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| [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} | |
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Auteur | Message |
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Telenwë Neraën
Elfe
Nombre de messages : 571 Âge : 32 Date d'inscription : 04/07/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 816 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mar 24 Jan 2017 - 12:35 | |
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Elenwënas de la deuxième ennéade de Barkios, neuvième année du onzième Cycle, Cité d'Eteniril.
Pas de bruit. Pas de vent, pas de pluie. Pas de forte luminosité non plus, ni de pénombre. Le contact avec ce qui la soutenait était doux, bien plus que ce qu'une longue marche à travers Anaëh avait pu apporter à celle qui dormait depuis de nombreuses heures. Calme, son buste se relevait doucement pour ensuite s'abaisser à intervalles réguliers. Un baume à base de plantes médicinales avait été appliqué sur sa tête, à l'endroit où une bosse s'était créée. Les rayons du soleil s'infiltrèrent par la fenêtre, venant caresser son fin visage. La respiration de la rousse se fit alors plus profonde, son corps et son esprit cherchant désormais à se pourvoir en air frais. Puis ses yeux s'ouvrirent, annonçant le réveil de l'enfant d'Ardamir.
Lorsque Halyalindë se réveilla, elle se retrouva dans une petite salle faite en majeure partie de pierre, sculptée avec délicatesse et savoir-faire. Les milliers de détails plus solides que ce qu'ils paraissaient être témoignaient de l'ancienneté de l'oeuvre ainsi que de sa qualité ; la multitude de feuilles et de fleurs gravées dans la pierre laissait deviner que la pièce dans laquelle elle se trouvait était étroitement en lien avec la nature. Et la véritable flore qui avait détruit une partie de la pierre pour venir épouser en toute perfection les murs et les quelques meubles immobiles depuis des centaines voire des milliers d'années pouvait donner une idée plus précise à toute personne ayant déjà visité Eteniril de là où elle se trouvait. Alors que l'elfe découvrait la salle dans laquelle avait été installé le lit de camp sur lequel elle avait dormi, son regard fut attiré par une petite chose... un petit être au poil roux qui la fixait de ses grands yeux noirs.
L'écureuil entama son inspection de l'étrangère, se rapprochant d'elle et lui tournant autour. Visiblement non craintif des Elfes, il se laissa approcher sans pour autant accepter le contact. Une fois qu'il eut fini - et qu'il se rendit compte que la nouvelle venue ne lui donnerait rien à se mettre sous la dent - il se dirigea vers la seule porte de la pièce, y grimpa et s'engouffra dans un trou assez étroit se trouvant au-dessus. L'invitation à passer la porte ayant été lancée, le petit animal sortit de l'autre côté, où se trouvait une immense salle baignée par une pure lumière. La flore y était encore plus présente que dans la chambre improvisée, épousant avec magnificience chaque parcelle du temple de Kÿria, se fondant aux sculptures d'autrefois. En ce lieu la Symphonie raisonnait plus fort qu'en tout autre endroit d'Eteniril et nombreuses étaient les plantes à s'y épanouir, même tout simplement l'herbe verte.
L'écureuil se rendit en sautillant jusqu'à un très vieil elfe en train de s'occuper d'une plante, laissant de ses mains émaner une chaleureuse lueur verte. L'écureuil s'allongea un instant, regardant le prêtre faire, arrachant un sourire à ce dernier. Quand il eut terminé, l'ancien approcha doucement sa main de l'écureuil. L'animal bougea aussitôt, refusant la caresse pour cette fois-ci.
"Il n'y a pas que toi qui a droit à des caresses, inutile d'être jaloux... Qu'as-tu fait encore comme bêtise ?"
N'obtenant aucune réponse, il se remis à prendre soin de la plante. Avait-il réellement fait une bêtise ? Peut-être pas cette fois-ci...
Dernière édition par Neraën Yeldoreï le Mar 18 Avr 2017 - 20:11, édité 1 fois |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mer 25 Jan 2017 - 21:25 | |
| Reposant sur le côté c'est quelque peu hébétée qu'Halya avait regarder le petit animal s'esquiver. Ses pupilles avaient suivies les mouvements agiles de la créatures par réflexe. Un intérêt innocent mue par la surprise de sortir d'un sommeil qu'aucune image, aucune impression de flottement n'avait troublé. Avec précaution, elle se redressa sur un coude et porta la main à son crâne légèrement douloureux, quoi que moins que ce qu'elle aurait attendu après une perte de connaissance de cette ampleur...
Autour d'elle... la pièce était totalement différente de ce à quoi elle s'attendait. Elle aurait cru se retrouver dans une cellule... ou à la limite dans une chambre dépourvue de la moindre trace de verdure. Mais là... Ce n'était rien de tout ça. Du lierre et de la vigne grimpaient sur une partie du mur, plantant leurs griffes dans la roche, affaiblissant la structure sans le laisser paraître. Le décor... Mais où pouvait-elle bien être ?
Elle réussit à s'asseoir sans que son estomac ne décide de se vider et c'était déjà une bonne nouvelle... Ses pieds nus se posèrent sur le sol froid.
Pieds nus...
zut...
Son armure lui avait été méthodiquement retirée, ne lui laissant que son pantalon de toile brune et sa fine chemise de lin sur le dos. Ses bottes faisant partie intégrante de l'armure que le Maître des Forges avait ajusté pour elle, elle se retrouvait logiquement sans chaussure. ça.. Elle ne s'y attendait pas. Mais elle ne s'attendait pas non plus a être assommée sans somation. Être enchaînée, la tête mise dans un sac, les genoux en morceaux ou que savait-elle encore, oui, elle l'avait envisagé, mais la possibilité d'être tout bêtement assommée... et de se réveiller sans le moindre lien.
Une odeur persistante d'herbes médicinales lui tournait autour. Elle en chercha l'origine autour d'elle sans trouver le moindre pot d'onguent... jusqu'à ce qu'elle se rende compte que c'était de sa propre tête qu'elle émanait. Elle avait été soignée...
Par contre, sa rapide inspection lui avait fait poser les yeux sur une sacoche posé près du lit de camp sur lequel elle s'était réveillée. Sa sacoche. Dépourvue du ceinturon d'arme sur lequel elle était accrochée bien sûr. Pourtant elle l'ouvrit, espérant y trouver deux choses bien précises qui n'avaient pourtant rien à y faire... Et sourit en les découvrant sous le rabat de cuir. Cela pouvait paraître stupide en ces circonstances, mais certains souvenirs méritent d'être chéris quoi qu'il arrive.
N'ayant rien pour attacher l'échantillon qui lui restait de ses possessions, elle noua le bord de sa chemise aux passants de la pochette dont le poids tirait lourdement son vêtement au col lâche vers la gauche, dévoilant son épaule et l'impressionnante cicatrice de mâchoire qui en faisait le tour.
Quelques pas silencieux et elle atteignait la porte de cette étrange chambre. Il n'y avait pas de bruit fort de l'autre côté. Pas de passage, pas de bruits de pas... Mais où était-elle tombée ?
Elle respira profondément.
Malgré quelques voix toute proche, à la fois paisibles et tendues, la Symphonie était lointaine... Pire qu'à Alëandir... Cela lui semblait même pire qu'à Malereg.
Calmement, elle ouvrit la porte. Le battant s'ouvrit sans émettre le moindre son. Un flot de lumière dévalait dans ce jardin intérieur, glissant sur mille et une essence végétale qu'elle ne voyait que comme une brume verte tant cela lui faisait plisser les yeux.
"Il n'y a pas que toi qui a droit à des caresses, inutile d'être jaloux... Qu'as-tu fait encore comme bêtise ?"
S'habituant peu à peu à la lumière, elle distingua la silhouette d'un homme. De dos, il semblait s'adresser à une plante... ou au sol...
« A vous de me le dire... » répondit-elle à la place de la chose muette à laquelle il s'était adressé.
Le maintien de la Protectrice était plus farouche que noble. Ses gestes plus fluides et dansants que mesurés. Campée sur ses jambes, elle n'avait pas pour but de rester prête à bondir mais une vie de survie avait façonné sa position de repos et bien qu'elle ne se sente – étrangement – pas en danger, son attention était bien plus portée sur l'homme à quelques pas que sur son propre paraître.
« Puis-je savoir où je suis et... où est la personne avec laquelle j'étais ? » |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Jeu 26 Jan 2017 - 13:23 | |
| "A vous de me le dire..."
Le vieil elfe eut un instant d'arrêt, fronça les sourcils puis se retourna vers celle qui venait de prendre la parole. Un sourire éclaira son visage ridé lorsqu'il reconnut la dame-protectrice du protectorat d'Ardamir. Elle, par contre, ne semblait pas le reconnaître. Sa posture laissait deviner la méfiance qui couvait encore son coeur, ce qui attrista quelque peu le prêtre.
"Puis-je savoir où je suis et... où est la personne avec laquelle j'étais ? - Vous n'avez pas dû venir ici au moment de l'intronisation... Bien dommage, ce bâtiment est certainement le plus beau qui puisse exister en cette cité ! Venez, approchez !"
L'elfe aux longs cheveux poivre-sel fit un signe de la main à la jeune femme, une étincelle enfantine au fond de son regard. Son dos n'était plus aussi droit qu'auparavant et une longue toge d'un vert désormais délavé était la seule chose qui l'habillait. Aucune chausse, aucune fioriture apparente. Seule la main verte de la déesse Mère, cousue dans le dos, accordait un minimum de finition vestimentaire. Le prêtre s'écarta pour laisser passer la protectrice et lui montra du bout des doigts une partie du mur recouvert par les plantes.
"Toute vie a un commencement, des changements et une fin en ce monde. Jusqu'à il y a peu oeuvre de pierre faite pour plaire à ceux qui sont par la suite devenus sourds, elle est désormais une harmonie parfaite entre la Création de la Mère et celle de ses loups. Voyez comme chaque plante épouse leurs sculptures associées ! Et bien que tous disent le contraire, jamais le temple n'a été aussi robuste et puissant. Parce que c'est là que vous êtes, dame Yassairava. Dans le temple de Kÿria, dans la cité d'Eteniril. Concernant celui qui a été amené avec vous... Il eut comme un blocage durant une seconde, avant de réfléchir puis de reprendre. Disons... disons que sa lumière n'a pas su éveiller les autres."
Il se recula, se retourna puis s'avança dans le temple. Le silence... il l'appréciait, ce silence qui n'en était pas réellement un. Halyalindë ne pouvait d'où elle se trouvait, mais toute trace d'enfance avait quitté le regard du prêtre. Déjà il devait aborder ce sujet douloureux... comme il le pouvait.
"Vous devez avoir faim ou soif, peut-être ? Venez, on devrait pouvoir trouver quelque chose à côté. Père Edhelwën devrait déjà être là-bas, mais pour une confession il acceptera de nous laisser. Aideriez-vous un vieillard à marcher ?"
