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| Cave Hydram [terminé] | |
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Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Cave Hydram [terminé] Mar 27 Fév 2018 - 20:50 | |
| Julas de la sixième ennéade du mois de Bàrkios vernal de la dixième année du onzième cycle. Cela grondait. Dans le port, derrière les huis, au creux des ruelles, au cœur des forts, sous les dalles mêmes, cela s'agitait. On avait sonné la curée d'une grande bête acculée, mais chaque jour passé ne voyait qu'enfler sa colère, et les meutes avides se pressant au loin déjà hésitaient. Mouillant au large depuis sa venue, la flotte soltare ceinturant la cité d'Ydril n'avait plus manifesté le moindre signe d'activité, sinon à l'approche d'une barque de pêche un poil trop téméraire. Un blocus donc. La stratégie restait usuelle. Peut-être tiédasse, soit. Mais surtout, dangereuse. Aurait-elle désiré s'attirer l'ire des guildes marchandes et de notre bonne plèbe travailleuse, son Altesse n'aurait pu mieux s'y prendre. Et pour qui disait abhorrer la guerre, voilà qui n'augurait très heureux dénouement. Asphyxiant le commerce et le ravitaillement des principaux ports de l'Eris, la cruelle forçait toute une armada à quai, tout un peuple à l'indolence. Et quelle réaction de Peyredrac ? Pas grand'chose semblait-il. Diable, n'avait-on pas retenu la leçon de l'archontat ? Allait-on une fois de plus s'emmurer dans l'attentisme et reproduire les mêmes conneries, en espérant quoi, la paix, la négoce ? Ou préparait-on quelque réponse d'un tout autre cru. Car cela manœuvrait fort dans le grand havre, quelque part sur les jetées, près de l'arsenal, sitôt l'astre roi disparu, sitôt les sœurs sélènes levées. Il y avait du transit, un sacré chambard à vrai dire, des cargaisons entières d'on ne sait trop quoi transbahutées on ne sait trop où. Mais pas seulement. À l'autre bout des quais se tramaient peu ou prou les mêmes manigances, sinon plus discrètes. Devant une petite bicoque, une paire d'ombres devisait de derniers détails.- Quant ? (Combien ?)- Uèch cents ara, tant a l'aribada, jos tres novenas. (Huit cents maintenant, autant à l'arrivée, sous trois neuvaines.)- Mil. (Mille.)- Non. Sabes que afòra la paga, temta pas lo drac. (Non. Tu sais qui fixe la paye, tente pas le diable.) Pas un son. Bientôt un râle résigné. Naelís, pas d'escalabra avanç Nelen, pas de desvirament. Sabes a que t'adreiçar un còp arribat. (Naelis, pas d'escale avant Nelen, pas de détour. Tu sais à qui t'adresser une fois arrivé.) Il n'en fut pas plus dit, chacun se sépara, on embarqua le coffret, et sous le couvert des nues l'on s'apprêta à filer à la missédoise. Longeant au plus près la côte vers le ponant, de calanque en calanque, de nuits en brumes, on aurait passé dans l'heure le cordon des bâtiments soltars, dès lors il suffirait de filocher entre les récifs au moindre pavillon rouge et or, passer le cap Blancafalca d'ici allez, un jour ou deux, éviter ensuite les eaux sybrondes, et l'Olienne s'offrirait enfin. Ça ou l'on se ferait cueillir par de sales rafales sitôt sortis du port.- CAPE DE BIOU ! La nèbla va gisclar ! (Le brouillard va gicler !) Pire encore, les lunes elles-mêmes commençaient à se révéler sous les vents, on naviguerait bientôt à découvert !- Capitani ? (Capitaine ?)- Caganha vau pas m'assetar sus tant de floz. FÒRÇA LO BLOTÚS ! (Chiasse j'vais pas m'asseoir sur autant de galtouze. ON FORCE LE BLOCUS !) Déjà les silhouettes des nefs soltares paraissaient à tribord.
Dernière édition par Altiom d'Ydril le Lun 12 Mar 2018 - 11:45, édité 3 fois (Raison : EAURTEAUGRAF + li patois ci coumpliké) |
| | | Victoria di Maldi
Ancien
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Mer 28 Fév 2018 - 22:30 | |
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Nuit tombée, les deux astres lunaires avaient du mal à éclairer les sombres allées de la cité côtière. Mais cela arrangeait bien notre Rodrigo qui pouvait ainsi se faufiler discrètement sans n’être vu ni aperçu. Après tout, même si sa tâche première dans sa misérable vie n’était autre que le négoce de crottes de bélier nain -qui semblerait-il soit très recherché comme engrais à fleurs- il avait ce qui pouvait être aisément considéré comme seconde vie ; un métier qui lui permettait de boucler ses fins de mois. Et il en avait bien besoin, depuis que le Zagazorn avait décidé d’arrêter tout commerce avec le Royaume. Cet homme dont la quarantaine lui seyait si mal s’était reconvertit dans l’espionnage. D’abord commercial, puis il proposa de plus en plus ses services pour des vendetta. Ah ces familles nobles, s’il avait su combien cela lui rapportait, il ne se serait jamais intéressé à ce commerce qui était pourtant si lucratif à l’époque -et cela lui aurait permis d’éviter de puer la merde une bonne partie de sa vie. C’est au détour d’une ruelle, s’approchant de plus en plus de ce magnifique port qu’il aperçu une vieille connaissance entrer dans la taverne qu’on devinait déjà animé.
« Non d’un crottin de chèvre, mais c’est Algonzo ! » S’écria-t-il, oubliant par la même occasion que la discrétion lui était de rigueur. Mais peu importe, il ne pouvait passer à côté d’une pareille retrouvaille ! Rodrigo fonça alors, tête baissée et entra sans tarder dans cet endroit qu’il fréquentait autrefois abondamment. Il y croisa maints regards lorsqu’il toisa les différentes tables, mais il n’y en avait qu’une qui lui apporta ce sourire appauvrit de la moitié de ses dents, lorsqu’il reconnu non seulement l’homme à l’immense pif mais également son acolyte de toujours ; Felicipe. Aaah qu’il était bon de revoir de vieux troufions dans c’genre ! L’un était chauve, l’autre sapé comme la duchesse de Soltariel alors que lui-même avait toujours été le clodo de la bande.
« Algonzo ! Felicipe ! Mais quel plaisir de vous revoir bande de merdes ! »
Algonzo fit tourbillonner les dés sur la tablée truffée de godets asséchés d'alcool, se redressant sitôt la paire de dés tombant côté "2". « Par le jonc d'Othar! On en a du bol ! En plus d'la mise que je te rafle, v'la ti pas notre bonne vieille gueusaille de Rodrigo ! »
Felicipe marmonna un juron alors que les dés venaient de le plumer de quelques deniers. Et en bon mauvais joueurs, profitant de l'arrivée de leur ami, il changea la mise l'air de rien avant de se retourner, un sourire satisfait au visage : « Bordel de cul d'la Damedieu, si on s'attendait à t'voir ici Rodrigo ! Comment va la sale raclure ? On t'croyais partit te faire dorer quel'que part en Estrévent ! »
L’espion ne put s’empêcher de rire à gorge déployée. Si seulement ils savaient ce qu’il était réellement parti faire, mais au lieu de cela, il préféra feindre une excuse de plus. « Si seulement, Felicipe ! Si Seulement ! Mais non ! Je reviens d’un séjour au pays des courtes-pat’ ! T’sais, depuis que ces imbéciles ont arrêté de commercer avec nous, mon affaire tourne moins bien, il me faut braconner maintenant pour obtenir ma matière première ! Vous imaginez ? J’en viens à voler d’la bouse pour nourrir mes pov’ mômes. J’espère que d’vot côté, les affaires roulent au poil ! »
Jepeto le tavernier avait son regard rivé vers l’homme qui venait d’assourdir tout son pub. Il était connu pour être l’homme le plus gras de la capitale du comté. On en avait même fini par arrêter de compter des doubles-triples-quadruples mentons.
« J'vais pas te mentir, c'est plutôt l'point mort. Les belles pansues ont d'aut préoccupations que d'm'acheter d'la soie. Mais c'est l'bon jour, j'viens d'me refaire des couilles en or avec le jeu d'Felicipe! Heheh! - Parlez pour vous ! Avec cette chienne de guerre, mes deux rafiots ont jamais autant vu la marée, jte l'dit ! Et quand j'arrive pas à l'remplir, c'est pas les nobliots d'mes deux qui veulent fuir qui manquent ! - Faites donc péter du cidre et de la poularde, vu qu'monsieur a les poches pleines ! On va l'aider à s'les vider un peu. - Ah bah au moins, je vois qu’il n’y a pas que moi qui patauge dans un merdier sans nom ! » Rodrigo en profita pour s’attabler, faisant un signe de la main à Jepeto, réclamant breuvages et boustifailles. « Il est clair qu’avec ces foutus bateaux Soltari et Ysarois qui bloquent nos bateaux et la fermeture des frontières en Ysari, vous d’vez pas être les seuls à voir leurs poches s’vider ! »
Il fallu pas bien longtemps à notre gras-double national pour apporter ce qu’il aurait très certainement voulu bouffer lui-même ; un peu de saucisson du pays et un fromage tant convoité ces derniers temps ; un bon gros morceau de Serramirou, tout frais -du moins, c’était le cas il y a de cela plusieurs ennéades.
« Faudra penser à les payer ceux-là, la maison fait plus crédit les gars ! À la guerre comme à la guerre comme on dit hein ! - Algonzo t'as commandé, tu règles le m'sieur ! Puis maintenant t'es refait mon gars, tu nous dois bien ça ! - Attendez donc avant d'payer ! C'est qu'vous allez picoler encore alors ça s'era tout d'un coup où tout l'monde dehors. Mais alors comme ça, ça causait bateau ?! - Ah ben je vois qu’tes bonnes habitudes changent pas ! T’écoutes toujours autant tes poivrots d’clients ! - Avec tout le purin qui sort de vos gueules, y a toujours un ou deux trucs intéressants » répondit Jepeto en clignant vulgairement d'un œil
« Pourquoi, tu t'y connais en rafiot pt'être ?! T'es né avec les murs de cette foutue auberge, viens pas nous faire crorie qu't'as déjà mis un pied au dehors ! » Un rire gras le secoua un instant.
« Eh oh l'poivrot, tout doux. C'est que j'en vois des gus passer la porte. Et certains sont pas des clodos comme vous autres ! - Ah ouais? T'as vu débarquer d'la nouvelle espèce ces derniers temps? Comment ils se nomment encore c'cons là? Les bouffons du Roi Estréventin? - Au moins eux ils payent comptant ! Pas d'ardoises longues comme mon bras hein ! - Viens plutôt poser ton beau cul ici, qu'on se beurre bien comme il fat la tronche! J'ai grand'soif! On s'sent vite dessécher de plumer autant ses amis. » Dit-il, en retournant s'asseoir sans se rendre compte que sa nouvelle cagnotte avait perdue du poids.
« Ouais ! Viens-là, gros lard ! Je débarque à peine d’un long voyage, viens donc me raconter tout ce que j’ai manqué ! » Il prit alors sa besace qu’il mit sur la table. « Et v’la déjà de quoi payer nos trois ardoises ! Soit donc rassuré, tu l’auras ton fric ! Je peux payer aussi bien qu’ces bouffons moi m’sieur ! »
Jepeto posa alors son gros cul et fit trembler la table à cause de sa bedaine.
« T'as manqué l'histoire de ta vie mon gars ! Et pour la connaître, faudra aligner les ronds. - Mais il a pas fini d'nous plumer l'autre gros ! Bientôt va falloir que j'vende ma femme pour un quignon moisi avec toi ! - Allay Jep', tu sais bien qu'avant de besogner une pucelle, j'aime inspecter la marchandise avant! Accouche bon sang! - ouais ouais ! Tu me plumeras pas saligot ! Mais écoute ça en guise d'amuse gueule. Le père altiom l'archonte. Il est revenu de je ne sais où avec une armée de sales etrangers. - C'est toi qui m'plume là, sâle rat ! Apprends-moi quelque chose d'autre qu'une p'tin d'info que tout l'Royaume sait déjà ! - Molo l'asticot ! File la maille d'abord et t'auras s'que tu veux ! »
« Prend déjà ceci. » Dit-il en lui balançant la besace. « Y'a d'ja te payer trois d'nos pires soirées en plus de c'que ces merdes là te doivent. »
Jepeto sourit « toi t'as vraiment envie de connaître des choses hein fais gaffe à pas trop tendre l'oreille sinon tu risqueras de la perdre. Mais voilà ce que je sais. Ça commence à gueuler dans les chaumières. Y a des réunions secrètes qui s'font dans des caves ou les peignes-culs de vos genres en ont plein le service. - Hum… je vois. Tu parles donc d’une éventuelle révolte ? Ça m’étonne pas didonc ! Ydril aux Ydrilottes par la Sainte Verge d’Othar ! Trop longtemps qu’on nous prend pour des pigeons à être gouverné par une nouvelle tête chaque année ! - C’est clair là ! Sans compter sur c’te Duchesse qui nous fait payer pour les erreurs de c’te bleusaille ! C’pas comme si on avait des familles à nourrir, des putes à baiser et des parties de dés à miser ! - T’façon, on s’ra plus bloqué très longtemps. - Ah ouais ? - Ouais, y’a des bruits qui courent. - Haha, me dit pas que tu parles des pets sonores d’not’ bon vieux gras-double parce que là, tu m’apprends rien. - Nan mieux que ça, et plus respirable ! Il se trame des trucs dans le port. Des trucs louches. J’vois des barques partir comme ça, au loin. Ces types doivent être fou pour pagailler sur l’Eris ! - Hum - Puis y’a tous ces tonneaux-là, des centaines de tonneaux de vinasse. Je ne sais pas qui est prêt à en acheter autant mais il doit avoir une sacrée descente ! De plus, pourquoi les rassembler alors qu'aucun bateau peut passer? Nan moi j'dis, y'a un truc louche là-derrière. Soit la p'tite Duchesse est sur l'point d'faire rentrer tous ces culs Soltaris, soit ce timbré d'Altiom nous prépare un truc. »
La conversation dura encore un moment et l’alcool coula à flot grâce aux nombreuses besaces du vieux Rodrigo. Cela avait finit par attirer l’attention de ses camarades mais qu’importe, l’Ydrilotte continua de les saouler jusqu’à ce qu’ils finissent par s’écrouler sur la table. Sourire aux lèvres, il se leva, ramassa le pactole trônait près des dés, récupéra les deux trois paquets de fric qu’il venait de filer à Jepeto puis quitta la taverne à la Missédoise prévenir séant sa maîtresse de ce qu'il venait d'apprendre.
- HRP:
Merci à Ala, Loulou et Thithi pour avoir donné la réplique à c'bon vieux Rodrigo ! Jet de D d'entité : 40 = le messager passe ric rac entre les bateaux Sybronds.
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| | | Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Mer 28 Fév 2018 - 23:46 | |
| Pas possible. Pas. Possible ! Notre bourlingueur à la redresse se voyait déjà embarqué jusqu'au bout du monde dans une poursuite d'anthologie, bataillant ferme chaque instant pour grappiller le moindre nœud, le moindre courant, la moindre rafale ! S'escamotant tantôt dans une crique, derrière quelque écore, pour se faire surprendre tout soudain au détour d'un éperon, abreuvé de traits, voiles et chairs déchirées, bientôt abordé par toute une horde de Soltarii parfaitement enragés ! (Soit l'image est peu parlante, mais imaginez-les frétiller du plumeau en roulant très fort les R, les sourcils méchamment froncés). Et finalement non. Pas un mouvement, pas une sommation. Sacré blocus !- Aquò leguena tanplan coma dins lo cuol del Francò ! (Ça glisse aussi bien que dans l'cul du Franco !) osa même l'un des bougres. Et sur une petite ricanade collective, on passa gaillardement les mailles béantes du filet, presque tentés d'adresser un cordial salut à nos compatriotes du Soltaar, frocs baissés, chibres à l'air ! Mais un peu de tenue allons, c'est qu'on aurait risqué de les foutre en rogne pour de bon ces zouaves. Perchés sur les murailles d'Ydril, il en était d'autres qui n'avaient pas perdu une miette de l'histoire.- J'aurais pas tablé là-dessus, lâchait un Ollvar confus.- Ce n'était qu'un seul navire, mais nous voilà fixés, enquilla Alaric. Djénéral Damons, la sécurité nocturne du port devient une priorité absolue jusqu'à nouvel ordre, nous ne pouvons nous permettre le moindre retard.- Les bicoques seront prêtes à filocher d'ici deux trois ennéades. Si l'blocus est aussi mou qu'ce soir c'est du tout cuit. Et sur quelques derniers hochements de chef pensifs, on déserta le chemin de ronde.Quelques jours plus tard. PAS POSSIBLE. Cette fois c'était fait. Le capitaine ne se sentait tout bonnement plus pisser. Le blocus, les patrouilles, Sybrondil, toutes ces couillonnades, aux cent diables ! Une demi-neuvaine et le v'là déjà loin de cet enfer ! Il avait négocié ça comme un vrai de vrai, adroitement louvoyé entre chaque embûche comme un vieux de la vieille ! Hah, c'est qu'il était fiérot le loustic, quitte à vous le gueuler sur tous les toits : il s'était joué des mille fléaux des mille mers, les Soltarii le craignaient, les tempêtes le fuyaient, la Dame des Eaux même veillait sur sa sale trogne, au moins ouais ! Bref, il avait surtout esquivé cette chienlit comme un gros chattard et se ferait pincer au prochain voyage à force de la ramener. Mais qu'importe ! Le bestiau était content, son équipage de même et sa cargaison sûre. Quelle cargaison d'ailleurs ? Foison de gros fûts et moult tonnelets de vinasse empilés à l'abade en vérité ! L'ultime chargement de la royale commande de licello du bon Hereon. Le capitaine vous le dira lui-même, une prime de mille six cents souverains pour ramener tout cela à bon port, ça n'avait pas de sens. Mais eh fermer sa gueule rapportait toujours plus que l'ouvrir, alors qui était-il pour poser des questions ? Ainsi donc, le bonhomme se pointerait-il comme une fleur d'ici une ou deux ennéades au royaume de Naelis pour y rencontrer le souverain de céans et lui transmettre le message de paix suivant : coucou.Tariho de la huitième ennéade du mois de Bàrkios vernal de la dixième année du onzième cycle. La nuit les nefs s'en furent. Des fantômes flottant sur l'onde, quatre bâtiments en formation serrée. Une embarcation seule avait déjà su passer le blocus d'Ydril, ce soir l'on parierait sur l'avantage du nombre. Et si la précédente tentative n'avait servi qu'à prendre la température, on assisterait là au véritable coup d'éclat. De même gabarit que l'autre rafiot de notre contrebandier à l'essai, les navires cette fois filaient droit au nord. Sans doute avait-on jugé le passage par la côte ouest trop prévisible. Pour autant, on serait tôt ou tard repéré, alors aussitôt pris en chasse le petit groupe se scinderait, et ce serait à la manœuvre plus qu'au cap que tout se jouerait ! |
| | | Zuane di Maldi
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Jeu 1 Mar 2018 - 0:41 | |
| Anzalo di Maldi regardait les boutres ydriaines qui tentaient de forcer le blocus. Il attendait de recevoir un ordre de l’amiral de Soltariel pour savoir s’il fallait les prendre en chasse ou attendre. Le Maldi craignait que cela ne soit une diversion pour une réelle attaque. Le Vice-Amiral leva,après des ordres qui ne venaient pas, un drapeau rouge pour intimer l’ordre aux trois autres navires ysarois de ne pas rompre la formation initiale. Ainsi, les quatre bâtiments de guerre restèrent immobiles avec la bannière d’Ysari bien levé. Tandis que sur le pont, deux marins fils cadet de bourgeois discutaient...
« Tu crois qu’on rentrera vraiment en guerre contre Ydril ? » « Franchement ça dépend d’la duchesse… Nos barons n’en veulent pas… » « Le baron Sysiphe en profitera peut-être pour reprendre le vicomté de sa famille.. » « Ce gamin est bon, il ne mérite pas ce qu’il a vécu ! » « Tais-toi des agents de la couronne peuvent nous espionner ! » « Ah oui tu crois ? Mais… » « Tais-toi je te dis, y a matelot qui ressemble à un mervalois je te dis ! » « Oh le crevard ! Il serait là pour nous espionner ? » « C’est c’que je viens de te dire idiot ! » « J’y crois pas, il ressemble plus à un sybrond qu’à un mervalois. » « Qu’est ce que t’y connais en mervalois toi hein ? » « J’en ai baisé une l’an dernier… » « Et elle ne lui ressemble pas ? » « Aucunement ! » « Alors c’est peut-être pas un mervalois après tout… » « C’est c’que j’te dis parbleu ! »
- HRP:
40 minutes de retard j'ai essayé de faire vite !
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| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Jeu 1 Mar 2018 - 11:53 | |
| « Ah bha il est passé »
« Visiblement... »
« On n’aurait pas dû l’arrêter? »
Une main puissante et calleuse se referma sur leur nuque alors que le capitaine passait derrière, surprenant du même coup la conversation de deux hommes. « À votre avis? Le prochain qui tente de passer, on le fait flamber. Dite au mage de se préparer. Non, mais! Pour qui ils se prennent ceux-là! » Et le capitaine reprit son chemin tout en continuant à maugréer dans sa barbe.
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| | | Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Ven 2 Mar 2018 - 3:33 | |
| Fuir. Altiom avait passé sa vie à fuir. Qu'avait cru Soltariel en faisant surveiller les eaux, barricader les ports, bloquer les frontières ? Il n'était pas revenu pour fuir, pas revenu pour faire diversion, pour se cacher, pour tromper, pour vaciller, pour chuter. Il était revenu homme, il était revenu comte, il mourrait comme tels. On les vit venir au loin, depuis la cité. Encore une tentative ? Combien, quatre bateaux cette fois-ci ? Les voilà qui approchaient. À quinze, vingt toises du blocus à peine, bientôt. Ils se séparaient, chacun tenterait donc sa chance de son côté. On crut apercevoir autre chose, des formes indistinctes, des silhouettes qui tombaient à l'eau, de l'écume, des clapotis et quelques éclats de voix. Les pauvres gars avaient-ils fait tout ce chemin pour littéralement quitter le navire au dernier moment ? Voilà qui était louche. Rien dans cette foutue histoire n'avait le moindre sens. Et.. leurs rafiots avançaient toujours ? Droit devant. Pas entre les bâtiments soltars, non non, sur eux ! Eh bien quoi, comptait-on les éperonner, avec ces pauvres boutres, en si petit nombre ? Cela non plus ne tenait pas debout ! Et puis tout s'illumina. Doutes et points d'ombre, ponts et voiles, cieux et océans. Le grand brasier vint dévorer la chair et le bois et le tissu et la foi.- BRÛLOTS !! DES BRÛLOOOOTS SATANERIE !! vint-on vagir à tout-va, la panique gagnant aussi vite les cœurs que les feux les coques ! Les caboteurs ydriains, qu'ils frôlent ou frappent de plein fouet, répandaient leurs fléaux sur la flotte, et le brai de calfatage, et la graisse de cordage, tout cela s'enflammait alors ! Peyredrac avait donc donné sa réponse, à Soltariel comme au monde : à l'insulte la ruine, aux menaces la mort.Du port d'Ydril l'on vit la noirceur prendre des teintes infernales, et l'on entendit s'élever une grande clameur, un grondement parmi les hommes. Après le feu les eaux, après le Dragon l'Hydre : l'armada assemblée dans l'arsenal s'était dans le secret de la nuit mise en ordre de bataille. Il ne fallait plus qu'une injonction pour que s'élance enfin la grande bête. On avait attendu le signal, les lueurs, depuis l'horizon, de ces quatre bicoques achetées au rabais à quelque capitaine à moitié ruiné, réquisitionnées de force à des bougres que l'on disait en cheville avec la racaille mecane, à tort ou à raison, bricolées trois neuvaines passant, lentement vidées de tout poids superflu, emplies de barils de poix, de suif, de picrates, d'huiles, harnachées d'éperons recourbés, de lourds crochets et de grappins aux gréements, de quoi se ficher en la coque comme une tique, mordre les mâts, les voiles, pour ne plus lâcher sa proie. Il avait encore fallu dégotter toute une bande de gus assez foutraques pour risquer la mort par l'arsin, les carreaux, la noyade, le froid, prêts à se jeter à la flotte une fois les cibles proches et la barre bloquée d'une lourde poutrelle. Plus folles encore seraient leurs primes, de quoi financer toute une compagnie d'aventuriers pour des ennéades et des ennéades, à vingt gonzes à peine. Mais cela payerait.- Sèm en formason vòstre Grandor, lo barcarés es combatedor (Nous sommes en formation votre Grandeur, la flotte est parée à l'assaut.), annonçait di Fannozia.- Cinc novenas que nòstres bravaires cosins pòrran, anam auque a lor rescontre amiral ! (Cinq neuvaines que nos braves cousins poireautent, allons donc à leur rencontre amiral !) grinça en retour Altiom, le timbre excessivement éraillé, de plus en plus à mesure qu'avançait le mal pentien. Dans un premier cahot son dromon se mit en branle, un bref rictus traversa ses traits. Oh il ne renierait pas son plaisir coupable à voir cette sale engeance soltare brûler en ce soir. Trop longtemps avaient-ils malmené son pays, abusé de sa terre et méprisé les siens dans l'impunité. L'archonte avait péché par sa faiblesse et sa naïveté, le comte corrigerait ces erreurs. Aujourd'hui et à jamais, plus nul compromis, plus nulle concorde.Ydril déferla. On vit dans la nuit se déverser dizaines et dizaines de bâtiments en un flot ininterrompu depuis le port, voguant vers l'est sitôt passée l'embouchure, pour concentrer toute leur force en un front compact sur cette partie du blocus, menés par de lourds dromons bien décidés à percer la ligne adverse de part en part. À leur suite, le flanc bâbord du groupe de combat composé de vaisseaux médians servait quant à lui d'écran aux éléments légers, plus à l'intérieur, à qui incomberait bientôt la tâche de poursuivre et harceler les fuyards pour les pousser à se rendre. Si les brûlots avaient frappé au centre du cordon soltar, scindant le dispositif en deux, la formation espacée de l'opposant avait épargné la propagation du feu de navire en navire, tout en leur octroyant une grande aisance de manœuvre, et l'avantage initial leur revenait. Pour autant, la flotte ydriaine profitait de ces trous béants où s'engouffrer, frôlant au plus près les galères adverses pour éperonner leurs rames et les immobiliser. Sitôt qu'un bâtiment se voyait ainsi paralysé, incapable de fuir ou contre-attaquer, on semblait l'oublier tout bonnement, se mettant simplement à bonne distance de ses éventuelles ripostes pour s'occuper à plus pressante affaire ! Ainsi les dromons s'étalèrent bientôt du sud au nord en une longue ligne comptant couper toute retraite à l'ennemi, secondés par les navires moyens, et plus à l'arrière encore par les bâtiments légers parés aux poursuites et escarmouches. L'accès au port avait été parfaitement déserté, après tout l'endroit disposait de défenses pour le moins dissuasives, des armes de siège fixes aux lourdes chaînes, et l'on s'inquiétait peu de voir le contingent adverse s'y enfiler. Il était clair désormais que l'on était tout aussi prêts à recevoir les redditions qu'à livrer une lutte à mort.- Amiral, se fan mand de se reformar, descranca l'assalt general. (Amiral, s'ils font mine de se reformer, déclenchez l'assaut général.)- Schéma paint dégueulasse <3:
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| | | Zuane di Maldi
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Sam 3 Mar 2018 - 0:42 | |
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« On fait quoi capitaine ? » « Par les yeux de Tyra, Soltariel ne donne aucun ordre… » « Est-ce qu’on engage le combat ? »
La question de son second resta en suspense. Anzalo regarda un navire brûlé tandis que plusieurs se faisaient attaquer par l’armada ydrilote. Il devait se douter que ce vieux Flot-Vogueur se trouver dans les parages, sortit de sa retraite après le départ du précédent amiral, Oscario d’Anoszia.
« On se calme et lever les amarres, sonner la fuite, on ne brûlera pas pour Soltariel ce soir ! » S’écria le Maldi qui vit un navire à sa droite se faire éperonner par un dromon ennemi. De part et d’autres, il voyait toute la puissance maritime d’Ydril en œuvre et se rappela les paroles de son baron lorsqu’il racontait les faits d’armes de son frère sous le commandement d’Ernesto di Fannozia. Mais bien qu’ayant sonné la retraite, Anzalo ne souhaitait pas s’en aller sans se battre.
« Catapulte ! » Il y en avait une sur le navire, placé sur des plateformes construites à la proue du bateau. « Archers ! » Pendant que certains se dépêchaient de placer les boulets, des archers planqués sur une plateforme au centre allumèrent leurs flèches afin de viser le dromon qui avait harponné l’un de leurs navires. Les flèches trouvèrent leurs cibles tandis que les boulets fusèrent vers les mats et la coque de l’ennemie pendant que les trois autres navires ysarois se détachaient de la formation afin de fuir, bien endommagé pour l’un d’entre eux.
Dernière édition par Zuane di Maldi le Sam 3 Mar 2018 - 14:28, édité 1 fois |
| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Sam 3 Mar 2018 - 13:49 | |
| L’idée, c’était d’éviter la guerre, mais parfois, même avec les meilleures intentions du monde, elle est juste inévitable, surtout si le gars en face est la pire tête de mule de l’histoire tout entière. Le désespoir pousse à la folie et c’est sans doute ce qui se passa alors que les navires Ydrilotes jaillirent du port pour donner l’assaut en sachant fort bien que ce geste ne serait pas sans conséquence et que cela marquait le début des hostilités. Heureusement, les navires Soltari eurent assez de temps pour les voir venir et manœuvrer pour s’éloigner. S’ils avaient été en formation serrée, les conséquences auraient sans doute été plus désastreuses qu’elles ne l’étaient déjà.
Éclopée et largement blessée dans son égo, la flotte battit en retraite non sans bombarder les bateaux Ydrilotes à l’aide de leurs mages d’un cocktail explosif de vent et de feu, ainsi que leurs catapultes. L’idée était surtout de jeter la confusion pour pouvoir les distancer. Un peu plus tard, une lettre fut envoyée à Soltariel pour les informer de la situation.
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| | | Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Lun 5 Mar 2018 - 11:30 | |
| Fuir. Les Ydrilotes, après des décennies de tergiversations avinées, bouffages de pif et autres empoignades de taverne s'étaient en ce soir accordés sur la plus essentielle question qui se fut posée en leur terre de mémoire d'homme : dans quel domaine leurs damnés cousins du Soltaar les surpasseraient-ils jamais ? Et diable cette nuit-là fût-on unanimes ! Fuir. Oui, bon, soit, la chose restait aisée, presque coupable, lorsque l'on alignait plusieurs fois les effectifs des gus d'en face, mais eh que voulez-vous, c'est que l'on aimait à se gausser de ces arlequins bariolés sitôt que s'en présentait l'occasion ! Loin de déroger à la règle d'ailleurs, le comte lui-même se laissait aller à l'esclaffade ! Hilare, possédé vous auraient dit ses drilles, on l'entendait siffler sur le pont comme un souffreteux ! Vraiment c'était là un rire de démon, à vous flétrir le drôle d'en face plus tôt qu'il n'aurait exhorté les siens à leur sale besogne.- Lo barcarés adversal es en desbranda vòstre Grandor. Qualques navecs témtan de s'escapar, encauçam ? (La flotte adverse est en déroute votre Grandeur. Quelques navires tentent de s'échapper, poursuivons-nous ?)- Qu'avisatz amiral ? (Qu'avisez-vous amiral ?)- Lors armas e lor brueissariá patàcan a màger distança que nos bastiments de cocha, la totòbra seriá sai-que mai costosa als nòstres qu'als lors. (Leurs armes et leur sorcerie frappent à plus grande distance que nos bâtiments de chasse, la manœuvre serait probablement plus coûteuse aux nôtres qu'aux leurs.)- Ma fe abastam del peis ja ferrat per-aquel còp ! (Ma foi contentons-nous du poisson déjà ferré pour cette fois !) Pourtant parmi toute cette débandade demeurait encore quelque semblant de combativité.- Vòstre Grandor, rebrica (Votre Grandeur, on riposte.), informait laconiquement di Fannozia.- Bona ora ! Quant navecs ? (À la bonne heure ! Combien de navires ?)- Òmes seriá mai just (D'hommes serait plus juste.), répondait l'intéressé en pointant du doigt l'unique adversaire, s'acharnant sur une galère ydrilote immobilisée.- Un pabalhon isarin ? (Un pavillon ysari ?)- Lor navigil de comandament, vòstre Grandor (Leur vaisseau de commandement, votre Grandeur.)- Luchant sol del temps que los seus s'escàpan ? Un bravaire ! (Luttant seul tandis que les siens s'échappent ? Un brave !)- O un baug. (Ou un fol.)- Mon genre de zig ! A L'ARRAMBATGE AMIRAL ! (Mon genre de zigue ! À L'ABORDAGE AMIRAL !) crissait un Altiom tout guilleret. À cet ordre, on dressa bien haut les pavillons du comte et des familles des capitaines de chaque bâtiment, ici un vaisseau d'or équipé de sable, là un poulpe d'argent, plus loin un dragon de sinople ou encore d'or !Couvert par toute une ligne de dromons, lo Bracamard d'Òtar empala brutalement la bicoque ysaroise pour y dégorger sa semence ! Du Drossois bien payé, du Zurthan bien dressé, ce qui restait de la précédente campagne en somme, pas encore écoulé mais toujours prêt à rendre service ! Et à leurs côtés leur enragé de capitaine, qui comptait bien se tailler une part de l'action !- HAAAAH, BACHI-BOUZOUK, ECTOPLASME À ROULETTE ! VIENS T'EN ÇA MILLE MILLIONS DE MILLE SABORDS ! qu'il vagissait les pattes en l'air comme dans un semblant de parade nupmartiale, histoire d'attirer le meneur d'en face. MACCHABÉE D'EAU DE VAISSEEEEEEEEELLE !!! Le coup de grâce était porté : s'extirpant des lignes ysaries, l'homme du moment s'avançait à la rencontre de l'Ydrilote. Rapière contre rapière, en demi-armures et prêts à l'éclat, on se toisa un dernier coup avant d'engager les hostilités ! Cling clang clong dans la tronche, voilà que ça bataillait ferme, une main dans le dos, dextre en avant ! L'un reculait, puis l'autre, avant de reprendre l'ascendant, un pied sur le bastingage, une patte accrochée au palan, s'élançant dans les airs comme un de ces pirates de l'Eris qui gigotait de la lame en tous sens sans jamais rien toucher ! (Eh baste, l'effet était là). Cape au vent (oui, le bougre avait passé une cape, tout pour le drama on te dit), voilà que l'Altiom redescendait subitement sur Anzalo ! Mais, HAH ! feinte éhontée, singeant l'attaque, il envoyait en vérité sa poulie dans la trogne du trublion ! Et contournant le grand mât, reprenait son élan, ne fondait que pour mieux fendre ! (Le bois, parce qu'il s'était gamelé sur du cordage qui traînait par là au dernier moment en fait). Délogeant son fer, le brettailleur reprenait sitôt l'ennemi en chasse ! Tout autour ses zouaves se faisaient maîtres du vaisseau, et laissant l'orgueil l'engloutir à voir ainsi ses lascars inonder l'endroit, le fat se permit quelques gargarismes de méchant de dessin animé : GNIAH-HAH ! Comptes-tu donc ainsi te sacrifier pour couvrir l'incompétence de tes maîîÎÎîîtreuh ? sans omettre d'appuyer la rhétorique de deux trois coups de taille et d'estoc. Mais c'est que l'autre acrobate ne se laissait point faire ! Allons bon, l'enchaînement aphelan, la botte nelenite, l'infâme passe drossoise, ce satané estafier savait et parait tout assaut ! Eh bien, s'il fallait à ce point user d'honteuses techniques, qu'il en soit ainsi ! Assemblant d'invisibles forces éthérées en sa senestre, l'abject suderon n'eut d'autre recours que de bloquer Anzalo, lame contre lame, pour lui asséner une affreuse frappe de la paume au poitrail, sans même le toucher. Ah l'odieux ! Il avait osé user de sorcellerie pour défaire ce bien honorable adversaire ! Vil personnage (ou éhonté flemmard, vous auraient dit d'autres) que voici ! Qu'importe, le vice-amiral avait posé genou à terre en se tenant le bide, on lâchait les armes tout autour, les navires soltars hissaient le drapeau blanc, la bataille était emportée ! On s'affaira alors à repêcher les braves des brûlots, les rescapés de leurs cibles, quelques autres bazuts qui s'étaient crus plus à l'abri en sautant à la flotte, à rassembler encore les captifs des nefs soltares, et puis l'on embarqua tout ce beau monde au port ! Plus que jamais paré à casser du Soltari après cette retentissante victoire, on apprendrait bientôt que l'oppresseur avait levé ses blocus pour fuir la queue entre les pattes - de peur de se prendre celle de la marine ydrilote dans l'oignon sans nul doute -, et ainsi se cantonnerait-on à retaper les quelques bâtiments endommagés durant l'escarmouche, en attendant la suite des réjouissances.- Résultat de la baston après jet de dé:
- sur les 10 navires de Soltariel engagés, 3 sont capturés, 3 crament (une part des équipages est capturée), 4 s'échappent. - sur les 4 navires d'Ysari engagés, 1 est capturé (dont le vice-amiral Anzalo), 3 s'échappent.
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| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Mar 6 Mar 2018 - 3:57 | |
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C’était perdu d’avance à bien des égards, trop peu face à une flotte qui faisait la fierté de ce coin de pays, la résistance était futile. Quelques bateaux prirent la fuite abandonnant les autres derrières, mais on pouvait difficilement leur en vouloir vu la situation. Il valait mieux transmettre l’information à qui de droit que la flotte Ydrilotte est sous le contrôle d’Altiom. Ils avaient sous-estimé son pouvoir. Il était venu avec une armée d’étranger, mais les habitants l’avaient accueilli à bras ouverts comme un parent absent depuis trop longtemps. Ça changeait la donne, mais tout n’était pas joué encore. Réputé pour avoir l’esprit particulièrement retord, un Sotari n’était vraiment vaincu que si son cœur cessait de battre dans sa poitrine. « Les gars, la tête haute. Nous sommes des Soltarii, pas des chiens galeux. Montrons à ces couillons que l’on sait se tenir. » Aboya Denis alors que l’équipage, désorienté par la fulgurante attaque, ne savait plus où donner de la tête. Le fougueux capitaine en profita pour attraper par le bras le mage qui l’accompagnait. « Souviens-toi des ordres que nous avons reçus. » Souffla-t-il à voix basse. « On risque de tous y laisser notre peau... » Denis lui donna une petite tape sur l’épaule. « Mais nos noms ne seront pas oubliés... »
Trop heureux sans doute par leur victoire, les Ydrilotes se montrèrent particulièrement négligeant avec leurs captifs. Ils désarmèrent peut-être les marins de leurs couteaux, mais ne touchèrent pas aux mages dont l’arme la plus puissante n’était pas de fer. Les Soltarii furent particulièrement obéissants dans les circonstances, peut-être trop pour un œil avisé. Ils avançaient, la tête haute alors qu’ils franchissaient les portes du port et que se dévoilait à leur regard des dizaines de navires le ventre alourdi de marchandises et prêts à prendre la mer. On les insultait, mais ils ne réagissaient pas. Dans la défaite, ils n’avaient pas perdu une once de la dignité qui les caractérisait. Leurs geôliers étaient nettement trop occupés à festoyer pour remarquer ce qui se préparait. Au centre du petit groupe, trois hommes se préparaient à riposter. Un peu comme si le temps ralentissait pour eux, ils se coupèrent peu à peu du monde qui les entourait et le chaos devint silence...
Trois bateaux.
Trois mages.
Trois chances.
Denis jeta un coup d’œil à son compatriote. Il sut que c’était le moment. « SOLTARII! » Tonna-t-il de sa puissante voix de ténor. D’un seul coup, tous les membres d’équipage se jetèrent au sol afin d’éviter la fulgurante vague d’énergie qui jaillit du trio. Le vieux capitaine releva seulement la tête juste à temps pour voir les navires à quais s’embraser comme s’ils n’étaient que du petit bois et cela le fit rire à gorge déployée. Même si c’était peut-être la dernière chose qu’il voyait de sa vie, ce spectacle en valait la peine. Le premier mage transforma d’un seul coup quatre bateaux en brasiers flottants, le second fit presque aussi bien avec trois navires et le dernier, moins expérimenté, n’en toucha qu’un seul. Les flammes s’élevèrent vers le ciel, crachant des étincelles incandescentes qui menaçaient les autres navires amarrés près d’eux. Ils pouvaient sentir la chaleur qui s’en dégageait de l’endroit où ils se trouvaient. « J’espère que vous n’avez pas trop d’alcool dans ces bateaux là! » Les Ydrilotes n'avaient qu'eux-même à blâmer pour avoir été si négligeant envers leurs prisonniers...
- HRP:
Ouais, ce n'est pas un pavé comme je peux en faire, mais y'a amélioration.
Décidé aux coups de dé, trois pour chacun des mages. Tiré par Estiam qui m'a transmis le résultat sur la cb:
[19:11:24] @ Estiam Faerin : Premier dé : 87
[19:11:27] Faeron Savarius : Harald barbe sanglante: les nains en ce moment vivent en relative autarcie
[19:11:35] Faeron Savarius : et se sont repliés sur eux mêmes.
[19:11:35] @ Estiam Faerin : Second dé 84
[19:11:44] Tibéria de Soltariel : Putain O_O
[19:11:50] Harald barbe sanglante : Faeron Savarius : Ah
[19:11:53] Faeron Savarius : Ils se batent pour maitriser à nouveau leur territoire
[19:14:28] Tibéria de Soltariel : Tiam, il m'en manque un Razz
[19:14:28] Harald barbe sanglante : je trouve ça vraiment bien fait c'est impressionnant !
[19:14:30] Faeron Savarius : Le royaume nain est sous le contrôle d'un Etat organisé
[19:14:44] Harald barbe sanglante : dirigé par un roi ? un empereur ? Un haut roi ?
[19:14:51] Faeron Savarius : c'est un royaume qui, avec la chute d'Almis est unifié
[19:14:55] Faeron Savarius : Oui un grand roi
[19:15:13] Tibéria de Soltariel : Un jour, je ferais peut-être une naine
[19:15:16] Faeron Savarius : Outre les Frimas, qui sont sous protection militaire du royaume
[19:15:23] @ Estiam Faerin : 29
Donc 87, 84 et 29
0 à 5 : échec critique, il se met en feu lui-même (ca aurait été drôle...)
6 à 20 : Sort réussit, mais touche soldat ydrilote (ca aussi, ça aurait été drôle)
21 à 90: le sort réussit. (Il touche un ou plusieurs bateau selon le score : 21 à 43 = 1 bateau, 44 à 64 = 2 bateaux, 65 à 85 = 3 bateaux 86 à 96 : 4 bateaux touchés)
97 à 100: coup critique, il fait tout péter (Des bateaux bourré de tonneaux d'alcool qui explose héhéhé)
J'ai essayé d'être logique dans les options, le staff a validé donc..
Il faudrait un autre jet pour déterminer les dégâts au final, car les sorts ont atteint directement les bateaux dénombrer dans le rp, mais il pourrait fort bien s'être répandu.
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| | | Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Jeu 8 Mar 2018 - 5:17 | |
| Tout brûlait. Altiom se contentait d'en bouffer plein les mirettes. Di Fannozia, à ses côtés, semblait lui autrement plus serein. - Eem.. consí.. ? (Eem.. comment.. ?) - Los masques, vòstre Grandor. (Les mages, votre Grandeur.) - Non mas mercé ben, los masques, mas "consí", los masques ? (Non mais merci bien, les mages, mais "comment", les mages ?) - Qualqu'un aguèt degut bessautar de los enferrar, e de los isclar los uns dels autres. (Quelqu'un a dû omettre de leur passer les fers, et de les isoler les uns des autres.) - Agrada ? (Plaît-il ?) s'enquit-on un sourcil en l'air, incrédule, une nouvelle déflagration répondant au candide questionnement. AAAAAAAR !! s'écharpa-t-on le gosier, la voix à moitié brisée. PAS LORS A TENGUT UNA LAMA SUS LA COGET AQUELS BRUÈISSALHONS ? MAS FOTREDIEUSARIÀ D'BORDÈL DE CUOL CAL LOR APRENE A TENER UNA ESPASA PER LO BON CAP A AQUELS MAINATGES DE PUTANÈLAS ABASTARDIATS DE LA SOLDATESC ?! (NE LEUR-A-T-ON TENU UNE LAME SUR LA NUQUE À CES SALOPERIES DE SORÇAILLONS ? MAIS FOUTREDIEUSERIE D'BORDEL À CUL FAUT-IL LEUR APPRENDRE À TENIR LEUR ÉPÉE PAR LE BON BOUT À CES ENFANTS DE PUTERELLE ABASTARDIS D'LA SOLDATESQUE?!) - Vòstre Grandor. (Votre Grandeur.) - DEVI TANBEN ESPLICAT A AQUELAS PUTANAS DE REMAIRES QUE SE DÉVON DE REMAR AMB LORS REMAS BORDÈL DE PINA ?! (DOIS-JE AUSSI EXPLIQUER À CES PUTAIN DE RAMEURS QU'ILS SE DOIVENT DE RAMER AVEC LEURS RAMES BORDEL DE BITE ?!) - Vòstre Grandor, pel Cinquen cab- (Votre Grandeur, par les Cinq con-) - QUE LE FUÒC CREMA E L'AIGA BANHA ?!! (QUE LE FEU ÇA BRÛLE ET L'EAU ÇA MOUILLE ?!) - -issètz-vos, la causa es pas tant grèva. (-tenez-vous, la chose n'est pas si grave.) - PAS TANT GRÈVA ? AQUÍ-LOS ABRANDANT NÒSTRA BRAVA GENT MERCADIÈRA, QUE NE SE DIES GRÈU FANIÒSÀ ?! (PAS SI GRAVE ? LES VOILÀ ARSANT NOTRE BONNE GENS MARCHANDE, QUE N'APPELEZ-VOUS GRAVE FANNOZIA ?!) - E ben, nòstre marés es encara sencer, vaquí ja qualque reconfòrt ne aquela istòria. (Eh bien, notre marine est encore intacte, voilà déjà quelque réconfort en cette histoire.) On eut un violent froncement des sourcils devant telle remarque. - Es vertat, amiral. (Il est vrai, amiral.) - Idril pòt totjorn sortir grandit de tal.. "desastre" (Ydril puit toujours sortir grandi de tel.. "désastre".), articula-t-on ultimement, quelque chose de piquant dans la voix. Le comte, l'incertitude passant, opina finalement. Chacun eut un sourire, satisfait, presque mauvais.
Avait-on voulu définitivement s'aliéner l'Ydril ? La bicoque d'un commerçant, d'un marchand, d'un pauvre pêcheur mouillant à quai, on les frappait sans vergogne depuis la flotte approchant à peine l'arsenal ! Et dans les rues ? D'abord l'on se figea, puis l'on comprit, et l'on hurlait, l'on pleurait, l'on crachait sur le Soltaar et leurs saloperies de thaumaturges (et sans doute un peu ces corniauds de la marine pas foutus de les tenir en laisse) ! Bientôt l'homme d'armes s'en vint joindre le bon peuple en cette infernale nuitée, débaroulant au son du tocsin, tous s'unissant face à la calamité ! - SALVEM LO PÒRT !! (SAUVONS LE PORT !!) Allons donc ! Le comte lui-même, que l'on avait débarqué loin des arsins ? On le savait foldingo, mais à ce point ! On se mit à trancher les amarres comme l'on pouvait, à quérir des espèces de grandes perches, empoignées à cinq ou plus, avec lesquelles on s'échinait à éloigner les vaisseaux embrasés avant qu'ils ne boutent le feu à d'autres, pire, aux façades ! Hélas le mal était déjà fait, quelques masures à colombages, un entrepôt ou deux, la plupart d'une cale sèche même seraient avalés avant les premières lueurs. Mais on forçait, on beuglait, on croyait pouvoir épargner sa pauvre barque, son grand navire, toute sa vie avant qu'elle ne disparaisse dévorée par les flammes, par Soltariel ! L'armada elle ne prenait aucun risque, manœuvrant par petits groupes vers l'arsenal, à bonne distance de ce foutoir, laissant assez de place aux embarcations parvenant à fuir les dégâts. Et, puisque l'on semblait un peu long à la comprenette dans les rangs en ce soir, ordres plus limpides furent transmis : pas un mage sans bâillon, sans un fer sur la gorge, pas un captif sans entraves ni liens, pas un seul de ces sales rats capable de la moindre folie. Enfin au lendemain, les crieurs publics s'égosilleraient en toute la cité, et en d'autres de la côte d'Eris, et bientôt leur voix porterait en tout le comté, résonant des cent patois du pays : SOLTARIEL NOUS MEURTRIT, COMME HIER, COMME DEMAIN, COMME TOUJOURS ! CE JOUR D'HUI VOIT YDRIL S’ÉVEILLER DANS LES CENDRES !! VOICI DOULCES GENS LA VÉRITÉ VRAIE DES ÉVÉNEMENTS QUI PRIRENT PLACE, SANS NULLE OMISSION, CACHEMENT NI TRUCHEMENT, EN LA NUITÉE DE TYRA DE LA HUITIÈME NEUVAINE DU MOIS DE BÀRKIOS DE L'AN DE GRÂCE DIX DU ONZIÈME CYCLE DU RÈGNE DE NOTRE BIEN-AIMÉ ET BIEN JUSTE ROY BOHÉMOND Ier DE LA MAISON PHIIRAM !! L'infâme suzerain soltar, à nouveau, révèle son vrai visage ! Incapable de s'emparer de ce pays qu'il convoite tant depuis maints siècles, le voilà qui vampirise, parasite, suçote pathétiquement ce qu'il peut, là où il peut ! Le voilà, l'indigne !, qui condamne ce qu'il sait ne pouvoir s'approprier : nos bons marchands, nos bons marins, ruinés, coulés, consumés par la plus abjecte magie incendiaire ! Et seul face à icelle tyrannie, notre bien juste comte revenant de bastaille où fut défait de sa main, et par la grâce des Cinq, l'odieux blocus asphyxiant nos riantes cités, qui toute nuit durant lutta alors vaillamment aux côtés de notre bonne plèbe, et sut ainsi sauver force honnêtes commerces de l'infernal brasier ! Alliant à la gloire le sacrifice et la dévotion aux siens, ainsi qu'on le connaît ! On avait presque été tenté de réhausser le discours de quelques invasions refoulées, dromons coulés et paires d'hydres matées mais eh, une seule avait déjà bien suffi à notre baroudeur, inutile d'aller gonfler son chimérique palmarès. Les mages, quant à eux, se voyaient déjà doucement consumés par les flammes en la grand'place dels Sèt Caps, sous l'écrasant Peyredrac, au-dessus d'un chaleureux foyer où chacun, du dernier des vilains au plus grand des seigneurs, du vieux revanchard au tout innocent minot, était cordialement invité à venir dansoter et s'égayer sur de grands soufflets de forge alimentant ces beaux bûchers, que l'on corrige tous le vil assaillant soltari dans un émouvant moment de communion populaire ! On ramasserait dans la nuitée quelques tas de cendres, des bouts de silhouettes, disparues entre les braises, du bout d'une hampe, au fond d'une pelle. Le feu par le feu.
Dernière édition par Altiom d'Ydril le Jeu 8 Mar 2018 - 23:51, édité 1 fois (Raison : EAURTEAUGRAF) |
| | | Victoria di Maldi
Ancien
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Jeu 8 Mar 2018 - 7:20 | |
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« Qu’est-ce qui s’passe ? QU’EST-CE QUI S’PASSE PUTAIN ?! » Cria à tue-tête Algonzo, sortant de la taverne du vieux port avec une lourde gueule de bois. Il fit instantanément suivi par Felicipe qui ne pouvait retenir un « LES BATEAUX ! MES BATEAUX ! MES PAUVRES PETIT BATEAUX ! NAAAAAAAAAAAAAAAAAN » L’homme se retint fortement de chouiner comme une grosse merde et se précipita vers les flammes, désireux de monter à bord de sa caraque. Fort heureusement, il fut happé à la dernière minute par notre bon vieux Rodrigo dont l’haleine ne s’était toujours pas améliorée depuis sa folle soirée, il y a de cela, presque deux ennéades. Le bougre était resté à Ydril, comme exigé par son employeur et avait fait parvenir un flot d’informations constant à la comtesse de Sybrondil. Ainsi, une blanche colombe venait à peine de quitter le port, avertissement du départ de la flotte militaire d’Ydril. Sur le point d’en envoyer une deuxième pour annoncer la cuisante défaite Soltari, n’eut-il même pas le temps de griffonner quoi que ce soit sur son vélin qu’il fut soudainement soufflé et étourdit par un énorme bruit sourd. Il lui fallut du temps pour se remettre sur ses pattes, reprendre son esprit et se rendre compte de la situation ; des bateaux flambaient dans le port !
Il sortit à son tour et put percevoir quelques « AU FEU ! » parmi le flot de beuglants se précipitant vers les quais. Il fut d’ailleurs étonné de l’engouement de la population pour venir à bout des flammes. Eh, après tout, ce n’est pas comme si la mer était plus importante que tout pour la noblesse -ou même la paysannerie- Ydrilotte. C’était une fierté nationale leur petit commerce maritime ! Ne fallait donc pas s’étonner de voir des dizaines et bientôt des centaines d’urbanistes se précipiter vers les flammes, tentant de maîtriser ceux-ci par divers techniques. Revenons donc à nos trois gusses internationaux. Le preux Rodrigo évita ainsi une carbonisation certaine de son vieil ami Felicipe qui dorénavant ne put retenir ses cris et ses larmes en voyant ainsi toute son affaire partir en cendres. Il était dorénavant ruiné. Et il n’y avait pas que lui d’ailleurs ! Vu qu’un peu moins d’une dizaine de bateaux, huit pour être précis, partit noircir un peu l’eau du port. Pis encore, le feu semblait se répandre vers les infrastructures portuaires. - SALVEM LO PÒRT !! Entendi-t-on alors. Et là, parmi le bas-peuple et autres marchands, bourgeois ou même nobliaux rassemblés, celui qui se disait comte aida de ses mains pour maîtriser ce qui aurait pu aisément le coûter la vie. Soyons honnête, sa présence fut remarquée, mais les Ydrilottes étaient bien trop occupé à la tâche pour venir lui serrer la main en guise de remerciements, ils garderaient bien cela pour plus tard.
Le temps s’écoula et les flammes rongeuses de bois furent enfin maîtrisées. Les dégâts pouvaient dorénavant s’apercevoir même si ce qu’on remarqua le plus, c’était la gronde du peuple.
« A MORT CES SATANES SOLTARIS DE MERDE ! » « PENDONS LA DUCHESSE ! » « VIVE ALTIOM SAUVEUR-DE-PORC…euh PORT »
Voilà comment se mettre tout le peuple d'une cité à dos ; s’attaquer à celui-ci, au lieu de s’en prendre au véritable responsable -ou tout simplement aux gars payés pour combattre, non ?-
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| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Sam 10 Mar 2018 - 18:12 | |
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« Heu, m’sieur, le bateau… il est en train de cramer… » Antonio leva la tête de sa chope, l’œil un peu vide. « Hein? » Le matelot, un gamin d’à peine 12 ans et crasseux comme s’il n’avait pas pris de bain depuis 2 ennéades, se tordait nerveusement les mains devant le propriétaire du bateau en question. Antonio Bertoli, marchant de profession jusqu’au bout des ongles, c’était trouvé coincé dans le port, comme tous les autres, au moment du blocus. Il avait décidé de rester dans son coin en faisant profil bas en espérant que ça se termine rapidement. « Pas possible…» Le gamin secoua la tête négativement. « Ils ont forcé le blocus et capturé des bateaux. Les mecs ont ramené les Soltarii à l’intérieur et boom! Les mages ont fait flamber tout ce qui passait à leur portée, m’sieur. » Antonio se leva d’un bon et sortit hors de la taverne. Le chaos était bien installé, partout on hurlait à la mort des Soltarii. Bordel, n’avait-il jamais vu de mages de leur vie. Les responsables de ce chaos furent maîtrisés. Ils n’opposèrent pas la moindre résistance, heureux de leur coup, car c’est ça la guerre : elle est laide et sans pitié. Mais voilà, les Ydrilote prenaient en cible la mauvaise personne. Dans le chaos, ils accusaient la duchesse de tous les maux, mais ne comprenaient-ils pas qu’avant la venue d’Altiom, il n’y en avait pas de problèmes? Antonio voyait son bateau brûler, ravagé par les flammes… Cette perte allait lui coûter cher, mais étrangement, ce n’était pas à la duchesse qu’il en voulait. Résolu à faire entendre son point dans ce chaos généralisé, le marchand bedonnant réussit à se hisser sur des caisses de bois afin de surplomber la foule. Partout, on criait à mort à la duchesse, à mort les soltarii et aux responsables de ce drame. « ÇA SUFFIT! » Hurla-t-il de toutes ses forces, attirant l’attention de quelques personnes. Dans ce brouhaha, difficile de se faire entendre. « ARRÊTEZ! » Antonio avait le teint sérieusement violet et menaçait de tourner de l’oeil. Le choc et l’alcool formaient un dangereux mélange pour un homme de son âge et de son poids. « Vous avez tout faux. » Commença-t-il en faisant un geste impuissant en direction des bateaux incendiés. « Vous pensiez quoi? C’est la GUERRE, pas une balade au bord de la mer! SI VOUS PENSEZ QU’ILS PEUVENT SE TAPER SUR LA GUEULE SANS QUE CELA VOUS AFFECTE, VOUS VOUS METTEZ LE DOIGT DANS L’OEIL » Il éclata de rire, mais ne semblait pas du tout s’amuser. « Il n’y en avait pas de problèmes… avant. Il n’y a pas si longtemps encore, les bateaux soltarii entraient dans ce port avec leurs marchandises et nos navires allaient à Soltariel faire des affaires. DITES-MOI, QU’EST-CE QUI EST ARRIVÉ DEPUIS POUR QUE ÇA CHANGE À CE POINT? HEIN? » Il s’arrêta, dans l’attente d’une réponse, mais personne ne parlait. Plus loin, les gens s’agitaient encore, espérant pouvoir épargner leur navire de ce triste sort. « Vous ne voulez pas le dire, mais vous le pensez, hein? Ce n’est pas la duchesse qui a amené la guerre sur nous, mais cet Altiom d’Ydril. OUI, C’EST LUI LE RESPONSABLE! LUI ET CETTE PETITE SOTTE QUI NOUS A SERVI DE COMTESSE ET QUI SE CACHE MAINTENANT DANS LES JUPONS DU PREMIER. » La respiration sifflante, il reprit. « Ydril aux Ydrilotte, hein? J’entends cette phrase sans arrêt depuis quelques ennéades… mais nous sommes aussi des sujets de Sa Majesté Bohémond. Reniez ce fait et ce n’est pas seulement Soltariel, Ysari et Sybrondil qui vont venir frapper à votre porte, MAIS TOUT LE RESTE DU ROYAUME. Il est temps de faire quelque chose! Nous pouvons arrêter cette guerre avant qu’il ne soit trop tard! YDRIL AUX YDRILOTTE, PRENONS LE CONTRÔLE AVANT QU’ALTIOM ET ALÉANDRA N’AMÈNENT PLUS DE DESTRUCTION SUR NOUS! » Des soldats s’approchaient vers lui, pour certains ce n’était que des élucubrations d’un homme venant de tout perdre. « C’EST ÇA, VENEZ M’ARRÊTER, MAIS APRÈS ÇA, NE VENEZ PAS ME DIRE QUE J’AI COMPLÈTEMENT TORD! Vous allez tous finir comme de la viande de boucherie! Sortir tous les bateaux pour arrêter 10 navires, hein... Altiom vient juste de donner une raison de plus pour tout détruire... CET HOMME N'A AUCUN RESPECT POUR NOUS ET POUR CES TERRES!»
- HRP:
J'ai eu la permission du staff pour jouer le marchand ydrilote. Après, il a déjà été établic que tous n'étaient pas pour le retour d'Altiom.
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| | | Altiom d'Ydril
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 Taille : Niveau Magique : Eveillé / Néophyte.
| Sujet: Re: Cave Hydram [terminé] Lun 12 Mar 2018 - 11:18 | |
| Accablé, acharné, harassé, il donnait ses dernières forces aux siens. Oh il y avait fort à parier que le choix relève de la plus crasse démagogie, que le bien promptement adoubé comte soit venu, comme une fleur, innocemment, tel l'un de ces héros de geste, sauver ses doux sujets à l'instant fatidique, avant de s'en retourner récolter les lauriers ! Et soit, il y avait bien un peu de cela, nous ne le nierons point, un peu de cette basse manigance qui fonctionnait toujours pour s'accrocher l'aussi bas chaland, le bon plébéien. Mais un peu seulement. Car il y avait encore, loin sous cet éphémère comte, celui que l'on conchiait allègrement, loin sous les strates embrénées où tentaient de l'ensevelir ses pairs - et dont il se carrait (comme de tout le reste) impérialement - le vrai homme, celui qui s'inquiétait des siens, de leur sort, celui qu'affectait cette étrange maîtresse qui faisait qu'il les aimait toujours, qu'il les défendrait à la fin, et ce, qu'il ose le leur avouer un jour ou non. Il y avait encore sous tout cela un peu de l'ancien Altiom. Car quoiqu'on en dise, une fois que viendrait la fin, il serait seul par-devers tous pour défendre l'Ydril, et lors les siens ne mourraient pas pour lui, lui mourrait pour eux. C'était là seule certitude en son esprit quant aux temps à venir.- MAIS ESPÈCE DE FOUTREDIEU DE BARRÉ CONGÉNITAL FINI À LA PISSE FERME DONC TA PUTAIN DE GUEULE ET VIENS NOUS AIDER, OUI ?! que vagit alors le maître de céans, à deux pas, occupé à éloigner quelque bâtiment embrasé et parfaitement interdit devant cet olibrius qui s'entichait de prêcher sa dissonante fabulette, tandis que l'arsin ravageait encore tout ce que l'habitant ait jamais pu appeler sien ! Un port brûlait, et l'autre chialait ? Nul besoin de préciser qu'aucun drôle - sinon les poivrots les plus aliénés de l'endroit - ne l'écoutât réellement pour s'attrouper à son entour. Aussi il fallut bien attendre que les feux soient fatigués (de même que la médisante langue du prédicateur à l'essai) pour que l'on daigne venir s'occuper de son cas. Et qui d'autre que le comte lui-même ? Qui après s'être fait lécher par deux fois la face d'une avide langue, après avoir manqué se faire emporter sous la chute de quelque mât ardent, d'un arpent à peine (on honorerait la mémoire des trois bougres que Fortuna n'avait jugés bon d'épargner), s'amenait déjà, gueule et harnachement de guerre grimés d'escarbilles, tête basse, épaules menaçantes.- ES-TU PARFAITEMENT FOL, CITOYEN ? TANDIS QUE NOUS LUTTONS POUR CE HAVRE TU NOUS VIENS DÉGOISER TES BONIMENTS ?! Se forçant à ton plus diplomate, le drille reprenait : crois-tu que ton sort ne m'émeut ? Crois-tu que je sois heureux de voir les miens ruinés, mon port brûler ? J'ai sacrifié de ma personne, de mes années, en les geôles royales, pour vous offrir la paix, tu le sais comme tout autre en ces terres ! Et si cela n'a pas suffi alors, que nous reste-t-il aujourd'hui pour nous faire entendre ? Avant moi l'Ydril n'était plus que landes en lambeaux, elle est désormais force à craindre ! Il y eut une pause. Laissez-le, fit-il à l'adresse de ses gens d'armes s'en venant faire taire l'odieux, l'homme m'attriste plus qu'il m'irrite. Il ne s'est rendu coupable d'aucun crime sinon celui de la bêtise. Déjà il s'en détournait, puis s'arrêtant après quelques pas, se fendit d'ajouter : n'oublie pas pour autant, malgré toute la haine que tu me voues, que sans moi le Scylléen occuperait sans doute ta place. Et que lorsque je serai démis, rien ne l'empêchera plus de te la venir prendre.Au lendemain. L'ennéade nouvelle, en ce Kÿrianos, vit le comte fouler le pavé, heureux. La ville était sienne. Les eaux étaient siennes. La flottille soltaare était sienne. Cette journée était sienne. Et lui s'en allait, allègre, entouré d'un beau contingent de sa garde archontale, d'un héraut et d'un greffier, vers quelque insondable dessein. Passant le pont-levis de Peyredrac, il n'eut qu'une œillade à peine pour ces magelets de salon que l'on installait au centre de la grand'place sur leur futur feu de joie, sous les vivats hargneux d'une foule déjà bien enragée, intenable à l'idée de pouvoir roussir les arpions à ces fils de putasse qui leur avaient cramé toute leur belle cité (ou, soit, deux ou trois bêtes bâtisses, mais lorsqu'il s'agissait de punir quelque malandrin se sentait-on vite enhardi) ! Ainsi donc, le fils Zadar dévala-t-il les avenues, pour finalement s'arrêter devant quelque maisonnée. Il toqua du heurtoir, sans réponse d'abord, gueula un coup, roula des billes et finit par demander à son héraut d'armes de l'annoncer à sa place. La chose se révéla autrement plus efficace : on lui ouvrit. Comme quoi fallait-il toujours un grouillot pour que se fasse respecter le maître.- Holà l'ami, n'aie crainte nous ne venons point t'arrester ! Voyant qu'on osait hardiment passer le bout du museau par l'entrebâillement, le comte se sentit donc d'ajouter : voici le peu que nous pouvons t'allouer brave citoyen, pour mener ta vie le temps de te trouver nouvelle profession, après pareille tragédie. Le bougre ainsi alpagué était l'un de ceux à s'être fait couler sa bicoque la veille, et plus exactement - PLOT TWIST - celui-là même qui avait cru bon d'haranguer la populace accablée, mais qui, la rage éteinte, tenait maintenant plus de la victime que du coupable. La chose pouvant toujours se révéler être ardue, une place t'es offerte en l'ost ydrilote, ou en mon castel, selon tes compétences et ta bonne volonté, si jamais l'emploi te fait défaut ! On glissa à l'indigent (en sus d'une bourse grelintante) une lettre patente, lui indiquant et lui accordant peu ou prou tout ce qui venait de s'être dit, et on le délaissa bientôt, non sans un salut que l'on espéra chaleureux. Il avait ainsi droit de passage jusqu'à la caserne locale, où quelques subalternes seraient chargés d'évaluer ses capacités, s'il se sentait de rejoindre l'appareil militaire, ou une antichambre de Peyredrac, si l'autre plus béotien le tentait davantage (comprendre : la troupe ou la valetaille). Ce fut la même scène qui se répéta, ça et là, en les venelles d'Ydril, partout où le comte menait assez de piécettes de bon aloi pour assurer au marin, au marchand, au pêcheur ruiné une ou deux ennéades de subsistence, à lui et sa famille, avant de lui proposer une place en les rangs de la soldatesque ou des serviteurs de la citadelle. On acceptait, on refusait, cela il ne pouvait le maîtriser, mais au moins avait-il fait de son mieux. Et puis - ajoutait-il lorsqu'on lui demandait - tout cela serait-il ponctionné sur les fortunes des chevaliers soltarii du Curzio, histoire que l'immonde assaillant soit seul à raquer pour la bonne plèbe ! Et tandis que le jour avançait, on voyait en le port se déverser tout un flot de ladres en pauvres braies et chemises, des captifs, des bagnards que l'on affairaient aux travaux forcés : les marins et capitaines soltarii faits prisonniers hier ! Ceux-là mêmes que l'on jugeait tout autant coupables d'avoir ardé notre formidable havre (et que l'on plaça donc sous haute garde, tant pour éviter la tentative d'évasion que de lynchage public) réparaient sous la contrainte les ravages de leurs mages. C'était là une belle leçon qui plaisait au peuple. Les (quasi-)responsables rachetaient leurs (presque) fautes, mais surtout (totalement) gratuitement. (Soit, ce dernier bout arrangeait surtout les finances du comte, mais baste). |
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