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| Huis-clos [PV Louis] | |
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Thibaud de Kelbourg
Humain
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| Sujet: Huis-clos [PV Louis] Sam 18 Fév 2017 - 6:44 | |
| Quatre jours après le concile
La pluie n'avait cessé de s'abattre sur la cité forte du berthildois. Les rues devinrent bientôt boueuses et les murs humides. Les premiers vents d'hiver soufflèrent toute leur hargne et firent de Cantharel une proie facile. Juché sur un promontoire surplombant la cité où s'étalaient perte de vue les divers quartiers, le palais était bien vite devenu un endroit que l'on voulait éviter. Pour quelle raison ? Peut-être parce que les seigneurs et maîtres des lieux, qui quelques jours plutôt, étaient vus comme les détenteurs légitimes de la couronne, avaient dorénavant été relégué au statut d'administrateurs royaux. A qui la faute ? La sienne pardi.
Monté sur un haut palefroi labourant les sols sur son passage, Thibaud ne s'arrêta qu'une fois arrivée dans la cour de Cantharel. Ne voulant pas s'embourber et se crotter de la tête aux pieds, il quitta sa monture lorsque l'écuyer vint lui prendre. Par Tyra que les portes du palais étaient fichtrement loin ! Voilà seulement quatre jours qu'il s'en était allé et avait délaissé les tribunes faites à la hâte pour le concile. Quatre jours suffisant pour faire de la cour une véritable flaque de boue au relent nauséabond de crottins.
Les gardes de l'égide du nord n'attendirent pas longtemps avant de lui ouvrir les portes. Sa présence avait été convenue dès lors que le concile eut été terminé. Sans prendre la peine de les saluer, il pénétra dans le grand hall du palais, content de se débarrasser enfin de cette maudite pluie vicelarde qui s'infiltrait dans les chausses telle une mauvaise ribaude en quête de vit à secouer. C'est finalement un chevalier fieffé des Saint-Aimé qui vint le chercher. Point de Charles, ni d'autres proches parents du jeune faon pour l'accueillir. Soit, cela ferait des politesses en moins à cracher. Il trouva alors le nouveau régent berthildois dans une coquette pièce attenante à la salle du trône. C'était là que le conseil se réunissait du temps où les marquis s'étaient succédés. Là où son père avant lui, s'était tenu assit pour ployer le genou devant Arsinoé d'Olyssea.
-Mes salutations, messire. La route fut mauvaise, vous pardonnerez l'état de mes chausses et les traces de boue laissées derrière moi, dit-il en jetant un œil rapide sur les tâches abandonnées dans son sillage. Cela fera travailler vos serviteurs, à la bonheur !
Il prit place sur l'une des chaises entourant la grande table en chêne massif, laissant entrevoir quelques fines sculptures représentant les différentes armoiries des grandes familles berthildoises.
-Avant que nous commencions, laissez-moi vous dresser un rapide bilan, voulez-vous. Vous me maudissez probablement à l'heure actuelle et je n'en ressens aucune peine. C'est bien normal, je le conçois parfaitement. Néanmoins, votre haine à mon égard ne saurait me faire trop de mal. Peu me chaut en vérité. Je suis ici parce que vous avez besoin de moi et parce que j'ai besoin de vous. Vous désirez votre titre, je désire la guerre contre la ligue. Autant dire de suite que nos ambitions sont étroitement liées. Maintenant, sachez que je ne compte pas vous mettre des bâtons dans les roues. Lorsque le roi, dans sa grande clémence, daignera vous octroyer le berthildois, je ne m'opposerai pas à votre accession. Soyez-en assuré.
Dernière édition par Thibaud de Kelbourg le Lun 20 Fév 2017 - 6:57, édité 1 fois |
| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Lun 20 Fév 2017 - 2:46 | |
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Quel temps impitoyable, effectivement! La citée paraissait déserte, car les venelles et autres artères passantes s’étaient vidées de ses genses, ceux-ci trop préoccupées à se préserver de cette vilaine pluie glaciale et indomptable. Nombreux trouvèrent abris de fortune sous d’accueillants toits clandestins, d’autres dans leurs demeures, tandis que certains malheureux couvraient leurs chefs avec ce qu’ils pouvaient, priant à mains jointes pour qu’une accalmie leur soit octroyée. La boue, oui, à perte de vue, empêchait les carrioles et les chevaux de se mouvoir en toute aisance, et ce n’était pas pour s’améliorer, vu l’épaisseur des cumulus qui tenaient un siège à Cantharel Mais toutes ces épreuves n’étaient pas pour refroidir l’invité prochain du Régent de Sainte-Berthilde, ça non.
Nez plongé dans d’innombrables paperasses chiatiques, Louis attendait le signal de son annonceur pour accueillir Thibaud. Grommelant, le jeune garçon n’était pas au bout de ses peines, car s’il ne pouvait pas empoigner l’épée pour livrer la guerre au Median, c’est la plume qui héritait du titre d’arme de prédilection. Né gauche-patte de surcroît, au comble de son malheur! Ce ne fût pourtant point la manière escomptée que le jeune Saint-Aimé remarqua l’arrivée de son invité, car c’est la voix de ce dernier qui perturba la quiétude de l’endroit en de bruyantes salutations, fidèles au rustre qu’il était.
