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| Mariage à Soltariel | |
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Tibéria de Soltariel
Humain
Nombre de messages : 679 Âge : 38 Date d'inscription : 02/05/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans Taille : 1m55 Niveau Magique : Eveillé / Néophyte.
| Sujet: Mariage à Soltariel Lun 6 Mar 2017 - 23:43 | |
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1er jour de la quatrième ennéade de Barkios 9ième année du 11ième cycle
Tibéria fixait d’un œil critique son reflet dans le miroir. La silhouette au regard absent qui la dévisageait en retour contrastait avec l’image qu’on se faisait normalement d’une jeune femme le jour de son mariage. Les yeux assombris par de lourds cernes, Tibéria luttait contre les nausées qui venaient par vague successive depuis son réveil. Jamais elle ne s’était mise dans un tel état et elle rejetait sur Franco la faute de ses abus. Elle tentait de reconstituer le casse-tête des événements de la nuit dernière, mais pour son plus grand désarroi, elle ne se rappelait rien. Ses souvenirs s’arrêtaient environ deux ou trois heures après que Cassio ait apporté les bouteilles. Les restes se perdaient dans les vapeurs alcoolisées faisant de Franco le seul témoin des dérapages de la duchesse et ce n’était peut-être pas plus mal au fond. Évidemment, le bougre ne s’était pas fait prier pour donner à Tibéria un compte rendu précis de ses faits et gestes. Même si elle le soupçonnait d’embellir les choses à son avantage, savoir qu’il y avait peut-être un peu de vrai suffisait à mortifier la duchesse. Ce comportement ne lui ressemblait pas! Jamais elle n’avait fait preuve d’aussi peu de… contenance. Ses parents ne l’avaient certainement pas élevé ainsi et elle n’osait pas imaginer ce qu’ils en penseraient s’ils étaient encore de ce monde. Tibéria aura au moins appris quelque chose d’utile : sa résistance à l’alcool était quasi inexistante. Alors que Franco s’en sauvait avec un léger mal de tête, Tibéria peinait à rester debout plus de quelques minutes. Cassio avait eu toutes les difficultés du monde à la tirer du lit. Tradition oblige, la jeune femme devait se rendre dès l’aube à la mer pour y jeter un objet évoquant son ancienne vie. Cette fois, elle savait exactement quoi prendre. Pour une raison inconnue, elle possédait toujours le collier en or que lui avait offert Arichis durant leur nuit de noces. Il était associé à des souvenirs qui la faisaient encore rougir simplement à les invoquer. Il représentait tout ce qui aurait pu être, mais qui ne sera jamais. S’en débarrasser signifiait qu’elle tournait définitivement la page et il était temps, car Tibéria avait l’impression de ne pas avancer. Heureusement, si ses sœurs remarquèrent le drôle d’état de leur ainée en venant la rejoindre à ses appartements, elles eurent le bon sens de ne pas piper un mot. Seule sa tante lui jeta un regard amusé. Elle devait déjà être au fait des derniers événements. Par expérience, Tibéria savait qu’il était pratiquement impossible de lui cacher quelque chose et que si elle ne connaissait pas tous les détails, elle était suffisamment au courant pour que ça l’amuse. La jeune femme préféra l’ignorer. De toute façon, elle avait des choses beaucoup plus importantes en tête.
La duchesse fut au moins exaucée sur un point. La veille, Tibéria avait souhaité une journée grise pour son mariage. Le jour se leva sur une aube morne. De lourds nuages roulaient dans le ciel, menaçant de déverser leur contenu à tout moment. Son humeur s’améliora aussitôt. Il y avait au moins quelqu’un, quelque part, sensible à ses désirs. Au bord de l’eau, les femmes se pressaient les unes contre les autres pour se préserver du vent frais et étaient aussi impatientes que la duchesse de retourner à l’intérieur. Tibéria ne perdit pas de temps et jeta le collier à la mer.
— Que les Cinq te protègent…
À partir de ce jour, elle ne penserait plus à lui.
