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 [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini}

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Telenwë Neraën
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MessageSujet: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini} I_icon_minitimeMer 31 Mai 2017 - 15:47

Rp précédent : Au fond des geôles



Chapitre 1 : Témoignages d'après bataille



Début du mois de Barkios, peu après une nuit étrange...


Il faisait nuit. C'était un constat, mais rien de plus. Pour tout dire, il était même incapable de dire si la nuit touchait à sa fin ou non. Depuis que les mages et guerriers du protecteur avaient disparu dans les ombres, Nesdan fixait l'une des deux lunes, sa plume et focaliseur à la main, assis à son buereau. Derrière lui se trouvait l'ardente Asylria qui faisait les cent pas tout en parlant en continu, ce dont il se fichait complètement. Non... là, il avait besoin d'être seul et de réussir à oublier ce qui venait de se passer.

Il se souvenait parfaitement du moindre détail de cette scène atroce : son incapacité à réfléchir, la vue du sol se durcissant malgré lui en un piège mortel pour l'archer qu'il avait capturé, la sensation de la magie qui lui échappe, les hurlements de douleur de l'elfe, la compréhension, l'horreur, puis enfin le retour de sa capacité à recréer un enlisement. Ensuite seulement l'ombre s'était refermée sur eux. Quoi qu'il en soit il connaissait parfaitement son élément et savait pertinemment que celui qui n'était même pas originaire de la région devait à l'heure actuelle être mort de ses blessures, et ce dans d'atroces souffrances. Alors seulement comprenait-il ce qu'était que de tuer un autre elfe, un frère de sang. Et s'il était toujours de ceux qui comprenaient quelle était la menace noss, il se demandait désormais si entrer en guerre ouverte était une bonne chose. Si, tout comme lui, les siens seraient paralysés face à leurs propres actes.

"Tu mécoutes oui ou non ?!
- Que disais-tu ?
- Je te répétai une nouvelle fois que tu dois arrêter de te morfondre pour tout à l'heure, que c'est uniquement de la faute de Melendir...
- Asylria, laisse-moi.
- ... et que de toute façon, si tu n'avais pas agi, nous serions actuellement...
- Laisse-moi !"


