Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)

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MessageSujet: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeMar 19 Sep 2017 - 16:49

Cinquième ennéade de Karfias de la dixième année du XI° Cycle,
Caserne militaire d'Alëandir.



Jour 1 :

Voilà une première journée de terminée... épuisante et peu rassurante. J'ai pu voir la caserne, faire la rencontre de mages qui seraient également sur le projet, être en quelque sorte intégrée à l'armée. C'est intéressant. Certes. Par contre je sens que je vais avoir du mal à ce qu'on me prenne au sérieux, à cause de mon physique et de ma timidité. Même en portant un uniforme similaire au leur - enfin... s'il tient puisqu'il est un peu trop grand pour moi - je ne peux pas m'empêcher de voir leur jugement dans leur regard. Je n'aime pas ça.

Jour 2 :

Aujourd'hui, théorie. Qu'est-ce qu'un mage de guerre, quels peuvent être ses rôles dans une équipe militaire, comment travailler en groupe lors d'une recherche, comment réagir face à l'ennemi... Franchement, c'était barbant. Mais je n'en veux pas aux autres mages, vu que je ne suis pas du métier il faut bien qu'on m'inculque les bases pour ne pas être un boulet...

Jour 3 :

Journée très intéressante, mais très fatiguante sur la fin. Nous avons eu une longue discussion à table sur la magie et l'Histoire, tout pour me plaire. Je n'ai pas beaucoup parlé, enfin je n'ai pas trop osé, mais du peu que j'ai réussi à placer j'ai un minimum intéressé mes confrères. Visiblement, ils ne s'attendaient pas forcément à ce que mes connaissances soient aussi pointues pour donner des détails à toutes les notions abordées. Puis nous avons testé mes capacités magiques... Je crois qu'ils ont été surpris de ce que pouvait faire une brindille.

Jour 4 :

Première journée uniquement tournée sur les entraînements magiques à la "mage de guerre". Aïe.

Jour 5 :

Aïe.

Jour 6 :

Aïe aïe.

Jour 7 :

Aïe aïe aïe...

Jour 8 :

Je suis crevée. J'ai à peine écrit ces derniers jours tellement j'étais épuisée suite aux entraînements. En plus, je suis frustrée. J'ai beau avoir une très bonne maîtrise de la magie élémentaire - du moins pour l'eau et l'air, lors des cas concrets je n'arrive à rien. Est-ce parce que j'ai peur ? Parce que je suis timide et que je n'ose pas vraiment m'attaquer à un elfe ? Parce qu'au fond de moi reste la peur que le passé ne ressurgisse ? Ou peut-être que je n'arrive pas à concentrer assez d'énergie en un temps extrêmement court ? Je ne sais pas. J'ai bien vu lors des duels, j'arrivais à me débrouiller même si je n'étais pas la meilleure, de loin même. En fait, j'ai compris qu'il fallait que j'arrive à gagner du temps, même quelques petites secondes, pour pouvoir avoir ma chance. Mais bon... c'est loin d'être suffisant...

Jour 9 :

Nous sommes revenus sur de la théorie, une nouvelle fois. Ce sera pareil pour les prochains jours, pour que je prenne le temps de réfléchir sur ce qui n'a pas été ces cinq derniers jours et voir comment je pourrais m'améliorer. J'essaie de ne pas le montrer, mais je dois avouer que je ne me sens pas très bien ici. Les regards, sûrement. Quoi qu'il en soit, j'arriverai bien à être plus rapide et plus efficace ! Foi de Valiendial, s'il faut que je m'entraîne des nuits durant juste sur ce point-là, je le ferai !

Jour 11 :




*Ressens les flux. Ressens-les comme au Peninor, utilise-les pour ensuite mieux les contrôler. Voilà... tu prends et merde !*

Je retins un cri de douleur tout en tenant de la main mon bras douloureux. J'étais fatiguée, les lunes s'étaient levées depuis longtemps et je n'arrivais pas du tout à faire ne serait-ce qu'un peu comme les mages de guerre. A corriger mon défaut de lenteur. Enervée je tapais du pied dans la terre et allais m'asseoir sur un banc, à côté du peu d'affaires que j'avais emmenées. Je sentis des larmes monter à mes yeux à cause du mal que je venais de me faire. Je me recroquevillais sur moi-même, pieds comme fesses sur le banc, les bras croisés sur mes genoux et la tête reposant lamentablement sur les bras. J'étais une crevette. Plus qu'une misérable crevette. Une crevette qui pleurait et qui ne se sentait absolument pas à l'aise en pantalon, si bien qu'elle avait envie de remettre une robe et de s'allonger dans la neige froide qui tombait résolument dans la cour d'entraînement. J'en avais marre. Je voulais à nouveau ressentir les flux aussi bien qu'à Daranovar, réussir à créer des sorts qui me représentaient tout simplement. En fait, je n'arrivais pas à être une autre que moi-même. Y compris sur le plan magique. Pourtant, ce n'était pas force d'essayer... Peut-être faudrait-il que j'essaie à nouveau une autre approche ?

