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| Face à la vérité, se réapprendre | Stiam | |
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Anorn
Ancien
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| Sujet: Face à la vérité, se réapprendre | Stiam Lun 21 Mai 2018 - 16:13 | |
| Septième ennéade de Verimios, De la dixième année du onzième cycle. A peine revenu dans la capitale, à peine avait-il repris ses fonctions de régent qu’il devait déjà reconnecter avec un nombre incalculable de gens. Il avait beaucoup à rattraper, certes. Il avait traité de loin les dernières affaires du royaume et pour cela il devait faire amende honorable. Il devait rencontrer certaines personnes avant de quitter Alëandir pour Ardamir et pour se faire il n’avait que quelques jours. Là-bas, il serait sans aucun doute beaucoup moins bien accueilli. Ce qu’il s’était passé avec Halyalindë avait été mal compris par les ardamiri et s’était retourné contre le royaume. Il se devait maintenant de reprendre le fil et surtout, il savait que quelque chose d’étrange s’y tramait. Mais aujourd’hui, tout autre chose occupait sa pensée. Un spectacle avait pris place au sein de la capitale et avait attiré une certaine foule. Loin de cette dernière, le régent observait. Estiam animait la place Tyral avec une représentation flamboyante. Anorn admirait la performance. Aldartha voyait là ce qu’il aurait put être aujourd’hui. - Tu aurais été encore meilleur. Il maîtrise son Art, c’est certain. Mais tu le vivais si intensément que tu l’aurais aujourd’hui surpassé. Quand le calme relatif fut revenu, Anorn descendit de son observatoire. Son frère resta à l’intérieur tandis que ses gardes l’accompagnaient dans la rue. On le salua et il répondit chaque fois par un hochement de tête. Arrivant sur la place Tyral, il ne restait que les performeurs et quelques elfes. Les gardes de la cités s’assuraient que tout serait remis en place d’ici la fin de la journée parce que les pavés, notamment, avaient souffert de la prestation. - Loethwil ?Un léger mouvement de tête et ils s’écartèrent de tous. - J’ai entendu dire que c’était ton nom, désormais. Estiam n’est plus que du passé ? Il avait pris sa main entre les siennes et l’avait légèrement serrée en guise de salutation. Il ne pouvait pas lui donner une accolade ici, là où tout le monde pouvait les voir. On ne pouvait cependant pas les entendre et c’était donc avec plaisir qu’il le tutoya. Leur dernière entrevue datait d’Eraïson et depuis il s’était passé une multitude de chose. - Je crois que nous avons énormément à nous dire. J’ai observé de loin ce spectacle et je dois dire qu’il était très plaisant. Cependant, je sais que ce n’est pas l’unique raison qui t’as poussé à le produire. Qu’est-ce qui t’amène de nouveau entre les murs ? Il savait que depuis Eraïson, Estiam avait passé énormément de temps parmi les noss, dans le but de reprendre Yutar. Il ne connaissait pas les détails mais il savait que cela avait profondément changé celui qui se tenait devant lui. Il n’était physiquement plus le même, avait changé de nom et peut-être même de vocation. Cela il voulait le découvrir. Parce qu’il était un des seuls elfes qu’il tolérait et chez qui il pouvait trouver une manière de penser qui le satisfaisait personnellement. Alors il était assez curieux de savoir ce qui l’amenait dans la capitale, quand il semblait se plaire au sein des noss. Quand il avait réussi à les réunir pour reprendre ce qui leur était dû.
