette, il laissa son hôte parler le premier, là encore par respect. Niklaus ne jugeait pas les gens du premier abord. Il se donnait toujours du temps pour étudier l'esprit de ces derniers avant de juger. Son regard ne trahissait aucune émotion envers le jeune homme. Mais Niklaus fut heureux de constater qu'il s'agissait d'un jeune homme, comme lui. Même bien plus jeune que lui.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Jeu 26 Jan 2017 - 14:15 | |
| Voila, nous y étions, la première rencontre officielle entre Renaud et une personnalité extérieure au Duché depuis sa prise de pouvoir. Il était maintenant dans le grand bain et il allait devoir démontrer qu'il n'était pas la par hasard. La pièce dans laquelle Niklaus fut introduit était vaste et il y avait plusieurs vassaux de Renaud, des jeunes qui fondaient leurs espoirs en leur jeune Duc et les plus anciens, les renards qui attendaient de voir ce que leur nouveau Duc valait et s'il serait à la hauteur. Niklaus et Renaud ne seraient pas seul et ce serait donc un entretien des plus formel. Renaud attendrait le soir afin de trouver un prétexte pour avoir une entrevue plus privée. Etant le centre d’intérêt et au centre des nobles qui lui parlaient, il ne fut pas difficile de comprendre qui était le nouveau Duc même pour quelqu'un qui ne l'avait jamais vu. Toutes les têtes se tournèrent et les conversations cessèrent à l'entrée du Duc du Gaarnad. Renaud était entièrement vêtu de noir afin de marquer encore le deuil de son frère, même si intérieurement, il s'en moquait, voir était heureux. Il ne souriait pas mais la tristesse n'était pas non plus marquée, faisant passer cela sur sa force pour le Duché. Il s'avança à la rencontre de Niklaus et lui tendit ses bras, prenant ceux du Duc dans ses bras, comme un vieil ami
"Votre altesse, soyez la bienvenue sur mes terres. Vous aurez compris que je suis Renaud d'Erac, le nouveau Duc."
Renaud marqua une pause afin de laisser Niklaus intégrer l'information, puisque les deux hommes ne s'étaient jamais vu auparavant. Le Duc du Gaarnad pouvait voir son homologue le regarder intensément. En effet, Renaud jaugeait l'homme qui lui faisait face
*Ainsi, c'est lui qui à mené la médiation pour aboutir à la ligue*
Renaud se posait beaucoup de questions sur cet homme. Les projets qu'il ambitionnait avaient beaucoup plus de chances d'aboutir s'il se trouvait un allié que si Erac continuait d'être isolé. Et comme l'allié ne pouvait venir de Velteroc et sa suite, Niklaus était celui qui pouvait l'aider. Le Duc d'Erac regardait avec attention l'homme qui lui faisait face, se demandant si celui-ci allait répondre à ses attentes ou s'il avait oublié son intégrité et que le pouvoir l'avait dévoré. La bienséance aurait voulu que Renaud lui demande s'il était fatigué et s'il voulait se reposer mais il voulait entrer immédiatement dans le vif du sujet. Il désirait entamer les premières conversations d'importances, même si celle du Duché l'étaient, les moments à venir définiraient la suite. Après ce silence
"Je vous en prie, prenez place"
La salle était pourvue de nombreux sièges, il amena Niklaus vers l'un d'eux et s'assit en face. Les autres nobles en firent de même ensuite
"C'est un honneur de vous recevoir en ces murs, surtout si tôt, vous allez pouvoir m'aider, j'en suis certain"
Il regarda vers la porte et un serviteur l'ouvrit, laissant entrer une suite de personne porteurs de tout un tas de rafraichissements et de boissons qui furent distribuées aux personnes présentes. Lorsque tous furent servit, ils ressortirent et la porte se referma derrière eux. Durant ce temps, Renaud continuait de regardait son interlocuteur, yeux dans les yeux. Sa jeunesse n'avait sans doute pas échappé à Niklaus, comprendrait il que le Duc devait faire ses preuves, ou se poserait il tout un tas de questions sur la réception qui lui était faite en cet instant. Pour sur que cela devait être déroutant vu ce que Renaud avait apprit des rapports entre Harold et Niklaus
"Tout d'abord, j'espère que vous avez fais bon voyage pour arriver jusqu'ici. Tout a bien entendu été prévu pour vous accueillir comme il se doit, tout comme ceux qui vous accompagnent. L'on s'occupe d'eux au moment ou nous parlons"
Renaud se montrait très affable envers le Duc des anciennes terres royales, du moins ce qu'il en restait
"Avant de commencer, y a t il quelque chose que vous aimeriez ?"
Renaud se montrait des plus aimables, mais il ne fallait pas voir la une faiblesse, ce serait une erreur. Tout était calculé, il désirait mettre le Duc du Gaarnad dans de bonnes conditions afin qu'il n'ait pas de mauvais préjugés.
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| | | Niklaus d'Altenberg
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Lun 30 Jan 2017 - 23:53 | |
| Se relevant de sa révérence, Niklaus vit le duc approcher et lui prendre les deux bras. C’était naturellement là un geste autant pour l’assemblée que pour Niklaus, mais Niklaus en fut non moins touché. Il était très honoré que le jeune homme l’accueille comme un ami et un égal. Cela n’allait pas de soi, surtout pour une première rencontre. Niklaus lui fit un sourire poli et agréable, qui aurait pu passer pour de la simple diplomatie, mais qui était sincère. Niklaus hocha la tête lentement deux petites fois, avec un certaine contenance, faisant comprendre qu’il avait compris. Après que Renaud lui ait souhaité la bienvenue, il répondit immédiatement :
« Votre Altesse, je vous remercie de m’accueillir. »
On l’invita à s’asseoir. Il remercia.
« Merci Votre Altesse. »
Il suivit donc l’homme et prit place à l’endroit qu’on lui indiquait. Niklaus n’avait pas d’idée préconçue sur le jeune homme. Ce qui était certain était qu’il savait tenir son rang et que sa prestation pour le moment était sans faute. Certainement se servait-il de ce moment pour affirmer également auprès de ses vassaux qu’il était mature pour le poste. Niklaus n’avait à ce sujet aucun a priori. Il n’était pas de ceux pensant que la jeunesse n’était pas capable, même de tels postes. L’expérience manquait-elle peut-être, mais la jeunesse apportait d’autre consolation. Lui-même avait été mandaté par le roi en Apreplaine à un âge proche de celui de Renaud. Et pas si lointain… Ce qui pouvait paraitre étrange vu tous les chamboulements qu’il y avait pu y avoir depuis. Les dernières années n’avaient pas été faciles pour le pays.
Qu’ils soient en public était naturel et nécessaire. Surtout pour une première entrevue à ce niveau. Et Niklaus était un homme compatissant pour Renaud. Il comprenait bien sa situation. Et Niklaus n’était pas venu ici pour lui poser de problème ou pour le mettre à mal devant ses vassaux. Il jouerait donc le jeu sans sourciller. Il ne souhaitait pas de mal au duc, et il voulait bien le faire comprendre, car sans aucun doute le jeune homme cherchait à voir comment Niklaus réagirait. Il n’était pas de ceux à jouer plusieurs partitions, tout du moins pas de cet ordre.
De plus, et même si il restait sur ses gardes, Niklaus avait un certain attachement à la situation du jeune homme. Il se souvenait de ses propres déboires du début. Et Niklaus savait jouer en équipe. Arrivé à un certain niveau de pouvoir, il fallait apprendre à prendre des décisions rapidement et surtout, à ne pas jouer un jeu qu'on aurait pas apprécié à son endroit. Niklaus était convaincu que si l'on appliquait ces règles simples, d'apprendre à laisser tirer les autres les premiers, on prenait parfois des portes dans la figure, mais on se trouvait ainsi bien plus d'amis que d'ennemis, et que sur le long terme le bilan était extrêmement positif. Une fois la porte prise, il fallait enlever les gants. Mais toujours attendre que l'autre fasse le mauvais pas en premier. Ainsi pas de remords à avoir. On avait pour soi la morale. C'était un jeu dangereux, mais un jeu payant, et surtout optimiste en l'homme et à somme positive.
Les autres apprenaient à vous respecter pour cette probité mais connaissaient les risques en cas de traîtrise. A ce titre les choses avaient été brisées avec Harold. Et une fois la confiance perdue, Niklaus et lui n'avaient plus basés leurs interactions que sur des prises d'intérêt. L'arrivée de Renaud changeait tout. La confiance pouvait revenir. Mais pour cela, Niklaus ne devait commettre aucune des fautes qu'Harold avait commise à son égard. Niklaus comprenait bien que la balle était dans son camp.
L’homme lui fit savoir que c’était un honneur de le recevoir si tôt. Niklaus inclina la tête, tout en croisant les mains en signe d’humilité silencieuse. Puis il ajouta :
« Je vous remercie Votre Altesse. L’honneur est mien.»
La réunion était affable, ce qui était une excellente nouvelle pour Niklaus. Il ne savait exactement quoi attendre du Duc, et Niklaus appréciait la politesse de ce dernier. C’était devenu chose rare. Sans aucun doute le jeune homme souhaitait-il que Niklaus se sente bien reçu, c’était tout à fait réussi. A ce titre Niklaus souhaitait que le jeune homme comprenne qu’il avait compris le message.
« J’ai des goûts hétéroclites Votre Altesse, et je déteste bien peu de chose. Je prendrai ce que vous prendrez… »
Il laissa donc l’homme choisir. Un autre, plus prudent, aurait sûrement refusé la boisson, ayant peur du poison ou d'un autre subterfuge. Mais Niklaus souhaitait montrer qu'il faisait confiance.