Je déprimais. J'en avais marre. Tout ce que je voulais, c'était une petite once d'amélioration, ce petit déclic qui me dirait "voilà, c'est un bon début, tu peux y arriver". Je sais qu'une ennéade n'était rien dans la vie d'un elfe, mais pour le coup mon moral avait du mal à tenir... et mon corps aussi, même si je ne voulais pas l'admettre. L'utilisation que nous faisions ici de la magie m'épuisait bien plus que ce à quoi j'étais habituée. Et pourtant... Non, pas ce soir. Autant que j'aille me coucher en espérant que mon bras ira mieux demain. Parce que je n'avais pas envie que les autres sachent que je me faisais plus de mal qu'autre chose.

Au bout d'un moment, décidée, je finis par me lever et partir, prenant au passage mon sac et ma gourde d'eau. Persuadée d'être seule, je le vais les yeux vers la porte menant au grand couloir et avançais avant de me rendre compte qu'à se niveau se trouvait une silhouette qui m'était familière : Artiön. Honteuse, je baissais la tête tout en ralentissant ma marche.
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MessageSujet: Re: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeMar 19 Sep 2017 - 20:54


Après autant de temps, il devait s’être senti coupable de te laisser transporter en vrac ce qui devait être au bas mot l’équivalent de ton poids en vrac de pièces de métal jusqu’aux terrains d’entraînement… ou alors étais-ce après avoir eu plusieurs fois l’occasion de te vous voir, Fenris et toi, peiner à les ramener après des entraînements trop intenses ; mais de la masse de fonte il avait fini par faire de véritables haltères, à l’image de celles qu’utilisent les athlètes pratiquant le saut, mais dans des dimensions et d’une densité définitivement bien supérieures. Le plus grand point positif étant que puisque tu n’aurais plus besoin de lui emprunter ce qu’il t’avait offert, le tout resterait en caserne. Voilà qui vous épargnerait bien de potentiels problèmes de dos.

Aujourd’hui l’étude avait été fructueuse, mais elle avait parallèlement été très longue, bien plus longue qu’à l’accoutumée, et ce n’est par conséquent qu’une fois les deux Lunes déjà bien haut dans le ciel nocturne que tu ne pus te permettre de gagner les terrains d’entraînement pour ta séance quotidienne de détente dans la douleur.

Un grand jour qu’avait été aujourd’hui, jour d’arrivée de l’un des rares convois permettant les échanges entre les Cités cet hiver, jour t’ayant permis de faire venir de Daranovar une part de tes effets personnels. Au grand étonnement de Cìryon, chargé de te préparer le colis, pas de vêtements, mais beaucoup de manuscrits, et quelques fioles d’un mélange dont la seule couleur le poussait à se demander comment tu pouvais ingurgiter une chose pareille. Mais à l’heure actuelle, c’est surtout le corset de cuir que tu enfilais en prévision des heures à venir, qui rendait l’arrivage à ce point providentiel. Non seulement avoir le dos maintenu t’autoriserait une plus grande liberté dans ton entraînement, mais en plus, l’objet te permettrait de toujours garder ton focaliseur à ton dos, plutôt que d’avoir à t’en séparer… ça, et tu dois bien dire que tu te trouvais tout bonnement positivement impressionnant quand habillé des collants te faisant la jambe, et du corset magnifiant tes généreux poitrine et tombé d’épaule.

Les militaires étaient au repos depuis longtemps déjà, et Fenris ne serait peut-être pas avec toi ce soir. Voilà qui t’autorisait à satisfaire tes élans de vanité, et à tomber la tunique sans avoir à attendre l’excuse de la moiteur de la sueur. Face au premier miroir croisé, nouer tes cheveux en un rudimentaire chignon te servit d’excuse pour admirer tes muscles encore détendus faire leurs roulements de routine, après quoi tu te dirigerais dans toute ta bonne humeur vers l’extérieur, goûtant déjà depuis ce côté des couloirs au délicieux air d’hiver soufflant dehors.