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| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: Face à la vérité, se réapprendre | Stiam Lun 21 Mai 2018 - 18:53 | |
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Quand une nouvelle connaissance s’en allait, une ancienne refaisait surface. Une voix familière attira ton attention, et à ton sourire, Vëolinda sut qu’il aurait été inapproprié de s’immiscer dans cette entrevue. À celui qui jusqu’au Voile avait été un Citadin comme un autre, le visage… et la réputation de l’ancien Seigneur-Protecteur de Quatrième Saison étaient loin d’être inconnus. Pour toi cependant, l’une des rares personnes à partager un lien plus intime avec l’actuel Régent, la retenue dont il faisait preuve durant vos salutations fut palpable. Qui aurait cru que le froid Nedi Lucannûi fut capable de laisser envisager à quiconque l’opportunité d’échanger une embrassade ? - C’est que les informations circulent vite à l’intérieur d’Alëandir. Tu ris doucement Disons simplement que Lœthwil est un Estiam épanoui. Comme cela l’avait été en retrouvant Halyalindë, rencontrer Anorndellon en tant que Lœthwil était une sensation étrange. Tu aurais aimé accuser l’appréhension, elle aurait été logique après ce que tu as vécu avec ton amie, mais la vérité était que… tu étais à l’aise. Trop à l’aise. Anorndellon n’avait pas perdu de sa grandeur, non, mais tu n’en étais plus le moins du monde intimidé ; et le fait que tu sois physiquement plus grand que tu ne l’étais il y a quelques années n’y avait rien à voir. Il te faudrait quelques instants d’observation, et une question de sa part pour que la raison t’en devienne évidente. Tu avais enfin fait ton deuil de la figure d’autorité qu’il représentait du temps de tes études. Il ne faisait plus statut de mentor, mais simplement de contemporain. - Enormément est un euphémisme. J’ai l’impression d’avoir été rattrapé par un Cycle entier de vie en deux ans. Tu croises les bras sous ta poitrine Heureux que le spectacle t’ait plu. À vrai dire, les raisons qui m’ont poussées à le proposer sont les mêmes que celles qui m’amènent en Alëandir. Ton front se plisse un instant et tes sourcils dissimulés par les peintures se froncent, dubitatifs Et normalement je devrais me contenter de te répéter ce que j’ai dit à tous ceux qui m’ont posé la question et te laisser te faire ta propre idée du sens de la pièce tu soupires mais en tant que Régent, tu marques une légère pause et en tant qu’ami, je t’en dois au moins une partie. Tu fais un pas, te place côte à côte avec le vitaliste, avant de l’inviter à te suivre, entamant machinalement une marche en direction de l’Harmalaica, suivi de loin par la garde personnelle de ton interlocuteur. Il te fallut quelques instants avant de reprendre la parole, pour débattre avec toi-même de s’il te fallait faire l’effort de rendre ton discours plus difficile à entendre pour eux. Ils étaient des militaires, une part des informations que tu donnerais à Anorndellon leur était de toute façon due, alors qu’ils l’apprennent aujourd’hui ou demain… - Les choses ne se sont pas passées exactement comme prévu à Yutar. Le calme avec lequel tu amenais la chose était déstabilisant Notre but au départ était de s’attaquer directement au bâtiment pour en chasser les Eldéens pour ensuite les chasser hors des frondaisons de l’Annon, Tu lèves les yeux au ciel seulement ils ont refusé de se replier. Ils sont presque tous tombés avec la forteresse. On a planté exactement 3104 arbres sur les plaines de Yutar, dont 132 sépultures Anedhelles.Piégés par une magie étrangère, les Sombres s’étaient retrouvés anéantis. Massacrés. - C’est moi le responsable direct de la majorité des morts. Halyalindë m'en veut, et je pense qu'elle ne sera pas la seule. Tu fronces les sourcils J’ai beau être impulsif, j’imagine que tu sais que je ne suis pas du genre à tuer à tout va, mais quel que soit le sens dans lequel je retourne les choses, je n’arrive pas à m’en vouloir. Tout ça est arrivé alors que je m’étais totalement abandonné à la volonté d’Anaëh, et les Chants me confortent dans l’idée que c’était un mal nécessaire. Un mal nécessaire, une noirceur vitale, la fondation même de votre pièce Enfin, je m’égare à parler de moi. Je ne sais pas ce que tu ressens de la Symphonie, mais depuis la chute de Yutar, elle a beaucoup repris de force dans l’Annon, et les clans laissent entendre qu’elle s’étend de plus belle aux frontières. La douceur de l’Harmalaica et la puissance de ses Chants s’insinue dans ton atmosphère, donnant d’autant plus de poids à tes paroles. - Les racines de l’Estel se glissent jusque sous les terres mortelles, et l’Anaëh désespère de pouvoir les suivre. Les Ornedhels, et je m’y inclus, s’accordent à dire que c’est de notre devoir d’avancer avec la forêt. J’ai peur par contre qu’avec les derniers rassemblements et les événements de Yutar, les Taledhels ne commencent à croire qu’ils sont les prochains sur la liste. Les Citadins sont bien plus à l’aise que les Sylvains pour échanger avec les peuples étrangers, alors j’aurais autant aimé pouvoir compter sur eux plutôt que de voir naître de nouvelles tensions sans bases réelles.Tu t’arrêtes brusquement, scrute le ciel un instant, et tend ton bras valide. A peine une dizaine de seconde plus tard qu’une créature reptilienne ailée s’y accrochait avant de se glisser sur ton épaule. - Ah, au fait Anorndellon, voici Ilweran, le dragon-fae auquel je me suis lié pendant mon passage dans les terres du Nord. Tu pousses ta joue contre celle du lézard magicien en témoignage d’affection Et toi Ilweran, voici Anorndellon, le Régent du Royaume.