Louis accueilli Thibaud avec respect, mais sans grand entrain. Après tout, n’était-il pas la plus grosse de l’hydre qui s’opposa à son couronnement ? Il hocha respectueusement la tête vers lui de sorte à le saluer, puis l’invita aussitôt à s’asseoir, de sorte à presser les choses. « Vos bottines sont sales tout comme l’est le temps qu’il fait à l’extérieur, c’est normal. » Lui-même crottait souventes fois le planché, lorsqu’il revenait des champs, alors de savoir que les larbins passeraient la serpillière, comme à l’habitude, ne le fit pas sourciller d’agacement. Les yeux du Régent quittèrent ceux de Thibaud pour quêter du regard l’attention d’un des gardes. « Faites venir quelques oripeaux secs pour notre invité, mouillé comme il est, il attrapera la mort avant la nuitée. » Or, une fois que le Seigneur de Kelbourg posa son séant sur un des fauteuils, il en fit de même en croisant couvant l’un de ses poings de son autre main, les yeux rivés vers lui. « Je vous suis toute ouïe. »
On lui avait vanté la franchise et l’art d’aller droit au but de Thibaud, mais jamais il ne se serait douté que ce fut aussi flagrant. Avait-il vraiment besoin de se faire rappeler qu’il était l’un des principaux instigateurs de cette infâme journée de pourparlers abjects ? Et vraisemblablement, l’homme qui se tenait devant lui ne le connaissait pas. Peut-être croyait-il que Louis, éduqué par un père aussi terrible, aurait hérité des mêmes valeurs que ce dernier ? Il se devait de corriger le tir, que le Seigneur de Kelbourg puisse se faire une autre idée du bonhomme.
« Il me faut vous corriger, Thibaud. Je ne peux maudire quiconque affirme sa soif de justice et qui à voix haute, énonce la vérité. Je déplore le fait que vous l’ayez fait dans l’espoir de créer une émeute et que devant tous ceux qui cherchaient la paix et le bonheur dans le Berthildois, vous m’ayez menacé de la sorte. Pourtant, me voyez-vous prêt à taper du poing sur la table ? Non, j’ai accepté avec humilité le jugement du Régent du Royaume et me démène depuis pour mener à termes les conditions de ma nomination. » Il marqua une légère pause, comme pour signifier qu’il en avait terminé avec ce point.
« Croyez-vous que le titre de Marquis m’intéresse à ce point, que je serais prêt à tout pour parvenir à mes fins, un peu à l’instar d’une coureuse de rempart en quête de pièces d’or? Je souhaite la paix de nos gens plus que tous, et suis persuadé d’être en mesure de la leur offrir en étant à la tête du Marquisat. Aussi surprenant que cela puisse vous paraître, croyez-le ou non, c’était aussi le vœu le plus chère de Feu mon Père. Il m’enseigna que la fin justifiait les moyens, mais aujourd’hui, je n’en ai jamais été autant moins certain. C’est au Roi aujourd’hui que je dois ma plus franche fidélité et si c’est la guerre qu’il veut, alors soit, nous la lui donneront, car celle-ci est amplement méritée. » Ainsi il avait donné le point à son confrère, la guerre se produirait sûrement. Les deux la voulait ; un pour la vengeance, l’autre car on la lui exigeait.
« Je peux lire en vos yeux le feu qui vous anime, Thibaud, vous avez soif de vengeance et avez le goût du sang en bouche, c’en est palpable. Il me faut toutefois vous freiner, Cléophas demande l’approche diplomatique et je ne peux qu’abonder en son sens ; si des vies peuvent être sauvées, je ferai aussi tout en mon pouvoir pour que cela se produise, je vous le dit. Mais s’il fallait que l’argument du fer soit le seul que la Ligue comprenne, j’épouse l’idée d’être paré avant la fin de l’hiver. L’automne est glacial, nombres de genses envisagent un court hiver et je veux être prêt. » Voilà son positionnement, quant à la nécessité de la guerre. Le jeune Louis en serait à sa première guerre, c’était vrai, il n’en connaissait ni les désastres que cela pouvait causer, ni les dommages physiques et moraux qu’entraînait les jeux du fer, mais pouvait aisément en imaginer leur l’étendue. Il préférait largement le scénario où à la fonte des neiges, la Ligue se soit dissoute d’elle-même, mais, c’était fort bien peu probable. Peut-être pourrait-il après tout, tirer le meilleur de Thibaud, pour le bien de Sainte-Berthilde ?
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| | | Thibaud de Kelbourg
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Lun 20 Fév 2017 - 6:54 | |
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Ce fut un Louis bien plus docile et assagi qui lui répondit. Sans doute avait-il comprit qu'à trop porter la voix l'on finissait par la perdre. Car ce même Louis, qu'il avait quitté dans la cour quelques jours auparavant, n'avait point cédé son steak aussi facilement qu'il ne l'aurait pensé. Refusant tout d'abord la régence lorsqu'on la lui proposa, il avait apostrophé son auditoire en se voulant incarner le marquis incontesté et incontestable, quitte à tous les faire passer pour des ânes. Finalement, gueuler n'avait servi à rien, Louis en était reparti avec la régence et voilà où ils en étaient. Il l'écouta ainsi parler tout en feignant d'admettre ses explications lorsqu'il évoqua les intentions de son père pour camoufler les siennes.
