Sur le sable et sous la pluie [Libre]

RP libre:

-APPROCHEZ ! APPROCHEZ !! Ici, à l'intérieur même de ces murs, vont bientôt s'affronter les meilleurs gladiateurs de la région Mesdames et Messieurs. Et, parmi les autres, de futurs champions, je vous le garantie !! Venez observer des athlètes tels que la Menthe noire, Barbe drue, le Fern infernal ou encore les jeunes frères de la légende des arènes : le Briseur de marteau ! Et vous y serez à l'abri de la pluie, Messieurs dames !! Un beau combat de femmes dans une marre de boue, qui dit mieux ?! Approchez, approchez !

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Bien qu'elle reste plus que présentable, l'arène était assez modeste comparée à celle dans laquelle les Princes et Princesses Marchands organisaient leur festivités. Elle n'était pas en bois mais bien en pierre. Les gradins jouissaient de grandes tentures que l'on déployait en cas de fortes chaleur ou, ce jour-là, de pluie. Un espace était même prévu pour les convives de moyennes et hautes importances. Le sable pouvait accueillir plusieurs combattants s'affrontant en duel ou en équipe. La mort n'était pas prévue parmi les gladiateurs cette fois, il n'y avait que le Conseil de Thaar pour organiser un évènement aussi fastueux. Et ils auraient probablement choisi un autre jour que celui-ci... En revanche, il y avait toujours quelques criminels à châtier et il était bien rare qu'ils gagnent étant donné les conditions dans lesquelles ils étaient incarcérés.

Les cellules des gladiateurs étaient proches du mur extérieur de l'enceinte et, dans les couloirs, raisonnaient les appels à spectateurs du crieur de rue. Assis par terre, ses bras reposant sur ses genoux, Courtois pesta dans un souffle.

-Ecoute-le celui-là. On dirait un marchand qui veut refourguer sa camelote sur le marché.
-Il essaie de remplir les gradins comme il peut. Avec ce temps, il aura peut-être pas un peu de chance s'il attire les oisifs et ceux qui peuvent pas bosser.

Le grand brun à la barbe courte et mal entretenue ne rétorqua rien. Il porta plutôt son attention sur la cellule voisine. Là se tenait un jeune homme, debout, les mains posées sur les barreaux horizontaux de sa cage. Il semblait attendre son heure, à la fois anxieux et impatient d'en finir. Réaction assez normale lorsque l'on est confronté à quelque chose que l'on ne peut éviter... Celui qui avait répondu à Courtois suivi le regard de ce dernier et perçut l'appréhension dans la posture du plus jeune du groupe.

-T'inquiète gamin. C'est pas un duel à mort. T'as jamais été blessé c'est ça ? Pas de réponse. Qu'à cela ne tienne, il poursuivit. C'est qu'un mauvais moment à passer tu verras. T'as même pas le temps d...
-Ne joue pas à celui qui sait ce que je ressens. Le coupa Sauveur. Tu n'en as aucune idée.

Il n'y avait rien d'agressif dans sa réponse mais il employa suffisamment de sécheresse pour que l'importun lui foute la paix. Il échangea un regard avec son frère qui retint un sourire.

-Et on dit que je porte mal mon nom...

Sauveur sourit puis baissa la tête en la ramenant face à ses barreaux. Un pouffa de rire avant de repousser son corps du métal sur lequel il reposait et de faire quelques pas dans sa cellule. Courtois lui-même reconnaissait qu'il n'y avait rien de charmant dans son comportement mais il l'assumait parfaitement. Soit d'un air grognon soit avec plus d'humour lors des quelques occasions où son jeune frère en avait besoin. Car, s'il était méfiant et râleur, il répondait toujours présent pour sa famille. Conséquence de leur situation malencontreuse et de l'épreuve qui les y avait conduit.

La conversation s'arrêta là et, quelques minutes plus tard, un bruit de trousseau de clés que l'on agite avec vigueur interrompit tout le monde dans ses cogitations. Ils connaissaient tous ce son et savaient ce qu'il annonçait. Ceux qui étaient assis ou allongés se relevèrent tandis que les autres s'approchaient déjà de la porte de leur cellule. Ils allaient être conduit dans d'autres cellules, plus grandes et donnant sur l'arène, afin qu'ils y attendent leur tour de passage. Ceci en s'assurant de ne pas mettre ensemble ceux qui s'affronteraient dans l'arène. Il y avait peu de risque qu'ils s'écharpent mais autant éviter qu'ils sympathisent et abordent l'affrontement avec moins de vigueur, n'est-ce pas ?