La mage se tut alors que son comparse se retournait vers elle. Elle vit qu'il était au bord des larmes et comprit qu'il n'avait aucunement envie qu'elle le voit pleurer. Elle comprenait, même si elle-même avait besoin d'extérioriser sa colère et sa frustration par rapport à l'enlèvement de la nuit. Aussi hocha-t-elle juste de la tête et puis partit, fermant doucement la porte derrière elle. Alors les larmes coulèrent sur les joues de Nesdan, et se laissa-t-il éclater en sanglots, se promettant de ne plus jamais utiliser un tel sort sur un autre être qu'un drow.


~~~~~~~~


Le lieutenant posa un verre sur la table puis s'assit sur le meuble, fatigué mais à l'écoute. Cela faisait deux jours que le protecteur et le druide étaient apparus dans le temple de Kÿria et depuis il passait son temps à s'occuper de ses gardes pour la profondément choqués par ce qu'ils avaient vu et entendu. Certains ne comprenaient pas les propos de leur guide, d'autres étaient en colère contre les noss et ce chef qui avait sombré de leur côté, d'autres encore doutaient de ce qu'ils avaient vu de leurs propres yeux. Comment en étaient-ils venus à s'entretuer ? Pourquoi tant de volonté dans ce combat contre leurs propres frères ? Et qu'étaient-ils venus chercher ? Certains racontaient que le sacrilège de voler l'Aube avait été commis, d'autres que ces elfes avaient été chercher des papiers dans la salle du Conseil, d'autres encore qu'ils étaient venus en éclaireurs... beaucoup de rumeurs se contredisaient, mais aux yeux du gradé la plupart étaient véridiques. Qui croire ? Que croire ? Pourquoi l'un d'entre eux était-il venu à mettre lui-même fin à sa vie au lieu de s'expliquer ? De nombreuses questions se posaient, bien plus que Ladelran pouvait en retenir. Aussi aidait-il ses soldats comme il le pouvait, profitant de ses relations privilégiées avec eux pour couper l'herbe sous le pied d'un Tenetrian auquel il n'accordait plus aucune confiance. Il avait même des doutes quant à son propre capitaine...

Quelles que soient les réponses à toutes ses questions, Ladelran devait avouer une chose : si le protecteur Yeldoreï était dans le vrai, alors il aait réussi à profondément choquer son peuple en leur donnant un avant-goût de ce que pourrait être cette guerre. Parce que dans cette bataille, les gardes n'avaient pas uniquement eu affaire à des étrangers ou encore à des elfes hostiles aux citadions ; ils avaient dû capturer voire tuer des gens comme eux, des visages connus, des frères d'arme ou membres de leur propre famille. Et si l'armée d'Eteniril s'était forgée sur une guerre fratricide, sur la trahison de Tinùviel, passer des récits aux actes n'était pas toujours chose aisée pour l'esprit d'elfes.

De plus, toutes ces questions relevaient un point plus important que certains ne le pensaient : la confiance envers ceux qui géraient le protectorat. PArce que pour ceux qui se demandaient pourquoi les différents actes de cette fameuse nuit avaient été commis, comme le lieutenant, il y avait de quoi se poser des questions sur la gestion du Conseil. Mes traîtres étaient les autres... et parmi ces traîtres se trouvait le protecteur lui-même. C'était là où en restaient la plupart, écoeurés. Mais s'il avait essayé de protéger les siens depuis l'extérieur, si la trahison habitait déjà le coeur de conseillers ? Déjà Ladelran en débattait avec des amis chez lui, autour d'un verre le soir... et rien ne les rassurait pleinement, l'engrenage se trouvant visiblement être des plus complexes à comprendre. En attendant, il écoutait ; exactement de la même manière qu'il le faisait là. Et il posait des questions ouvertes, ne prenant aucunement parti mais relevant des détails plus lourds de sens les uns que les autres, espérant ainsi faire en sorte que ses soldats réfléchissent d'eux-mêmes.

Ainsi se permettait-il d'instaurer le doute là où il n'aurait jamais cru devoir le faire.


Dernière édition par Neraën Yeldoreï le Lun 4 Déc 2017 - 22:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini} I_icon_minitimeDim 25 Juin 2017 - 22:15

Chapitre 2 : Quelques nouvelles


Temps et réflexion


Troisième ennéade de Karfias, 10° année du XI° Cycle,
Une chambre au sein du palais d'Eteniril.



