Correspondance avec son Altesse Tibéria de Soltariel

Un coursier avait bravé la froide frontière Soltari-Sybrond pour porter une missive d'une haute importance à la duchesse. Il arriva au palais en la belle cité de Soltariel au matin du 6ème jour de la 1ère ennéade de ce deuxième mois de printemps, attendant patiemment à qui remettre le pli avant de reprendre la route une fois celui-ci réceptionné.

Au 4ème jour de la 1ère ennéade
Bàrkios, mois de printemps
De l'an 10 du 11ème cycle

A son Altesse Tibéria de Soltariel.


Ma Dame.

A chaque jour qui passe, je m’étonne que davantage de votre silence à notre égard, à nous Sybronds, quant à la situation en le comté d’Ydril.

Les terres de Notre Seigneur et Roy Bohémond 1er viennent d’être témoins de multiples batailles et sièges… Ma tendre cousine elle-même, votre vassale, semble empreinte à un sombre sortilège qui la pousse vers la traitrise envers la couronne mais également envers le Duché de Soltariel. Je suis donc perplexe et vous demande de m’éclairer sur vos intentions futures pour résoudre ce problème.

Sachez, Ma Dame, que Sybrondil sera toujours présente pour vous conseiller et se tient prête à porter les armes aux côtés des Soltarii en les terres d’Ydril si cela s’avérait être nécessaire.

J’espère avoir de vous une réponse au plus preste.

Que les cinq vous guident.

Victoria di Maldi
Comtesse de Sybrondil
Vicomtesse d’Aphel

Sixième jour de la 1er ennéade
Bàrkios
An 10 du 11ème cycle

À la Comtesse Victoria de Sybrondil,

Votre Grandeur,

Sachez ma chère dame que mon silence fut bien malgré moi. Durant le mois de Favrius, au moment même où Altiom d’Ydril débarquait à Ydril, j’ai eu le bonheur de découvrir que j’étais enceinte. Ma joie fut cependant de courte durée. Non seulement je devais faire avec l’envahisseur, mais la grossesse m’a également rendu extrêmement malade au point de me forcer à prendre congé à Beronia, la demeure de ma famille, jusqu’au début de Barkios. C’était bien contre ma volonté, mais j’étais tout simplement trop épuisée pour remplir mes fonctions. Durant mon absence, j’ai tout de même été en mesure de passer certains ordres. J’ai d’ailleurs ordonné le rapatriement des troupes Soltari déployées au nord à Diantra et Vaillancourt. Elles y avaient été envoyées pour pacifier la région. Des vivres et de l’aide avaient d’ailleurs été envoyés à Diantra pour soutenir la population locale. Une dizaine d’hommes s’y trouve toujours afin de surveiller la situation.

Mais voilà, ceci n’est pas le sujet de cette lettre, mais il y a tout de même un lien avec ce qui nous intéresse. Au départ, je n’avais pas l’intention de rester inactive face à l’envahisseur. Altiom est un traître à la couronne. Si je peux comprendre, dans une certaine mesure, son désir de vouloir rentrer chez lui, je ne crois pas que de le faire avec l’aide d’une armée étrangère soit la meilleure façon d’y parvenir. Je comptais sur le retour des troupes pour tenter une action. Or, rien n’est arrivé. Visiblement, un ordre n’a pas été passé, mais comme j’étais absente, je ne peux pas savoir avec certitude ce qui est arrivé. C’est quelque chose que je vais devoir régler de mon côté avec mon époux.

Malgré cela, il n’est pas trop tard pour prendre en main la situation. Altiom d’Ydril se trouve toujours en Péninsule et il doit se présenter devant moi afin de s’expliquer. Ne soyons pas dupes, il y a peu de chance qu’il vienne devant moi. Ce serait un manque flagrant de courage, mais s’il a moindrement l’instinct de conservation, il va se tenir loin de Soltariel. Il pourrait être tenté de fuir s’il lui vient à l’oreille ce que j’ai l’intention de lui faire. Je vous demande donc de garder l’œil ouvert et de vous tenir prête à l’intercepter en cas de problème. Quelques bateaux sybrons sur les côtes d’Ydril seront certainement d’une grande aide et pas uniquement dans la capture du traître s’il tente de s’échapper. Il faut savoir que la Comtesse Aléandra di Systolie n’a pas non plus opposée une résistance aussi farouche qu’on aurait pu espérer de son côté et aucun appel à l’aide n’a été envoyé. En attendant que son implication dans cette histoire soit éclaircie, faisons sentir notre présence sans prendre d’actions plus directe. Je ne vous demande pas de déployer votre armée, mais tenez-vous prête au cas où la situation évoluerait.

