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| Baron le matin, Comte à midi, Poussière le soir | Ernest[terminé] | |
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Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Baron le matin, Comte à midi, Poussière le soir | Ernest[terminé] Ven 24 Mar 2017 - 16:52 | |
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2e jour de la 8e ennéade de Barkios En l'an 9 du XIe Cycle Missède-là-ville « Juge Richard ! »
Des coups précipités tambourinaient sur la porte, sortant le vieillard de sa somnolence dans un vol de vélin et la chute d'un encrier innocent.
« Qu... Qui a-t-il ? » articula-t-il en se levant aussi vite que le permettaient ses articulations malmenées par sa sieste impromptue.
« C'est le Comte. Les Guérisseurs m'ont demander de venir vous prévenir... - Je... rhhh » Ses yeux venaient de se poser sur le bas de sa chemise couverte de tâche d'encre... « Je viens tout de suite ! »
La chambre n'était pas bien loin. L'un des guérisseurs qu'il connaissait bien faisait les cents pas devant la porte. A peine avait-il vu le vieil homme approché qu'il avait congédié le serviteur.
« Richard... - Alors ? - Je suis désolé... Le dernier descendant de la famille de la Courcelle a été pris par Tyra... »
Le juge soupira longuement, laissant une main traînée sur son visage. Il était vieux... Beaucoup trop vieux...
« Ce n'est pas le dernier descendant... Vous le savez comme moi... - Mais elle a abandonné sa famille et son nom... et le bâtard de feu notre roi... - Suffi ! Vous avez raison... Il faudra faire sans... Et prendre un risque de plus si un jour leurs descendants viennent réclamer leur du... - Ne vous torturez pas pour ça. Seuls les dieux peuvent prédire le futur. Nous ne pouvons que faire notre devoir avec droiture et prier pour que tout se passe bien. - En l’occurrence c'est pour le Souffle de notre Comte que nous devrions prier... »
Poussant la porte avec son compagnon, il approcha silencieusement de la couche sur laquelle était étendu le jeune homme... Son fils aurait eu le même âge... Il s'assit sur le bord du lit sommeil l'avait si souvent fait ces derniers mois, le nez caché dans un mouchoir où était caché un petit ballot d'herbes odorantes. Le visage du Comte était si émacié que ses lèvres étaient tirées sur les dents qui avaient commencées à se déchausser quelques ennéades auparavant. Ses paupières closes et grisâtres. Ses joues creuses. Ses bras osseux. Pour avoir tenu si longtemps, son esprit était bien fort pour quelqu'un de son âge...
Le vieil homme se releva pour se tourner vers les médecins présents et les prêtres déjà arrivés.
« Je prends acte de la mort de notre bien aimé Comte Théobald. Que les prêtres fassent leur office. Que les cloches sonnent. Le conseil sera réunit avant midi. »
Alors que les cloches du temple de Tyra sonnaient dans la grande ville, que les pigeons s'envolaient du colombier et que les murmures enflaient dans les foyers, plusieurs hommes en armes descendaient la grande avenue qui menaient au Palais. Sur leur passage, tous se poussaient précipitamment. Les couleurs des Gardes de la Bibliothèque avaient le don d'ouvrir la voie.
Marchant d'un même pas, ils se séparèrent en plusieurs groupes aux visées diverses mais au but identique. Le Juge Richard avait été très clair : jusqu'à ce que le trône comtal soit de nouveau occupé, chacun des membres du Conseil Exceptionnel devait être placé sous bonne garde, surtout les derniers héritiers des deux familles les plus proches du pouvoir et qui semblaient se remettre fort bien de la mort ou de l’éviction de leurs aïeux.
Dernière édition par Cécilie de Missède le Lun 7 Aoû 2017 - 12:53, édité 4 fois |
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| Sujet: Re: Baron le matin, Comte à midi, Poussière le soir | Ernest[terminé] Lun 27 Mar 2017 - 19:28 | |
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2ème jour de la 8ème ennéade de Bàrkios Automne de l'an 9 du XIe Cycle
Le son des cloches du temple de Tyra suffit. Ernest releva immédiatement la tête de la lettre qu’il s’appliquait à rédiger pour Alden. A travers la fenêtre, son regard glissa aussitôt vers le palais. L’heure était arrivée ; son heure. Théobald de la Courcelle avait succombé au mal qui le rongeait depuis des ennéades. Et si sa mort avait été longuement anticipée par ceux qui, comme Ernest, avaient connaissance de son état, l’événement n’en resta pas moins pétrifiant. Car ces cloches ne sonnaient pas seulement la fin d’un règne, elles annonçaient les prémices d’un autre. Seul dans sa chambre, le seigneur d’Ethin se leva de son siège sans trop savoir pourquoi. Ses pensées bifurquèrent rapidement vers Cécilie ; elle seule pouvait savoir ce qu’il ressentait présentement. Debout face à la fenêtre, il l’imaginait à l’écoute de l’appel du temple de Tyra, leurs cœurs à tous les deux martelant leur poitrine à l’unisson et les plongeant dans une transe mêlant angoisse et appréhension.