« Votre Altesse… Permettez-moi également pour commencer de vous présenter ainsi qu’à votre famille, vos vassaux et votre domaine, en mon nom, au nom du Garnaad et au nom de tous les membres de la Ligue, nos condoléances. »
Il laissa un rapide silence. C’était maintenant dit, et le jeune homme n’avait visiblement pas envie de s’appesantir sur la chose. Cela allait à Niklaus. Il était inutile de pousser l’hypocrisie trop loin, cela pouvait en devenir malpoli. Il était sincère en présentant ses condoléances, mais il ne se tordait pas de douleur à l’idée de la disparition de Harold. Surtout que le remplaçant semblait bien plus poli, ce qui était déjà en soi un progrès immense. On verrait pour le reste au fil de l’eau.
« - Je serai heureux de pouvoir vous aider Votre Altesse… De quoi souhaitiez-vous parler ? »
Niklaus avait bien une liste de sujet à aborder avec le nouveau maitre des lieux. Mais il ne souhaitait pas brusquer les choses, et surtout, il préférait toujours laisser aux autres l’opportunités d’exposer leurs problèmes en premier. Cela permettait de faire un pré-tri des solutions qu’il pouvait proposer.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Mar 31 Jan 2017 - 13:38 | |
| Renaud était jovial et des plus accueillants envers cet homme sur lequel il comptait. Il se posait toutefois nombres de questions comme de savoir s'il était acquis à la cause de Velteroc ou s'il avait toujours l'âme des terres royales en son sein, revanchard comme l'était Renaud. Il n'était pas temps, dans l'immédiat, de le questionner la dessus mais cela ne saurait tarder. Pour l'instant, le Duc d'Erac allait démontrer qu'il n'était pas comme son frère et que le Duché pouvait se révéler un allié et non un adversaire, du moins si leurs buts étaient similaires, ce qu'il restait à prouver
"Le Duché, ma famille et moi même, recevons vos condoléances, je vous remercie pour votre soutien qui me touche et que je transmettrais"
Que d'hypocrisies et de bienséances creusent, mais il fallait en passer malheureusement par la, surtout lorsqu'on ne connaissait pas l'interlocuteur. C'était pompeux, mais nécessaire, pour débuter sur une base plus seine. Fort heureusement, il sembla que Niklaus en avait assez de ces platitudes et qu'il souhaitait passer au vif du sujet. Bien droit, fier de son titre et voulant faire ses preuves devant ses vassaux, Renaud commença par prendre un rafraichissement, buvant doucement et mettant à l'épreuve la patience des gens présents, mais n'était il pas Duc ?
"Pour commencer, je tenais à vous dire que feu mon frère et moi même ne sommes pas pareil. Aussi, je suis au courant de l'entente délétère qu'il existait entre Erac et le reste de la ligue de son vivant. J'espère que par cette première rencontre, nous pourrons prendre un nouveau départ et ouvrir une association plus fructueuse entre nos terres"
Renaud n'oubliait pas que l'homme face à lui représentait ce qu'il restait des terres royales et pas seulement sa Baronnie. En revendiquant le trône, Harold avait fait beaucoup de tord à sa réputation mais aussi à celle du Duché. Renaud entendait bien faire oublier les fautes de son frère
"Je tenais aussi à vous certifier que j'ai aucune envie de prétendre à la couronne. Je n'en ai, ni l'envie, ni la légitimité de toute façon"
Une pointe d'ironie avec le petit sourire adéquat. Cela pourrait passer pour déplacer puisque son frère était décédé, mais Renaud aimait vivre dangereusement. L'on notera aussi qu'il parlait de légitimité, Renaud ne poussa pas le vice jusqu'à dire que pour lui, Bohémond était le Roy légitime de la péninsule. Ce n'était pas le moment, encore moins sans savoir ce qu'en pensait ouvertement son interlocuteur
"J'ai consulté la charte de la ligue puisque Erac en fait partit et j'en ai discuté avec mon conseil, il s'agit la d'un excellent travail que vous avez fournis puisque vous êtes l'instigateur de ce texte, je vous félicite"
Brosser les gens dans le sens du poil pouvait aider. Pourtant ce texte, même si Renaud le détestait puisqu'il n'adhérait pas à cette forme de gouvernement et qu'il lui avait prit les terres de juré d'Erac, était un très bon texte, il fallait bien le reconnaitre
"Permettez moi de vous demander un éclaircissement. Comment se fait il qu'entre le premier texte que vous avez négocié avec feu mon frère et le texte final, il y ait une telle disparité ?"
Par exemple, Harold était reconnu comme Roy dans l'ébauche, puis ensuite, plus rien. Renaud n'était pas forcément dupe non plus, mais l'entendre de la bouche de Niklaus l'intéressait. Il désirait avoir son analyse et son point de vue par la même occasion
"Si vous pouviez également me dresser les grandes lignes de cette ligue, je vous en serais reconnaissant, histoire de voir si j'ai bien cerné les tenants et les aboutissants"
Renaud l'avait lu et décortiqué et il en avait parlé avec ses vassaux. Il appréciait quand même d'avoir l'explication du principal concerné, voir s'il n'était pas passé à coté de quelque chose d'important, ou si une notion n'avait pas la même signification selon qui la lisait.
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| | | Niklaus d'Altenberg
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Lun 20 Fév 2017 - 23:59 | |
| - HRP:
Excuse moi de ma lenteur, ca a été 2 semaines difficile HRP. Je te fais une longue réponse qui répond à tout par le menu. J'espère que cela me fera te pardonner. Fais moi signe si je suis allé trop loin dans mes explications ou si des choses te vont pas.
Niklaus écouta avec politesse et attention ce que le jeune homme avait à lui dire. Il commençait par dire que lui et son frère n’étaient pas semblable. Jusque-là Niklaus n’avait aucun mal à le croire. Harold et lui avait partagé une seule fois une boisson, et Niklaus s’était vu -encore une fois- proposé un titre royal en échange de son soutien. Ce qu’il n’avait pas accordé, restant fidèle à la neutralité qu’il avait promise aux nobles des terres royales qui avaient fait de lui leur représentant et leur seul rempart diplomatique face à ce qui devait être une annexion sans concession. Il était clair que le jeune duc avait compris fort clairement la cicatrice indélébile qui avait bien eu du mal à se refermer entre Harold et NIklaus. Il rassura d’ailleurs immédiatement Niklaus concernant ses prétentions au trône. Même si le baron d’Apreplaine n’en laissa rien paraitre, il était rassuré. Très rassuré. L’incartade au bon sens d’Harold avait disparu avec lui et avec le traité de Waldhouse. C’était heureux.
Il nota un regard un peu amusé de la part du jeune duc. Niklaus était habitué à conserver une expression parfaitement neutre. Il ne laissa rien paraitre, mais au fond de lui il aurait eu envie de rendre son petit sourire au jeune homme, histoire de lui dire qu’il avait compris le message. Ici et maintenant, vu qu’ils étaient en public, cela aurait été mal vu. Il se contenta donc d’écarter quelques peu les mains l’une de l’autre dans un signe très neutre qui ne signifiait pas réellement l’approbation, mais qui tout du moins signifiait que Niklaus avait compris les paroles du duc.
Vint ensuite une félicitation concernant le texte de la Ligue. Niklaus ne sut s’il s’agissait d’un réel compliment ou d’une flatterie. Il se contenta d’abaisser légèrement la tête, en signe de remerciement et d’humilité.
« - Je ne pense pouvoir m’attribuer tout le texte, il s’agit d’une longue négociation entre les parties. Mais je vous remercie de votre reconnaissance pour les efforts et l’énergie qui fut déployée par les délégués pour arriver à ce traité de paix. Comme tout compromis, il laisse des insatisfactions. Même à ses instigateurs… Moi le premier. M ais ce texte a des qualités. »
Le jeune Renaud demanda ensuite des explications concernant le traité de Waldhouse. C’était à vrai dire assez logique. Niklaus fut assez étonné de constater qu’une copie de ce traité là existait encore. Mais après tout ce n’était pas si étonnant. Harold devait en avoir envoyé des copies vers ses auxiliaires ici, en Erac.
« - Votre question est complexe. Je ne pourrai y répondre par une réponse courte. Excusez donc la longueur de ma réponse. Je vous répondrai avec honnêteté, même si certains passages ne font pas honneur à leurs protagonistes, moi compris.
Lorsque vous parlez du premier texte négocié, je suppose que vous voulez parler du traité avorté de Waldhouse. Pour vous replacer en quelques mots la situation, au moment du Conseil de Diantra demandé par M. de Velteroc, les terres royales étaient envahies et occupées par le Médian et le Langehack. M. de Velteroc a souhaité se faire élire roi. Comme vous vous en souvenez certainement à cette époque aucune autre prétention au trône n’existait réellement, le dauphin étant porté disparu dans un naufrage.
Au sein des terres royales, plusieurs avis existaient sur la question. Le fait des armes donnait certains droits à M. de Velteroc. L’incendie criminel de Diantra avait également échaudé les cœurs de nombreuses personnes -moi le premier- envers ceux se voulant être les héritiers de la régence au sud. La guerre couvait encore. Pour autant nous étions également nombreux à être amer à l’idée des champs pourpres. Certains contre le Médian, d’autre contre la régence qui nous avait abandonné. D’autres encore comme moi, contre les deux. A cela s’est ajouté que certains d’entre nous dans les terres royales, avec la pire des férocités et la pire des lâchetés, ont usé d’autres pour parvenir à leurs fins.
Votre frère a été mis en avant par certains nobles des terres royales pour revendiquer la Couronne. L’on a essayé dans le même temps de m’utiliser pour d’autres desseins. Je n’ai jamais souscrit aux manœuvres. Malheureusement M. du Lyrion a dû trouver l’idée de la Couronne trop belle et s’est laissé prendre au jeu de certains. Une haute prétresse maintenant déchue à également failli à son devoir et s’est encanaillé de cette entreprise, ce qui à l’époque n’était su de personne. M. de Velteroc et M. de Langehack sont tombés ‘malades’. Mais j’ai toujours pensé à un empoisonnement. Je n’ai jamais su, malgré mes prises de renseignements habituellement assez efficaces, qui était derrière tout cela. Il faut aussi dire que je disposais à l’époque de moyens d’action très limités. M. du Lyrion en a profité pour cimenter une partie des mécontentements derrière sa candidature au trône, soutenu en cela par la prêtresse félonne. La situation était en train de tourner au pire et les troupes du Médian et du Langehack se préparaient déjà à annexer les terres royales et fondre sur Erac.
