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 Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]

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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeLun 7 Aoû 2017 - 21:03




Était-ce idiotie que de prétendre que son adorable amie avait elle aussi épousé la franchise et l’honnêteté, tout en mettant de côté la comédie que s’adonnait le commun de la noblesse ? Son sourire semblait vrai, son regard de biche également, de même que le ton de voix qu’elle emprunta en donnant suite à son invitation … Si elle feintait de A à Z, alors Louis n’en avait cure ; il préféra nettement s’en tenir à sa réalité, elle croyait vraiment les mots qu’elle lui tint. Le temps était propice à la promenade, comme il l’avait prétendu, le ciel était dégagé et la neige ne soufflait pas à en suffoquer. Sauf que la froidure persistait, elle. Immuable en ce temps de l’année et plus vrai que jamais, le froid rappelait même au plus profond amnésique quelle saison tenait en trucquoise le pays. Qu’à cela ne tienne, les pelures et autres fourrures tiendraient leur jeunes cœurs au chaud et si encore la chaleur d’une généreuse flambée manquait : la chose ne serait pas laborieuse à dénicher. Sous ses couvertures poilues, Louis paraissait par deux fois plus gras, les épaules larges comme un bœuf et le buste aussi dominant qu’un gorille. Aux beaux habits, point toujours les plus beaux atours! Au moins n’était-il pas ankylosé au point de ne pas savoir tenir à son bras l’aigle Alonnan, qui elle également, s’était truffée de milles et unes protections! Au moins eurent-ils le temps de se réchauffer, en escaladant maintes marches, en cible d’atteindre la cime des Trois-Murs.

C’est seulement lorsqu’ils sentirent un courant glacial, si frai qu’il trouva sans mal les imperfections de leur harnois poilu, qu’ils comprirent qu’enfin leur destination approchait. Là-haut perchés, la brise piquait les gencives et c’était peu dire! Aux plus hautes positions les plus importantes bourrasques et ce soir-là, la bleusaille en témoignait largement, tous tremblotants autour d’un braséro généreusement alimenté. Enfin, Alanya se détacha de l’appui de son bras pesant pour s’approcher du rebord de l’un des remparts. Là, même au Berthildois la vue ne savait égaler celle livrée au duo nobiliaire : les lunes éclairaient de mille feux l’horizon et, en dehors de quelques vents épisodiques, la neige s’échouait sur le pays avec une délicatesse prompt aux rêveries les plus utopiques. De là-haut, seules les chaumières et autres demeures éclairées de torches et évidemment, de leur généreuse cheminée, décrivait la citée des Trois-Murs. C’était un paysage qui méritait d’être admiré en silence, car peu pouvaient se targuer d’avoir un jour, bénéficiés de suffisamment de bonne fortune pour qu’un tel miracle se produise.
« Je suis bien jeune pour affirmer une telle chose, mais il m’a rarement été livré d’aussi beaux paysages que ceux-ci, ma douce amie. » Cette phrase, le cerf l’avait livrée certes en gardant ses yeux vers l’horizon, mais aussi, termina-t-il en observant Alantya, qui d’une façon, faisait elle aussi partie intégrante de ce paysage. Certes, sa délicieuse silhouette était maintenant plus difficile d’accès que le corps d’un soldat enchevêtré dans ses milles-et-unes plaques d’harnois, mais son visage seul suffisait à faire rêver. L’écarlate prenait ses joues pour la première fois devant lui et cela, non pas de gêne mais de froid, n’oubliant guère non plus la pointe de son petit nez. Ses cheveux d’un noir de jais balayé par la brise lui donnaient des airs de femme, dont on immortalise la beauté sur les tableaux, à la pureté d’une déesse intouchable et immuable. Au fond de lui toutefois, il savait qu’il n’en était rien, mais elle n’en resta pas moins désirable. « Il est vrai que le gel de l’hiver apporte avec lui ses malheurs, mais aussi nombres d’avantages. L’hiver sépare le bon du mauvais, de même qu’il sait se faire rassembleur. Les gens deviennent dans la misère qu’apporte avec elle la neige, de grands cœurs, prêts à partager et à porter main forte aux plus démunis. Certain croient qu’il refroidi, mais pour d’autres, les cœurs se réchauffent, car c’est en cette saison qu’on peut mesurer la grandeur de l’âme d’un homme. » Pensif, Louis livra quelques observation à sa voisine sans nécessairement se soucier si elle lui accordait le point ou si elle se montra en désaccord : pour cette fois, il savait au fond de lui qu’il avait raison. Ses nombreuses journées à besogner au sein du petit peuple, offrant heures de bénévolat par centaines, lui plus qu’un autre avait su retenir de ce labeur ses propres observations.

Quant à la suite de ses propos, toute suite plus lugubre et macabre, Louis pinça les lèvres, incertain de savoir comment le prendre. Elle faisait sans doute référence à l’entreprise général du nord, envers les Ligards du Médian, mais désapprouvait-elle la chose ou l’appréhendait-elle seulement ? Certes, la guerre n’apportait pas que ses récits épiques, que l’on racontait autour d’une cervoise bien baveuse, mais son lot de malheurs et de désastres. Des images et des aberrations qui encore ce jourd’hui, empêchaient très certainement certains braves de fermer paisiblement l’œil, une fois la nuitée venue. Pourtant, c’était maintenant un mal nécessaire, à en juger les recommandations du Roy qui demandait réparation. Et Louis, en pacificateur qu’il était, ne pouvait dévier de cette fatalité, puisqu’il avait de sa régence les pieds et poings liés. Aussi préféra-t-il ne pas poursuivre cette discussion, lorsqu’au fond des yeux de sa voisine, il y vit une pointe de tristesse, ou d’amertume, en rependant à feu son époux. Plutôt, téméraire qu’il se montra – voir même intrépide, vu la furie qu’était Alanya – Louis approcha ses doigts de ceux de la Baronne, qui caressaient pensivement les reliefs de la pierre, pour venir les couvrir candidement. Un geste insufflé d’empathie et de tendresse, se voulant simplement rassurant et suffisamment bon pour lui faire savoir qu’il comprenait sa peine.
« Profitons plutôt de cette fraîche soirée, plutôt que d’appréhender le lendemain, mon amie. Qui sait si nous aurons un jour la chance de jouir d’un aussi beau paysage. » Faisant référence certes à leur chance d’avoir d’aussi bonnes conditions, mais aussi que tôt, le paysage ne serait autre que ruines et massacre, lorsque le Nord apporterait avec elle la tempête au Médian.  


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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeLun 7 Aoû 2017 - 21:59

Sa vue devient bientôt plus obscure encore, tandis que les flammes en contrebas lui rappelaient les bûchers funéraires qui brûlaient nuit et jour. L'odeur pestilentielle lui revint en mémoire, tout comme les mornes visages des soldats harassés. Chacun attendait la mort, la boule au ventre en regardant ses amis mourir dans les escarmouches. De la tripaille, des corps éventrés, des têtes tranchées pour servir un pays. Des pères, des frères et des fils qui s'en étaient allés rejoindre Tari dans son royaume céleste, espérant que le sacrifice protégerait les générations à venir. Aucun de ceux qui n'étaient pas rentrés ne voulaient cela pour ses enfants ; la guerre était une chose horrible qui changeait un homme. Elle-même n'en n'était point tout à fait revenue : lorsqu'elle se perdait en admiration pour les braves gens d'Alonna, elle revoyait les visages fatigués, usés par la crasse. Elle entendait de nouveau les terribles fracas réguliers des machines de siège, qui ne semblaient jamais s'arrêter – et qui ne s'arrêtaient jamais vraiment par ailleurs. Mais son pire souvenir dans toute cette tragédie, ce fût sa solitude. Jamais de sa vie elle ne s'était sentie aussi loin de tout alors que jamais elle n'avait non plus vu pareil rassemblement d'hommes. Un fléau qui planait encore sur son cœur, prêt à surgir des tréfonds des ténèbres pour l’enlacer de nouveau.

Morose, elle l'écouta sans broncher. Ses mirettes ne se décollaient de la cité aux Trois-Murs, s'égarant même un peu au delà, sur les champs blanchis et le fleuve scintillant sous la belle nuit. Il n'avait guère tord, bien qu'il s'agissait là d'une tendre utopie. L'hiver au Nord était certes terrible, mais le cœur même de ses habitants était noble, même pour le pire des mandrins. Alors, quoi qu'il en fût, ce n'était pas la saison qui rassemblait ces gens là ; ils avaient pour eux la fierté d'être nés ici, à l'ombre des montagnes. S'ils arrivaient que certains se déteste, ils feraient front comme des frères au lendemain si l'ennemi venait à la porte de leur ville. Des personnes bien plus nobles qu'elle ne serait jamais, à l'âme si pure que la Damedieu elle-même avait choisit de s'établir dans la contrée septentrionale. Touchés par la Grâce de la Mère de toute chose, les Alonnais pouvaient s'enorgueillir : protégés, ils étaient aimés des Dieux.

« Vous savez, j'ai vu nombres d'endroits dans ce royaume. J'ai profité des langueurs marines du Sud, dont la douceur de l'été n'égale que la beauté de leurs jardins. J'ai séjourné dans les plaines verdoyantes du Langecin. J'ai visité notre capitale, traversé le Médian. Pourtant Louis, je puis vous assurer que rien ne m'a contenté plus que ceci ». Le contact réconfortant lui tira un frisson. Elle tourna la tête, sereine et mélancolique. Elle ouvrait son cœur en dépit de toute prudence : elle savait certainement au fond d'elle que le chevalier de Saint-Aimé n'attenterait rien contre elle. Plus encore, il lui paraissait pertinent de se confier davantage ; ainsi pouvait-il se forger dans la bonne voie. « J'espère qu'un jour, vous quitterez nos terres. Et ce jour là, vous mesurerez à quel point une chose que l'on pensait si insignifiante peut nous manquer ». Elle parlait là au Régent, non plus à l'enfant qu'il venait de quitter. Le pouvoir avait ses attraits, ses contraintes mais surtout, quelque chose de presque mystique. Alanya n'était guère l'une de celles qui se perdent en amour pour toute chose – pas même n'avait-elle pensé que l'on pouvait chérir à ce point un sol qu'on aurait voulu quitté plus d'une fois. Elle lui souriait avec douceur, les yeux propres à la confidence qui vinrent se nicher au creux des siens pour ne point les quitter.
« Il nous est impossible de ne pas réfléchir à ce qui nous attend au réveil. Il ne s'agit plus seulement de vous mon bel ami. Vous êtes à présent votre boulanger, vos marmitons, vos dames de chambres, l'enfant des rues, la tisserande, le maître d'armes. Dès lors, il est impossible de ne pas songer à ces braves ; ceux que nous connaissons – nos amis, notre famille -, mais aussi ceux dont nous ignorons même jusqu'à l'existence ». Elle inspira profondément en prenant délicatement la main offerte entre ses deux paumes. Elle était rudement froide mais cela l'apaisa d'autant mieux. C'était une femme du Nord, la neige était son linceul. « Je n'abhorre pas la guerre qui se prépare, mais j'aime mon peuple davantage encore. Nous allons partir dans un chemin de mort alors même qu'aucun pas n'a été entreprit pour régler l'affront d'une meilleure façon. Ce n'est pas les fautifs qui souffriront le plus des assauts, croyez le bien ». Elle déposa ses lèvres sur ses phalanges dans un baiser respectueux et tendre. Car c'était cela qu'elle éprouvait pour le jeune homme : une profonde tendresse. « Justesse d'âme est l'épée noble. Telle est la devise de ma famille. Jamais elle ne m'avait parut aussi vraie qu'en ce jour : j'ai déjà connu quatre guerres et bien plus de batailles. Deux d'entre-elles se sont jouées ici-même. Aucune d'elle n'a été tout à fait gagnée. A chaque médaille son revers, j'imagine ».
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 13:35




À l’entendre jacter aussi paisiblement des endroits idylliques qu’elle avait admiré, Louis pleura secrètement son inexpérience en la matière. Du haut de ses vingt années, il n’avait rien vu ni connu. Sa mère Patrie le Berthildois était tout pour lui et bien qu’il pouvait se targuer d’en connaître les moindres recoins –y compris ses baronnies-, le monde lui semblait si vaste lorsqu’elle le décrivait, qu’il ne pouvait s’empêcher d’entretenir nombres de regrets face à son ignorance. Au moins verrait-il du pays, lorsqu’à la fonte des neiges il se devra de répondre à l’appel du Roy pour l’asseoir sur Diantra, sa maison. Puis, alors que se posa contre la main gelée de sa douce amie une caresse empathique, il vit dans les yeux de sa voisine le fond de ses pensées les plus profondes. L’intensité de ses yeux, la vérité qu’ils criaient tout haut, alors que toute morose elle étira les joues d’un sourire affable. « Tout l’amour du monde n’est pas destinée aux vivants, ces endroits qui nous virent naître partagent quelque chose de fort et d’intègre. Avec ses reliefs, ses paysages et sa température, forgent les êtres qui y vivent et leur insuffles même des valeurs que mère et père ne peuvent pas même leur transmettre. Votre force de caractère, de même que votre côté battante y est sûrement belle preuve. » Et là, en ces mots si gentiment offerts, d’aucuns ne pourraient y voir une raillerie, mais plutôt un fait établi qui exprimé des lèvres du Marquis, sonnait comme un compliment.

Et s’il pensa faire le partage de beaux trait d’esprit, Alanya lui coupa le sifflet en lui rappelant cette vérité qu’était l’importance des siens et qu’en titre de chef d’état, il était impensable de ne pas penser au lendemain. C’est au lendemain que les soucis arriveraient, que les embûches harasseraient les gens pour lesquels chaque matin, il posait les pieds au sol pour affronter l’adversité d’une journée nouvelle. Elle avait complètement raison. Quant à la guerre … La question pouvait être débattue milles et une fois, sans qu’aucun dénouement plaisant aux deux partis ne soit déniché. Les faits qu’elle évoqua étaient sans équivoques testés et vécus de tous les vétérans. Rarement on vit les vainqueurs d’une guerre hurler la joie qu’ils eurent de vaincre, non : car la vue de leurs confrères, frères d’armes et supérieurs, étalés là sur les champs empourprés de leur sang et autres viscères, ne donnait étrangement pas cette envie de festoyer. Qu’il était simple d’enjoliver ces histoires de guerre pour qu’entres hommes, puissent après un long moment de repos, raconter ces épopées du passé bière et cervoise à la main. Encore une fois, peu préféraient raconter la vérité, la vraie : celle où tous des milliers de cadavres choisirent involontairement le sol humide et carmin comme couche, afin d’y sommeiller pour l’éternité. Quelques veinards auront certainement la chance de rejoindre le Royaume de Tari, chauffé par les ardentes flammes d’un bûché funéraire, alors que d’autres prendront certainement racine, jusqu’à en pourrir si tant bien que même les corbeaux ne batailleront plus pour picorer leurs restants.

En aucuns moments la chose n’avait semblée alléchante pour le marquis du Berthildois, non. Il était plutôt de ceux qui préféraient trouver une entente à l’amiable, avant de lever les armes. Hélas, le royaume des Humains étant ce qu’il est, les armes sont par souventefois meilleur argument que les mots, car seul le coupant de l’acier semble être suffisant pour convaincre certains détracteurs. Et c’était exactement pour cela, que Louis s’entrainait si rigoureusement. Le moment où il se devra de lever l’épée sera le bon, le moment ou la paix ne peut être acquise que par cette voie. N’eut été du Roi, tous savaient qu’il n’aurait jamais entreprit telle aventure au Médian : tous le savaient. Malheureusement … La réalité était tout autre.