Tu avances à grands pas, fredonnant gaiement une mélodie entendue au détour de l’une de tes virées dans les alentours de l’Amphithéâtre, te servant du battement régulier de ton propre cœur comme d’un métronome. Après quelques instants tu auras perdu ton rythme, te retrouvant à fredonner à contre-temps, quelque peu frustré, toi qui suivais habituellement sans mal la musique, mais tu ne t’en formaliserais pas, du moins tu ne t’en serais pas formalisé si tu avais réussi à retrouver ton tempo. Au lieu de ça tu te perdais, te trouvais presque forcé d’en adopter un plus rapide, de faire ton mouvement sur une percussion moins incisive. Ce ne pouvait pas être ta pulsation, mais qu’à cela ne tienne, elle t’était familière et agréable. Tes fredonnement s’écartèrent jusqu’à ce que tu joues une tout autre pièce, une qui dans ton univers s’adaptait personnellement à une rencontre qui maintenant que ton regard se portait sur elle, ne te surprenait pas le moins du monde.

Loin d’être repoussé par son attitude abattue, c’est même avec une vigueur dédoublée que tu entames ta marche vers elle, sourire attentionné au visage, et l’œil lui communiquant une prévenance presque fraternelle. Sa tête était toujours baissée lorsque ta paume vint se poser sur son épaule, mettant en pause vos deux processions.

- Eh. Je ne pensais pas que tu serais si déçue de me revoir. De sur son épaule, ta main glisse jusqu’à se retrouver contre son omoplate, comme essayant de la relever Mais il fallait s’y attendre au moment où tu as mis le pied à moins d’une lieue d’un bâtiment militaire ta main quitte son dos, et tes bras se croisent sur ta poitrine, dans un vain effort de la dissimuler plus qu'autre chose Alors, qu’est-ce qui t’amènes? C’est presque étrange d’avoir passé la journée entière à l’Académie pour finalement ne te croiser qu’ici.


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MessageSujet: Re: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeMar 19 Sep 2017 - 22:11

Je n'avais pas spécialement envie de le voir, encore moins de lui montrer quelle faiblesse me prenait en ce moment, alors que j'avais véritablement commencé à m'entraîner en vue d'aller au lac Uraal. Je gardais donc la tête baissée mais m'arrêtais lorsque Artiön posa une main sur mon épaule.

"Eh. Je ne pensais pas que tu serais si déçue de me revoir."


De mon épaule sa main glissa jusqu'à mon homoplate, comme pour me rapprocher de lui. Même si je voyais qu'il s'était mis à son aise - c'est-à-dire torse-nu - je ne m'en offusquais pas. Je voulais juste partir pour me cacher, au loin, au plus loin de ceux qui, eux, arrivaient sans problème à utiliser leur magie en cas de guerre. Donc je préférais me tenir loin d'Artiön...

"Mais il fallait s’y attendre au moment où tu as mis le pied à moins d’une lieue d’un bâtiment militaire."

Je sais. Je sais, Artiön. Il fallait également que je m'attende à me retrouver face à ce fichu problème de santé, face à cette faiblesse qui était née de mon manque de maîtrise magique. Mais, tu sais, je n'ai aucunement l'envie de reconnaître que tu avais raison la première fois que nous nous sommes rencontrés. Qu'effectivement un apprentissage semblable - et encore... - a celui qui tu as reçu me serait trop difficile voire fatal à cause de ma santé. Et que malgré mon passé, que je serais incapable de fournir les efforts attendus.

"Alors, qu’est-ce qui t’amène ? C’est presque étrange d’avoir passé la journée entière à l’Académie pour finalement ne te croiser qu’ici."

Sa main avait rompu tout contact avec mon corps et, étrangement, je n'en ressentis que du froid et du vide. Parce que si ma tête désirait que je reste seule, mon coeur lui réclamait la présence d'un ami. Ami qui était présent malgré l'heure tardive, malgré la froideur nocturne de l'hiver. Ami qui...

... Je n'en pouvais plus. Avant même de ne serait-ce que relever les yeux, mon front se colla contre son torse et je me mis à pleurer de fatigue comme de douleur. J'étais folle d'avoir accepté de venir ici ; j'étais folle d'être allée jusqu'à cette caserne pour quoi, au final ? Pour me retrouver dans les bras d'un elfe que je ne connaissais que depuis quelques mois.

Il fallut un long moment et du réconfort avant que je n'arrive à reprendre le contrôle de mon être. Je reniflais un coup avant d'essuyer du revers de la main les larmes qui coulaient abondamment sur mes joues blanchâtres et ne regarde le daranovan dans les yeux. Puis mes yeux se baissèrent à nouveau, comme à leur habitude. Je ne bougeais aucunement pendant une bonne minute, écoutant la douce respiration d'Artiön et le vent chuchoter.