La pluie tombait durement sur Thaar, un douloureux rappel que la ville n’était pas à l’abri des intempérie de la nature.  Les commerces étaient presque vides, les habitants ayant décidé de profiter du relatif confort que leurs maisons leur donnaient et pourtant un spectacle hors du commun se préparait. Maralina Irohivrah avançait rapidement dans la ville, protéger par la plus à l’aide de lourde protection que ses esclaves transportaient difficilement tandis que sa milice, l’entouraient. Un spectacle hors du commun!  Le groupe se dirigeait lentement mais surement vers la petite arène qui se dressait devant eux. Cela faisait plusieurs ennéades que Maralina avait reçu l’invitation du maître des gladiateurs qui combattaient. Ce dernier tenait absolument à faire un quelconque partenariat avec la princesse marchande, mais cette dernière ne lui avait guère porter attention jusqu’à aujourd’hui. Alors qu’on lui avait rapporter un combat pendant cette journée pluvieuse et qu’elle revenait tout juste d’un voyage d’affaire désastreux en Anaëh, la princesse marchande s’était dit qu’elle n’avait rien à perdre à voir ce que les gladiateurs avaient à lui offrir.

« APPROCHEZ! APPROCHEZ! Ici, à l’intérieur même de ces murs, vont bientôt s’affronter les meilleurs gladiateurs de la régions Mesdames et Messieurs. Et parmi les autres, de futurs champions, je vous le garantie!! Venez observer des athlètes tels que la Menthe noire, Barbe dure, le Fern infernal ou encore les jeunes frères de la légendes des arènes : Le briseur de marteau! ET vous y serez à l’abri de la pluie, Messieurs dames!!! Un beau combat de femmes dans une marre de boue, qui dit mieux?! Approchez, approchez! »


Le pauvre bougre tentait désespérément de remplir l’arène, mais ce dernier s’arrêta net lorsqu’il vit la milice et la princesse marchande qui s’avancèrent vers l’arène. Un spectacle bien inhabituel pour un événement sans envergure. Maralina arriva finalement devant le crieur et ce dernier s’inclina bien bas en laissant l’eau lui dégouliner sur le visage. La princesse marchande le dépassa sans un regard et entra directement dans l’arène suivi de se milice. Mais Ulric, le commandant de sa milice personnel, s’arrêta devant le bougre et lui siffla entre les dent : « Va chercher ton employeur, Dis-lui que la princesse marchande, Maralina Irohivrah est venue voir sa marchandise et le spectacle qui lui a promis. » Le petit humain se releva rapidement et couru dans l’arène chercher son maître, pendant que Maralina, observait l’intérieur de l’arène. Ulric la rejoint rapidement en lâchant un grognement. La princesse ne put s’empêcher de lui lancer un sourire amusé avant de croiser les bras. « Tu avais vraiment envie de voir un match dans une arène aussi minuscule? Après tout, ce n’est pas comme si tu ne pouvais pas en faire dans la grande arène! » La princesse marchande secoua légèrement la tête en souriant. Elle lui répondit de sa voix cristalline; « Définitivement Ulric, tu ne comprendras jamais rien aux affaires. » La demi-elfe avait un but très précis en visitant cette arène et elle avait bien l’intention d’y arriver jusqu’au bout.