Il tendit le bras à son interlocutrice, attendant qu'elle s'en saisisse pour le défaire du poids de quelques années. Comprenant que le maître des lieux allait s'absenter, le petit écureuil roux gambada jusqu'à lui et monta monta le long de la toge pour venir se lover sur l'épaule gauche du prêtre. Une fois en marche, l'elfe parla à nouveau.
"Que vient faire par ici une protectrice, alors que les oiseaux volent si bas ?"
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Jeu 26 Jan 2017 - 22:25 | |
| Parmi tous les invités, et même tous les Protecteurs présents à l'intronisation de Neraën en tant que guide d'Eteniril, tous semblaient avoir un souvenir impérissable d'elle... C'était flateur, elle n'aurait put dire le contraire. Et d'une certaine façon, elle en était touchée... Mais elle finissait également par avoir honte de ne pas mieux se souvenir des quelques jours passés dans la Cité à ce moment là. Elle se souvenait du trajet avec Fenris. Elle se souvenait de la salle de l'Aube, de la vue depuis la grande salle dans laquelle ils avaient dîné. Elle se souvenait du rayon de soleil assis à côté de celui qui était appelé à devenir Régent et même de quelques bons mots échanger avec des personnes fort plaisantes... qu'elle serait bien en peine de reconnaitre à présent. Mais le nom de bien d'autres lui échappaient... sans parler des visages qui se confondaient. Tant de choses s'étaient passées depuis qu'elle avait l'impression que cela remontait à une autre vie...
Surprise par la familiarité du vieille homme mais pas mécontente de ne pas être immédiatement replonger dans le bain de tension qu'elle connaissait finalement à chaque fois qu'elle croisait un autre elfe depuis des mois, elle obéit sans discuter lorsqu'il lui demanda d'approcher, le symbole qui trônait dans son dos lui donnant soudain une certaine idée de l'endroit dans lequel elle s'était échouée.
Suivant son geste des yeux, elle découvrit tout un univers de gravure et de verdure entremêler, prenant doucement conscience que les quelques voix qu'elle avait perçus s'approchaient d'un arbre immense, enfonçant profondément ses racines dans les fondations du bâtiment. l'Arbre Maître... Étrangement sa voix ne lui paraissait pas plus forte, juste... différente? Son oreille frémis soudain au vocabulaire employer par celui qu'on devinait sans peine être un prêtre. Elle lui jeta un coup d'oeil de côté mais il semblait ne pas s'en soucier... l'avait-il fait exprès?
... Alors son camarade n'avait pas réussit à gagner quelques personnes à sa cause... Elle n'osait demander s'il était encore vivant... Et quelque part, elle ne savait si elle devait espérer qu'il le soit ou qu'il ne le soit plus...
Elle sourit pauvrement, passant sa main sur la courbe d'une branche avant de se retourner vers le prêtre. La grande salle ovale était si... pierreuse... Elle avait du mal à croire que des elfes venaient prier Kÿria ici...
"Soif oui, merci." sourit-elle un peu plus reconnaissante. Son absence de faim était au moins une bonne nouvelle. Elle n'avait pas du rester inconsciente plu de quelques heures et au vu de la lumière, le soleil était encore loin de se coucher.
Elle prit le bras du vieillard avec précaution. Il avait du mal à marcher... Pourtant son œil était clair et vif... L'idée que cet être devait dépasser les mille ans lui effleura l'esprit puis elle se rappela de son propre cas et décida que de toute façon, cela avait bien peu d'importance. Son visage était une preuve suffisante du respect auquel il avait droit à travers les épreuves qu'il avait traversées.
"Que vient faire par ici une protectrice, alors que les oiseaux volent si bas ? - Je faisais route vers Holimion pour consulter la Pergaën. J'ai simplement été arrêtée par des elfes des Noss. Ce sont eux qui m'ont informé de l'affrontement qui se prépare... Il faut croire qu'Anaëh refuse de me laisser un peu de repos..."
Sa dernière phrase était prononcer sur un ton mi dérisoire, mi las, mais elle secoua la tête en se rendant compte de l'égoïsme de son épuisement. Elle devrait encore affronter bien des choses avant que le soleil ne se couche... Des choses qui lui feraient immanquablement regretter ce moment de paix... Soudain pensive, elle s'arrêta, stoppant par la même occasion la progression de l'homme qu'elle soutenait et du petit être qui s'était lové sur son épaule.
"Pardonnez-moi... Avant de partir, m'accorderiez-vous un moment pour prier?" |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 816 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Ven 27 Jan 2017 - 14:54 | |
| La Pergaën ? Le prêtre haussa les sourcils d'étonnement en entendant le titre de celle qu'allait voir Halyalindë, mais ne dit mot. Elle venait de demander s'il pouvait lui accorder un instant pour prier leur tendre Mère. Bien sûr qu'il allait la laisser prier, quel prêtre serait-il sinon ? Il lui proposa même de prier avec elle, ce à quoi il eut le bonheur de voir sa demande acceptée. En bon père qu'il avait pu être, il la laissa décider de si elle désirait garder sa prière pour elle-même ou bien si elle préférait qu'il guide leur prière commune. Lorsqu'il eut la réponse, il fit donc signe à l'enfant d'Ardamir qu'ils pouvaient se rapprocher de l'arbre maître. Cet arbre était un magnifique chêne des plus imposants, dont la seule présence semblait vouloir relier ciel et terre, rassembler Mère et Enfants, ou tout simplement être un pilier naturel pour le temple. Parce qu'il en était devenu un suite au Voile.
Une fois auprès de celui qui amènerait leur prière commune vers la Mère, le vieil elfe s'arrêta, laissa sa jeune soeur retirer son bras et regarda attentivement l'immense tronc. Il ne dit rien à son sujet, mais il n'en pensa pas moins. Il lui sembla même que l'arbre pleurait, sans pouvoir le certifier. Tristesse qui le touchait sincèrement et qui était invisible à bien trop de ses frères... Il se força à chasser ces pensées de son esprit pour se concentrer sur la demande qui lui avait été faite : implorer la protection de Kÿria pour tous ses enfants. Le prêtre s'approcha donc de l'arbre et, de sa main gauche, toucha avec délicatesse le corps de celui-ci. Puis il se retourna et, la main toujours sur le tronc, tendit la seconde à Halyalindë avec un sourire patrnel. S'il était d'usage que lorsque des priants étaient à plusieurs, qu'ils joignent leurs mains pendant leur prière, le fait d'inclure l'arbre maître dans la chaîne n'était pas habituel. Sans se départir de son sourire dans le fond quelque peu triste, il expliqua son choix.
"Une telle demande à la Mère ne vaut-elle pas d'oser porter son coeur à celui qui est capable d'élever les prières jusqu'à Elle ?"
La main de l'elfe se referma sur la sienne, l'autre vint clore le cercle en touchant le tronc. Seuls dans la grande salle ovale, le vieil elfe put donc commencer. La tête haute mais les yeux fermés, il se mit donc à chanter.
"Ô Mère aimante, Mère douce et bienveillante, Qui dans le coeur froid de la nuit nous créa Et au fil des siècles toujours nous protégea, Entends la prière de ton Enfant, fervante, Qui au coeur de ses pensées se tourne vers Toi."
Il était à elle d'énoncer exactement ce qu'elle voulait demander à Kÿria, prenant autant de temps qu'il lui fallait. Il était un guide, mais il était à elle de faire le pas décisif dans sa démarche. Aussi attendit-il qu'elle ait terminé avant de reprendre, cette fois-ci en parlant.
"Calme avant la tempête, en cette terre nos coeurs désespèrent. Puisses-tu guider l'esprit de chacun de tes Enfants et l'amener à emprunter le chemin de paix que tu as tracé... Puisses-tu toujours nous rappeler ce pourquoi nous avons été créés et veiller sur ceux qui suivent tes pas, parfois au détriment de leur propre existence. Puisses-tu, je t'en prie, éclairer ceux qui nous guident et préserver le monde de l'obscurité."
Alors il baissa la tête, sa demande personnelle étant faite. Halyalindë pouvait sentir dans sa main que le vieil elfe tremblait. Il n'aimait pas demander sans donner ; mais à cette heure-ci, il ne pouvait faire autrement. Aussi implorait-il que cette folie cesse et que les choses rentrent dans l'ordre rapidement. Il soupira, attendit pour savoir l'ardamirienne avait également fini et lorsque ce fut le cas, il lâcha avec lenteur la main de l'elfe et décolla son autre main de l'arbre. Il regarda celui-ci, pensif, de la tristesse se lisant sur son visage.
"L'arbre maître était déjà là quand je suis né et jamais avant le Voile il n'avait été aussi grand. Aujourd'hui, il est le pilier central de tout un temple, aussi bien d'un point de vue religieux qu'architectural. Mais jamais je ne l'avais vu si triste... Vous voyez, ces différentes raies qui sont comme des entailles ? Ce sont ses larmes, ô combien nombreuses ces dernières ennéades. Les loups sont perdus sans la présence de leur alpha, les oiseaux deviennent hors de leur portée. Pourtant, les écureuils ne sont pas loin... à savoir s'ils guideront les loups qui savent ou s'ils resteront au creux des arbres, maintenant."
Il se retourna. C'était une question silencieuse accordée à la protectrice, à laquelle elle répondrait ou non.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 28 Jan 2017 - 0:33 | |
| Elle frissonna en posant la main sur le tronc. Quelque chose en lui résonnait comme le Grand chêne d'Ardamir.
Depuis que ce rite avait échoué, et même si elle avait du quitter Ardamir plus d'une fois, la voix du Chêne lui manquait toujours... Ou peut-être ce rituel n'avait-il pas échoué justement. Peut-être que c'était là ce que cherchait à faire Eninril... Mais comment aurait-elle pu le savoir puisqu'il s'était enfuit pour ne plus jamais reparaître devant ses yeux.
Elle aurait aimé savoir... Comme elle aurait aimé savoir pourquoi, durant les derniers mois, elle avait l'impression que les chaînes du destin étaient sans cesse plus nombreuses à ses poignets sans qu'elle n'arrive à savoir vers ou tout cela la menait. Mais elle avait déjà trop prié pour cela.