Que les Cinqs vous guident.

Tibéria de Soltariel
Duchesse de Soltariel

Au 4ème jour de la 2ème ennéade
Bàrkios, mois de printemps
De l'an 10 du 11ème cycle

« L’ordre est donné ! Que les marins se tiennent prêt à partir en mer, qu’on approvisionne les bateaux pour deux ennéades et qu’on instaure un roulement permettant une surveillance constante de nos eaux ! Plus aucun bateau Ydrilote ne devra pouvoir voguer librement sans être interpellé par l’un de nos navires de guerre ! Qu’on fouille chaque maudite barque en provenance d’Ydril et qu’on brûle tous ceux refusant de se soumettre à nos fouilles ! Que l’on impose une taxe en mer tout en réduisant de moitié les droits d’amarrages et de mouillage ! Tentons d’appâter ainsi le plus de voiles possibles en nos ports pour étouffer ceux dont la traitrise n’est plus à prouver !  Que le comté soit prévenu séance tenante de toutes ces nouvelles mesures et qu’il les exécute au plus preste ! Si Altiom d’Ydril se permet de prendre le large, ce n’est pas en eau sybronde qu’il trouvera refuge ! Que les seigneurs soient alertés de la guerre imminente, une guerre qui mèneront nos pas en Ydril, pour et au nom de notre Seigneur, sa Majesté le Roy ! »

Au 9ème jour de la 2ème ennéade
Bàrkios, mois de printemps
De l'an 10 du 11ème cycle

A son Altesse Tibéria de Soltariel.

Ma Dame.

Je suis sincèrement peiné d’apprendre la dégradation de l’état de santé de notre Duc. Je prierais Tyra la voilée pour lui supplier de ne point nous l’arracher trop tôt et Néera pour lui accorder une nouvelle jeunesse à son souffle.

Cette lettre n’apporte point seulement mon soutien envers vos différents maux, Ma Dame, mais également des nouvelles de nos récentes actions entreprises suite à vos ordres. Notre marine de guerre a été déployée et sachez que l’armée se tiendra prête à être levée dès la fin de la 5ème ennéade.

Bien évidemment, j’accepte votre proposition d’entretien avec Sa Grandeur, Aléandra di Systolie, si toutefois, celle-ci daigne se présenter à vous. Au vu de notre lien familial, peut être saurais-je lui faire entendre raison.

Que les cinq vous guident.

Victoria di Maldi
Comtesse de Sybrondil
Vicomtesse d’Aphel

Première ennéade de Verimios
Xe année du XIe cycle

À la Comtesse Victoria de Sybrondil

Votre grandeur,

Cette missive sera brève. En ce jour, j’appelle les troupes de Sybrondil à rejoindre Soltariel dans la guerre contre Ydril. Mon appel à la négociation et à un issu pacifique a été balayé de la main ne nous laissant aucun autre choix que de prendre les armes. Du même souffle je confirme la présence du chancelier Roderik de Wenden. Les bannières royales flotteront donc à nos côtés et c’est l’occasion de prouver notre loyauté à la couronne. Nous ne laisserons pas le traitre et ses complices de Naélis ainsi fouler impunément les terres de notre roi. J’attends donc un effort en conséquence, surtout qu’il est dans l’intérêt de tous, y compris d’Ydril, que ce conflit soit réglé avant la fin de Verimios.

Je vous suggère donc une rencontre à Soltariel afin de discuter de la meilleure stratégie à suivre.

Que les cinq vous gardent

Tibéria de Soltariel
Duchesse de Soltariel