Elle rentra au palais pour la suite des préparatifs. Comme pour la première fois, les célébrations religieuses se dérouleraient dans l’après-midi devant un petit nombre d’invités, essentiellement des membres des familles des époux ainsi que les principaux vassaux du duché. Malgré sa discrétion quant à la cérémonie en elle-même, Tibéria n’avait rien caché de son mariage à venir. Elle avait, en outre, expliqué les raisons pour lesquelles elle ne désirait pas d’un grand événement. Dans d’autres circonstances, peut-être qu’elle se serait laissé tenter par quelque chose de plus grandiose, mais même Franco l’appuyait dans son désir de discrétion. Comme elle le découvrira plus tard, ce mariage serait modeste uniquement dans le nombre d’invités, car Cassio, en véritable maître d’œuvre, n’avait nullement lésiné sur les détails. D’énormes bouquets de fleurs fraîches avaient mystérieusement fait leur apparition durant la nuit et embaumaient agréablement l’air. S’inspirant des couleurs des blasons familiaux pour la décoration, de grandes draperies aux teintes flamboyantes ornaient maintenant les murs. Derrière l’estrade où se tiendraient Tibéria et Franco en compagnie du Haut-Prêtre on avait suspendu des banderoles brodées des blasons Soltari-Beronti et Celini. Techniquement, la duchesse n’avait pas débloqué autant d’argent pour le mariage, mais Octavia ne supportant pas l’idée que sa nièce puisse choisir délibérément la sobriété avait généreusement allongé la monnaie dans le dos de la principale intéressée en puisant dans le trésor familial. Après tout, il en allait de la réputation des Soltari-Beronti. Incapable de résister à l’envie de mettre son nez partout, elle vérifia les derniers préparatifs avant de prendre le chemin des appartements du futur époux. Tibéria n’allait pas mettre un homme dans son lit tant qu’elle n’aura pas eu la chance de lui parler. Elle entra sans se faire annoncer dans le but inavoué de le surprendre dans une tenue indécente.
— Franco di Celini, l’homme dont le nom est sur toutes les lèvres. Nous n’avons pas eu l’occasion de discuter et je me permets de rectifier ce fait avant que vous ne mettiez ma nièce dans votre lit à moins que ce ne soit déjà fait. Les rumeurs circulent vite ici. Un sourire entendu se dessina sur ses lèvres. Octavia partageait une certaine ressemblance avec Tibéria bien que son visage soit plus mature et que ses cheveux sombres soient maintenant striés d’argent. Elle était encore d’une beauté stupéfiante pour son âge et n’avait pas à envier sa silhouette à personne.
— Laissez-moi vous faire quelques mises en garde. J’aime beaucoup Tibéria au même titre que chacune de mes nièces. La responsabilité de leur bien-être m’a été confiée après la mort prématurée de mon cher frère Tibérius. Officiellement, je dois veiller sur elles jusqu’à leur mariage, toutefois… On s’est déjà joué de moi et de ma famille. Heureusement, Tibéria a eu suffisamment d’esprit pour ne pas suivre Arichis dans sa chute. Je suppose que ça n’a jamais été son but de tout perdre, mais vous admettrez que ceux qui ont tenté de s’emparer du duché par la force ces derniers temps ont connu des fins plutôt tragiques et vous pouvez difficilement me contredire. Soyez un bon époux pour elle. Soyez un bon duc… Si j’apprends que vous faites souffrir Tibéria d’une façon ou d’une autre, je vous promets que le destin de l’Anoszia sera enviable comparativement à celui qui vous attend, c’est compris? Garder cela en tête, j’ai des yeux et des oreilles partout…
Elle quitta la chambre sans lui laisser le temps de répondre. Tibéria n’appréciera probablement pas l’initiative de sa tante, mais elle faisait cela pour son bien. Si Franco était un homme intelligent, il réfléchira à deux fois avant de porter préjudice à sa femme. Personne ne se moquait de la famille Soltari-Beronti sans en payer le prix et tant qu’Octavia sera de ce monde, elle fera tout pour qu’il en soit ainsi.
Cassio passa autour du cou de Tibéria un collier d’or et de pierres précieuses si massif qu’il nécessitait un contrepoids pour rester en place. Ce chef-d’œuvre d’orfèvrerie lui avait été offert par ses sœurs et devait concorder avec sa robe de mariée brodée d’argent et d’or. C’était bel et bien le cas, mais son poids important le rendait si contraignant qu’après seulement quelques minutes, Tibéria voulait déjà le retirer.