"J'ai demandé au régent si je pouvais entrer dans une équipe de chercheurs au lac Uraal, où a été trouvé un objet provenant visiblement de nos lointain aïeux. Un objet magique. Je suis là pour suivre une formation rudimentaire sur la magie de guerre et, si je suis considérée comme n'étant pas assez catastrophique, alors j'aurai l'autorisation finale pour partir en mission. Mais je n'y arrive pas... Et toi, que fais-tu là ?"
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MessageSujet: Re: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeMer 20 Sep 2017 - 1:52


En quelques mois tu l’avais si souvent vu l’air ailleurs, maussade ou prise de mélancolie. En quelques mois tu l’avais si souvent vu anéantie seulement pour mieux se relever le lendemain venu, que tu n’aurais jamais osé concevoir la scène qui se jouait pourtant devant tes yeux. Elle avec qui tu t’imposais malgré d’évidents écarts à ce qu’est sa norme de décence une certaine distance, pour ne pas la gêner plus que tu ne le faisais déjà, tu n’aurais jamais imaginé qu’elle vienne un jour d’elle-même à toi. Une stupeur sans non pris ton visage, et une forme de prude angoisse que tu ne te connaissais pas pris ton cœur lorsque son front s’écrasa contre ta poitrine. Au moment où son poids reposa contre toi tu fus soudainement comme offert une conscience supérieure de ton être. Durant l’espace de quelques instants, corps et esprit frissonnèrent à l’unisson, craignant de faire plus de mal que de bien à la fragile créature se délivrant face à toi au summum de sa vulnérabilité.

Alors tes yeux se sont fermés, et tu as souri. Tes bras se sont refermés contre elle, et tu l’as doucement serrée contre toi. Une main dans son dos, l’autre lui maintenant délicatement la tête contre ta poitrine, tu lui as offert un peu de ta chaleur, un peu des battements de ton coeur. Machinalement tes épaules se mirent à doucement tanguer, et ainsi au lent rythme de ta pulsation tu te mis à la bercer, tentant de stopper le flot de larmes. C’était l’un de ces moments où les mots étaient superflus, un de ces contacts durant lesquels seuls parlaient les gestes, les frissons, les battements du cœur, le goût des larmes et le froid de l’eau battue par le vent hivernal à peine ayant quitté son nid sous les paupières d’yeux mordus par l’angoisse. C’était un de ces moments où le temps n’existait plus, et tu ne pourrais dire si vous n’avez ainsi passé qu’une minute ou de longues heures. Elle avait besoin d’un ami, et tu étais là, voilà la seule réalité qui comptait.

Ton étreinte s’est desserrée dès le premier mouvement esquissé par Enoriel, mais ta première main refusa de quitter son dos, et la seconde ne vint la rejoindre que pour autoriser ton amie à sécher ses larmes. La Lëandrine leva un instant son regard vers le tien, et fut accueillie par toute la tendresse dont tu étais capable, comme le furent nombre de fois Uirphen et Emeril, ces cousins qui étaient comme tes frères et sœurs. Une dernière larme trouva son chemin, rapidement cueillie par ton pouce au coin de son œil, et quand ta main abandonna sa tempe, enfin, elle parla.

- Voilà tout un programme dis-moi. tu parles doucement En ce qui me concerne, et bien c’est bien ça n’a pas l’air bien excitant dit comme ça… mais je soulève des poids. Tu souffles un rire Il faut bien ça pour tenir la forme.

Et là se trouvait finalement la grande différence entre vous deux, entre elle et les soldats. Tu en faisais plus que de nécessaire, c’est vrai, parce qu’au-delà de cultiver ta force, tu prenais aussi le temps de sculpter ton corps, de rééquilibrer l’entraînement pour atteindre le corps dans lequel tu t’aimes. Elle, malgré les voyages à travers l’Anaëh, et à cause de cet accident de parcours d’il y a trois siècles manquait de la consistance qui fait les mages de guerre, et cette consistance, elle ne la bâtirait pas en un jour, ni en une ennéade, et certainement pas en un mois. Cette consistance, vous ne la gagniez qu’au bout de longues années d’efforts, d’exposition de votre corps à la douleur, autant dans la contrainte purement physique que dans celles provoquées par votre magie. Son bras endolori n’était rien en face de ce que ses entraîneurs, ou même toi, aviez pu connaître, même dès vos débuts. Maltlin et toi, lors de vos premières classes, la faute à trop de zèle, aviez failli vous détruire. D’autres n’avaient même pas eu autant de chance et étaient repartis dans les meilleurs des cas privés à jamais de leur magie, dans les moins bons infirmes à différents degrés, et dans les pires, bien qu’ils ne soient qu’exceptionnels, avaient rejoint l’écume.