J’ai organisé en toute urgence un Congrès en Apreplaine pour tenter d’éviter une nouvelle guerre. La prêtresse ayant affirmé que la Déesse avait choisi M. du Lyrion, le traité de Waldhouse a été écrit dans ces conditions. Il était normal que M. du Lyrion, que nous pensions disposer des faveurs de Néera, dispose de la Couronne. Pour autant si le texte a été négocié, il n’a jamais été ratifié. Un congrès devait être organisé à Diantra pour signer le traité et couronner Harold. Le congrès avait été repoussé suite à la maladie de M. du Lyrion qui était tombé malade alors qu’il attendait le début du Congrès chez son principal soutien, M. de Vallancourt, baron des terres royales comme moi.
Prenant mes responsabilités à bras le corps et utilisant le peu de temps à ma disposition, je me suis mis pour objectif de réussir à unifier la noblesse des anciennes terres royales. Il s’agissait là de constituer un ensemble cohérent pour arrêter d’être le jeu des envahisseurs. C’est en effectuant ce rassemblement que j’ai pu commencer à disposer de plus d’outils politiques. Dont de récupérer de nombreux renseignements et également cimenter derrière moi l’immense majorité de la noblesse des terres royales, représentant les rouages bien huilés d’une ancienne administration terrienne royale.
C’est à cette occasion que nous avons découvert certains documents démontrant que la prétresse avait été corrompue par une poignée de nobles pour faire échouer M. de Velteroc. La situation devint alors intenable. Convaincu par nos preuves, et ayant consulté notre patronne, la Gardienne de Nééra s’est occupé de réprimer la prétresse félonne. Elle alors annoncé en public que cette dernière avait trompé nous évitant ainsi de devoir rendre public les documents qui auraient certainement été un casus belli envers Erac. Malgré cela, les tensions reprirent de plus belle et la guerre devenait à nouveau presque impossible à éviter.
Je me suis empressé de rouvrir des négociations qui ont mené, au traité de paix de Diantra que vous connaissez. Nous avons sauvé le titre de votre frère et l’intégrité de l’Erac. Nous n’avons pas réussi à obtenir l’adhésion du Langehack qui en a profité pour annexer une partie -certes infime- des terres royales néanmoins sans contrepartie aucune. Voilà, vous connaissez toute l’histoire vu de mon éclairage. Notez que je vous ai répondu avec franchise et sans détour, sans tenter de voiler les parties les plus difficiles de cette histoire. J’ai agi ainsi car je souhaite être franc avec Votre Altesse et avec l’Erac en général. Je n’aime pas les non-dits sous couvert de pudeur diplomatique. »
Il s’arrêta là. Niklaus n’était pas allé par quatre chemins. Il avait présenté la vérité nue sur les actions de l’ombre et de la lumière qui avait troublé les espoirs d’une paix durable. Si Renaud avait pu voir Niklaus durant cette période, il aurait trouvé l’homme qui se présentait devant lui comme méconnaissable. Niklaus avait perdu tous ses atours de jeune homme dynamique et somme toute d’une sobriété assez élégante. Ses traits s’étaient retrouvé creusés, ses yeux avaient laissé place à deux billes blanches enfuis dans une montagne de cernes. Des nuits à palabrer, des jours à chevaucher, des dizaines d’heure à écrire. Il avait usé toute la santé de sa jeunesse d’alors. En quelques énnéades seulement. Comme un signe de son indicible détermination à améliorer les choses pour les terres qu’il avait juré à un roi maintenant disparu de protéger. Comme un signe de sa volonté inflexible de travailler sans compter pour le but qu’il s’était donné et pour l’union qu’il avait cherché au sein de l’ancienne noblesse royale. Niklaus y était parvenu au prix de grands sacrifices. Entre temps la quête de son fils avait arrangé les choses, et si son corps et son esprit y avait été mis à rude épreuve, cela avait été presque une cure de jouvence par rapport à ces temps-là. Le Niklaus d’il y a quelques mois n’aurait pas été reconnaissable par Renaud.
Harold n’avait été que l’un des acteurs de ces temps troublés que Niklaus était parvenu avec d’autre à reléguer au passé. Mais cela n’était pas allé de soi, et par conséquent il avait préféré donner sa version des faits sans pudeur à Renaud, de manière à ce que ce dernier comprenne bien en quoi les folies de son frère et de quelques autres avaient coûté. Niklaus sentait bien que le jeune homme ne souhaitait pas répéter les erreurs de son frère. Et il était heureux de la situation. Il aurait pu choisir d’épargner la mémoire d’Harold du Lyrion et de faire preuve de mesure. Il ne souhaitait pas déshonorer Renaud. Mais il ne voulait pas non plus être hypocrite pour un sujet si important.
« - Tout cela est à présent du passé. Je tiens à le souligner. Je ne dis pas tout cela pour vous affliger ou pour déshonorer la mémoire de Messire Harold. Lui et moi avions trouvé un terrain d’entente lors de la paix de Diantra et avons accepté de laisser dernière nous ces atermoiements difficiles à cette date et en ce lieu. Je ne cherche pas à remuer tout ce passé.
A ce titre je ne tire de ces épisodes aucune haine, aucune susceptibilité et aucune hargne. Je vous prie de me croire quand je vous dis que je suis sincèrement convaincu que l’Erac dispose en moi d’un ami sûr et que votre famille et Votre Altesse dispose d’un partenaire honnête. Je pense être un homme éminemment pragmatique et à ce titre je ne laisse pas de place au froissement de mes sentiments personnels dans les affaires de la ligue en général et du Garnaad en particulier. »
Il prit le temps de se désaltérer quelques secondes avant de continuer sur la seconde question du duc.
« - Concernant la ligue et ses grandes lignes. Je vais essayer d’être plus bref. La Ligue est basée sur un constat : nous ne disposons plus à l’heure actuelle d’une royauté claire. Nous sommes au cœur d’une guerre de succession qui dure depuis déjà trop longtemps et qui a décimé, au premier rang, les terres royales et Diantra. Nous ne disposons pas d’un consensus sur la personne à qui le pouvoir régalien va. A ce titre la Ligue s’est organisé en l’absence de ce pouvoir royal disparu. Elle ne présage pas que ce dernier ne puisse pas revenir, y compris par sa propre intercession.
Dans l’attente d’un résultat en tout cas, elle permet de maintenir un pouvoir de régence partagé et non donné à une personne ou à un territoire précis. Le Conseil de la Ligue dispose à ce titre des pouvoirs au jour le jour de l’autorité que j’appellerai ‘exécutive’ régalienne. Elle garantit naturellement le maintien de la féodalité dans ses territoires. A ce titre les choses sont inchangés à l’échelon local et le Conseil reprend uniquement les prérogatives autrefois royales.
L’autre aspect de l’autorité royale : l’entente des doléances venant des vassaux jusqu’aux plus faibles, est repris par la Diète, qui est une assemblée de l’ensemble des nobles disposant de l’immédiateté de la Ligue. Elle reprend également le rôle de censure que pouvait jouer la noblesse envers les édits royaux. A ce titre la Diète dispose d’un droit de vote envers les actes de la Ligue, qui ne sont ni plus ni moins les édits les plus important du conseil.
Comme les membres du conseil disposent du droit de véto, et disposent également -tout du moins pour vous Messire et le couple ducal du Médian- de l’hommage de ses vassaux, un vote de votre part au conseil est équivalent à un vote en Diète de vos vassaux s’ils respectent leur hommage. Ce que je ne doute pas que chacun fera puisqu’il en va de l’honneur de chaque noble de respecter ce devoir élémentaire. La liste des nobles disposant de l’immédiateté de Ligue a été établie de manière à ce que chacune des provinces de la Ligue dispose de 46 représentants disposant de l’immédiateté de la ligue. Il s’agit de tous les nobles terriens (ou équivalent) et de certains chevaliers.
Le seul territoire un peu atypique est le duché du Garnaad, car je considère que l’élévation des anciennes terres royales en duché n’est qu’un acte passager, en attendant le retour d’une couronne. Par conséquent je ne considère n’être que le représentant des anciennes terres royales, érigées en duché de principe. Je me considère duc-électeur, c’est-à-dire représentant de la noblesse de ces terres et l’arbitre de nos problèmes internes aux anciennes terres royales en attendant une autorité plus claire. A ce titre je ne dispose pas de l’hommage des nobles des terres royales. J’ai beaucoup insisté sur ce point avec mes collègues des anciennes terres royales.
Je sais que vu de l’extérieur nos positions et notre organisation permettent à bien de nos détracteurs de nous faire prendre pour de dangereux anarchistes, ou pour des gens cherchant à s’accaparer ce qui appartenait à un autre que nous. Mais au contraire chacune de nos actions et notre organisation si étrange aux yeux de certain n’est que l’expression de la très haute attention que nous mettons à respecter la légalité et à ne pas spoiler des terres dont nous avons certes la garde, mais pas la propriété. »
Il s’arrêta là. Si les gens dans la salle n’avaient jamais rencontré Niklaus, cette présentation devait en avoir étonné plus d’un. Car à l’extérieur de la Ligue, tous présentaient l’organisation de l’Altenberg et le duché du Garnaad en particulier comme le signe le plus évident d’une spoliation de terre. Niklaus ne s’était pas défendu plus que cela, il le regrettait un peu à présent car il commençait à comprendre que ce discours de certain portait dans le reste de la Péninsule et même dans la Ligue.