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: Face à la vérité, se réapprendre | Stiam Lun 21 Mai 2018 - 20:04 | |
| Epanoui, il l’était sans aucun doute. La manière qu’il avait de se tenir, l’expression de son regard et l’absence de retenue dans ses paroles ne laissaient aucun doute. C’était étrange de le voir ainsi et on lui en apporta la raison. Ils ne s’étaient pas vu depuis deux ans et un Cycle entier était passé pour lui. L’elfe avait gagné en sérénité et il ne sentait plus chez lui ce qui pouvait le torturer autrefois. Il avait soudainement vieilli. Anorn s’en réjouit. Il voyait là tout le potentiel qu’il pouvait désormais exprimer. D’ailleurs, un échantillon venait de lui être offert. Les deux elfes se mirent alors à marcher, tandis que le plus vieux attendait des explications qu’on hésitait à donner. Il comprenait que le clou du spectacle n’était pas le final mais bel et bien d’en admirer la résonance chez ses spectateurs. Il aurait tout le loisir d’interroger les autres, quant le régent primait de par son rôle au sein du peuple et l’ami, au sein de son coeur. Un instant il crut devoir chasser sa garde mais l’Artiste finit par parler. Et c’est dans le silence qu’Anorn écouta le bilan de Yutar. Il savait ce qu’il attendait de lui. Mais aussi ce qu’il craignait de lui. Halyalindë lui avait servi des reproches. Elle devait donc être totalement guérie.
- Nous connaissons tous la guerre. Les pertes restent une blessure vive et profonde dans le coeur de chacun. Chaque frère et chaque sœur que nous perdons nous rapproche de la défaite. Mais une guerre sans perte est une complète utopie. Je sais mieux que quiconque qu’il faut parfois prendre des décisions qui ne devraient pas nous revenir. Et si j’aimerais croire que nous ne prenons en aucun cas la place de Tari, qu’il ne nous arrive jamais de vouloir nous faire nous mêmes décisionnaire de ce qui ne nous appartient pas, objectivement c’est le cas. Pour l’Oeuvre de la Mère, nous sommes prêts à nous sacrifier. Chacun d’entre nous connaît sa valeur et chacun connaît son devoir. Cela me fend le coeur d’apprendre que nous avons perdu tant d’elfe mais je me raisonne en sachant qu’ils ont rejoint le Royaume de Tari pour la bonne cause.
Quant à la question de culpabilité, cette dernière ne revient qu’à ceux qui nous ont pris ce qui nous appartient. C’est à cause d’eux que nous avons perdu des soldats. Que tu sois stratège ne t’accables pas de tous les maux. Si Halyalindë se sent toujours coupable de la perte de l’unité de sa mère, c’est à elle seule de composer avec.
Un léger silence pris place, avant qu’il ne reprenne la parole. La suite traitait d’une affaire bien plus grande. Il s’agissait d’unir le peuple pour poursuivre ce qui avait été lancé à Yutar. Aider la Prime Forêt à progresser. Lui donner l’espace et la liberté de grandir, sans plus la contenir.