Louis n'était point du même acabit que son père, cela était certain. Charles le lui avait suffisamment répété pour qu'il en convienne. Ce jour d'huis ne fit que confirmer la chose. Bien moins colérique et expéditif que son géniteur, Louis lui sembla attentif et prudent lorsqu'il choisissait ses mots. Ce fut presque avec un certain étonnement qu'il l'entendit avouer sa fidélité au Roy. Ce même roy, qui de par son régent et chancelier, avait fait passer le berthildois comme une récompense que l'on aurait donné à un chien. Force était alors de constater présentement que le Saint-Aimé n'avait point l'envie de continuer à se quereller sur le sujet.
Ce fut en évoquant les intentions du chancelier que Thibaud grinça des dents. Le suderon les avait fait tourner en bourrique en prônant tout d'abord une guerre quasi sainte de reconquête, puis en confessant que la guerre pourrait être évitée par la manière la plus abjecte qu'il soit : La parlote. Quoi de pis que de tenter de faire changer d'avis un sourd ? N'y avait-il point eu maintes tentatives de discourir avec ces gens du médian ? N'y avait-il jamais eu d'occasions pour ces couards de la ligue de faire amende honorable et de courber l'échine devant l'enfant Roy ? Nenni.
-Le chancelier cours après des chimères, m'est avis. La diplomatie ne nous servira qu'à perdre du temps. Pis, elle servira à la ligue pour en gagner, cracha-t-il comme un venin mortel. Laissons-le s'affairer dans sa tentative de conciliation. Il serait sot de ne pas au moins essayer. Nous ne pourrons dire alors que toutes les portes de sorties n'auront pas été offertes à ces ligards.
Il but une gorgée de bière qu'on leur avait apporté quelques instants plus tôt. De la brune bien amère. Il en eut presque envie de lâcher un rot pour se soulager, mais se retint au dernier moment.
-En tout cas, Louis, je n'ai pas attendu les leçons stratégiques de notre illustre chancelier pour savoir que nulle guerre ne serait menée avant la fin de l'hiver. Cela lui laisse du temps pour œuvrer de son côté, mais cela nous en laisse également pour nous préparer et ne pas nous retrouver comme les derniers des abrutis lorsque les médiannais nous auront fait un joli bras d'honneur. Maintenant que vous êtes le régent du berthildois, il vous faut séant prendre les mesures nécessaires pour connaître nos forces, mais aussi celles de nos adversaires et de nos alliés. Je ne sais si votre grand père vous en a parlé, mais j'ai déjà réuni quelques informations venant de l'extérieur, finit-il avec un regard empli de malice.
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Mar 21 Fév 2017 - 0:12 | |
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Une orgie de paroles fougueuses, voilà le franc parlé du Seigneur de Kelbourg, tandis qu’il jactait sans détours le fond de sa pensée, en omettant volontairement d’en mesurer leur pesanteur. Sans doutances, Thibaud cherchait le sang aussi avidement qu’un pourceau devait flaire des truffes, mais sa fièvre d’en découdre en disait long sur sa détermination. Le cours de ses pensées pouvaient-elles être altérées par un tel esprit vengeur, ou seraient-elles inspirées et bonifiée par tant de ferveur ?
Évidemment, si une prime friction devait avoir lieux, elle serait intimement liée à la diplomatie. Un mot aussi peu viril pour Thibaud, qu’une maison de passe pour sodomites et fot-en-cul. Pourtant, ce même mot s’est vu souventefois préserver des centaines de maris et de jeunes jouvenceaux d’une mort certaine. C’est elle également, qui sert aux négoces des plus illustres familles, lorsqu’il vient le beau temps d’unir un duo de patronyme sous le même toit. Et c’est elle également, qui alimente parfois les fourberies, paie les fomenteurs et gonfle à outrance des secrets si conséquents, qu’une fois à la vue de tous, inspirent et motive la guerre. La diplomatie est une pute qui usée incorrectement, ne plait à personne.
Louis espérait du plus profond de son âme que la guerre ne voit le jour, vraiment. Mais les têtes enflées qui bâtirent la pire trahison qu’eut connue la péninsule, ne pouvait raisonnablement se rendre sans résister, en ceci, Louis ne pouvait le croire. Et c’est pour ça, pour cette unique raison, qu’il se préparerait à guerroyer. Non point pour le titre, ou parce qu’il n’avait que faire du bien de ses gens qui trépasseraient d’une pique dans le cœur, ou encore d’une lame dans le bide, mais parce que c’était ce qu’il était juste.