— Il est si lourd… Quelle est l’idée de faire quelque chose d’aussi massif? Je peux à peine bouger la tête!
À le regarder, Tibéria savait que l’artisan y avait passé beaucoup de temps. Les facettes délicatement taillées des pierres reflétaient la lumière ambiante, donnant un peu d’éclat à cette journée terne. La pièce maîtresse était cet énorme rubis dont la couleur rappelait un cœur palpitant ce qui expliquait sans doute le nom qu’on avait attribué à cette œuvre d’exception : le cœur du Soltaar. Ses sœurs seraient peinées si elle ne le portait pas pour la cérémonie, mais cette chose était si peu pratique.
— Je ne sais pas. Il va avec votre robe, c’est sûr. Il cache votre décolleté, mais je ne crois pas qu’on vous regardera dans les yeux pour autant.
Cassio portait sur Tibéria le même regard qu’un artisan mettant la touche finale à son œuvre. Il avait réussi un miracle pour rendre la duchesse présentable après sa nuit d’abus d’alcool. Un peu de khôl pour faire ressortir ses yeux, du rouge sur ses lèvres et une chevelure maîtrisée dans une coiffure savamment élaborée atténuaient les signes de fatigue. Elle était plus en forme qu’au réveil et son mal de tête avait disparu grâce à une tisane aux vertus quasi magiques préparée par Cassio. Qu’est-ce qu’elle ferait sans lui?
— Il est trop lourd, je ne pourrai pas le garder pour toute la cérémonie ainsi que le banquet de ce soir. Je vais prendre plutôt le collier que m’a transmis Angelina et qui était porté par les duchesses avant moi.
Le joyau en question représentait un soleil. Il attendait sur la coiffeuse qu’on daigne s’intéresser à lui. Plus modeste en taille, il n’en était pas moins ravissant et sa symbolique était connue de tous. Si Tibéria se présentait avec le nouveau bijou, les gens penseront qu’elle a dépensé une fortune pour des frivolités, Franco le premier, alors que ce sont ses sœurs les responsables. Il n’était pas si lourd, mais même Tibéria, qui apprécie généralement les choses brillantes, le trouvait un peu trop voyant.
— C’est peut-être plus sage, en effet. Vos sœurs seront déçues, par contre.
— J’en prends le risque. Je trouverai une raison à leur donner.
Cassio aida la duchesse à retirer la parure et la remplaça par l’autre bijou. Le temps filait. La cérémonie commencerait bientôt et Tibéria devait faire vite.
— C’est mieux. Bon, il faut y aller, Duchesse.
— Je ne crois pas que la cérémonie commencera avant moi.
— J’en doute, en effet, mais je ne crois pas qu’il soit sage de faire attendre le Haut-Prêtre.
— Je pensais faire semblant de perdre connaissance juste avant de prononcer mes vœux… Ça serait tellement tragique et on en parlerait pendant des semaines!
— Ce n’est pas vraiment une meilleure idée...
— Cassio, je t’apprécie beaucoup, mais parfois tu es casse-pied.
— Je suis la voix de la raison… et la raison est toujours un peu casse-pied à l’occasion.
Tibéria lui jeta un regard torve que l’ancien esclave ignora.
— Cassio…
Tous les invités étaient réunis dans la grande salle et, évidemment, Tibéria se faisait attendre. Elle arriva après tout le monde, devenant ainsi le centre d’attention lorsqu’elle franchit enfin les portes. Cassio rejoignit également la cérémonie, mais par une porte dérobée cachée dans l’ombre où il devait rester à l’abri des regards. Tibéria lui avait accordé la permission d’assister au mariage, mais son rang lui interdisait de se faire voir. Peu importe, là où il était, il pouvait tout observer de l’événement, en plus d’espionner les diverses réactions de la foule. Chaque regard dédaigneux sera fidèlement rapporté à la duchesse. Cette dernière fendit la foule pour rejoindre Franco sur l’estrade, sublime dans son armure d’apparat. Juste avant d’entrer, on avait passé sur ses épaules le manteau brodé des armoiries de sa famille. Elle fit de son mieux pour afficher un air neutre à défaut de resplendir de bonheur. Tibéria vit bien que la décoration était un peu plus luxueuse qu’elle ne l’avait demandé et un rapide coup d’œil du côté de sa tante confirma ses soupçons. Il était un peu tard pour les reproches. Sans plus attendre, le Haut-Prêtre prit la parole.