Niklaus n’en avait jamais rien eu à faire des racontars et avait procédé avec méthode sans déroger à ses convictions. Il avait sa conscience pour lui. Lui n’avait jamais pris des terres qui n’était pas les siennes, lui n’avait pas récupéré des terres. Lui n’avait fait aucun élément légal remettant en cause l’appartenance des terres du Garnaad. Il s’en était tenu à ses serments et avait lutté pour la paix. Si Nééra le mettrait à l’épreuve pour cela. Ainsi en serait-il.
La ligue était la transcription d’un concept différend de l’établissement d’un pouvoir régalien. Le principe d’immédiateté en particulier était novateur. Mais tout cela était une continuité et non une révolution. Et surtout, la principale raison pour laquelle le Conseil n’avait de roi au-dessus de lui était que personne n’était d’accord sur la personne devant tenir ce rôle. Mais ceux comme Niklaus ayant participé aux négociations de la paix de Diantra savaient que dans les faits, la Ligue était prévue pour pouvoir accueillir un maitre dans le conseil. Si un jour les hommes arrivaient à se mettre d’accord sur à qui accorder une telle responsabilité.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Mar 28 Fév 2017 - 16:07 | |
| Ce fut au tour de Renaud d'écouter Niklaus parler et il le fit longuement. Le représentant du Gaarnad débuta en tout humilité pour remercier ceux qui l'avaient aidé à dresser ce texte. Le Duc d'Erac resta attentif car chaque détail avait son importance et il ne voulait pas manquer quelque chose qui pourrait apporter de l'eau à son moulin. Tout au long du monologue, Renaud but à plusieurs reprises à petite gorgée tout en regardant droit dans les yeux son interlocuteur. Son visage était inexpressif, un bloc taillé dans le marbre et d'une neutralité à toute épreuve, cela malgré les mots plus que dur à l'encontre de son frère. Intérieurement, Renaud se demandait si Niklaus jouait un jeu dangereux, cherchant à s'attirer les foudres de son homologue ou s'il jouait la franchise, et si c'était cette dernière, est ce qu'il dissimulait certaine choses et que la plaidoirie à charge était voulue et était ce la stricte vérité. Ho Renaud savait que Harold avait beaucoup de tord dans cette histoire, tout comme il le détestait et donc les mots ne l'affectèrent pas, mais il ne devait pas se dévoiler tout de suite, encore moins en présence de sa noblesse qui le croyait en train de pleurer sa fratrie. Nimmio n'était pas épargné non plus mais beaucoup de tords retombaient sur Harold. Alors certes, il avait eut les yeux plus gros que le ventre, mais il avait au moins contrecarré les plans de l'ogre du médian
"Vous avez fais comme vous pouviez vu la situation qui est vous est échue, l'on ne peut nier que la tâche était ardue et je comprends bien toutes les manœuvres que vous avez dû mettre en action pour réussir à un compromis."
Niklaus dû ressentir qu'il avait était dur puisqu'il prit le temps d'expliquer que c'était du passé. Quand à ce présenter en tant qu'ami sur, il allait un peu loin. Les deux hommes ne se connaissaient pas du tout et il faudrait des actes pour que Renaud croit les mots que venait de prononcer le Duc du Garnaad
"Si vous êtes un ami d'Erac, alors je ne doute pas que nous parviendrons à faire de grandes choses, plus grandes que celles qui ont vu le jour jusqu'à présent. Je ne compte pas être un pion inactif, je vous l'assure et si nous parvenons à nous entendre, je suis convaincu que nous tisserons un avenir commun. Une nouvelle ère se profile et nous devons être les pionniers et non les suiveurs ou ceux qui subissent."
Bien que réticent à croire Niklaus sur parole, Renaud devait bien s'avouer (à lui même et pas ouvertement) qu'il avait un besoin crucial de l'appuie des terres royales pour parvenir à ses fins. Les explications concernant la ligue, bien qu'expliqué brillamment, laissèrent quelques points flous, mais jamais Renaud ne l'avouerait ouvertement, certainement pas devant les nobles d'Erac
"Je vous remercie pour la lumière que vous venez d'apporter, mais je manque à tous mes égards. J'aurais du vous accorder du temps après votre arrivée pour vous reposer. Laissez moi ingérer tout ce que vous m'avez dit et reprenons notre conversation ultérieurement, si cela ne vous dérange pas."
Pour marquer la fin, Renaud se leva, ne laissant pas trop le choix à Niklaus. Il avait d'autres projets et il souhaitait plus de tranquilité. Le Duc fut emmené dans la chambre qui lui était mise à disposition. Un peu de temps passa, mais l'heure de manger n'était pas arrivée lorsqu'un panneau s'ouvrit à l'intérieur des appartements du Duc du Garnaad. Renaud aimait emprunter les nombreux passages secrets du château, et ainsi gagner en discrétion. Il avait regardé avant de pénétré dans la salle de s'assurer que le Duc était dans sa chambre, et non dans le petit salon le jouxtant. Le sachant seul, Renaud frappa très doucement à la porte, attendant que Niklaus lui ouvre. Il tendit un doigt devant sa bouche pour lui indiqué de se taire et il chuchotta
"Pardonnez mon intrusion, j'espère que cela ne vous dérange pas, sinon je vous laisserais. J'aimerais m'entretenir avec vous de manière plus...informelle, vous comprendrez. J'ai à vous parler plus librement que je ne le puis pour l'instant"
Le pari était risqué, il avouer implicitement un manque de pouvoir sur sa noblesse, mais tester les dires de son homologue en était une première marche. Lorsqu'il accepta, la véritable discussion débuta, bien que ce fut à tâtons que le Duc d'Erac y alla
"Dites moi, votre altesse, maintenant que nous sommes seuls, et si votre amitié offerte est sincère, que pensez vous...sans détour, ni tromperie...de la ligue ? Et quelles sont vos relations avec le sire de Velteroc et la Dame du Val ?"
Voila qui était direct, et même si ce n'était pas forcément sa manière d'agir, il n'avait pas trop de temps devant lui. Les mots qui suivraient pouvait modifier radicalement la suite de la discussion.
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| | | Niklaus d'Altenberg
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Jeu 2 Mar 2017 - 1:23 | |
| Niklaus eut peur d’avoir au final été un peu trop direct et honnête avec le jeune homme. Peut-être ce dernier était-il bien plus affectueux envers Harold que Niklaus ne l’avait pensé. Peut-être aussi l’avait-il mis dans l’embarras face à ses vassaux. Niklaus pensait néanmoins ne pas avoir fait de grosse erreur de jugement. Il n’était peut-être pas doué en tout, mais habituellement la diplomatie n’était pas son point faible. Il savait jauger les gens. Ce qu’il n’avait pas pris le temps d’analyser avec pause néanmoins était la relation de Renaud et de ses vassaux. Cela était peut-être la faille dans son approche. De toute les manières le pavé était jeté dans la marre. Et il ne pensait pas avoir fait plus de dégâts que ce qui pouvait exister avant d’entrer dans la pièce. Soit la situation était déjà perdue, soit il avait pu marquer quelques petits points.
Dans tous les cas, l’homme était resté impassible. Impossible de savoir ce qu’il en était au-delà de ses instincts. Fondamentalement le jeune homme était difficile à cerner. Niklaus s’était bien gardé de mentir. Il n’avait pas tout dit, tantôt par pudeur, tantôt par prudence. Mais l’essentiel était là. Le jeune homme clôtura la discussion sur une note d’optimisme assez creuse mais bienvenue. C’était diplomatique et une bonne manière de finir. On proposa à Niklaus d’aller se reposer. Il n’était pas contre. C’était assez brusque, mais il n’était pas contre. Il comprenait que le duc avait besoin d’un peu de temps.
« - Je vous remercie de votre proposition Votre Altesse, je suis preneur d’un peu de repos. »
Ils se levèrent, se saluèrent et Niklaus quitta la pièce. Il rejoint au dehors son secrétaire et son principal garde du corps et ils furent communément emmenés vers la chambre de Niklaus. Niklaus renvoya le garde une fois que ce dernier avait pris l’information du lieu de sa chambre. Il ne s’agissait pas de laisser penser que Niklaus se croyait en danger. Non pas qu’il se croyait invulnérable, mais simplement il se savait mortel et cible assez simple. Il n’avait pas d’illusion.
Le secrétaire prit quelques missives, il donna quelques instructions générales, certaines pour la chancellerie de la Ligue, d’autres pour un courrier vers le Garnaad. Il récupéra quelques autres missives venant de l’Apreplaine ou du Garnaad, pour les lire déjà, décider ensuite si nécessaire. Il renvoya son secrétaire également. Il fit quelques recommandations quant à son fils, qu’il avait laissé chez un ami sur la route d’Erac.
Ses appartements étaient agréables. En trois pièces dont une belle chambre. La fenêtre donnait une belle vue. Erac était sans nul doute un beau territoire. Très différent des anciennes terres royales. A ce titre Niklaus était curieux. Il passa un moment à la fenêtre, contemplant l’activité de la cours du château et au-delà de la cité. Le château des duc d’Erac était également bien différent du manoir des Altenberg. Les terres royales n’avaient pas un nombre immense de fortifications. Les villages et villes étaient ceinturées de mur, mais les seigneureries et les maisons nobles étaient pour la plupart dans des grandes maisons plus proche du manoir ou de la ferme fortifiée que de la fortification militaire. Le cœur du royaume, région autrefois prospère et sure n’avait pas eu le besoin d’une telle débauche de moyens de défense, surtout lorsqu’on s’éloignait des côtes.
A ce titre le siège de l’autorité politique ou administrative était rarement confondue avec un symbole militaire. Naturellement ici il était normal qu’il en soit autrement, mais c’était néanmoins amusant. Au final Niklaus tomba dans un fauteuil. Il se laissa aller à un court repos. Il avait cette chance, issue de ses grandes sorties de chasse à la traque, de pouvoir dormir dans bien des positions. Il avait vérifié avoir bien fermé la porte.