Puis vint en retour de ses bonnes intentions, un baisé tout aussi candide que l’était son geste, mais pas moins agréable à recevoir. Il ne sut si ce fût le passage d’une bourrasque gelée à son cou, ou le contact des lèvres de givre de sa compagne, mais l’un ou l’autre lui secoua l’échine de long en large. Un frisson à vous donner la chair de poule instantanément. C’est que même ce genre d’attention lui était inconnue ; nulle n’avait même posée sa bouche sur lui … Heureusement, il avait pour lui ses parures pour en masquer tout l’effet qu’un si innocent baisé lui procura, préférant lui céder l’un de ses sourires les plus avenants. Et ce ne fût qu’éphémère, car les mots de la Baronne étaient tristeusement énoncés.
« J’ai crainte qu’il en aille comme vous le dites, ma bonne amie … Il n’y a rien de beau ou de glorifiant en la guerre, mais elle se fait parfois inévitable. Le pouvoir rend sourd et aveugle et, seul le vif d’un acier sait se faire entendre correctement. Et comme vous dites, la fatalité d’une telle chose est la suivante : des macchabés d’un côté et de tristes victorieux de l’autres. » Le régent marqua une pause, comme s’il ne désirait pas en discuter plus longuement.

De son pouce, il avait amorcé une caresse réconfortante, machinale et répétitive, comme s’il chercha à partager ses démons à propos des guerres passées et à venir. Plus tard seulement, après un moment de réflexion silencieux, Louis dénicha un sujet qui, il espérait, redonnerait à sa belle compagne, son lumineux sourire de chatte. « Pour le moment, demain n’est pas guerre, c’est le bal. Et bien que cela ait tout de festif, il se peut que vous vous sentiez comme à la guerre, quand vous me verrez danser. » L’œil rieur, alors qu’il lui confiât son incompétence en la matière.

Curieux, pour un homme de son éducation, qu’il ne sache danser … Surtout lorsqu’on savait que sa mère n’était pas de celle à omettre de tels enseignements …



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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 19:58


Le ciel où jouaient quelques nuages taquins, éclairait assez le bouille de Louis de Saint-Aimé pour qu'elle s'y plongea dans une nouvelle exploration. Il lui apparaissait bien plus sage qu'elle ne l'aurait cru, et bien qu'elle ne devinait ses réelles pensées, elle ne douta pas qu'elles ne soient moins pures. Voilà qui le caractérisait bien : tel le cristal, le Régent du Berthildois avait le cœur léger et vierge. Il avait l'assurance des preux et l'envie des braves, si bien qu'on n'aurait su le détourner de sa voie. Certainement le jeune faon avait-il encore en tête les serments de chevalerie, prêtés au regard des Cinq. D'ailleurs était-il pieu ? Pour sûr, il n'était bon noble qui ne respectait pas les croyances ancestrales, toutefois la baronne était curieuse d'en apprendre davantage. De tous les jeux qu'elle pratiquait, celui-ci était de loin son favori et même si elle ne le montra pas, derrière les silences se cachaient un million de vérités. Du moins était-ce les vérités qu'elle pensait justes.

Il arrivait souvent qu'à ce petit jeu, Alanya perde souvent. D'ailleurs, loin de lui déplaire, ceux qui brisaient quelques constatations mal avisées avaient à ses yeux beaucoup plus de valeur. C'est cela qu'elle appréciait aussi ; être surprise, une chose devenue rare et pourtant pas moins précieuse. L'ennui s'éprenait très vite d'elle et s'il ne fût pas chassé par quelques habiles rebondissement, la belle se lassait bien vite. Le jeune chevalier entre ses griffes l'intriguait encore assez pour qu'elle s'en amusa. Elle n'aurait su dire réellement ce qui l’intéressait chez le garçon : il n'était guère à l'aise en sa présence, par tous points bien élevé et il ne semblait pas prompt à faire de vagues. Elle s'en retrouvait pour le moins à l'opposé. Qui n'avait entendu parler de la tempétueuse Alanya ? Celle qui, au devant de l'Ethernan, s'était parjuré, avait affronté la tête haute le courroux du Corbac et qui pourtant s'en trouvait aujourd'hui presque indemne. La Damedieu elle-même savait qu'il ne s'agissait point là d'une franche témérité, mais plutôt d'une irrésistible inconscience. L'Alonnaise perdrait un jour face à ses déboires, payant le prix du sang ses pêchés. Elle agissait bille en tête sans se soucier des conséquences – ou peut-être en les minimisant de trop.

Cela, elle se garda bien de le dire au bel homme ; lui qui était venu quérir ses bons conseils se trouveraient bien déçus devant l'imprudence de la dame. Encore maintenant, elle faisait fi de bien des protocoles. Il n'était pas dans les mœurs que de se rencontrer au gré d'un bain, pas plus que de lui refuser sa présence au lendemain. S'il s'en accommoda bien, c'est qu'il était assez fou pour la croire douée d'un quelconque esprit ou bien sot, aveuglé par sa propre candeur. La Voilée lui pardonne, elle l'avait pourtant prévenu qu'il n'y avait rien de bon ou de beau dans le monde où il évoluait. Elle resta silencieuse en esquissant un sourire torve, bien plus elle que la tendresse dont elle avait fait preuve juste avant. « N'ayez crainte mon ami, c'est un art dans lequel je ne m'adonne que peu ». Et il était vrai. Elle n'était pas mauvaise danseuse, pour autant tournoyer en rythme n'était pas un exercice qu'elle appréciait. Elle s'y pliait pourtant, plus par devoir que par choix. « Les bals sont bien meilleurs lorsqu'on les regarde ».
« Au moins aurez-vous l'air d'une experte, lorsque se raillerons les gens de voir mon pas d'éclopé! Volontiers, je me sacrifierai pour être votre faire valoir, ma belle amie. » Et encore, on devina le même timbre de voix rieur qu'il emprunta plus tôt. C'est qu'elle ne l'avait jamais vraiment vu faire et, il se pouvait qu'elle soit surprise au moment venu.
Elle éclata d'un rire doux, qui s'en alla avec la bise toute fraîche. Un brin amusée, ses yeux luisaient de malice. « Allons allons mon brave. Quelle geôlière suis-je pour vous mettre toujours un peu plus dans l'embarras ! Je souhaiterai que vous me reveniez un jour, tout de même ». Si elle l'avait dit avec innocence, elle avait choisi avec minutie les mots employés. La partie reprenait là où elle l'avait laissé.
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 21:06




Si elle venait de comprendre à l’instant, lui, l’avait fait depuis belle lurette. Ils étaient deux antipodes, des antonymes, deux aimants du même côté qui pourtant, contre la force de la nature, s’attiraient tout de même. Du moins était-ce ce qu’il avait pressenti. Sans doute était-ce pour cela qu’il ne s’était pas outre-mesure courroucé du traitement qu’il avait reçu la journée même, ou de sa manière de se jouer de lui : en quelque sorte, elle était la première à lui donner autant d’attention sans avoir pour but, de s’enrichir à ses dépens. Quant à l’étendue de sa foi, elle croisait la grandeur de sa bienséance. Car là où agaçaient les prêtres, à toujours reprendre et rouspéter quiconque ne ferait pas gage de leur foi, Louis, préférait garder le tout pour lui. Tous les matins n’y manquaient pas, ses primes pensées quotidiennes étaient vouées à la Damedieu, de même que ses dernières : ainsi était composée chacune de ses journées. Qu’à cela ne tienne, jamais il n’avait cherché à discuter de cela avec autrui, ni plus qu’il n’avait manifesté outre-mesure l’étendue de sa piété, cela le concernait lui et seulement lui. Il entretenait une foi inébranlable envers les dieux Pentiens, sans était-ce d’ailleurs d’eux qu’il tirait d’aussi bonnes valeurs ; son cœur était pur et intacte, loin des corruptions du vice. Était-ce pour autant qu’il se montre meilleur personne que son voisin ? Pas le moindre du monde. Tous les vices n’étaient pas à proscrire ; au contraire. C’est par eux que viennent le plaisir, un plaisir qui chasse l’ennui, mortel si en trop grande quantité!

Lorsqu’elle lui avait témoigné son envie de le revoir, il resta un court instant incertain de la teneur de ses propos. Certes, ils se tenaient la main innocemment, candidement, mais elle se montrait à tous coup juste amicale, c’était certain … Si ? Louis déglutit silencieusement, réfléchissant aux mots justes qu’il se devait d’ajouter à d’aussi sincères paroles.
« Me trouveriez-vous fol, si je vous livrais que je pense d’ores et déjà à ma prochaine visite de l’Alonna? » Lui livra le régent, cette fois sans être en mesure de soutenir le regard de la Baronne, préférant de loin laisser voguer son regard sur les reliefs enneigés des steppes septentrionales. L’aigle haussa un sourcil surpris, mais ne détourna pas le regard, pas plus que ne s'effaça son rictus amusé. « Pour quelle raison reviendriez-vous ici ? » Le timbre de sa voix était à la fois curieux et implacable devant la gêne non feinte du pauvre faon. Ce à quoi trouva simplement à répondre le Saint-Aimé : « Pour être totalement franc, je ne saurai vous le dire, mais je trouverai une raison valable … En temps venus. » Il eut désiré livrer le fond de sa pensée et la masquée d’un ton rieur, mais ce ne fût qu’un pauvre échec. Plutôt, elle le pinça sèchement, pour le ramener deux pieds sur terre. « Allons, ce n'est guère raisonnable Messire. Vous ne pouvez prétendre à me rendre visite pour quelques balbutiantes excuses ; vos conseillers seraient bien avisés de vous l'interdire » Ajouta avec justesse, sa voisine aux joues rougies. Louis se retrouva à sourire, bêtement, alors qu’il venait de comprendre le message qu’il lui avait livré et la situation dans laquelle il s’était embourbé. « Oui, certes, vous avez sans l’ombre d’un doute bien raison. Le froid doit commencer à me faire délirer, j’imagine. »


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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 22:21


 « Je vous en prie, expliquez-vous. ».

La baronne était certaine qu'il ne lui avait pas tout dit. Pour sûr, son petit minois gêné et coupable y était pour quelque chose ; mais alors même qu'il semblait bien plus détendu qu'à sa première entrevue, il se murait de nouveau dans un embarras dont elle aurait tôt fait de l'aggraver. Le pauvre enfant n'était pas au bout de ses peines. Alanya était de celles qui ne lâchaient guère prise avant d'avoir éludé tout questionnement, et s'il n'était pas le plus grand des mystères pour la belle, il demeurait quand même assez intéressant. De quoi venait donc sa peine avec elle ? Elle n'agissait pourtant pas différemment avec les autres hommes. La plupart s'agaçait de son manège, les autres ne lui répondaient guère : ainsi ils étaient sûre qu'elle se lasse de parler à elle-même. Mais Louis, lui, ne semblait enclin ni à l'un ni à l'autre. Non, lui préféra continuer à parler quand bien même le jeu lui faisait défaut, et ce sans lui tenir rigueur de son incroyable impolitesse. Jamais elle n'aurait pu l'imaginer s'énerver ; si elle le voyait fort bien guerroyer, elle était simplement incapable de le penser enlever la vie d'un homme. Il était bien trop doux pour cela. Qu'adviendrait-il dès lors qu'il croisera les yeux d'un innocent demandant pitié sur le champ de combat ? Elle donnerait cher pour voir cela de ses yeux – car elle aurait fort à parier que le bougre s'en sorte en vie. C'est peut-être aussi cela qui le différenciait de son paternel : si on prénommait Godfroy d'Effroyable, son fils n'avait pas la même inclinaison aux choses de la violence. Il préférait de loin s'extasier, sans le vent du soir, sur la ville en contrebas. Que la Damedieu l'entende : elle priait qu'il garde sa candeur au moins assez pour s'élever au dessus des monstres qu'ils étaient.

« Je ne saurais trop vous l'expliquer ; deux jours à peine ont suffit à conquérir mon coeur, les paysages, les gens, vos coutumes ... Tout me semble si identique et différent à la fois du Berthildois, que je me sens aussi bien ici, que chez moi. ». Elle lui sourit en lâchant sa mitaine pour poser les poings sur les hanches d'un air à la fois amusé et faussement énervé. Croyait-il qu'il s'en sortirait à si bon compte avec une diablesse comme elle ? Lorsque le Faucon refermait ses serres, la proie pouvait toujours se débattre, eut été même un gros morceau comme le petit faon !
« Alors il me paraît tout aussi simple que vous restiez chez vous. Le voyage à cela d'excitant : il est l'exotisme et l'aventure. En allant dans une terre qui ressemble de trop à la votre, vous perdez alors tout l'intérêt de partir ; l'excitation se meurt et la destination n'en fera que perdre de la valeur ».
Le jeune homme resta un instant interdit. Il semblait réfléchir à la meilleure des manières pour se dépétrer du vilain jeu, et elle n'en fût que surprise lorsqu'il releva ses mirettes bleutés pour la défier du regard. Elle ne se déroba pas, le laissant retrouver la contenance qu'il avait perdu au début de cette conversation. « À toutes choses prêt qu'en restant chez-moi, je me priverai de vous. Alors oui, mes journées risques de s'en trouver fort bien ennuyantes. ».

On y était. Le bel homme se décidait enfin à assumer qui il se trouvait être réellement. Loin de la répartie qu'elle aurait aimé entendre, celle-ci eut le mérite de lui faire perdre son sourire – mais point encore l'étincelle qui habillait ses prunelles d'argent. Il était si facile de charmer un homme, mais elle regrettait toujours de l'avoir fait, d'autant plus lorsqu'il s'agissait d'un bon garçon comme le Berthildois. S'il en venait à ce triste constat, peut-être était-il habile pour la baronne de mettre un terme à tout cela, avant de ne le corrompre. Mais elle n'en avait pas le goût. Ses humeurs étaient bien trop à l'amusement, à la fièvre que lui créait la nouveauté. Comme à un enfant son hochet, il était à ses mains un objet nouveau qu'il lui plaisait d'utiliser. Si pour une fois la rencontre avait été bien plus utile au Régent qu'à elle-même, elle n'en restait pas moins pragmatique : au lendemain peut-être aurait-elle besoin de lui. Et malgré la vitesse de ses pensées, elle ne pouvait se résoudre à accorder le moindre crédit à la dernière ; elle faisait cela parce que cela lui sied alors – rien de plus rien de moins. Elle s'approcha à pas de velours, laissant entre leur deux corps une distance bien moins suffisante qu'il ne l'aurait fallut. Ses doigts se posèrent sur l’épaisse fourrure avec laquelle ils jouèrent un instant. « Ne vous méprenez pas, Louis. Il demeurera auprès de vous toujours quelqu'un pour les rendre moins mornes. Je ne peux prétendre être la seule à être douée pour cela ».Enfin ses babines se retroussèrent comme à son habitude dans un sourire qui respirait le danger. Et le pauvre faon se retrouvait attirer comme le papillon à la flamme.
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 23:35




Tout de même, la scène avait quelque chose d’assez inspirante pour l’éterniser sur une toile. De loin, elle allait ainsi : deux « tourtereaux » qui roucoulaient tout près l’un de l’autre, s’admirant mutuellement, alors qu’ils étaient perchés sur le plus haut rempart de la citée, donnant sur un paysage à couper le souffle … De près, par contre, la chose était nettement moins romantique : le vent soufflait, toujours aussi mordant, alors que le couple improvisé n’avait jamais semblé si peu amoureux ! L’un claquait pratiquement des dents –pas de froid, de peur pour la suite des choses- alors que l’autre, se comportait en succube, manipulatrice, joueuse et dangereuse … Si le froid n’eut pas le temps de paralyser le grand gaillard, la poigne d’Alanya le fit à sa place. Ses doigts agiles et graciles se posèrent sur les fourrures de son poitrail, injectant son venin paralysant, efficace et fatal. Ses yeux s’emparèrent des siens d’une aisance alarmante, elle aurait pu l’emporter dans le vide qu’il lui aurait été bien inutiles toutes ces heures à parfaire son habileté à l’acier, plutôt, il se serait laissé planer sans gigoter. Si près, il pouvait imaginer la chaleur de son corps, l’odeur de son parfum, la douceur de sa peau … Tout cela lui avait été à portée de la main la veille … Si seulement il ne s’était pas couvert de honte, à se montrer autant couard et timide.