Des pas rapides firent retourner le groupe et un humain avec un air affolé se dirigea rapidement vers la princesse marchande. Ce dernier s’arrêta devant la demi-elfe et fit une rapide révérence. « Quel plaisir de vous voir dans notre noble arène ma princesse! Vous n’avez aucune idée du bonheur que votre simple présence m’apporte! » L’humain continua pendant de longue minutes à s’exclamer à quel point il était heureux de voir Maralina, et ce dernier la guida rapidement vers les cellules pour lui montrer ses précieux gladiateurs. On aurait pu entendre une mouche voler dans les cellules tellement le silence semblait lourd. Les gladiateurs savaient pertinemment qu’ils n’étaient pas devant n’importe qui. Certains baissaient carrément les yeux devant la princesse marchande tandis que d’autres lui jetaient des regards curieux, impressionné par sa noble présence. Tous connaissait Maralina Irohivrah, et tous savait qu’il ne valait mieux pas défier la princesse marchande. La demi-elfe était reconnue pour l’empire qu’elle avait monté et par son attitude face à sa prédécesseur. Cette dernière lui avait tenu tête et semblait avoir disparue de Thaar. On murmurait dans les rues que la princesse l’avait probablement tuée ou pire, réduit à l’esclavage. Alors si la cadette des Irohivrah avait réussi à évincer une princesse marchande, la populace ne voulait même pas s’imaginer ce qu’elle pouvait leur faire si un brave osait se mettre sur son chemin. Le maître de l'école de gladiateur s’engagea dans le couloirs en dévoilant fièrement ses gladiateurs. Tandis qu’un des gardes se tenait à ses côtés, clés en mains, prêt à ouvrir une cage si leur invité d’honneur le demandait. « Vous allez voir ma princesse, mes gladiateurs sont les plus redoutables de tous! Qui sait? Peut-être qu’avec votre générosité vous accepteriez vous d’en parrainer un? » La demi-elfe ne put s’empêcher de sourire, il fallait que le gladiateur soit vraiment hors du commun pour qu’elle accepte de faire un acte aussi.. disons généreux. Soyons honnête, elle n’était pas devenu princesse marchande d’Uldal Rhiz  parce qu’elle était généreuse. Elle s’arrêta devant les barreaux d’une cage dont un des gladiateurs aux yeux légèrement étrange. Ils étaient d’un bleu grisâtre mais une partie de son œil droit tirait légèrement sur le marron. Il avait une expression dure, comme si le combat ne semblait aucunement l’inquiéter. Du moins, c’était l’impression qu’il lui donnait. L'humain semblait avoir remarquer l’intérêt de la Princesse Marchande pour son gladiateur et commença à déblatérer sur ce dernier; « Vous avez entendu parler de Noble Lame? Un fantastique gladiateur! Il…» Maralina leva la main vers l’humain pour le faire taire, elle en avait assez entendu. Elle fit un pas vers le gladiateurs et lui fit un sourire légèrement défiant en le fixant de ses yeux perçants.« J’en ai assez entendu, je n’ai guère envie d’entendre les exploits de tout vos gladiateurs. Je ferais ma propre idée dans l’arène. » Le visage du maître sembla s’illuminer,« Vous considérez donc parrainer quelques-uns de mes gladiateurs? » Le visage amusé de la demi-elfe se retourna vers l’homme qui lui avait adresser la parole. « Plusieurs? Non… » Elle retourna son visage vers Noble Lame avant de continuer; « Seulement le meilleur. » Maralina se recula d’un pas, toujours en ayant son air amusé et se dirigea vers la sortie pour aller rejoindre les estrades. Elle ne manquerait pour rien au monde ce spectacle, restait à savoir qui attirerait son attention.

Alors que Mara s'éloignait vers les gradins pour assister au spectacle qui allait sous peu ensanglanter l'arène pour son plus grand plaisir, l'organisateur des combats retournait vers le petit escalier qui lui permettrait d'atteindre la tribune d'où il allait officiellement déclarer ouvert les jeux. Déjà fort concentré sur le discours qu'il devrait y tenir, il ne vit pas l'ombre s'approcher derrière lui et fut totalement surpris lorsqu'une main de fer le saisit par la nuque pour le plaquer contre le mur et qu'une voix glaciale lui souffla à l'oreille :

"Tes" gladiateurs ?
Seigneur, je... je ne vous savais pas ici.

Haldren Umbarion relâcha sa proie avec un air dégoutté. Ces humains ! Vous leur confiez des responsabilités pour organiser les combats et ils se croyaient immédiatement autoriser à considérer les gladiateurs qu'on y fournissait comme leur propre marchandise afin de les refourguer auprès du premier sponsor venu. Quelle outrecuidance !Sans cesse il fallait les rappeler à l'ordre, tel un roquet que l'on peut laisser pisser contre un mur mais qui reçoit un sévère coup de bâton lorsqu'il se met à renifler de trop près une jambe charnue.

La princesse, en-bas. Que voulait-elle ?
Euh, elle semble intéressée par l'idée de parrainer un de nos... pardon, de vos champions.