— En ce moment où Franco de la maison Celini et Tibéria de la maison Soltari-Beronti se présentent devant Vous, ô Bienveillante Déesse, nous prenons l’engagement de faire respecter le Choix en Votre nom et selon Votre volonté, car c’est dans la joie et sans contrainte que nous sommes rassemblés ici aujourd’hui pour unir deux vies.
Soyez, ô DameDieu, témoins de ce Choix qu’ils font ici, librement, et qu’ils auront à garder tout au long de leur vie. Donnez-leur d’être sincères comme Vous êtes sincère. Donnez-leur d’être bienveillants comme Vous êtes bienveillante. Donnez-leur d’être clairvoyants comme Vous êtes clairvoyante et que par la grâce de vos bénédictions, ils puissent faire le Juste Choix.
Les deux futurs époux se firent face, le prêtre tenant leur menton pour qu’ils se regardent dans les yeux. Franco fut le premier à dire ses vœux, puis vint le tour de Tibéria qui répéta d’une voix claire les paroles à prononcer.
— Moi, Tibéria Soltari-Beronti choisit librement de prendre comme époux Franco Di Celini. Et devant tous les dieux, je fais le serment de le soutenir, de l’honorer, de lui rester fidèle, de faire de son malheur, mon malheur, et ses intérêts, mes intérêts. Deux Souffles, une seule vie.
Elle saisit la main de Franco comme le voulait la coutume.
— Réunis devant les hommes et les dieux, cet homme et cette femme ont fait vœu de toujours être là l’un pour l’autre. Sur ce serment, ils bâtiront leur futur. Vous qui êtes ici aujourd’hui, soyez témoins de leur Choix.
L’officiant tendit à Tibéria le calice rempli d’une boisson à base de lait et d’alcool alors que Franco faisait tomber son manteau sur le sol pour le remplacer par le sien, geste symbolisant son entrée dans la maison Celini. Tibéria di Celini… Au moins, ça n’écorchait pas trop les oreilles. Il enlaça ensuite ses mains avec celle de sa promise autour du calice.
— ô Bienveillante Mère des hommes, devant Vous nous nous agenouillons. Bénissez cette union. Bénissez de votre grâce vos enfants Untel et Unetelle qui aujourd’hui se consacrent dans le mariage. Que votre bénédiction descende sur eux et leur permet de rester sur la bonne voie, main dans la main. Qu’ils trouvent le bonheur en se donnant l’un à l’autre, qu’une descendance vienne embellir leur foyer. Dans la joie, qu’ils sachent vous rendre grâce; dans les épreuves, qu’ils se tournent vers vous; que votre présence les aide dans leurs tâches quotidiennes. Dans la tristesse enfin, qu’ils vous trouvent à leurs côtés afin que vous allégiez leur fardeau et que marqués de vos signes, ils sachent se garder l’un l’autre des tromperies et de la vilenie.
À tour de rôle, ils burent quelques gorgées de la boisson. La cérémonie était très rapide en elle-même. Ce sont les célébrations en lien avec le mariage qui pouvaient facilement s’éterniser. Il ne restait plus que l’échange de baiser et ils seraient officiellement mariés. Tibéria en avait les jambes en coton.
— Embrassez-vous, et par ce baiser vous devenez mari et femme. Le serment prêté devant les dieux est sacré. Nul Homme ne peut le disjoindre et maudit soit celui qui se met entre eux.
Tibéria leva la tête vers Franco, le visage affichant une expression toujours aussi neutre. Seul son regard trahissait son désir d’en finir enfin.
