Le Deal du moment : -17%
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS + Cellular ...
Voir le deal
249 €

 

 T'es qui ? (Alanya)

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Charles d'Hardancour
Humain
Charles d'Hardancour


Nombre de messages : 95
Âge : 29
Date d'inscription : 13/12/2016

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  61 ans - Taille : 1m80
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
T'es qui ? (Alanya) Empty
MessageSujet: T'es qui ? (Alanya)   T'es qui ? (Alanya) I_icon_minitimeMar 23 Oct 2018 - 10:03

Cantharel avait, dès le lendemain de la célébration du mariage, retrouvé un rythme que beaucoup reconnaissaient : celui du flottement en l'attente de l'hiver. Il était possible d'entendre, depuis la forteresse de pierre blanche, la ville s'animer en contre-bas. Les forains rangeaient leurs étalages, les éleveurs guidaient leurs troupeaux à travers les rues de terre entre les bâtiments étriqués. Les colonnes de fumée s'élevaient des cheminées des forges, où l'on battait ferme le fer pour les canassons. Tous se préparaient au chemin du retour, et ce même au sein de la noblesse berthildoise. Les devoirs rappelaient la majorité des seigneurs au sein de leur castel, et certains avaient même quelques jours de route devant eux.

Au sein du vacarme, à l'intérieur de l'enceinte du château, quelques nobles s'entraînaient à l'épée, sous le regard quelque peu inquisiteur du vieil Hardancour. Pour cause, son neveu se trouvait là, maniant le fer avec ses semblables. Il n'était ni guerrier de légende, ni un pot de fer lourd et dénué de grâce. Henri d'Hardancour était le neveu de Charles, le fils de son jeune frère Rémond d'Hardancour et de son épouse Marie de la Tourelle, une bourgeoise très aisée dont la famille avait fait fortune au sein de la guilde des Joailliers, exploitant habilement les maigres ressources en pierre précieuse que détenait le marquisat. Il n'était plus à cacher qu'à Hardancour, on excluait les femmes de la succession, et si Judith, la fille de Charles, n'était pas en lice d'hériter à la mort de Charles, c'était donc son plus jeune frère, Rémond, puis son fils Henri, qui étaient en passe d'hériter. Cousins, Judith et Henri s'étaient toujours plutôt bien entendus, et ce dernier avait toujours séjourné à la cour, demeurant discret et se tenant loin des intrigues, même lorsque sa cousine devint marquise. Il avait participé à de nombreuses bataille pour un âge somme toute raisonnable quoique tendant vers l'âgé, trente cinq années : contrairement à Charles, il avait pu accompagner le Jeune Cerf au Médian, et châtier les félons pour les Champs Pourpres où il était également présent.

Au final, Henri faisait parti de ces nobles un peu jeune, formant dans la cour de Louis l'essence même d'une cour nordique : des guerriers expérimentés, ne se mêlant guère aux affaires de politique, profitant comme tout à chacun des plaisirs du faste de la cour sans souffrir des aléas que Sainte Berthilde n'avait, ces dernières années, que trop connu.

« HENRI ! Cesse donc de faire ta boursemolle et tiens ton épée convenablement ! Ce n'est pas un balai, tu n'es point une femme ! »

A vrai dire, Henri tenait son épée de la plus académique des manières possible. La main droite tenant fermement la poignée, la gauche légèrement sur la garde, prête à remonter pour saisir la lame afin de frapper avec le pommeau si besoin. Mais Charles connaissait Henri. Il était fanfaron, et ne donnait le meilleur de lui-même que lorsque sa fierté était en jeu. Le vieil Hardancour se tenait à l'écart des duels semi-amicaux, semi-compétitifs que se livraient les jeunes de la cour. Il fallait bien s'occuper, depuis son retour.

Revenir en haut Aller en bas
Alanya de Saint-Aimé
Ancien
Ancien
Alanya de Saint-Aimé


Nombre de messages : 1016
Âge : 224
Date d'inscription : 08/04/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  32 ans à la fin de l'Ellipse
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
T'es qui ? (Alanya) Empty
MessageSujet: Re: T'es qui ? (Alanya)   T'es qui ? (Alanya) I_icon_minitimeMar 30 Oct 2018 - 20:30