Le regard de la furie Alonnaise devint tornade, non pi, sable mouvant, dans lequel le faon ne pouvait plus se détacher, quand bien même fusse le mal qui incendiait son corps. Moins sûr de lui que jamais, il tenta de répondre quelque chose, mais voyant le piège venir à cent lieux, il s’en trouva incapable, les mains près des hanches d’Alanya, sans jamais s’y poser, comme si une barrière psychologique l’en empêchait. Au fond de lui, il savait, il en était sûr : elle ne pouvait vouloir de lui, elle s’amusait de lui, c’était flagrant. Alors pourquoi s’accrocher à d’aussi vaincs espoirs que ceux de l’amour partagé ? Le silence se fit remarqué de sa belle démone, car le voyant ainsi s’enliser dans la gêne, elle continua son jeu, en triturant les pelisses du chevalier. Du bout des lèvres, d’un souffle presque murmuré, elle ajouta, toujours l’œil brillant de malices :
« Des femmes qui vous mériteront plus que moi »

Était-ce pour le sortir de l’embarra ? Dieux, nenni! Il se retrouva désormais non seulement paralysé, mais la patte prise dans un piège à ours douloureux à souhait de surcroît! Idiot comme il était, il inspira profondément, se brûla les narines de l’air on-ne-plus frais, puis ajouta : « Ou bien suis-je aveugle, ou bien suis-je le plus malchanceux des hommes pour n’avoir jamais aperçue l’ombre d’une d’entre elles. » Une réponse qui souleva de sa tortionnaire un petit rire, sans qu’elle ne perde de vue ses mirettes. « Ou bien ces choses-là ne vous intéressaient guère »  Ce à quoi, toujours sans défenses et interdit à tenter quoi que ce soit, il répondit, curieux : « Et depuis, elles m’intéresseraient ? » « Ce n'est pas moi qui le dit, brave messire. »

Point de réponse après cela. Paralysé, la jambe prise dans le piège à ours et maintenant les lèvres bien cousues, il se trouva bien assez empêtré dans la gêne pour empirer sa situation ... Or, le silence était parfois le meilleur allié qu'il soit.


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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMer 9 Aoû 2017 - 0:42


Le mutisme s'installa sans qu'aucun des deux ne bouge. Tandis que l'un semblait ne plus savoir où se mettre, l'autre se délectait de la situation malaisante. Le contact ou les mots, quoique tous deux délicieux, avaient laissé le régent bien pantois. N'osant plus rien faire, lui qui avait osé la témérité, se retrouvait à présent bien peu remercié d'une pareille stratégie. Elle aurait été curieuse d'entendre ce qu'il se passa dans sa caboche à ce moment là. L'injuriait-il ou mêlait-il son visage à la contemplation de la soirée ? Seul la bise pernicieuse venait chatouiller la peau de la belle, faisant virevolter quelques mèches. S'il était froid, elle ne s'en soucia guère, réchauffée par les grosses fourrures et sûrement aussi par la proximité qu'elle avait elle-même instauré. Et si elle ne se recula point, elle ne voulait pas non plus lui causer plus de mot ; ce qu'elle désirait vraiment, c'était qu'il se retrouve bien en sa présence. Alanya souhaitait qu'il lui parle librement, comme il aurait pu le faire avec un homme. L'image candide du jeune chevalier n'était pas ce qu'elle voyait luire au fond de ses yeux ; il faisait déjà un bon marquis, il ne lui restait plus qu'à laisser derrière lui ses vieux démons.

Et si elle se faisait fort de l'aider – d'une bien curieuse manière elle consentait -, c'était l'incompréhension qu'elle avait de lui qui la troublait. Lui, Louis de Saint-Aimé, dont elle avait rencontré la mère ; une femme aimante et intelligente, qui au vu de son époux, avait dû couver ses enfants pour ne point qu'il leur inculque ses travers. Et puis, il avait une sœur. Si elle ne l'avait jamais rencontré, la baronne savait néanmoins que grandir entouré de femmes belles et bien faites aurait dû l'aider à discutailler sans être mené par son cœur – ou sa queue. Alors, elle brisa le silence d'un soupir. L'air se condensa au devant de ses lèvres, et vint caresser malgré elle le beau visage du si pure seigneur. Lui que la lignée avait couvert de titres et de gloire se trouvait en réalité bien démuni devant l'audace d'une femme. Alors elle aima à penser qu'il n'avait jamais connu une dame comme elle – et si elle s'en félicita, la réalité de sa triste réputation aurait mieux dû la faire frissonner. Il avait bravé la tempête pour s'entretenir avec elle, non pas du fait de son esprit mais bien parce qu'on contait par delà l'Atral et à qui le voulait que la bonne dame d'Alonna était une impudente. Certains même n'hésitaient pas à lui prêter quelques penchant pour l'amour, les hommes et la boisson. Oh sûr ! Elle n'avait aimé qu'une pauvre fois et, victime des rumeurs à son égard, elle s'était abandonné dans ce qu'on attendait d'elle. Toutefois, s'ils avaient été bien proche de la vérité, elle persistait à le démentir. Qui aurait pu prouver le contraire ?

Sa mimine libre se posa en douceur sur sa joue, caressant du pouce sa barbe fournie. « Je ne suis pas bien différente de vos conseillers ou de votre ami – Rugar c'est cela ? Ce que je vous ai déjà dit, ce que je vous dirais plus tard et ce dont nous parlons maintenant, ils en auraient fait de même. Et pour sûr ! ». Elle ricana légèrement, sans moquerie. « Je les trouverai bien éclairés de le faire. Alors pourquoi me traitez-vous différemment d'eux ? ».
Le brave Louis hésita avant de décoller ses lippes à son tour. Le pauvre se retrouvait bien mal en point avec la baronne aussi obstinée et résolue. « Peut-être est-ce dû à votre méthode, à vos propos, ou vos yeux ». Il ne détourna pas le regard, comme depuis qu'elle s'était approchée. Il n'avait guère d’échappatoire, sinon de se noyer dans les limbes grises posées sur lui. Il parlait calmement et il semblait sincère. « Il y a longtemps que vous ne vous êtes point regardé dans une glace, n'est-ce pas ? Votre regard parle et enivre ».
Elle ne dit rien pendant un instant, un peu troublé par ses mots. Elle ne voulait pas le blesser, ni par mégarde, ni par son petit jeu, alors se faisant violence, elle recula d'un pas. L'air s'engouffra entre eux mais la proximité ne semblait point totalement rompue. Ils étaient dans un magnifique entre-deux. « Et que dit-il alors ? Je dois avouer être bien sourde au langage de mes yeux ».
Il se détendit presque aussitôt. S'il ne le montra guère, ses traits jusqu'alors tirés se relâchèrent. Une tension qui lui aurait été impossible de connaître si ses doigts n’effleuraient pas la peau de joue.  «  Il aime être comme le vent, changeant, au besoin. Il est intègre, parfait reflet de votre humeur. En deux journées à peine je l'ai vu tendre, doux et affable. Puis amusé, rieur, moqueur ». Le Saint-Aimé tourna la tête alors qu'elle abandonnait ses prises pour lui faire simplement face. La baronne le regarda se perdre dans une nouvelle contemplation d'un paysage d'hiver.  « Morose, aussi... Mais je ne l'ai pas encore entendu colérique, ni hargneux. C'est sans doutes en ces raisons, qu'il me tarde de revenir et qu'il me peine de devoir bientôt quitter ».
Elle sourit mais son ventre se noua. Comment avait-il pu ?... Alors, plus intéressant qu'avant encore, il venait de briser au moins une de ses certitudes à son encontre. Le brave homme se révélait sur un jour meilleur. « Ceux qui s'y sont frottés ne sont plus, Louis. J'espère que vous ne gouterez jamais de ma colère mon ami, car cela me peinerait plus que vous ne semblez le croire ». Si à cela elle ajouta un maigre sourire, la vindicte était réelle. S'il n'avait pas entendu parlé du sort qu'elle avait réservé au seigneur de Chtoll, et bien la conversation venait de s'amorcer d'elle-même. Il l'idéalisait tant, qu'elle craignait de le dégoûter. Ce n'était pas une femme pour lui, elle finirait par corrompre son pelage immaculé.
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMer 9 Aoû 2017 - 2:01




Comme là, où sa bouche le tint en garde, ses yeux parlèrent, laissant entendre les prémices de ce dont elle était capable, si elle en venait à être courroucée. Ainsi son imagination vogua librement, cherchant à dénicher jusqu’ou pouvait-elle aller si elle venait à voir rouge. Ceux qui l’avaient vue furibonde n’étaient plus de ce monde, alors. Était-ce un hasard ou justement, de cette colère ils s’en retrouvèrent six pieds sous terre ? Cela, Louis ne pouvait le concevoir. Toutefois, ces menaces n’eurent pas l’effet escompté sur le gaillard : son paternel l’avait pour cette chose qu’était le courroux d’un homme, plus que sa part entraîné. Non pas qu’il accepta toujours le sort des pauvres qui passèrent sous la machette de la justice de Godefroy, mais ses yeux n’eurent pas d’autres choix que d’assister par souventefois à de funestes et macabres massacres. Alors, pouvait-elle s’en trouver si redoutable que Louis en aille les chocottes ?

Quant à l’image qu’il se faisait d’elle, il avait totale conscience de ses imperfections. L’aigle le  croyait-il si doux et pur, qu’il soit à ce point idiot et naif ? Louis avait ses défauts –avec les femmes, surtout-, mais n’avait jamais passé pour un simple d’esprit et elle le comprendrait assez tôt, si elle lui donnait sa chance. Était-elle si tant plongée dans le vice, que trempée jusqu’à la moelle, elle ne sache comprendre qu’il est des vices qui soient attirants, voir même attrayants? La pécheresse connaissait les goûts si particuliers des plaisirs, alors ne pouvait-elle pas concevoir qu’elle soit alléchante, l’envie de goûter, alors qu’il n’avait seulement humé que le doux parfum de la luxure, au travers les volutes brumeuses des thermes? Enfin, peu importait qu’elle ne comprenne pourquoi Louis semblait avoir développé pour elle ce je-ne-sais-quoi, c’était ainsi.
« Je tâcherai de m’en souvenir. Aussi préférais-je ne pas embrumer votre regard, votre sourire vous sied d’avantage, j’en suis certain. » Et sans lui donner occasion de rétorquer une pique ou un piège bien ficelé, il lui tendit la patte, afin de l’inviter à le suivre. « J’aime le froid, tout comme vous, je suppose. Mais je l’apprécie d’avantage lorsqu’il est mis à l’épreuve par une flambée. » Faisant référence à l’immense brasero qui depuis le temps, avait vu les soldats déguerpir pour laisser les deux nobles ensembles. Il en vit son bras se faire saisir sans qu’elle ne lui réponde, l’emportant jusqu’au centre du cercle jouissant de la prospère flambée. Là, il n’était presque plus nécessaire d’avoir autant de fourrures, la proximité des larges banquettes de bois installait un climat qui faisait oublier la rudesse de la brise glaciale. L’accompagnant jusqu’à son banc, il lui laissa loisir de poser son séant la première, puis emboîta le pas, s’asseyant à sa senestre.

« Que dois-je faire, alors, pour ne pas m’attirer vos foudres, madame la Baronne? » Le ton propice aux discussions badines et non sérieuses. Ils s’entendaient trop bien pour que viennent gâcher un tel moment de vieux souvenirs enfouis. Elle rit en se laissant aller à la contemplation des langues enflammées. Le feu l'avait toujours fasciné. « Eh bien déjà, Monsieur de Marquis-régent, tenez-vous loin de moi. C'est là, le meilleur moyen de se tenir à distance respectable de mon courroux. » Elle avait dit cela avec légèreté, même si la teneur était en réalité à moitié vraie. « Et si je me sentais d’humeur intrépide, j’imagine que rester à peu près à cette distance relèverait du suicide? » Ajoutait-il, les lèvres plissées pour s’empêcher de ricaner à son tour, en pince-sans-rire. C’est qu’il n’était qu’à une distance de bras, mais vu la proximité qu’ils avaient été tantôt, ça n’avait pour le moment rien de menaçant. « Mais certainement mon bel ami. Il est si triste de vous savoir si jeune et pourtant déjà à chercher la mort dans sa tanière. » Elle tourna un regard malicieux vers lui. Comment faisait-elle pour qu’en un simple regard, il se sente si perturbé ? Plus ils s’observaient, plus il venait à se demander si en vrai, la veuve noire n’avait pas au fond de sa poche, quelques talents pour la sorcellerie … « À toujours rester calmement au chaud, c’est que l’ennuie devient plus mortel encore que le danger lui-même. » « Alors vous me concédez d'être dangereuse ? » « Ce n’est pas moi qui l’ait dit, ma belle amie. »

Son pelage était immaculé. Et pour le peu qu’elle sache, peut-être était-il temps qu’il se salisse.


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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMer 9 Aoû 2017 - 22:14

A l'image de la veille, les flammes laissaient danser les ombres, étranges contraires qui ne pouvaient exister l'un sans l'autre. Il n'y avait pas de lumière sans ténèbres, pas plus que de chaleur sans le froid. Il n'existait, en ce monde, de la gentillesse par la grâce des méchantes gens ; et ce constat n'avait jamais parut aussi troublant de vérité qu'en cette heure. Elle lança une œillade amusé au jeune faon qui retrouvait à la faveur du feu de la bravache. Il ne lui tardait guère de lui fermer sa mouille, elle appréciait assez qu'on lui tienne tête. Point trop, mais assez pour révéler quelques traits d'esprit. Si le silence était souvent bénéfique, la témérité d'une réponse – quoique moins récompensée – attirait l'attention. Qu'il en reprenne ses mots tenaient de l'idiotie, car aussi tôt les bruits s'étaient-ils échappés de sa bouche qu'elle s'en servirait tout contre lui. Mais il avait le mérite d'avoir tenté. La bravoure, si elle n'en était pas moins la qualité des chevaliers, ne l'attirait en général pas plus que cela : c'était une démonstration à la fois barbante et inutile d'un vide de réflexion. Il n'était pas brave de secourir des populaces au devant de sa propre vie – sinon la belle abnégation que cela apportait, il n'y avait pas de gloire à mourir inutilement. Ces enfants-martyrs que l'on éduqua à l'action chevaleresque ne réfléchissaient point ; c'était ce qui leur faisait défaut.

Toutefois, il arrivait que quelques-uns, étonnement se retrouve capable d'avoir la caboche bellement remplie. S'ils demeuraient rares, ils n'étaient pas chimériques. Louis, se débarrassant du carcan de la gêne et de ses affaires de cœur de jouvenceau pourrait sans doute être de cela. Icelui qui se trouvait à porté de main était encore bien fragile pour qu'on en puisse déduire quelque chose. Il faudrait les premières armes politiques pour jauger de son âme qui paraissait, aux yeux de la baronne, la plus pure et la plus corruptible qui lui ait été donné de trouver. Une perle immaculée qui se retrouverait bien vite dans le bouillon de merdaille qu'était la politique et la guerre. Demain on lui demanderait de se présenter au devant du Corbac – maudit soit-il ! Alors le très incisif Aymeric de Brochant se ferait un plaisir de manier le Marquis-Régent comme il l'entendait ; il avait d'ailleurs déjà commencé à en croire ce que lui avait révélé le brave petit. Ah ! Son suzerain ne perdait point de temps pour parvenir à ce qu'il convoitait depuis toujours – et bien qu'il s'en cachait encore derrière de fausses excuses, elle voyait clair dans le jeu du bellâtre Serramirois. Elle eut une pensée triste pour Louis ; à peine avait-il posé son cul sur le trône durement cédé par son père qu'on se le disputait comme la pute au plus bel apanage d'un chic bordel de la capitale. Et loin de se douter de ce qui l'attendait, la doucereuse se dandinait de ça de là.