- HRP IMPORTANT:
Ce rp fait référence à un événement qui n'a pas encore été rp, mais qui s'en vient dans le rp des trois roses (pour ceux qui voudraient lire). De plus, on a pas fait d'event avec le mariage tout simplement, car on n'a pas le temps d'en faire un. (On est très en retard même...) Franco et moi on traîne un peu (beaucoup) de la patte... Pour ceux que ça intéresse (et là je vise surtout Sarina et Aléandra, mais les autres peuvent aussi bien que c'est spécifié que le mariage est en petit comité avec la famille et les principaux vassaux) vous pourrez poster après Franco. Je vais peut-être faire un petit poste après pour dire à quel point Tibéria a été dégouté par le baiser et qu'elle en tombe dans les pommes Ça va conclure la cérémonie. Les gens ailleurs dans la Péninsule pourront manifester leur surprise devant se mariage éclair si vous y voyez de l'intérêt.
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| | | Franco di Celini
Humain
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| Sujet: Re: Mariage à Soltariel Sam 18 Mar 2017 - 17:29 | |
| ~ Le mariage est un état trop parfait pour l’imperfection de l’homme ~ Le mariage. En voilà une drôle d’instance. Deux êtres qui se promettent d’être unis pour le meilleur et pour le pire. Quelle valeur pouvait bien avoir un pareil engagement ? Qui allait donc vérifier sa bonne exécution ? En fait, ce contrat à l’amiable entre deux individus se devait d’être formalisé par une cérémonie. Histoire de se donner bonne conscience. Le plus paradoxal était que Franco allait devenir quinze fois plus influent dans la politique officielle du royaume et de la péninsule une fois ce mariage officialisé et consommé. Franco di Celini avait passé une rude soirée la veille. Il avait choisi de rendre visite à sa future femme pour détendre légèrement leurs relations avant le mariage. Il n’avait pas vraiment fait ça par intérêt, contrairement à beaucoup de ses actes. Il savait très bien que, même si Tibéria ne l’appréciait pas, la jeune femme avait une parole de valeur et ne reviendrait pas sur son engagement à se marier avec lui. La soirée avait bien vite été arrosée d’alcool, à la demande du futur duc. Même s’il apparaissait toujours comme un homme sérieux et concentré, Franco avait besoin de ses propres moments de détente. Pour une fois, il en avait partagé un avec quelqu’un. Autant que ce soit celle qui allait partager sa vie lors des futures années. Le grand brun se rappelait bien de sa soirée. Tibéria s’était laissée entrainer par la boisson. Visiblement non coutumière du fait, elle avait rapidement été mise hors d’état de nuire. L’alcool avait rapidement pris le dessus sur la jeune femme. Elle avait parlé, s’était libérée, comme si elle en avait besoin. Mais Franco n’avait pas daigné profiter de cette occasion. En fait, avoir un rapport intime prématuré avec sa promise ne l’intéressait pas. Quoiqu’il arrive, il savait que Tibéria allait être plutôt fatiguée pour leur mariage. Peut-être même que la jeune femme ne se souviendrait pas de la soirée de la veille. Le futur duc était resté tard dans les appartements de la duchesse. Une fois la nuit bien avancée, l’alcool avait gagné sa bataille contre elle. La jeune femme s’était endormie, vaincue par les vapeurs de la boisson. Voyant que sa future femme s’était laissée entrainer dans les limbes du sommeil, Franco avait choisi de rester un instant pour se reposer également. Puis il s’était réveillé, peu avant le lever du soleil, agité par des aigreurs d’estomac. Ne souhaitant pas voir Tibéria catastrophée d’avoir dormi dans la même chambre que son futur mari avant le mariage, il avait rapidement quitté les lieux. En ces heures matinales, les couloirs du palais étaient calmes et Franco avait rapidement pu s’éclipser de ce dernier sans trop se faire remarquer. Il était rentré dans le domaine familial des Celini, en ville, pour se reposer un peu plus et se rafraichir avant la journée du lendemain qui s’annonçait chargée en émotion. _______________________________________________________________ En début d’après-midi, alors qu’il était beaucoup plus frais et remis de ses déboires de la veille, le futur