- Nous essayons depuis toujours de renouer le lien qui se dissipe entre les Ornedhels et les Taledhels. Il serait contre-productif d’agir trop prudemment, de se renfermer sur nous quant nous avons un but commun. Certes certaines idées craignent que l’union des noss se retournent contre eux. Y a-t-il le moindre risque que ce soit le cas ? Nous n’avons aucune raison de nous opposer aux souhaits que les Ornedhels formulent. Certes il est dangereux de s’aventure sur ce chemin. Mais nous avons tant perdu en essayant de s’en tenir à ce que nous avions qu’il est temps d’inverser la tendance. Si protéger ne suffit pas, et nous avons bien vu que cela ne suffit pas, il est peut-être temps de changer de stratégie.
Il va falloir rassurer les Taledhels, Loethwil. Et les convaincre qu’il est temps d’avancer.
Des battements d’ailes et un lézard apparut sur le bras tendu de l’elfe. Levant sa main mais l’arrêtant à mi-chemin, il répondit à cette présentation avec un hochement de tête.
- Ilweran, eh. Je n’ai jamais saisi le principe d’un compagnon qui ne parle pas.
Il y avait là donc une indication sur sa sensibilité à la Symphonie : elle n’existait que pour les oreilles de plus chanceux.
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| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: Face à la vérité, se réapprendre | Stiam Lun 21 Mai 2018 - 22:23 | |
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En réponse à la dernière remarque, Ilweran laissa échapper un grognement sourd. Le petit dragon était fier. S’il ne parlait pas, il n’en avait pas besoin pour se faire comprendre, et encore moins de toi. Quand ta magie et celle d’un autre être ne sont qu’une, et que se tissent entre vous des liens à l’image de celui à travers lequel communiquent toutes les entités vivantes de la Prime Œuvre, le langage parlé devenait bien archaïque. Seulement, Anorndellon ne vivant pas votre situation il ne pouvait pas la comprendre.
- Ne dis pas ce genre de choses, tu risquerais de le vexer ! tu tapotes le crâne du lézard Lui et moi communiquons autrement.
Sa perception de la Symphonie n’y était donc pour rien. Là où tu pouvais accuser ta conscience des besoins de la forêt, les mots d’Anorndellon n’étaient la conséquence que de son propre jugement, et son verdict était sans appel. Pas une seule seconde la question de la légitimité de l’exécution de milliers de victimes Eldéennes ne l’avait effleuré. Anorndellon s'était contenté de penser au sacrifice de frères tombés au combat. Une forme de cynisme qui venait avec l’âge et les responsabilités, certainement. Halyalindë s’était un instant pensée à ce stade, peut-être à cause du souvenir de ses temps sans le Souffle, mais Yutar lui aura violemment rappelé le prix de la guérison. Elle n’était pas encore prête à sacrifier jusqu’à la conviction même de porter le bon rôle à ses yeux et à ceux de ses pairs, pour prendre les décisions difficiles. Jusque là, elle avait été capable d’agir pour la sauvegarde du plus grand nombre de ses frères d’armes, des Citoyens de son Protectorat, d’une partie du peuple elfique, mais elle n’était pas comme Anorn prête à tout pour les elfes ; et encore moins comme toi, agissant non pas seulement pour les tiens, mais pour une entité aussi vague que l’Anaëh. Ton visage s’assombrit légèrement alors que le discours reprenait une direction plus délicate.
- Certains clans nourrissent de lourds contentieux avec les Cités, et je mentirais en disant qu’il n’en existe pas parmi eux qui ne rêvent que de les voir s’effondrer, mais ils sont encore loin d’en être au point de prendre les armes pour s’attaquer aux murs de pierre et à leurs habitants. Ilweran s’envole vers la branche d’un orme, et aussi machinalement que tu te sois rendu dans les jardins sacrés, tu te perches sur une branche basse proche Les Noss ont besoin de voir plus activement s’impliquer les Citadins dans la dynamique de la forêt. Je pense être d’assez d’autorité parmi eux pour qu’ils aillent jusqu’au bout de leurs mots et leur en laissent l’occasion. Tu flattes la gorge d’Ilweran qui couine de plaisir avant de continuer Par contre, je doute avoir le même effet auprès des Citadins. Je sais que parmi les diplomates du Trône Blanc il y en a qui servent d’interface avec les clans, si j’ai droit à une seule faveur, j’aurais aimé que tu attires l’attention sur eux et soutiennent leurs projets, en espérant qu’avec un peu de traction des deux côtés, on puisse enfin construire quelque chose qui tienne pour de bon.