- Apprendre à agir comme un mage de guerre n’est pas simple, tu libères une de tes mains pour attraper ton sceptre, et donner une rotation lente surtout lorsque l’on a passé de longs siècles à s’exercer autrement. La main dans son dos se pose contre son bras, l’irradiant d’une lumière apaisante Mais il n’y a pas de raisons que tu sois catastrophique. Tu n’es peut-être pas faite pour le combat, mais tu es une élémentaliste exceptionnelle. Ta magie est d’une précision rare et tes sortilèges sont d’une complexité comme on en croise trop peu souvent. Tu ranges ton sceptre dans son fourreau une fois son bras guéri, puis t’écarte d’elle, lui saisissant les épaules pour tout contact Tu ne seras pas seule pendant cette expédition tu sais. Laisse le gros œuvre aux militaires de métier, contente-toi de jouer avec une brise, ou une goutte s’il le faut, et vas-y avec la finesse que l’on te connait si bien. Les plus vives des rivières ne sont que des gouttes de pluies correctement brodées, alors ne cherche pas à soudainement invoquer la cascade, brode les gouttes de pluie.

Tu ne t’attends pas à ce qu’elle se découvre soudainement capable des flamboyantes offensives ou des fulgurantes défenses de tes pairs, mais ça, il faudrait qu’elle comprenne que personne sauf elle ne le lui demandait. Là-bas, on s’arrangerait certainement si le danger survenait, pour lui donner le temps de tisser ses toiles sophistiquées. Il lui faudrait simplement se prouver capable de les simplifier assez pour qu’elles trouvent une quelconque efficacité véritable.

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MessageSujet: Re: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeMer 11 Oct 2017 - 12:35

Une larme, encore. Une larme qu'Artiön effaça d'un mouvement lent et délicat du pouce alors qu'il me regardait, un flot de tendresse peint sur son visage. Nos deux corps désormais éloignés l'un de l'autre, juste maintenus en contact par sa main posée sur mon épaule, nous reprenions la courte conversation qu'il avait instaurée. Je n'allais pas bien ; j'avais froid ; j'avais l'impression que je ne serais qu'un poids sur le champ de bataille si jamais nous nous faisions attaquer. Que je n'allais pas assez vite pour faire mes sorts. Que de toute façon, je n'arriverais pas à faire ce qu'il fallait. Un tour de sceptre, une chaude et réconfortante sensation au niveau du bras. La douleur disparut quelque peu, me laissant un faible sourire sur les lèvres et étonnée.

"Merci..."

Merci pour le soin ? Merci pour ces mots rassurants ? La seule réponse à cette question fut le revers de ma main qui vint à nouveau sécher une larme naissante. Mes yeux se baissèrent, encore une fois. Là avec un peu de recul, j'avais honte d'ainsi me laisser aller à des élans de faiblesse, surtout face à une personne qui avait été élevée en ne montrant pas ses fragilités - du moins était-ce ainsi que je percevais mon confrère. Au bout d'un moment je réussis à inspirer profondément pour pouvoir exposer mon problème sans me remettre à verser une multitude de larmes. C'était déjà suffisant comme ça...

"C'est ce que j'ai toujours fait, broder des gouttes de pluie ou des filets de vent. Mais si on est attaqués je n'aurai pas le temps et je risque d'être plus un fardeau qu'autre chose, parce que je ne saurais pas réagir suffisamment rapidement. Je veux juste arriver à aller plus vite, trouver un moyen pour que mes sorts soient complets plus tôt pour pouvoir protéger les autres... Déjà que je suis une brindille, je ne veux pas en plus être un poids pour les autres."

Je retins un renifflement, gardant la tête baissée. En vrai, je n'avais qu'une seule envie : me lover contre Artiön, rester au chaud entre ses bras rassurants. Juste parce qu'il était désormais un ami avec qui j'avais déjà vécu des situations plus ou moins difficiles, notamment lors de nos expéditions au Peninor Angol. Mais je n'étais plus une petite fille, cela ne se faisait pas. Il avait certainement autre chose à faire, comme soulever ces poids que j'étais certainement incapable de tenir ne serait-ce qu'une seconde sans me briser les membres. Je renfermais mes mains sur mes bras.

"Crois-tu que tu pourrais prendre un peu de temps pour m'expliquer ? Enfin... juste une base, pas aller jusqu'au même point que toi."

Malgré la demande, mes yeux restèrent braqués sur le sol, mon esprit n'osant dans le fond pas connaître la réponse à sa question.
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MessageSujet: Re: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeMer 11 Oct 2017 - 16:05



- Si vous êtes attaqués, n’attends pas d’avoir formé ce que tu estimes être un sortilège complet pour réagir voilà tout.

Il ne s’agissait pas que d’avoir une réaction rapide, il s’agissait aussi d’avoir une réaction appropriée, et l’approche d’Enoriel de la chose te laissait penser qu’elle ne voyait malheureusement pas d’autre réaction appropriée que celles dont seraient capables de véritables mages de guerre. Ce sont les académiques pourtant qui ont fait front lors du Siège d’Uraal, et ce sont des académiques encore que l’on est venu quérir avant la reprise d’Eraïson. Pour tout ce que pourrait en penser ton amie, il est finalement difficile d’être entièrement inutile en tant que mage décent sur un champ de bataille… lorsque l’on sait bien jouer ses cartes.