« Olà mon ami ! Il vous appartient d'en être le juge. Mes palabres biaisées ne pourraient faire foi au regard des Cinq. Paraît-il qu'il n'est pas bon d'être à la fois démiurge et accusé ». Elle tourna finalement franchement la tête pour mater ses traits, et les langues chaudes qui éclairaient sans régularité le beau visage.
La voyant prendre de l'assurance, le cerf appréhendait le pire. Il s'en remettait à peine du piège dans lequel elle l'avait tantôt poussé, allait-il derechef retomber dans le panneau ? « Je suis de ceux qui ne demandent pas de voir pour croire. D'autant plus que, je vous l'ai dit! Vos yeux jactent à belle allure et lorsque vous me tint en garde, j'ai su dare-dare que vous étiez sérieuse ».
« Alors vous êtes un homme intelligemment prudent. C'est une qualité que vous devez veiller à ne pas perdre. Grâce à elle, vous déjouerez la plupart des mauvais tours que l'on voudra vous faire ». Si le début était engageant et le flattait quelque peu, elle reprit peu après : « Néanmoins ne croyez pas aveuglement. La croyance mène à la ruine ».
Louis sourit, plus sûr de lui cette fois, comme s'il aimait le trait d'esprit qu'elle avait soulevé mais qu'il ne le partageait pas totalement. « Croire amène aussi à l'espoir. Mais tous les espoirs ne sont pas probable. J'ai décidé de croire que vous pouvez à votre manière être très dangereuse. Aussi, ais-je fait le choix de ne pas croire que l'entièreté du médian mérite le sort des traîtres en joue des armées nordiques, même si on m'a fortement suggérer l'inverse ».
« Il vous appartient en effet de faire le choix de porter foi à ce que l'on vous raconte ; toutefois, chaque choix se voit garnit d'une opposition : vous trouverez dès lors quelques farouches mécréants prêts à vous faire changer de position. Là est le danger Louis : croire, et le choix que cela implique ne doit pas ignorer les méfaits encourus. Et à chaque pas dans en sens, ils en feront deux dans l'autre, si bien que votre foi vous mènera inéluctablement à la ruine ». S'approchant un peu, elle posa ses doigts graciles par dessus les siens. « Apprenez à vous en tenir aux faits ; ces derniers sont bien moins sujet à controverses que quelques boniments – car les autres n'hésiteront pas à vous les secouer à la face. Et que sont les convictions devant la Vérité ? »
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMer 9 Aoû 2017 - 23:13




Les cendres s’accumulaient en mont sous les ballerines ardentes, tandis que le mistral se levait, venant alimenter le cœur de l’incendie de plus belle! C’est que les vigies s’étaient montrées bien avisées, car à leur départ, elles avaient gavé l’âtre de fortune de bubuches, en prévision qu’eux deux seraient par tans, à la recherche d’un coin chaleureux. Leur prévoyance avait porté ses fruits, car voilà que nos deux joueurs se voyaient franchement réchauffés par le brasier! Au front du beau Saint-Aimé, quelques coquines gouttelettes salées perlaient, comme quoi une décision serait à prendre tôt ou tard : se départir de son pelage ou rebrousser chemin, s’éloigner de ces tumultueuses langues enflammées. Pour le moment, ce n’était là, pas une décision qu’il désirait prendre, il laisserait Alanya choisir la première, d’autant plus lorsqu’il savait l’étendue de son affection pour la froideur du climat ; allait-elle faire montre de son agacement face à cette température torride, ou allait-elle en impératrice, emboîter le pas la première vers une solution intelligente ?

Le regard soutenu de sa tortionnaire se montra maintenant ennemi bien connu, presque dompté et maté du régent, les frémissements offerts simplement en le fixant n’étaient plus ; quoi que ses doigts graciles, sagement déposés en cristaux glacés, délicats, mais pesants, avaient encore leur effet. Son esprit s’embrumait d’espoirs, alors que tout juste elle lui avait conseillé de ne pas céder à ce qui était intangible. Il s’imagina apprendre d’elle secrètement, en catimini, qu’elle lui soufflerait conseils autant pour ces choses qui lui étaient inconnues : la politique, la diplomatie, l’amour … Il se fit un tableau d’elle comme d’une amante fidèle, qui saurait le respecter même en connaissance de cause de ses faiblesses les plus honteuses : jamais il n’avait satisfait une femme, ni plus qu’il n’avait connu la caresse d’une d’elle. Il s’imagina prendre pour femme une noble qui apporterait à sa famille puissance et prospérité, alors qu’il irait, à la seule clarté des lunes, voler un ardent et pourtant sournois baisé à la veuve noire …

Il s’imagina apprendre rapidement, pour qu’en remerciement, il puisse lui offrir son amour. Qu’elle sache ce qu’est d’être aimée et d’aimer, en retour.

Mais ce ne fût qu’un éphémère mirage, une pensée naïve de pauvre puceau, de jeune cœur qui n’avait jamais connu ce qu’était le vrai amour. Il s'était laissé porté par la houle des jeunes gens, capable de tomber en amour après la première pucelle qui lui ferait de beaux sourires. Idiot qu'il était! Il le savait, au plus profond de lui-même ; il était la marionnette d’un spectacle éducatif, auquel l’aigle Alonnan était maître d’œuvre. Il fallait qu’il s’éloigne de ce qu’elle pouvait projeter ; bien qu’elle faisait pâle démonstration de ses enseignements. Elle lui dicta de ne croire qu’à ce qu’il pouvait voir et, pour le moment, ce qu’il voyait, c’est qu’elle trépassait franchement la bienséance, autant dans la proximité que dans sa posture. Aussi intime, elle projetait avoir pour lui quelques sentiments alors que la vérité, la vraie, il était peu probablement qu’elle en ait. Alors que faire?

Et puis merde.

Sa main assaillit par les couleuvres de sa voisine culbuta sur le dos en douceur, afin de stopper son mouvement ou de lui serrer la mitaine en une intime attention ( L’un n’empêche pas l’autre! )
« Je crois que ces réflexions sont bien trop profondes pour deux âmes si sobres. » Termina-t-il, un sourire amusé accroché à son visage mi-gelé mi-carbonisé.


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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 10 Aoû 2017 - 21:10


 « Est-ce une habitude que vous avez d'éviter le moindre sujet ? ».

Si elle souriait, la remontrance se faisait entendre dans sa voix douce. Ce n'était pas la première fois que Louis brusquait la fin d'une conversation, et si elle avait fait mine de rien jusqu'à présent, cette mauvaise manière commençait à lui peser. Si dès lors que l'échange devenait épineux il préférait y mettre un terme, qu'adviendrait-il lorsque le Marquis-Régent se retrouverait face à des sujets plus fâcheux encore ? Elle doutait que sa mère lui ait enseigné à esquiver la difficulté ; elle avait eu à faire à Judith une fois et cette femme lui avait alors parut d'une grande intelligence. Loin de la bêtise rustre de son époux, elle avait œuvré pour leur lignage plus que l'Effroyable – par ses penchants sanguinaires – ne l'avait jamais fait. C'était peut-être le respect qu'elle portait pour la dame d'Ardencour qui lui faisait apprécié son fils. Elle ne savait guère encore s'il était de la même trempe qu'elle – toute politique ayant été habilement écartée de leurs discussions – mais elle se rassurait au moins qu'il ne soit pas comme le patriarche.

« Nenni, pas habituellement ». Son regard dévia du sien, momentanément, puis y revint. « Ma rencontre avec l'Alonnan m'a offert ce bien vilain défaut, faut-il croire... ».

Les flammes réchauffaient de trop son corps et son cœur. Elle n'aimait guère cela : la chaleur suffocante ralentissait les esprits ; non pas qu'elle aima avoir froid non plus ! Mais à choisir son mal, la bise glacée lui paraissait bien meilleure amie que ces pernicieuses langues brûlantes. Elle ne resterait pas bien longtemps assise là. Déjà parce qu'elle ne tenait que rarement en place, préférant se libérer des fourmillements dans les guibolles par une bonne marche que poser son derrière dans un endroit – somme toute bucolique – mais prompt à l'ennui tant il ne se passa rien. Et puis même, le messire semblait bien plus à l'aise lorsqu'il ne suait pas à grosses gouttes. Les ténèbres avaient aussi leur doux avantage de cacher à l'oeil ce que l'âme déclamait toujours plus fort.

« Messire, soyez libre de parler librement avec moi. La conversation se fait bien mal toute seule, et m'est avis que certaines sont d'autant plus intéressantes que quelques babillages courtois ». Elle s'était un peu écarté de lui avec une voix réconfortante et propre à la confidence. S'il voulait d'elle comme alliée, il lui faudrait faire montre d'un peu plus de confiance – en lui comme en les autres. Il n'avait guère bonne allure lorsqu'il balbutiait quelques excuses.

Son visage démontra toute l'hésitation qu'il éprouvait face au dilemme qu'était de préserver le silence ou de passer aux confidences. « Le besoin de vous confier mes quelques démons me parait bien dérisoire, après ces jours passés ici en votre compagnie. Vous savez ce qui cause chez moi cet étrange comportement, alors pourquoi vous l'avouer ? ». Ses mirettes se détournèrent alors de sa proie pour observer la danse enflammée. Les mouvements éclectiques rendaient à la fois le spectacle du plus bel effet, mais aussi hypnotique. Comme si elle avait ingéré le remède d'un apothicaire, elle garda le silence, parfaitement immobile dans le nuit.

« Je ne suis point devineresse mon ami ; je laisse cela aux prêtresses néérites. Si une chose vous pèse sur le cœur à tel point qu'il vous est impossible de tenir un discours en ma compagnie, et bien vous êtes libre de vous en défaire ou bien de vous retirer ». Son regard luisait, le gris allumé par les braises qu'elle fixait. « Je n'oserai vous mettre davantage mal à l'aise. Nous devons encore nous entretenir de politique et d'économie avant votre départ, et je ne voudrais compromettre notre alliance pour si peu ». Le timbre de sa voix ne trembla pas, pas plus qu'il ne dépréciait son compagnon. Elle évoquait simplement la réalité : s'ils devaient encore se rencontrer sous des auspices plus formelles, alors elle ne nuirait pas plus à la bonne santé du jeune faon. Non pas qu'elle fût lasse de jouer, mais tout à coup la vérité lui parut bien moins alléchante. Sa terre est son bien.
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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeVen 11 Aoû 2017 - 6:17




Sacrée joueuse tout de même, elle aura tenu jusqu’au bout l’hameçon qu’elle avait accroché à la gueule du Marquis à son arrivée. Dès le premier regard, avant même que les présentations ne s’entamèrent, elle lut en lui comme dans un ouvrage à découvert. Sa manière de se tenir, de se présenter, sa maîtrise de la bienséance et des convenances, non, tout laissa croire que son éducation fût portée à terme, sans omettre la moindre lacune. Pourtant, quelque chose clochait, quelque chose qui échappa au contrôle de sa mère ainsi qu’à ses précepteurs. Chaque année qui passa gonflait cette lacune, sans jamais avoir trouvé le moyen de la corriger, de s’en départir seul. Et elle, l’aigle d’Alonna, la veuve noire, la joueuse, la malicieuse, l’impétueuse : elle savait. Aussi maligne que dangereuse, il ne lui fallut que peu de temps pour tisser sa toile. Le temps de lécher la porcelaine de son assiette seulement et la voilà qui fut fin prête au spectacle : le soir d’hier, la veuve d’ébène éclaterait cet abcès qui harassait le marquis et elle, en retour, se délecterait le voir soulagé de ses démons. Ou tirerait-elle de l’amusement de ses souffrances ?

Pourtant, elle ne parvint pas totalement à ses fins, car l’affliction qui tenaillait le jeune cerf était de taille. Heureusement ou malheureusement pour Louis, l’aigle non satisfaite de porter ces qualités citées plus haut, détenait également la ténacité. Ses griffes acérées imprégnèrent la peau du jouvenceau et n’avaient pas pour desseins de la relâcher avant que l’enseignement soit complètement achevé… Alors si elle ne se targuait guère d’être devineresse, la clairvoyance pouvait dès lors s’ajouter à sa liste de qualité.

De pesantes gouttes salines faisaient désormais la queue leu leu en abrupte descente à son front. L’étuve de fortune près de laquelle siégeait le régent commença sérieusement à se montrer désagréable ; tellement qu’il décida de déficeler les lacets de sa pelisse pour qu’elle trouve confort sur le sol givré. D’ailleurs, il en fit de même pour son pesant manteau, duquel il fit immerger le haut de son corps pour respirer adéquatement.
« Mon amie ... » La voyant prendre du recul, peut-être en considérant qu’elle avait poussé le jeu trop loin, Louis trouva moyen de se livrer  complètement. Se faisait-il manipuler ? Ce n’était là, pas chose impossible … Mais s’il dût l’être, alors aussi bien que ce fût par une amie. « Seul moi suis à l’issue de mon comportement étrange, quoi que vous en pensiez. Vous n'avez absolument rien à vous reprocher... » Louis soupira subtilement, essuyant du revers de son poing la bruine salée qui perlait à son front. « Ma maladresse avec la gente féminine est la principale cause de mes échecs amoureux. Vous me demandiez comment était-ce possible qu’à mon âge, aucune femme ne soit accrochée à mon bras ? Si l’une d’entre elle semblait être séduite par ma personne, ce ne fût que pour s’élever à plus haut rang. Autrement, j’agissais si gauchement envers celles qui m’intéressaient qu’elles finissaient par disparaître, pour ne plus jamais revenir… » À présent, on sentait que le ton de la voix de Louis se montrait moins fébrile, comme si de livrer les prémices de ce lourd secret le soulageait. « À force d’essuyer les rejets et de constater que les créatures cherchaient en majorité à alourdir leur giberne en ma compagnie, je porta ma pleine attention sur d’autres aspects de ma vie. Depuis, malgré les tentations infructueuses de Feu mon père, jamais je n’eus la chance d’approcher une femme qui me plaise. L’horloge tourne, mon amie, il se fait tard pour moi ; il pèse sur mes épaules d’assurer ma descendance, mais aussi la prospérité de ma famille et de mon pays. Chaque heure qui passe me rend plus maladroit, car je sais que je devrai bientôt me couvrir de honte devant une femme qui me croira capable de la combler... »

Le dénouement de ses confidences venait de vendre la mèche sur la source de son malaise, tandis qu’il se retourna légèrement vers le feu, question de ne pas affronter l’expression du visage de sa voisine qu’il devait assez bien.


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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeVen 11 Aoû 2017 - 22:08

 Elle haussa un sourcil, incapable de retenir davantage sa surprise. Voilà que le Saint-Aimé lui avouait, à mi-mot, son pucelage intacte. Oh elle n'avait eu guère besoin de l'entendre de sa bouche pour le comprendre, mais cela lui fît un drôle d'effet. Si elle lui sourit, ce n'était point de la moquerie ; elle ne connaissait que peu le mal dont souffrait le chevalier mais elle compatissait réellement. Le pauvre garçon semblait si mal à l'aise qu'il était dès lors difficile d'en rire pour lui. Et puis, même si cela ne faisait qu'attiser le brasier de son jeu, elle trouvait cela honorable. Un gaillard comme lui devait pouvoir trousser n'importe quelle gueuse ou noble, pour peu qu'il eut mis un peu de son charme viril ; mais loin de s'adonner à la facilité de ces travers, il avait préféré une voie plus sage et par bien des égards plus complexe. Et si, dans un premier temps elle ne fit aucun commentaire, elle espéra intimement que cela l'avait soulagé. Après tout, il pouvait lui faire confiance : elle aussi avait des secrets – bien plus noirs que ceux du Faon. Peut-être un jour, lorsqu'elle n'en supporterait plus le poids, elle se confierait à son tour.