Le jeune homme n’eût pu dire combien de temps il s’était égaré parmi ces songes. Il en fut néanmoins extirpé à la vue d’une garnison de gardes de la bibliothèque approchant du domaine. Chantelune avait déjà pris les devants. Elmure aussi finit par arriver, une lettre à la main. Une session d’urgence du conseil exceptionnel était prévue dans quelques heures. C’est là que Cécilie et Ernest devraient annoncer pour la première fois l’alliance qu’ils avaient conclue deux ennéades plus tôt. Sans attendre, le seigneur du Rocher se prépara à prendre la direction du palais. Un peu plus tard, escorté de sa garde personnelle et des Vertueux, il y gagna la salle du conseil, encore vide, et s'assit, guettant nerveusement l’arrivée de Cécilie et des autres.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Baron le matin, Comte à midi, Poussière le soir | Ernest[terminé] Mar 28 Mar 2017 - 22:39 | |
| Les cloches sonnaient à toutes volées. Assise près de la fenêtre de sa chambre, Cécilie les avaient pourtant noté sans s'y attarder, respirant lentement en agitant les doigts sur une harpe invisible, jouant sur des cordes de magie pure sans produire le moindre son. L’esprit était un domaine fascinant mais qui avait cela de difficile qu'on ne pouvait s’entraîner sans un cobaye... Cobaye qui dans le cas de Cécilie et depuis des ennéades se résumait presque toujours à sa propre personne. Une pratique salutaire pour maintenir son propre calme, comme si on vérifiait chaque matin le réglage exacte dune balance de précision. Et ce matin là, malgré tout ce qu'il signifiait, ne faisait pas exception.
Loin d'être mise à fleur de peau par la nouvelle qu'on ne tarda pas à lui apporter, elle se prépara simplement avec une pensé pour Ernest, espérant qu'il n'angoissait pas trop à l'idée de ce qui allait suivre, et se présenta au groupe de Vertueux envoyés jusqu'à sa porte. Elle sourit en pensant au Juge qui devait être derrière tout ça. Chantelune était réellement rodé à ce genres d'affaires...
Le château était en ébullition. La moitié des membres du conseil était déjà là. L'autre ne tarderait pas. Elle salua Ernest, frôlant son bras un court instant avant de gagner sa propre place.
Dans la cour, nombres de conseillers et de nobles se pressaient, mais le très respecté Juge Chantelune avait insisté pour que les débats se passent à huis clos, redoutant que les insultes et les accusations infondées ne commencent à pleuvoir lorsque s'échaufferaient les esprits des différents camps. Il en voyait au moins deux. Chacun aussi récent et non-qualifié que l'autre. Deux jeunes gens du même âge, de familles de même rangs, au passé à la fois plein de valeur et de quelques rumeurs sordides. L'une plus que l'autre, mais sa plus longue implication dans les affaires politiques comtales lui donnait l'avance que les racontars lui avaient pris. Aucun des deux n'avait eu le temps de réellement montrer ses compétence en tant que seigneur de plein droit et pataugeaient dans des affaires troubles alliant meurtres et enlèvements depuis des mois...
Et encore, si le vieil homme n'avait pas craint un mouvement de dernière minute de la part de Faviar pour briguer l'investiture, il aurait presque put s'en réjouir...
Aussi devait-il à grand renfort de volonté retenir bâillement et soupires en rédigeant de longues phrases d'une plume parfaite sur un nombre de vélin indéfinissable. Les retardataires ne se firent pourtant pas beaucoup plus désirés et, s'excusant rapidement, gagnaient leur place sans cérémonie.