- Il suffit parfois d’une goutte ou d’un filet de vent pour réaliser un exploit. Il est toujours temps d’apprendre à broder plus vite, mais tant que tu n’y arriveras pas, il faut que tu penses à ce à quoi peut te servir la broderie incomplète, et tenter de l’achever en même temps que tu la mets à profit.

Apprendre à déceler autant vos forces et faiblesses que celles de ceux qui vous entourent, pour mieux en profiter, quelle qu’en soit la manière, est l’un des enseignements les plus importants qu’offre le métier de militaire. Probablement y avait-il chez Enoriel des possibilités que tu percevais plus facilement qu’elle-même, elle qui ne s’était jusqu’à ce jour probablement jamais entrevue se soumettre à ce genre d’exercices. Tu aurais aimé l’aider d’ailleurs… mais après les événements de Daranovar, tu hésites tout de même à te mettre en position d’enseignant face à elle. Tu as la critique dure, et l’exigence encore plus. Enoriel n’est pas Fenris, la pousser à bout ne fonctionnerait pas, et écraser ton poing dans sa figure encore moins… mais tu es un être doué d’intelligence après tout. Il était toujours temps de s’adapter. Tu ne t’imposerais pas à elle, elle te le demandait.

- Ce serait avec plaisir tu lui confies en passant ta main derrière son omoplate, l’entraînant avec toi vers les terrains sauf qu’avant de réellement commencer j’ai quelque chose à te montrer tu attrapes à la volée en passant près du présentoir trois poids de dix Tu vois, c’est tentant de vouloir frapper vite et fort tu lances les poids en l’air et jongles avec pendant quelques secondes mais rendre optimal tu lances un seul poids cette fois, mais plus haut, rendant l’exercice tout aussi impressionnant que lorsqu’ils étaient trois toute la durée et du pied gauche tu rajoutes petit à petit de nouvelles haltères entre le cinq et le quinze de préparation jusqu’à ce que tu te retrouves cette fois avec six objets à gérer est une approche non seulement tout autant valable, mais en plus bien plus adaptée je pense, en ce qui te concerne.

Un à un, tu retires du spectacle chaque masse, continuant de jongler avec les restantes jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une. Tu souffles bruyamment à la fin de l’exercice, roulant des épaules comme pour attester de l’effort que tu venais de fournir.

- On est loin d’avoir le temps ni de te transformer en une grande duelliste, ni de faire de toi une machine de guerre. Je veux bien commencer à te conduire vers une meilleure vitesse d’exécution, mais je pense qu’il faudra d’abord passer par cette approche avant d’entamer le gros œuvre. Alors, qu’est-ce que tu en dis ?

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MessageSujet: Re: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeLun 6 Nov 2017 - 20:34

J'écoutais attentivement tout ce que me disait Artiön, me permettant au fur et à mesure de son discours de relever des yeux gênés vers lui. Je hochais attentivement de la tête lorsqu'il me conseilla de ne pas attendre qu'un sort soit terminé avant de l'utiliser, ce que j'avais un peu de mal à concevoir... Je finis par me dire que c'était comme ces sorts qui possédaient plusieurs étapes et que chaque étape, lorsqu'elle était complète, donnait un effet propre à elle-même. Un peu comme ce tourbillon d'air et de glace dont j'étais capable de m'entourée : l'air en première phase, l'eau ensuite. Les paroles d'Artiön qui suivirent confirmèrent ma compréhension et, alors que je stressais à l'idée de ne pas arriver à changer de mentalité quant à l'élaboration d'un sort, ou de ne pas avoir l'instinct d'engendrer un sort à plusieurs phases, mon ami mit doucement sa main dans mon dos pour me faire avancer. De là il prit ses altères et commença à jongler, de différentes manières, tout en m'expliquant le principe qu'il souhaitait m'inculquer.

C'était beau. Même si je n'étais pas une adepte des altères et autres poids. On aurait pu enlever la force qu'il fallait pour soulever ces choses-là que ça en serait resté tout aussi beau. A quelques pas de lui, mes yeux marron admiraient le bal des poids que provoquait le militaire. Humble, je me demandais sincèrement si je serais vraiment capable de rendre optimal toute la durée de préparation des sorts. Ma tête levée se rabaissa et alors qu'Artiön reprenait une dernière fois la parole, ma tête rentra quelque peu dans mes épaules.