Toutefois, si la révélation l'étonna d'abord, elle lui pinça le cœur ensuite. L'évocation des tentatives de l'Effroyable à marier son jeune fils ramenait indubitablement à la tragique – mais non moins digne – mort d'Azénor. Elle n'était pas la mieux placée pour juger des actions de la famille suderonne, pour autant le souvenir de la jeune et belle fille lui fit monter une larme à l'oeil. Elle appréciait la fleur de Velmonè, avec qui elle avait passé du temps et avait partagé son plus intime secret jusqu'alors. Loin de lui en vouloir, la belle Ydrilote l'avait aimé comme une sœur tandis que les autres enfants d'Arichis s'étaient retrouvés un peu décontenancés par la situation. De sa mémoire, elle tira son rire et son beau visage. C'était une jeune femme prometteuse – tout comme l'était Louis à ses yeux -, et s'ils n'avaient pu s'aimer avant, elle aurait gagé que l'un et l'autre se serait plus avec le temps. Mais le temps n'était plus aux amourettes, et alors que l'Alonnaise s'en était allée rapter la petite pour la soustraire à ses fiançailles, Azénor d'Anoszia s'était donné la mort sur l'autel. Elle revoyait la détermination qui avait brillé dans ses yeux à ce moment là ; et peut-être que jamais elle ne se pardonnerait tout à fait d'être arriver d'une heure trop tard.

Elle imita Louis en défaisant ses fourrures, les yeux rivés sur les flammes qui virevoltaient avec la bise. Ah ! Par le Saint Con de Néera, elle s'en retrouvait à ressasser le passé amèrement. Son amant avait pris la fuite elle ne savait trop où, et il ne reviendra pas. Si l'ancien Argentier avait voulu lui donner de ses nouvelles, cela ferait longtemps qu'elle aurait reçu un billet. Au lieu de ça, elle avait hérité au mieux de son silence. L'amour était une chose atroce qu'elle ne souhaitait à personne. Le Berthildois qui se tenait à ses côtés rêvait encore d'une idylle sans s'imaginer un instant les maux que cela engendrait. Pire que l'acier dans une chaire, le sentiment était par mille fois plus meurtrier.

« J'envie votre droiture messire ». Elle était sincère. Ses mirettes ne se décrochèrent pas pour autant de leur méticuleuse observation. La discussion avait ravivé des plaies, comme si on y avait versé du sel ; et pourtant, elle ne lui montra rien, feignant l'Impassible. « Le pucelage est l'apanage des damoiselles, et pourtant l'on oublie la valeur d'un pareil présent pour un homme ». Elle esquissa un sourire, avant de se défaire de sa contemplation. Il n'était pas convenable de parler à un invité sans le regarder. « Mais je comprend la malaisance que cela cause ; vous en serez toutefois libéré lorsque vous aurez fait votre choix concernant une épouse. Il existe des centaines de jeunes dames en pamoison devant vous, il vous suffira d'en cueillir une aux larges hanches et à la lignée fameuse. Vous aurez dès lors le temps pour quelques bluettes après ».
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeSam 12 Aoû 2017 - 21:38




Euh, pardon ? Ses esgourdes formaient-elles un sérac, qu’elles ne soient plus en mesure de bien odir ? Nul ricanement étouffé, guère de commentaire déplacé et pas plus de sourire gausseur! Alors, était-ce cela qu’elle voulut entendre, elle qui faisait preuve d’omniscience depuis leurs primes regards?

Louis n’eut pas à contempler le brasier pendant longtemps, avant d’être interpellé par les premières réactions de sa voisine. Ses billes trouvèrent les spinelles argentées de l’aigle, profitant au passage pour tenter de déceler la véracité de ses propos. Cela lui rendit le sourire, du moins, l’ombre d’un, l’esquisse d’un d’entre eux. Les mots souventes fois soufflés d’une personne compatissante et empathique trouvaient moyen à apaiser les maux du cœur et pour cela, Louis lui en était gré. Il avait redouté sa réaction depuis si longtemps, qu’il sembla avec elle s’être entretenu constamment en gardant le souffle. Ses épaules semblèrent à moitié moins lourdes, de même que l’état son âme, d’avoir trouvée enfin quelqu’un à qui livrer ce coquin secret.
« Encore faut-il que le temps me le permettre ; la guerre me tiendra loin de la cour, là où se pavanent usuellement les oies … » Le simple fait d’imaginer qu’il se devait de rencontrer tout le gratin féminin de son Marquisat lui donnait d’ores et déjà de sérieux vertiges! « Mais vos mots ont pour moi une grande valeur, mon amie … Vous êtes loin de vous douter l’effet qu’ils me font, merci. »

Elle esquissa un beau sourire, s'extirpant de ses mauvais songes pour se concentrer sur le présent. Il était là, tout près d'elle. Si fragile et à la fois si brave d'avouer à sa geôlière son triste sort. « Vous ne me remercierez qu'en partant Louis, je vous l'ai déjà dit. »

La fossette de son menton se creusa légèrement d’avantage, alors que grandit son sourire maintenant plus doux et à la fois amusé. Louis passa à ses épaules ses couvertures, pelages et autres armures poilues – cette fois sans les nouer et sans trop les arranger – puis se leva sans autres avertissements, venant quérir l’ombre de son homologue. À ses arrières, il posa une main sur la surface d’une des fourrures à laquelle elle s’était extirpée pour lui demander : « Le feu se meurt et je ne pourrai en dire autant de la brise, peut-être faudrait-il songer à rentrer ? » Le tout suggéré bien évidemment, de sorte à ce qu’il puisse remettre sur les épaules de la Baronne son caparaçon.

« Et puis il commence à se faire tard. » Elle tourna sa bouille avenante vers Louis. L'aidant à remettre ses pelisses, elle était contente de quitter la chaleur des braises. « Demain j'aimerai que nous nous entretenions sur des choses moins badines messire. J'avais rencontré votre mère plus tôt, et si nous n'avons pu aller de l'avant dans nos discussions, je gage que vous saurez reprendre son flambeau. »

« Alors soit! À votre convenance, nous aborderons les sujets qui vous sembleront les plus pertinents, je vous en donne ma parole. » Le tout lui étant dit, le bras comme tantôt redressé, prêt à accueillir les menottes de sa tourmenteuse afin de l’emporter jusqu’au cœur de sa demeure.


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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 17 Aoû 2017 - 15:53

Elle avait attendu là depuis la fin du dîner. Non pas qu'elle n'aima guère la conversation des valeureux guerriers Berthildois, leurs mains caleuses et leurs sourires charmants dans le cœur de l'hiver mais on lui avait confié une tâche autrement plus importante. Alors, quittant les convives peu après sa suzeraine, elle avait salué les grandes gens, s'assurant de leur bonne sympathie, embrassant ça et là quelques connaissances qui la suppliaient du regard. Mais pour la première fois depuis son arrivé à la cour deux ans auparavant, elle ne céda pas et tourna les talons pour décamper plus vite qu'une biche aux aboies. Les couloirs étaient longs et froids, les torches projetant ça et là quelques inquiétantes ombres qu'elle faisait semblant de ne point voir. Elle avançait au pas de course, ne se laissant distraire sur son chemin. Elle ne savait pas de combien de temps elle disposait, aussi força-t-elle peut-être un peu trop l'allure. Même le doux fumet qui s'échappait des cuisines – et qui lui rappela cruellement que son dernier repas avait été digéré depuis longtemps – ne lui tira qu'un bref regard envieux. Là bas, l'on entendait les casseroles, les rires des marmitons et les gloussements de satisfaction des braves commis. Ils avaient bien mérité leur pitance ceux-là ; mais eh ! Elle non peut-être ?
Pas cinq minutes s'étaient écoulées lorsqu'elle tourna la clef que lui avait donné sa maîtresse. Un cliquetis tendre d'une machinerie bien huilé lui assura que la lourde porte était à présent ouverte. Prête à l’accueillir, elle poussa les battants dont les gonds auraient gagné à être aussi bien entretenus que la serrure. Là, juste posé sur un petit guéridon trônait un paquet. Elle s'en saisit, et se glissa hors de la pièce en veillant à bien faire tinter une nouvelle fois le loquet. Avec un peu d'appréhension – car elle avait peur de décevoir – elle tenta d'ouvrir de nouveau les lourds battants qui ne cédèrent pas cette fois. La salle close comme à son arrivée, elle reprit sa course au travers du château des Trois-Murs. On ne lui posa guère de question : il était rare qu'elle se balade seule dans ces dédales, mais plutôt que de demander l'origine de son empressement, les messires glissèrent simplement un regard curieux. Son ventre était serré. C'était la première fois qu'on lui confiait une pareille mission, et elle gageait que si elle se débrouillait assez bien alors la suzeraine s'empresserait de faire appel à elle la fois d'après. Un mélange d’excitation, d'impatience et de peur parcourait ses veines comme autant de petites aiguilles lui picotant le corps.
Le soldat qui lui fit face de tiqua guère – certainement l'avait-on prévenu de sa venue. On lui laissa le champs libre et, à l'inverse de tout à l'heure, l'épaisse porte lui sembla légère et régulièrement utilisée. Si bien qu'elle s'en accommoda bien mieux. Forcer n'était pas un plaisir pour une femme de son genre, d'ailleurs ses petits bras n'étaient pas bien épais. Elle s'affaira à allumer les nombreuses bougies et l'âtre qui trônait en face du grand lit. C'était une belle chambrette, propre et sobre à l'instar du reste de la place forte. Seulement une grande tapisserie, scène d'une bataille épique, ornait le plus grand mur. Les draps sentaient le propre et le frais, signe que les lavandières s'étaient bien affairées dans la journée ; même l'épaisse couverture de laine était parfumée. Lorsqu'elle eut fini, ses doigts glissèrent sur la parure de lit, une belle fourrure, douce à souhait. Que n'aurait-elle pas donné, elle aussi, pour vivre dans un tel luxe ? Non pas qu'elle n'en jouissait pas pleinement, mais elle aurait aimé y avoir ses quartiers. Pas forcément aussi beaux que ceux-ci, mais un peu de confort ne la gênait point. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait quitté sa masure d'Isgaard : là-bas, tout avait le fumet de la poiscaille et elle ne rencontrait presque que des matelots gaillards. Alors un matin quand sa dette fût épongée jusqu'au dernier sou, elle pris ses maigres affaires pour se rendre à Serramire la ville. Peut-être que sans le malheureux accident de chariot n'aurait-elle connu l'Alonnan. C'était un mal pour un bien.
Installée près du feu, elle entendit bientôt des éclats de voix. Tout avait été si calme jusqu'à présent qu'elle en avait oublié sa tension. Le visage serein, elle attendait que rentre enfin sa compagnie du soir. Ses mimines serrèrent doucement le paquet qu'elle avait récupéré quand, dans l'embrasure se dessina la grande forme du chevalier. Pour sûr, il la dépassait bien de tête et elle aurait pu se cacher deux fois dans son dos. Toute frêle qu'elle était, il n'aurait eu aucun mal à la briser en deux. Mais des bougres dans son genre, elle en avait connu beaucoup. D'ailleurs, son amie Marie s'amusait toujours à lui rappeler que les plus costauds était souvent les moins vaillants. Elle garda le silence, du moins jusqu'à ce qu'il pose les yeux sur elle, lui tendant son précieux colis.

« Un paquet pour vous messire ».
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 17 Aoû 2017 - 18:13




En bon gentilhomme qu’il se montra, Louis accompagna sa geôlière jusqu’à ses appartements. La route se montra fastidieuse pour un et amusante pour l’autre. Le bras du régent était raidit par la proximité d’icelle et évidemment, elle devina clairement maintenant pourquoi agissait-il ainsi. Ne pouvait-il donc pas se dompter, même après avoir livré le fardeau que soutenait son cœur ? Nenni, la problématique bien qu’allégée, n’en restait pas moins conséquente. Badines, les discussions enchaînées restaient pour l’heure tous dans le même ton, préférant de loin se tenir dans le crédo plutôt qu’effleurer des sujets plus houleux et indigestes. Au pied du portail qui menait à la chambre d’Alanya, ils se quittèrent pour la nuit, sans fioritures autres que de doux sourires aimables. En cette simple attention non décorée et ouatée, le régent de Sainte-Berthilde su trouver ses appartements s’en emporter avec lui le prolongement de tous les malaises vécus au cours de cette fraîche mais éducative soirée.

Arrivé devant les locaux qui lui étaient réservés, il fit simplement signe de la tête à l’un des gardes qui faisait le guet, pour qu’aussitôt le passage lui soit accessible. Ce ne fût qu’une fois la porte bien refermée derrière lui et verrouillée de l’intérieure, qu’il tomba nez à nez avec la juvénile intruse. Point de salutations, simplement les bras dressés devant elle, un colis sagement tendu et un air avenant au faciès. Alors, un brin incertain, les sourcils froncés dubitativement, Louis leva le ton sans mettre le pas devant.
« De la part de qui ? »  

À cet interrogation on ne peut plus naturelle, elle ne répondit pas, le laissant plutôt le découvrir de lui-même. De toute façon, on avait coincé un petit billet dans les plis du paquet. Sa maîtresse savait se faire prévenante. Ainsi donc, il s’avança vers elle, se rapprochant par le fait même à l’âtre qui prospérait de milles et unes flammes, pour se saisir dudit paquet et de parcourir des yeux l’inscription du billet. « L'on ne se présente pas à un bal masqué sans masque. – A » Auquel Louis se contenta de sourire, vu l’évidence du message. La boite entre ses dix doigts, il trouva l’une de ses commodes d’une enjambée pour la déposer et y fouiller son contenu. Seul, un masque s’y trouvait. Bien réalisé, la main de l’artiste qui l’avait composé s’était efforcé d’y ponctuer les détails d’un cerf : poils soyeux, petit nez pointu et des bois –rien qui pourrait gêner, vu la taille d’iceux – en son front, le masque constituait un épingle qui toute suite, ferait de son porteur l’invité d’honneur du Berthildois. À n’en point douter, tous saurait de qui il s’agirait! « Votre maîtresse n’est guère réputée pour son manque de goût, n’est-ce pas? » Lança-t-il en question rhétorique, vers la jouvencelle. « Je vous remercie d’avoir porté pour moi le couvre-chef d’un messager, ma jeune amie. » Puis, sans une once d’animosité, il leva les doigts vers la porte, comme s’il l’invitait gentiment à quitter les lieux.

Elle regarda le signe mais ne bougea pas. Elle sortit de sa manche un second billet qu'elle lui glissa dans la main avec un petit sourire compatissant. Ce dernier disait : « Et en espérant que ce présent-ci vous soulage de vos maux. -A ».

Niais, Louis préféra tenter de se convaincre qu’il avait mal lu ou plutôt, mal interprété les mots de la maîtresse des lieux. Son cœur commença à palpiter, de même qu’il senti son souffle vouloir s’emballer, à voir la bouille déterminée de la messagère. « Je … Prenez la porte, je vous donne congé de vos obligations, quelles qu’elles soient. » Trouva à dire le marquis, sincère, mais hésitant. C’est que le pauvre nageait dans un flot d’émotion plus que prenantes, entre le désir, l’envie, la colère envers Alanya qui lui joua de nouveau un sale tour, et l’envie de fuir, prenant jambes à son cou.