Quand elle avait perdu sa mère. Quand elle avait perdu Unmiriel. Quand Sandriel, dernier survivant de son équipe d'Aigle avait raccroché sa lance. Quand le Voile était venu et qu'elle s'était retrouvée seule à pouvoir maintenir le statut quo entre Noss et Citadins. Quand, malgré son inexpérience et son ascendance, le Haut Conseil avait tranché en sa faveur. Quand le Conseil d'Ardamir l'avait définitivement désignée comme Protectrice. Quand elle avait été attaqué dans le Palais de Chêne, apportant la violence là ou elle n'aurait jamais du être. Quand elle avait entendu cette prophétie au sujet du Baar'Ane. Quand elle avait enfin compris les mots de la Symphonie et qu'elle s'était perdue dans les mémoires du Grand Chêne, apaisant tout son être comme pour la préparer aux changements qui allaient parsemer sa vie si peu de temps après. Quand Fenris lui avait avoué ses sentiments, scellant en un instant son attachement définitif aux Taledhel. Quand son esprit avait été arraché de son corps puis ramené contre toute raison naturelle. Quand elle s'était battu pour retrouver les limites d'un monde cohérent tout en sachant qu'il n'était plus vraiment sien. Quand elle avait cru perdre la raison. Quand elle avait du s'arracher à sa propre Cité par amour. Quand elle avait rencontré ces humains épris de la Mort dans les terres en lisière de l'Anaëh. Elle avait prié. Elle avait prié Kÿria de lui donner la force de protéger ses pairs et elle l'avait prié de la prendre auprès d'elle avec la même ferveur qu'un enfant aurait eu pour s'accrocher à sa mère un soir d'orage. Elle avait prié pour les autres, pour bien agir à leur égard. Prié Arcamenel de ne pas laisser son cœur se réduire en cendre. Prié Tari d'abréger ses doutes et ses souffrances.
Vaëlie l'avait écoutée pendant des heures. Des jours. Des ennéades peut-être. Mais plus le temps passait, plus les mots de ce prêtre à Eraison lui hantait l'esprit. Dépourvue de Souffle... Dépourvue de la possibilité de contrarier la volonté divine... Dépourvue de la possibilité d'échapper à son propre destin. Elle savait que si cela finissait par se savoir, les réactions des religieux et du peuple seraient aussi diverses que violentes. Et étrangement, ce n'étaient pas de ceux qui la regarderaient avec pitié qu'elle avait le plus peur... Mais de ceux qui verraient en sa personne une réelle opportunité de se fondre dans l'Oeuvre.
Car depuis qu'elle était revenue d'Eraison, les événements qui parsemaient sa route, les choix qu'elle devait faire, les personnes qu'elle rencontrait semblaient toute pointé vers un futur bouleversé. Si ce Cycle était le fin d'un temps, elle ne voulait pas être l'instrument de sa chute... et pourtant sa foi lui disait qu'elle n'avait pas le Choix.
Alors aujourd'hui, c'était pour tout un peuple, peut-être tout un monde qu'elle voulait implorer la Mère pour qu'elle fasse preuve de bonté.
"Ô Mère aimante, Mère douce et bienveillante, Qui dans le coeur froid de la nuit nous créa Et au fil des siècles toujours nous protégea, Entends la prière de ton Enfant, fervante, Qui au coeur de ses pensées se tourne vers Toi."
« Par les noms sacrés des Sept Nous avons divisé la forêt au nombre des Aînés. A l'aulne de notre Mère qui d'Alm et Iben suivait le tracé et au nombre de deux, sa main nous a scindés. A la fois Conscients et Inconscients. Hommes et femmes. Taledhel et Ornedhel. Jour de l'action et du pouvoir. Nuit de l'écoute et de l'autorité.
De la différence naquit l'évolution. De la différence naquit l'incompréhension.
Là ou les sages auraient vu notre complémentarité. Nous nous sommes opposés.
Ô Mère, nous nous sommes fourvoyés. La vérité de Tes Voies nous obsèdes. Leur infini sagesse échappe à tes enfants. Et sous le message de l'Union, C'est pour toi qu'ils se livrent à ces cruels affronts. Car nous ne retrouvons que de puérils attaches Et bien rares sont ceux que la peur ne fâche.
Je t'en supplie, Toute Puissante Mère du Monde, Toi qui nous a rêvé doué d'un amour sans frontières Toi qui nous a façonné d'une même terre et donné la Vie, Toi qui veille sur nous et nous garde de l'excès et de la folie, Toi qui nous a appris l'amour de ce qui est et de ce qui doit être, L'amour du manifeste et de l'incréé, Pardonne à tes enfants leurs errances fratricides.
Lorsque Arcamel sur tes genoux viendra Reposer un instant son esprit brise-loi, demande lui pour nous, Déesse des déesses, de calmer en nos cœurs la haine qui nous oppresse.
Pour que le devoir sacré que tu nous a jadis confié Guide nos pas pour l'éternité, Offre nous ta main, Bienveillante Mère, pour balayer la folie qui nous étreint, et par ton amour ainsi que ta colère, relève tes enfants tombés sur le Chemin. »
Peu doué pour les mots, c'était sur une antique prière d'Ardamir qu'elle avait basé sa litanie, observant l'arbre plutôt que le prêtre duquel elle aurait eu du mal à supporter le regard dans de telles conditions. Si quelques vers changeaient, la forme et l'air en étaient identiques. Sans y penser, sa voix était restée inhabituellement juste mais le son était aussi inexacte qu peu gracieux. Cependant, chacun de ses mots était sincère et l'espoir qu'elle y mettait était pour ainsi dire le seule chose qui lui appartenaient à elle et à elle seule.
Le prêtre continua, semblant profondément touché par ses propres espérances. Les mots étaient différents mais le intentions profondes pouvaient paraître semblable... Pourtant l'un marchait la main ouverte et l'autre les poings fermés...
Dans le silence qui suivit, bien que le vieillard lui pose une question silencieuse, elle prit le temps d'écouter la complainte du troisième membre de ce cercle, soutenant son regard fictif. Quelques instants... Juste quelques instants. Puis détournant vivement le visage, elle lâcha la main de l'Etenirilien qui l'avait accompagné.
Le dos tourné, ses mains s’agrippèrent l'une l'autre alors que son cœur s'égarait a implorer une dernière fois pour obtenir simplement le droit de vivre paisiblement, de rejoindre Fenris, où qu'il se trouve et de rentrer chez elle sans se rougir les mains une fois de plus... Demandant pardon à l'Anaëh toute entière pour la douleur dont elle avait été témoin... Quelque part, elle savait que cet état ne durait pas longtemps. Elle se reprendrait... comme toujours... Mais cela n'en restait pas moins Vrai.
La vieille voix qu'elle ne voulait plus entendre s'élevait avec calme sur le fond de la complainte de son ami.
« "L'arbre maître était déjà là quand je suis né et jamais avant le Voile il n'avait été aussi grand. Aujourd'hui, il est le pilier central de tout un temple, aussi bien d'un point de vue religieux qu'architectural. Mais jamais je ne l'avais vu si triste... Vous voyez, ces différentes raies qui sont comme des entailles ? Ce sont ses larmes, ô combien nombreuses ces dernières ennéades. Les loups sont perdus sans la présence de leur alpha, les oiseaux deviennent hors de leur portée. Pourtant, les écureuils ne sont pas loin... à savoir s'ils guideront les loups qui savent ou s'ils resteront au creux des arbres, maintenant. »
Un sourire désabusé et un éclat de rire tendu répondirent malgré elle.
« Des loups, des écureuils, des oiseaux. Êtes vous Citadin ou Noss ? Je sais que cet arbre sent le déchirement de cette région. Je sais que ce n'est pas le seule et que c'est par notre faute. J'en ai assez des métaphores et des énigmes de ceux qui pourraient guider leurs frères mais ne le font pas sous prétexte que chacun doit choisir sa voie. »
Puis elle trouva le courage de se retourner, rejetant l’écho que cet ''abandon de Neraën'' faisait naître dans sa propre histoire. Bien loin de l'image de la larme coulant gracieusement au coin de l'oeil, ses yeux aussi rouge que son nez et ses joues blêmes n'avaient rien de poétique. Elle tamponna d'un revers de main les larmes qui s'étaient accrochées à ses cils pour souligner son regard bouillonnant d'une énergie nouvelle à la fois contenue et débordante.
« Je ne sais pas ou est Neraën. Je ne sais pas s'il reviendra bientôt. Et avec les rumeurs que m'ont offerts les Noss, je ne sais même pas qui est en charge dans cette Cité. J'en viens à être simplement heureuse de m'être réveillée entière... »
Même si son discours aurait du la convaincre et qu'elle ne voulait pas croire qu'un prêtre de Kÿria puisse se laisser à ce point obscurcir l'esprit, elle ne pouvait rien dire de plus sur les ''loups qui savent''. Elle ne pouvait pas prendre le risque d'en dire plus... de peur que tout cela n'ai servit à rien.
« Si vous voulez savoir quelque chose, vous pouvez parler franchement. Personnellement, j'aimerai déjà savoir qui a pris le commandement de cette Cité et ce que je dois faire pour arrêter cette folie avant que le Trône Blanc ou les autres protectorats ne s'en mêlent... »
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 816 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 28 Jan 2017 - 15:06 | |
| "Des loups, des écureuils, des oiseaux. Êtes vous Citadin ou Noss ? Je sais que cet arbre sent le déchirement de cette région. Je sais que ce n'est pas le seule et que c'est par notre faute. J'en ai assez des métaphores et des énigmes de ceux qui pourraient guider leurs frères mais ne le font pas sous prétexte que chacun doit choisir sa voie."
Qu'elle fasse référence au vieux prêtre qui était loin d'elle ou non, tout ce qu'elle obtenut de sa remarque fut un silence comme seuls ceux qui éprouvent une grande tristesse peuvent le faire. Elle continua, ne ressentant visiblement pas ce que ses paroles créaient dans le coeur de l'elfe. Elle disait ne pas savoir où se trouvait Neraën ni s'il reviendrait bientôt. Tout ce qu'elle désirait était de savoir ce qu'elle devait faire pour arrêter la folie qui imprégnait Eteniril avant que l'importance du conflit n'impacte tout Anaëh... et qu'il soit franc. Mais pouvait-il seulement l'être ? Les lèvres du prêtres s'entrouvrirent, mais aucun son n'en sortit ; pour la seconde fois, le vieillard eut un blocage. Ses yeux se baissèrent, se fermèrent... Il réfléchit un instant, hésita, puis finalement renonça à passer par la parole. Alors il releva sa main droite, de sorte à ce qu'elle soit horizontalement tournée vers le ciel. Une douce lumière verte nacquit sur sa paume, commença à danser puis entoura toute sa main. Les plantes autour de lui commencèrent à vibrer, se murent et après quelques secondes prirent forme à ses côtés. De nombreux lierres et autres plantes grimpantes s'étaient ainsi évertués à donner vie à un loup de bonne taille, dont la seule particularité pour qui regardait bien son visage était l'étrange disque qui ornait son front comme un troisième oeil.
"Matha vous guidera dans le temple... je... je vous rejoindrai plus tard. Celui que vous demandez viendra vous chercher ici. Découvrez, riez tant que vous êtes auprès de la Main ; seul le plumage des vautours reflète la foi."
Alors qu'une première larme coulait le long de sa joue ridée, il fit signe à l'ardamirienne de le laisser. Sans le vouloir, elle l'avait blessé au plus profond de lui-même, n'énonçant qu'une vérité à laquelle il ne pouvait pas se soustraire. Le loup végétal s'avança donc jusqu'à elle, la poussa doucement de la truffe et passa devant pour l'amener là où son créateur le souhaitait. Une fois sûr qu'elle le suivait, il marcha tranquillement jusqu'à une porte en bois sculpté et se mis sur deux pattes arrières pour l'ouvrir.