Par le passé, il n’y avait eu que la guerre, la menace directe d’êtres extérieurs à l’Anaëh pour unir les deux moitiés du peuple. Une atmosphère trop paisible rendait les plus petites frustrations et les moins grandes contrariétés plus visibles. Sans être forcés à la coopération, tout était prétexte à s’accuser les uns et les autres de tous les maux, et à autant s’éloigner. Maintenant, depuis le Voile en réalité, vous aviez une raison de coopérer sans que ne coule le sang… du moins sans que le sang ne soit forcé de couler. L’Anaëh grandissait, se glissait sous les pieds des races mortelles, et puisque vous naissiez tous en tant que ses gardiens, scrupules ou pas, vous vous deviez d’aller la préserver jusqu’à ses bordures les plus extrêmes. Mais les Noss sont craintifs, bien plus craintifs que ne le sont les Citadins, et bien moins contenus. Crainte et manque de retenue étaient deux ingrédients propices à l’éclosion de violence, et vous, les elfes, n’aviez ni l’envie, ni les moyens d’imiter vos cousins de sous la montagne, et d’entrer en guerre avec tous les peuples du continent. Si les Taledhels étaient aux yeux des Noss de piètres disciples de la Mère, ils en restaient de bien meilleurs porte-parole devant des cultures pour beaucoup en partie calquées sur la leur.
- Reste que, je suis content de voir que l’idée de suivre la forêt, quitte à ce que l’on se retrouve forcés de s’ouvrir, et de faire face à d’autres cultures ne te soit pas inconcevable.
Tout était à parier que le culte de Kÿria s’y opposerait vigoureusement, quitte à sacrifier les jeunes bois frontaliers. L’autarcie qu’ils prônaient, soi-disant par souci de préserver la culture Sylvaine, t’avait toujours paru un faux prétexte. Aujourd’hui plus que jamais. Seuls ceux qui manquaient d’amour pour La Mère et pour leurs frères l’abandonneraient au contact du reste du monde.
- À se cacher derrière la forêt que l’on devrait protéger, on a l’air faibles. Et s’il y a bien une chose que j’ai apprise récemment, c’est qu’il y a peu de choses plus dangereuses que d’avoir l’air faible.
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: Face à la vérité, se réapprendre | Stiam Ven 25 Mai 2018 - 19:37 | |
| Il savait combien les relations entre les noss et les cités pouvaient être rudes, dans certaines régions. Il pensait tout d’abord au Protecteur de Carrobrelian, persuadé qu’il fallait exterminer les noss pour reprendre le contrôle sur Anaëh. Il n’avait jamais vu plus grand que son jardin, alors comment pourrait-il penser qu’il y avait bien plus important que son bien être ? Certaines cités se prenaient des directives qu’il désapprouvait, à contre-sens de celles du Royaume. Mais ces dernières n’étaient pas les plus nombreuses et quand Estiam lui demandait le soutien des Cités, c’était de toutes les autres. Anorn savait qu’il lui revenait de les réunir et de les impliquer dans ce qui se passait actuellement.
- J’accorde de l’importance à ces liaisons depuis que je suis régent. Aujourd’hui je sais que ce n’est cependant pas assez. Il est temps de forcer un peu plus, certes. Avant d’avoir un réel but, une réelle motivation, j’avais encore le temps. Et surtout, je viens d’une cité qui a été coupée de ses frères depuis longtemps. L’Histoire a voulu que nous n’ayons plus de réel lien. Certes il me revient d’impliquer les elfes des cités dans ce combat qui est celui de l’Oeuvre entière.