Il faisait froid dans cette pièce. Froid comme l'hiver qui s'était installé dans la région depuis plus d'un mois déjà, empêchant tout commerce avec les protectorats plus au nord et ne facilitant aucunement la vie en Eteniril. L'hiver se faisait nettement plus rugueux que les autres années et tout le monde en souffrait plus ou moins. Et pourtant, ce coup de théâtre de la nature avait sonné une trêve entre noss et citadins. Trêve qui permettait de gagner du temps comme des vies, même s'il arrivait que de violentes altercations aient tout de même lieu. Eteniril était en guerre civile, toujours. Cela, il le savait. Mais à quel point ? Comment les choses évoluaient-elles ? Il n'en savait absolument rien.

Assis sur le sol d'une chambre spartiate dont il avait très rapidement fait le tour, Neraën gardait encore et toujours la tête baissée et les yeux fixés sur le sol de pierre. Ses longs cheveux blancs étaient détachés et cachaient son visage émacié par le manque de nourriture. Pas qu'il était maltraité, surtout au vu de la situation. Mais le retour en zone d'anti-magie lui avait fait beaucoup de mal, le déstabilisant autant qu'un apprenti mage pouvait l'être et, surtout, créant un manque tel chez l'elfe qui l'amena à non plus à réagir étrangement comme cela avait pu être le cas la première nuit, mais à créer une forme d'abandon de la vie. Cela prit du temps, où manger était un calvaire. Puis il y avait eu cette petite note, cette infime mélodie qui s'était faite entendre aux oreilles de l'encore-officiellement-protecteur. Dépourvu jusque là des deux essences qui faisaient vibrer son esprit, qui lui donnaient l'impression de vivre pleinement, il s'était raccroché à elle comme un marin tombé à la mer en pleine tempête pouvait se raccrocher au bout d'une corde. Elle était ténue, si ténue... et bien qu'au fil des mois son ouïe s'affinait, il était toujours dans l'incapacité de la comprendre. Au moins, cette petite voix claire l'aidait à tenir, à ne plus se laisser dépérir et à continuer à faire face.

Faire face... mais de quelle manière ? Beaucoup de personnes imagineraient qu'en politicien il irait dans le sens des siens - si les "siens" étaient toujours ceux de la ville et non les sauvages d'en-dehors - pour ensuite guider les discussions dans le sens qui l'intéressait. Ceux qui connaissaient au moins de renommée l'ancien aigle s'attendraient plutôt à ce qu'il reste buté et dise clairement ses pensées, ne changeant pas d'avis. D'autres encore penseraient qu'il suivrait cette deuxième option mais avec plus de subtilité. Pour ceux qui voyaient l'évolution de l'individu, c'est-à-dire les aigles, des conseillers et quelques mages, Neraën paraissait ne pas correspondre aux idées énoncées plus tôt. On racontait que la prison changeait les êtres, quels qu'ils soient ; cet elfe en était un bel exemple. Plus humble, bien moins catégorique dans sa façon de parler, plus ouvert aux discussions... et extrêmement calme. Trop peut-être, même.

Quelques sons de voix se firent entendre dans le couloir, puis la porte s'ouvrit. Il se passa un instant avant que Neraën ne relève la tête pour fixer ses yeux d'un bleu profond sur le nouvel arrivant et le pauvre aigle qui était de faction auprès de lui alors qu'il n'avait pas de quoi devenir un danger dans cette pièce, arrêtant ainsi de retourner trente-six mille fois ses pensées dans sa tête. Reconnaissant l'elfe au long et épais manteau brun et à l'ample robe grise, il tendit sa main à l'index manquant pour l'inviter à s'asseoir sur l'unique chaise de la chambre. Déjà, le conseiller (ainsi que les autres) ne regardait plus avec méfiance les aigles. C'était une bonne chose... au moins la neutralité de ce corps d'armée dans ce conflit semblait avoir fini par être comprise, malgré ce qui s'était passé. Parce qu'au départ, du peu qu'il avait pu voir, les tensions étaient plus que palpables. L'elfe s'installa, quelque peu inquiète malgré le regard confiant qu'elle laissait apparaître.

"Ledelrith. J'ai l'impression que cela faisait un moment que tu n'étais pas venue me voir.
- En effet, Neraën. Combien de temps, à ton avis ?
- Aucune idée. Je sais juste que d'autres sont venus plusieurs fois depuis.
- Si tu en perds même la notion de temps...
- Je préfère laisser le temps passer tel qu'il est plutôt que me dire qu'il est trop long ou court. Je suppose que tu n'es pas venue parler de cela... Comment vas-tu ?