La pièce n'était pas bien grande, mais il y avait de quoi mettre différents meubles plus ou moins remplis de choses diverses et variées, ainsi qu'une table pouvant accueillir six personnes et des chaises. D'un côté de cette table reposaient des papiers et un bol à moitié vide, et à côté trônait un landeau pour bébé tout à fait sommaire. De l'autre côté de la table, se trouvait une petite fille aux longs cheveux bouclés, une petite tête blonde occupée à dessiner avec attention une tête animale. Ses cheveux étaient parsemés de feuilles automnales. Ses habits étaient simples, un chemisier beige ainsi qu'un pantalon vert taché de terre.
"Matha !"
L'enfant avait relevé la tête et avait reconnu l'animal, visiblement habituée à le voir. Un sourire rayonnant s'inscrivit sur son visage alors que le loup venait caresser de la tête la main grande ouverte qu'elle lui tendait. Trop heureuse de revoir Matha, elle ne fit pas attention à l'étrangère et prit le dessin qu'elle était en train de faire pour le montrer au loup.
"Tu vois ? J'ai presque fini ! Il est comme toi, mais ce n'est pas toi... Tu sais, c'est celui qui est venu me voir l'autre nuit. Je ne sais pas pourquoi mais il avait deux yeux différents, l'un comme de la glace et l'autre aussi foncé que la mer d'Actellys l'été. Il m'a fait peur, mais en fait il n'est pas méchant. Enfin il ne l'est pas, hein ?"
Matha frotta alors sa tête contre la petite fille, qui ne devait pas avoir plus d'une soixantaine d'années. Si menue qu'elle était, le loup semblait pouvoir avaler son corps en seulement quelques bouchées. Et pourtant, une confiance réciproque semblait être née entre ces deux êtres plus ou moins naturels. Elle caressa l'animal de verdure et pencha la tête sur son dessin, posé à nouveau sur la table. Puis, sans raison apparente, elle leva soudainement la tête et ficha son regard dans celui de la protectrice.
"Désolée, je ne vous avais pas vue... Je m'appelle Minriel, et vous ? C'est l'Arbitre Vareon qui vous envoie ? Ou bien peut-être vouliez-vous voir papa ? Il a dû aller de l'autre côté, Suilan s'est encore mis à pleurer."
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 28 Jan 2017 - 15:48 | |
| Elle observa les plantes qui se mettaient à serpenter les unes sur les autres, faisant instinctivement un pas en arrière avant de découvrir la forme lupine. Son regard glissa sur le prêtre bouleversé... Elle l'avait touché... Mais elle n'arrivait pas à s'en vouloir.
La truffe du loup végétal l'insita à quitter l'endroit. Respectant la douleur du vieil homme, elle se détourna pour le suivre... et se stoppa un instant. Sans se retourner, elle prononça quelques mots d'une voix calme avant de reprendre la route que lui traçait la créature magique :
"Les loups sont moins sauvages que les gens ne le pensent. Être alpha n'est pas qu'une question de force mais aussi de sagesse et de courage. Tous les êtres, animaux ou végétaux, ont besoin de quelqu'un pour leur pointer l'aube lorsqu'ils sont perdus dans l'obscurité. Alors ne perdez pas espoir maintenant..."
Dans l'autre salle, une petite fille était attablée à une longue table. Le ragard d'Halya passa sur la pièce avec surprise, ne sachant trop ou elle était ni qui elle rencontrerait là. La scène touchante entre la créature verte et l'enfant la fit sourire tout autant que la mine détendue de la fillette quand elle se tourna vers elle.
"Je m'appelle Halyalindë. Mais tu peux m'appeler Arava. -C'est l'Arbitre Vareon qui vous envoie ? Ou bien peut-être vouliez-vous voir papa ? Il a dû aller de l'autre côté, Suilan s'est encore mis à pleurer. -En vérité je ne sais pas trop... Qui est ton papa?" |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 28 Jan 2017 - 17:37 | |
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"Haaaaaaa... Arava c'est joli, j'aime bien !"
La petite Minriel demanda alors à l'étrangère ce qu'elle était venue faire ici, ce à quoi la dénommée Arava répondit ne pas savoir. L'enfant pencha la tête sur le côté et détailla Halyalindë de ses yeux verts suspicieux, se demandant si l'étrange réponse de cette adulte était sincère ou non. Les adultes, elle commençait à les connaître... elle savait très bien qu'ils ne racontaient pas ce qu'ils pensaient, surtout devant elle. Seuls les autres enfants osaient lui dire qu'elle était étrange... mais elle s'en fichait, elle se renfermait dans ses souvenirs et attendait le jour où elle serait considérée comme assez grande. Sa mère ne voulait pas comprendre, son père, lui, savait. Mais pour une raison qu'elle ne comprenait pas, il ne parlait pas du futur en face d'elle. Peut-être, donc, que cette femme était pareil que les autres. Ou peut-être serait-elle différente ? Mais dans ce cas, pourquoi lui avoir dit qu'elle ne savait pas pourquoi elle était entrée ici ?
"Mon papa, c'est celui qu'on appelle Père Edhelwën. C'est mon papa, mais tout le monde l'appelle "père". Comme s'ils voulaient que je le partage avec eux... déjà que je dois le partager avec Suilan ! Vous savez, même les grands disent "père" à papa, alors qu'ils sont plus vieux que lui ! Papa m'a dit que c'est parce qu'il est prêtre qu'on l'appelle comme ça, mais... je crois que je ne resterai pas toujours avec mes parents, alors j'aimerais bien les avoir pour moi. Huuuuum... sinon ici il y a des livres, des crayons, du papier, des verres, de l'eau, du pain... plein de choses. Il y a même des turviën ! Vous en voulez ? Ce sont mes bonbons préférés ! Par contre vous ne le direz pas à papa, hein ? J'ai déjà mangé le bonbon du jour..."
Minriel adressa un immense sourire complice à Arava puis, en attendant sa réponse, caressa Matha tout en le regardant. Le loup avait posé sa tête sur les jambes de la petite et attendait, docile. Le sourire de l'enfant s'effaça quelque peu et elle demanda à son ami, dans un chuchotement, pourquoi il était si inquiet. Elle n'aimait pas savoir Matha ainsi... et son innocence d'enfant ne lui permettait pas de tout comprendre.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 28 Jan 2017 - 18:01 | |
| "Jolie... oui." rit-elle devant la réaction de la petite. Il était assez rare qu'un elfe trouve se sobriquet 'jolie' et vu comme il agaçait son père en plus... Mais elle en avait trop l'habitude pour s'en défaire... même si depuis quelques temps, il avait perdu le poids qu'il avait longtemps représenté pour elle.
Oubliant presque l'objet de sa venue, elle sourit d'autant plus lorsque la petite lui expliqua très sérieusement que son papa c'était pas le papa des autres, non mais!
"Je ne dirai rien, promis, mais peut-être devrais-tu écouter ton papa, pour lui faire plaisir. Et si tu nous servait un peu d'eau à la place ? Je te montrerait un tour... " demanda-t-elle avec un clin d'oeil en contournant la table du même côté que la créature végétale pour s'approcher de la petite. Elle était resplendissante de joie de vivre et sa simplicité enfantine jetait un regard si directe sur le monde... Halya avait toujours aimé les enfants. Un potentiel aussi pur que le cœur qui s'émerveillait à chaque changement de saison. Jadis, elle avait trouvé si étrange de voir les enfants mortels grandir et devenir aussi vite blasés alors qu'ils n'avaient regarder le monde qu'un bref instant et n'avait encore vu que si peu de choses... Cette fillette n'avait rien du turbulent et pleurnichard Emeric, mais cela ne l'empêchait pas de rappeler par la seule couleur de ses yeux innocent, un peu du fils adoptif de l'Ardamirienne.
"Et du coup, tu veux que je l'appelle comment ton papa si je peux pas l'appeler Père Edhelwën?" demandait-elle encore alors en tirant une chaise près de l'emplacement de toutes les feuilles. La petite avait déjà un bon coup de crayon, même s'il n'était pas dépourvu de défaut... "C'est toi qui a dessiné tout ça?"
De toute façon, elle ne pouvait pas allé plus vite que la musique et s'impatienter devant une enfant n'avait aucun sens. |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 28 Jan 2017 - 19:13 | |
| "Je ne dirai rien, promis, mais peut-être devrais-tu écouter ton papa, pour lui faire plaisir. Et si tu nous servais un peu d'eau à la place ? Je te montrerai un tour... - C'est vrai ?"
La réponse de l'ardamirienne provoqua un nouveau sourire sur le visage de l'enfant, qui oublia - presque - le mal-être du loup. Avec gentillesse elle demanda à Matha d'enlever sa tête de ses genoux, en lui promettant de revenir très rapidement. Le loup s'assit donc et se lécha la patte en attendant que l'enfant revienne s'asseoir à sa place. Minriel prit son verre à moitié vide et marcha jusqu'à un meuble dénué de papiers, où elle le posa. Elle chercha dans le placard un verre, le posa à côté du premier et sortit une cruche en terre cuite, visiblement pleine puisque l'enfant avait du mal à la porter. Avec concentration elle remplit les deux verres, rangea la cruche, ferma le placard et revint avec les deux contenants en marchant précautionneusement pour ne pas renverser d'eau. L'eau est le liquide qui leur permet de vivre et celui qui purifie des peines de coeur et d'esprit, lui racontaient souvent ses parents. Assurée de cette véracité, elle faisait toujours attention à ne jamais en gaspiller et de boire beaucoup lorsqu'elle pleurait à cause des autres enfants ou bien lorsqu'elle avait peur.
"Et un verre pour Arava !"
Lança-t-elle gaiment tout en posant un sur la table, devant la dame. Tout en la regardant, Minriel but une longue gorgée d'eau avant de poser le contenant à côté de ses dessins. Dessins qui étaient le sujet de la dernière question de l'elfe, d'ailleurs.
"Oui, c'est moi qui les ai dessinés ! Je les aime bien, mais le loup est le plus beau. Il y a des adultes qui me disent que je devrais dessiner autre chose que des loups et de la forêt, mais je n'ai pas envie. J'aime bien la forêt, c'est mieux que la ville. Là-bas on peut monter dans les arbres, se cacher pour regarder les animaux vivre leur vie, découvrir plein de choses... ça change de la ville qui est terne. Maman passe son temps à l'armée depuis deux ennéades, alors qu'elle avait dit qu'elle resterait avec Suilan et moi. Elle ne rentre pratiquement pas et lorsqu'elle revient elle est inquiète. Elle ne veut pas parler devant moi, j'ai l'impression qu'elle veut me protéger. Suilan lui est trop petit pour comprendre, donc elle peut lui donner à manger en même temps. Moi je reste à côté et lorsque je peux enfin jouer avec elle, soit elle est trop fatiguée et elle me lit juste une histoire, soit c'est moi qui dois aller au lit. Parfois même, je ne la vois pas. En attendant j'aime bien aller ici, Vareon appelle régulièrement Matha, c'est mon meilleur ami. Il y a le grand chêne aussi, il chante plus clairement que les autres. Mais en ce moment, lui aussi est triste. Il pleure que des gens partent."
