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Sujet: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Dim 12 Mar 2017 - 23:26
Arcamenel de la première ennéade de Verimios Neuvième année du Onzième Cycle Cité d'Ardamir
C'est seulement au soir venu que pour vous la vie commençait. Les Lunes levées, les devoirs de la Main Droite s'étiolaient, laissant enfin à ta dulcinée une relative liberté ; et en ce jour d'Arcamenel pour rien au monde n'aurais-tu accepté que quiconque cherche à la lui enlever. S'il était un seul des Cinq que les Ardamirois osaient élever aux chevilles de la Mère, peut-être plus que la Voilée, c'était l'Amant. Cité de novateurs, d'orateurs et d'artistes. Cité de bons vivants, fêtant la moindre occasion, qu'ils vous laissent cette liberté allait de leur réputation et bienheureusement, la cité des arbres fit honneur à son nom.
Tu souriais en silence alors qu'elle terminait de nouer ton chignon. Elle laisserait certainement pendre quelques mèches sur ton front. Elle le faisait toujours, car c'est ainsi qu'elle t'aimait. Que tu n'oses pas maintenant laisser la moindre irrégularité dans le tressage de sa chevelure ou tu te verrais forcé d'entièrement t'y reprendre! Mais quoi que l'on en dise, là n'était point ton souci, puisque cette rigoureuse élégance était l'une des choses qui chez elle t'avait charmé. L'un face à l'autre, encore nus, encore moites du bain que vous aviez partagé, l'un et l'autre habillé d'un crin magnifié, il était difficile pour vous de l'un à l'autre vous résister, alors pensant à quelle belle soirée un don anticipé pourrait vous faire manquer, ce n'est que lèvres à lèvres que vous vous autorisiez à échanger.
- Je sais que tu as déjà sûrement une toilette toute pensée, mais j'ai eu cette robe d'une couturière d'Alëandir il y a bien longtemps, et ça va faire au moins autant de temps que je rêve de te voir la porter. Tu veux bien me faire cette faveur ?
Tu passes amoureusement autour de la fine silhouette de ton aimée le délicat tissu bleu de nuit aux complexes ornements de turquoise, prenant garde de ne pas laisser se former un pli disgrâcieux, tu l'aides gaiement à passer les longs gants de velours jusqu'à sous l'aisselle et tombe en contemplation lorsqu'elle passe à son cou et autour de ses épaules nues le voile, dernière pièce de l'ensemble. La clavicule mise à nue par le décolleté bateau pour que son focaliseur y trône seul maître ; l'une de ses douces épaules nue, l'autre couverte de son immaculée chevelure ; la silhouette flattée par un tissu flirtant avec ses menues courbes sans les épouser ; la jambe gauche partiellement dévoilée par la fente lui montant jusqu'au tiers de cuisse ; le gant de velours métaphore de la délicatesse de sa main, elle se tenait debout la tête haute, déjà aussi gracieuse ses pieds encore nus que si elle avait enfilé de hautes chausses.
- Tu es magnifique.
Tes lèvres se posent à nouveau courtement sur les siennes, prenant place devant elle dans ce qui est devenu une comique nudité, intimant ainsi attendre ton tour à la besogne, pointant par la même occasion ton habit du doigt.
D'un bleu plus sombre encore que celui de ta bien aimée, c'est en réalité un manteau de velours recintré qui te sert de robe. Des décorations de métal à la naissance et à la mort des longues manches, flattaient la grande evergure de tes épaules. La traîne tombant jusqu'à la moitié de ton mollet te faisait l'air presque assez régalien pour être digne de ta Reine. Et des pantalons de satin aussi simples qu'avisés lorsqu'ils n'étaient pas la pièce maîtresse de ta toilette venaient terminer le tableau. Ce n'était pourtant pas là ni le grand attrait ni le grand secret de ton vêtement. Dans ton dos, aux pièces de métal ornant tes épaules se rattachaient celles qui ornaient ton dos en un étrange rosace dont les colliers accrochés à certains pétales deviendraient les supports de ton sceptre. De face, les pointes de ton haut col fuyaient vers le bas pour ne se rejoindre que la moitié d'un pouce au dessus de ton nombril, s'ouvrant sur les trois colliers tombant juste sous ton sternum.
Vous passiez vos chausses, et main dans la main, vous sortiez, suivant les lumières à travers les ponts suspendus d'Ardamir, vers là où la musique n'avait pas encore commencé, espérant que les pluies d'hiver ne viendraient pas ternir la soirée. Vous marchiez lentement, profitant en silence de cet instant de solitude nocturne, et parfois allais-tu jusqu'à oublier les raisons de votre départ du Palais, mais malgré tout en temps et en heure vous arriviez. Courtoisie d'une Ardamir prompte à organiser ses festivités, la place arboricole s'était vue richement décorée. Immobiles, spectateurs et artistes en attente de leur heure rivalisaient déjà d'élégance, mais lorsque les premières notes furent jouées, et que les pans des robes se mirent à virevolter, c'est à ce moment que la féérie de la scène prit son entière mesure.
Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Ven 17 Mar 2017 - 1:33
Quel atroce supplice qu’était l’attente de ce convoité et si précieux moment, où elle pourrait de manière éphémère s’évader de ses pesantes responsabilités, au moins le temps d’une nuitée. Et cette fois plus que les précédentes, la visite impromptue de son amant aiguayait d’avantage encore son désir de retrouver le confort de ses appartements. Or, sans faire ni une ni deux, lorsque le temps fût propice, elle échappa à ses prérogatives de Régente et fonça en toute hâte à son chez-elle. Pratiquement arrivée à destination, elle se buta contre la poignée sans la retourner, hésitant un moment. « Et s’il n’était pas là? » s’était-elle questionnée, dans un élan futile d’incertitude. Son poignet délivra le pêne de la porte de sa gâche pour s’apercevoir, une fois pénétrée dans la trouée, que son aimé manquait à l’appel … Un instant son monde s’écroula, non pas de peine, mais plutôt car ses attentes aussi hautes furent-elles, avaient été mises en déroute en une fraction de seconde seulement. Ses frêles et délicates épaules s’affaissèrent, de même que sa mine précédemment enthousiaste, mordillant sa lippe d’agacement, du bout de ses canines.
Mais même le plus meurtri des cœurs pouvait se voir cicatriser promptement, lorsqu’à l’écho d’un bain et à la vue de quelques volutes de vapeur, se cachait derrière cette adorable attention l’homme de sa vie. Des étoiles s’installèrent devant ses spinelles grisâtres, alors qu’elle le décrivait du regard. Il était là, dans l’antichambre juxtaposant le hall d’entrée, à placer ici et là, serviettes, huiles et autres parfums. Nu comme à son premier jour, patientant la venue de sa presque fiancée, il avait orchestré cet accueil avec minutie, de sorte à ce que ce souvenir se grave à sa mémoire pour les siècles et les siècles à venir …
D’un pas prudent, l’œil brillant d’un amour plus intense encore qu’à ses primes journées, Kaelis enchaîna la marche jusqu’à lui pour venir ceinturer sa nuque de ses dix doigts et ainsi l’attirer non sans désir jusqu’à ce que se marie leurs lèvres en un baisé fiévreux. Un pas de travers manœuvré, elle se retrouva corps contre le sien, préservant comme seule barrière entre leur peau le velouté tissus de sa robe. Puis vint le moment où Artiön chercha la dérobade de cette silencieuse salutation, chose à laquelle Kaëlis apposa son veto en venant agripper mollement le chignon de son amant, simplement pour lui faire comprendre qu’elle n’en avait pas terminé. Joueuse, c’est non sans une risette radieuse qu’elle le libéra, butant désormais de son ardent souffle contre son cou en murmurant quelques mots en son égard : « Jamais on m’aura offert plus magnifique surprise, Artiön … »
Il n’en fallu pas bien d’avantage pour que son dévoué d’amant s’affaire à la dévêtir et ainsi, qu’ils soient au moins à égalité. Leurs cœurs tambourinant à outrance et en parfaite harmonie, le bain eut temps de tiédir avant que quelqu’un y pénètre. Car une fois ses dernières parures retirées, leur devoir conjugal devint non pas une tâche, mais une nécessité ; tous deux ne pouvaient plus concevoir la possibilité de résister au goût de la chair. Le silence n’était pas envisageable, car leur union hurlait le désir de chacun d’eux, criait la joie de se retrouver l’un l’autre et abusait de ces jouissances interdites depuis leur séparation …
Tantôt, ce ne fût pas l’heure de la toilette, mais le prolongement de leur union, immergé dans la bassine d’eau un peu tiédie par leur arrivée tardive. Pétries par les mains massives du soldat, les épaules de la régente devinrent tôt de la bouillie, une purée purifiée de ses tensions et des nœuds nerveux qui harassaient sa nuque. Feulant tout bas de satisfaction, le chef de Kaëlis bascula vers l’avant, de sorte à partager l’état dans lequel elle se trouvait. « J’espère ne plus jamais quitter le confort de tes bras … Ils me sont tellement plus agréables et confortables que mon assise de Régente… » Ce à quoi son amant répondit d’un rire tout bas, en soulevant les épaules d’amusement. « Pourtant, ce soir, nous sortons. Il y a fête et je tiens à t’y emporter à mon bras. » Pratiquement à l’instar d’une gamine qui cherchait à démontrer son désaccord ou son non consentement, elle vint s’entrecroiser les bras au niveau de sa poitrine dénudée et partiellement couverte d’eau, en se laissant choir contre le poitrail du soldat, blottie dans le nid que formait ses bras et jambes. « Nous pourrions rester ici, emmitouflés sous la couette … » Laissa siffler d’entre la prison de ses dents, une Kaëlis un peu désappointée, déposant sa tête contre l’épaule d’Artiön. « Ne fais pas la tête, tu t’y plairas, je t’assure. » Dit-il dans l’espoir de la convaincre, tandis que l’une de ses mains profitait de leur proximité pour valser du bout des doigts contre le derme de son genou, et ainsi aborder une descente lente et fastidieuse jusqu’à la surface de l’eau ou elle plongeât, pour caresser la cuisse de son aimée.