C’est là aussi son instinct et ses sens de chasseur qui le sortirent de sa torpeur toute relative. Un bruit avait attiré son attention. Il fut en quelques instants et sans un bruit sur ses pieds. On frappa doucement à la porte. Il était certain d’avoir correctement fermé la porte. Il était à présent sur ses gardes sans pour autant être inquiet. D’un regard rapide, il jeta un œil à son épée, posée avec soin sur un meuble non loin. Il jugea qu’elle n’était pas nécessaire, mais vérifier sa position ne mangeait pas de pain. De toute manière les gens doués de mauvaises intentions n’étaient pas du genre à frapper aux portes.
Il alla ouvrir. C’était le duc d’Erac. Niklaus n’était pas du genre à trop laisser voir sa surprise, mais là il ne put s’empêcher d’écarquiller un peu les yeux de surprise. Il allait lâcher un « Votre Altesse ? » mais ce dernier fit un signe de silence. De plus en plus étrange. Il chuchotta quelques mots demandant à entrer. Niklaus s’écarta du pas de la porte et lui fit signe qu’il était le bienvenu. Il jeta un œil au dehors avant de refermer la porte. La porte d’entrée de l’appartement, de l’autre côté du salon, était toujours fermée. Il devait donc y avoir un passage secret. Ce simple détail était inattendu. Aucun passage secret en Apreplaine… Il referma la porte en dissimulant un sourire amusé. Comme quoi la politique était parfois plus inattendue que des aventures exotiques.
Il invita son interlocuteur à s’asseoir. Il était étonnant que les rôles fussent inversés alors qu’il n’était même pas chez lui. Ils furent donc bientôt assis l’un prêt de l’autre, de manière à ne pas avoir à monter la voix. Cet air de conspiration ne plaisait pas beaucoup à Niklaus, mais à Diantra, il fallait faire comme les Diantrais.
Il apprit bien vite la raison de la venue du jeune duc. Savoir ce qu’il pensait de la Ligue et du couple ducal du Médian. Là encore Niklaus eut le sentiment qu’il était à la croisée des chemins… Il fit un « ah » silencieux et eu un sourire pour le jeune homme. D’une voix très calme, très douce, il répondit :
« - Votre Altesse, je ne sais pas exactement ce que vous attendez de moi. Mais je crois le deviner. Vous ne devez pas porter le Médian dans votre cœur… »
Il prit quelques instants supplémentaires pour répondre.
« - Cette guerre fut injuste Votre Altesse, injuste en premier lieu et en premier chef pour les terres que je représente. Envahies par les uns, brûlées et abandonnés par les autres. Le Garnaad est orphelin. Me parlez-vous de la Ligue ou du traité de paix de Diantra ? Vous me demandez ce que je pense de la Ligue. Du bien pour partie, du mal pour partie. C’est une organisation humaine, de nature imparfaite, d’autant qu’elle est née sous les auspices de la guerre civile, soit la plus rude forme de négociation qui soit. Pour autant j’en suis l’instigateur, et comme un père face à un enfant difforme j’ai tendance à lui chercher des qualités bien plus qu’à souligner ses défauts. »
Il eut un sourire un peu mélancolique.
« - Beaucoup d’injustices règnent en Péninsule Votre Altesse. L’ambition a dévoré plus d’un dans les domaines de toute part du royaume. Des alliances se sont faites et défaites. Des trahisons ont succédés aux trahisons. Et à la sortie de toute cette danse macabre nous nous retrouvons avec une cohorte d’insatisfactions que nous allons devoir traiter. Quel que soit le vainqueur de cette querelle de succession, les dégâts sont immenses, et il faut bien créer la paix d’une manière ou d’une autre. La Ligue introduit certains principes que je pense intelligent pour notre royaume : l’immédiateté féodale, les doléances collectives, la notion de grands domaines pouvant conseiller l’autorité régalienne. »
Il marqua une autre pause.
« - Vous me demandez ce que je pense du couple ducal du Médian… »
Il eut un petit soupir.
« - Je ne sais pas précisément ce que vous vous attendez d’obtenir de moi. Je devine que vous ne devez pas les adorer vu l’histoire de votre famille. Souhaitez-vous entendre de ma bouche que je hais le Médian pour le massacre de milliers des sujets des terres royales à Christabel ? Craignez-vous d’entendre que je les soutiens corps et âme en raison de l’incendie criminel de Diantra et de l’abandon des terres royales à leur misérable sort par la régence ? »
Il détourna un instant le regard, comme pour chercher une réponse au mur et avant de fixer à nouveau le duc.
« - Les choses sont plus complexes. Je vous ai dit ce que j’ai pensé des manœuvres de votre frère pour prendre la Couronne, y compris ses manigances à mon égard et à l’égard des anciennes terres royales. Vous avez entendu quelle opinion cela m’avait donné de sa personne. Avant lui M. de Velteroc était dans la même position et avait tenté la même chose. Vous pouvez donc en tirer des conclusions sur mon opinion à son sujet. »
Il fit un autre soupir.
« - Blanche de Hautval a voulu défendre l’intérêt de ses filles. Je ne puis lire ses pensées mais comme MM. Du Lyrion et de Velteroc ont tous deux tentés de prendre la Couronne sans réelle légitimité, j’en tire un certain nombre de conclusion sur ses opinions à leur sujet. Je puis le comprendre. C’est une femme d’une grande force de caractère et qui a toujours été aimable à mon égard. Je puis le dire, à titre personnel, c’est une amie.
Politiquement je ne prendrai pas position sur la légitimité de ces demandes. Tout comme je ne dénoncerai pas la régence de Soltaar. Le Garnaad se tiendra éloigné de cette bataille. Pour la paix mais aussi parce que ce n’est pas à des anciens baillis royaux de décider qui sera notre prochain roi. Savez-vous que mon serment pour recevoir le mandat de baron des terres royales je l’ai fait à feu le roi Trystan ? Savez-vous ce que disait le serment ? ‘Tu protégeras cette terre comme si elle était tienne.’
Voilà donc la mission des nobles des anciennes terres royales, et nous nous en acquittons du mieux que nous pouvons.
Je suis un homme qui croit en la loi et en la diplomatie Votre Altesse, si les traités ne valent plus rien, si la parole donnée n’a plus de valeur, alors la guerre est inévitable. J’essaye de montrer l’exemple, voilà tout. Nul doute que cela frustre le Médian, et que cela frustre l’ancienne régence. Nous avons payé de notre sang la folie de la régence et du Médian, ce que nous souhaitons est une sortie pacifique du conflit. Et j’espère que la Ligue le permettra. »
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Jeu 2 Mar 2017 - 16:35 | |
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Une fois assit, Renaud s'avança, posant ses coudes sur ses genoux, entrelaçant ses doigts devant lui, donnant encore plus l'illusion de conspirateur. Il n'interrompit pas son interlocuteur, le laissant répondre. Niklaus était très bavard, sans doute cherchait il tous les arguments possible pour justifier ses choix et ses sentiments, pensant qu'il devait clarifier tout ce qu'il disait. Renaud l'écoutait religieusement, encore une fois, dans le but de ne pas louper une information dans la masse qu'il donnait. L'on ne pouvait pas reprocher à Niklaus d'être précis, du moins s'il ne voulait pas dissimuler quelque chose. Lorsqu'il eut terminé, Renaud ne tarda pas à répondre
"Est ce que vous me permettez de vous appelez Niklaus en privé ? vous pouvez m'appeler Renaud. Le protocole ne vaut que lorsque l'on a pas le choix. Et si vous désirez que nous soyons amis, alors autant débuter tout de suite"
Renaud pouvait heurter le Duc du Garnaad par cette demande, toutefois il aimait bousculer un peu les choses par moment. Réussir à décontenancer quelqu'un pouvait amener une information qui n'aurait pas due être découverte. Il ne le tutoya bien entendu pas de suite, et pour l'amitié, elle ne serait pas réelle au départ, il faudrait du temps pour que la confiance soit gagnée, et Néera savait que Renaud était avare pour accorder sa confiance
"En fait, je ne compte rien obtenir de vous, j'essaie seulement de vous cerner et de voir si vous êtes sincère, ou si vous cherchez à vous jouer de moi. Vous dites que vous voulez mon amitié, je sais que vous n'êtes pas idiot et vous savez que vous devrez la mériter. Je ne doute pas non plus que vous allez me jauger et me juger afin de savoir si vous pouvez m'accorder la votre."