« J’aimerais pouvoir affirmer connaître le fond de la pensée d’un homme tel que Cléophas, deviner ses astuces et ce qu’il croit pouvoir accomplir en engageant des pourparlers voués à l'échec avec le Médian, mais la vérité la voilà ; je n’en sais foutre rien. Cet homme giguedouille d’une jambe à l’autre aussi prestement que l’on cligne des paupières. Ses ambitions tendent vers le même but, mais les moyens pour y parvenir évoluent chaque fois qu’il ouvre la bouche. Je me tâte parfois à savoir si cet homme possède un esprit bien saint... » Pour une fois lui aussi dédaigneux, en parlant du Chancelier. « Au moins fût-il clair sur un sujet, les troupes ne se mouvront pas d’ici la fin de la fonte des neiges et, j’abonde en votre sens, il nous faut nous préparer. »
Il empoigna lui aussi sa chopine afin de s’abreuver d’une bonne lampée, non pas le dernier des amateurs de bière –un goût qu’il avait développé en partenariat avec Feu son père-. Il s’essuya le bec du revers du poignet, puis hocha une fois, puis deux, en direction du rustre de Kelbourg. « Adoncque? » Lança-t-il vers lui, alors qu’il laissait flotter l’odeur de potins bien chauds. « D'ores et déjà je planifiais le recensement de l'entièreté des forces armées du Marquisat, pour tout vous dire. Quelques lacunes m'ont été rapportées sur plusieurs régiments et nous injecteront l'or nécessaire pour redresser et bonifier les rangs de flancs mous. Je ne peux concevoir fouler le champ de bataille, si notre armée ne sait croiser les lances d'une même habileté ...» Et il s'abreuvait de nouveau d'une bonne lampée, cette fois un brin plus pesante. Le genre de gorgée à la descente fastidieuse au gorgoton. « Parlez franchement et sans détours, comme vous savez le faire, à quoi faites-vous référence, Thibaud? » Lança-t-il vers lui, évidemment aussi intéressé que l’était son invité qui d’ailleurs, se faisait servir à mesure qu’on pouvait apercevoir le fond de sa chope.
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| | | Thibaud de Kelbourg
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Ven 24 Fév 2017 - 21:11 | |
| Quant à la question Cléophasienne, Thibaud ne put qu'émettre un bref sourire narquois. La venue du chancelier suderon avait eu pour effet de créer un joyeux bordel durant le concile. Personne ne s'étant véritablement attendu à ce que l'homme émette une troisième alternative, à savoir la régence pour le Saint-Aimé. Bien que cela l'ait conforté dans son opposition à la famille rivale, il n'en resta pas moins que le Louis avait toujours son cul sur le trône et que les hommes de son entourage continuaient de lui donner de « l'altesse » et du « marquis ». Lui s'était bien gardé de prononcer ces titres, bien que la réalité se soit imposée d'elle-même. Louis était le seul aux commandes du marquisat. Aucuns flagorneurs et laquais de la cour royale branlante n'avaient osé laisser ses miches dans le palais.
-Il s'agit là tout bonnement de la perfidie coutumière des suderons, ajouta-t-il. Mais rassurez-vous messire louis, l'homme m'a semblé bien affaibli lors de sa venue. Je gagerai qu'il ne passera pas l'hiver. M'enfin, seul Tyra sait.
Quant aux questions sur les armées berthildoises, Louis trouva des oreilles attentives. Fort de ses connaissances sur le sujet et de ses dernières escapades dans le pays sgardien, Thibaud acquiesça aux paroles du Saint-Aimé. Après une lampée de bière dans le gosier, il sortit ses propres rapports d'une petite besace qu'il posa sur la table. Le Louis lui manda alors de parler franchement et sans détours. Après avoir esquissé un large sourire, il entreprit ainsi de se mettre au travail.
-Mes rapports sont formels, messire Louis. Pendant que nous combattions l'ennemi puysard, le médian constitué en ligue a très bien sut en profiter pour consolider leurs positions. Outre les travaux de refortifications de la cité royale, le manchot a œuvré pour réorganiser un semblant d'armée pouvant tenir tête au nord. L'ordre de la main écarlate qu'il l'appelle. Il serait plus juste de l'appeler l'ost de la ligue. Mes renseignements ne vont néanmoins pas jusqu'à fournir l'effectif total de cet ordre, mais il constituera le socle de la défense ennemie.
Si l'hiver nous permettra de faire le recensement de nos troupes, gardons à l'esprit que cette trêve bénéficiera aussi au médian. Je puis néanmoins vous affirmer qu'il serait nécessaire de connaître les positions des terres suderonnes. Si nous devons un jour partir en guerre contre le médian, nous devrons également œuvrer de pair avec ces hommes pour lancer l'effort sur deux fronts et forcer les médiannais à diviser leur ost.
Concernant la question du recensement de nos forces, je vous fournirai les effectifs mobilisables de mes fiefs et de mes vassaux. Nous devrons également prendre en compte les pertes subies durant les champs pourpres et durant notre expédition sgardienne. Et ce afin de profiter de l'hiver pour combler les trous en formant de nouveaux miliciens.
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| | | Louis de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Dim 26 Fév 2017 - 22:34 | |
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Tout le long de son monologue, Louis s’était interdit de l’interrompre de sorte à ne pas découdre le fil de ses idées. Il espérait aussi qu’il lui annonce quelque chose qui ne savait pas, quelque chose qui n’allait pas de soi. Fielleux et cafards s’étaient rameuté dans une Ligue, dans l’unique but d’œuvrer contre la Sainte parole du Roy et resteraient assis sur leur séant en attendant que se rebellent les royalistes? Vraiment ? Évidemment que ces pourceaux d’enfants de chiennes allaient tout faire pour se préparer à l’affrontement, pardi! Ah, la guerre inspirait Thibaud comme nulle autre muse, mais Louis s’attendait à plus de gras autour de l’os qu’il avait réclamé de son interlocuteur. Une fois terminé, Louis se racla la gorge après une lampée plus que généreuse de son verre, puis enchaîna à la suite de Thibaud.