Les yeux d'émeraude de l'elfe demeuraient un énigme, aucun sentiment n'en émanait. Rien. Que dalle. Simplement une intense concentration, une réflexion qui semblait agiter profondément le seigneur de l'Aile Blanche comme s'il pesait le pour et le contre dans de fines balances que lui seul connaissait. Déglutissant péniblement, l'organisateur des jeux demanda :

Un problème, seigneur ?
Non, tout du moins pas encore. Mais garde un œil sur elle, je ne veux en aucun cas qu'elle vienne à l'Aile Blanche sans que j'en ai été prévenu au préalable. Et ne lui parles pas de moi. Est-ce clair ?
O... oui

Sans un mot, l'archimage elfe tourna les talons et s'enfonça de nouveau dans les ombres, laissant l'humain rajuster péniblement sa vêture et essuyer la sueur qui gouttait sur son front. Travailler avec un elfe n'était décidément pas facile tant les réactions inattendues de ces êtres immortels pouvait surprendre, mais les bénéfices qui coulaient dans ses poches lors de ces jeux valait bien ces petits désagréments.

-Elle est assise aux meilleures places.

Posé contre un mur au fond de l'une des cages bordant l'arène, Sauveur ne répondit rien et se contenta de lever un regard interrogatif vers son aîné. Il ne voyait visiblement pas de qui il parlait, comme s'il avait déjà oublié la visite dans les cellules du sous-sol.

-La femme de tout à l'heure. On dirait que tu attires les femmes de pouvoir. Lança-t-il d'un air renfrogné, comme si ce n'était pas tout à fait une bonne chose.

Il était vrai qu'il y avait certains avantages pour un homme dans la faible position à retenir l'attention de personnalités comme celles qu'il croisait actuellement. Mais, plus on s'approche des hautes sphères, plus on risque de recevoir un poignard dans le dos. C'est bien connu... Alors, si la première rencontre avait plutôt "enthousiasmé" Courtois, la voir se réitérer l'inquiétait davantage.

-J'ai simplement attiré son regard. Tu l'as entendue ? Elle ne soutiendra que le meilleur. Tu n'as pas d'inquiétude à avoir.
-Dommage que je ne puisse pas tenter ma chance. Ce n'est pas avec un duel répété que je risque de me faire remarquer. Rumina Courtois.

En effet, le jeune homme avait été blessé lors d'une précédente arène. Afin de le ménager, on l'avait interdit de combat jusqu'à son complet rétablissement. En attendant, la seule chose pour laquelle il pouvait entrer en lisse c'était pour des escarmouches chorégraphiées avec des lames émoussées. Il n'avait pas encore de sponsor et savoir que cette femme était là pour se trouver un champion quand quelqu'un avait déjà des vues sur son frère le faisait rager un peu. Non pas qu'il soit jaloux, au contraire. Mais il aurait souhaité en être au même stade que lui sur le chemin de la liberté.

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-MESDAMES ET MESSIEURS. VOTRE ALTESSE. Aujourd'hui, pour égayer votre journée, vont s'affronter des gladiateurs dont le talent est déjà reconnus ou qui ne demandent qu'à le devenir ! Et nous vous avons pour cela concocté des duels des plus atypiques. Vous verrez la vicieuse Vipère face à la Montagne. Ou bien le nain Barbe drue confronté au Géant du désert. Ou encore le jeune Noble Lame se frotter au champion, le Fern infernal !

Tout en citant les noms de chaque duelliste, le meneur de piste les montrait tour à tour tandis qu'ils formaient un cercle autour de lui, faisant face au public. Avec la pluie, le pauvre devait hurler pour s'assurer qu'on l'entende d'aussi loin que possible. En revanche, les pauvres gladiateurs en avaient mal aux tympans tellement ils étaient près...

-Nous annoncerons les duels les uns après les autres puis vous aurez le temps d'un combat de démonstration pour aller parier sur le vainqueur et empocher vos gains du combat précédent. Le duo Vipère et la Montagne vont aller s'échauffer tandis que va commencer le premier spectacle.

Les gladiateurs se dispersèrent alors pour retourner à leur cage tandis que le maître des lieux continuait à motiver son public.

-Imaginez... Un grand Seigneur de Péninsule rentre chez lui, harassé par la guerre qui vient de durer des mois. Et que découvre-t-il en rentrant chez lui ?! Un homme à sa place dans son lit !!!