Tout en parlant, l'enfant s'était assise à sa place et avait montré différents dessins représentant des arbres et des animaux. L'un de ces dessins représentait des personnes, habillées avec peu de vêtements et plein d'objets de petite taille sur eux. Le dessin n'était pas très clair, puisque ce n'était que celui d'une petite fille, mais elle avait réussi à être assez explicite pour que l'on devine qu'il s'agissait de noss. Après tout, quels citadins s'habilleraient ainsi ? Elle laissa Matha reposer sa tête sur ses jambes et le caressa tendrement d'une main. Alors qu'elle terminait de parler, sa main se posa sur le dessin représentant une tête de loup aux yeux différents et au disque sur le front. Elle le regarda longuement, pensive, puis demanda d'un signe de tête quelque chose à Matha. Le loup grogna doucement, montrant son assentiment. Minriel montra donc le dessin à Halyalindë. Sur la joue droite du loup, où se trouvait l'oeil le plus foncé, se voyait également une larme.
"Je sais que je retournerai là-bas. Depuis une ennéade, les loups viennent me rendre visite la nuit. Au départ j'avais peur, je criai, ça réveillait papa et Suilan. Et personne ne voyait le loup dans la chambre. Maintenant je sais qu'ils sont tous gentils, même si certains font plus peur que d'autres. Mais je n'arrive pas à les comprendre. Tout ce que je vois est qu'ils sont comme Matha : ils ont un cercle avec une sorte de poil coloré sur le front, qui tourne. Au départ je pensais que c'était une race de loups ou une meute, jusqu'à l'autre nuit. Ce loup pleurait, d'un seul oeil, celui aussi profond que la mer au nord. Les loups ne pleurent pas normalement, n'est-ce pas ?"
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| | | Halyalindë
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 28 Jan 2017 - 21:32 | |
| "Merci!" répondit-elle avec le même enthousiasme que la petite avant de vérifier du coin de l’œil le niveau de son verre pour ne pas ruiner le tour qu'elle avait promis avant d'y tremper ses lèvres.
Écoutant la petite, elle fronça cependant les sourcils... Elle entendait la Symphonie... Elle exprimait la complexité des émotions de la Symphonie et leurs origine avec une telle simplicité qu'elle l'entendait sans doute mieux que tous les Citadins qu'elle avait croisé jusque là... Et mieux qu'elle même puisqu'elle n'aurait pas pu être catégorique sur la cause du chagrin de l'arbre maître si elle ne s'était pas plongé dans son chant un peu plus tôt... Mais était-ce seulement ça?
" Ta maman ne veut simplement pas t'inquiéter. Travailler dans l'armée n'est pas facile. On est exposé à des choix difficiles et à des situations compliquées. Pour faire en sorte que personne ne soit plus jamais triste. Mais il y a tant de gens qui partent ces dernières ennéades ? "
Elle regardait attentivement chaque dessin que la petite lui présentait. La forêt. Encore et encore la forêt. Et là, des Noss... ou plus particulièrement, une Noss... Cette femme qui la regardait dans le camp...
"Tu a déjà vu ces hommes là? " demanda-t-elle en voyant arriver le dessin
Mais le dernier était bien plus détaillé que les précédents... Le museau d'un étrange loup à la tête fine, portant un cercle sur le front. Lorsque la petite raconta la visite des loups, elle ne put cacher son trouble. Elle n'avait même pas réellement essayé de le cacher.
" Tout le monde pleure. Même les loups. Certains le montrent juste moins que d'autres." sourit-elle presque... tendre? Cherchant une feuille vierge, elle attrapa un morceau de fusain pour griffonner à son tour un profile qu'elle connaissait depuis toujours lui semblait-il... "Mais tu sais pourquoi les loups viennent te voire? " demanda-t-elle tout en continuant à posait des traits à la fois grossiers et plutôt parlant jusqu'à pouvoir glisser devant l'enfant un portrait assez caricatural de Randil, sa cicatrice courant le long de son oeil et les symboles qui maculaient son pelage désormais.
"Lui c'est Randil. C'est un ami à moi. Et il lui arrive aussi de pleurer, même s'il le montre pas. Ces derniers temps il pleure parce que des gens qui devraient être amis ne combattent. Et toi, tu sais pourquoi le loup qui vient te voir pleurait?" |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 28 Jan 2017 - 22:44 | |
| "Ta maman ne veut simplement pas t'inquiéter. Travailler dans l'armée n'est pas facile. On est exposé à des choix difficiles et à des situations compliquées. Pour faire en sorte que personne ne soit plus jamais triste. Mais il y a tant de gens qui partent ces dernières ennéades ? - Plusieurs. Mais ils ne reviendront jamais. - Tu as déjà vu ces hommes-là ?"
L'enfant hocha affirmativement la tête, continuant à présenter ses oeuvres à cette personne qui s'intéressait à elle sans la juger. Elle ne savait encore si elle pouvait tout dire à Arava, Matha ne lui ayant pas encore donné son avis. Mais elle se souvenait... elle se souvenait de cette longue nuit qui avait vu naître une seconde lune, de la peur de la créature qui avait attaqué le convoit, de sa souffrance... mais elle entendait toujours les histoires qu'on lui racontait lorsqu'elle était fatiguée, des chansons toutes plus magnifiques les unes que les autres mais dont elle ne comprenait pas les paroles, du moment où elle avait pu à nouveau marcher, de la première fois où elle avait entendu le Chant... Elle avait voulu rester, cette année-là, mais le druide lui avait dit qu'il lui fallait encore être auprès de ses parents, d'apprendre d'eux. Qu'il attendrait qu'elle soit assez grande pour venir la chercher, que le temps vienne pour elle de quitter la cité de pierre. Ces gens lui manquaient, leurs chants surtout. Elle comprenait au fond d'elle-même que ces apparitions nocturnes étaient une étape de plus et que c'était le signal du départ. Loups dont elle parla alors, revenant à son interlocutrice. Cette dernière la rassura quant au fait que les loups pouvaient pleurer mais ne le montraient pas forcément. A sa demande de si elle savait pourquoi les loups venaient la voir, elle hocha négativement de la tête. Peut-être parce qu'elle pouvait entendre leurs voix, tout simplement ? Si seulement ils parlaient...
"Lui c'est Randil. C'est un ami à moi. Et il lui arrive aussi de pleurer, même s'il le montre pas. Ces derniers temps il pleure parce que des gens qui devraient être amis se combattent. Et toi, tu sais pourquoi le loup qui vient te voir pleurait ? - Non... par contre on peut voir ces loups dans la ville, le jour, dans certains bâtiments. Je me suis inspirée d'eux pour mon dessin, c'est pour ça qu'il est plus beau. Les gens ne les voient pas parce qu'ils ne regardent pas bien. Certains ne voient même pas que ce sont des loups. Vous ne l'avez peut-être pas vu dans la grande salle ? Il est caché dans le plafond. Vous regarderez quand vous sortirez, au milieu de la salle... levez la tête vers le toit et vous verrez qu'un loup comme Matha s'y cache, juste sa tête. Vareon m'a dit que c'est parce que l'arbre n'a pas toujours été le symbole d'Eteniril, mais personne n'en est sûr. De toute façon à part papa et moi, tout le monde pense que Vareon est fou... je suis sûre que non, parce que lui aussi il entend le grand chêne chanter et il sait toujours me parler. Il ne me voit pas étrange, lui. Au fait, mon papa vous pouvez l'appeler Edhelwën. Et Randil doit être beau en vrai. Est-il gentil, lui-aussi ?"
Elle sourit, sincèrement. Arava avait un ami loup, cela ne pouvait que lui plaire, l'aider à se sentir plus acceptée dans ce monde qui n'entendait ni ne voyait rien. Elle but une gorgée d'eau, ferma les yeux tout en continuant à caresser le loup végétal, puis reprit.
"Vous devez vous demander pourquoi je vous dit cela, non ? Suite à la réponse affirmative de son amie du moment, elle expliqua. C'est parce que Matha vous fait confiance. Vous savez, depuis la longue nuit, Matha est le vrai guide du temple. Il m'aime beaucoup, je suis la seule avec qui il se laisse aller, hormis Vareon. Il aime bien papa mais ne l'approche pas vraiment. Pour Suilan, c'est encore un bébé, il ne le regarde pas trop. Les autres prêtres, il ne réagit pas toujours bien. L'autre haut-conseiller... Matha le déteste, si Vareon n'était pas là il lui aurait déjà sauté à la gorge. Mais c'est drôle, comme ça il n'ose pas m'approcher lorsque je suis avec lui !"
Minriel eut un rire cristallin, s'amusant de la peur d'un adulte qu'elle n'appréciait aucunement.
"Mais vous aviez promis de me montrer un tour ! Je peux voir ?"
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Dim 29 Jan 2017 - 12:52 | |
| " Il est gentil avec ceux qui sont gentils avec lui. " sourit-elle.
Inutile de dire que Randil était dans son jeune temps l'être le plus caractériel qu'elle est connu et qu'il commençait à peine à s'assagir... et à s'ensauvager. Mais déjà l'esprit de la petite passait à autre chose.
" Et bien! Matha a l'air d'avoir des avis très tranchés sur les gens! Je suis contente de ne pas me l'être mis à dos... Mais pauvre Haut-Conseiller. Je me demande bien quel est le nom de cet homme qui met en colère ton ami. "
Puis, avec un air malicieux, elle s'empara du verre d'eau encore à moitié plein de la petite et remplit le sien à ras bord.
"Alors... Que je me souvienne... Bon... En plus si ça se trouve tu le connais déjà... Il va me falloir un peu d'aide, d'accord?"
Elle repris la feuille qui lui avait servit à faire son croquis et la regarda comme si elle avait dans les mains quelque chose dont elle voulait absolument évaluer l'efficacité. Quelques borgborigmes plus tard, elle la tendait à la petite.
" Pense très forts à tes amis loups et souffle." devant l'air mi curieux mi suspicieux de l'enfant, Halya se retint d'éclater de rire, presque aussi impatiente qu'elle de réaliser le dit tour. "Souffle je te dis. Et pas de question, sinon ça ne marchera pas."
Une fois fait, elle glissa doucement la feuille sur verre avec une intence concentration et... la lâcha tout simplement pour pose sa main sur le bas du coutenant. La tête au ras de la table, ses yeux verts se tournèrent un instant vers la fillette.
"Prête?"