[color:232c=#yellow]« Elle m'a prévenue que vous me diriez quelque chose dans ce goût-là ».
Elle ne bougea pas, ne lui forçant pas la main non plus. Les timides étaient difficiles à appréhender. « Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire. » Toujours en appuyant un peu le regard vers la porte, qu'elle comprenne le chemin à suivre. Son ton de voix laissa voir son désaccord, mais n'en resta pas pour le moins doux et bienveillant. « Effectivement. » Si elle prit la route, ce fût seulement pour s’asseoir sur le lit confortable. Ses instructions étaient claires, et elle n'allait pas faillir à la tâche. « D'où vous venez messire ? » Louis soupira, refermant précautionneusement le boitier contenant le masque lui étant destiné. Alors il s'approcha du lit, sans y poser son séant pour autant, tandis que ses mirettes détaillaient l'intruse -indésirable?-. « Et votre maîtresse n'a pas daigné vous expliquer qui suis-je, mais devina tout de même que je vous congédierai ? » Elle haussa les épaules. « Elle m'a dit que vous comptiez c'est tout. Et que vous êtes intimidé avec les dames et que ça la chagrinait. » Elle lui offrit un joli sourire, suite à ces quelques paroles véridiques mais provocatrices à la fois. Louis plissa le nez d’agacement, de même qu’il en fit de son regard, alors qu’il se prit la gueule à l’hameçon. « Mollo mollo! Les femmes ne m’intimident pas! » « Oh messire, je ne vous jugerai pas pour ça allons. Vous ne seriez pas le premier à qui ça arrive de temps à autre. » Il mourra alors l’air constamment bienveillant à la bouille du régent, laissant place à un air qui sembla irrité voir même courroucé. « Si vous êtes ici venue pour m’agacer, voilà chose faites! » Mes ses yeux trahissaient tout de même son envie. Elle savait son problème et encore, il luttait en essayant de se convaincre de l’inverse. « La porte, mademoiselle. »


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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 17 Aoû 2017 - 21:34

 « Il est vrai que cette porte est plutôt bien faite... D'ailleurs, m'est avis qu'aucun air froid ne risque de passer, et qu'à rester couvert d'la sorte vous finirez par attraper un coup d'sang ».

La jeunette lui offrit un gentil sourire. Elle avait seize ans, et exerçait depuis ses douze ans. Des hommes, elle en avait connu tout plein mais jamais d'aussi beaux et d'aussi bonne famille qu'iceux dont elle s'était fait sa clientèle ici. Si aucun de ceux qu'elle eut connu ne fût jaloux des autres, c'est qu'elle avait toujours su se montrer respectable, quoiqu'en dise ou quoiqu'en pense les bonnes gens du royaume. Ce n'était certes pas un métier de passion, ni même une activité qui lui plaisait franchement – mais il avait le mérite de lui fournir assez pour s'offrir un bon repas par jour et une chambre coquette dans la ville haute ; loin du faste des château, elle avait néanmoins plus que nécessaire pour vivre et on la traitait bien. Plus encore, elle avait à présent le choix de refuser une invitation si cela lui sied. C'était une chose qui la libéra lorsqu'elle s'en fût de son taudis d'Isgraad. La matrone là-bas y était intransigeante et gardait ses filles sur cumul de dettes. Chacune devait s'acquitter d'un loyer pour le couchage, l'entretien des locaux et la pitance, et chaque dépense y était soigneusement consignée par la gérante elle-même. Ainsi chaque pièce gagnée revenait à la maîtresse des lieux

Mais aujourd'hui, la petite connaissait enfin la liberté et la reconnaissance. On ne la traitait plus de putain dans les rues, et ses gentilshommes étaient bons et doux. Pour la plupart ils avaient une épouse et des enfants, mais surtout quelques rêves jamais assouvis qu'elle s'échinait trois soirs par énnéade à assouvir entre les épais murs du palais – ou quelques fois dans les demeures de ces messieurs. Et puis, maintenant, elle savait ce que plaire signifiait ; lorsqu'on travaille dans une maison de passe, les hommes s'en viennent pour chose une seule, tandis que là, on s'en vient l'aborder par quelques flatteries que rien n'obligeait à prononcer. Alors, elle prenait un peu plus soin d'elle. Ses beaux cheveux roux qui lui tombaient jusqu'au milieu du dos étaient bien peignés, elle portait parfois un peu de fard mais jamais trop afin que l'on puisse encore admirer ses tâches de rousseur qui plaisaient tant. Même sa garde robe s'en était retrouvé chamboulée : loin des guenilles à peine mettable, montrant la viande au boucher, elle portait à présent de belles robes parfois offertes par ses clients. Elles n'étaient pas de première main, souvent un peu surannées mais cela restait toujours plus saillant que les voileries accordés aux filles de son genre.

Parfois, quand la témérité la gagnait, elle s'imaginait ouvrir un bordel ici, à Alonna. Non pas qu'il en manquait, mais elle aimerait offrir la chance à des enfants comme elle de goûter à sa version de la liberté. Sans dette, sans chiffon, chacune de ses protégées pourrait avoir le choix. Mais là ! Elle n'y était pas encore la brave fille, alors elle se concentra un peu sur son ami. Il était beau jeune homme, un peu plus âgé qu'elle mais guère trop par rapport à ce qu'elle avait pu – ou qu'elle connaissait encore. Elle avait d'ailleurs compris bien vite le fond du problème sans que sa mandataire ne l'en informe. Le pauvre homme se retrouvait assaillit entre sa raison et son cœur, et c'était justement là sur ces choses là qu'on éduquait les puterelles de son genre. Il ferma les yeux un instant, respirant aussi calmement qu'il le pouvait. Elle n'avait jamais été douée en parlote, elle avait d'autres talents qu'il saurait apprécier.

« Vous testez mes nerfs jeunes fille. Partez, allez voir votre maîtresse et dites-lui que bien qu'elle soit attristée par mon sort, m'envoyer l'une de ses courtisanes ne réglera pas le problème ».
La mignonne fronça les sourcils, prête à répliquer avant de faire montre de sagesse en gardant le silence un instant pour peser ses mots.
« Je ne voulez pas paraître insolente messire. Mais voyez, je ne suis ici que parce qu'elle m'a demandé – pas ordonné. J'aurais p't-être pu dire non mais j'ai pas voulu et j'crois que j'ai bien fait ». Elle posa sa petite main sur la sienne. Celle-ci paraissait bien ridicule. « Si je peux – si vous m'autorisez à le dire -, vous m'avez tout l'air d'un charmant messire ». Elle s'interrompit une nouvelle fois. « Pourquoi vous voulez pas ? ». Elle avait posé la question timidement, naïvement et sans arrière pensée. Elle était encore jeune et au fond d'elle, elle espérait un jour trouver le bel âtre sur son beau palefroi. Des rêves d'enfant en somme. Lui se contenta de soupirer, non d'agacement cette fois mais de dépit. Il rendait les armes.
« Elle m'a couvert de beaux mots, soulignant que mon pucelage avec quelque chose de noble... Et voilà qu'elle m'envoie quelqu'un pour m'en départir. Voilà ce qui me gêne ».
La petite rousse se contenta de lui caresser le revers de la main, d'un geste tendre et compréhensif. Oui, des jeunes gens comme lui, elle en avait vu défiler mais ils étaient peu à se soucier autant de perdre ce dont tout garçon souhaite se débarrasser au plus vite.
« Il est vrai que c'est quelque chose de noble messire, mais vous savez... Bah parfois, ça a beau être noble, on n'en vit pas mieux ». Elle posa ses grands yeux verts dénués de jugement sur la bouille de son compagnon. « Regardez combien de gaillards s'en tiennent à leurs épouses – parce qu'ils les estiment – mais vivent malheureux. Vous m'semblez bien jeune pour être déjà si morne messire ». Elle n'avait trouvé guère mieux comme comparaison. Et pour toute réponse, il lui retourna son regard, laissant le silence s'installer dans la gêne de la jeune fille. Elle ne souhaitait pas le mettre mal à l'aise – tout au contraire!- alors de peur de le mettre plus dans l'embarras, elle attendit qu'il reprenne. « Vous me montrerez ? ».
La malaisance s'en fut lorsqu'elle s'approcha doucement, pour ne pas le brusquer et déposer sur sa joue un chaste baiser ; mais qui n'en resta pas moins affectueux. « Nous ne ferons rien que vous ne souhaitez pas messire ».
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeVen 18 Aoû 2017 - 4:32




Ainsi l’experte chercha à se défaire de tous malaises présents, bien que Louis maintint un point d’honneur (malgré lui) à les préserver, lui, restant baigné dans un éternel inconfort. Une prime douceur, posée là sagement contre sa joue l’avait pourtant rassuré, bien qu’il se tint là, devant elle, toujours couvert de son accoutrement, à ne savoir où commencer. Il déglutit maintes fois son malaise, soupirant cette fois plus silencieusement, alors que le stress commençait à s’emparer de ses moyens. Il lui avait donné son accord et ce qui allait suivre … le changera sûrement à jamais. « C’est .. Hmpf ... Par quoi commence-t-on ? » Baragouina le puceau, toujours à faire la statue devant elle, sans savoir prendre les devants. Il savait ce qu’il devait faire, il n’y avait pas cinquante manières d’y arriver! Ses vêtements devait partir, il devait les délasser … Mais était-ce à elle de le faire? Ou lui, avait-il à l’aider à se départir des siens ?! Rahh! Déjà il se senti horriblement ridicule et la chose n’avait pas même commencée!

Elle se hissa sur ses genoux afin que leurs visages se rencontrent, se mettant au même niveau que le sien. Elle gloussa gentiment, laissant peu après glisser ses lèvres sur les siennes avec précaution pour ne pas le brusquer. Ce qui fût pour Louis son premier baisé « intime » ne le laissa certes point de marbre. Ses paupières devinrent tout à coup lourdes, tandis qu’il s’affairait à faire durer cette occasion de marier ses lèvres aux siennes, comme si s’eut été sa dernière chance! Par leurs caresses et étreintes, Louis s’adonna à un baisé qui rapidement perdit de sa timidité, offrant à son professeur un moment loin d’être désagréable, comme si la chose lui fut innée.

Elle lâcha ses lippes pour l'aider à se départir de son mantel ainsi que de sa chemise. Le pauvre devait mourir de chaud depuis le temps. Elle resta un instant à détailler son corps qui n'était pas désagréable. Elle avait connu bien pire que cela ! Son corps était en effet l’œuvre de nombres d’années de labeur, d’ouvrage acharné et d’entraînement quotidien ; une habitude que lui avait légué son paternel, alors qu’icelui se faisait un point d’honneur de soumettre ses fils à un tel entretient de leur corps. Bien que découpé et possédant une musculature saillante, son corps trahissait son inexpérience sur le champ de bataille : nulle cicatrice ne marbrait son derme, pas la moindre éraflure. Des hématomes, des ecchymoses, ça, il en avait eu! Mais le fil d’une épée n’avait jamais eu à s’introduire outre les plaques de son harnois : voilà qui faisait de lui non seulement un puceau au lit, mais aussi sur les champs de bastailles. Par déduction alors, Louis comprit qu’il était à lui le devoir de la dévêtir … Alors soit! Les paluches du chevalier s’assirent sur ses frêles épaules auxquelles il déroba une caresse des pouces. Les femmes avaient au moins cela pour elles : elles ne possédaient guère de milliers de lacets à se départir. Seul deux nœuds semblaient retenir les tissus de sa dame, ceux-là à l’arrière de ses clavicules. Il tira sur ceux-ci comme on le ferait d’un ruban sur un présent, faisant chuter le rideau de sa pudeur. Ses yeux ne firent point dans la subtilité, préférant de loin la vue des nouveaux monts découverts, que le confort des jades qui l’admiraient depuis son entrée dans la salle. Ses mains étaient là, toujours posées contre ses épaules, à s’en tenir à de mignonnes caresses, alors qu’un monde de plaisir s’offrait à ses yeux, sans savoir quoi en faire autre que de les fixer. En échappatoire, il courba légèrement l’échine pour venir reconquérir les lèvres de son enseignante, se complaisant dans cette zone maintenant un peu mieux connue.

Alors, lorsqu'il fut plus à l'aise, elle lui saisit les mains pour les faire glisser jusqu'à sa poitrine afin qu'il en découvre les rondeurs. Elle l’aurait poignardé à cet instant précis, qu’il n’en aurait eu cure, tant il fut absorbé par cet amalgame de nouvelles découvertes. À tâtons, les paupières refermées comme à leur premier baisé, ses dix doigts parcouraient avidement les deux monts qui lui étaient offerts. Ah, la bonne fortune fit enfin défaut à la jouvencelle, car contrairement à son coup de langue, son doigté n’avait rien de bien adroit! Gauchement, il soupesait et resserrait sa poigne sur ceux-ci sans nécessairement savoir ce qui pourrait plaire à sa partenaire, se laissant plutôt inspirer par son excitation. Comment deux choses aussi banales que des seins pouvaient-ils être aussi palpitants à farfouiller ?

Et si l’instant où son braquemart aurait son tout premier spectateur –car entendons-nous, outre en son jeune âge, personne ne l’avait jamais encore vu- l’aurait carrément figé de peur, la coquine avait œuvré sournoisement pour faire chuter les dernières murailles de la nudité du chevalier, tandis qu’elle l’occupait à temps plein. Fort heureusement pour la rouquine, le nécessaire à sa séance d’apprentissage était bel et bien là : la protubérance du Saint-Aimé veillait depuis belle lurette et, à en voir par sa raideur, derechef, soit on comprenait qu’il était ce genre d’homme à vraiment aimer les choses de l’amour, ou son inexpérience allait-elle vraiment lui faire apprécier cette nuitée …



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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeVen 18 Aoû 2017 - 18:29


Il manquait un peu de douceur, peut-être un peu de tendresse aussi. Mais elle ne lui en voulait pas ; il était là comme un enfant découvrant un monde nouveau, dont les possibilités infinies crispaient ses grandes mains sur leur prise. Elle ne tiqua pas, il n'était pas brutal non plus simplement un peu malhabile. Ses braies churent au sol dans un bruissement, rejoignant le tas que faisait sa robe au pied du lit. De loin la scène devait être cocasse : un si grand gaillard qui se tenait encore à une distance respectable, entièrement nu en palpant sans grâce le corps de sa compagne d'un soir. Ses yeux de jade s'empressaient de détailler son preux de la nuit, bien contente en vérité qu'il change de ses clients ordinaires. Plus beau, plus fort, de meilleur lignage certainement, il semblait surtout être mieux doté en bourse que les bourgeois de la cour. Pourtant ce n'était point pour cela qu'elle avait rendu service à sa maîtresse – qui l'avait déjà payé d'ailleurs. La petite était curieuse de nature, et l'on ne confiait pas à une courtisane un dépucelage si cela n'était pas nécessaire. Bien que souvent le père des garçonnet s’affairer à cette tâche d'instruction, le bel homme avait gagné à ce qu'une grande dame s'intéresse à sa pureté. La rousse se garda bien de trouver cela étrange ; des demandes farfelues, elle en avait eu.

Les mains de la petite se saisirent des grosses paluches, l'incitant à ses montrer plus caressant, l'emmenant aussi à voyager sur d'autres parties de son corps qu'il n'avait encore osé visiter. Le bougre se cantonnait là où elle portait elle-même ses doigts, peut-être par égard, plus certainement par peur. Les hommes étaient toujours ainsi : ils se chiaient dessus lors de la première fois. Ils voulaient tous être parfaits, tout en assouvissant les années de désirs frustrés. Alors, le plus souvent timides, ils se débridaient totalement lorsque les choses sérieuses commençaient, souvent beaucoup trop. Non pas qu'il fallait de bons résultats dès le premier coup, mais les filles comme elle étaient payées et se devaient de faire patienter les jeunes impudents afin qu'ils en aient pour leur argent et qu'ils reviennent. Et cela était une chose plus ardue que l'on aurait cru. Mais le preux ne s'en sortait pas trop mal. Il découvrait non sans appréhension les délices de la chair et elle lui laissait le temps suffisant pour qu'il s’accommode de ce nouveau contact. Ils avaient le temps après tout.