Quelques rires claquèrent dans les estrades. Si les coucheries étaient monnaie courante et même faisaient partie du mode de vie des estrevins, ils n'étaient pas sans savoir que ce n'était pas le cas chez leurs voisins de l'Ouest.
Les gladiateurs en lisse ayant disparus, deux hommes et une femme entrèrent en piste et commencèrent à se mettre en position tandis que le crieur s'écartait lentement en direction de la sortie.

-Son honneur souillé, il veut le redorer en pourfendant les deux traites ! Mais qui va triompher ?

HRP:

Cela ne prit pas de temps que la princesse marchande fût conduite dans la loge d’honneur. Des sièges en pierre, aucunement confortable et un toit protégeait la loge de la pluie qui continuait de s’abattre sur Thaar. Maralina s’installa sur la chaise en observant les alentours en silence, elle voyait bien les gladiateurs l’observer de leurs cages, comme si ces derniers tentaient d’attirer son attention. Après tout, être parrainé par une princesse marchande n’était pas une mauvaise chose en soi. C'était un pas de plus vers leur liberté. L’homme de tout à l’heure apparut dans l’arène et se mit à hurler, présentant les différents gladiateurs, sous les acclamations enthousiastes des spectateurs.


«Imaginez... Un grand Seigneur de Péninsule rentre chez lui, harassé par la guerre qui vient de durer des mois. Et que découvre-t-il en rentrant chez lui ?! Un homme à sa place dans son lit !!!»


Des rires vinrent faire vibrer l’arène. Spectacle grotesque. La stupidité humaine ne faisait que démontrer qu’elle n’avait aucune limite. La princesse marchande s’accota le coude contre l’accoudoir de la chaise de pierre peu confortable, avant d’y déposer son mention, ennuyée, alors que son regard azure observait la scène. On était loin de l’arène de Thaar ou celle de Naélis, là où le Roi l’avait si aimablement accueilli.  Deux hommes et ce qui semblait être une femme apparurent dans l’arène avant que le crieur ne vienne continuer à leur casser les oreilles en hurlant à la masse. «Son honneur souillé, il veut le redorer en pourfendant les deux traites ! Mais qui va triompher ?» Cela ne prit pas de temps que le combat commença.  Les bruits métalliques des armes qui s’entrechoquèrent vinrent résonner dans l’arène tandis que la populace hurlait son enthousiaste pour les combattants. Maralina soupira en regardant le désolant spectacle. Tout avait l’air si chorégraphier que c’était d’un ennui total. «Tu veux partir? » murmura Ulric à son oreille. «Disons que ces derniers temps, tu as participé à des combats plus excitants que ces gladiateurs.» La demi-elfe eut un léger sourire en regardant le chef de sa milice. En effet, les dernières ennéades n’avaient pas été de tout repos et les prochaines s’annonçaient tout autant accaparantes.


«Attendons de voir le prochain combat, si rien ne nous intéresse, nous partirons.» Elle eut un moment de silence avant de se retourner vers Ulric. «Tiens, pendant que nous regardons ce pauvre spectacle, trouve le propriétaire de ces gladiateurs… J’échangerais bien quelques mots avec lui.» Ulric fit signe à un des miliciens qui hocha rapidement de la tête avant de quitter rapidement la loge de la princesse marchande. Restait à voir comment se déroulerait la suite du spectacle…

HRP:

La journée s'écoulait lentement. Un peu trop pour les gladiateurs qui attendaient plus ou moins patiemment leur tour de passage dans les cages qui bordaient l'arène. Comme pour se changer les idées, ils observaient les combats -réels ou non- qui défilaient les un après les autres. Ils devaient avouer que cela ne fonctionnait pas vraiment... Le spectacle ne faisait que leur rappeler leur propre sort à venir.