Elle attendit d'avoir le feu vert, retint sous souffle... Et retourna le verre dans un mouvement fluide. Contenu par la si fine feuille qui semblait flotter dans l'air, pas une once du liquide de s'échappa du verre. L'elfe garda le contenant comme ça quelques instant avant de le reposer correctement sur la table et s'en retirer la feuille, humidifiée par ce traitement étrange.
" Ah! Ça a marché! "
Vu le nombre d'année passé sans le faire celui là, elle était fière comme un paon de l'avoir réussi! Même si cela sonnait la fin de cette douce récréation... |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Dim 29 Jan 2017 - 14:17 | |
| "Huuum... Moi je l'appelle Tartenfion, mais il parait que ce n'est pas ce nom. Sival, Siguivald, ou quelque chose comme ça. De toute façon ce n'est pas difficile de le reconnaître, il est brun, a des bagues aux doigts, regarde tout le monde de haut et est l'un des rares que Matha aimerait dévorer. N'est-ce pas Matha ?"
Le loup grogna, confirmant les propos de la petite. Changeant de sujet, Arava montra le tour qu'elle réservait à l'enfant, la faisant participer à la magie d'un simple verre rempli d'eau et d'une feuille de papier. Minriel se prèta volontiers au jeu, regardant avec de grands yeux ronds les mouvements de la femme et éclatant de rire lorsqu'elle renversa le verre sans que l'eau ne tombe. Le pur bonheur de la petite fille fit relever la tête de Matha, qui ne sembla pas comprendre pourquoi sa protégée perdait son souffle de rire.
"Encore ! Encore !"
Minriel tapait en même temps dans ses mains, trop heureuse de faire une nouvelle découverte. C'est à ce moment que la porte au fond de la pièce s'ouvrit, laissant entrer un jeune prêtre aux longs cheveux blonds noués en tresse et tenant un bambin endormi dans ses bras. Edhelwën eut un instant d'arrêt, visiblement surpris de voir une inconnue dans cette pièce. Ou, peut-être, était-il étonné de voir sa fille rire aux éclats avec une dame qu'elle ne connaissait pas. Puis il sourit, fait qui mit en avant à quel point sa fille avait hérité physiquement de lui. Seuls les cernes qui marquaient les joues du prêtre étaient complètement absentes chez elle.
"Madame... J'espère que vous n'avez pas trop attendu ? - Elle ne sait pas ce qu'elle vient faire ici, papa. - Ah... c'est que vous devez attendre l'Arbitre dans ce cas. N'était-il pas dans la grande salle ?"
Edhelwën posa son fils dans son lit et vint embrasser sa fille sur le front, qui tendit ses fins bras pour recevoir un câlin. Il la prit donc contre lui tout en écoutant les paroles de la dame-protectrice d'Ardamir. Que Vareon ne soit pas venu avec elle l'étonnait et l'inquiétait en même temps. Comprenant que le vieil elfe avait décidé de rester seul un moment, le prêtre se douta qu'il allait devoir commencer à converser avec elle. Pas qu'il désirait remplacer son supérieur et ami, mais il savait que le temps ne tarderait pas à compter avant que le conseil ne se termine et que les autres viennent la chercher.
"Ma chérie, tu veux bien nous laisser quelques minutes, s'il-te-plaît ? Papa va devoir parler avec la dame."
Minriel fit la moue, mais après quelques baisers et une promesse de passer du temps avec elle seule, elle accepta d'aller auprès du grand chêne. Etrangement, Matha la suivit, ne gardant pas le premier rôle que Vareon lui avait assigné. Lorsqu'elle fut partie, Edhelwën s'assit à la place de l'enfant et reprit la parole.
"Veuillez m'excuser de ne pas avoir pu être présent plus tôt... je ne pensais pas que Vareon vous enverrait ici à votre réveil. Et veuillez m'excuser aussi d'interrompre vos rires pour vous amener vers un sujet fort moins sympathique. J'espère que votre tête ne vous fait pas trop souffrir ? Il hésita, visiblement gêné, avant de de mander : Puis-je me permettre de vous demander si vous avez déjà pu échanger avec Vareon, et sur quels sujets ? Cela me permettra de cibler ce que je dois dire, vu l'heure on ne devrait plus trop venir vous chercher."
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mar 31 Jan 2017 - 0:03 | |
| Elle riait de bon coeur avec la petite lorsque, se levant par hasard, les yeux verts de la Potectrice s'étaient posés sur l'homme qui venait de franchir le seuil. D'abord surpris, il ne parru pourtant pas hostile à ce qui restait tout de même une complète étrangère auprès de sa fille sans aucune surveillance.
Voulant éviter de créer plus de tensions que celles dont elle était déjà la source, l'ardamirienne se redressa, ravalant son rire derrière un sourire avenant mais quelque peu gênée de s'être faite surprendre ainsi. Sa main vint flatter sa nuque.
" De toute façon vous étiez occupé. Me montrer impatiente n'aurait servi à rien." répondit-elle à la salutation du prêtre.
Les quelques minutes passées avec l'Arbitre puis avec Minriel avaient été aussi troublant qu'instructifs. Mais le jour n'était ni aux cours de philosophies ni aux responsabilités à moitiés prises et les semi-vérités en temps de conflit étaient pires que les mensonges les plus éhontés. Alors c'était avec peu de scrupule qu'elle avait chassé de son esprit les paroles sûrement très intelligentes du vieux sages pour ne se concentré que sur le problème en cours. Problème sur lequel l'adorable fillette lui avait bien plus permis d'avancer que son vieil homologue.
« A vrai dire j'ai déjà vu l'arbitre. Il m'a dit de venir ici et m'a dit de rester de plus possible auprès de la Main... »
Et la rencontre avait été aussi intense que délétère visiblement... Le fait qu'il ne soit pas là avec elle semblait anormal aux yeux du nouveau venu... Tout cela était si étrange. C'était presque comme si les journées précédentes, dans le camp, n'avaient pas existé... De plus, mis à part la main de Kÿria elle-même, elle ne voyait pas trop ce qu'elle devait penser de cette expression... Mais le titre lui avait rappelé une fois de plus sa Cité, sa cousine. Ce qu'elle pouvait avoir hâte de rentrer chez elle... oui, chez elle, car malgré tout, c'était bien là sa maison et elle n'avait jamais été autant paisible que dans les entrailles du Grand-Chêne, auprès des personnes qu'elle aimait.
Alors que le Père négociait avec sa fille pour avoir quelques minutes seule avec l'étrangère, le poupon babilla faiblement dans son sommeil. Posant les yeux sur lui, la guerrière ne put retenir un sourire tendre. Il était adorable... sa courte toison d'or bordait un visage plissé par les rêves qui passaient derrières ses paupières.
Hélas, tous les petits bonheurs avaient une fin. Tout en reportant son regard sur le visage du Père, elle le dédouana :
« Ma tête va bien. Merci pour l'onguent mais j'ai connu nettement pire. » ajouta-t-elle avec un sourire léger qui disait le peu de cas qu'elle portait à cette bosse qui lui donnait pourtant une faible mais persistante nausée.
Elle s'assit sur la chaise qu'elle avait quittée peu après son tour de magie pour parler à voix plus basse à l'homme qui entrait pour a première fois dans le vif su sujet qui l'amenait ici.
« A vrai dire, nous n'avons parlé que du temple et prié ensemble. Le seul point que nous avons abordé était la raison de ma présence ici mais j'ai parlé bien plus qu'il ne l'a fait. »
Tirant sur son col lâche avant que le poids mort n'emmène réellement sa chemise le long de son bras, elle pris le temps de reprendre quelques gorgées d'eau pour ne pas le regretter plus tard avant de répéter le déroulement du voyage qui l'avait conduite en ces lieux.
« J'ai quitté Ardamir pour trouver des renseignement sur des événements récents. Je suis allée jusqu'en Malereg et j'allais vers Holimion en suivant la côte pour consulter la Pergaën lorsque le temps m'a forcé à m'enfoncer dans les terres. Je pensais passer par Eteniril pour continuer vers Solith mais un groupe de Noss m'a arrêté sur le chemin, a chassé ma monture et m'ont conduit dans le camp des rebelles. Et depuis, j'essaie de comprendre ce qu'il se trame avant que le Conseil Blanc ne s'en mêle ou qu'Ardamir n’envoie quelqu'un à ma recherche. »
Il n'avait pas le visage de ceux qu'elle aurait eu à craindre mais le comportement de Matha, plus que les mots de Vareon lui intimaient la prudence. Ce qu'ils avaient partagés autour d'un prière n'appartenaient qu'à eux, en tant que personne, et comme un peu plus tôt, il était hors de question qu'elle mette en danger les Noss ou les rebelles en en disant trop à la mauvaise personne...
« Avec ça, vous en savez autant que votre Arbitre. »
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mar 31 Jan 2017 - 20:58 | |
| Edhelwën écouta Halyalindë jusqu'au bout, ne la coupant sous aucun prétexte, triant dans son esprit les informations qu'elle acceptait de lui donner. Il fit un bref signe de tête pour l'histoire de l'onguent, il fallait dire que ce n'était rien. Lorsqu'elle clôt ses explications, le prêtre prit un instant pour réfléchir, la regardant droit dans les yeux.
"Très bien. Ca ne m'étonnerait pas que Vareon ait voulu parler du temple, dans le fond c'est l'un des rares endroits où la folie n'est pas encore présente, quoique... Ou bien peut-être voulait-il parler de Matha, mais dans ce cas le loup serait resté avec vous. Depuis quelques temps l'Arbitre est difficile à comprendre, vous avez certainement dû le remarquer. Pour tout dire, j'ai l'impression qu'il n'a pas le choix... quand il doit aborder certains sujets il a comme des blocages, ce qui ne lui était jamais arrivé avant. Beaucoup le pensent fous à cause de sa vieillesse, mais je veux bien croire Minriel lorsqu'elle affirme que non.
Quoi qu'il en soit, faites attention à ce que vous direz au haut-conseiller Sigvald, si Matha est hostile envers lui c'est qu'il y a une raison qui ne peut être des plus mauvaises ; on ne s'attire pas le couroux d'un gardien sans une raison valable. Puis-je me permettre de vous demander, ce que vous savez de ce qui se passe en ce protectorat, et ce que vous en pensez ?"
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mer 1 Fév 2017 - 21:58 | |
| Elle acquiesça à son tour. Les mises en garde du prêtre étaient assez inutiles après sa discussion avec la fillette mais être conforté dans son idée ne pouvait être que bénéfique.
" Ce que j'en pense, ça va être difficile. Ce que les Citadins qui se trouvent a l'extérieur des murs disent par contre, je peux le rapporter. "
Elle se pencha en avant de façon à ce que ses mots ne se répandent pas plus loin que nécessaire. Sans être un secret d'état, elle ne voulait pas que ce qu'elle articule serve d'alibi pour s'en prendre au prêtre ou à sa famille...