- Bien. Beaucoup de travail et de problèmes à gérer, comme toujours depuis que tu es revenu. Et toi ?
- Je vais bien, je t'en remercie.
- Tu continues de manger ?
- Oui.
- Bon...
- Me craindrais-tu encore ? Tu sais que nous sommes en zone d'anti-magie ici.
- N'importe quoi !
- N'aie pas peur... la peur ne donne rien de bon en général."


Comme il sentait qu'elle n'était pas à l'aise, Neraën finit par baisser à nouveau son regard. Si elle était venue, c'était qu'elle avait quelque chose à lui dire ou du moins des questions à lui poser... certainement les mêmes questions, mais détournées, que lorsqu'il avait été capturé. Alors autant ne pas la traumatiser.

"Que me vaut l'honneur de ta visite ?
- Plusieurs choses. Tout d'abord, essayer de comprendre.
- De comprendre ce qu'il s'est passé il y a deux mois ? Je ne peux que te répondre la même chose qu'aux autres, Ledelrith : j'ai voulu vous protéger avec le peu que je savais et que j'avais sous la main. La cité partait en guerre et j'ai voulu éviter que cela arrive. Je ne m'y suis pas pris de la bonne manière, j'ai tenu des propos que je n'aurais pas dû tenir, qu'ils reflètent ma pensée ou non, je le reconnais. Tu sais ce qu'est la guerre, ton frère a dû te raconter... Lorsqu'une bataille a lieu, y a-t-il des morts dans un camp ou dans les deux ?
- Les deux.
- Je ne peux pas protéger les miens s'ils partent ainsi en guerre. La vie est trop précieuse pour être gâchée... du moins est-ce ce que je pense.
- En parlant du fait de protéger, je suppose que tu es au courant de la missive que nous a envoyée le régent...
- Oui. Ce n'est pas la première fois que nous avons cette discussion.
- Pourquoi s'obstiner, alors ?
- S'obstiner à quoi ?
- Avec une telle déclaration du régent d'Alëandir, tu n'aurais pas dû intervenir. Faire la passation de pouvoir était ce qu'il y avait mieux de faire. Ensuite... pourquoi l'Aube ? Pourquoi avoir commis ce sacrilège ?
- L'avais-je sur moi ?
- Soit ce sont tes ordres, soit ceux des noss... ou encore Falaedhel, mais puisque tu étais là, ça m'étonnerait. Donc soit tu as toi-même fait acte de traîtrise, soit les autres ont volé l'artefact le plus important de notre cité. Et tu sais très bien ce que l'un comme l'autre peut engendrer.

Neraën se laissa s'adosser contre le mur, regardant attentivement la conseillère qui avait gagné en assurance.
- Imagine que ce soit moi qui ai fait cela - attention, je ne dis pas que j'aurais osé faire une chose pareille. Quelle pourrait en être la raison ?
- Faire gagner les noss ?
- Donc qu'il y ait une histoire de guerre. Maintenant je te rappelle ce que je t'ai dit tout à l'heure : je ne souhaite pas une telle guerre parce que la vie de chacun d'entre vous m'importe. Même si la confiance ne semble plus être.
- Donc ce ne serait pas cela... alors on va explorer toutes les possibilités !"


Un fin rictus se fit voir au coin des lèvres de Neraën. Peut-être ne voyait-il plus le temps passer, peut-être son corps était-il dans un piètre état du fait de la nourriture et du manque d'exercices, mais sa mémoire était restée fidèle à elle-même... et à plusieurs moments ce genre de discussion avait eu lieu, par des personnes et des méthodes différentes. Et non, jamais il n'avouerait qu'effectivement il a bien donné l'ordre de récupérer l'Aube ; et encore moins ne signifierait-il qu'il l'a confiée à un clan noss. Non, même s'il avait fait cela parce que les faits lui avaient fait craindre que la folie était telle que des elfes puissent s'en prendre à l'artefact et tenter de le détruire, jamais il ne donnerait la pire excuse qui soit pour hâter son jugement et le faire précipiter dans les bras de Tari. Il avait douté, à un moment... surtout dans le premier mois, il lui semblait. Lorsqu'il avait encore l'impression de ne plus rien ressentir à part un vide profond. Mais il s'était rappelé une promesse qu'il avait faite... la promesse qu'il ferait de son mieux pour rester en vie ; qu'il vivrait, même. Une parole qui lui avait coûté énormément de volonté et qui, finalement, lui avait permis de ne pas faire la pire boulette de sa vie. S'il revenait un jour en Alëandir, ou tout du moins s'il survivait à ce conflit, il faudrait qu'il remercie Macabre pour cela... Encore une fois, c'était le poids des responsabilités qui l'aidait à faire un pas en avant.