duc avait à nouveau pris le chemin du palais. Il devait se rendre dans ses appartements afin d’enfiler le costume d’apparat qu’il avait choisi quelques ennéades auparavant. Une somptueuse armure de plates de couleur gris argenté. C’était plus une armure d’apparat qu’une tenue qu’il envisageait d’utiliser lors d’une bataille. Franco étant un homme agile qui prêtait beaucoup d’attention à sa vitesse, il ne pouvait pas se permettre de s’alourdir d’une pareille armure au combat. Cette armure avait été confectionnée par un forgeron qu’il connaissait bien, ici, à Soltariel. Le futur duc avait dû fournir les matières premières, qui lui avaient couté une petite fortune, et s’était vu offrir le cout de la main d’œuvre en échange d’autres faveurs économiques. Après tout, ce mariage était une occasion sans précédent pour ce forgeron, ami de Franco di Celini, d’exposer son art en public. Une fois l’armure enfilée, heureusement avec l’aide de quelques serviteurs, le futur duc ceignit une épée de sa collection personnelle à sa ceinture. Une fois de plus, l’épée était trop lourde pour correspondre à la manière dont il aimait se battre. L’espace d’un instant, il se surprit à penser que la prochaine fois qu’il ceindrait une épée à sa ceinture pour une cérémonie, ce serait surement l’épée des ducs de Soltariel. Presque surpris de par son efficacité, Franco fut forcé de constater qu’il lui avait fallu moins de deux heures pour se préparer et qu’il avait donc un peu de temps devant lui. Alors qu’il s’apprêtait à quitter sa chambre, une femme en furie débarqua dans ses appartements sans crier gare. L’espace d’un instant, il ne comprit pas de qui il s’agissait. Il dû attendre que l’étrange phénomène parle de « sa nièce » pour comprendre que cette inconnue intrusive était Octavia, la tante fortunée de Tibéria. Elle déroula son discours d’un trait comme s’il avait été trop bien préparé. Ses paroles étaient … Paradoxales. Après tout, c’était bien elle qui avait choisi de marier sa nièce au dragon déchu. Pourquoi se plaignait-elle aujourd’hui des conséquences d’un mariage qui avait tourné au désastre ? Rien ne l’avait empêchée de faire un meilleur choix pour sa protégée. Franco n’eut même pas le temps de dire quoique ce soit pour remettre à sa place la tante de Tibéria. Une fois qu’elle eut quitté la chambre, il se contenta de faire une courbette ironique. - Enchanté de vous avoir connu, madame la tante de Tibéria. Un sourire apparu sur ses lèvres. Même s’il ne voulait pas trop le dire pour l’instant, cette situation lui plaisait au plus haut point. Les gens qui entouraient Franco étaient de plus en plus jaloux de lui. C’était bon signe : son succès n’était qu’au prélude de son ascension. _______________________________________________________________ Puisqu’il était prêt depuis maintenant un certain temps, le futur duc se rendit à pas mesurés en direction de la grande salle du palais. Il savait qu’il avait un peu d’avance et qu’il devrait attendre Tibéria. De plus, son armure était somptueuse mais assez inconfortable. Son poids pesait sur les épaules du grand brun et il savait qu’il ne pourrait pas s’asseoir pour attendre la duchesse. Peu importe, le fait d’arriver avant elle montrerait qu’il était sérieux et ponctuel. Une fois les portes de la grande salle franchie, le futur duc scruta l’assistance. Il connaissait certains visages, mais pas tous. Comme Tibéria, il n’avait pas souhaité d’un mariage grandiloquent. Contrairement à son premier mariage, cette fois-ci c’était lui qui avait choisi qui il souhaitait inviter de sa propre famille. Franco vit dans la foule les visages familiers de ses parents, de qui il était resté très proche. Il vit aussi quelques cousins et des membres de familles amies tel que les di Pasi, la famille de sa défunte première femme. Le futur duc adressa un sourire à son ami et ancien collaborateur au sein du mouvement des Vrais-Soltaris, Paolo di Pasi. L’attente se fit de plus en plus longue et le futur duc sentit que l’instant fatidique n’allait pas tarder à arriver. Il se plaça sur l’estrade, non loin du Haut-Prêtre qui avait été convoqué pour la cérémonie. Puis Tibéria vint enfin. En bonne