" Votre Haut-Conseiller à tué lui-même ses pairs pro-Noss avec l'aide du Conseil pour profiter de l'absence de Neraën et vous diviser. Ce qui ferait de lui, un parricide et un hérétique devant Kÿria et ses Voies. Les Noss n'ont aucune raison d'attaquer en de telles circonstances, en plein cœur ou presque de votre Cité. "
Démêer le faux du vrai était surement bien plus difficile, mais s'il pouvait croire juste cela, seulement cette pure vérité, peut-être une figure aussi emblématique qu'un homme de foi pourrait faire pencher la balance... Elle fallit lui demander de réunir les fidèle le soir même, mais cela aurait représenté un trop gros risque. |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Lun 6 Fév 2017 - 14:46 | |
| Edhelwën écouta son interlocutrice, un instant déçu de ne pas arriver à avoir l'avis de celle-ci, mais écoutant tout de même ce que "les autres" pensaient et donc ce qu'elle pouvait lui transmettre. Après tout, n'était-ce pas là un signe de début de confiance ? Il se pencha donc, retenant chaque mot qu'elle prononçait. Mais dès la première phrase le teint du prêtre blanchit et la seule chose qu'il fut en mesure de faire, une fois qu'elle eut fini, fut de poser son coude sur la table et de tenir sa tête de sa main. Quelques ennéades avant il ne l'aurait jamais crue. Mais là, avec toutes les questions qu'il se posait à cause de tout ce qu'il pouvait voir, il avait là une forme de confirmation de ce qu'il craignait. Pourquoi le gardien du temple se montrait agressif envers certains, pourquoi Vareon ne s'exprimait plus de la même manière, le fait qu'il semble écarté des autres prêtres... Ainsi donc plusieurs des siens s'étaient bien écartés des voies de leur déesse-mère.
"Comment nos frères ont-ils pu en venir à caresser l'Aduram, au point de tuer les leurs ?"
Comme pour répondre aux interrogations du prêtre, les deux elfes purent entendre un loup grogner dans la grande salle. Sigvald... Edhelwën se ressaisit alors, comprenant que le temps était désormais en leur défaveur.
"Sans faits évidents rien ne pourra être officialisé et si vous êtes dans le vrai, alors cela signifie que Vareon ne pourra rien dire... et les autres prêtres risquent de ne pas m'écouter sur de simples paroles. Du moins pas avant plusieurs jours. Puis-je aider en quelque chose et... quand ?"
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mer 8 Fév 2017 - 13:20 | |
| Halya ne saisit pas exactement l'expression du prêtre, mais le sens en était relativement compréhensible étant donné le contexte. Un grognement dans la salle voisine.
La question du prêtre pris Halya de court. C'était là une question épineuse… Et surtout dangereuse. Dangereuse autant pour le prêtre que pour leur plan… Et elle ne savait pas pour lequel des deux elle devait craindre le plus.
« Si vous voyez des loups, ne soyez pas agressif, ne sortez aucune arme. Et protégez votre fille avant tout... »
Si elle ne retournait pas rapidement auprès de Randil, elle avait un très mauvais pressentiment… Ils seraient capable de s'en prendre aux elfes armés sans distinction de camp… Ils n'entreraient pas dans la Cité mais Cinq loups géants pouvaient terroriser les Noss alentours et les citadins imprudent pendant des décennies… Ce n'était pas à cause de leur faiblesse que ces animaux étaient rares…
Mais son autre problème restait entier… Dans l'autre salle, le ton montait autant que les grognements de Matha. Halya se passa une main su le visage, laissant ses yeux vagabonder sur la voûte percé de branches… Et marqua un temps d'arrêt… C'était fou… Totalement fou…
« Plusieurs prêtres savent façonner la fore, n'est-ce pas… ? »
Plongeant de suite, ses billes vertes dans celles du Prêtre, elle aurait voulu pouvoir le jauger une dernière fois, mais le temps était compté. Elle aurait put le menacer, mais si jamais il détruisait les dernières chances de sa Cité, il détruirait sa vie et celle de ses enfants du même coup, alors à quoi bon ?
Les mains de la guerrière se reposèrent sur la table.
« Ecoutez, les Noss sont a deux doigts de l'explosion. Ceux qui savent essaient de trouver un moyen de mettre le maximum de civile innocents à l’abri avant que la situation ne dégénère et de limiter les pertes quelles que soient le côté. En réalité savoir qui a perpétrer les crimes qui sont à l'origine de tout cela ne viendra que dans un second temps. Pour l'instant la seule chose que je vois c'est une minorité qui pense à la paix d'Eteniril dans son entier avant tout. Des gens qui sont du côté de la Vie au lieu d'être de celui de la Destruction… Tels la forêt… Tels la Mère… »
Elle regarda dans la direction des arrivants. Elle n'avait pas plus de temps pour les explications… lorsqu'elle reposa son attention sur Edhelwën l'urgence et la certitude partageaient son regard. Elle baissa encore d'un ton, posant ses doigts sur ceux du prêtre.
« Les murs on été fragilisés par le Voile, je me rappelle m'être fait la remarque la première fois que je suis venue ici… Je comprendrais que vous ne vouliez pas risquer une telle chose mais tout effondrement, toute diversion, toute aide qui pourrait nous aider à passer les rempares comme des appuis végétaux ou une brèche pourrait sauver des dizaines de vies… si ce n'est des centaines… votre Arbitre en est capable, j'ai vu la facilité avec laquelle il a constitué Matha tout à l'heure. Vous êtes peut-être plus nombreux… Je sais que c'est une énorme demande mais plus nous pourrons accéder facilement aux rempares, plus les gardes seront désorganisés, moins il y aura d'affrontements inutiles et plus nous aurons de chance de réussir à stopper tout ça… et sans que l'Aube ne soit perdue… »
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Dim 12 Fév 2017 - 20:51 | |
| "Plusieurs prêtres savent façonner la flore, n'est-ce pas… ?"
Edhelwën ne savait plus vraiment où se mettre, ayant peur autant de ce que venait de dire Halyalindë que de ce qui suivrait certainement dans les prochains jours. Il fit un bref signe affirmatif de la tête, ayant peur de la demande qui s'échappait désormais de ses lèvres. Abattre une partie des remparts de la cité, vraiment ? Mettre en danger tous les elfes y résident pour permettre une diversion, un combat ? Il voulut un instant refuser, écarter ce cauchemar qui s'ouvrait de plus en plus à lui et qui lui faisait deviner que frères et soeurs d'une même cité s'entredétruiraient... bien que c'était déjà le cas, puisque des meurtres avaient été commis ces derniers mois. Aussi il baissa la tête, la laissant finir. Lorsque ses mots cessèrent et que dans l'autre pièce résonnait la voix de Vareon pour calmer le loup végétal, il serra la main de la fille d'Ardamir avant qu'elle ne se lève ou fasse une quelconque autre action l'éloignant de lui. Pourrait-il réellement l'aider ? Il n'en savait encore rien. Mais il savait, comprenait grâce à l'ouverture d'esprit que lui avait offerte Kÿria par le biais de sa fille. Alors il se devait d'essayer...
"Quand ? Pour quand devrons-nous être prêts ?"
Contrairement à ses propres attentes, cette fois-ci son interlocutrice accepta de lui répondre : cette nuit... si tôt que cela ? Edhelwën lacha la main d'Halyalindë tout en se levant, puis fit un signe de la tête pour signifier qu'il avait bien compris. Matha s'était calmé au-dehors, même s'il grognait encore. A écouter plus attentivement, le bruit de voix se rapprochait, au point que les deux personnes ne devaient plus être bien loin de la porte. Le prêtre reprit donc, d'une voix un peu plus forte, regagnant par-là même en assurance - du moins était-ce ce qui était visible.
"Très bien, Dame Yassairava, je vous remercie pour cet échange ainsi que pour votre invitation à aller voir le sanctuaire d'Ardamir ainsi que l'Arbre Maison. Sachez que ce serait un grand honneur pour moi de pouvoir voir tout cela, je suis sûr que cela me changerait de ce temple... Ah et je retiendrai pour Minriel, vous avez certainement raison, la forêt est trop dangereuse pour une enfant de son âge."
La porte s'ouvrit alors sur le vieil arbitre ainsi qu'un elfe assez grand à la longue toge rouge parcourue de motifs décoratifs purement elfiques. Ses longs cheveux bruns descendaient en cascades jusque sous ses omoplates, et son visage fin était éclairé par des yeux bleus démontrant la fierté de l'individu. Plusieurs bagues ornementaient ses doigts entrelacés. Une certaine gêne se ressentait dans l'être, mais ténue par une maîtrise de soi visible.
"Oh... Arbitre, Haut-Conseiller Sigvald. - Père Edhelwën. J'espère ne pas vous déranger, vous sembliez être en pleine conversation. - Non, allez-y, nous venions de terminer. - Très bien..."
Sans plus s'occuper du prêtre, le haut-conseiller s'avança vers Halyalindë puis posa deux de ses doigts, joints, sur ses lèvres avant d'incliner respectueusement la tête.
"J'espère que vous accepterez de ne pas avoir pu vous recevoir plus tôt, Dame Yassairava, une réunion d'importance m'a malheureusement retenu. J'espère que vous avez été bien accueillie au sein du temple ?"
Il la laissa répondre, tout en fronçant les sourcils en s'apercevant que la pauvre femme était pieds nus. A coup sûr ses chausses devaient faire partie intégrante de son armure... mais avait-il été si nécessaire de mettre loin d'elle ses chaussures ? Il retint un soupir et se contenta d'adresser un fin sourire à la protectrice.
"Je vois que vous avez été dépourvue de vos chausses... je vais voir à régler cela, il serait tout à fait inconvenable que vous ayez à traverser la cité ainsi. Enfin si cela ne vous dérange pas de parler plus avant dans un autre lieu ? De même, je suppose que vous apprécierez pouvoir prendre soin de vous."
En toute courtoisie, il tendit une main amicale vers la femme, l'invitant à le suivre. Ensemble ils sortirent de la salle, virent que ni le loup ni l'enfant étaient présents et, après avoir retrouvé les chaussures d'Arava, sortirent du temple. Les deux personnages politiques furent escortés par quelques militaires. Sur le chemin, le haut-conseiller reprit la parole, d'un air pensif.
"Veuillez m'excuser, il semblerait que j'ai omis de me présenter. Sigvald Sereniel, membre du Haut-Conseil d'Eteniril. Enfin, de ce qu'il en reste... Avez-vous eu vent de ce qui ait arrivé ces derniers mois ?"
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Lun 13 Fév 2017 - 11:47 | |
| A côté de l'accoutrement du Haut-Conseiller, les vêtements de l'ardamirienne n'en devenaient que plus désuets. Et pourtant elle n'en avait pas grand chose a faire. Elle aurait put être à demi nue qu'elle n'aurait certainement pas agi autrement.