Profitant une nouvelle fois de son occupation, frémissant quelque fois sous ses caresses qui se faisaient plus tendre – et elle était diablement chatouilleuse ! -, la petite laissa ses menottes descendre lentement le long de son torse, plus de son ventre pour aller effleurer son aine sans le brusquer. Ces sensations étaient nouvelles, elle ne voulait pas risquer de le refroidir par un quelconque empressement. La découverte de son ami s'arrêta aussitôt sur sa croupe, fuyant le regard vers elle ne savait quel endroit de la pièce. Il semblait plus mal à l'aise encore, si bien que sa prise se rafermit lorsqu'elle s'approcha de trop. Comprenant bien vite sa gêne, elle s'arrêta pour poser ses doigts graciles sur sa joue, l'obligeant à se recentrer sur sa présence. Le pauvre était tout embarrassé et elle eut peut-être un peu de remord à lui imposer cette chose dont visiblement, il ne voulait point.

« Prenez mes mains et faites-moi toucher à votre tour », elle avait soufflé cela dans un murmure doux et rassurant. Sa petite voix était claire, tandis qu'elle lui présenta ses paluches toute menues pour qu'il se charge de lui montrer son anatomie. Ainsi, il avait la maîtrise des choses, et il pouvait choisir ce qu'elle frôla ou non. Et il mit un temps fou pour s'en saisir et aussi malhabile que plutôt, guida ses bras jusqu'à sa hanche puis son fessier. Peut-être que là il savait que rien de grave ne lui arriverait. Alors, il se laissait palper par la rouquine un long moment avant d'oser faire reprendre la route à la curieuse petite. Cependant, une fois au plus proche du but escompté, il abdiqua, laissant choir à quelques centimètres à peine les doigts aventureux. Elle lui sourit gentiment. « Je n'irai pas plus loin si vous ne m'y conduisez pas... ». A en voir ses mirettes s'enfuir alors qu'il glissa ses doigts vers son membre, il aurait certainement préféré qu'elle s'en tienne là. Mais si sa tête lui dictait une raison, son cœur et son corps battait une autre mélodie. Alors pour ne point trop le mettre dans l'embarras quand elle commença ses longues caresses, elle attrappa ses lèvres dans un ardent baiser. De quoi lui faire oublier – ou plutôt de quoi rendre plus agréable -, ce qu'il se passait plus bas. L'étreinte se fit plus charnelle à mesure que les langues se liaient et se déliaient. Le messire tenta de trouver un port à ses bras orphelins, alors que s'activait toujours la petite pour lui donner les prémices du plaisir que cela conférait.
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeDim 20 Aoû 2017 - 8:03




Ce torrent de nouvelles sensations porta son sang à ébullition et à mesure que chauffa celui-ci, les barrières et restrictions de la gêne et de l’angoisse chutèrent une à une, laissant un Louis complétement à la merci de l’euphorie que lui procurait les tendresses de sa professeure contre sa virilité. Leur baisé s’enhardissait à mesure qu’il se prolongeait, inspirant le jeune chevalier à des pensées plus luxurieuses les unes que les autres. Majorité de ses fantasmes inassouvis semblèrent maintenant à portée de main et même, se dit-il, allait œuvrer pour les réaliser. Sans se douter ce que lui procura ce baisé libérateur, un monde vaste et inconnu de plaisirs s’offrait désormais à lui ; il ne lui en restait qu’à goûter et en découvrir les frontières.

L’une de ses pattes se posa contre sa joue, appuyée là comme pour la retenir à lui, qu’il puisse aider leurs langues à se connaître d’avantage. Ainsi retenue, les yeux forcés à épouser ceux du jouvenceau, c’est à l’aveuglette qu’elle décida d’œuvrer plus bas à l’aide de sa main dextre. Allées et venues, exerçant un jeu de pression variées et de vitesses toutes aussi diversifiées, c’est sans jeter le moindre regard qu’elle fût la première à apprivoiser le jeune Saint-Aimé d’un doigté expert. Et devant son coup de main volontairement de plus en plus plaisant, le tantôt baisé sulfureux du jeune preux se montra plus hésitant, comme s’il perdit au change de sa capacité à se concentrer. Ce fût d’ailleurs une chose qui ne manqua pas de faire sourire la rouquine, l’œil brillant d’amusement de voir ce si grand gaillard courber l’échine devant une si petite menotte… « Aimeriez-vous que je vous embrasse de nouveau? » Souffla en messe basse à son oreille la coureuse de rempart, profitant de l’instant pour poser l’empreinte de ses lèvres contre le lobe de cette dernière. Un frisson secoua l’armoire à glace et sans le mot, il acquiesça, cette fois en plongeant ses iris dans les siens, sans dévier ou chercher à les éviter. Et s’il s’attendait à ce que ses lèvres s’embrasent de nouveau, il fut temporairement déçu, car après un baisé contre sa joue rugueuse, il sentit le parfum de sa préceptrice disparaître, alors qu’elle s’éloigna légèrement de lui … Pour mieux revenir à ses côtés, une fois que ses deux petons aient été posés contre le sol, de même que sa paire de genoux. Et elle l’embrassa, comme promis, mais seulement car ses lèvres se devaient de remplacer la présence de ses mains contre son puceau de braquemart.

Bien que déjà légèrement haletant, son souffle éprouva de nouvelles difficultés, celui-ci bouleversé par le bonheur que lui procura le coup de langue de la noble puterelle. S’il ne sut guère comment placer ses mains, ou comment réagir alors qu’une seule de ses mains s’occupait de lui, alors que devait-il faire, maintenant qu’elle avait plein la bouche l’envie de le voir s’extasier? De bonnes questions, certes! La réponse, il n’eut à y réfléchir, car ce fut instinctivement qu’il posa la paume de sa main contre le chef de sa plaisante tortionnaire, l’assistant en ses mouvements de balayage. Que pouvait-il faire de plus, d’ailleurs? Elle s’y prenait tellement bien que même s’il existait quelque chose qu’il pouvait faire pour elle, afin de lui rendre la pareille ; il n’en eut cure. Plutôt, il préférait patienter, non, profiter. Et de toute manière, la chose ne prit pas des lustres, la lune n’eut pas à parcourir de folles distances dans le ciel avant qu’on entende le brame du cerf! Pauvre de lui, l’inexpérience mêlée à l’angoisse menaient tous les néophytes à cette fatalité! De bien piètres performances lorsqu’on considère qu’il se devait d’être non seulement comblé, mais aussi éduqué. Mais ça, la jeune courtisane le savait que trop bien ; n’était-ce d’ailleurs point pour cette raison qu’elle le fit jouir sans se soucier qu’elle n’avait pas encore mené à terme l’objectif de son contrat?

Le temps de reprendre ses esprits, Louis constata qu’elle était restée agenouillée, à le fixer depuis le sol, un coquin sourire perché à son adorable minois, faisant valser la pointe de ses doigts contre les cuisses musclées de son amant. Prit d’une montée d’assurance hors du commun, il cambra son dos, posa ses deux mains aux aisselles de sa maîtresse puis la souleva d’un coup d’une facilité déconcertante, afin de la coucher sur l’immense lit.
« Dites-moi comment combler une femme … » Sur un ton ponctué d’une pointe d’autorité ou plutôt, de détermination, alors qu’il s’avança vers elle muni d’une érection à peine ébranlée.

La jeunesse apportes aussi son lot d’avantages!



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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMer 23 Aoû 2017 - 14:05

Allongée sur ce grand lit, elle paraissait bien petite. Ses longs cheveux roux étaient étalés autour de son minois concentré, sa peau laiteuse doucement caressée par les fourrures qui se tenaient là. Il n'y avait pas de mal à faire son métier dans le luxe : ainsi jouissait-elle des meilleurs appartements et des meilleures literies de toute la région, préservant son corps chétif des désagréments encourus. Maintes fois auparavant elle avait subit les écorchures du sol, les bleus des commodes et les lacérations du gravions. Même la paille, autrefois autrement plus confortable, lui paraissait aujourd'hui bien peu agréable ; elle grattait, piquait parfois et le bruit n'était clairement pas encourageant à l’œuvre. Elle pesait alors sa chance. La fortune dont profitaient ses doigts graciles dans les poils et les plumes – loin de la misère du taudis où elle s'était exercée une longue partie de sa vie. Si elle ne faisait guère ça par passion elle concédait au moins qu'elle n'était pas mal lotie ici au Trois-Murs. Pour autant, son artisanat lui coûtait beaucoup : enfant douce et rêveuse, elle n'attendait qu'un preux, d'un fructueux mariage et de nombreux enfants qu'elle aimerait jusqu'à son dernier souffle. Néanmoins, la réalité se posait là comme une cruelle vérité ; personne ne souhaitait épousailler les filles de son genre – et même si elle souhaita de tout son cœur changer de vocation, elle n'était capable de rien. C'était là tout ce qu'on lui avait appris, et si elle le faisait bien, cela n'en restait pas moins un fardeau sur ses petites épaules.

Peut-être plus mélancolique qu'avant, elle se laissait porter comme à son habitude par ses rêves enfantins, imaginant autant qu'il lui était possible l'homme qu'elle aimerait épouser. Il n'aurait pas été bien différent du messire dont elle s'occupait : jeune, beau et profondément gentil. Peut-être le pensait-elle un peu moins grand mais cela, elle s'en fichait pas mal. Elle avait besoin d'une douce présence. La rouquine en avait connu des mâles et tous n'avaient pas été tendres avec elle ; elle avait besoin d'apprendre à faire confiance. Voilà une chose bien ironique lorsqu'on y pensa ; elle demandait au puceau d'avoir la foi, alors qu'elle même – derrière ses grands airs d'intouchables – restait transit de peur à chaque fois que s'approchait une main ou un corps. Après tout, elle ignora si cela était pour un coup ou une caresse, un baiser ou des insultes. Non pas qu'elle estima avoir le droit à un quelconque respect : elle était une putain, et les filles comme elle ne méritaient certainement aucune considération, surtout par les grands messires. Pour beaucoup elles n'étaient qu'un jouet, un passe-temps agréable où passait la frustration tantôt d'une négoce ratée, tantôt d'un mauvais mariage. Au final peu importait la raison : on venait la voir pour soigner ses soucis par quelques voluptueuses cabrioles, par quelques cris et quelques mots tendres qui sonnaient toujours formidablement creux.

Toujours le goût étrange sur sa langue, elle s'extirpa finalement de ses songes qui avaient que trop duré. Elle se redressa légèrement, le regardant avec affection tandis qu'il resta planté au pied du lit pour attendre sa réponse. Il faudrait encore un peu de temps pour que le jeune homme retrouve toute sa vigueur : si sa queue n'était point touchée par la promptitude de sa jouissance, cela n'enlevait rien au picotement qu'il devait alors ressentir ; mieux valait prendre son temps sinon il partirait une nouvelle fois trop tôt. Elle attrapa sa grosse paluche et la guida sans hésitation vers son con qu'il n'avait pas encore eu le temps de découvrir. Elle imita un parfait gémissement, comme si cela pouvait lui faire quelque chose. Certes, sa main chaude n'était pas désagréable mais il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat ; pourtant elle fût payer pour lui faire croire le contraire alors elle s'y attela avec brio. Les hommes étaient ainsi : ils aimaient que l'on flatte leur égo, et pour les inexpérimentés, cela leur donnait davantage d'assurance – chose dont le chevalier manquait à coup sûr. Et de l'expérience, il en manqua beaucoup. Elle tentait de le guider sagement mais le jeune empressé visitait son sexe sans réelle douceur. Elle pouvait lire dans ses mirettes l'incompréhension – et si elle avait voulu derechef passer aux choses plus sérieuses – elle se rappela que cela lui serait un jour utile. Alors, avec force de patience, elle lui enseigna autant qu'elle le put grimaçant lorsque c'était trop désagréable, lâchant un soupir lorsqu'il s'en sortait pas trop mal.

La leçon dura plusieurs longues – trop longues ? - minutes. « Venez messire », fût énoncé avec tendresse mais sévérité afin qu'il ne se dérobe pas. Il allait enfin devenir un homme. La petite se replaça convenablement tandis qu'elle guida une fois encore son apprenti, posant ses mains de part et d'autre de ses épaules sans quitter ses prunelles. Il fallait qu'il se sente à l'aise alors que leurs corps s'effleuraient, prêts tous deux à se recevoir l'un l'autre. Il joua du bassin quelques moments, puis quelques instants encore sans savoir où la mettre – ou plutôt comment la mettre. Il cherchait à s'enligner parfaitement sans y parvenir ; la maladresse des premières fois. Si la rouquine se retint de rire sans mal, ses mirettes luisaient d'amusement alors qu'elle s'emparait tant bien que mal du vît pour le porter à l'entrée de son sexe. Elle déposa un petit baiser sur ses lèvres pour lui donner le départ, bougeant lentement son bassin au dessous de lui.
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 24 Aoû 2017 - 2:28




Pendant l’espace d’un moment, il la cru égarée en ses songes. Son regard avait perdu de son intensité, ses rêveries ou ses songes du passé revenaient-ils la hanter comme de vieux fantômes qu’on aurait délibérément ignorés ? Un battement de cil pourtant, suffit pour qu’elle redevienne l’excellente et talentueuse amante qu’elle prétendait être. En ce qui concernait le cerf du Berthildois, s’il entretint tantôt des doutes à son sujet, ils n’étaient plus. Cette douce et agréable attention qu’il reçut à son braquemart, ses enseignements non seulement physique mais aussi servant à dompter ses craintes, ses appréhensions et ses tensions, firent qu’il avait presque oublié qu’elle fût sans doutance richement rémunérer pour le faire bramer … Et tandis qu’il la voyait là, s’escambillant sans l’once d’une gêne pour lui, il commença à s’imaginer qu’elle y prenait vraiment plaisir. Ses miaulements semblaient si véritables, ses feulements l’encourageaient à poursuivre pour lui offrir ce même plaisir qu’elle lui fit connaître tantôt.

L’embrasser, oui … Voilà qui était devenu rassurant, surtout qu’il se savait tout de même performant au moins en ce domaine. Au départ un peu incertain, il devait avouer que l’endroit où trempa son sexe n’avait rien de désagréable, c’était même d’un étonnant confort. Humide, serrée, elle joua du bassin pour l’encourager à entamer quelques mouvements de lui-même, chose qu’il fit peu à peu, cette fois plus naturellement. L’homme était fait pour procréer et cette chose qu’était le coït n’avait rien de complexe en sa forme primitive. La façon d’offrir plus qu’un simple accouplement, de faire perdurer le plaisir, d’unir non seulement leurs corps mais aussi leur esprit, là était la réelle difficulté! Ses deux mains étaient de chaque côté de son visage, soutenant légèrement son buste afin qu’il la surplomber, alors qu’il la prenait en missionnaire. Son bassin à lui maintenant réchauffé exerçait quelques mouvements plus fluides et généreux, lui laissant le loisir de profiter de sa protubérance de jeune coq. De temps à autres, d’un geste qui prit de l’assurance, il lui priva de son souffle pour l’embrasser de manière passagère. Ses yeux ne quittaient désormais plus les siens, la barrière de la gêne était vaincue, il l’affrontait et même l’admirait ; ses mires empathiques étaient avides d’information. Était-elle satisfaite, aimait-elle cela, s’amusait-elle seulement ?