dernière, elle fendit la foule afin de pouvoir le rejoindre sur l’estrade. La duchesse était richement vêtue. Sans excès pour autant, elle était plus ou moins telle que Franco l’avait imaginée quelques instants plus tôt. L’espace d’une seconde, l’image d’une Tibéria dépravée et sans limites vint à l’esprit du futur duc. C’était une nouvelle image de sa future femme qu’il avait eu la veille au soir. Mais cela ne l’empêchait pas d’être aujourd’hui ici, sur cette estrade. Tibéria vint se placer à moins d’un mètre de Franco et la cérémonie commença. Le prêtre commença son lancinant sermon. Avant de laisser la parole au futur marié qui prononça ses vœux d’un air légèrement platonique. - Moi, Franco di Celini, choisis librement de prendre comme épouse Tibéria Soltari-Beronti. Et devant tous les deux, je fais le serment de la soutenir, de l’honorer et de lui rester fidèle. De faire de son malheur, mon malheur, et de ses intérêts, mes intérêts. Deux souffles, une vie. Tibéria saisit la main de Franco avant de prononcer à son tour ses vœux. Pfeuh, « Faire de ses intérêts, mes intérêts. » et puis quoi encore ? Le Haut-Prêtre continua son sermon comme le voulait la coutume. Puis vint l’instant fatidique. Le baiser. Franco regarda droit dans les yeux sa future femme. Elle semblait légèrement absente. Ne s’était-elle toujours pas remise de la soirée de la veille ? Le grand brun prit l’initiative de faire un pas vers elle avant de se pencher pour être à sa hauteur et pouvoir l’embrasser.
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| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans Taille : 1m55 Niveau Magique : Eveillé / Néophyte.
| Sujet: Re: Mariage à Soltariel Lun 20 Mar 2017 - 22:45 | |
| Le baiser conclut la cérémonie, faisant de Franco et Tibéria officiellement un couple marié. Rassemblant son courage, elle se força à sourire. Elle ne voulait pas apparaître comme une victime obligée d’agir contre son gré. Elle savait que ce mariage était la bonne chose à faire malgré toute l’énergie dépensée ces derniers temps pour tenir tête à Franco. Elle n’avait plus envie de protester. De toute façon, il était un peu tard maintenant. L’homme qui se tenait à ses côtés était le nouveau duc de Soltariel et Tibéria devait faire confiance en son jugement. Si elle s’obstinait à toujours le contredire, non seulement elle perdait du temps, mais elle risquait de nuire à tout le duché.
— Vous serez un bon duc. Avoua-t-elle finalement alors que la foule les applaudissait.
Les célébrations culminèrent avec la tenue d’un somptueux banquet. Les tables croulaient sous les victuailles, principalement des produits venant des quatre coins du duché. Musiciens et acrobates s’occupèrent de l’ambiance et Tibéria finit même par s’amuser. Elle obligea Franco à danser avec elle avant d’enchaîner quelques morceaux avec ses sœurs. Éventuellement, les cadeaux furent remis aux époux. Octavia se présenta la première avec la dot de sa nièce portée par des esclaves. La vue de ces coffres avait de quoi faire jalouser certain. Ensuite, le chef de la garde ducale s’avança vêtu de son armure. Il présenta l’épée des ducs à Tibéria qui la prit avant de la donner à Franco.
— Cette épée a été portée fièrement par les ducs qui vous ont précédés. Aujourd’hui, elle vous revient. Usez-en avec sagesse.
Bijoux, armes, pièces d’or, tissus somptueux et même animaux exotiques, les cadeaux s’accumulaient aux pieds des nouveaux mariés. Tibéria prenait soin de remercier tous ceux qui se présentaient à la table d’honneur. Elle n’était peut-être pas aussi lumineuse que le jour de son premier mariage, mais sa posture montrait qu’elle était détendue et elle souriait. La jeune femme appréciait les célébrations et elle en profitait. En ce moment même, Cassio préparait les appartements ducaux où on avait transféré dans la journée les effets personnels du couple. Évidemment, Tibéria évitait de penser à ce qui viendrait ensuite bien qu’elle ait moins d’appréhension cette fois. Elle préféra profiter de la fête et s’amuser en mettant de côté ses préoccupations. C’était la meilleure chose à faire.
- HRP:
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