Après le premier interlude, la Montagne avait fini par écraser la Vipère. Au sens littéral... Il n'était d'ailleurs pas garanti qu'elle s'en sorte. Elle s'était pourtant bien défendue. On avait même cru pendant un moment qu'elle dominait son colossal adversaire et que ce serait elle qui sortirait vainqueur. Mais les gladiateurs avaient bien joué leur rôle et il y avait eu plusieurs rebondissements avant que, finalement, le lourd marteau du géant ne s'écrase sur le torse de la drow. Même les personnes installées sur les plus haut gradins avaient pu entendre les os de la cage thoracique se briser, et ce malgré la pluie. Ce n'était pourtant qu'un combat au premier sang mais cela n'empêchait pas toujours les morts...
Le meneur de piste avait alors fait son entrée et on avait rapidement évacué les lieux et nettoyer le sang tandis qu'il annonçait le prochain duel et la représentation chorégraphiée qui la précèderait. Les suivants n'étaient autres que Sauveur et le champion d'arène. Et, le hasard voulait bien les choses (ou pas...), c'était Courtois qui animait la scène avant son entrée. Une sombre histoire d'embuscade contre une jeune fille qui cachait bien son jeu... Quelque chose comme ça. Le jeune gladiateur avait eu l'oreille plutôt distraite après avoir vu le corps de Vipère sur sa civière aussitôt suivi de l'écoute de son nom l'appelant à prendre sa place sur le sable de l'arène.

Alors que la jeune fille achevait de faire semblant de trucider tous ses opposants, Sauveur se tenait debout à quelques pas à peine de la porte qui ne tarderait plus à s'ouvrir pour lui laisser libre passage vers la piste. Les yeux fermés, la tête baissée, il écoutait sa respiration, s'efforçant d'espacer chacune de ses inspirations un peu plus les unes des autres. Chaque combat avait de quoi rendre nerveux... Ils apprenaient à faire de leur peur une force. Ceux qui avaient les nerfs les plus fragiles ne faisaient pas long feu. Courtois combattait depuis des années. Son jeune frère depuis seulement trois ans... Il avait encore tout à prouver et chaque duel était une chance pour lui de se démarquer des autres.
Sauveur était si bien concentré qu'il n'entendit même pas le spectacle se terminer ni les applaudissements lui succéder. Seul le son de la grille qui se soulevait soudainement le tira de sa méditation silencieuse. Il releva la tête et observa la faible lumière bleuté qui provenait de l'extérieur de sa cellule. Après quelques instants, il s'avança, le pas lourd et serein, les épaules relâchées, le regard sûr. Le Fern infernal était déjà là. Il se dirigeait vers le balcon des hôtes de marque et salua son unique occupante couronnée. Sauveur reconnut la toilette de celle qu'il avait vue plus tôt dans les geôles. Son adversaire semblait en quérir les faveurs quand lui ne chercha pas à s'en faire bien voir. Elle ne voulait que le meilleur avait-elle dit alors les courbettes n'avaient pas vraiment leur utilité ici. Après tout, il n'avait que peu de chances de gagner face à un champion...


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Le pauvre milicien chargé de s'en aller quérir le propriétaire des gladiateurs de l'Aile Blanche revint enfin, le pas peu sûr. Il s'approcha d'Ulric et lui glissa quelques mots à l'oreille. L'homme que la Princesse voulait voir avait été vu un peu plus tôt mais il semblait qu'il ne se trouvait plus dans l'arène. Tout ce qu'il avait pu glaner, c'était son nom : Haldren Umabrion.

Des encouragements, des cris de joie, des hurlements de terreurs  à la vue de l’énorme manteau qui s’affaissa sur le torse du drow…Le son des os qui craquait sur l’impact et les yeux rouges écarquiller de la sombrelfe alors que la douleur l’envahissait. La princesse marchande haussa le sourcil, curieusement surprise du résultat. Si les émotions étaient palpables dans l’aréna, les combats piètrement chorégraphiait ne trompait pas la princesse marchande qui elle-même, avait participé à des combats plus excitants que ces derniers temps. Les autres spectateurs, quant à eux, hurlaient à s’en défaire les tympans. Comme si le spectacle qui se déroulait devant leurs yeux était une des choses les plus glorieuses que les pauvres gens aient vue, La princesse s’accota nonchalamment la tête dans la paume de sa main, l’air las. Les gens étaient définitivement des créatures stupides. Si du sang et du pain étaient la seule chose qui les réjouissait autant, il serait facile pour les princes marchands d’attirer leur faveur… La Vaanie soupira, clairement ennuyé, la vue du sang ne l’enthousiasmait pas plus qui le fallait. En près d’un siècle sur cette terre, elle avait vu assez d’atrocité qui ne se comparait même pas à ses petits jeux sans envergures. Est-ce que ces combats allaient s’améliorer? Où était le spectacle qu’on lui avait si glorieusement vanté? La princesse eut un sourire amusé alors que deux colosses sortaient la gladiateur-sombrelfe qui se tordait de douleur. Définitivement ce coup n’était pas chorégraphié. Si ce spectacle amusait autant la population, elle s’arrangerait pour que le conseil leur en donne pour son argent. La Thaarie fut sortie de ses pensées par l’animateur qui se mit à gueuler une nouvelle fois.