Le dialogue continua, Ledelrith cherchant habilement une faille dans ses réponses. Mais comment pouvait-elle avoir quelque chose de concret en continuant avec des "si" et des "imagine que" ? Celui qu'elle considérait comme un ancien protecteur faisait en sorte de démontrer que le raisonnement qu'elle énonçait n'était aucunement juste ou du moins avait une logique qui paraisssait trop étrange. Et le tout sans montrer le moindre signe de folie ou d'illogisme. Cela ne voulait rien dire de concluant, elle le savait, mais en attendant quel que soit le sujet, elle devait avouer que Neraën se défendait bien. Et le pire était qu'il y avait ce changement en lui, cette humilité et cette simplicité dans la façon dont il se comportait, en plus de ce côté paternel même dans ces moments où il n'avait absolument plus rien. Même pas la confiance des siens, un honneur brisé, la perte de ses capacités magiques... et jamais il n'avait été aussi calme sans avoir le visage complètement fermé afin de se tenir distant des personnes et de leurs émotions, voire même de ses propres sentiments. Il était un mystère à lui tout seul... et elle avait bien envie de découvrir ce qu'il en était.

Et elle continua, longtemps. Plus qu'elle ne l'avait imaginé. Puis ce fut à lui de poser des questions avant qu'elle ne parte. Avant qu'elle ne donne la seconde raison pour laquelle elle était venue le voir. Et il semblait sincèrement s'inquiéter de la guerre et de l'état des etinirilis. Alors elle lui répondit la vérité, sans en dire trop : le froid était terrible cette année, les routes étaient impraticables et cela engendrait des problèmes d'alimentation. Quelques escarmouches avaient eu lieu mais rien de particulier sinon. A cause des noss, la vie commençait à devenir difficile... Puis elle se leva, fit un signe de tête en guise d'au-revoir et se dirigea vers la porte. Une fois que l'aigle l'eut ouverte, elle se retourna vers Neraën et ajouta, avec un fin sourire.

"Au fait, l'autre raison pour laquelle je suis venue... Le temps avançant, un tribunal va finir par avoir lieu à ton encontre. La date n'est pas encore fixée, mais d'ici quelques ennéades s'il n'a pas lieu tu devrais au moins être convoqué pour un premier entretien. Au plus tard le prochain mois verra une décision se prendre."

Puis elle partit, sans plus considérer personne. Le message était envoyé, et l'ex-protecteur pouvait désormais avoir tout loisir de compter le temps qu'il lui restait à rester enfermé dans cette chambre minable. Et il pouvait également imaginer quel sort les siens lui réservaient.

Le prisonnier baissa la tête et soupira. De ce qu'il avait pu comprendre de cette discussion, la situation n'évoluait pas spécialement bien. Et il avait peur, au point que ses mains tremblaient assez pour que l'aigle se trouvant encore dans la pièce le remarque. Mais ce n'était pas pour sa personne qu'il tremblait, non... c'était pour Falaedhel et ceux qui l'avaient suivi, qui se retrouvaient bloqués dans ce froid certainement mortel ; pour tous les elfes de cette cité qui ne devaient pas comprendre ce qui se passait réellement et se préparer à la guerre alors que l'hiver ne les épargnait pas cette année ; et pour Dryade... parce que s'il s'en voudrait de ne pas pouvoir tenir sa promesse, il ne tenait pas à tout prix à la vie... mais la dryade mourrait en même temps que lui, et cela serait certainement l'une des pires choses qui pourraient arriver. Il l'avait déjà emprisonnée sans le savoir pendant trois siècles... alors s'il était la cause de sa mort, lui qui voulait seulement la libérer de lui-même ?

"Que savent les elfes de la cité ? Que pensent-ils, sont-ils au courant que je suis ici, de ce que le Conseil fait ?"

Ses yeux trouvèrent ceux de l'aigle. Ses questions n'avaient été prononcées avec aucune perte de contrôle, juste avec un calme plat. Questions qui resteraient peut-être sans réponses.
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini} I_icon_minitimeMar 25 Juil 2017 - 17:33

Chapitre 3 : L'enfant et le mulot






"Minriel ! Minriel !"