Mais alors c'était cet homme... Alors qu'il s'entretenait de quelques mots avec le prêtre, elle sourit à l'Arbitre. Chacun aurait son rôle à jouer et celui de la guerrière était souvent funeste... Mais elle ne ferait pas cela au sein du temple, comme elle ne le ferait pas avant de s'être assuré de comprendre toute la situation de bout en bout.
« Ne vous inquiétez pas. J'ai été reçu avec les honneurs. Cela faisait des années qu'on ne m'avait pas soigné pour une simple bosse. » ajouta-t-elle avec un sourire avenant, son regard peut-être poser un peu trop lourdement sur le Conseiller. « Je vous suis ou bon vous semble, mais plus que mes chaussures c'est pour mon armure que je m'en fait. C'est un cadeau du Toer Tamindal, une œuvre magnifique. Assurez moi au moins que mon matériel est en sûreté au Palais. »
L'attente et les détours diplomatiques seraient difficiles à endurés dans les prochaines heurs... Au moins pouvait-elle se rassurer en se disant qu'elle n'aurait qu'une journée à supporter ce piètre jeu. Une fois chaussée, elle suivit pas à pas le conseiller dont elle avait deviné l'identité aux premiers grognements de Matha.
Puis il lui fallut reprendre une fois de plus son histoire.
« Je ne sais rien de ce qu'il se passe ici. J'étais en route pour Holimion lorsque j'ai été arrêtée et retenue par des Noss. Ils m'ont amené à un petit camp de citadins qui disaient qu'ils avaient été accusé à tort par Eteniril. Ils ont refusé de me laissée partir en disant qu'ils avaient encore besoin de temps pour se préparer, à quoi, je ne sais pas. Puis les soldat de votre cité sont arrivé, ils se sont dispersés et j'ai été ramenée ici... De façon assez brutale mais étant donné la tension ambiante je ne m'en formalise pas plus que ça.
Mais ils n'ont pas parlé de fait datant d'il y a plus de quelques jours je pense alors des mois... Je me retrouve donc ici. Sans monture. Sans arme. Sans armure. Au milieu d'un conflit dont je ne comprend même pas la raison... »
Elle soupira. |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Jeu 2 Mar 2017 - 14:47 | |
| Sigvald écouta attentivement, buvant chaque mot prononcé par la protectrice d'Ardamir. Lorsqu'elle soupira après avoir dit qu'elle ne comprenait absolument rien à la situation, le haut-conseiller regarda au loin, là où la végétation avait grignoté plus ou moins en profondeur les fondations de la cité. Après une profonde expiration, il reporta son attention sur l'ardamirienne. Comment lui dire ce qui ne pouvait être que trop compliqué aux yeux de nombreux elfes ?
"Pour tout dire, depuis que les guerriers sont rentrés d'Eraïson et du front, et que notre protecteur a été appelé à rester en Alëandir, les choses ont petit à petit changé en Eteniril. Des soldats se comportent différemment suite aux traumatismes de la guerre, certains appelant même à la destruction des murs de la cité. Depuis plusieurs hauts-conseillers ont disparu, l'un d'entre eux, le régent, ayant été retrouvé mort une flèche noss dans le coeur. Depuis cet évènement ceux qui veulent renverser l'ordre établi se sont enfuis pour ne pas être arrêtés... j'ai d'ailleurs été plus qu'étonné d'apprendre que l'un de mes propres confrères du Haut-Conseil en faisait partie. Et sans seigneur-protecteur pour régler cette situation, il nous manque la figure d'autorité adéquate... enfin, vous savez très bien comment fonctionne la politique, sans chef officiel le peuple est perdu."
Sigvald soupira à son tour, ne sachant visiblement par où commencer. Ils approchaient déjà du palais de la cité lorsqu'il posa sa question.
"Je repense à ce que vous m'avez dit tout à l'heure... il m'étonne que les autres se soient dispersés sans vous avoir gardée auprès d'eux, une Protectrice dans leur camp leur aurait donné du poids dans cette histoire, bien qu'elle ne soit pas originaire de la région. Avez-vous une idée de la raison pour laquelle ils ont osé vous laisser livrée à vous-même, alors que les tensions sont plus que palpables ?"
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Sam 4 Mar 2017 - 12:23 | |
| Son visage se fit un peu plus sombre. " Ils n'ont pas eu le choix. Ils ont essayé de m'emmener, j'ai résisté et ils n'avaient que peu de temps. L'un d'eux à ordonné aux autres de se replier. Un elfe assez âgé... enfin ils se sont exécutés sans une hésitation. A trois contre un ils auraient put m'emmener mais à un contre un..." Dans son regard brillait une flamme étrangement satisfaite lorsqu'elle le vrilla dans celui du conseiller. "J'ai su tirer mon épingle du jeu pour sortir de ce guêpier."
Elle replaça sa chemise pour la millième fois, la sacoche qui y pendait la tirant lentement mais surement du même côté.
" Vos hommes sont apparus à peu près au moment où j'ai réussi à l’assommer. J'aurais put le tuer mais j'aime autant éviter de passer un frère par le fil de l'épée lorsque je peux l'éviter. Et maintenant que je sais quel traumatisme à causer cette démence, je me félicite de cette décision. Les prêtres de Kÿria et de Tari doivent être déborder..." |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Jeu 9 Mar 2017 - 21:13 | |
| Sigvald eut un fin sourire lorsque la Dame d'Ardamir le regarda, fière d'avoir réussi à se dépêtrer temporairement d'une situation complexe. Situation de laquelle elle était loin d'être sortie... surtout qu'elle ne disait que trop peu par rapport à ce qu'elle devait savoir, le haut-conseiller en était persuadé. Tout en marchant vers le palais où serait logée Halyalindë, les deux elfes continuèrent à discuter.
"Vos hommes sont apparus à peu près au moment où j'ai réussi à l’assommer. J'aurais pu le tuer mais j'aime autant éviter de passer un frère par le fil de l'épée lorsque je peux l'éviter. Et maintenant que je sais quel traumatisme a causé cette démence, je me félicite de cette décision. Les prêtres de Kÿria et de Tari doivent être débordés... - En effet les prêtres de Tari ont fort à faire... mais cela pourrait être bien pire, encore une chance ce "mal" n'a pris que peu d'entre nous. Ceux qui vous ont capturée certainement. En tout cas vous avez bien fait de laisser cet elfe vivant, il serait bien dommage que cela amène encore plus de morts que la guerre contre les Drows elle-même... Elle hocha la tête. - J'espère que cette situation sera vite réglée. Ne m'en veuillez pas mais la raison de mon voyage était assez pressante. Vous n'avez pas réussi à informer le Haut Conseil ou au moins les Cités alentours pour éviter que d'autres voyageurs ne s'approchent ? - Le problème de cette situation est qu'elle est très instable. Nous marchons sur des œufs et toute missive mal interprétée, ou le simple fait d'en envoyer risquerait de déclencher une guerre ouverte avec les noss. Ce n'est aucunement ce que nous voulons... Malheureusement pour les voyageurs, il semblerait que les noss aillent bien au-delà de ce que nous espérions."
Un léger silence s'installa entre eux, Arava regardant autour d'elle la vie dans la cité continuer tranquillement - du moins était-ce ce qui était visible. Au bout d'un moment elle soupira, ramenant de la sorte l'attention de Sigvald sur elle.
"Je dois comprendre que me tirer des griffes de ces hommes ne me permettra pas de reprendre la route, n'est-ce pas ? - Il y a des risques que non, Dame Yassairava, pas tant que le conflit ne sera réglé. Puis-je me permettre de vous demander ce qui vous est si pressant ? A moins que cela ne soit tout à fait personnel, bien sûr. - J'ai réussi à obtenir une audience auprès du Pergaën. Mais vous n'avez pas répondu à ma question tout à l'heure, mon équipement est-il sous bonne garde ? - Votre équipement ? Oh oui, toutes mes excuses ! Il est en sûreté, vous pourrez le récupérer lorsque tout cela sera terminé. Il fronça un instant les sourcils, avant de reprendre. - Auprès du Pergaën, vraiment ? Rares sont ceux à faire une telle demande... - Vous seriez surpris du nombre de personnes qui en sont réduites à de telles extrêmités... Mais je ne vous mentirai pas, la raison de cette entrevue ne concerne qu'Ardamir et le Trône Blanc. - Très bien. Je ne vous en demanderai pas plus, cela serait malvenu de ma part. Merci... Mais puisque je suis là, n'hésitez pas à faire appel à moi. Je déteste me tourner les pouces, ça a tendance à me rendre anxieuse. - Je retiendrai. De même, si vous avez besoin, sachez que je suis à votre disposition lorsque les réunions ne prennent pas mes journées. - J'y penserai. D'ailleurs si vous en avez le temps après vos devoirs, j'aimerai discuter avec vous de Neraën... Peut-être ce soir autour d'un repas ? Je dois avouer que je meurs de faim. - Je terminerai tardivement ce soir, mais ce sera avec plaisir. Quelqu'un viendra vous chercher, si ce n'est pas moi-même. - Avec plaisir. - J'espère que tout se passe bien pour notre protecteur ? - Difficile à dire... Notre Régent s'inquiète beaucoup à son sujet. - Je vois... nous en discuterons ce soir dans ce cas."
L'etenirilien eut tout loisir de voir du coin de l'oeil le regard que jeta son interlocutrice aux quelques gardes qui les escortaient, qui bien sûr ne bronchèrent pas. Il ne dit rien, se contentant de faire passer une pointe d'inquiétude dans son regard. Alors ils arrivèrent au palais et leurs chemins durent une nouvelle fois se quitter, Sigvald soupirant lorsque l'un de ses frères vint le voir. Il s'excusa platement auprès de la dame, demandant à l'un des soldats de l'amener jusqu'à une chambre particulière prévue pour elle, où elle pourrait prendre soin d'elle et manger quelque chose avant que le haut-conseiller puisse à nouveau lui accorder du temps dans son emploi du temps bien trop chargé.
"Protectrice..."
C'était un elfe d'une forte carrure, âgé d'environ quatre cents ans, qui fit signe à Halyalindë de le suivre. Son regard était perçant et son visage ne montrait aucune émotion. Il portait l'armure habituelle d'Eteniril, en plate, et deux épées ceignaient chaque côté de ses hanches. Pour ceux qui étaient habitués à entendre parler de l'armée de ce protectorat, le fait qu'un elfe revêtait la plate alors qu'il était chez lui pouvait signifier que les temps n'étaient aucunement cléments et que le conflit pouvait éclater à tout moment... fait assez rare. Pour les autres, cela pourrait tout à fait passer pour une habitude concernant les gardes restant à l'intérieur de la cité.
Quelques minutes plus tard, l'elfe ouvrit une porte finement ouvragée et invita l'hôte à y entrer.
"Votre chambre est déjà prête. Si vous avez besoin n'hésitez pas à me demander. Je me nomme Aendal."
- Conversation :
Discussion faite avec Halyalindë auparavant.
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} | |
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| | | | [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} | |
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