« À n’en point douter, le Médian n’était pas pour rester immobile, les deux petons sur leur fauteuil, lorsqu’ils ont su pour l’invasion de noirelfes. De surcroît, ils doivent évidemment se douter que plus tôt que tard, ils devront payer leurs comptes. Et le prix de leur félonie est bien trop pesant pour leurs maigres moyens ; or l’affrontement est inévitable et ils le savent. Quant à la question du sud ; peu me chaut de leurs allégeances, du moment qu’elles ne sont pas pour la ligue. Je n’entends pas devoir quêter l’aide de quiconque pour faire couiner la Ligue. Le Nord à lui seul ravagera la moindre partielle de bout de terre qui se trouvera sous l’effigie de … de … » Il eut un blanc, momentanément. « La main écarlate. Crois-tu nos forces si tant moindres, que nous devions pour rétablir la justice du Roy quémander les faveurs de ces poètes de Suderons? » Un sourire marqua les traits de Louis, à mesure qu’il s’appropriait le langage de Thibaud, de sorte à être mieux compris, peut-être. « Mais je veux bien te donner ce point : il nous faut de manière primordiale connaître les territoires que nous fouleront. On m’a souvent raconté que leurs reliefs étaient tout sauf favorables à l’intrusion de l’ennemi sur leurs territoires. As-tu une idée à me suggérer, pour que nous puissions tirer le meilleur de cette situation hasardeuse? »
Louis affronta Thibaud droit dans les yeux, comme pour lui laisser comprendre qu’il n’était peut-être pas le bambin qu’il espérait rencontrer. Jamais le jeune faon n’avait expérimenté la guerre, en cela c’était chose certaine, mais sa prime jeunesse ainsi que le court de son adolescence fut majoritairement dédié à cet art. Le maniement du glaive, du pavois et de la pique, de même que les enseignements sur les stratégies militaires n’avaient aujourd’hui pour Louis que peu de secrets, que la théorie ne pouvait expliciter.
« Quant au besoin de renflouer notre armée, j’assignerai la tâche de faire la promotion d’icelle et doublerai les gages des nouveaux arrivants qui se montreront prometteurs. En plus, bien que j'ai crainte que ma prochaine décision n'assombrisse mes premiers jours de Régent ; nous tomberons dès les premières neige en austérité. L’or sera réservé aux efforts militaires et la nourriture, restreinte au petit peuple de sorte à ce que notre entreprise contre la Ligue n’affame nos soldats. » De nouveau, il prit une pause afin de voir la réaction de Thibaud, qu’il sollicitait d’une nouvelle question :
« De vos connaissances en la matière, que pouvez-vous me dire sur nos soldats? Sont-ils fins prêts à tenir un siège, à affronter les félons qui se dressèrent contre le Roy? Je veux tout savoir.» Et si le Seigneur de Kelbourg n’avait apprécié les dernières paroles de Louis, son enthousiasme pour la guerre avait sûrement assez pour le rendre jouasse à l’idée que cela allait vraiment se passer : guerre il y aura!
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| | | Thibaud de Kelbourg
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Mar 28 Fév 2017 - 19:23 | |
| Louis n'était point si différent de son aîné Charles. Tout aussi intrépide, téméraire et sûr de lui. La faute à cette jeunesse faite d'inexpérience où seule la théorie prévalait encore. Ce désintérêt pour les alliés suderons le força à croire que tout restait encore à faire. L'arrogance nordienne en matière militaire n'était pourtant guère de son seul fait. Tous ici s'évertuaient à croire que le Berthildois à lui seul pouvait venir à bout des plus ingrats félons de la couronne. La faute à qui ? A tous ces bonimenteurs et théoriciens faisant constamment les éloges de tels ou tels trous de cul en harnois ayant pourfendu on ne sait quel guignol. Mais la guerre, si cruelle soit-elle, ne pouvait se faire qu'en s'appuyant sur les illustres récits héroïques d'illustres noms. Non la guerre était tout autre domaine, fait de crasse, de coups-bas et de sang sur les mains.
-Nos hommes sont fins prêts, Louis. Nombre d'entre eux ont perdu des frères et des pères durant la boucherie des champs pourpres. Et bon nombre d'entre eux regrettent aussi l'hiver qui vient... rajouta-t-il en pensant de même.
Sur l'un des parchemins qu'il avait apporté figurait une carte des terres médiannaises grossièrement dessinée. L'on y apercevait les frontières, l'Eris et aussi les chaînes montagneuses. Les plus grandes cités y étaient également présentes.
-En face de nous se trouveront aussi des hommes prêts et confiants. Leurs victoires contre les troupes royales ont finit de leur donner toute l'assurance possible ainsi que l'impression de leur légitimité. A cela je rajouterai qu'ils jouiront d'un terrain qui leur sera propice, d'une population qui leur est acquise et qu'ils ne se risqueront jamais à nous affronter en rase campagne. Croyez-moi bien, Louis. Ils resteront le cul sur leurs murailles pendant que nous nous évertuerons à les assiéger pendant des semaines, voire des mois. Pour ce faire d'ailleurs, il vous faudra scinder vos ost pour ratisser les fiefs. Chaque cité forte vous ralentira et prolongera l'effort de guerre. Et je vous ne parle pas de la populace qui nous sera probablement hostile et qu'il nous faudra mater à coup de contre-insurrection.