L'elfe attrapa la petite fille qui s'était mise à courir, la bloquant dans son élan. L'enfant se débattait comme si sa vie en dépendait, criait à en percer les tympans, pleurait à fendre le coeur de ceux présents à cette scène. Cela dura un bon moment pendant lequel l'homme fit attention à ne pas lâcher la petite, puis il la resserra paternellement lorsqu'elle s'écroula entre ses bras, dépourvue de forces. Il n'était pas son père, ne la connaissait pas plus qu'un quelconque autre fervent venant régulièrement au temple. Mais de ce qu'il avait pu voir jusque là, il n'avait pu réagir autrement en découvrant avec tristesse le corps inerte de l'Arbitre. Et l'enfant qu'elle était avait parfaitement compris ce qu'elle avait vu... que celui qu'elle considérait comme un ami était parti pendant la nuit, que son Souffle avait entamé son dernier voyage à travers les rivières de Tari.

Le corps du vieil elfe reposait tranquillement sur le sol jonché de verdure, allongé sur le dos, la tête et le buste encadrés par des racines de l'Arbre Maître. De nombreuses plantes qui n'étaient pas là la veille au soir formaient un lit de verdure sous lui ainsi qu'à ses côtés, rendant hommage à l'élémentaliste qu'il était. Matha, le loup végétal à trois yeux qui gardait le temple depuis des siècles, était couché à ses côtés. Recroquevillé sur lui-même, les yeux fermés et la tête posée sur le torse de son défunt ami, l'animal semblait également dormir. Seul le teint blafard du vieil elfe laissait pleinement comprendre que la beauté de la scène cachait une grande tristesse pour Eteniril. Parce que même s'il était devenu incompréhensible et que nombre de personnes le considéraient comme fou depuis plusieurs mois, Vareon restait l'Arbitre qui avait veillé sur le temple et le culte de Kÿria au sein de la cité, et ce depuis de nombreuses générations.






Nawell somnolait sur le fauteuil, épuisée par sa journée. Cela faisait plusieurs mois qu'elle veillait dans la garde, devant en tout temps faire attention à tout ce qu'elle pouvait voir en-dehors des murailles de la cité. Et si elle avait pu avoir quelques jours pour elle et sa famille il y a peu, elle restait épuisée... Le froid hivernal inhabituel, la cité complètement refermée sur elle-même, le manque de rations qui commençait sérieusement à se faire sentir, Minriel qui faisait des rêves de loups de plus en plus éprouvants, Suilan qui se réveillait encore en pleine nuit pour réclamer sa têtée... et à cela s'était rajouté la mort de Vareon, qui avait plongé dans un état de profonde déprime sa fille. Décidément, être mère et militaire en temps de crise... c'était à se demander qu'est-ce qui pourrait être pire.

Un bruit. Une voix, qu'elle ne reconnut pas. A l'étage. Méfiante, Nawell dégaina son épée et monta discrètement les escaliers, s'aidant de son ouïe pour retrouver l'intru... qui se trouvait dans la chambre de ses enfants. Le ventre serré par l'angoisse elle poussa violemment la porte et pointa de son épée l'étrange elfe qui se trouvait là, le petit Suilan dans ses bras. L'horreur voulait qu'elle le transperce pour retrouver son fils, mais son instinct de mère lui assurait qu'une quelconque tentative martiale serait trop dangereuse pour le bambin.

"Je te conseille de baisser ton arme, fille. Cela ne fera que nous mettre tous les quatre en danger."

Le calme serein avec lequel le noss avait parlé prit la jeune femme de court, de même que la façon posée et ne demandant aucune réplique qu'il avait usée la fit obéir. Un regard sur le côté pour voir sa fille assise sur son lit, des dessins à côté d'elle et un sac qu'elle était en train de remplir.

"Minriel..."

L'elfe se rua sur sa fille et la serra dans ses bras, comprenant qui était le noss et ce qu'il était venu faire ici. Elle ne voulait pas... ne le pouvait... Minriel était SA fille ! Pas celle d'un noss ni de personne d'autre hormis Edhelwën ! Il ne pouvait pas... pas maintenant...

"Son protecteur au sein de la cité n'est plus. Il est temps pour ta fille d'apprendre à comprendre ce qu'elle sait écouter.
- Non... vous ne la prendrez pas !
- Rappelle-toi, nous nous sommes vus il y a neuf ans. Je t'avais prévenue toi et ton mari que ce jour viendrait.
- Non..."