"On est loin d’avoir le temps ni de te transformer en une grande duelliste, ni de faire de toi une machine de guerre. Je veux bien commencer à te conduire vers une meilleure vitesse d’exécution, mais je pense qu’il faudra d’abord passer par cette approche avant d’entamer le gros œuvre. Alors, qu’est-ce que tu en dis ?
Je réfléchissais un court instant avant de me redresser un peu et de lui adresser un petit sourire.
- Oui mon Capitaine !"


J'essayais de rester sérieuse un instant, comme on me l'avait appris en arrivant ainsi, tendue comme un manche à balais. Mais j'étais face à un Artiön étonné par ma réponse tout à fait militaire... Il était à mes yeux un ami, un fou avec lequel j'avais vécu des moments de recherche magique particuliers et qui en plus m'avais sauvé la vie... J'attrapais au bout de quelques secondes seulement un fou rire qui me fit du bien. Les larmes aux yeux, je reprenais mon souffle tout en essayant de prononcer, les joues rougissantes :

"C'est bien ton grade à l'armée... je ne me suis pas trompée, hein ? Et... euh... enfin oui, je veux bien que tu m'enseignes cette approche. Par... Par où commence-t-on ?"

Décidément, j'en venais de plus en plus à penser que nous formions un duo de collègues qui se complétaient bien... Peut-être très bien, même.
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MessageSujet: Re: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeMer 8 Nov 2017 - 21:56

Tu croises les bras, non sans en profiter pour, par réflexe, jouer des bras et de la poitrine. Enoriel semble avoir repris un peu d’entrain, tant mieux. Si elle n’était pas particulièrement réceptive, la suite risquerait de ne pas être des plus agréables. Tu sais ce que c’est que d’échouer et de se remémorer des échecs. Restait à espérer qu’elle ait réellement remis les compteurs à zéro.

- Si j’avais été un Tel’Sorn tu y aurais été tu hoquettes un rire mais je suis Mainyth de mon corps armé donc un grade au-dessus.

Tu quittes ta pose pour défourailler ton focaliseur, souffle un coup avant de te laisser aller à la pulsation. Ton sceptre s’entoure d’un vaporeux éclat, tu ne pourras pas faire grand-chose de plus que de canaliser des sortilèges destinés à l’extinction pour lui donner l’exemple. Tu n’es ni un élémentaliste ni un mage d’immatériel, tu ne peux pas te permettre d’aller au bout de l’utilisation de ta magie sans qu’un corps ne s’en retrouve affecté, et les sortilèges que tu peux te permettre d’utiliser sans danger sur elle ou sur toi ne sont pas forcément les démonstrations les plus palpables du travail que tu essaies de l’amener à faire.

- Déjà, au moins au départ, je vais t’aider un peu tu claques ton sceptre contre le sol, insufflant comme une bourrasque d’énergie à ta camarade Quand tu auras pris tes marques sur la gestion de l’effort, on reprendra l’exercice sans l’enchantement corporel.

Le nimbe cerclant ton focaliseur prend en intensité alors qu’il tourne entre tes doigts, trahissant le fait que tu canalises un sortilège.

- C’est un peu particulier comme pratique mais…

Ton sceptre marque un brutal arrêt dans ses rotations, et’éther pur semble glisser à travers ta main libre, qui le propulse purement et simplement à travers les airs. Une rotation de plus, deux rotations de plus, et ton autre main fait mine de rattraper le projectile lumineux, qui se déforme et explose en des gerbes arcaniques qui n’auront finalement pas le moindre effet.

- Une technique qu’utilisent beaucoup les mages de Vie et d’Immatériel de l’armée. Tu sais comment fonctionnent les pièges magiques j’imagine. Tu étires compulsivement tes doigts Et bien, c’est un peu la même chose, sauf que plutôt que de prendre le temps de correctement le stabiliser on se contente de le projeter directement sur une cible… mais là n’est pas la question. Tu ranges ton focaliseur, t’autorisant à t’accompagner de tes mains dans ton discours Si tu as fait attention à la signature du sortilège, tu auras pu voir qu’elle a changé tout au long de son trajet, pour atteindre sa forme la plus complexe au moment où il s’est brisé. Eh bien s’il avait trouvé une cible, selon qu’elle ait été plus ou moins proche, les effets n’auraient pas été les mêmes, même s’il aurait toujours été temps de jouer sur la sort après contact. Dans ton cas… ça reviendrait par exemple à créer une lame d’air et à graduellement la renforcer au fur et à mesure que tu l’utilises. C'est d'ailleurs une pratique plus simple pour vous les élémentalistes puisque vous contrôlez de véritables phénomènes physiques. Le résultat est moins théorique que pour nous les mages de Vie... qui ne pouvons en toute conscience pas nous servir de nos camarades comme cobayes. Un rictus taquin se dessine sur ton visage, alors que tes yeux font des va-et-vient entre Enoriel et les cibles d’entraînement des archers Ça te dirait d’essayer ?