Ce fût seulement après s’être unis de nouveau, après s’être fait le témoignage de leur amour inconditionnel qu’elle obtempéra, comblée et insufflée d’une énergie renouvelée. Et comme s’ils avaient été ensembles toute leur longue vie, ils agirent en parfaite symbiose ; elle le coiffa, de même qu’il en fit pour elle. Il la vêtit, de même qu’elle en fit pour lui. Un ultime passage devant la glace lui indiqua qu’elle n’avait omit aucun détail à sa toilette, qu’aucune imperfection ne s’était immiscer au travers icelle et qu’elle était fin prête à parcourir son Ardamir, accrochée au bras de son amant.
Arrivée là-bas, tout était comme elle l’avait espéré lorsqu’elle s’était résignée à sortir de son terrier. Cierges, fanaux, lumignons et autres lumières tamisées, offraient généreusement à l’endroit une ambiance festive et adaptée à la féerie que savait brillamment orchestrer les artistes d’Ardamir. Là, d’ores et déjà se déhanchaient quelques couples qui main dans la main, guinchaient au rythme de la musicaille qui à peine débutait, seulement pour donner le ton à la soirée. Un sourire complice à son partenaire, les deux mains resserrées contre son biceps durci et ferme à souhait, Kaêlis semblait être condamnée à s’épanouir, en cette mémorable soirée de Verimios.
Cinnaeth Kielendar
Ancien
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Calimehtarus, huitième ennéade de Barkios Neuvième année du Onzième Cycle Cité d'Alëandir
Chère Cinnaeth,
Je profite de cette courte lettre pour t'annoncer un grand événement. En Verimios prochain, je ferais ma première représentation au sein de la compagnie artistique que j'ai récemment rejointe.
Je suis consciente de la charge de travail qui incombe une personne ayant une fonction telle que la tienne, mais j'aimerais sincèrement que tu sois présentes à cette fête. Qui plus est, ce serait l'occasion pour toi de venir visiter Ardamir.
En espérant te voir prochainement, Ta petite sœur, Nànalethaleë
Arcamenel de la première ennéade de Verimios Neuvième année du Onzième Cycle Cité d'Ardamir
Cinnaeth poussa un soupir d'aise. Elle se détendait sur le balcon arboricole de la modeste demeure Ardamiroise où résidait sa sœur. Étendue sur une branche avoisinant les deux mètres de diamètre, elle laissait les rayons hivernaux réchauffer doucement sa peau tout en lisant un essai sur le lien entre la société et l'architecture de la cité d'Ardamir. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pu se distraire de ses devoir de conseiller.
Elle avait longuement hésité avant de prendre le chemin pour Ardamir. La situation dans la capitale était quelque peu tendue depuis les événements en Eteniril. Son absence de quelques jours auraient pu être malvenue. Ceci dit, cela était la première représentation publique à laquelle sa sœur participait, et elle imaginait difficilement ne pas y assister. Quoi qu'il en soit, elle se rendait compte à quel point il lui était bénéfique de faire une coupure avec sa fonction dans la capitale. Son chemin d'Alëandir à Ardamir se passa sans embrouille. Se retrouver de nouveaux sur les chemins d'Anaëh rappela à Cinnaeth les souvenirs de son temps en tant que marchande auprès des Noss. Une certaine nostalgie l'avait envahie. Cela lui paraissait appartenir à une autre vie.
Arrivée à Ardamir, celle-ci n'avait pas manqué de l'éblouir par sa beauté. Elle n'était jamais venue dans la cité et son atmosphère était fondamentalement différente de celle d'Alëandir. D'abord, elle n'avait su dire quand elle était entrée dans la cité qui était dépourvue de toute enceinte. Puis, elle avait été surprise par l'absence quasi totale de pierres pour les constructions de la ville. Toutes s'appuyaient principalement sur les structures naturelles existantes ; racines, troncs, branches, crevasses et autres cavités présentes. La ville était une merveille d'architecture organique. Seul le temple de Tari était fait entièrement de pierre, et elle avait trouvé qu'il dénotait quelque peu avec le reste de la cité. Finalement, il régnait dans la ville une ambiance étrange. Cinnaeth ressentait une sorte de douce mélopée, un vague murmure chuchoté dans le creux de son oreille, dont elle ne pouvait déterminer l'origine. La voix de sa sœur la sortie de son songe :
« Tu es encore entrain de te prélasser ! Et on dit que ce sont les Ardamirois les plus flâneurs d'Anaëh ! La représentation commence dans à peine trois heures, il faut absolument que tu te prépares ! Cinnaeth mis de côté son livre et répondit avec un air facétieux : - Tout est question de contexte. Dans la capitale, nous n'avons pas besoin d'autant de temps pour nous préparer. Nàna lui répondit par un haussement d'épaule quelque peu exaspéré. - Tu as amené des affaires d'Alëandir n'est-ce-pas ? - Bien sûr, j'ai lavé les affaires que je portais hier et …
Cinnaeth s'interrompit à la vue du visage effarée de sa sœur. Apparemment son début de réponse n'était pas au goût de celle-ci. Elle se rendit soudainement compte qu'en effet, les habits qu'elle portait la veille n'était pas nécessairement adaptés à l'événement de la soirée. Ils étaient parfaits comme tenue de voyage, mais inadaptés pour une soirée festive à Ardamir. Malencontreusement, elle n'avait rien amené d'autre avec elle. Ce détail avait quelque peu échappé à son attention en partant de la capitale. Nàna eut l'air amusé par le soudain embarras envahissant sa sœur, et ajouta souriante :
- Il te faudra donc sans doute plus d'une heure pour te préparer non ?
Cinnaeth s'avoua vaincue et suivit sa sœur à l'intérieur. Cette dernière avait une garde-robe qui rendrait jalouse plus d'une coquette. En effet, elle y entreposait de nombreuses confections que leur mère avait faites par le passé, certaines étant de véritables chef d’œuvre. Cela ne rendit pas le choix plus facile, et même si elle s'était moquée de son aînée quelques minutes auparavant, Nàna n'avait elle-même aucune idée de ce qu'elle même allait porter. Il s'en suivit une discussion fort longue pesant le pour et le contre de chaque tenue pour les deux sœurs. L'une étant trop droite et ne mettait pas assez en valeur la taille marquée de Cinnaeth. L'autre était trop ample et Nàna risquait d'entremêler les tissus avec les cordes de son luth.
Finalement, sa sœur se décida pour une robe bustier bi-matière. La jupe à corolle était de satin couleur champagne tandis que le bustier était un coton peint manuellement de motifs floraux. Elle laissa ses cheveux libres, ses cheveux argentées tombant avec légèreté sur ses épaules. Ainsi apprêtée, Nàna faisait un écho quelque peu nostalgique en cette saison hivernale à la fraîcheur et la beauté naissante de la nature printanière. Cinnaeth quant à elle choisit une robe azurine qui mélangeait savamment broderie et tulle de soie presque transparente. Les broderies en fil d'argent commençaient au niveau des épaules, descendaient légèrement sous la poitrine, continuaient sur le haut des côtes avant de mourir à la pointe des reins. À ces broderies étaient attachés d’innombrables voiles de tulle de soie se fondant jusqu'au sol, dont deux à la naissance des épaules flottant légèrement dans son dos. Grâce à ces jeux de voilages, la silhouette de Cinnaeth était simultanément éthérée et finement dessinée. Elle releva négligemment ses cheveux d'argent avec un chignon tressé, quelques mèches ondulées encadrant son visage, épinglé avec sa broche d'argent.
Arriva l'heure de se rendre à la place. Les deux sœurs s'y rendirent joyeusement, discutant de tout et de rien. Parvenue au dit lieu, Cinnaeth eut l'occasion de rencontrer les autres membres de la troupe dont Nàna faisait parti. Mélangeant poètes, chanteurs, acteurs, danseurs et musiciens, la petite troupe était composée intégralement de jeunes elfes dont le talent était remarqué dans toute la cité. Tandis que quelques-uns commençaient à jouer quelques mélodies ensorcelantes pour accueillir les premiers arrivants, Cinnaeth aida les autres à préparer le reste de la soirée, qui s’annonçait chargée en ballade romanesque et ode homérique autour du mythique appel de Tyräl.
L'esplanade se remplissait progressivement des elfes de la cité d'Ardamir. Groupes d'amis, âmes solitaires et couples se réunissaient pour profiter de l'une des premières festivité de l'hiver, et peut être la dernière avant de longues ennéades. Cinnaeth jeta un coup d’œil à sa sœur qui semblait regardait avec inquiétude la foule grandissante. Elle lui dit dans l'espoir de la rassurer :
- Tout se passera à la perfection, vous vous êtes tous préparé avec passion pour ce jour. Nàna hocha la tête et lui répondit : - Je l'espère. Ceci dit, nous ferais-tu l'honneur d'introduire cette soirée ? De nous tous, tu es sans doute la meilleure oratrice.
Tout d'abord surprise par une telle proposition, Cinnaeth esquissa un sourire. En tant normal elle n'aurait sans doute pas accepté, mais c'était sa petite sœur qui le lui demandait. Aussi, l'idée attisait sa curiosité. Elle se prêta donc volontiers au jeu. Une poignée de minutes plus tard, elle se retrouva sur le devant de la scène. La musique se tût petit à petit et les regards des invités se tournèrent vers elle. Tandis que les membres de la troupe prenaient leur place respective, Cinnaeth prit la parole, arborant un sourire gracieux :
- Chers Ardamirois et autres habitants d'Anaëh, nous vous remercions pour votre présence. Cette douce soirée d'hiver se placera sous l'effigie de Tyräl, fondateur d'Alëandir et du Royaume elfique. Ensemble nous revivrons la gloire de la première unification elfique, mais aussi la lente chute de ce roi de légende, assassiné par son aimée. Cette œuvre inédite, interprétée par la troupe des Lînhor, dépeindra cette époque mythique en mêlant tous les arts connus d'Anaëh. Mesdames et messieurs, je vous prie d'accueillir chaleureusement les Lînhors.
Elle conclut son discours par une révérence, accompagné d'applaudissement de la part de l'audience, et se dirigea vers les escaliers bordant la scène pour s'éclipser et laisser place aux artistes. La représentation commença par une ode composée de sizains et accompagnée de flûte. Une atmosphère enchantée s'installa dès les premiers mots et notes. Alors que certains elfes écoutaient avec révérence le poème et que d'autres préféraient danser au rythme des vers et de la mélodie, le regard de Cinnaeth fut attiré par un couple se tenant non loin d'elle. Bien qu'elle avait la vague impression d'avoir déjà vu l'homme, c'était la tenue de sa très élégante compagne qui retint le plus son attention. Elle était convaincue que cela était une des tenues faites par sa mère alors qu'elle même n'était encore qu'une jeune elfe. Intriguée, elle souhaitait vérifier son intuition. Elle détailla rapidement le couple de manière à définir si elle allait les déranger en cette merveilleuse soirée. En vue de leur comportement l'un par rapport à l'autre, l'amour qu'ils se portaient mutuellement était évident et avait quelque chose d'émouvant. Pourtant, ils ne semblaient pas s'être enfermés dans un bonheur égoiste et autarcique, car si cela était le cas, ils ne seraient certainement pas présents à un tel événement. C'était en effet le propre des fêtes de s'afficher mais aussi de rencontrer d'autres personnes. Après une court moment de réflexion, elle se dirigea vers le couple, affichant un air avenant et amical et leur demanda avec politesse :
- Excusez moi, mais n'est ce pas une robe de la couturière Edraëla Kielendar d'Alëandir ?
Le style de la robe que porte Cinnaeth:
Dernière édition par Cinnaeth Kielendar le Ven 1 Déc 2017 - 21:01, édité 3 fois
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Lun 20 Mar 2017 - 20:32
Tes prunelles se portent sur elle, ta tête esquisse un léger balancement et ton biceps se gonfle à la recherche de sa libération. Les mains de Kaëlis quittent ton bras pour le contact plus délicat de tes paumes. Ton pied fait un arrière quand le sien fait un avant, tu fais son tour comme le monde autour de son astre puis te gaines, mettant fin à ton mouvement. C'est elle à ce moment, à l'inertie fouettée par ton immobilité qui vrille jusqu'à toi pour retrouver place au creux de ton étreinte. Vos quatre pupilles de concert se lèvent vers la scène, captivées par la mesure battue par les percussionnistes, et quand vos oreilles sont arrachées à la musique, c'est le feint rire d'un couple voisin qui les attire. Couple de saltimbanques, donnant le spectacle même lorsqu'ils ne sont pas sur scène, leurs pas rivalisent de beauté avec le jeu du théâtre et ce sont deux tableaux pour le prix d'un qui sont peints par les Ardamirois sous les Lunes hivernales.
Leurs amoureuses acrobaties auront tôt fait d'entraîner camarades, et presque d'instinct, nombre sont les danseurs de tous bagage qui leur auront donné l'écho. La conduite dictée par une musicalité d'héritage divin, c'est une impromptue chorégraphie qui se met en place. Gravitent autour des couples deux cercles de solistes, et en pièce maîtresse au centre de la rosace s'élèvent les deux Hérauts aux pas légers vers le voile de la sorgue. Ta belle et toi évoluez parmi les excentrés, tentant comme les autres tant par défi qu'emportés par l'ivresse des mélodies de suivre la folle cadence imposée par les chorégraphes. Se mouvoir avec générosité, agir comme si vous n'aviez pas de failles, c'est ce qui rendait aux mémoires le portrait de ces fêtes parfait. De pirouettes vous alliez en portés, souvent plus à la force de tes bras qu'à la grâce de ton adresse, mais à qui ne se vantait pas danseur on le pardonnerait. Les voilures claquent aux vents du mouvement et les talons des souliers font résonner les planches. À la force du Bras Armé, la Main Droite savait donner dextérité ; sous la conduite de ta dulcinée, il n'est pas de mouvement qu'elle pourrait t'insinuer sans que tu ne puisses les exécuter.
Damnés soient ces infatigables méryales et leurs doigts plus tenaces que vos jambes. Ton aimée et toi vous reposiez, preniez le temps de saluer les quelques connaissances de l'une plus que de l'autre quand la scène n'était plus que musique et peinture secrète plutôt que théâtre à regarder. Il n'y avait plus de deuil ou de disparités à Ardamir en cette heure, plus de requêtes ou d'ennuyeuses formalités. Il n'y avait plus que sourires et échanges d'heureuses perspectives. Discussions sur l'art, souvent complimentant les performances en cours comme celles à-venir ; plaisanteries légères d'un peuple à la recherche de vie et questions d'artisans aux possesseurs de leurs oeuvres.
- C'est exact. Tu poses les yeux sur Kaëlis, revenue à ton bras Et c'est une robe âgée à cela ! La toute première que j'aie faite faire à Edraëla. Son dessin date du temps de mon retour d'Uraal, il y a presque trois siècles. Kaëlistravae et moi venions de nous quitter et je voulais un cadeau à lui offrir au jour de nos retrouvailles, mais ce jour-là, l'idiot que je suis était trop pressé de retrouver l'élue de son coeur pour y penser, et la robe est restée attendre à Daranovar. Tu détailles ensuite ta propre tenue La bonne nouvelle est que cela m'aura laissé le temps de m'imaginer une tenue à porter qui s'accorderait avec la sienne. Vous aurez bien remarqué par contre que le jeu d'aiguille n'est pas le même. C'est parce que le manteau je le tiens de la Noss Lin'Serindë. De très fins couturiers eux aussi, et les seuls en Anaëh à travailler des tissus capables de supporter les ornements métalliques.
Ta main vient recouvrir celles de Kaëlis, complice manière de te confirmer au moins aussi coquet qu'elle. Tes pupilles viennent donner à l'élue de ton coeur un sourire avant de se reposer sur votre nouvelle interlocutrice et d'enfin réellement l'observer. Tu y pensais maintenant, à bien la regarder, la mention de la couturière Kielendar devenait beaucoup moins innocente ; mais tant qu'à lui demander de se présenter, la bienséance voudrait que tu fasses finalement de même.
- Artiön Sinyàra. Enchanté. Je pense que sa position de Main Droite d'Ardamir rend difficile d'ignorer la personne de Kaëlistravae. En ce qui vous concerne, à mieux voux observer, j'imagine que vous êtes d'une manière ou d'une autre apparentée à Edraëla, ce qui rendrait votre première question d'autant moins impromptue d'ailleurs.
Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Mar 21 Mar 2017 - 20:40
Pas que sa besogne quotidienne l’ennuyais, au contraire. La belle avait au cœur d’aider son prochain de même que d’améliorer les conditions d’Ardamir et de ses environs, tout particulièrement Éraison qui depuis ce sinistre jour, vécu par la contrainte sa plus sombre période. Mais depuis le retour de son soldat de plomb, depuis qu’à sa dextre la source de son inspiration tournoyait sans cesse autour d’elle comme un feu follet, enivrant et captivant, l’idée de se tenir à l’écart de ses responsabilités lui plaisait. Et cette joie d’être à ses côtés, loin du labeur et des soucis quotidiens, s’affichait brillamment à son adorable minois éclairé à outrance d’un sourire bienveillant. Cette allégresse transparaissait même au travers sa manière de se mouvoir, de bouger, de danser!
Ses compétences de ballerine improvisée furent mises à l’épreuve, tout autant que ses cours de bienséance, autrefois enseignés de son jeune temps. C’est que ses parents, aussi sévères et rigoureux furent-ils, n’avait rien omis lorsqu’il fut temps pour elle d’apprendre à bien paraitre au publique. Que ce fut sa posture, sa manière de s’exprimer ou de la grâce qu’elle se devait de dégager le temps d’une balade, tout avait été enseigné à ce qu’elle ne manque en rien. Endiablée qu’elle était au bras de son preux, ses mouvements fluides et graciles s’enchaînèrent au même rythme que la mélopée des troubadours, suivant le tempo coute que coute, même s’il fallut traîner son partenaire de force.
À la fin, lorsque les dernières notes s’envolèrent decrescendo, c’est dans le nid confortable des yeux de son amant qu’elle se laissa choir, blottissant son corps contre le sien, en fragile elfe qu’elle se montrait. Et timidement, tandis qu’elle s’imprégnait de sa présence, la frimousse de la régente se dévoila pour lui voler un baisé en guise de remercîment. Quêtant de nouveau la présence de son bras comme s’il fut son appui le plus fidèle, c’est distraitement que l’une de ses mains libre venait replacer de sa chevelure rebelle suite aux précédents pas qu’elle avait exécutée. Car oui, aussi imposante et complexe fut sa massive tresse pendouillant à sa nuque, il fallait se rendre à l’évidence ; son talent pour la danse surpassait sans équivoque celui de son aimé à la coiffure.
Les joues légèrement colorés de pourpre, par cause de sa dernière performance, ce fut non sans une menue surprise qu’elle fut interpellée par une toute curieuse. Évidemment sans trop savoir quoi répondre, puisqu’elle n’avait pas la moindre idée de sa provenance, c’est à son secours qu’intervint son prince. Et … Étonnamment, elle découvrit un côté de sa personnalité qu’elle n’avait su, jusqu’à maintenant, deviner l’étendue. Sa coquetterie égalait la sienne!
Si elle ne sut donner suite au discours d’Artion, ce ne fut que pour mieux écouter leur échange qui après tout, ne la concernait pas vraiment, puisque seuls eux deux semblaient avoir quelques accointances sur le sujet. Or, elle se contenta de sourire et de se montrer forte intéressée. Mais son tour viendrait, bientôt.
Cinnaeth Kielendar
Ancien
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Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Dim 26 Mar 2017 - 21:08
L'intuition de Cinnaeth concernant la robe, presque aussi âgée qu'elle même, portée par la noble elfe fut rapidement confirmée par les propos de son interlocuteur principal. Celui-ci semblait, contrairement à sa compagne, fort bavard, et il lui conta bien volontiers les péripéties qui lui était arrivé pour finalement offrir la robe.
Cinnaeth souleva un sourcil curieux en entendant le nom de la Noss Lin'Serindë. Elle en avait entendu parler fréquemment de la bouche des membres du clan Peth'Idhren, appréciant l'excellence des confections qu'ils pouvaient produire. À cette pensée, elle espéra que les membres du clan ne menaient pas la vie trop dure à sa mère, et espérait qu'ils reconnaissaient et respectaient la qualité de son propre travail. De ce qu'elle pouvait observer des deux tenues portées par le couple, les qualités étaient équivalentes, mais il était évident, tout du moins pour un œil aguerri, que les techniques de coutures étaient fondamentalement différente. Elle remarqua notamment que les coutures du manteau fait par le clan Noss dessinaient sur l’habit des formes géométriques sans nul doute répondant à quelque code propre au clan. Il n'était en soit pas impossible que l'ensemble des coutures narrait quelque fable antique ou autre mythologie. Cinnaeth se demanda si son interlocuteur en connaissait l'existence et le contenu.
Celui-ci conclut les descriptions de leurs habits par l'introduction de leurs porteurs respectifs. Comme la dernière pièce d'un puzzle, le nom d'Artiön Sinyàra permit à Cinnaeth de se remémorer avec précision la scène où elle avait vu pour la première fois l'elfe. Elle n'était à l'époque qu'une très jeune elfe, adolescente tout au plus. C'était un après-midi au cours du quel elle assistait sa mère dans le tissage de différentes toilettes à l'adresse de quelques nobles dames de la capitale. Le dénommée Artiön était entré dans l'atelier après avoir annoncé son arrivée en tapant quelques coups à la porte. Laissant le soin à sa fille de continuer avec attention le travail, Edraëla avait accueilli chaleureusement le nouveau venu, s'enquérant de la manière dont elle pouvait l'aider. Après lui avoir proposé une infusion à base de fleurs de Neviusa et d'Aegopodium, fleurs spécifiques à la région d'Alëandir, ils avaient longuement discuté de l'habit à produire. L'inconnu semblait avoir une idée assez précise de ce qu'il désirait offrir à sa belle, mais il lui manquait le détail qui sublimerait l'ensemble. Sa mère le trouva à force de crayonner des modèles de robe, l'un finissant par conquérir le cœur d'Artiön. Les deux adultes s'accordèrent sur une date de livraison et après s'être salués, l'étranger sorti de l'atelier.
Le nom de Kaëlistravaë, Main Droite d'Ardamir, sonna bien différemment aux oreilles de Cinnaeth. Bien que ne l'ayant jamais rencontrée par le passé, Cinnaeth en avait déjà entendu parler et plus particulièrement de son père. Avant son ascension au Conseil d'Alëandir, son mentor Arahaelon avait fait en sorte de lui apprendre la composition des différents Conseil des protectorats d'Anaëh, en portant une attention particulière aux personnes responsables des relations avec les Noss. Laérion Yasairava n'avait pas échappé à cette règle. Qui plus est, Arahaelon lui portait un certain mépris de par sa considération des Noss. Point, qui même jamais ouvertement exprimé, n'avait pas échappé à l'attention de Cinnaeth. Elle se demanda si la fille avait pleinement adopté les opinions du père. Quoiqu'il en fut, Cinnaeth considéra qu'il n'était pas opportun d'évoquer le sujet directement. Il n'était pas impossible que l'élégante Main Droite fasse un rapprochement avec son ancien mentor une fois qu'elle se serait elle même introduite. Elle préféra reporter son attention sur Artiön et sur les histoires de couture, qui en soit étaient bien plus légères et adaptées à cette ambiance festive. Cinnaeth répondit jovialement :
- Edraëla est en effet loin de m'être inconnue. Elle est de fait ma très chère mère. Je me prénomme Cinnaeth, et en vérité cela est la première fois que je viens dans la sublime cité qu'est Ardamir. Elle ajouta à l'adresse de Kaëlistravaë : Cela doit être une réelle félicité de travailler pour la pérennité d'une ville si belle. Puis continuant cette fois-ci vers ses deux interlocuteurs : Je me dis que ce n'est pas le hasard qui nous as fait rencontrer tous les trois ce soir. Artiön, si vous me permettez de vous adresser ainsi, je me rappelle que nous nous sommes rencontrés une fois dans les ateliers de ma mère, je n'étais à l'époque qu'une enfant. Ce jour là vous étiez venu chercher une promesse pour la femme pour laquelle vous vouiez un amour inconditionnel. Il est réjouissant de voir que cet amour est toujours intact et que cette promesse est tenue et portée avec une élégance et une grâce sans égal.
Finalement, la jeune elfe, repartit sur un point qui l'avait intriguée en début de conversation :
- Je suis curieuse de savoir comment vous vous êtes procuré un manteau de la Noss Lin'Serindë. Il est rare que ce clan s'approche des cités, et ils ne sont pas connus pour remettre les produits de leurs arts et artisanats à n'importe quel étranger.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Dim 26 Mar 2017 - 23:38
Que ne donnerais-tu pas pour voir l'étonnement plus souvent marqué sur le visage de ta dulcinée ! Probablement étais-tu le seul à ainsi t'en préoccuper, mais les yeux de Kaëlistravae n'étaient jamais aussi pétillants que lorsqu'elle était surprise, et te redécouvrant ainsi dameret quand elle t'avait connu portant le bandage et les pansements comme robes en était certainement une. Une qui lui plairait tu l'espères, puisque c'était justement cette époque à ne pouvoir te montrer face à celle que tu aimes qu'habillé de tes blessures qui t'avait conduit à ainsi faire temple de ton corps. C'est pour elle, parce que ton image ne devait pas ternir la sienne, parce que tu voulais qu'elle apprécie ta figure autant que tu appréciais la sienne, que tu avais entrepris de te faire beau. Tu y as pris goût bien sûr, que l'on ne se trompe pas, et un peu trop peut-être, mais ne dit-on pas qu'à moins d'être narcisse, c'est en s'appréciant que l'on conduit les autres à nous apprécier ?
Et apprécier son image personnelle n'était jamais que la surface des glaciers. Il fallait aussi apprendre à apprécier son propre verbe, à ne pas prendre peur devant une possible conversation, ce que ton interlocutrice pourrait aisément confirmer, au vu de l'histoire que tu n'auras pas hésité à lui conter, t'être déjà acquis. Peut-être même te trouvera-t-elle beau parleur, puisque dans la frénésie du moment, tu te seras exprimé avant même d'observer, et la parenté avec Edraëla ne te sera parue qu'après le nom de la couturière prononcé. Et pourtant, plus l'oeil refaisait son parcours au travers du visage de Cinnaeth et plus l'évidence se dessinait.
- Tutoyez-moi même si vous le voulez ! Nous sommes réunis pour des festivités après tout. tu adresses une moue faussement dramatique à la jeune elfe À moins que vous vouliez me punir de ne pas vous avoir reconnu, mais vous finirez par m'en pardonner je l'espère. Lorsque l'on a connu la plantule, il est souvent difficile d'abord de réaliser, puis d'admettre qu'elle et la fleur sont une seule et même personne. Une manière comme une autre de vainement lutter contre le temps qui passe peut-être ? Tu portes à nouveau ton regard dans celui de Kaëlis, profitant pour lui voler une courte bise sur les lèvres Mais il est vrai qu'accepter de voir les saisons passer nous rappelle aussi la force qu'il nous a fallu pour attendre qu'elles nous ouvrent le chemin.
Vous êtes le peuple immortel, vous aviez l'éternité, et l'attente même s'étendant sur les siècles n'est dans votre vie qu'un instant à passer. L'attente souvent est longue quand on la veut courte, et malgré tout vous continuez de la souhaiter une fraction de seconde dans vos longues vies. C'est vrai, parfois à cause de la manière distordue dont vous perceviez les époques selon qu'elles furent ou pas émotionnellement chargées, vous vous perdez dans le temps. C'est ce que tu aurais aimé utiliser comme excuse auprès de ton interlocutrice, mais tu sais très bien qu'il s'agit-là de faible réthorique. Peut-être la serviras-tu plus tard, lorsqu'il te sera d'humeur de plaisanter. Pour l'instant il s'agit toujours d'échanger.
- Vous seriez étonnés de savoir alors à quel point les Lin'Serindë m'ont semblé au fait de la culture Citadine. Peut-être ai-je simplement eu de la chance. Tu souffles Mais en réalité c'est sur une triste trame que s'est écrite l'histoire de ce manteau. Je faisais en ce temps-là partie des troupes dépêchées sur les rives de l'Uraal empoisonné pour les sécuriser durant les recherches de nos chercheurs. Il s'est avéré que l'un d'entre eux fut un fils des tisseurs de la Lin'Serindë. Tes muscles se tendent quelques peu à ces souvenirs encore vivaces, dansant sous les mains de Kaëlis L'approche des autres guérisseurs je la connaissais, sa manière d'aborder les choses à lui m'a intrigué. Par curiosité, je me suis écarté de mon escouade pour qu'il me mette au fait de ses méthodes et force de nous étendre en discussions nous nous sommes trouvés seuls et victime d'une attaque. Tu rigoles doucement Croyez-moi ou non, mais je n'avais jamais vu pareille démonstration de magie élémentaire avant de combattre avec lui... mais ça c'est une toute autre histoire... une que Maltlin n'aimerais certainement pas d'ailleurs Enfin, tout cela pour dire que ce sont d'autres membres de sa Noss qui ont été les premiers à nous aborder, et c'est pour me remercier d'avoir prêté main forte à son fils que l'Héritière de la Grande Serindë en personne m'a offert ce vêtement quelques temps plus tard. J'ai été tenté de refuser, parce que je considère avoir été sauvé plus qu'avoir été sauveur dans cette situation, mais vous devez le savoir, le vêtement fait pour l'un est difficilement porté par un autre, surtout lorsqu'il porte une signification particulière. S'il on fait assez attention au tracé de la couture, on devrait pouvoir déceler un symbole qui selon leurs codes signifierait "chef guerrier des pierres". Tu lèves les yeux Du moins c'est ce qu'ils m'ont dit, et même si l'inscription n'est en réalité qu'une mauvaise blague, ils sont les seuls à le savoir et le manteau reste une superbe pièce ! Tu te perds un court instant en réflexions, visiblement méritant que tu te tendes plus encore que les souvenirs de la bataille d'Uraal. Mais peut-être aurez-vous une chance de les croiser un jour d'ailleurs. Le mage s'est joint aux troupes d'Eraïson en compagnie d'Ardamir et la tisseuse a été vue en compagnie des elfes en direction d'Alëandir, et si c'est le cas impossible de les manquer ; le mage est un mastodonte ce qui venant de toi n'est pas peu dire et la tisseuse a la peau presque entièrement couverte de dessins. Je n'ose même pas imaginer à quel point somptueuses pourraient être des créations mêlant la main de votre mère et la sienne.
Tu penches la tête, pensif, l'évocation de l'alliance entre Noss et Citadin te menant des souvenirs allant des heurts que vous connaissez actuellement à Daranovar histoires de Cìryon à propos de ses ancêtres.
- Malheureusement, s'ils gardent leurs secrets moitié aussi jalousement que le font nos mages à Lanthaloran, je doute fortement que l'on vienne à voir une telle chose devenir réalité. Tu soupires Mais assez parlé de moi. Et vous, en quel honneur faites-vous votre première venue dans la belle Ardamir ?
Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Mer 29 Mar 2017 - 3:03
Son masque d’allégresse tomba, alors que son comparse déblatérait comme si de rien n’était à propos du rôle qu’il avait joué dans cette horrible guerre. L’arrête de son nez délicat se froissa d’agacement et sa mitaine quitta le perchoir de son biceps, venant plutôt serrer ses propres doigts, candidement devant elle. Ces affrontements avaient certes menés à leur rencontre, mais l’évoquer lui remémorait la fougue de son amant et sa forte propension aux affrontements. Car contre toutes attentes, à l’époque, peu auraient parié sur leurs chances de développer quelconque sentiments l’un envers autre, excepté de la haine ou du mépris. D’un côté, l’une exécrait la guerre tandis que l’autre l’encourageait et pis encore, y performait comme nul autre! Pourtant ils étaient là, épris l’un de l’autre sans demi-mesure, malgré les défauts de l’un ou de l’autre.
Mais à son grand désarroi, il fallait que les deux abordent le sujet de la Noss … Alors ces heures, ces dizaines d’heures à être éduquée sur la bienséance, sur l’art de paraître au publique, de la courtoisie et du savoir vivre, payaient enfin. Elle ne laissa flotter sur son adorable minois nulles preuves qui pourraient l’incriminer de racisme, bien que ses mires grisâtres dévièrent ailleurs, question de se détacher ne serait-ce qu’un brin du sujet. Si son éducation eut été autre, en revanche, les remontrances à ce sujet auraient probablement fusées de parts et d’autres sans autres ambages. Heureusement, outre son égarement visuel et le feulement qu’elle laissa s’échapper en se raclant la gorge tout subtilement, elle réussit à esquiver judicieusement le sujet. Enfin, l’interrogation de Cinnaeth à propos du legs de Laérion resterait en suspens, du moins, pour le moment.
Ce fût en lorgnant évasivement vers la scène, puis vers la foulée de gens qui guiguedouillaient, que le prénom de leur nouvelle amie surgît des profondeurs de sa mémoire : la diplomate d’Alëandir! De long en large son paternel s’était évertué sans relâche à cracher son mépris sur Arahaelon, l’ex diplomate qui avait sous son aile, une jeune elfe à l’avenir prospère. Et détestant toujours aussi profondément ce mentor qu’elle avait eu, hélas, elle également avait écopé du même sort. Mais la Régente d’Ardamir n’avait pas ce luxe de pouvoir juger le premier venu, elle se devait de forger son avis de faits tangibles et d’expérience ; elle laissa chance au coureur en n’allant pas la piquer mais plutôt, allait lui tendre la main.
« Plus que de tourisme, vous êtes venue ici pour voir le spectacle, n’est-ce pas? » De nouveau, la main droite de la Protectrice pivota des épaules vers la scène, non sans un sourire avenant et bienveillant. « C’est votre sœur, là-haut, n’est-ce pas ? C’est sa première représentation mais j’ai eu la félicité de la voir se produire non-officiellement avec quelques membres de sa troupes, ces dernières ennéades … Elle semble avoir pour la chose un talent indéniable, il est rare de voir quelqu’un performer avec autant de passion. Ardamir accueil en son sein nombres d’artistes en tous genres, mais certains savent se démarquer de la masse pour rayonner à la juste mesure de leur talent, icelle en fait partie. Vous avez de quoi être fière d’elle. » Son regard doux se plissa au même instant qu’elle réitérait son sourire, comme pour appuyer son compliment et lui donner d’avantage de poids.
« Quant à vous, je crois que votre prénom ne m’est pas inconnu ; n’êtes pas vous-même diplomate, l’ancienne élève du notable Arahaelon ? Mon père m’a souvent narré ses rencontres avec ce dernier, de manière peu reluisante certes, mais tout de même … Je me plais de vous savoir ici, je pourrai sans mal alors lui raconter comme son élève est charmante et de bonne compagnie. »
Cinnaeth Kielendar
Ancien
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Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Jeu 30 Mar 2017 - 21:40
Cinnaeth écouta le conte du soldat avec un intérêt tout particulier. Dès que quelque chose tournait autour des Noss, son attention redoublait comme par enchantement. Il était rare d'entendre de coopération entre des Noss et des Taledhels, qui plus est dans le monde militaire, sauf, comme en attestait l'histoire d'Artiön, lorsqu'il s'agissait de défendre l’œuvre de la mère. Il était encore plus rare qu'un clan fasse un cadeau à un elfe de pierre. La jeune diplomate garda cet élément à l'esprit : le plus probable était que la Noss Lin'Serindë avait vu quelque chose de noble en l'elfe guerrier. Cela marquait aussi une certaine ouverture d'esprit et un respect pour ceux en démontrant le mérite, qu'importe leur origine.
La jeune Conseillère nota mentalement les éléments supplémentaires que donna Artiön, qu'elle retranscrirait plus tard dans son carnet. Le fait que la chef spirituelle du clan étant dans les parages d'Alëandir l'intéressa tout particulièrement. Si elle faisait preuve d'une si grande ouverture d'esprit à l'égard des cités, il serait peut être possible d'établir un contact pacifique avec son clan. Ceci dit, retrouver un clan dans les forêts avoisinants la capitale n'était pas une mince affaire, et elle ne disposait pas des moyens pour faire une recherche poussée. Son fils, ayant rejoint les troupes d'Eraison, serait sans nul doute plus facile d'accès. Commençant à se perdre dans ses réflexions, l'elfe se reprit. Même si elle aurait adoré pouvoir en apprendre plus, il était quelque peu malheureux que, même lors d'une telle soirée, elle pensait à sa fonction et aux stratégies à employer pour établir des relations stables avec les Noss de son protectorat. Peut être aurait-elle l'occasion d'en rediscuter plus tard avec Artiön.
Alors qu'elle s'apprêtait à répondre à la question d'Artiön, Kaëllis la devança. La Protectrice était restée en retrait dans la conversation jusque là. Elle semblait y porter un profond désintérêt, mais cela ne signifiait pas qu'elle était devenue sourde à leurs paroles. Qui plus est, contrairement à son galant, elle était bien plus physionomiste et avait reconnu le lien de parenté liant la Conseillère à la barde jouant sur scène. La pièce musicale débutante, sur un thème aérien mêlant harmonieusement flûtes et luths, narrait l'épisode de l'arrivée de Tyräl au site qui deviendra par la suite Alëandir, lieu ou il unit pour la première fois le peuple elfique. Cinnaeth écouta poliment les louanges que faisait la Protectrice des talents de sa sœur. Bien qu'il fut fort agréable pour elle de voir les talents de sa sœurs reconnus, cela ne l'émue pas plus que de raison. Non pas qu'elle niait les aptitudes de Nanà, au contraire, mais elle ne prenait aucun mérite personnel pour ceux-ci. L’orgueil et la prétention était deux notions bien étrangère à la Conseillère. À contrario, c'était une très fine observatrice. De son regard azur de lynx, elle étudiait avec attention les expressions de Kaëllis. Avenantes, courtoises et savamment maîtrisées, rien n'était laissé au hasard. Elles étaient la marque d'une éducation bien particulière. Celle de ceux qui savent maintenir les apparences indépendamment de leurs émotions et de leurs pensées. Cela n'était pas surprenant. Ces qualités étant souvent requise des individus endossant des rôles politiques. Elle même n'échappait pas réellement à cette règle, même si elle le faisait plus sous l'effigie de la comedia que celle d'une étiquette sociale inculquée dès le plus jeune âge.