Encore une fois de la provocation, ou plutôt de la sincérité, dissimulée sous un air de provocation, bien que son attitude était toujours de marbre et son ton d'une neutralité déconcertante, surtout pour son jeune âge. C'était ce trait qui l'handicapait le plus, sa jeunesse était vue avec suspicion par certaines personnes et il devait tout faire pour démontrer qu'il avait l'étoffe du costume. Nul doute que la maturité de ses mots seraient désarçonnants pour le Duc, du moins Renaud l'espérait
"Il y a des choses que l'on ne peut pas dire ouvertement lorsqu'il y a trop de monde, c'est pour cela que je me suis permis de venir vous voir personnellement, je suis certain que vous me comprenez"
L'expression indéchiffrable de Renaud démontrait qu'il n'était pas embêté par ses mots
"Je ne jouerais pas l'hypocrisie avec vous, ce serait une insulte à votre intelligence, et je ne suis pas venu pour échanger des banalités, ou avoir une discussion creuse. Il est évident que je ne porte pas le sieur de Velteroc dans mon cœur. Ce triste sire à trahit tous ses serments, capturé mon père à l'encontre de toutes les règles de l'honneur et de la chevalerie, il à divisé le Duché et détourné les terres de jurés de leur Duc. Et je ne parle la que des griefs pour Erac, l'attaque des Terres Royales et son ambition démesurée en sont une autre"
Déblatérer ainsi sur quelqu'un sans que le ton ne monte à aucun moment était une preuve de plus de la maitrise du Duc sur sa personne. Intérieurement, son cœur battait rapidement, sa haine menaçant de le submerger. Les efforts fournis étaient intenses
"Je vous ai écouté et j'essaie de comprendre certaines choses, mais chaque réponse amène de nouvelles questions. Si je vous suis, vous ne portez pas non plus Velteroc dans votre cœur, nous voila déjà un point en commun"
Renaud se rassit au fond du fauteuil et croisa les bras devant lui
"Puisque vous me dites être amis avec la Dame du Val, alors éclairez moi sur certaines choses. Elle a rejeté la régence avec force et ses troupes étaient aux côtés de celles de Velteroc et d'Ancenis lors de la bataille des Champs Pourpres. Suite à leur triomphe, la succession d'Aetius d'Ivrey à été rejeté en bloc par Nimmio, criant au régicide. Pourtant, la Dame du Val défend farouchement les prétentions de ses filles sur le trône alors qu'elles sont, elles aussi, des héritières de l'Ivrey... J'ai su également pour le pamphlet qu'elle a adressé à son époux lors de la rencontre à Diantra. Expliquez moi donc comment fonctionne ce couple alors que leurs visions sont totalement en opposition. Je ne sais que penser de cette femme et si elle mérite une clémence de ma part ou la même haine que je voue à son époux. Je n'oublie pas que le conseil de régence d'Ancenis est dirigé par son paternel et que la baronnie s'est également détournée d'Erac. De même, si elle défend les droits de ses filles, alors ne devrait elle pas être royaliste ? et ne devrait elle pas être pour le Roy Bohémond ?"
Peut être que Niklaus allait apporter une vision nouvelle sur une femme qui devrait être sa vassale. Renaud voulait également voir s'il y avait des opportunités à saisir sur une éventuelle antipathie entre les époux Velteroc. S'ils n'étaient plus aussi unis, alors peut être qu'il serait plus aisé de les défaire que s'ils étaient comme deux maillons d'une même chaine.
"L'injustice et la trahison, deux choses avec lesquels nous devons apprendre à vivre. Peu de Seigneurs semblent se rappeler de ce que le mot loyauté veut dire, ce n'est pas mon cas. Quand à l'ambition, c'est une chose qui amène à faire beaucoup d'erreurs. Je n'en suis pas dénué, pourtant, et je pense que tout le monde en a, même si c'est au fond de leur âme. Ce serait mentir que de dire le contraire, mais il faut savoir être réaliste et qu'elle ne soit pas démesurée, tout en se donnant les moyens et en restant crédible. Aussi je ne cache pas que j'aimerais récupérer mes droits sur les terres qui m'ont été volé."
Voila un aveu qui avait le mérite d'être clair, Renaud scrutait la réaction de son homologue, histoire de voir s'il parvenait à percer un sentiment quelconque
"Attention, je ne souhaite nullement la guerre, l'on ne tire rien de bon de la guerre. Je désire que la justice bafouée dont vous parlez retrouve le bon chemin. Toutefois, je ne suis pas dupe, et je pense que vous ne l'êtes pas, il y a de fortes chances que nos voisins finissent par nous tomber dessus un jour ou l'autre. A moins qu'ils ne continuent de s'écharper et nous laissent tranquillement échafauder nos plans, mais j'en doute. Hier les Terres Royales et le Duché d'Erac ont été humilié, vous ne pouvez pas dire le contraire. La ligue parait très faible et même si nous nous retranchons au sein des montagnes, qu'en sera t il des Terres Royales qui n'ont pas cette protection naturelle ?
Renaud s'apprêtait à abattre quelques cartes de sa manche
"Seule l'unité pourrait nous permettre de résister, la ligue est une entente il me semble, et tous ceux qui en font partis sont alliés. Hors, je constate que mon père, Léandre, Duc légitime d'Erac, est gardé en otage à Velteroc, trouvez vous cela normal ?"
Voila un point essentiel dans le plan de Renaud, le point de départ de tout un mécanisme qu'il avait mis au point afin d'affaiblir et de détruire Nimmio. Renaud s'avança, décroisant ses bras afin d'être le plus proche possible de Niklaus, toutefois il ne murmura pas comme l'on pouvait s'y attendre à cette distance, il parla normalement avec un peu d'emphase dans ses mots, quittant la neutralité pour la première fois
"Si la ligue que vous avez monté est respectée par le sieur de Velteroc, alors peut être que nous pouvons nous en servir. Niklaus, êtes vous avec moi, et êtes vous prêt à vous battre, politiquement parlant, à mes côtés afin de rétablir cette justice et de faire de grandes choses ? Et prenez vous pleinement l'ampleur de ce que cela veut dire dans le cas ou Velteroc se moque de la ligue ? de ou cela peut nous mener ?"
La balle était maintenant dans le camp de Niklaus. Si celui-ci était vendu aux Velteroc, alors il avait prêché dans le vide, dans le cas contraire, il pouvait trouver un précieux allié.
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| | | Niklaus d'Altenberg
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Sam 4 Mar 2017 - 12:04 | |
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Niklaus fit un sourire à Renaud. Il acquiesca silencieusement à la question d’utiliser les prénoms en privé. Cela lui allait bien. Il ne savait pas si c’était leur jeunesse respective ou leur éloignement de l’ancienne cour royale qui leur donnait cette propension à être informel. Mais c’était un cadre toujours plus agréable pour travailler. Même diplomatiquement. Tout en étant informel, c’était l’expression formelle d’un certain pied d’égalité, facilitant nécessairement les discussions.
Son interlocuteur avait beaucoup de questions sur le Médian. Il parlait en des termes de ‘résistance’, cela ne l’étonnait pas. Niklaus lui était un homme plus mesuré. Mais cela venait certainement des différences de caractère et d’histoire. Niklaus était un homme pragmatique et cherchant à adapter la situation pour essayer de l’améliorer. Il n’était pas du genre à retourner les tables. Il voyait le compromis actuel comme un vol de terre. Cela déjà était mauvais signe pour l’avenir. Mais de toute manière, il était clair que la situation actuelle ne permettait pas de voir tout le monde satisfait. « - Renaud je vous ne serai pas d’une grande aide pour connaitre la dynamique entre les deux membres du couple du Médian… Outre le fait que je ne souhaite pas entrer dans l’intimité de ces derniers, je n’ai pas d’information pertinente sur ce sujet. Pour répondre clairement à votre question : je ne sais pas ce qu’il en ait. Et je ne cherche pas à le savoir. L’information est pertinente politiquement. Mais il faut, dans un compromis et dans ses relations politiques, savoir parfois se tenir éloigné de trop rechercher certaines informations. Car elles coûtent plus cher à obtenir que leur utilité. » Là encore c’était un pragmatique. Niklaus entretenait des relations, savait se tenir informé, et s’il n’était pas du genre à abuser de l’espionnage comme la plupart des nobles. Son réseau était Diantrais, ou dans les terres royales dans leur découpage ancien. Le reste de la Péninsule, il n’en recueillait des informations que par voie d’amitié et de relations. Mais en diplomate et homme affable, il était au final ami avec un nombre de petits nobles qui aurait étonné plus d’un. Et ces amitiés de petite noblesse, d’explorateurs acharnés, de grands bourgeois philosophes ou de religieux amis des sciences était un réseau parfois plus puissant que de disposer d’un espion à la table des chefs. Certes son information était plus lente, plus limitée et moins disponible, mais elle était plus profitable sur certains points, surtout sur celui de recueillir le sentiment de la base. Mais point d’espion derrière les murs des puissants, points d’assassins dans les murs des châteaux. Il laissait cela à la ‘grande’ noblesse. « - Je pense que Mme de Hautval défend naturellement ses enfants, et qu’elle est royaliste. Mais je le suis aussi, contrairement au bruit que certain répandent. J’ai des opinions sur la manière dont la monarchie pourrait être organisée, en particulier concernant les problèmes de succession. Vous pourrez sûrement lire mes écrits si cela vous intéresse, ils circulent librement dans les cercles.
La ligue a pris sa forme actuelle -sans roi- à cause de moi et de mes alliés et de personne d’autre. Ce que certains appellent une faute : moi je le revendique. Car le Garnaad a décidé, à la mesure de toutes les choses qui lui sont arrivé depuis la guerre civile, qu’il ne prendrait pas partie. En conséquence nous ne pouvions avoir au-dessus de nous un monarque si ce dernier n’était pas choisi par d’autres que nous c’est-à-dire par son acceptation par les pairs de notre royaume ou parce qu’il était désigné par les Dieux. Sans cela, nous nous révolterions, comme nous l’avons fait contre M. de Velteroc, comme nous l’avons fait pour votre frère, comme nous l’avons fait pour M. de Saint Aimé auquel j’ai refusé mon soutien. Bien des gens nous reprochent notre penchant à refuser de nous prononcer en faveur d’un roi. Bien des gens reprochent à la ligue de ne reconnaitre aucun roi. Mais l’on devrait plutôt jeter des fleurs aux anciennes terres royales d’avoir respecté leurs serments et de n’avoir pas accepter de jurer fidélité au premier venu, ou même au second, ou même au troisième, et aux suivants. Lorsque la Péninsule se sera prononcé, nous dissoudrons naturellement le duché électoral. » Il laissa planer quelques secondes puis finit ainsi : « - Renaud, comprenez-moi bien. Je ne vois pas la Ligue comme un outil de lutte ou de vengeance mais comme un outil de justice et de paix. Je tiens à vous prévenir. Je ne rentrerai pas dans une vendetta. Vous me parliez de l’état de préparation de la Ligue. Ne nous détrompons pas, vous parlez là de la préparation de l’Erac et du Garnaad. Ce que le Médian à fait il y a quelques mois, il peut le refaire. Et l’attaque extérieure dont vous parlez, j’espère bien l’éviter. Je ne veux plus la guerre. Et pour cela j’ai pour ambition de rendre clair les règles de dissolution de la Ligue de manière à ce que le reste du royaume puisse, s’il en a la volonté, décider d’un roi et nous l’imposer non par la force, mais par le suffrage. J’ai envoyé une copie de l’acte à votre frère, si elle a disparu dans la succession, je vous en donnerai copie.
Soyons clairs et honnête : politiquement, je ne souhaite pas et ne suis pas un homme au service du Médian. Je représente les terres dont la noblesse a fait de moi leur représentant et arbitre, pour la durée d’existence du duché du Garnaad. Le titre de duché est un titre de pacotille, je le reconnais fort bien, mais la raison de l’utilisation de ce vocabulaire est que nous nous considérons comme une force politique suffisante pour avoir le droit à notre représentation et de peser autant que le Médian ou que vous. Je ne serai pas votre allié dans une vengeance contre le Médian. Mais je serai votre allié pour défendre la justice. Vous me parliez d’humiliation et d’injustice. Les terres royales ont été mal traitées et par le Médian, et par la Régence s’étant réfugiée au sud. Pour avoir vécu cette époque et ces faits de prêt, je peux vous dire que personne n’est innocent dans cet histoire. J’ai décidé au nom de la paix de calmer mes rancœurs et de travailler pour le bien de ces terres.
Sincèrement je ne connais pas les ressorts qui ont amené à la situation de l’Erac actuelle. J’entends votre frustration et je la comprends. Mais je suppose que j’entendrai un son de cloche différent venant du Médian. Les devoirs vont dans les deux sens Renaud. La ligue est un outil politique de compromis, il ne s’agit pas d’avancer des intérêts personnels ou ceux de votre domaine à l’encontre des autres. Si l’Erac a été injustement traité, alors nous pourrons en discuter et j’entendrai vos arguments.
Là où je puis vous rassurer est que je ne prends pas des vessies pour des lanternes. Je n’ai jamais trempé dans cette histoire. A ce titre je n’ai pas d’opinion sur la situation. Si des injustices existent et doivent être réparés, et que votre argumentaire me parait juste, vous aurez mon soutien. J’entendrai également les réponses du Médian. Mais je ne peux vous donner un chèque en blanc de soutien, vous le comprendrez aisément. Je suis pour la justice, mais pas pour le complot.
Vous semblez penser que le Médian utilise la ligue comme une manière d’aliéner l’Erac et le Garnaad en se donnant une légitimité. Pour le moment je n’ai pas constaté d’incohérence dans le fonctionnement de la Ligue. Vous semblez vouloir contester que M. de Velteroc soit honnête dans cette affaire. J’entends votre critique, et je suis disposé à tester votre hypothèse, qui m’a déjà traversé l’esprit naturellement. Mais nous devons être prudent, car je ne souhaite pas un retour de la guerre en raison d’une expérimentation politique malheureuse.
Peut-être serait-il bon que nous attaquions le problème par la voie de Léandre. Car là les choses sont plus aisées : sachez que je suis pleinement de votre avis et que mon opinion sur les conditions de droit et fait son réunies à mon sens pour condamner cet emprisonnement. J’ai déjà réclamé en privé à M. de Velteroc les raisons de cet emprisonnement. Je n’ai jamais eu satisfaction dans mes réponses. Le problème était que votre frère, Harold, semblait ne pas vouloir pousser à sa libération, voire le contraire. J’étais donc en minorité totale sur ce sujet et à ce titre, j’ai préféré ne pas trainer l’affaire devant la Diète. Si néanmoins votre volonté est de le faire libérer. Alors sur ce point, sachez que votre cause m’est acquise. Je suis disposé à vous soutenir en conseil sur ce point. »Il ne répondit rien sur la question concernant là où pourrait mener un refus du Médian d’obtempérer concernant Léandre. Car cela serait une crise institutionnelle qui jetterai à bas la Ligue. « - L’autre point sur lequel je voudrai votre avis est justement ma proposition d’acte fixant les conditions de dissolution de la Ligue. Avez-vous pu y jeter un œil, et qu’en pensez-vous ? »
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Lun 6 Mar 2017 - 12:09 | |
| L'amitié se méritait et Renaud ne remit pas l'envie de Niklaus de le devenir en question, seul l'avenir le dirait. Par contre, il comprit rapidement qu'ils ne seraient sans doute pas alliés, du moins pas comme il l'entendait. Le Duc d'Erac allait clarifier certains sous-entendu de Niklaus, et il verrait si celui-ci comprenait vraiment ou il voulait en venir
"Je comprends, comme vous disiez qu'elle était votre amie, j'ai pensé que, peut être, vous en saviez plus. Par contre, je ne vous rejoins pas sur l'information. Le savoir, c'est le pouvoir, c'est ce que je pense personnellement, mais tout le monde ne peut pas penser pareillement, ce serait d'une tristesse."
La question était sans doute trop personnelle pour que la Dame du Val en parle, ou alors il se refusait à la trahir, ce qui était compréhensible aussi s'il la considérait comme une amie. Enfin, qui ne tentait rien n'avait rien et il aurait été bête de ne pas poser la question
"Etre royaliste et mettre en avant les descendants d'Aetius sont deux choses différentes, Niklaus, vous en conviendrez. Aussi, vous pouvez être royaliste et ne pas reconnaitre Bohémond Ier. Blanche de Hautval, par contre, si elle veut que ses filles gardent leurs statuts de princesses, se doit de le reconnaitre. La est le dilemme et mon incompréhension. D'ailleurs, vous parlez de trahison et de ne pas avoir accepté les Roys qui se sont présentés successivement. Ma question est de savoir: mais qu'en est il du Roy légitime, Bohémond Ier ? vous lui aviez rendu serment avant les champs pourpres, et vous ne le suivez plus, pourquoi ? est ce en raison de la défaite militaire et de l'oppression de Velteroc ou alors est ce une toute autre question ?"
Renaud n'y allait pas avec le dos de la cuillère, toutefois il devait avoir des réponses rapidement pour le début des hostilités politiques qu'il comptait mettre en marche. Les Terres Royales étaient un maillon indispensable et il devait savoir si son leader le suivrait ou s'il était seul
"Niklaus, mon ami, vous ne m'avez pas écouté. Je vous ai parlé de mes ambitions par respect et honnêteté, je n'ai pas l'intention de vous impliquer dans ma recherche personnelle de justice pour l'Erac, et qui ne vous concerne en rien. Je n'ai pas l'intention de déclarer une guerre que je sais perdue d'avance, et de toute façon, tout le monde est perdant dans une guerre, je n'en veux point. Hier, Erac n'était pas aux côtés des Terres Royales mais ces dernières ont été trop diminué pour pouvoir se défendre seules. Hors qui croyez vous qui sera attaqué le premier ? les territoires faibles militairement et ne disposant pas d'une protection naturelle, ou alors les terres enfermées dans les montagnes et avec des forces militaires conséquentes ? Je parlais bien d'une attaque extérieure et non d'une guerre entre le médian contre les Terres Royales et l'Erac. Mais revenons en à mes questions, il n'est pas question de vendetta mais bien de justice, comme vous le dites. Je compte me servir de la ligue, je ne vous le cache pas, mais c'est pour rétablir cette justice qui, à mes yeux, à été bafoué, et l'est encore. Trouvez vous normal que trois territoires royaux ne fassent pas parti du Gaarnad ? trouvez vous normal ce soit le drapeau de Hautval qui flotte à Diantra alors que dans les statuts de la ligue, elle est censée être une cité libre ? trouvez vous normal que mon père soit encore emprisonné alors que la ligue dit que ses représentants sont alliés ? C'est pour rétablir cela que j'ai besoin de vous, Niklaus. Je serais d'ailleurs curieux de savoir, si le Gaarnad et l'Erac votent ensembles, est ce que nous serions en position de force contre le nombre de votes du median, le savez vous ? Enfin, je pense que vous serez d'accord pour dire qu'il y a eu injustice dans ces trois cas ?"
Renaud laissa un léger silence pour laisser Niklaus digérer ce qu'il venait de dire mais il ne le laissa pas répondre, n'ayant pas terminé
"Vous n'êtes pas un idiot, je le sais, vous comprendrez sans doute ou je veux en venir. Je compte rétablir la justice, et je compte sur votre appui sur ces points. Après, en effet, j'ai la chance que cette justice serve également mes ambitions, car cela affaiblira Velteroc, politiquement comme militairement. Encore une fois, je vous le dis, je ne compte pas vous impliquer dans mes différends pour Erac, outre ce seul point qu'est l'emprisonnement de mon père, Léandre. Je vous le dis tout net, j'évoquerais ce point à la Diète, préparez vous, et ce sera le seul point pour l'instant. Une façon de tester Nimmio et de voir s'il joue le jeu ou pas. Pour le reste, il faudra du temps et de la préparation, et je n'ai ni l'un, ni l'autre pour le moment. Etes vous avez moi ou pas ?"
Renaud insistait parce qu'il s'était rendu compte que ses mots n'avaient pas été perçu comme il se devait et que Niklaus ne voyait que la vengeance dans le discours de Renaud et pas la justice. Hors, cette justice serait son cheval de bataille. Ca le servirait également pour son ambition dans le futur, mais ce premier pas était bel et bien de la justice
"La dissolution de la ligue, oui, oui. Je vous avoue que je ne comprends pas bien pourquoi avoir établit un texte et une ligue si c'est pour la dissoudre et revenir au même régime qu'avant, d'autant plus que le Roy, il est toujours la mais la ligue l'a rejeté. Mais soit, venons en à votre question. Il y a des points qui m'amènent des questions dans votre texte. Tout d'abord, les articles 2 et 3. Quatre cinquièmes ou deux tiers, je ne comprends pas, à moins que vous ne parliez de quatre cinquièmes en dehors de la ligue et des deux tiers au sein de celle-ci ? est ce cela ?
Je me demande également ce que pensera le futur souverain si la ligue lui impose des conditions pour son rattachement ?
Ensuite, le trésor, de quel trésor parle t on ? le trésor de la ligue est constitué par celui des anciennes terres royales ou parle t on d'un trésor commun ?
Enfin, permettez moi une dernière question. Velteroc s'est levé contre les descendants d'Aetius et pas uniquement la régente, quid donc du fait que Bohémond soit celui qui regroupe toutes vos conditions ? je suis curieux de connaitre sa réaction dans ce cas."
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| | | Niklaus d'Altenberg
Humain
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| Sujet: Re: Premier contact (Niklaus) Mar 21 Mar 2017 - 21:59 | |
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Le duc regarda avec un sourire calme son comparse. Il tourna sept fois sa langue dans sa bouche avant d’entamer la moindre réponse. D’un côté il comprenait que le jeune homme ne soit pas heureux de ses relations avec Velteroc. D’un autre côté les demandes du jeune homme semblaient s’approcher bien plus d’un plan de vengeance que d’une justice. Cela Niklaus ne l’appréciait guère. Il voulait bien soutenir le fait que le Médian n’était pas aux commandes exclusives de la Ligue. Mais il n’était pas non plus là pour subvenir à un début de redémarrage d’une guerre intestine à la Ligue en elle-même.
Le jeune duc semblait avoir beaucoup de rancœur en lui. C’était dommageable. Niklaus aurait aussi pu en avoir mais il avait appris à laisser ce sentiment dégonfler en lui pour éviter de faire dérailler la paix. Il espérait que les autres aurait cette intelligence et cette raison. Il dévisagea le jeune homme avant de regarder quelques instants par la fenêtre, de manière à faire une pause dans le soutien du regard du jeune homme.
Il reposa son regard sur l’homme.« - Renaud. Mon opinion personnelle importe peu concernant Bohémond. J’ai décidé d’être neutre dans cette affaire. Pour le bien des terres dont j’ai la charge. Je ne suis pas pair de ce royaume. Je suis noble mais je n’ai pas de terres. Je ne tente pas de prétendre le contraire. Je ne suis pas le premier des parvenus non plus, mais je n’ai pas de légitimité autre que mon mandat.
Je suis très riche, j’espère être bien éduqué et je suis issu de la noblesse. Certes. Cela me place au-dessus d’un riche bourgeois mais j’ai autant politiquement que légalement autant de droit à être pour ou contre un roi que le premier bourgeois venu. C’est-à-dire aucun. Il ne sera pas dit que je ne me rends pas compte de cela. Leurs Majestés successives ont trouvé en ma famille des nobles sans terres prêts à mettre leur âme dans l’administration de leur territoire. Et je pense que nos résultats en Apreplaine parlent d’eux-mêmes. Sans la guerre de succession, jamais vous ne m’auriez vu dans les positions que j’assume actuellement.
La succession de Bohémond est arrivée et avec elle des problématiques que nous connaissons. Le nid de vipère s’est épaissi depuis. Je refuse donc de prendre parti. Pour le moment je n’ai aucun argument suffisant sur Bohémond et ses droits à la Couronne. Ce que je puis dire en tout cas est que je ne me considère pas le propriétaire de ces terres, même si j’ai accepté de les représenter et de défendre leur paix et leur prospérité. Si une Couronne légitime revient, je n’ai pas pour vocation de conserver mes titres et ces terres. Elles seront naturellement retournées sans condition à leur propriétaire véritable. Je ne sais pas si la Couronne aura autant de facilité avec Langehack, le Médian et le Soltaar. Mais en tout cas avec le Garnaad, les choses seront simples. Mais pour cela, un consensus doit émerger. J’y reviendrai dans un instant.»Il eut un silence. « - Concernant mes opinions sur la situation territoriale des anciennes terres royales… La paix de Diantra n’est pas nécessairement totalement juste. Le fait que des territoires royaux aient quitté le giron du Garnaad est un déchirement, mais je l’ai accepté pour la paix. Tout comme d’autres territoires de nos terres ont été arraché par le Langehack et par le Soltaar. J’accepterai néanmoins de discuter avec eux. Nous nous sommes réveillé un matin dans les terres royales comme les vaincus. Avant que nous n’ayons le temps de réagir, nous avons explosé. Et ce sont les parties encore debout de ces anciens territoires qui ont réussi à se recomposer en Garnaad. Le reste nous a échappé. C’est ainsi que nous avons obtenu un compromis. Que cela reste écrit dans le marbre jusqu’à la fin des temps, je pense que cela ne sera pas le cas. Mais nous verrons cela en temps et en heure. Ne confondons pas tout. Pour l’instant nous avons un instrument de diplomatie et de compromis. Si ce dernier fonctionne, alors cette situation intermédiaire est un prix minimal à payer.
En conséquence je pense avoir déjà répondu à votre question. Je suis pour la paix et la justice. Pour éviter que la guerre civile ne reprenne et ne finisse d’emporter la Péninsule dans le gouffre, nous devons tous apprendre à construire le futur, et non ressasser le passé. Votre demande d’obtenir la justice pour votre père est compréhensible. J’appuierai votre demande pour sa libération, car cela me semble juste. Et oui, nous disposons pour chaque province du même poids au conseil et à la Diète. Ne jouez pas trop avec le feu avec le duc du Médian néanmoins. Car si elle fonctionne, cette paix doit être respectée. Je suis prêt à tester la situation jusqu’à un certain point. Mais si le Médian respecte ses engagements, je vous demanderai de bien vouloir respecter également les vôtres. Si vous voulez la paix, alors tentons de maintenir cette dernière et ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain… Mais je pense à votre discours que vous l’avez compris… » Il fit quelques secondes de pause. La seconde partie du discours de Renaud avait été important. Ainsi ce dernier reconnaissait Bohémond comme roi. Voilà une information cruciale qu’il se garderait bien de souligner en dehors de cette pièce pour le moment. « - Concernant la dissolution, je souhaite proposer ce texte car je souhaite démontrer à nos détracteurs en Péninsule que nous ne sommes pas une organisation visant à constituer une république à la Thaari en Péninsule. Il s’agit de démontrer que notre volonté n’est pas d’exclure mais bien d’inclure. Pour ce qui est de votre analyse que le Roi a été rejeté par la Ligue, votre analyse est celle de nos détracteurs. C’est faux. Nous avons rejeté l’autorité royale. Vous pensez que je joue sur les mots, mais c’est au contraire crucial de comprendre la différence.
A l’heure actuelle la Ligue considère légalement que l’autorité royale est inexistante, car elle n’est pas claire. Plusieurs partis existent sur qui doit être roi. Vous avez votre idée, et je suppose que par Roi vous vouliez parler de Bohémond. Tout comme je ne doute pas que Mme de Hautval à son idée : à savoir ses filles. Tout comme M. de Saint Aimé avait également son idée : lui-même.
Bref. Nous n’avons plusieurs partis réclamant la Couronne. Et l’autorité royale elle-même a été placé au main d’une régence qui nous a mené à la guerre civile. La Ligue ne reconnait plus d’autorité royale tant que cette dernière n’existe pas. Car pour le moment elle n’existe plus. Voilà notre position. Plusieurs partis existent qui ont des arguments pour chacun de leur champion. Votre opinion est visiblement faite, mais vous reconnaitrez que pour le moment la situation n’est pas claire.
Il existe deux manières de sortir de cette impasse : par la paix et la diplomatie ou par la guerre. La guerre a déjà commencé par la Régence, le Médian et le Langehack, j’y ai mis provisoirement fin. La chose néanmoins couve et peut reprendre si nous ne trouvons pas des solutions diplomatiques, ceci en dégageant un consensus. Et je souhaite expliciter les limites à partir de laquelle nous supposons qu’un consensus existe. Car ce que nous expliquent nos détracteurs est que nous ne voulons pas objectiver le concept de consensus et que par conséquent nous créons un outil politique ayant pour vocation de vivre éternellement en régime d’exception en attendant ‘le consensus’. Voilà ce que je veux briser : je souhaite dire que la Ligue acceptera un roi si les conditions énoncées sont réunies et préciser clairement ces conditions. Votre compréhension du texte est juste sur les conditions soit dit en passant. Quatre cinquièmes à l’extérieur et deux tiers à l’intérieur.
Pour ce qui est des conditions que nous demandons, elles me paraissent très limitées et me paraissent évidentes : la continuité légale et le maintien des décisions judiciaires. Il s’agit de la plus élémentaire des continuités administratives afin de ne pas permettre la constitution de régimes de droits rétroactifs ce qui est la pire des choses juridiques. Nous n’imposons donc presque aucune condition. Je ne vois pas comment cela peut être refusé.
Pour ce qui est du trésor, je parle du trésor de la Ligue. Vous n’êtes pas sans savoir que la Ligue dispose de ses propres finances. Elles sont constituées par tous les impôts autrefois royaux remonté des provinces vers la Ligue. Celui des anciennes terres royales est devenu le trésor du Garnaad, à l’exception des provisions du trésor royal, qui ont été remis à la trésorerie de la Ligue naturellement. Il en va de même au Médian et en Erac. N’étiez-vous pas au courant ?
Pour le moment le trésor n’a pas servi à grand-chose si ce n’est aux mesures d’urgence que la chancellerie a pris sous mon impulsion. Il s’agit principalement de charité et une participation à la remise en état des œuvres de génie civil et militaire, y compris en Erac.
Pour ce qui est des opinions de M. de Velteroc sur ce qui est de cet acte, je n’ai pas d’informations. » Niklaus avait fini. « - Je vous laisse réfléchir à cet acte, si vous avez d’autres questions, je me tiens à votre disposition. Je ne vous demande pas de vous engager dans un sens ou dans un autre maintenant. Vous voterez en votre âme et conscience lors de la Diète. »- HRP:
(Comme la Diète a commencée, je te propose de passer à cela, si tu veux répondre néanmoins n'hésite pas ! :) )
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