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MessageSujet: Re: Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris)   Préparations hivernales pour recherches printanières (Artiön & Fenris) I_icon_minitimeMar 21 Nov 2017 - 17:36

Après avoir légèrement rougi suite au fait de m'être trompée de grade militaire, je laissais Artiön me donner une première leçon. Je le vis faire apparaître de l'éther et, tout en jouant de son septre, faire passer l'énergie magique d'une main à l'autre. De la création du sort à son extinction, je voyais les fils représentant chez moi les flux magiques se tordre et s'animer, donnant au fur et à mesure consistance au sort d'Artiön... jusqu'à l'explosion qui envoya tous les fils être projetés tels des ondes sur une eau autrefois calme. J'acquiesçais de la tête tout en écoutant les dernières paroles de mon mentor. A mon tour, maintenant... J'inspirais profondément et me tournais vers les pauvres pantins de paille qui restaient là, seuls en cette glaciale nuit d'hiver, à attendre que quelqu'un ne s'occupe d'eux d'une manière ou d'une autre. Mes mains se rencontrèrent comme pour mieux concentrer l'énergie...

*Et si je n'y arrivais pas ? Ou si je n'osais pas... ?*

... mais rien ne survint. J'étais bloquée, paralysée devant ces pantins qui étaient en l'occurrence censés représenter des drows. Là comme ça, à vif, ils ne me faisaient rien ces pantins. Et bien que c'était moi qui l'avais demandé, je n'aimais pas qu'on me regarde essayer. Surtout que bien que j'avais compris le principe, appliquer de la pratique sur un mode de fonctionnement que je n'avais dû voir que dans mes années d'études magiques et dont je ne me souvenais plus vraiment ne m'aidait pas. Et puis, avec quoi pouvais-je les attaquer ces bonhommes ? Une boulle d'eau ? Une lame d'air ? Des griffes ? Une vague ? Mes doigts s'entortillèrent les uns les autres alors que je me tournais vers Artiön, gênée.

*Allez Eno, vas-y ! Imagine qu'ils sont des drows, comme ceux qui avaient assiégé Alëandir. Souviens-toi, ressens et utilise ce que tu as appris au Peninor Angol pour te défendre d'eux. Pour que le passé ne se reproduise pas... Tu es douée pour imaginer, non ? Alors vas-y Eno, vas-y...*

Je me retournais vers les pantins de paille, tête baissée, m'obligeant à les voir comme ils n'étaient aucunement, faisant appel à ma mémoire visuelle, à ce jour particulier qui avait façonné ma vie. Une nouvelle inspiration, profonde, et de mes fins doigts attraper les flux pour former de rapides alvéoles devant moi. Ce n'était rien, juste une base ; de toute façon il fallait juste une base, rien de plus. Cela n'empêcha pas pour autant à mon focaliseur de d'émettre une douce lueur bleutée, témoignant de la magie dont je faisais appel au bout de mes doigts. L'air emplit les alvéoles, vent figé en un épais vitrail protecteur, alors que l'une de mes mains se tournait vers le sombre le plus proche, doigts tendus.

Je me rappelais de ce jour, de ce sort que j'avais utilisé à un moment donné. Des flèches qui s'étaient abattues dessus, de celle qui avait brisé l'une des alvéoles, propulsant les autres. J'avais aussitôt réagi en envoyant les éclats de vent sur des ennemis afin que le sortilège ne soit pas perdu, ce qui avait fait quelques morts ou du moins blessés. Puis...

Schlink schlink schlink schlink schlink... sproch.

*Hein ?*

Je me réveillais de mes souvenirs, me rappelant seulement que j'étais dans la caserne d'Alëandir, à m'entraîner sous les bons conseils d'un mage de guerre. Les doigts de ma main tendue s'étaient écartés les uns des autres, chacun montrant une cible en particulier. La barrière n'était plus. Les alvéoles s'étaient envolées, telles des armes affûtées et légères, sur mes ennemis. Quatre s'étaient plantées à des endroits vitaux, la cinquième dirigée par le majeur avait filé droit sur le cou du manequin, l'avait traversé et était restée plantée dans le mur derrière. La tête de paille en était tombée sur le sol.

Oups...

Ma main revint contre ma poitrine et l'autre main la prit sous son aile, comme pour la cacher d'une bêtise. En fait, c'était moi qui venais de faire une bêtise. Tête rentrée dans les épaules, yeux regardant timidement Artiön, ma grimace ainsi que le froncement de mes sourcils montraient à quel point je n'étais pas fière de ce premier essai. J'avais honte, même.

"Je... désolée. Je n'ai pas vu le sort partir..."
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