Si la célébration avait été rude, la reprise au vol des affaires les plus pressantes l’était tout autant. Le réveil – au petit matin – avait été drôlement compliqué. Fort heureusement son époux était bien plus matinal qu’elle ne l’avait jamais été ; aussi sous l’impulsion d’un doux baiser, elle s’était hissée hors des draps et s’était vêtue aussi promptement que possible. Cela fait, elle avait commencé à prêter main forte au Berthildois, arrangeant çà et là quelques nettoyages, ordonnant comme il le fallait sa maison après une fête mémorable. On réveilla les soiffards qui s’étaient assoupis dans quelques coins, chassé gentiment les putes et autres courtisanes. Peu à peu Cantharel retrouvait de sa bienséance sous l’œil attentif de sa marquise qui offrait conseils et consignes aux petites mains comme à la noblesse étourdie. Serait-ce là tout la place qu’on lui donnerait à l’avenir ? Non, elle n’y compta pas ; elle s’assurerait bientôt de prendre la place que Louis lui avait promise. A cette simple pensée, son cœur se fit plus léger et elle entama le reste de ses tâches avec gaillardise. Elle déambulait tout en observant ces couloirs et ces gens qui lui étaient encore étrangers.

Puis, se fit bientôt entendre au détour d’une allée le bruit assourdissant des bretteurs. Nul doute là-dessus : on entendait distinctement les rires gras, le fer contre le fer et les grondements rauques des maîtres d’armes. Si cela l’étonna d’entendre pareille bonhomie de bon matin, elle se souvint que Louis lui en avait déjà touché deux mots lorsqu’ils s’étaient rencontrés à Alonna. Le chevalier aimait à garder la forme – et elle ne s’en plaignait guère ! Aussi, comme un papillon attiré par la lumière, elle approcha doucement. Une dizaine de gaillards se tenaient là, tous muscles bandés, les mains fermement serrées sur la garde de leur épée. On discerna deux maîtres d’armes, qui se tenaient non loin de ces preux ; et pourtant ce n’était point eux qui beuglaient le plus fort. A sa grande surprise la tête blanchie du vieil Hardancourt hochait de gauche à droite, tandis qu’il hurlait sur un garçon qu’elle ne connaissait pas. Elle n’aurait imaginé le croiser ici, et à vrai dire elle aurait aimé ne point le croiser avant son retour dans sa châtellerie. Le vieil homme avait pour réputation toute la plus grande tradition nobiliaire, aussi se doutât-elle qu’une union avec une femme déjà mariée et avec un prime enfant n’enchantait guère le grand-père – qui aurait sans doute aucun aimé voir son garçon avec une alliance plus profitable. Mais là ! Elle approcha sans a priori, jusqu’à se tenir à ses côtés en observant le guerrier.

Les cheveux courts de l’homme – plus vieux que son époux – collait à son crâne par la sueur tandis que gouttait sous l’effort sa moustache finement taillée. A dire vrai, les traits tirés du bretteur laissaient entendre qu’il était là depuis un moment, à entendre le vieux rouspéter aussi fort que ses vieux os lui permettaient. Mais il continua son combat, digne et rapide. Il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre qu’il était soldat expérimenté, et Alanya se délecta un instant de la belle passe.

« Il n’y a qu’un père ou un proche pour tancer un si bon duelliste de la sorte. Ai-je donc à faire avec un autre cousin de mon époux, messire d’Hardancourt ? ». Elle offrit au noble un bref sourire. C’était là une excuse comme une autre pour engager la conversation.
Revenir en haut Aller en bas
Charles d'Hardancour
Humain
Charles d'Hardancour


Nombre de messages : 95
Âge : 29
Date d'inscription : 13/12/2016

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  61 ans - Taille : 1m80
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
T'es qui ? (Alanya) Empty
MessageSujet: Re: T'es qui ? (Alanya)   T'es qui ? (Alanya) I_icon_minitimeLun 5 Nov 2018 - 12:47

Le regard du vieil homme était rivé sur les moindres mouvements d'Henri. Il en reconnaissait la plupart, qu'il avait apprit bien des années auparavant. Certains étaient nouveaux, s'étant glissé dans l'apprentissage des bretteurs de la même manière que la nécessité, le style ou l'efficacité figurent parmi les leçons des meilleurs maîtres d'armes du Nord. Mais Charles n'avait jamais atteint le niveau qu'Henri démontrait. A vrai dire, il n'avait guère vu de meilleur bretteur que lui, le second en titre à ses yeux n'était autre que le marquis, véritable fine lame au pays des duellistes. Mais une distraction le tira de son examen assidu.