Alors, ces poètes suderons, comme vous les nommez, ont beau avoir des pieds à la place des mains sur un champ de bataille, ils n'en sont pas moins passés maîtres dans l'art de naviguer, de guerroyer sur mer et aussi de mener des raids sur les côtes. Dois-je alors vous rappeler que les terres félones du Garnaad possèdent d'innombrables côtes ? Ces poètes pourraient causer de réelles coups de dagues dans les défenses de nos chers voisins. Comprenez bien alors que nulle demande d'aide ne leur sera faite, mais voyez plutôt cela comme une formidable occasion de nous rendre bien plus vite à la cité des Rois.
De toute évidence, Louis avait comprit où il voulait en venir. Utiliser leurs alliés du sud pour mener des raids incessants sur les côtes du Garnaad leur permettrait d'avancer sans devoir s'occuper des cités fortifiées, mais aussi de pouvoir continuer à communiquer avec le berthildois en cas de retraite coupée par voie terrestre.
-En ce qui concerne les terres sur lesquelles nos ost iront maintenant... il se râcla la gorge. Ces enfants de putains peuvent bien se targuer d'être entourés par trois massifs montagneux dans le pays hautvalois. Il pointa plusieurs points de la carte. La chaîne d'Avosne est probablement leur meilleur atout défensif avec les Monts-Corbeaux au nord, le massif de Grimsel à l'ouest et les Dents de Veltres au sud. Comprenez alors que si l'Erac et Velteroc sont perdus, Hautval sera leur ultime refuge. Ils pourront continuer à se faire approvisionner via les montagnes et mener des opérations dans ces massifs ne sera pas chose aisée même si la plupart de nos hommes sont des montagnards aguerris.
Un large sourire apparut sur son visage.
-Mais s'ils pensent que cela nous empêchera d'assiéger leur foutue cité, ils se mettent le doigt dans l’œil. D'autant plus que si notre ost se retrouve devant Hautval, c'est que le médian sera déjà tombé.
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| | | Louis de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Mer 1 Mar 2017 - 17:01 | |
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Les poils lui hérissèrent un peu, alors que son interlocuteur le corrigeât avant même qu’il n’ait fauté. Existait-il vraiment une autre méthode pour calculer les chances de réussite d’une telle entreprise, qu’en mesurant de manière posée le nombre de piques adversaires versus celles du Nord ? Si oui, alors Louis ne demandait qu’on la lui dise! Ah, certes, le relief, ainsi que l’expérience des hommes ainsi que leur moral jouait pour pesant dans la balance, certes, mais cela, le jeune faon le savait bien. En même temps, pouvait-il le reprocher à Thibaud, un homme qui avait foulé le cloaque des champs de bataille, qui avait pataugé dans la bouillasse que provoquait l’animosité des escarmouches armées, qui avait l’expérience de la mort dans la peau, pardi! Non, bien que sa présence dans la Capitale fut tantôt toxique, son expérience était à utiliser à bon escient, il restait un vassal du Marquisat et son utilité se devait d’être exploitée et encouragée.
« J’apprécie votre clairvoyance sur les prochaines rixes qu’auront lieu au Médian, Thibaud! Mais laissez-moi ajouter mon grain de sel à vos lucides constats explicatifs. » Louis se redressa, en surplombant la mappemonde de plus haut. Il en déposa sa paluche puis la fit se faire tourner vers Thibaud, afin qu’il puisse voir correctement les landes qui y étaient décrites d’un malhabile coup de pinceau. Une fois fait, il arc-bouta l’échine afin de se pencher sur la carte et d’y déposer ses menottes sur Érac, ainsi que le Garnaad, redressant le nez à peine vers lui, seulement pour que leurs regards se croisent. « Que serait cette guerre si nous séparions le grain de l’ivraie ? Je vais vous le dire, Thibaud ; un massacre, une domination totale et incontestable. » Louis marqua une pause, alors que lui-même observait leur cible, une fois isolé de ses imminents alliés. « La ligue n’est point aussi puissante que l’on peut le croire, je vous le jure. Leur silence parle de lui-même et la tension commence à se faire ressentir. Tous les yeux sont aujourd’hui tournés sur eux et tôt, ils pourraient se faire prendre en trucquoise autant par le sud que par le nord. »
Louis reposa son séant sur son assise, pour reprendre le cours de la conversation avec le boucher de Kelbourg.
« Et admettons que ce ne soit le cas, agissons comme si la ligue ne faisait qu’un et qu’elle fût aussi robuste que le roc. Alors nous minimaliserons nos pertes, si je me suis fourvoyé à leurs sujets. Autrement, il faudra apprendre à courser plus rapidement que la piétaille, Thibaud, si vous voulez porter le premier coup d’épée dans l’un de ces félons … » Louis eut l’œil brillant, en observant son interlocuteur qui sûrement, frétillait d’envie d’assouvir sa vengeance.
« Voilà qui est dit. En ce qui attrait d’un possible siège … Notre équipement nous permettrait de venir à bout de leurs murailles en combien de temps? »
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| | | Thibaud de Kelbourg
Humain
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Jeu 2 Mar 2017 - 8:04 | |
| Il y avait là un risque fort considérable à trop sous-estimer l'adversaire. Voir en la ligue une vulgaire organisation disparate et incapable de se défendre relevait à commettre une grossière erreur. Ce même genre d'erreur qui avait conduit les troupes royales, fortes de leur assurance et de leur prestige, au massacre et à l'humiliation des champs pourpres. Car peu se l'avouait, mais tous savait que des erreurs avaient été commises. Comment 8000 hommes avaient-ils pu tromper la vigilance des sentinelles et des éclaireurs en foudroyant le camp comme un seul éclair ? Etait-il possible que ces hommes chargés de surveiller les environs aient été tous ronds comme des queues de pelle à ce moment ? Faire reposer la mort et l'emprisonnement de 15 000 hommes sur le simple fait d'un excès d'alcool aurait eu de quoi faire rager n'importe quel être vivant, en commençant par lui. Il préférait pourtant ne point faire allusion à ses tourments. La seule chose qu'il fallait retenir fut que les troupes royales aient été dirigé à ce moment-là par un incapable doublé d'un inconscient. Paix à son âme, qu'il s'étouffe dans les bras de Tyra.
Thibaud revint tout à coup à la discussion. Cette dernière question du jeune faon le laissa dubitatif pendant quelques instants.
-L'on ne pourrait l'affirmer avec précision, Louis. La teneur d'un siège dépend de moults facteurs, mais je puis néanmoins vous y faire une estimation, aussi grossière soit-elle. Tout dépendra alors de si la forteresse est entourée de douves ou non. Disons que non. Il nous serait possible de saper les murailles en deux ennéades. J'ai vu se faire une telle chose à Amblère. Je puis vous assurer de l'efficacité d'un tel prodige. Comptez-y également plusieurs jours pour le façonnage des trébuchets que les ingénieurs de Laraus construiront. Il arrive qu'à la simple vue de ces engins de mort, l'ennemi préfère abandonner et ouvrir ses portes. Donc évaluez vos chances de pénétrer un castel adverse dénué de toutes les défenses en à peu près deux ennéades et quelques jours dans les meilleurs délais. A cela, je n'entends point parler de l'intendance qui devra fournir des efforts considérables pour subvenir aux besoins alimentaires et matériels des hommes. Mais aussi la populace vivant dans les campagnes qu'il nous faudra ponctionner et surveiller avec étroitesse pour ne point risquer un coup dans le derche.
Comment ne pas penser à la cité Royale ? Un véritable casse-tête pour n'importe qui souhaitant prendre la cité par la force. On la disait imprenable et les récits lui donnaient raison.
-Il peut exister de nombreux autres stratagèmes pour prendre une cité, mais pour ça, faut-il encore avoir envie d'y passer du temps. Car seuls les dieux savent ce que la famine peut provoquer dans l'esprit des genses. Si tôt à la diète, la populace a bien vite fini de s'en retourner contre ses seigneurs, prétextant qu'ils n'ont rien à paître d'un combat dénué de fondement. Et je crois, Louis, que si nous devons un jour arriver devant les murailles de Diantra, il nous faudra être patient. La cité n'a que trop soufferte des derniers mois passés sous le joug de plusieurs baronnets de mes deux. Il ne faudra guère de temps aux diantrais pour se retourner de nouveau contre leur nouvel acquéreur.
La ruse était la meilleure alliée du stratège. L'honneur, le respect et les bonnes convenances ne faisaient point parti de son jargon. Seuls les imbéciles pouvaient encore se laisser berner par de telles « traditions ». Ce jour était révolu. La victoire d'une guerre ne pouvait être désormais que l'affaire d'hommes sans scrupules et sans failles.
-Nombre de « voyageurs » venus en mon fief m'ont rapporté des détails concernant les fortifications du médian. Si la poliocertique vous fascine, je puis séant vous fournir les divers rapports afin que vous puissiez vous faire une idée de l'entreprise qui vous attend.
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Sam 4 Mar 2017 - 21:39 | |
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Adoncques, le tourmenteur possédait également son brevet au domaine poliorcétique, et même s’exprimait en mestre. Son expérience était-elle si tant suffisante et poussée qu’elle appuyait crédiblement les points soulevés par le discours de son interlocuteur ? Sa manière de jacter, la fougue à laquelle sa voix était ponctuée, de même que la passion que transpirait ses paroles jouaient en sa faveur, chose que son jeune âge –bien que plus élevé que celui du Régent- ne jouait pas en sa faveur. D’une part, son grand-père détenait un savoir indéniable sur le sujet de même que l’expérience et la sagesse de l’âge, tandis que de l’autre, Thibaud, lui, enhardi par le projet comme nul autre, démontrait un enthousiasme qui donnait froid dans le dos du Régent. N’eut été de la raison, c’est avec chaînes qu’il faudrait retenir le garçon pour s’en aller guerroyer, même si la neige tapissait les quatre coins de la péninsule!
Au fil de la discussion, un juvénile échanson s’assurait que les gobelets soient approvisionnés en bière, mais se fit refuser la politesse après son troisième verre par le Cerf de Sainte-Berthilde. Loin d’être buveur aguerri, sans toutefois être initié à l’alcool, Louis désirait garder intact sa lucidité ; les propos soulevés étaient plus que sérieux et, ne pouvaient en aucun cas être perturbé par l’allégresse que provoquait cette brune.
Acquiesçant de temps à autres, question de partager sa compréhension à Thibaud, Louis écouta du début jusqu’à la fin sans l’interrompre, comme il s’était habitué de faire depuis la naissance de leur entretient. N’était-ce pas au final, plus profitable aux deux qu’aucuns ne se coupent la parole et que coulent questions et réponses ?
« Je me dois de vous corriger Thibaud : l’art du siège ne me fascine en aucuns points, mais je ne suis pas de ceux qui parlent sans connaître. Pour bâtir mon avis, mes jugements et enfin, mes décisions, j’aime connaître le sujet en profondeur, ceci même lorsque celui-ci m’exècre. Heureusement, louée soit la DameDieu ; elle m’a ce jourd’hui apporté un homme qui sait faire profiter de son expérience, celui qui en requiert le plus. » Un premier sourire entendu et peut-être même complice vers le Seigneur de Kelbourg, tandis qu’il roulait la mappemonde que son ami avait tantôt posé là, sur l’imposante tablée.
« Quant au siège, il nous faudra le préparer, certes, mais en temps propice. Pour l’heure, nous n’avons d’autres choix que d’être patient ; l’hiver est à nos portes. Autrement dit, concentrons-nous sur le renforcement de nos troupes, la mobilisation de nouvelles recrues, le recensement des armes, de la nourriture, des machines de guerre et de tout ce qui est relatif, ou sera, en relation avec cette entreprise. Pour y arriver, j’ai besoin de gens non seulement motivées, mais qui me seront fidèles du début jusqu’à la fin, car l’effort de guerre s’en verrait ébranlé si leurs principaux joueurs se montraient décevants. Je sais que vous vous êtes insurgé contre ma nomination au Marquisat, aussi sais-je que ce lien de confiance ne peut se commander ni être exigé, mais je vous le demande, Thibaud. Êtes-vous prêt à annihiler votre ressentiment envers ma famille et vous ranger à mon côté, ainsi qu’a mettre et déployer les efforts nécessaires dans cette bonne et juste guerre, qu’est celle au nom du Roy ? » Redressé, Louis lui présenta l’avant-bras comme pour sceller, s’il acceptait, ses vœux envers le Régent. « Je vous veux à ma dextre, lorsque nous enfoncerons les portes de Diantra, Thibaud. »
À Kelbourg, de solennelles paroles étaient peut-être considérée comme du vent, des promesses non tenues étaient aussi, peut-être, monnaie courante en cette Seigneurie. Mais pour Louis, de tels engagements scellés d’homme à homme, valaient chères. C’était les prémices d’une confiance nouvelle.
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| | | Thibaud de Kelbourg
Humain
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| Sujet: Re: Huis-clos [PV Louis] Dim 5 Mar 2017 - 6:50 | |
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Le grand Frédérique de Kelbourg – son défunt vieux - se serait sûrement amusé de la situation. Un Saint-Aimé qui mandait l'aide d'un Kelbourg. De toute évidence, il y avait de quoi rire à en mourir. Thibaud ne fit pourtant rien. A dire vrai, le jeune faon venait de le surprendre. Lui qui avait assassiné le maudit cerf. Lui qui l'avait empêché d'hériter du trône pour être relégué à la régence. Voilà qu'il lui demandait de se tenir à ses côtés. Bien sûr qu'il accepterait. Telle était la condition pour partir en guerre contre le médian avec un marquisat uni. Il y avait néanmoins quelque chose de plus qui l'avait décontenancé. Sa rivalité avec Godfroy avait duré de longues décennies. Toujours à se chercher des noises et à se provoquer, il se retrouvait désormais avec une progéniture bien moins belliqueuse. Il dut alors se l'avouer, Louis n'avait encore rien fait pour susciter sa mésaise et sa rancoeur. Pis, il lui tendait la main en faisant mine d'oublier les derniers événements. Il y avait là de quoi déstabiliser même le plus cruel des hommes.
-Malgré toutes les mésententes qui me liaient avec votre père, je ne lui ai point fait défaut lorsqu'il a appelé au ban pour partir en guerre contre les puysards. J'ai répondu présent et brandi sa bannière jusqu'aux remparts d'Amblère. J'ai mené vos hommes dans la bataille. Alors Louis, croyez-le ou non mais je ne vous ferais point défaut pour l'épreuve que traversera le berthildois. Dit-il, l'air honnête. Gardez seulement à l'esprit que je ne vous affublerais du titre de marquis que lorsque le Roy vous aura reconnu comme tel.
Contrairement à Louis qui s'était arrêté de boire, lui en but une nouvelle jusqu'à se mettre de la mousse sur la barbe.
-Comme je l'ai dit à votre pépé lors de sa venue en mon fief, je ne vous hais point Louis. Si je me suis fait de votre père un rival depuis nos plus jeunes années, je n'ai guère de griefs à votre encontre. Vous avez accepté la décision du chancelier de finalement porter la régence lorsque vous étiez sur le point de l'envoyer paître, alors je ne puis cracher toute ma bile sur l'homme qui a sut maintenir l'unité du berthildois.
Il émit un sourire, du genre à vous flanquer une frousse incommensurable.
-Ne vous habituez point à de si belles paroles de ma part, messire.
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