Et après un moment déjà fort passionnel, une idée de génie le vint à l’esprit. Il se remémora l’histoire de croupe de son confrère Rhedgar, une fois racontée avec à la main une mousseuse cervoise et les pieds se chauffant devant la générosité de quelques langues enflammées. Le bougre avait réussi à faire croire à une pécore –pour le moins couverte de bonne fortune, en ce qui attrayait son corps fort alléchant- qu’il avait vaincu un chevalier Arétan d’un seul coup de lance, l’obligeant à essuyer une deuxième défaite face à ce paltoquet de Rhedgar. Seconde défaite car la première, était qu’il avait conquis en levrette la femme de son adversaire le soir la veille, et qu’elle avait si tant joui, que tout le quartier en avait eu conscience! La dominant ainsi, ses performances furent telles, que deux spectateurs l’applaudissait : ses deux immenses seins qui claquaient ensembles au rythme de ses coups de boutoir!

D’un coup de bassin plus insistant et primitif, il lui fit comprendre qu’il avait en tête d’essayer de nouveaux horizons. Ses deux ancres se posèrent contre les hanches de sa dame à la crinière de feu, puis la fit chavirer pour qu’elle s’en retrouve cul vers le ciel. La vue non seulement lui plut plus qu’il l’imagina, mais fut plus aisée pour le second assaut, comme quoi les hommes baisait avec les yeux. Ses dix doigts profitèrent de ce qu’ils avaient sous la main, soit ce fessier bondissant et alléchant à souhait, auquel Louis profita de la vulnérabilité pour l’admirer. Passionné et fougueux comme le pouvaient être les jeunes gens, on pourrait croire que ses bas instincts pourraient le pousser à la violence, aux gestes dominateurs ou qu’en sais-je, mais il n’en était rien. Rien à craindre du bon Louis, s’en tenant à de doucereuses caresses et parfois quelques prises plus masculine, mais sans plus. Ses reins donnaient des coups pourtant sans ménagement, sa danse était menée non plus par la raison mais par le plaisir, un sentiment par mille fois plus alléchant. À ce rythme, malgré le fait qu’il n’était pas immense l’écart de temps entre l’ascension de son plaisir, il ne tarderait plus à parvenir à ses fins. Le soucis, c’est qu’il voulait la satisfaire, mais pas qu’elle, il voulait savoir comment satisfaire à l’avenir, comment devrait-il s’y prendre pour être l’amant parfait qu’il désirait être ?



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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeLun 28 Aoû 2017 - 22:29

Elle fût réellement surprise lorsque le messire – si timide auparavant – se laisse emporter par sa propre fougue ; c'est que le bougre avait déjà eut un coup d'éclat bien malgré elle mais il bandait encore comme un taureau. Il avait de la vigueur à revendre, et certainement de la frustration à expier. Mais si d'aventure il ne cessait de la limer avec une telle ardeur, alors elle prendrait feu à force de frottements. Non pas qu'elle n'en avait guère l'habitude : parfois les messieurs gentilshommes s'enchaînaient une heure durant pour le plus grand malheur de ses cuisses et du lendemain, mais jamais de sa courte vie elle n'avait vu un puceau s'acharner avec autant de hargne. Il s'adonnait à quelques curiosités, regardant de ça de là ce qui se produisait lorsqu'il décélérait ou lorsqu'il empoignait avec plus de force encore. Et la rouquine s'était vite pris au jeu de son jeune chevalier, abusant de grimaces et de cris ; tantôt pour le féliciter, tantôt pour le réprimander. Jamais une pareille position ne lui avait donné autant de pouvoir : voilà qu'elle se faisait maîtresse d'un grand dadet avide de savoir, dictant par a coups la marche à suivre. Si la jeunette ne pouvait prétendre avoir le même goût de ces choses que toutes les femmes, au moins se targuait-elle de bien plus d'expériences que la plupart de celles qu'elle eut connu. Alors, soigneuse de réaliser son travail avec attention, elle inculquer à son élève les ficelles qui feraient de lui un fort bon amant avec le temps.

Le temps. Voilà ce qu'il manqua cruellement au preux qui se cramponnait à ses reins comme un chien aux aboies. Il se bonifierait avec le temps, finit-elle par conclure. Car si cela n'était clairement un combat agréable en tout point, il avait de l'intention à la tâche ; à la fois appliquée et consciencieux, il trouverait ce qui plaira aux dames sous peu si elle lui avait finalement donné le goût de la chose. Ses mouvements étaient parfois trop incohérents, parfois trop prompt, trop larges ou trop serrés mais pouvait-on lui en vouloir ? On l'avait doté d'une queue à la naissance et il n'apprendrait certainement pas à s'en servir en quelques épuisantes minutes. Il lui faudrait peut-être une, deux ou vingt amantes avant qu'il ne sache la manier avec la dextérité des grands jouteurs ; d'ailleurs de sa maigre connaissance de la vie, elle n'en avait pas vu beaucoup des gars solides et doués. Pour dire ! Même une main paraissait trop grande à remplir de ces légendes. Peut-être, au cours des ans, avait-elle aussi perdu la délicieuse saveur que cela pouvait procurer dans le ventre. Certainement au final ne l'avait-elle jamais connue. On lui en avait souvent toucher mot pourtant, lorsqu'elle demeurait dans son taudis. Au matin, les filles qui l'accompagnaient dans la maisonnée allaient babiller de leurs clients, et des choses qu'elles pouvaient sentir. Si la plupart ne ressentaient plus rien à force de passages, il demeurait un mythe selon lequel Elisabeth – une délicieuse créature que tous connaissaient sous le sobriquet d'Eli la Douce – n'aurait pas fait payer un jour tant le client fût bon. Balivernes pour certaines, gageure pour les hommes, rêve pour d'autres. La belle rousse qui se faisait secouer là ne savait même pas quoi en penser.

Lorsqu'elle fût tout à fait las, les fesses brûlantes de son traitement, elle s'esquiva autant qu'elle le put pour finalement lui faire face. Les yeux du pauvre biquet étaient tout tristes – et elle eut du mal à ne pas en sourire quand ses lèvres rencontrèrent les siennes une fois encore. « Allongez-vous messire ». Il obtempéra sans un mot, quoi qu'elle put le croire un brin déçu de ne pas donner suite à ses envies de cavalcades. Alors, comme pour ne point trop le décevoir, elle s'empala lentement. Si fait, elle avait à la fois une meilleure vue – non pas que la literie était déplaisante à regarder – mais aussi un bien meilleur contrôle sur ce qu'il pouvait tous deux ressentir. Elle s'amusa à s'appuyer dans tous les sens, tournant le bassin avec fluidité ; l'avantage de sa jeunesse et de son métier était sans doute sa souplesse. Pas autant qu'une danseuse thaarie, elle avait néanmoins les hanches bien mobiles, parfaites pour ce genre de situation. C'était de loin ainsi qu'elle préférait être prise. Elle savait comment torturer de ses mains, de ses cuisses, parfois même d'un regard ! son pauvre payeur. Elle se mouvait lentement afin que le seigneur puisse prendre le temps de ressentir les choses : c'était peut-être là le plus important de l'apprentissage. « Vous sentez messire ? Point besoin de se hâter, il suffit parfois de savoir où se glisser ».

S'il ne pipa mot, elle se rendait bien compte que cela lui convenait tout autant que la fougueuse chevauchée de plus tôt. Elle en fût d'ailleurs un brin fière ; c'était toujours une satisfaction d'apprendre ces choses là aux hommes. Ils avaient l'air si vulnérables sous les assauts savants de leurs geôlières, les petits yeux écarquillés, le souffle court... Il ne manquait rien au messire ce soir là. Abandonnant son carcan de honte gênée, de bienséance et de confusion, il touchait son corps dans pudeur et profitait de ce qu'elle avait à lui offrir. Pour peu on aurait pu croire qu'il oublia qu'elle n'était qu'une compagne d'un soir tant il s'appliquait à lui faire plaisir ! Il avait tout l'air d'un homme – d'un vrai ! - à présent. Si cette nuit ne changerait pas la bonté de son cœur, il était sûr qu'elle le modifierait sur autre chose. Comme sa suzeraine serait contente au lendemain ! Pour sûr, il était même possible qu'elle lui glisse quelques piécettes de plus tant le travail accompli était bien fait. Non pas qu'elle l'aurait bâclé sinon ! Cela lui était bien trop utile pour ses affaires. Sa mécène pourrait la tolérer auprès de ses gens, plus que d'ordinaire – et si ces messieurs apprenaient que la baronne elle-même se louait ses services alors sans doute aucun se précipiteraient-ils pour prendre à leur tour rendez-vous. Et c'est sur ces merveilleuses pensées que s'arrêta leurs ébats, de longues et sensuelles minutes plus tard. Elle resta dans sa chambre jusqu'au petit matin, remettant ça chaque fois qu'il le voulu. Les dernières furent bien plus brèves, la fatigue s'emparant d'eux mais il avait déjà bien appris en une nuit. La demoiselle ne se faisait pas de soucis quant à l'avenir de son chibre : il avait rompu le lien avec son pucelage si promptement qu'elle-même fût étonnée. Les yeux lourds et les cuisses irritées, elle s'en retourna dans son foyer.
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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ]   Elle est bonne, sa sœur ? [ Alanya ] - Page 3 I_icon_minitimeMar 29 Aoû 2017 - 18:28

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Qui aurait cru qu’au détour d’une nuitée –nourrie par les espoirs de la Baronne qui sans doutances, voulait jouer un mauvais tour à son invité- le jeune marquis s’en serait vu autant gagnant ? Non pas qu’une simplette histoire de fesse ou d’une mauvaise blague, la chose lui fut réellement bénéfique, autant au niveau estime de lui-même envers la gente féminine que ces démons qu’il nourrissait à coup de craintes abondantes et d’appréhensions à chaque occasion qui se présentait. Cette épine dans le pied qu’était la gêne s’était retirée au détour de quelques adroites caresses et elle n’était désormais plus présente cette poisseuse angoisse qui le tenaillait depuis qu’il avait céder aux avances de la luxueuse rouquine. Non, plutôt il perdit quelques années et s’amouracha de la chose comme le feraient les jouvenceaux qui perdirent leur pureté et qui non mécontent de l’avoir fait, devinrent prestement accro à la chose! La voyant là empalée sur son vit, à se culeter langoureusement sans se soucier de lui, préférant adopter la position comme étant la sienne, celle qui pourrait la propulser au royaume de l’extase, Louis se dit que ce n’était pas trop mal, finalement, que de prendre son temps. Ces jeux charnels étaient au final bien d’avantage qu’un conin et une verge, tous les sens se devaient d’être aguichés, d’être utilisés non seulement pour notre propre plaisir, mais aussi pour celui de notre partenaire. Le regard du cerf ne dériva plus de celui de l’ardente acrobate, même si en vérité, elle commençait à son tour à éprouver quelques difficultés, alors qu’elle pouvait elle-même s’offrir un plaisir que son amant ne sut lui procurer. Minaudant à l’unisson en des tonalités fortes différentes, tous deux empruntèrent le sentier de la jouissance, bien que leurs chemins ne se croisèrent qu’en un seul moment, lorsqu’ils s’arrêtèrent finalement, tous deux exténués.

Et s’il perdit son pucelage et sut apprécier la félicité que lui procura une telle union, il fut loin de se douter de la sérénité que lui procurerait une étreinte chaleureuse et apaisante. Deux bras protecteur vinrent couver son enseignante exténuée, lui offrant en gage de remercîment le confort de son corps brûlant dans une éreinte presque amoureuse. Car oui! Non seulement avait-elle réussi l’exploit de le libérer de ce fardeau qu’était la pureté qu’il conserva jusqu’alors, mais de sucroit, elle lui fit oublier son métier, son nom et même la raison de sa venue ; ainsi collé à elle il s’imagina pratiquement qu’ils allaient tous deux finir leurs jours main en la main. Heureusement, ces machinations crées de l’euphorie du moment n’étaient que pensées éphémère, car par tans, la réalité lui ramènera ses saints esprits. D’ailleurs, un fortifiant silence s’installa dans la chambrette aux milles découvertes et dura pas moins d’une heure. Francherepu de ce genre de câlinerie, Louis tenta de tester jusqu’où sa bonne fortune le mènerait et tenta de prolonger sa séance d’apprentissage, chose à laquelle elle acquiesça sans sourciller, la mine encline à remettre le coup, encore et encore, au grand bonheur du cerf. Le brame fit écho moult fois, tellement qu’à sa dernière manifestation, quelques timides rayons lumineux faisaient leurs apparition haut dans le ciel.

À la fin, lorsqu’ils en eurent complètement terminé, ils se laissèrent dans le plus grand des respects, tous deux béats et comblés de leur enrichissante nuitée, elle monétairement et lui, d’expériences. Seules deux journées suffirent pour que le régent ne rompre ses habitudes quotidienne ; à savoir ses primes pensées vouées à la DameDieu au-devant d’une prière lui étant réservée, ainsi que de son entrainement à la salle d’arme. Plutôt que de s’en tenir à ces saines activités, il ronfla à poings fermés jusqu’à la mi-matinée, où on toqua à sa porte avec insistance, cherchant sans doutances à le tirer de ce profond sommeil. « Votre Excellence! » Nulle réponse ne vint, du moins rien d’autre qu’un ronflement puissant et traitre, prouvant l’éreintement profond du bonhomme. Le grincement des gonds du portail retentit, alors que s’immisça en catimini dans sa chambre, l’une des caméristes qui temporairement, lui avait été accordée.

Ce qu’elle vit à son entrée, avait tout à faire jaser : le faîtage de sa couche était étalé de chaque côté du lit, calquant ses vêtements qui vraisemblablement, furent disposés aléatoirement sur le sol gelé, ci et là. Quant au laissé pour mort, tant le sommeil le retenait dans les limbes de Morphée, cul nu qu’il était, avait adopté au cours de sa trop courte nuitée, une position bien suggestive, affalé sur le dos, les jambes écartées et de travers sur sa paillasse! Ainsi, sur la pointe des pieds, la servante se mut vers l’un des hublots de la chambre, afin de la faire se craquer et qu’en échange d’une bouffée d’air glaciale, puisse s’échapper l’odeur de sexe qui flottait en suspension dans les appartements. Guère besoin de vous assurer qu’il ne fallut point minutes afin que d’horribles frissons sortent le régent de sa torpeur! Se frictionnant les épaules, de suite après s’être frictionné les paupières, il tomba nez à nez avec l’espiègle camérière qui s’était postée là, près de la porte, les yeux bas, mais un sourire timide placardé contre sa bouille. « Tudieu! Que faites-vous donc là, malheureuse? » Jura pour une des rares fois le marquis, prit au dépourvu et franchement étourdi. « Son Excellence de Broissieux a fait pour vous préparer un goûter un peu plus … tardif. Elle vous attend à la salle du manger. » Dit-elle, d’un ton on ne peut plus cordial, tout en exécutant une révérence concise puis en prenant la poudre d’escampette par la suite.

Au pas de course, Louis se redressa puis se dirigea à l’extrême droite de ses locaux, là où était disposée une écuelle remplie de flotte bien tiédie. Il s’en aspergea le visage afin de se réveiller complètement puis observa son reflett dans l’une des glaces juxtaposant le point d’eau. Il avait une mine affreuse, pas celles de ces nuits de débauche où il n’importait que peu que vinasse et autres fluides aient souiller votre visage, non, mais celles de ces nuitées bien trop concise, à devoir passer les heures au compte-goutte, tant elle s’étaient faites rares! Malgré cela, il n’allait pas décevoir son hôte et lui ferait l’honneur de sa présence : ceci bien malgré le lapin qu’elle lui avait posé la veille et le mauvais tour qu’elle avait espéré lui prodiguer à l’aide des bons services de la putain aux cheveux de feu. Affublé de vêtements simples, mais gardant le ton qu’il avait depuis son arrivée ; c’est-à-dire quelque chose de propre et distingué, il se présenta à la salle à manger tout sourire au visage, cherchant à se montrer avenant comme à l’habituelle.
« Très chère amie, vous êtes radieuse! Puis-je prendre place à vos côtés? »

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