Et cette idée ne m’est pas inconcevable non. Elle l’est pour certains, parce qu’ils ont peur de perdre ce qu’ils conservent précieusement depuis des siècles. Nous sommes depuis toujours sur la défensive, reclus et horrifiés à l’idée de rencontrer le reste du monde. Il nous inflige depuis toujours des abominations. Il est temps que nous reprenions ce qui nous revient de droit.
Par là, Estiam entendrait sans doute suivre les racines. Mais Anorn voyait plus grand encore. Ils étaient les premiers, ils étaient les enfants de la Mère. Ils avaient pour les autres tout ce dont ils pourraient avoir besoin. Et si depuis toujours son peuple protégeait jalousement se secrets, il ne pouvait s’empêcher de croire qu’ils étaient capable de partager. Ils avaient aujourd’hui la possibilité d’apprendre aux autres ce qu’ils ne savaient pas, quoi de plus naturel que de saisir l’occasion ?
- Il fallait sans doute être patient, Loethwil. Nous sommes lents, tu le sais. Cela fait des siècles que je sens ce moment arriver. Le Voile a accéléré les choses, grand bien nous fasse. Il nous revient maintenant d’agir. Je ferai le nécessaire mais veillons à rester en contact veux-tu ?
Il lui fallait son appui, dans cette entreprise. Il en gagnerait d’autres, au fur et à mesure. A commencer, il l’espérait, par Neraën. Mais une question lui trottait encore dans la tête.
- Nous avons déjà établi que tu avais changé. Tout comme j’ai du évoluer aussi. Raconte moi ce que j’ai raté. Que t’ont apporté les deux dernières années au sein de la Prime Forêt ?
Il avait vu le reste de son armure, sans pour autant en comprendre le sens. Son empreinte avait changé aussi, elle était plus mature, plus travaillée. Il en avait même changé de nom. Et c’était bien plus significatif que tout le reste.
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| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: Face à la vérité, se réapprendre | Stiam Ven 25 Mai 2018 - 23:32 | |
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Ce qui vous revient de droit ? Ce qui vous revient de droit… Qu’étais-ce exactement ? Où exactement tracer la ligne entre juste croisade et conquête agressive ? Pouviez-vous décider vous-même de la différence entre enseigner et asservir ? Tant que vous restiez sous les frondaisons de l’Anaëh, et dans les limites des Chants, tu considérais que vous étiez dans votre droit. Toute terre réclamée par Kÿria est celle de ses enfants, et tout enfant des autres Dieux posant le pied sur les terres de Kÿria, se doit à tes yeux de se plier aux enseignements de la Prime Déesse, pourvu qu’il en soit capable, car tant qu’il vivra sur les lieux bénis… ou y survivra, ce sera grâce à ce qu’Elle lui aura mis à disposition. Tant que la flore et la faune étaient revigorés par le toucher de Kÿria, Elle devenait l’hôte des lieux, et tout invité se doit de respecter son hôte. Là où le monde était livré à lui-même cependant, si les Voies de La Mère restaient bonnes, elles n’avaient pas de sens profond. Là-bas, Elle n’était pas la bienfaitrice des vivants, alors qu’ils en viennent à l’oublier, ou même à la médire, Elle qui préférait ses propres enfants à eux, ne te choquait pas le moins du monde. Tu ne sais pas exactement ce qu’Anorndellon considère vous revenir de droit, mais si tes suppositions sont bonnes, et qu’il octroie par ces mots une autorité idéologique, morale et pédagogique à votre peuple, tu es pleinement d’accord avec lui. N’en reste pas moins que contrairement à lui, tu considères cette autorité illégitime tant qu’elle n’est pas accompagnée des bénédictions d’I Emël.
Si par contre, l’ambition du Régent venait d’une profonde conviction que l’Anaëh s’étendrait éventuellement à nouveau sur l’entièreté du continent, la perspective devenait agréablement surprenante, venant d’un Taledhel.
- Rester en contact direct reste difficile tu souris, l’air taquin mais je compte bien m’arranger pour rester à portée d’écoute des Cités.