Nawell lâcha sa fille, se retourna et essaya de frapper l'elfe. Tout ce qu'elle réussit à faire fut d'arracher un cri à sa fille et de mettre en danger son second né. Fort heureusement pour celui-ci, le noss était agile et évita l'attaque tout en gardant l'enfant lové dans ses bras. Un coup de pied derrière le genou et la femme tomba sur le sol. Il déposa délicatement le bébé dans son landeau avant de se baisser auprès de la femme qui pleurait à chaudes larmes et de lui faire doucement mais fermement relever le menton pour qu'elle le regarde.

"Imaginer ta tristesse m'est difficile, toi qui es citadine. Mais sache que Minriel sera bien plus en sûreté dans la forêt qu'entre les pierres. Là où nous allons elle sera acceptée. Là où elle se trouve actuellement, plus le temps passe et plus le danger grandit du fait de sa différence. Vous la reverrez... mais une fois que la folie n'habitera plus ton peuple. Une fois que vous serez prêts à l'écouter et à la comprendre. Elle guidera ton clan à son tour si la Mère le décide ainsi et si vous lui en laissez la possibilité.
Puis il se tourna vers la petite fille aux longs cheveux blonds et bouclés.
- Nous y allons. Je te laisse dire au-revoir à ta famille.
- Papa est au temple...
- Nous ne pourrons pas faire de détour."


Minriel baissa les yeux puis s'approcha de sa mère, son sac dans les bras. Là, tout d'un coup, elle n'avait plus vraiment envie de partir. Elle voulait les histoires que sa maman lui racontait le soir, les rires en cuisine, son père qui la chatouillait à ne plus pouvoir respirer, son frère qu'elle n'aimait pas trop parce qu'il prenait beaucoup de temps à ses parents. Elle voulait rester avec eux, malgré les chants si beaux des noss et son envie de vivre en-dehors de la cité de pierre. C'est pour cela qu'elle pleura devant sa mère lorsque celle-ci l'embrassa du plus grand amour maternel. Parce que l'affection pour sa famille était encore très forte et le serait certainement toujours autant. Mais il était temps de partir, temps pour le druide de montrer à sa nouvelle apprentie la voie de la Mère. Aussi Soliandiel prit doucement Minriel par les épaules, l'enfant se laissant faire. Avant qu'ils n'aient passé le seuil de la maison, le druide se tourna vers son apprentie et lui tint ces mots :

"Ne pleure pas ton départ, fille. Notre Mère t'apprendra bien assez pour que tu reviennes grandie et fort sage. L'Anaëh aura besoin de toi... et ceux parmi lesquels tu as grandi aussi. Laisse-moi te guider, en attendant."

Sur ce, Soliandiel commença à réduire en forme et à se couvrir de poils, jusqu'à se retrouver être un mulot. Il monta sur Minriel jusqu'à pouvoir se percher sur son épaule, et tous deux partirent dans la nuit froide et étoilée.

Ainsi l'enfant et le mulot quittèrent-ils la fausse quiétude des maisons de pierre.
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Froids chapitres d'hiver {Fini} I_icon_minitimeMer 16 Aoû 2017 - 22:07

Chapitre 4 : Le début de la fin



Septième ennéade de Karfias, dixième année du XI° Cycle,
Palais d'Eteniril.


Le froid était mordant. La faim n'aidant pas, le vent glacial se faisait encore plus sentir que ce qu'il aurait dû. Du moins, était-ce ce qu'elle pensait. Emmitouflée dans un épais manteau, l'elfe se mettait à arpenter les rues de la cité, pensive suite à ce nouveau conseil. Conseil qui avait été quelque peu houleux et qui avait soulevé beaucoup de questions. De nombreuses questions dont les réponses étaient, comme d'habitude ces derniers mois, trop évidentes à son goût. Les citadins sont les victimes et les noss ont tout orchestré pour qu'ils en arrivent là, à devoir survivre au lieu de tout simplement vivre. Même leur protecteur était passé de leur côté, à force de les côtoyers ; voilà ce qu'on racontait. Peut-être était-ce vrai, peut-être se trompait-elle depuis le début. Mais elle avait toujours été d'accord avec le fait de se rapprocher de leurs lointains frères et restait malgré tout persuadée que c'était la meilleure des choses à faire. Même les mots remplis de jugement de la part du druide et de Neraën ne l'en avaient pas dégoûtée. Au contraire même, si un druide, un représentant de la Mère venait à appeler à la justice, c'est qu'il devait y avoir une raison. Et plus d'un mois après, cette raison lui paraissait tout aussi tordue et impensable qu'évidente. Douce Mère, mais où en étaient-ils rendus ?

Se reprenant après quelques rues, Nilÿan se dirigea en direction du temple de Tari. Elle avait une question à poser.