« Bien. » Attaqua Richard lorsque tout le monde fut assis. « Comme vous le savez notre cher Comte Théobald est mort sans dépendance et avec lui, la lignée de l'héritage vient de s'éteindre... Je sais que beaucoup d'entre vous se préparent à cela depuis un long moment déjà, aussi je ne pourrais qu'espérer que cela nous permettra d'accélérer les débats, car nous devons désigner au plus vite le prochain... La prochaine personne à recevoir la charge. » Il laissa parler quelques murmures ordonnés avant de reprendre. « Nous avons à notre table les représentants des deux dernières familles fondatrices de notre Comté. Par tradition il serait logique que l'une de ces deux familles reçoive l'honneur de supporter la charge comtale... Cependant nous savons tous que les critères pour les départagés sont aussi nombreux que leurs aïeux. Je vous prierai donc d'aller à l'essentiel et de ne considérer valide pour cette désignation que des membres de ces deux lignées, en premiers lieux leurs représentants et chefs de famille ici présents. - Excusez moi de vous interrompre, mais d'autres personnes pourraient être à même de porter la charge. Des personnes qui ont du sang des de Missède par alliance. - Je vous rassure, Messire, ma famille comme celle des Seigneurs d'Ethin ont été maintes fois liées par mariage aux trois autres lignées fondatrices, celles des de Missède en particulier. Cela a souvent été fait pour conserver les liens entre les quatre Chatelaineries et la dernière alliance ne remonte pas à si loin. »
De Faviar allait renchérir mais la jeune rivegeoise haussa légèrement le ton pour lui intimer un moment de silence.
« Par ailleurs, il me semble inutile de faire languir cette assemblée plus avant. » Incapable de poser les yeux sur sa cible, elle se tourna pourtant légèrement vers Ernest avec un signe de tête respectueux. « Messire ? »
Elle préférait qu'ils parlent à deux pour qu'aucune d'eux ne semble prendre le pas sur l'autre devant l'assemblée des seigneurs. Mais plus que cela, elle ne voulait pas non plus parler sans son accord, car ce dont ils avaient convenu en privé était une chose. L'annoncer officiellement en était une autre... |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Baron le matin, Comte à midi, Poussière le soir | Ernest[terminé] Mer 29 Mar 2017 - 2:01 | |
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Ernest se leva et alla se placer derrière Cécilie, posant ses mains sur le dossier de son siège. « La Dame de Beaurivages et moi-même sommes promis l’un à l’autre. De notre union naitra une nouvelle lignée suzeraine. Ainsi, en ce jour, et devant vous, nous revendiquons l’autorité comtale sur Missède et ses vassaux. Et afin d’inscrire notre règne dans un effort de stabilité et de prospérité du Comté, nous avons décidé d’abandonner le nom de nos lignées respectives et de porter celui de de Missède. Notre descendance relèvera alors la grande lignée fondatrice du Comté. »
Un mur de silence pour toute réponse. Bien sûr, la possibilité d’une alliance entre les deux dernières familles missèdoises en position légitime à la succession avait traversé tous les esprits depuis l’annonce du mauvais mal dont avait souffert Théobald. Mais les évènements qui secouèrent le Comté tout au long de ce mois d’automne semblaient avoir pilonné menu une telle éventualité. Et pourtant, à mesure que les membres du conseil digéraient la nouvelle, nombre d’entre eux virent les choses sous un nouvel angle. Était-il possible que tout avait été orchestré par ce jeune couple ? Les morts, le procès, l’abdication ; l’imagination tourmentée de certains individus présents se déchaina, Ernest put le lire sur leur visage. Chez d’autres, c’était la crainte qui illuminait soudainement leur regard, quand ils ne tâchaient pas d’éviter le sien. L'avènement d'un nouveau pouvoir fort transparaissait. Malgré toute la légitimité d’Ernest et Cécilie à briguer le trône de Missède, leur initiative fut irrémédiablement perçue comme une prise de pouvoir. Et tous ceux qui s’étaient apprêtés à des négociations menées à bâtons rompus durant lesquelles chacun irait de ses revendications et autres tractations avantageuses, tous se trouvaient maintenant pris de court par ce coup de maître.
Le siège de Chantelune crissa sur le sol alors que le vieil homme se levait. S'ils avaient réussi à parvenir à un tel arrangement, alors ils étaient sans doute à la hauteur de la tâche, pensa le juge avant de saluer le couple d’une révérence, aussitôt imitée par les autres membres du conseil. Certains avec plus d'enthousiasme que d’autres, mais tous sans exception firent montre d’allégeance. « Puisse la DameDieu guider Cécilie et Ernest de Missède dans la charge qui leur incombe à présent aux titres de Comte et Comtesse de Missède. » scanda finalement Chantelune.
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