« Votre Excellence. »

Charles s'était retourné, inclinant le visage et non le buste, sanctionnant d'une bien modeste mais conforme salutation la marquise. C'était tout ce qu'elle pouvait espérer et attendre du vieil homme, qui se retourna afin de poursuivre son évaluation. Le vieil homme n'avait guère de raisons d'apprécier la marquise, et cela n'était un secret pour personne. Non seulement elle ne représentait nullement un parti avantageux - cela, toute la noblesse le savait - mais de plus, celle qu'il n'osait pas encore qualifier d'arriviste siégeait désormais là où sa propre fille, Judith, avait régné auparavant. Une raison, fort personnelle, qui venait s'ajouter aux nombreux griefs que le vieillard entretenait à l'encontre de son interlocutrice. Il se retint de soupirer.

« Mon neveu Henri, fils de mon jeune frère Rémond. Un membre de la noble Égide du Nord. Et une forte tête qui se laisse trop souvent aller. »

Hardancour resserra son étreinte sur son poignet, collé au cuir de sa ceinture, les mains reliées au bas de son dos. Parfois, ses mirettes se plissaient alors qu'il regardait Henri jouter, puis se reposer un instant, puis reprendre l'entraînement, jouant de l'acier comme si plusieurs livres qu'étaient son épée n'étaient qu'au final que le prolongement de son bras.

« La cérémonie et le banquet étaient somptueux. Je sais que mes confrères de la noblesse peuvent être désordonnés. J'imagine qu'il y a fort à faire afin de tout remettre en état, n'est-ce pas ? »

Revenir en haut Aller en bas
Alanya de Saint-Aimé
Ancien
Ancien
Alanya de Saint-Aimé


Nombre de messages : 1016
Âge : 224
Date d'inscription : 08/04/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  32 ans à la fin de l'Ellipse
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
T'es qui ? (Alanya) Empty
MessageSujet: Re: T'es qui ? (Alanya)   T'es qui ? (Alanya) I_icon_minitimeLun 19 Nov 2018 - 16:28

A son tour elle porta son attention sur le bretteur qui avait un geste élégant et assuré. Elle qui avait toujours su assisté aux entraînements de Desmond de Broissieux trouvait chez l’homme une facilité presque orgueilleuse. Pourtant, les gouttes de sueur perlant son front ne trahissaient en rien l’effort ; il était simplement plus doué que son comparse – un maître d’arme sans doute – qui peinait à le mettre à mal. A vrai dire, la marquise ne trouva rien à redire et le patriarche de la famille pouvait bien se dérider un peu : il avait là deux descendances bien assurées, aux bras sûrs et à l’escrime noble.

Et si elle demeura un instant silencieuse à son côté, observant la scène matinale, ce n’était guère sans appréhension. La décision du Saint-Aimé – et d’elle-même car elle n’avait finalement su le détourner de son idée – l’avait placé aux yeux de certains dans une fâcheuse posture. Elle arrivait à Cantharel avec une héritière Alonnaise, n’apportant que sa présence dans un pays où les femmes n’avaient point fait d’éclat en politique. Certainement que le vieil Hardancourt rechignait à voir son petit-fils marié avec elle, et pouvait-elle vraiment l’en blâmer ? Mais là ! Elle aurait tout le loisir de lui prouver sa bonne volonté, et surtout qu’il se fourvoyait. Après tout, elle aimât sincèrement le jeune cerf, assez pour abandonner la seule chose qu’elle eut chérit plus que sa propre vie.

« Il y a assez de travail pour occuper tout le monde effectivement, mais j’ose croire mes directives assez claires pour passer un peu de temps en votre compagnie, si vous le voulez bien. Après tout, nous n’avons pas eu la chance de nous entretenir depuis mon arrivée ».

Elle sourit simplement sans quitter la joute des yeux. Elle savait que l’effort plairait à Louis, quand bien même le bourru Berthildois demeurait sur ses positions au terme de leur petite conversation. Et puis, elle était encore un peu en liesse de la veille ! Calmée, comblée et heureuse, il y aurait bien peu de choses qui pourrait rendre le tête à tête âpre – pas même les indélicatesses du vieil homme.

« Votre petit fils vous estime beaucoup, tout comme la plupart des hommes ici. Je dois bien vous l’avouer Messire d’Hardancourt, mais je l’envie un peu ; il m’aurait tellement plu d’avoir auprès de moi un parent aussi attentionné et loyal ».

Elle était sincère et la conversation gardait son humeur badine et légère.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





T'es qui ? (Alanya) Empty
MessageSujet: Re: T'es qui ? (Alanya)   T'es qui ? (Alanya) I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
T'es qui ? (Alanya)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Invitation [Alanya, Louis]
» Mes Hommages | Alanya & Desmond
» Rencontre (mal)heureuse [Alanya]
» Oh la galère [Alanya et Louis] - PV
» Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Marquisat de Sainte Berthilde :: Marquisat de Sainte Berthilde-
Sauter vers: