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| Congestion portuaire [Ouvert] | |
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Faeron Savarius Sang-mêlé
Nombre de messages : 152 Date d'inscription : 07/03/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 42 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Congestion portuaire [Ouvert] Mer 28 Fév 2018 - 0:01 | |
| Congestion portuaire
5ème énnéade de Barkios - 10ième année du XIème cycle Port de Langehack
Le port de Langehack était silencieux. Le petit matin venait de se lever sur les lieux. L’activité du port n’était nullement comparable aux grands ports du sud de la Péninsule. Encore moins à l’activité débridée du port de Thaar. Mais le centre commercial de ce bout de Péninsule n’était pour autant pas totalement à la traine. Quelques années auparavant le commerce avait particulièrement fleuri sous l’impulsion de quelques marchands mais surtout en raison des grands travaux lancés par l’amiral du Langehack de l’époque, futur baron de Nelen, et maintenant grand disparu.
On sentait que le Langehack avait sous cette ère maintenant passée eu la volonté de se hisser à un rang visant à rivaliser avec Soltariel. Il fallait dire que la déchéance de la Couronne avait laissé un vide colossal dans la maitrise de la face occidentale de l’Olienne. Et Langehack, sous l’impulsion peut être trop ambitieuse de ses dirigeants de l’époque, avait laissé les rennes longues à son amiral maintenant disparu.
Cela avait valu certains succès à Langehack, mais comme souvent avec les entreprises humaines, cette ère avait disparu avec son initiateur. Et à présent les choses devenaient plus complexes et l’on sentait bien que l’entrain était passé. On faisait à présent le dos rond en attendant de voir comment la guerre au centre allait influer la politique locale. La royauté elle même semblait à nouveau vaciller. Si les colporteurs affirmaient que les choses s’étaient rangées, on apprenait également que le Roi n’était plus visible, que son administration était en déroute et que l’on murmurait que les choses étaient fluctuantes. Le Régent n’aurait plus la même force que par le passé.
Tout cela semblait revenir à une sorte de fin de règne. Cette période de flux influait sans aucun doute sur les affaires, et au delà de cela, la flotte de combat de Langehack, dont le principal officier avait disparu, sortait bien moins en mer. L’essentiel jouait la garde des côtes, ou restait à quai, par manque d’ordres et peut-être même de financement, qui savait ?
La planque où un groupe d’une dizaine de personne, tous espions pour la même cause, s’était entassée était une grande maison du centre du port. Au rez de chaussée, donnant sur une rue passante, un magasin de draperie donnait le change. C’était là l’endroit où le Concile des Ténèbres avait placé sa base d’opération.
Une organisation nouvelle et inconnue de la plupart des criminels, Zaahrian lui même n’en avait certainement jamais entendu parler. Pourtant visiblement elle devait reposer sur des bases solides et sur un financement correct, car les lieux n’étaient pas de la dernière pluie, et les hommes qui entouraient Zaahrian étaient à Langehack depuis longtemps.
Sur une table sur laquelle se projetait les premiers rayons du soleil, un vélin énorme était étendu. Il représentait une carte précise au mètre près du port. Chaque quai, chaque cloture, chaque bâtiment y était représenté avec grande précision. Sur le bord de la table se trouvait également une maquette en bois énorme d’un navire.
Une elfe à la stature énorme faisait face à la modeste assemblée. Pour la plupart des hommes. Ils auraient pu tous passer pour des marins ou des manoeuvres du port, et c’était probablement ce qu’ils étaient tous. L’exposé de la dame était clair et sans réel accroc. On sentait que le plan n’était pas de ceux qui avaient été concocté le matin précédent.
“- En substance nous devons nous assurer que le navire part avec du retard. C’est très important. La marée doit être remontante, environ au quart. Le capitaine prendra la décision de partir quoi qu’il arrive. Il est attendu au sud de manière urgente. Son armateur lui a mis une pression d’enfer pour tenir les horaires. Il prendra le risque et quittera le port à la tombée de la nuit. ”
Elle posa un doigt décidé sur la carte du port et regarda un premier groupe de cinq hommes.
“- C’est à vous de trouver les subterfuges nécessaires pour empêcher le navire de partir à la marée descendante. Vous trouverez je suppose ?”
Les hommes ricanèrent en faisant signe que oui.
“- Bien… Une fois le navire à flot, c’est notre expert extérieur qui s’occupera de lui faire sa fête.”
Elle fit un signe à destination de Zaahrian.
“- Le plan est simple, mais demande une exécution chronométrée beau gosse. Ta couchette est dans une cabine, dans le chateau du navire, à la poupe. L’idée générale est que tu descendes dans la cale du navire sans te faire repérer… Là dans l’arrière, est stocké une énorme cargaison de laine et de chanvre. Nos hommes l’y ont chargé hier. Le Concile a fait commander cette cargaison exprès. Tu trouveras dans le premier ballot de quoi allumer rapidement le feu. L’idée étant de te créer une diversion.”
Elle s’était approchée de la maquette qu’elle avait ouvert en deux dans le sens de la longueur du bateau, révélant les entrailles de la bête. Il s’agissait d’une maquette d’architecte naval, certainement volée au chantier qui avait bâti le navire. Décidément cette organisation semblait avoir des sacrés moyens.
“- Voici l’objectif principal cependant. L’équipage occupé à l’arrière, tu devras atteindre la proue en toute discrétion et trouver cette poutre.”
Elle montra sur la maquette une poutre bien particulière, elle faisait la liaison entre le berceau du navire et le pont inférieur.
“- Elle a été sabotée lors de son remplacement. Tu trouveras caché dans une planche à sa base une hache. Il faut que tu l’ouvre en deux. L’intérieur est évidé, tu n’auras aucun mal. Il faut que tu reproduise la chose sur celle de droite et celle de gauche.”
La encore elle montra sur la maquette où frapper.
“- Attention, à partir de là la force de l’eau sur le navire va commencer à déformer le bardage. Sans aucun doute une voie d’eau s’ouvrira moins d’une minute après que tu ais détruit la troisième poutre. La voie d’eau ouverte, le navire coulera en quelques minutes par la proue. Ton plan pour t’échapper est de remonter par cet escalier, tout droit vers le pont. Tu devras te jeter à l’eau. Oui… Je sais… Elle n’est pas bonne en ce moment…”
Elle regarda trois autres hommes sur le côté.
“- Hugo, Marc et Xavier seront dans un petit voilier de pêche à une centaine de mètre dans le chenal. Laisse toi emporter par le courant et ils te repècheront. Pour cela il te faudra utiliser cela.”
Elle lui donna une petite bourse.
“- Cette poudre est une algue provenant du nord. Elle devient luminescante au contact de l’eau dans la nuit. Mais pour quelques minutes seulement. Tu devras rester au centre de la tâche lumineuse pour que nos hommes te trouve.”
Elle leva les yeux.
“-Est-ce que c’est clair pour tout le monde ? Si oui, il est temps de se changer. Toi le beau gosse, il te faut passer des vêtements de nanti. Tu as une cabine d’un mec richissime, et tu vas arriver là bas en chaise à porteur, tu peux pas garder ces frusques là. Tu pourras les mettres dans une des males qui voyageront avec toi et te rechanger sur le navire pour être à l’aise pour ta mission. On a un esclave qui voyagera avec toi également, pour faire plus vrai. Il est à la cave. Il est muet, il cafetera pas.”
Elle fit un tour de la salle des yeux.
“- Des questions ?”
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 103 ans Taille : 1m95 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Congestion portuaire [Ouvert] Dim 18 Mar 2018 - 14:10 | |
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Dans la vie, il y a la théorie et la pratique. Malheureusement, ce qui est joli en théorie peut se révéler être une bien mauvaise idée une fois en pratique et Zaahrian commençait à croire que le plan dans lequel il s’était embarqué, remarquablement ficelé au départ, avait toutes les chances d’échouer. En fait, il ne doutait pas de sa capacité à faire couler ce putain de bateau. Il doutait plutôt d’en sortir vivant une fois qu’il y aurait mi la hanche. Cependant, il fallait l’admettre, ce bateau avait de la gueule. Oh, ce n’était pas le premier navire d’importance que voyait Zaahrian — il y a de beaux spécimens dans le port de Thaar — mais il n’avait jamais voyagé à bord de l’un de ces vaisseaux. On lui avait donné le rôle d’un riche marchand, poussant la préparation jusqu’à le faire venir en chaise à porteurs. C’est qu’il pourrait prendre goût facilement à ce genre de chose. Il pensait à ce qu’il pourrait faire dès qu’il aura l’argent entre les mains. Il pourrait peut-être fonder sa propre guilde. Le geste ne manquerait pas d’audace, sachant qu’il a déjà celles de Thaar aux fesses, mais Zaahrian était d’avis qu’elles avaient besoin d’un peu de compétition. Avec le coup de Port-Royal, il pourrait s’acheter une jolie maison, du personnel pour l’entretenir et mettre officiellement en place sa business. Guilin pourrait le rejoindre et, ensemble, ils prendraient le flambeau de Daeron, les kidnappings et les meurtres d’enfants en moins. Tout ceci était bien beau en théorie, mais il était loin d'en arriver à ça. Il devait encore se sortir de ce merdier vivant, mais Zaahrian n’était pas du genre à reculer devant les difficultés. Dans la cabine, Zaahrian abandonna ses vêtements somptueux pour ses habits habituels plus pratiques dans les circonstances. Il jeta tout ce qui n’allait pas lui servir dans un coin et attendit. L’assassin devait s’adapter au manque de stabilité du plancher sous ses pieds. Même si le bateau ne naviguait pas en haute mer, il était soumis à une légère ondulation qui le faisait monter et descendre juste assez pour affecter son équilibre. Heureusement, il ne souffrait pas du mal de mer. Il n’avait jamais été sur une embarcation assez longtemps pour le savoir. Des vomissements intempestifs auraient certainement haussé le niveau de difficulté de cette mission. « Ne pense pas à ce qui aurait pu arriver et concentre-toi sur ce que tu as à faire... » Zaahrian fit rouler ses épaules puis étira ses bras avant de se plier en deux de sorte que ses mains soient à plat sur le plancher de la cabine. Il était nerveux, chose inhabituelle chez lui. Hors de sa zone de confort, il opérait pratiquement à l’aveugle. Tuer un homme, c’est facile. Il suffisait de prendre son temps et bien surveiller ses faits et gestes afin de comprendre sa routine avant de frapper. L’humain restera toujours une créature terriblement prévisible même s’il fait un effort conscient pour ne pas l’être. Quant à lui, ce bateau ne possédait aucune volonté propre. Il n’allait pas saigner lorsque Zaahrian l’éventrerait à coup de hache. Pourtant, il entendait les grincements et les gémissements de la carcasse de bois. Il sentait le navire frémir sous la force du vent et de la mer. Finalement, ce navire était peut-être en vie d’une certaine façon. En tout cas, son équipage l’était. Zaahrian détestait profondément les moments d’attente. Rester là à ne rien faire alors que sa cible flottante se dirigeait tranquillement vers le point de rendez-vous, il y avait de quoi devenir fou. Plus le temps passait, plus l’excitation montait en lui. Il n’avait pas fait de coup depuis longtemps et il en avait des fourmillements dans les doigts, la même sensation qu’il éprouvait au moment de faire quelque chose de majeur. Il souriait à imaginer la panique de l'équipage lorsque leur merveille des mers commencerait à prendre l’eau. Ce serait lui le responsable, mais personne n’en saura jamais rien. Au pire, on cherchera le marchand, mais on supposera qu’il aura disparu corps et biens dans les profondeurs. Le moment de descendre à la cale vint enfin. Zaahrian était prêt. Il y avait pas mal de monde dans un espace restreint, s’y rendre discrètement et sans se faire remarquer sera difficile. Il décida au dernier instant d’enfiler par-dessus sa tenue d’assassin le vêtement de noble qu’il portait au moment de monter dans le bateau et rabattit sur sa tête un capuchon en espérant ne pas trop attirer l’attention. Dès qu’il ouvrit la porte, il tomba sur un premier quidam : le serviteur muet qu’on avait mis à son service. « Ah, j’lavais oublié celui-là... » Il regarda à gauche et à droite, il n’y avait personne. Zaahrian attrapa l’homme par le col et le tira à l’intérieur de la cabine. Ce type ne connaissait rien de son identité et il était muet. Toutefois, ça ne l’empêcherait pas d’alerter les gens si le besoin s’en faisait sentir. Le plan étant en marche, il ne pouvait pas le laisser partir. « Vraiment désolé. » D’un geste vif, il lui brisa la nuque. Le corps sans vie s’affaissa dans ses bras et Zaahrian le porta jusqu’au lit. « Si tu étais resté dans ton coin comme la plupart des serviteurs qui en ont rien à foutre de leur maître, tu aurais peut-être eu une chance de t’en sortir! » Ce petit désagrément oublié, il devait vite se remettre au boulot. Il sortit dans le couloir et le longea jusqu’à atteindre un escalier. Honnêtement, ce n’était peut-être pas l’idée du siècle de le faire passer pour un marchand prospère. Les cabines de riches se trouvaient tout en haut alors qu’il devait se rendre tout en bas. Il aurait peut-être eu plus de chances en prenant la place d'un membre d’équipage ou même simplement en y montant clandestinement. Zaahrian avait mémorisé le plan du bateau dans sa tête. Le chemin pour se rendre à la cale était direct, mais assez long. Ne pas se faire repérer dans un espace aussi restreint et avec autant de gens autour de lui allait être un sacré défi, même si on lui avait assuré que l’équipage serait occupé à l’arrière. Au-dessus de sa tête, il entendait les allées et venues des matelots qui se préparaient à l’arrivée imminente au port. Au bruit, il estimait que la majorité du personnel se trouvait sur le pont, il avait donc effectivement moins de risques de tomber sur quelqu'un. Normalement, il ne passait jamais par l’intérieur des bâtiments. Il escaladait les murs et se glissait par les fenêtres, là où personne ne l’attendait. Cette fois, il n’avait pas le choix. Par chance, il parvint à se faufiler jusqu’à la cale où il fut assailli par les différentes odeurs de la cargaison. Il faisait très sombre, mais il n’eut pas trop de mal à trouver ce qu’il cherchait. D’abord le nécessaire pour faire le feu, puis la hache pour faire céder la dernière poutre. On avait estimé à une minute le temps que ça prendrait entre le moment où la troisième poutre serait détruite et l’ouverture de la voie d’eau. À partir de là, le bateau devrait vite piquer du nez. Il ne faisait pas tellement confiance en ces estimations. Les planches pouvaient tout aussi bien lui sauter au visage dès qu’il y aura mis la hache. Si ça arrivait et que le choc l’assommait, c’en était terminé de lui. D’un autre côté, s’il choisissait d’allumer le feu maintenant, il allait rapidement se répandre et lui bloquer la sortie. Après un bref débat intérieur, Zaahrian opta pour la poutre en premier. Zaahrian espérait la briser d'un seul coup. S’il commençait à marteler frénétiquement, le bruit finirait par attirer l’attention. Défoncer le bateau, y foutre le feu et fuir, trois étapes faciles qu’il devait enchaîner sans trop réfléchir. Il souleva la hache au-dessus de sa tête et l’abattit de toutes ses forces en priant silencieusement pour que ça fonctionne. L'outil fendit le bois et un craquement inquiétant lui indiqua qu’il avait réussi. Sans attendre, il jeta l'objet dans un coin et entreprit la seconde phase du plan. À son grand étonnement, la laine refusa de s’enflammer. « Quoi!? » Il tenta une nouvelle fois, mais c’est à peine si la matière faisait un peu de fumé. Voyant bien que ça ne donnait rien du tout, il se tourna vers les ballots de chanvres où il obtient enfin une flamme convaincante. Cela lui avait pris plus de temps que prévu, la coque du navire céda et l’eau jaillit avec force à l’intérieur de la cale. Voilà son signal de départ. Il fonça en direction de l’escalier, mais alors qu’il le montait, le navire fit une embardée et l’assassin perdit pied. Zaahrian fut projeté au sol où il s’écrasa lourdement sur son bras. La douleur fut instantanée; il venait de se casser un bras. Il se redressa péniblement et reprit sa course en essayant d’ignorer le mal qui irradiait du bout de ses doigts jusqu’à son épaule. Il atteignit enfin le pont et, sans même se soucier qu’on puisse le voir, il sauta à l’eau.
On lui avait dit qu’à cette période de l’année, elle n’était pas bonne, mais stupidement, il ne s’était pas imaginé qu’elle pouvait être glaciale à ce point. Habitué aux eaux chaudes de l’Ithri’Vaan, le choc de la température lui coupa littéralement le souffle et lui fit oublier momentanément son bras cassé. Son corps protestait violemment contre le froid. Tous ses muscles se raidissaient et il commença à trembler de façon incontrôlable. « Merde... » Le simple fait de garder la tête à la surface devenait de plus en plus difficile. Il réussit à ouvrir la bourse contenant la poudre lumineuse qui devait signaler sa présence au bateau qui devait le repêcher, mais Zaahrian se sentait inexorablement attiré par le fond. Si on ne venait pas le chercher rapidement, c’en était fini de lui. «Je sais... que que je ne suuuuis pas votre p-p-p-p-plus fidel servi-vi-viteur, mais s'il y a q-q-q-q-q-q-quelqu'un là-haut qui qui qui me... trouve assez divertissant pour me me me filer un coup d'main, ça serait grandement a-a-a-a-a-a-précié.»
- HRP:
Après quelques recherches sur Internet, la laine aurait une résistance au feu et ne s'enflamme qu'à partir de 560°c. Un feu peut atteindre entre 1000° et 2000° selon la couleur de la flamme. Donc ouais,ça va bruler, mais pas assez vite pour les besoins de ce rp...
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| | | Faeron Savarius Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Congestion portuaire [Ouvert] Mer 11 Avr 2018 - 1:03 | |
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L’elfe qui avait mené la préparation à l’opération était sur le quai au moment du début de cette dernière, mais bien loin du navire qui était la cible de l’organisation. Adossé à une grande caisse devant certainement contenir des tissus, elle machonnait un bout de bois épicé provenant de l’est sous une capuche cachant au reste du monde sa condition. Car être un elfe en péninsule n’était pas nécessairement présage de longévité et attirait l’attention sur soi, chose que la dame refusait de faire.
Elle regarda de loin l’homme qu’elle avait acceuilli sur ordre de ses commanditaire monter sur le navire qui étaient leur cible. Sans aucun doute l’homme saurait-il mener à bien sa mission. Il venait à eux chaudement recommandé, et son nom commençait à se faire connaitre par delà l’Olienne.
Un homme d’une quarantaine d’année vint se poster aux côté de l’elfe encapuchonnée.
“- Et voilà… C’est parti…
- Oui, ajouta négligemment la dame. Comme dirait l’autre, le sort en est jeté.
- Mouais… Enfin, te connaissant, jeté plus de notre côté que du leur.
- Nous verrons bien. Tu as pu voir Christian ?
- Oui.
- Et ?
- Toute la cargaison est huilée à souhait. Rien que de la regarder elle pourrait prendre feu... Ton poulain n’aura pas de mal à se lancer. Qui est-il d’ailleurs, ce type ?
- D’une, c’est pas mon poulain, c’est le conseil qui nous l’a envoyé, de deux, c’est pas tes oignons et je te conseille de pas trop te mêler des affaires de la haute Jean…
- Si on peut plus discuter…”
Quelques instants plus tard, les amarres étaient jetées et le navire commençait sa manœuvre pour quitter le port. Rien de simple tant le vent n’était pas avec les marins. Il fallait compter sur les haleurs et sur la marée pour les emporter sur le chenal. Une fois le chenal trouvé, le courant ferait le reste.
La pénombre commençait à gagner le port tandis que le gigantesque navire commençait à prendre le chemin du large. L’horaire était parfaitement choisi. Les membres du gang en charge de retarder le départ du navire avaient correctement travaillés.
Un petit vent d’ouest s’était levé. Ce dernier était certainement issu de l’Eris, au loin, et innondait le port d’une température agréable.
“-Tu penses qu’il réussira ? Demanda l’homme à la femme encapuchonnée.
-Je n’ai pas le moindre doute, fit-elle visiblement convaincue. Et maintenant nous prenons le large, ajouta-t-elle d’un air décidé.”
Elle fit quelques pas pour arriver en bordure de quai. Là une barque armée d’une petite voile attendait avec à son bord deux personnes. Il s’agissait du navire en charge de récupérer l’elfe une fois la besogne réalisée. On se mit en route. Une petite barque de pêcheur allant lever ses casier sur les bords du chenal du port. Cherchant là les écrevisses d’eaux saumâtres, les rifoles et autres zanalopres. La petite barque n’eut aucun mal à rester non loin du grand navire, et pour cause ce dernier avançait avec la lenteur caractéristique de ce genre de grands transports.
D’un air discret la chef de file de l’organisation conservait un regard sans concession sur le navire qui était sa cible. Le navire entra dans le chenal à l’heure dite, et quelques minutes plus, tard. Alors que la nuit tombait sur les lieux, il fallait toute l’acuité visuelle de l’elfe pour voir dans l’obscurité ce qui se tramait à moins d’une demi lieu de là. Moins d’une dizaine environ, une fumée commença à monter.
“ - C’est parti ! On fait voile sur le navire, place toi à sa poupe à quelques encablures, histoire qu’on puisse voir où notre allié va tomber.”
Il fallut environ cinq minute à la barque pour se rendre sur les lieux. Sa petite taille et sa grande voile faisait du frêle esquif un rapide navire sur cette mer calme. Et c’est alors que le navire cible commençait à faire preuve d’un certain angle que l’elfe vit la mer s’illuminer à tribord du grand navire.
“- Par là ! Et en vitesse !”
On fit rapidement course vers le nuage de lumière dans l’eau, au milieu duquel se trouvait un semi-elfe totalement frigorifié. Tandis que l’on affalait la voile et que l’on s’affairait à s’approcher de l’homme, ce dernier eut un trait d’humour. L’elfe eut un sourire en entendant ce dernier. Il était étonnant que l’on trouve le courage de rire en ces circonstances. C’était bien là l’oeuvre d’un professionnel. On porta rapidement le semi elfe à bord. Quatre couvertures vinrent rapidement recouvrir l’homme.
“ - Si vous voulez mon conseil, déshabillez-vous et séchez vous sous ces couvertures. Vous crèverez plus de froid sans cela. Je vous que vous avez le bras blaissé. Herbert, tu t'occupes de ca s'il te plait.”
Elle laissa l’homme se sécher et son adjoint prodiguer les premiers soins au semi elfe. Ce dernier fut ensuit laissé à lui même pour pouvoir se réchauffer. La dame avait reporté son regard sur le navire, ce dernier commençait son voyage vers le fond. Ce dernier fut très court car le navire était au beau milieu du chenal. Alors que le pont disparaissait sous le flots, le navire heurta le fond vaseux et vint se figer en place, ses mats dépassant toujours des flots. Le chenal venait d’être interdit jusqu’à nouvel ordre.
“-Mission accomplie… C’est bon les gars, on se barre.”
Le frêle esquif prit immédiatement de la vitesse, le vent se gonflant dans sa voile. Derrière eux les hurlement de bien des hommes se débattant dans les eaux froides et tourbillonnantes des lieux montaient dans une nuit de plus en plus noire.
“- C’est bien joué mon gars, fit avec un air sincèrement satisfaite la grande elfe. Je n’ai que rarement vu un homme s’en sortir seul aussi efficacement. Nos chefs ne m’avait pas menti, tu sais de quoi tu parles. Je ferai savoir au Concile que tu as été au delà de nos espérences. Tiens donc… Bois cela.”
Elle lui avait tendu une sorte de grande flasque qui sans aucun doute devait contenir un liquide revigorant. Il ne s’agissait pas d’alcool mais d’une potion plus complexe et plus subtile que cela, utile pour les marins ayant été jeté dans l’eau de mer. De ces secrets que seule la gent elfique pouvait tirer de leur escarcelle. Il fallut une demi heure de mer pour voir émerger une lumière sur la mer. Une lumière d’un bleu très faible. En s’approchant on vit se dessiner un navire de plus grande taille taillé pour la vitesse sans aucun doute. Les voiles étaient caractéristiques de voiles Thaari.
On affala la voile de l’esquif en dépassant la proue du navire. Une lanterne bleue avait été placée là, un membre d’équipage s’en approchait déjà pour aller l’éteindre. Le ciel s’était dégagé et les étoiles éclairaient faiblement l’immensité bleue. Au loin on pouvait deviner les côtes. On entendit un bruit caractéristique, une échelle de corde et de bois avait été jetée le long du navire pour permettre de monter à son bord.
Avant de laisser monter Zaahrian à la corde, l’elfe l’interrompit. Elle sortit une petite bourse.
“-Nos chemins se séparent ici Zaahrian. Voici le reste de la somme que nous te devons, il s’agit de diamants, nous avons arrondis vers le haut tu n’y sera pas perdant, même en comptant le change. C’est plus simple à transporter qu’autant de pièces de monnaies… Et je ne disposais pas de lettre de crédit Thaarii. Notre dette est maintenant payée. ”
Elle sortit également une petite pierre noire polie et travaillée de manière à avoir la taille d’un écu. La pierre avait du être infusée de mercure par un orfèvre ou un enchanteur car sa face représentait une sorte de flaque de sang et sa pile une pieuvre stylisée aux détails impressionnants.
“- En réalisant cette mission tu disposes de la confiance du Concile. Garde cette pierre précieusement, elle montre que tu disposes de notre protection pour les autres chapitres du Concile, partout sur les mers ou dans les ports. Si un jour tu as besoin des services du Concile ou que tu souhaites au contraire lui proposer tes services, va chez le marchand le plus riche de n’importe lequel des ports de l’Olienne et présente lui cette pièce, il t’enverra vers un de nos représentants. C’est ici que nos chemins se quittent Zaahrian l’ombre, je m’en retourne au Langehack… Je te souhaite bon vent et bonne chance pour la suite. Le capitaine est au courant de tout rassure-toi et ton ami est déjà à bord...”
Une fois le semi-elfe à bord, l’échelle de corde fut prestement remontée, et le navire reprit vie tandis que les matelots commençaient à déployer la grande voile. Des lanternes s’étaient rallumées sur le pont. Un homme faisait face à Zaahrian. Il était habillé de deux bottes fines d’un cuir visiblement prévu pour tenir la mer, d’un pantalon bouffant à la texture semblant là aussi très résistante mais dont le tissu avait été entrelacé de fil donnant un aspect bleu satiné. Au torse il portait une chemise d’un jaune cassé proche du corps et dont le col était très droit, de style purement thaari. Il portait par dessus un gilet de satin bleu. Au cœur avait été brodé avec un fil de soie dorée une armoirie immédiatement reconnaissable : celle des lignes Oliennes. Il portait sur la tête une sorte de fez doré. L’homme lui parla avec un fort accent Thaari.
“- Je suis Aliex Melouim, second du ‘Diamant des mers’. Bienvenue à bord Messire Zaahrian. Le capitaine est à la manœuvre, je suis chargé de vous accueillir. Le capitaine souhaite vous parler avant de vous emmèner à votre cabine retrouver votre compagnon de route. Vos hôtes ont payé la traversée et nous n’avons pas d’autre passager sur ce navire, nous n’avons guère que du courrier et quelques marchandises urgentes pour Thaar. Vous disposez de la cabine sous le château, la plus confortable du navire. ”
Tout en faisant ce petit résumé, il était remonté justement jusqu’au château. Là deux hommes étaient en train d’observer les matelots dans les voiles. L’un d’entre eux, qui devait être un simple marin, disposait d’une tenue très simple, semblable à celle des marins dans les voiles, et qui semblait être l’uniforme de base de la compagnie. L’autre disposait d’un uniforme presque identique à celui d’Aliex Melouim, à la différence que son gilet était d’un rouge vif et qu’une grosse broche en forme de soleil était accroché sur la partie gauche du gilet. Pour une compagnie maritime, il fallait bien avouer que ces navires semblaient plus disciplinés et organisés que certains navires militaires péninsulaires.
“- Ah ! Monsieur Melouim, voici donc notre visiteur.
- Oui mon capitaine.
- Bien, je nous ai placé sur le bon cap. Faites le maintenir. Gardez le branle-bas et le couvre feu tant que nous serons en vue des côtes, évitez les navires côtiers. Un quart d’heure après la disparition des côtes, renvoyez les hommes, levez le couvre-feu et faites établir le roulement des quarts. Faites moi réveiller à 5 heures pour le troisième quart. J’emmène notre passager à sa cabine.
- A vos ordres.
- Messire, si vous voulez bien me suivre ?”
Ils descendirent du château par l’escalier donnant vers le pont principal, puis attaquèrent un autre escalier, dont la trappe se trouvait au milieu du pont. Il donnait sur un long couloir éclairé par des lanternes tamisées.
“- Messire Zaahrian, j’ai reçu l’ordre de vous emmener à Thaar directement, je ne connais pas vos affaires avec vos commanditaires et je ne cherche pas à les savoir. On m’emploie simplement à vous transborder dans les meilleures conditions. De mon point de vue vous êtes donc monté dans mon bateau à mon départ de Caïssa. J’ai cette lettre qui m’a été donné pour vous…”
Il lui remit un pli scellé. Ils étaient arrivés au bout du couloir.
“- Nous voilà arrivés. Cet étage dispose de deux dortoirs pour nos passagers, le réfectoire et la cambuse, ainsi que quelques autres cabines. Vous êtes seul avec votre ami à ce niveau, vous êtes nos seuls passagers. Votre cabine se trouve au dessus de la mienne, si vous me cherchez, vous n’aurez qu’à descendre cet escalier. A droite se trouve ma cabine, sous la votre, en face celle de mon second, ensuite viennent mes lieutenants et enfin la salle des hommes. La cale est interdite d’accès sauf à l’équipage. Un buffet froid, des fruits, du vin et de l’eau se trouvent sur la table de la chambre. Un braséro peut-être allumé, mais une fois seulement que le couvre feu sera levé. Je suis navré de l’inconvénient. Mais un bain chaud a été préparé à votre attention. Vous disposez du service spécial, par conséquent un membre de l’équipage se trouve en permanence au réfectoire, si vous avez le moindre problème, il est là pour vous aider. Vu le vent et connaissant notre navire, j’estime que nous devrions rallier Thaar dans trois jours. Je vous souhaite une bonne nuit sur mon navire.”
Le capitaine lui remit une grosse clef dans la main, et s’en fut.
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Congestion portuaire [Ouvert] Dim 22 Avr 2018 - 18:32 | |
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Putain, il avait réussi…
Certes, il manifestait toujours une confiance inébranlable quant à ses capacités d’assassin — et maintenant de saboteur — mais ce bref passage à la mer le fit tout de même douter pendant un instant. Normalement, il ne comptait que sur lui-même pour sauver son cul avec, occasionnellement, l’assistance de Guilin. Cette fois, c’était de purs étrangers qui venaient à son secours et il lui vint à l’esprit qu’ils auraient certainement pu le laisser crever comme un rat pour se débarrasser de leur seul témoin. Il avait pris le risque que ça arrive, car la récompense en valait la peine à ses yeux. Zaahrian voulait renter chez lui, les poches pleines d’or. Il voulait faire chier ces humains qui le regardaient de haut, convaincu de leur supériorité alors que son bref passage sur la Péninsule ne lui avait confirmé qu’une chose : peu importe le titre ou le sang qui coule dans leurs veines, ce sont tous des animaux. Ils ont soif de pouvoir et se battent au nom de l’honneur, mais ils n’en ont pas plus que lui. Ils venaient de réduire leur propre terre en un gros tas de cendre, et cela au nom de qui? Au nom d’un gamin couronné que Zaahrian se fera un plaisir d’éliminer lorsqu’il sera un homme capable de se défendre.
Toussant et crachant, on lui jeta des couvertures sur le dos, mais elles ne furent d’aucune utilité pour calmer les tremblements incontrôlables de son corps qui luttait férocement contre le froid. La douleur irradiait son bras et les contractions involontaires de ses muscles empiraient les choses. Ce n’était pas la première fois qu’il se cassait quelque chose, mais on ne s’habituait pas à ce genre de douleur. « Merci... » Gronda-t-il en signe de reconnaissance. Ce n’était pas aujourd’hui que les dieux allaient le réclamer.
On le soigna et il put enfin se débarrasser de ses vêtements trempés pour des habits secs. Zaahrian retrouvait ses aises ainsi que la satisfaction du devoir accompli. Néanmoins, quand l’elfe vint le féliciter pour son bon travail, il ne put s’empêcher de faire quelques remarques quant à l’élaboration du plan. « Prochain coup que vous voulez infiltrer quelqu’un sur un bateau, évitez l’histoire du riche marchand. Ils sont installés dans des cabines séparées du reste. Il faut donc traverser tout le bateau pour se rendre jusqu’à la cale. Ensuite, la laine et le chanvre ne font pas de bons combustibles. Bon, ce n’est pas comme si c’était la première fois que je devais changer de plan en cours de route. C’est là où réside tout mon talent. Un autre que moi n’aurait probablement pas eu autant de chance. » Il lui servit son plus charmant sourire avant de boire à la flasque tendue. La boisson le revigora, mais Zaahrian aurait préféré un bon alcool, quelque chose de fort qui remet tout en place.
Plus loin, un autre bateau attendait pour le prendre et le ramener à la civilisation. Thaar ne sera certainement pas une ville sûre pour lui, mais il était impatient de retrouver ses points de repère et de reprendre les choses là où il les avait laissées. Zaahrian allait embarquer quand l’elfe l’arrêta pour lui donner une bourse contenant des diamants, la seconde part du paiement qu’on lui devait. « J’espère que vous avez un bon contact où je peux les faire changer... » Plus facile à transporter, certes, mais on risquait de croire qu’il les avait volés. Il prit ensuite la pièce et l’examina d’un œil critique. Il n’avait jamais rien vu de tel. Il savait que des organisations puissantes se battaient pour le monopole du côté de l’Ithri’Vaan, mais il n’avait jamais eu à faire affaire avec l’une d’elles. Il se demandait maintenant s’il ne venait pas de mettre les pieds dans quelques choses qu’il aurait mieux faire d’éviter. Avoir la protection d’un ami puissant pouvait être une bonne chose, mais rien n’était gratuit. Il aura peut-être à rendre quelques services supplémentaires à l’avenir. « Bien, je tâcherais de m’en souvenir. Possible que mon prix augmente d’ici là. C’est que j’ai quelques projets qui demandent un bon investissement de départ. » Il lui fit un clin d’œil et monta à la rampe du bateau. Il avait coulé un putain de navire et échappé à la mort. Il ne savait pas encore les conséquences qu’aurait son geste, mais il était fier et se sentait plus vivant que jamais.
À peine à bord, il fut accueilli par un homme de belle allure qui se présenta comme étant le second du navire. Il lui informa que le capitaine souhaitait le rencontrer. À vrai dire, Zaahrian avait bien envie d’aller dormir, mais si c’était pour recevoir encore des éloges, il pouvait bien rester debout un peu plus longtemps. « Je risque de m’habituer à tout ce luxe! » Plaisanta l’assassin en le suivant jusqu’au capitaine qui donnait ses dernières instructions avant le départ. Tant qu’ils seront en vue des côtes, le danger restait très réel. L’assassin préféra ne pas penser aux conséquences si le navire devait être intercepté. D’ici quelques jours, il serait dans la grouillante ville de Thaar et prendrait la meilleure bière qui soit dans le meilleur établissement en ville. « Merci capitaine. » Un bon bain… Il avait peut-être changé de vêtements, mais l’odeur des eaux portuaires lui collait à la peau et n’avait rien de très agréable. Il prit la clef et ouvrit la porte de sa cabine. « Je suis une légende. » Clama-t-il d’un ton joyeux, espérant qu’après le bain, il pourrait retrouver les bras de son amant...
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