La seconde partie de la réponse de la Protectrice lui confirma une de ses suppositions. Elle savait parfaitement qui elle était et qui avait été son mentor par le passé. Son père n'avait pas manqué de lui parler d'Arahaelon. Cela renforçait sa seconde supposition sur l'influence que celui-ci avait pu avoir sur sa vision des Noss, mais aussi sur elle-même. Ceci dit, Kaëllis semblait jouer la carte de la franchise et cherchait à forger sa propre opinion à son propos. Cinnaeth lui accorda le bénéfice du doute pour le moment. Ne souhaitant gâcher aucunement l'ambiance de la soirée, la jeune Alëandirienne répondit avec humour et allégresse :
« Je crains que les différents entre votre père et mon feu mentor sont connus dans tout l'Anaëh. Il est plaisant de voir que vous ne vous appesantissez pas sur ces chamailleries intellectuelles. Changeant de sujet, ce fut à son tour de complimenter la Main d'Ardamir : Qui plus est d'être la grâce personnifiée, vous possédez une finesse d'esprit remarquable. Ma sœur, la barde jouant du luth sur scène, est effectivement la raison de ma venue en Ardamir. Elle jeta un coup d’œil à la scène. Nanà se trouvait près de son centre. Yeux fermés, cheveux d'argent cascadant autour de son visage, elle jouait, telle une muse, avec passion. Les expressions de son fin visage reflétaient celles que chantait son instrument fétiche. Après s'être attardée un court instant sur cette vision, Cinnaeth continua avec une attitude humble : Vos paroles sont bonnes et honnêtes. Je suis intimement convaincue qu'elles la réjouiront, d'autant plus si vous lui faites l'honneur de les lui apporter en personne. Elle laissa un léger silence avant de finir, son ton dénotant d'une légère incertitude : J'ai cru comprendre qu'une pause aurait lieu vers le milieu de la représentation. Peut être pourrions-nous alors aller à sa rencontre sur la scène ? »
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Ven 31 Mar 2017 - 2:13
La main de Kaëlistravae en quittant son assise termine de marquer la désolidarisation de ta dulcinée d'avec ce genre de conversations. Tu le sais bien pourtant, les questions des Noss et de la guerre sont deux sujets qu'il ne lui plaît pas d'aborder, car aux premiers elle voue sincère méfiance, héritage de son père ; et devant la seconde elle affiche saint dégoût, elle qui en tant que guérisseuse fût en première loge pour en constater les dégâts. Pourrait-on penser que se rapprocher d'un chef de guerre l'ait aider à relativiser, et sans y voir une quelconque noblesse elle aurait pu terminer par voir la nécessité des combats que vous menez ; t'aimer n'aura en fin de compte fait qu'exacerber sa répugnance à la chose militaire. Les batailles n'étaient plus simplement un danger pour le peuple elfique, elles étaient aussi un danger pour toi.
Quoi qu'elle puisse en penser, et tu sans qu'elle ne l'avoue à haute voix c'est l'une des choses qui lui plaisent chez toi, tu restes l'un des champions de l'Anaëh. Et ton travail, si tu aimerais qu'il n'ait pas être fait, reste ta fierté. En contant n'importe laquelle de tes histoires tu te seras vite emporté, mais quand ton aimée s'écarte, qu'elle sache qu'un oeil attentif se pose sur elle, épiant ses réactions jusqu'à la fin de ton discours. Tu te replaces d'ailleurs derrière elle lorsqu'elle se saisit de la parole, passant tes bras sous les siens et ton abdomen dans son dos, lui offrant si elle le désirait de prendre appui de sa tête contre ta poitrine, te faisant ombre de ses mouvements. Tu l'écoutes elle quand tu t'attendais à entendre répondre celle d'Alëandir, positivement impressionné par l'implication que pouvait avoir la Main Droite dans l'intégralité de la vie de sa Cité.
- Il semblerait que je sois le seul à qui les visages échappent ce soir. Tu glisses entre deux phrases de Kaëlis
Une fois le regard de celle que tes bras emprisonnent revenu sur votre interlocutrice, tu ne peux t'empêcher de commencer à balancer, au rythme de la musique, berçant au passage ta compagne alors que la discussion continuait son cours... en terrain pour le moins glissant. Tu connais autant l'inconditionnelle défiance de Laérion envers les Noss que l'origine des tissus qui ont fait la robe de Kaëlistravae ; origine que tu imagines très aisément Cinnaeth et sa soeur partager. Heureusement de la rencontre d'une personne aussi douce que l'élue de ton coeur et d'une diplomate il est difficile de faire l'occasion d'une violente dispute, mais sans un mot et sans un geste, tu restes sur le qui-vive. On ne trompe aisément ni un membre du Haut-Conseil de Daranovar, ni un Tacticien à l'oeil aussi affûté que le tien. Diplomate à toute heure, Cinnaeth tâte le terrain.
Qu'elle ne s'inquiète pas. La méfiance de Kaëlistravae est déjà brisée. Tu lances une oeillade se voulant complice à la demoiselle Kielendar, avant de glisser une bise dans le cou de Kaëlis.
- Ce n'est pas qu'il ne m'intéresse pas de rencontrer votre soeur, mais je vous accorderai que je ne suis pas bien pressé de voir venir la mi-temps de cette soirée. Tu tournes la tête vers la scène, retenant suspicieusement un sourire J'aime beaucoup les paroles de cette ballade. J'aurais tant aimé qu'elle ne se termine jamais.
L'une comme l'autre furent prises d'étonnement, car au commencement de l'aria les voix s'étaient tues, et seuls faisaient entendre leurs sons les instruments. Cordes et flûtes jouaient d'un douceureux pianissimo, plongeant le paysage dans un lourd silence qu'eux seuls perçaient maintenant.
- Vous ne les connaissez pas ? Pas étonnant, puisque tu les as écrites Alors écoutez, elle vont comme ça.
Eux et toi. Ta voix soufflant chalheureusement une fragile mélodie.
- ♪ Ce que le passé a écrit, nos aînés nous l'ont transmis ; Ce que la forêt a vécu, tends l'oreille, tu l'auras entendu ; Mais je te prie de me croire, il est plus d'histoire à voir, que les dessins de nos mémoires ; Il n'est point dans l'éternité d'instant plus exquis, que celui qui notre propre plume écrit ; ♫
Tu t'écartes de Kaëlis sans lui lâcher les mains, et alors que tu t'agenouilles devant elle, c'est votre instant que devient pièce de théâtre. Les musiciens sourient, t'observent avec empathie, Ardamir est attendrie, et ta voix emplit l'air, espérant que la sienne esquisse un oui.
- ♫ Pour moi, pour toi, pour nous dont les instants se sont mêlés à travers le papier ; Si je t'envoie mon coeur en missive ; Une demi-mesure placée sous silence et l''arrangement musicale semble s'arrêter des heures durant Voudras-tu le signer, et en faire le livre de ton éternité ? ♪
La musique s'arrête, et tu attends sa réponse. C'est ainsi, sous la tension, que s'ouvre l'entracte.
- Kaëlistravae Yasairava, veux-tu de moi pour époux ?
Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Jeu 20 Avr 2017 - 21:01
Si on avait su lui reconnaître les signaux de la rancœur face aux derniers sujets abordés, même s’ils avaient été habillements camouflés sous de doux sourires et de beaux regards, ceux-ci s’étaient loin envolés lorsque le chef des Armées vint conquérir l’ombre de la Main d’Ardamir. Les tensions à sa nuque, ses épaules légèrement raidies, ses lèvres pincées, tous s’adoucirent inexorablement lorsque s’immisça sous ses aisselles, les bras lourds et pesants de son amant. Il s’offrait à elle la possibilité de déposer son crâne contre le plus confortable des oreillers, mais refusa poliment en restant bien droite, de sorte à pouvoir converser respectueusement avec son interlocutrice. Au passage cependant, elle profita du contact de son poitrail qui, à chaque inspiration, venait se heurter à son grand dorsal, de sorte à affirmer la position qu’il tenait derrière elle. Et son sourire renaquit, lorsque plut à seaux de beaux compliments en sa personne, ne pouvant désormais plus entretenir la moindre animosité sur les sujets qui avaient été soulevés il y avait peu.
Puis s’envolèrent au gré de l’amour, de doucereuses paroles chantonnées par son être aimé. Ses paupières se refermèrent un moment et tandis qu’elle écoutait d’une oreille les mots qui lui étaient adressés, elle tâchait de ne pas balayer du revers de la main l’invitation de leur nouvelle amie, c’est-à-dire d’aller à la rencontre de sa prodigieuse sœur, à laquelle ils pourraient ensembles lui faire le témoignage de leur appréciation. Et au travers l’état de béatitude dans laquelle elle s’était laissée transporter, un enchaînement de paroles la fit tressauter, tant qu’elle se délogea sitôt de l’emprise cajoleuse d’Artion et ainsi, lui faire directement face afin de mesurer le sérieux de cette ultime question … Les spinelles argentés de la main plongèrent dans les mires du soldat jusqu’à ce qu’elle constate toute l’amplitude d’une telle demande. Et si émettre le moindre son aurait été à ce moment précis, réaction adéquate, elle n’en fit rien. Seul son sourire, radieux et conquis illuminait son faciès angélique, laissant s’écouler au travers les écluses de ses yeux un flot de larmes de joie. Inondée d’émotion, ses yeux et ses joues devinrent écarlate, bondissant vers lui bras ouverts pour l’enlacer sans retenue aucune. Son nez se nicha d’abord au creux de son cou pour masquer les roulières humides à son visage, pour ensuite venir conquérir ses lèvres des siennes en un baisé qui avait tout d’une réponse officielle ; oui!