~~~~~~~~


Des questions. Toujours des questions. Jamais il ne se répèterait assez. Mais s'en lassait-il seulement ? Il semblait que non. Pour une fois, la pieuse elfe était présente dans la chambre-prison du protecteur en tant que témoin et pouvait constater qu'il n'avait pas fière allure. Ses joues s'étaient creusées, il avait maigri et avait perdu en muscles du fait de l'enfermement. Pourtant, c'était avec un calme et une humilité qu'elle ne lui avait que peu connus qu'il répondait, ne démordant jamais sur certains points, répondant parfois par des questions. Un jeu dangereux qui lui avait pour l'instant permis de n'avoir aucune preuve concrète pour l'assigner en justice. Justice qui devrait selon les lois être assignée par le Trône Blanc lui-même, mais de cette règle certains n'en parlaient pas, étrangement. De toute façon, à moins de pactiser contre l'ennemi il était impossible d'entrer ou de sortir de la cité...

"Rappelez-moi la raison pour laquelle vous n'étiez plus à l'Académie d'Alëandir ?
- Le régent Anornedellon avait décrété que je n'étais plus apte à porter la charge de protecteur, aussi étais-je venu faire une passation de pouvoir.
- Cela ne vous a pas empêché de venir juger les vôtres en pleine nuit ?
- Je reconnais avoir mal parlé. J'ai appris en arrivant la mort de plusieurs hauts-conseillers et ce qu'il advenait des relations avec les noss. J'ai voulu intervenir, arrêter cela... je vois que je m'y suis très mal pris.
- C'est peu cas de le dire...
- Merci pour le compliment.
- Et concernant l'Aube ?
- L' Aube ? Le fait qu'elle ne soit plus dans la salle qui lui est dédiée ?
- Oui. Etes-vous en lien avec cela ?
- Peut-être.
- Hum ?
- Si j'avais volé l'Aube ou ordonné son vol, pour quelle raison cela pourrait-il être ?
- Qu'importe la raison lorsque l'acte compte ?
- Et qu'importe le sacrifice d'une personne lorsqu'il s'agit d'en sauver de nombreuses autres ?
Le prêtre sourit.
- Neraën... Vous le savez pour être né et avoir grandi dans cette cité, faire une telle chose est considéré comme étant un sacrilège et peut être passible de la peine de mort. Alors dites tout simplement oui ou non."


L'ancien aigle ne répondit rien. Il ne souhaitait pas mentir et ne cherchait pas non plus à laisser aux conseillers l'opportunité de le questionner plus avant sur le sujet sans avoir recours à la magie. Il devait encore gagner du temps... que la folie qu'il avait pu remarquer dans le regard de plusieurs de ses congénères s'estompe, que les gens se rendent compte de ce qui se passe, qu'ils continuent à se poser des questions... Il ne savait quelle date ils étaient exactement, si l'épervier envoyé par Halyalindë avait transmis le message à la protectrice et si celle-ci avait seulement parlé au Haut-Conseil de ce qu'elle avait pu apprendre... si seulement ce Haut-Conseil était passé. Il ne savait pas non plus si une aide extérieure viendrait faire en sorte que le sang arrête de couler dans le protectorat, rien. De toute façon, pour l'heure, il n'avait plus qu'à attendre que l'heure ne sonne en espérant se faire prendre au piège le plus tardivement possible. Et là il sentait qu'il serait bientôt à bout, que les autres finiraient bientôt par dépasser l'étique morale relativement stupide des Elfes pour avoir la vérité. Celle que lui avait connue. Alors il sauraient pour Dryade, ils entendraient le Chant tel que lui le percevait, verraient les visages des rebelles et des noss, entendraient le débat qui a eu lieu du Conseil des Sages, entendraient ce qu'il a entendu et dit... Ils sauraient qu'il était pour le coup du côté de noss. Ils entendraient toutes les raisons et pourraient les comprendre, mais l'essentiel qui serait retenu serait qu'il était un traître à sa cité. Et il savait très bien quel sort était réservé aux fils de Tinùviel et qu'il risquait de préférer une mort rapide que cela.

Un jour, on lui avait demandé de faire le choix : de préférer les clans d'où venait son ami druide ou de rester au sein de la cité, quitte à être regardé de travers. C'était ce choix que la protectrice de l'époque lui avait imposé lors de la nuit d'Edel'Los, alors qu'il avait à peine cent vingt ans. Une nouvelle fois il refaisait le même choix, si ce n'est qu'il comprenait encore mieux ce que cette femme avait voulu lui signifier : à être l'ami des deux, en temps de conflit il aura beau tout faire pour sauvegarder ceux de sa cité, il risquerait de passer pour un elfe ayant rejoint les noss. Et c'était exactement ce qui était en train de se passer ; parce qu'il savait qu'entre les conseillers et les sages, les conseillers étaient en tort et qu'ils amenaient dans leur chute  la cité tout entière. Ainsi cela risquait d'être le prix de son combat... se sacrifier lui-même dans l'espoir de faire suffisamment réfléchir ses frères pour qu'ils ne courent pas vers un destin funeste.

"Protecteur ?"

La douce voix de Nilÿan parvint à ses oreilles pointues, lui faisant lever la tête vers elle. Assise sur une chaise à noter tout ce qu'elle entendait et voyait, elle lui adressa un faible sourire. Un comme il n'avait plus vu depuis... depuis quand, déjà ? Il était incapable de mettre une notion de temps dessus. Alors il redirigea son attention sur le prêtre à qui il ne ferait pas l'offense de mentir. Ce dernier dut reposer sa question, et l'entretien recommença. Il avait tenu bon jusque là, avait toujours habilement joué avec les mots pour ne rien apporter comme preuve suffisante pour l'inculper. Mais il fatiguait... même lui finissait par le ressentir.
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