Tu intercéderais devant les Noss, Anorndellon le ferait devant les Cités. Vous espèreriez l’un comme l’autre être écoutés, mais au moins en ce qui vous concernait, le contrat était signé. Avec la satisfaction du devoir accompli, vous étiez maintenant libre d’échanger de suejts plus… personnels, et une fois n’est pas coutume, c’est Anorndellon qui briserait le ton solennel pour lancer les hostilités.
- Il m’est arrivé tellement de choses complètement folles en deux ans que je ne sais même pas s’il est possible de rester crédible en te les racontant, surtout si tu n’as pas envie d’y passer les trois prochaines ennéades. tu ris Mais qu’à cela ne tienne, essayons. Tu lèves les yeux au ciel, signe que tu entamais ta réflexion Tout a commencé après Eraïson. tu entames, les yeux teintés de mélancolie Tu sais, il n’y a rien de mieux que côtoyer la mort pour raviver de vieux souvenirs. Eraïson m’a permis de me rendre compte du temps que j’avais passé à danser autour de celle que j’aime sans jamais faire l’effort de m’ouvrir à elle. Alors je m’en suis chargé. La gêne qui transparaissait sur ton sourire laissait déjà imaginer de ce qu’il s’était passé après On a vécu un idylle de quelques ennéades, mais tu sais, à jouer à rallumer un feu qu’on a longtemps nourri, sans vraiment penser recroiser d’étincelle tu soupires elle a fui, je me suis retrouvé soudainement seul et le cœur gros, et mon monde s’est effondré. Et ce n’est pas vraiment beau à voir quand mon monde s’effondre. Tu ris, nerveusement Tu sais, le traité d’ethnologie sur les possibles origines des Drows et du fonctionnement de leur société, celui que j’ai rapporté de mes voyages, peu après la bataille d’Uraal ? celui qui aura en réalité introduit les Eldéens au grand nombre autrement qu’à travers la légende Si j’ai pu faire ces hypothèses sur l’influence de l’Aduram aussi tôt, c’est parce que je l’avais traversé. Il y a tout un catalogue d’observations disons… perturbantes de ce que j’y ai vécu à la bibliothèque de Linaëh d’ailleurs. Je suis tombé dessus après t’avoir accompagné là-bas, il y a deux ans, et les voir… ça a été la goutte qui a fait déborder le vase. J’ai craqué, à ce moment l’Aduram m’a paru être le seul endroit où je méritais d’exister.
Ilweran glissa de sa branche et jusqu’à toi, et comme un chat se creusa une place avant de se lover contre ton ventre.
- Le deuxième séjour m’a définitivement travaillé, mais en toute honnêteté, j’aurais du mal à en parler comme une expérience désagréable. L’Aduram m’a forcé à totalement renouer avec ma nature sauvage, il m’a remis sous le nez toutes les pulsions que j’essayais de taire. Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à rassembler les Noss pour prendre Yutar. Quant à ce qui s’est passé à Yutar, maintenant tu sais. Pour le temps que j’ai passé les instincts à vif et durant la préparation de la bataille de Yutar par contre, j’aurai aussi eu le temps de me rendre compte qu’être entièrement soumis à ses pulsions n’est pas toujours ni agréable ni profitable. Ni pour moi, ni pour mon entourage. Juste après la bataille, j’étais juste un énorme amas de souffrances. Autant physiques que psychologiques. Mais j’avais compris le message, alors I Emël m’a offert de me reconstruire autant dans ma chair que dans mon Souffle, pour que j’aie la force d’accomplir mon devoir. Quant à l'armure, elle prouve que je travaille sous le gardiennage des fées.Tu souris franchement, affichant une joie rayonnante, jurant avec les peintures d’apparât sombres qui te couvraient Je me comprends mieux moi-même maintenant… et puis je peux attraper les livres sur les étagères les plus hautes sans tabouret, c’est un plus.Tu ris aux éclats, puis te coupe brusquement, réalisant que tu venais de déranger d’autres dans leur méditation Mais et toi ? Je vois bien qu’il y a quelque chose, mais tu ne me sembles pas avoir radicalement changé.
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