Sans doute emportée par la vague d’allégresse qu’avait provoqué cette déclaration, elle avait inconsciemment écarté les multiples questionnements qui l’auraient normalement tiraillée. Que pensera son père de cette union hors du commun ? Devra-t-elle se mouvoir hors d’Ardamir ? Que deviendra leur union, si leurs obligations les retenaient loin l’un de l’autre ?
Sans doute auront-ils le temps de répondre à cette flopée d’interrogations, mais pas maintenant. Le temps était à la bonne humeur, aux sourires et à l’amour.
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Entourant les fiancés, l’allégresse est dans l'air. Les habitants présents rient et félicitent, remerciant Arcamenel en ce moment émouvant. Mais l'entracte a beau avoir fait taire la musique, une flute impromptue repart seule sur une mélodie enlevée, bientôt rejointe par une cithare des plus avant-gardiste. Piétinant, sautillant, se laissant allé à la musique, la flutiste est accompagnée d'un jeune homme aux boucles noirs et au torse couvert de volutes blancs. Ils tournent à quelque distance l'un de l'autre, synchrones. D'aucuns peuvent remarquer les lourds pendentifs représentant une lyre en argent et verre coloré pendant à leurs cous. Cela ne dure que quelques instants, les tatouages de l'un donnant l'impression de voir un oiseau de givre déployer ses ailes aux gré des rapides mouvements du danseur. Puis soudain, ce dernier pique vers la foule pour entrainer une grande et élégante femme au milieu de la piste et la faire danser. De légères rides marquent le visage de la dame qui rie aux éclats là ou la mine passionnée du jeune homme est encore presque celle d'un enfant. Les mains des spectateurs jouent les tambourins assidus. Il conduit fluidement celle qui le suit avec entrain, son air enfantin et bienveillant tranchant avec l'élégante austérité de sa robe blanche marqué de la Main de Kÿria.
" Algar-en-Arcamenel ! " cria sans prévenir le jeune homme en jetant la tête en arrière, levant les bras vers les frondaisons d'Anaëh et le ciel nocturne, libérant au passage sa cavalière qui tombe presque dans les bras d'un homme aussi blond qu'elle.
Une seule voix s'éleva de la foule, reprenant la bénédiction lancée aux Maître des Coeurs. Tirés sur la piste de danse improvisée par le jeune homme tatoué, les deux fiancés sont encouragés de toutes part. Des verres emplis d'une liqueur de cerise et leoras commencent à circuler. L'Heure est aux réjouissances et à l’expansion. Ardamir est en fête.
traduction:
Littéralement " La Lumière / Gloire d'Arcamenel ", une sorte de "Gloire à Arcamenel!" local.
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Ombre fugace Maître de ton destin
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Artiön Laergûl
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Sam 22 Avr 2017 - 12:22
Elle avait dit oui.
L'avait-elle dit ?
Tu le penses.
Ils en sont certains.
Pour quelle autre raison aurait-elle posé de cette façon ses lèvres sur les tiennes ? Tu n'as en cet instant que faire de la liesse ayant pris les Ardamiri autour de vous. La musique n'est rien devant les pensées te fusant à travers l'esprit à une vitesse te les rendant à toi-même presque incompréhensible. Tu n'as que faire des encouragements de la foule quand celui de Kaëlis est le seul dont tu aies besoin. Tu n'as que faire des danses du Maître des Choeurs tant que tes lèvres sons scellées à celles de ton aimées dans une valse au rythme de vos deux coeurs à l'unisson. Même après que vos langues se soient séparées tu la gardes contre toi, front contre front, ses pieds dansant dans le vide et les tiens comme marchant sur un nuage.
- Je t'aime Tigilidënya.
Et votre immobilité contemplative s'allonge dans le temps, vos corps restant comme paralysées par l'euphorie, désireux de baigner à tout jamais dans ce cocktail de sensations, désireux d'à tout jamais conserver cette légereté, cette assurance et cette chaleur... au grand damn du Maître des Choeurs et de ses complices. Lorsque la clameur Ardamari s'adresse à vous, si sourd que vous soyez il est impossible de l'ignorer, et lorsque l'oiseau blanc s'entête à poser sur vous musicale bénédiction, vous vous trouviez dans l'impossibilité de la refuser.
Tu n'es pas le meilleur des danseurs, Kaëlis est à ce jeu bien plus douée que toi. Tu n'es pas le meneur qu'était aux premiers temps de la fête l'elfe au jeu de jambes enflammé, mais porté par les braises nées d'un amour arrivé à maturation, allégé des inhibitions qui venaient avec ton manque de proficience, tu fis le premier pas. Kaëlis suivrait plutôt que de te mener cette fois, c'est toi qui maintenant déciderait des pas. Mouvements fastes et amples, interminables glissés jusqu'à des rigides arrêts, passes de main faites avec adresse, pour ne pas rester immobile tu vis la piste de danse comme un duel. Ta manière de te mouvoir n'est pas sans rappeler celle d'un bretteur, seulement à l'élégance de la passe de lame tu substitue celle de la passe de main avec ta partenaire, aux appuis d'une assurée souplesse qui te permettent de bondir et d'esquiver tu substitue un véritable déhanché, et tu te laisses aller, à des mouvements qui te décrivent mieux qu'aucune autre chorégraphie ne l'a jamais fait.
Cette danse est la rencontre de ta force et de sa délicatesse ; de ta fougue et de son expertise ; de tous les paradoxes qui ont fait de vous un couple aussi magnifique.
Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Mer 3 Mai 2017 - 1:27
Plus que son odeur, après avoir interrompu le mariage de leurs lèvres, elle inspirait à plein poumon le bonheur de cette situation utopique. Ardamir était en liesse et en son centre, c’est vers ce couple que l’attention s’était portée. Pour l’unique fois, quand bien même fussent l’importance de ses fonctions et la justesse de ses décisions, on l’acclamait elle ainsi que son nouvellement fiancé. Du bout des doigts, alors que leurs fronts s’étaient collés, elle tenait un pan de sa tunique pour le retenir contre elle, lui interdisant gentiment la fuite. « Si tu savais comme c’est réciproque … » Murmura-t-elle, tout bas, en venant lui quêter quelques autres baisés plus concis, mais tout aussi affectifs.
La fête pouvait enfin battre son plein, car la nouvelle n’avait fait que soulever la foule de joie. De ces soirées féeriques, où les soucis semblaient si loin qu’on en oubliait leur gravité, où l’animosité des gens, si elle existait, laissait place à la bonne humeur et à l’allégresse, Ardamir en redemanderait encore et encore. Alors s’embrasa la scène lorsque tous se laissèrent guider par le récital des artistes qui redoublèrent d’ardeur en voyant comme les gens semblaient enclins au festoiement. Les notes volèrent en toute hâte, cherchant non pas à donner le tempo aux gens qui se déhanchaient, mais plutôt à suivre la danse qui sans doutance s’enhardissait de minutes en minutes! Elles s’échangèrent les partenaires, d’une poignée de main à l’autre, bras dessous, bras dessus! Par tans, certains s’essoufflèrent enfin, où les notes pouvaient enfin glisser plus légèrement, de sorte à donner un brin de répit aux pauvres musiciens endiablés. Les instruments pouvaient enfin tiédir, c’était l’heure de la pause.
Depuis, alors qu’elle avait été bousculée par la nouvelle de son fiancé, qu’elle avait été sollicité par plus d’un pour un pas de danse, leur nouvelle amie s’était fondue dans la masse. Du coup, d’un regard circulaire, l’étoile du matin sondait la masse à la recherche de la diplomate, à laquelle ils s’étaient engagés à rencontrer sa sœur. D’un pas preste, soulevant la traîne de sa robe d’une main, elle emprunta la poigne de son aimé –le forçant alors à la suivre, évidemment-, de sorte à se frayer un chemin au travers les fêtards et ce, jusqu’aux flancs de la scène. Arrivée là, elle tomba nez à nez non seulement avec l’involontairement fugitive Cinnaeth, mais également avec sa sœur, qui étanchait la soif qui lui incendiait la gorge et les lèvres.
« Plus que jamais, je loue notre immortalité ; il valait la peine de vivre mes six cent années pour assister à cette représentation. Vous faites honneur à Ardamir en vous donnant de la sorte, vous incarnez à l’aide de vos dix doigts tout ce qu’elle est et cela m’enchante plus que tout. Je ne saurais trouver d’autres mots pour vous le dire autrement ; merci, merci mille fois pour cette soirée qui sans vous, jamais n’aurait été la même. » Voilà qui était dit! Le regard pétillant de bonheur, c’est non sans un sourire avenant qu’elle jeta une œillade vers la diplomate, après s’être confiée à sa sœur, comme elle le lui avait recommandé plus tôt.
Cinnaeth Kielendar
Ancien
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Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Lun 29 Mai 2017 - 21:09
Cinnaeth doutait que l'on pouvait trouver un moyen plus romanesque de faire sa déclaration à sa moitié. Et il semblait que le reste de l'assemblée s'accordait avec cela. L'allégresse fut celle qui accompagna tous les cœurs et toutes les danses, et la Lëandrine se joignit bien naturellement à la foule joyeuse, virevoltant avec souplesse et grâce d'un partenaire à un autre, délaissant ainsi les fiancés à savourer leurs sentiments réciproques.
Même si, danser ne l'était pas désagréable, l'elfe aux cheveux d'argent profita d'une interruption dans ses partenaires de danse, ce après une bonne heure de pas endiablés, pour s'extraire du corps des danseurs et se faufiler discrètement vers la scène, où les musiciens ne cessaient de faire chanter leurs instruments. Elle capta le regard de sa sœur, qui depuis une heure n'avait ni lâché son luth, ni arrêtait de chanter. Nàna lui fit un signe de tête vers l'arrière scène, signal que Cinnaeth comprit immédiatement, et elle se dirigea vers l'arrière scène. À l'air libre, un petit espace était aménagé à la manière d'un salon extérieur, composé de plusieurs rondins de bois servant d'assise disposés autour d'une branche basse faisant guise de table. Sur celle-ci était disposée cruches d'eau et gobelets en argent. La Lëandrine se saisit de deux des gobelets qu'elle remplit du liquide transparent. Elle était bien convaincue que cela serait la première chose que souhaiterait avoir sa sœur. Cette-dernière, qui la rejoignit quelques instants plus tard après avoir fini sa dernière composition, accepta avec un soulagement non dissimulé le breuvage que lui tendit sa grande sœur. Cinnaeth remarqua la fatigue perceptible sur les traits et le corps de sa sœur. Alors qu'elle lui resservait de l'eau, elle lui dit d'une voix douce :
- Ménage toi un peu, tu ne pourras tenir le reste de la soirée sinon. Et je peux te garantir qu'elle va durer longtemps. - Arcamenel lui-même veille sur cette soirée, il ne peut en être autrement ! Je ne peux que faire mon maximum ! Lui répondit Nàna, d'un ton presque impérieux. Étonnée d'une telle réaction, Cinnaeth leva un sourcil et lui répliqua sarcastique : - Soit tu es bien plus fatiguée qu'il n'y paraît, soit il y a quelque chose dans cette eau, mais je ne te savais pas une fervente croyante d'Arcamenel... - Peut-être que tu ne sais pas tout de moi très chère sœur... Face à l'expression interdite de sa grande sœur, Nàna explosa de rire : Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas devenir une prêtresse demain, et Mýlchon trouvera toutes les excuses pour m'en empêcher. Je serais prête à parier qu'il considérerait cela comme « un gâchi de mes talents ». - Et je le rejoindrais sur ce point. Après un léger silence elle reprit : - Tout de même, c'est assez fantastique tu ne trouves pas ? Ma première représentation et un mariage si produit ! - J'espère que cela sera de bon augure pour la suite. Répondit Cinnaeth en souriant. Mais tu n'étais pas au courant ? Elle secoua négativement de la tête, puis les deux sœurs continuèrent de discuter, se redirigeant vers la scène. - En parlant de mariage, quand penses-tu en faire de même ? Cela me surprendrait que tu ne sois au goût d'aucun Ardamiri et inversement. - Je n'ai pas ton charisme Cin... - Je te promets que tu as un tas d'admirateur dans la petite foule ce soir...
Nàna s'apprêtait à protester lorsque la Main d'Ardamir les retrouva soudainement. La Diplomate de la capitale remarqua que la façade polie et contenue de Kaëlis était un peu tombée, il y avait de quoi le comprendre en vue de la déclaration émouvante qui venait de lui être faite et qu'elle avait acceptée avec une joie non retenue. Les éloges tombèrent tout autant sur les épaules de sa sœur, celle-ci n'ayant encore réalisé qui s'adressait à elle. Se tournant vers sa sœur, elle lui dit :
- Nàna, je te présente Kaëlistravaë Yasairava, puis à l'adresse de la Main, je te présente Nànalethaleë Kielendar. Cette-dernière fit alors une légère révérence, honorée qu'une personne si haut placée lui face tant de louanges. - C'est un immense plaisir de faire votre connaissance Heru Kaëlistravaë, et je ne peux qu'humblement vous remercier de vos compliments, car en réalité, sans vous et votre fiancé, cette fête n'aurait été aussi réussie. Profitant de la gaieté générale, Cinnaeth lança innocemment : - Kaëlis, si les mélodies de la troupe vous enchantent tant, je suis bien certaine qu'ils seront plus qu'heureux d'honorer votre mariage de leurs talents, si de fortune vous nécessitez un accompagnement musical lors de celui-ci.
Une perche de tendu, on verra bien si la Main la prendrait, et si par la suite Artiön accepterait l'idée... Après tout, pourquoi pas.
Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Ven 9 Juin 2017 - 3:12
Pauvre d’elle, elle avait été longuement l’esclave de l’euphorie qu’avait causé la nouvelle de son mariage et pour cela, elle en avait écopé chèrement. Nàna avait le souffle court, les traits tirés d’épuisement et les yeux un rien plus faibles ; qu’à cela ne tienne, elle tâchait de se tenir digne et cela plut forcément à la Main. Lorsque lui répondit Nàna, après qu’elle l’ait recouverte de compliments, Kaëlis se permit d’intérrompre son élan de modestie. « Allons allons … Les gens dansaient et buvaient bien avant que mon fiancé m’annonce cette heureuse nouvelle. Si vos doigts font des miracles, force est d’admettre que vos yeux, de même que vos oreilles, vous font défaut! Les gens en redemandent, encore et encore. Vous êtes le cœur de cette soirée et faites battre celui de tous les concitoyens d’Ardamir. Pour ceci, je vous dit merci. »
Son sourire était grand, franc et comblé. Cette soirée féerique telle qu’elle s’était déroulée, aurait moult misères à être égalée. Du coup, elle pensa que son mariage réussirait peut-être … C’était là aussi, une fête qui prendrait à vive allure une certaine envergure à vous donner le vertige. Enfin, Cin ne perdit pas de temps et, maligne comme elle semblait l’être, profita de l’occasion pour non seulement faire plaisir à la Main, mais aussi d’encourager sa sœur comme seule elle savait le faire. « À vrai dire … Je pensais Artion le maître d’œuvre de cet événement ? » Jetant à son partenaire un sourire taquin, l’œil rieur et enclin à la plaisanterie. « Il a bien meilleur goût que moi, mais qu’importe, je crois ne pas me tromper en affirmant qu’avec ta troupe, notre mariage sera voué au succès! »
La chose étant dite, la Main s’accrocha au bras de son fiancé pour lui céder la parole, alors qu’inlassablement, un sourire planait sur le doux minois de Kaelis. La soirée s’achevait, certes, mais elle en garderait un souvenir inoubliable.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Féérie d'une nuit d'hiver [ft Cinnaeth & Kaëlis] Jeu 15 Juin 2017 - 18:16
Au fort de la liesse Ardamirie sa tempe fut arrachée à ta poitrine à la faveur d’une autre. Bientôt la lueur de l’Etoile du Matin fut avalée par la foule, et son corps allégé par le bonheur soulevé en portés et en vrilles aux mains des hommes de la Cité. Auprès de toi les danseuses vinrent tourner, faisant appel à la force de tes bras pour les emporter au gré des notes rythmant leurs félicitations, ignorant tes vaines tentatives de retrouver ta bien-aimée jusqu’à ce qu’elle et toi ne finissiez par vous résoudre à votre sort et à en apprécier les bons côtés.
Il suffit cependant d’un instant d’accalmie chez les Ardamiri pour que vous vous retrouviez, que vous mains se joignent à nouveau, et qu’au souvenir de la promesse de votre compagne de début de soirée, vous entamiez de vous rapprocher de la source des ébats. Sur scène, la transe semblait plus profonde encore qu’elle ne l’était chez le public, les musiciens se laissant porter par leur art pour oublier que ta demande les aura privé de leur entracte, que joueurs de flûte et chanteurs sont à bout de souffle, que percussionnistes ont les tendons engourdis, et que les doigts des tireurs de cordes se sont enflammés à force de friction. Ils ne peuvent pas s’arrêter. Ils ne veulent pas s’arrêter. Arcam les a pris dans ses bras, alors ils se relaieront s’il le faut, en digne soldats du Dieu des arts. Guerriers et artistes sont plus semblables qu’ils ne s’autorisent à le laisser entendre.
Il est une chose par exemple que soldats et musiciens ont en commun, dans la sympathie que crée la vue de leur fatigue chez ceux pour qui ils ont œuvré. Si tu n’attendais pas de Kaëlistravaë que les antécédents de son père créent inimitié entre elle et les Kielendar, tu étais agréablement surpris de l’entrain avec lequel elle les retrouvait maintenant. L’amour a ce pouvoir. Tu rends volontiers à ton aimée son sourire, mais lorsqu’elle vient prendre ton bras, tu le lui refuses. Plutôt tu gagnes son dos, passe tes bras sous les siens et autour de sa taille, pour l’amener à reposer sa nuque contre ta poitrine. Elle suit volontiers tes mouvements jusqu’à ce que son dos, mis à nu par le voile n’y trônant plus rencontre d’abord tes sueurs refroidies par le calme retrouvé, puis le métal des colliers te traînant sous la clavicule. Elle sursaute un coup, t’emporte dans sa surprise, et vous riez tous les deux de votre bêtise avant que tu ne te décides d’écarter tes bijoux pour donner à Kaëlis sa place.
- C’est vrai, je suis allé prendre arrangement avec Nanàlethaleë avant que la soirée ne commence tu échanges un clin d’œil complice avec la musicienne mais je me suis contenté de lui proposer de jouer le morceau que je t’ai chanté, et puisqu’elle ne semblait pas y faire objection, je ne me suis pas avancé à lui dire pourquoi.
Et cela avait été pour le mieux. Il n’y a pas plus grand virtuose qu’un grand artiste face à la surprise.
- Et oui, je serais moi aussi ravi de vous avoir le jour de notre mariage, quoique le moment où Tigilidënya et moi devront nous séparer des festivités risque d’en devenir difficile. Tu ris, le temps d’une espiègle… presque sulfureuse œillade avec Kaëlis, durant laquelle vous vous étiez un peu plus serrés l’un contre l’autre, révélant l’ironie dans ta citation. Au moins nos invités seraient certains de passer un presque aussi bon moment que nous-même.
Un moment presque aussi inoubliable que cette soirée.