« Mesdames et Monsieur! Votre Altesse! »Dis le héraut en faisant une nouvelle révérence dans la direction de la demie-elfe. «Laissez-moi vous présenter le Fern Infernal ainsi que Noble Lame! »


Et un des gladiateurs s’avance, d’un pas sûr et salue la princesse marchande qui lui fait un rapide signe de main. Ce dernier a un masque qui lui recouvre complètement la tête, mais sa peau hâlée par le soleil ne laisse rien au hasard. Probablement un Zurthan ou quelques choses du même acabit. Il leva une dernière fois sa fourche avant d’abaisser la visière de son casque pour affronter Noble Lame. Maralina remarqua le nouveau venu. C’était le gladiateur qu’elle avait remarqué un peu plus tôt. Ce dernier ne se lança pas dans d’inutiles salutations. La Princesse d’Uldal’Rhiz eut un léger sourire aux lèvres, et se redressa légèrement sur le trône. Largement plus intéressé qu’il y a quelques minutes. Après tout, un combat entre un champion et un jeune gladiateur devait être la crème de la crème non? Peut-être trouverait-elle son champion? Ulric se pencha pour murmurer à son oreille, les yeux rivés sur l’arène. «Apparemment le propriétaire des gladiateurs s’appelle Haldren Umbarion. Mais il est déjà parti. » Maralina plissa légèrement les yeux en  lançant un regard interrogateur à son milicien. Quel genre de propriétaire se barrait avant même que le clou du spectacle n’ait lieu? Ce dernier ne cherchait pas à agrandir son entreprise? Qui plus est ce nom lui rappelait quelque chose… Haldren… Le triumvir aux yeux d’agents qui était venu lui rendre visite il y a quelques ennéades. Coïncidence? À ce qu’elle sache, ce n’était pas un nom des plus populaire.  La Vaanie retourna son regard vers l’arène, et sans jeter un regard à ses miliciens lança un ordre sec; «Faites-lui le message que j’aimerais bien le rencontrer éventuellement. » Pas que les combats de gladiateurs ne soient sa priorité, mais qui sait? Peut-être tenterait-elle éventuellement d’agrandir ses marchés? Pour le moment, le combat qui se préparait devant elle attirait toute son attention.

Alors que le champion zurthan s'inclinait respectueusement, Sauveur prêta à peine un regard à la Princesse-Marchande. Il observa le balcon des personnalités tout en avançant vers le centre de la piste, visiblement désintéressé par ceux qui s'y trouvaient. Sa bienfaitrice y était peut-être... Avec cette pluie, difficile pour lui d'en être sûr, même s'il savait qu'elle aimait assister aux combats de ses poulains. Mais de sa présence ou de son absence, il se moquait aussi. La prêtresse avait décidé de s'occuper de lui et il n'avait rien contre mais uniquement parce que cela servait ses intérêts. Que cela l'amenait plus près de la liberté...

Debout au milieu de l'arène, le jeune gladiateur attendait son adversaire, à la fois impatient et las. Comme s'il était simplement pressé d'en finir avec une tâche à laquelle il ne pouvait se soustraire. Plutôt que de tenter de la fuir inutilement, il y faisait face. Tout simplement. Certes, c'était la mort qui attendait les couards, même dans un combat amical, mais il ne ressentait nullement la peur qui motivait ces gens-là. A quoi bon avoir peur ?

Le zurthan fit enfin volte-face et marcha dans sa direction. Après avoir abaissé la visière de son casque, il commença à faire rouler ses épaules, à s'étirer, à faire tournoyer son trident, se préparant au combat à venir. Face à lui, Sauveur ne bougeait pas d'un cil alors qu'il était déjà trempé par la pluie qui s'abattait sur eux. Ses vêtements et son armure de cuir étaient chargés en eau, l'alourdissant de quelques kilos. Rien d'insurmontable lorsque l'on passait ses journées à s'entraîner. L'armoire à glace qu'il devait affronter était certes bien moins couverte mais il faisait naturellement quelques dizaines de kilos de plus que lui. Le peu d'équipement qu'il portait était d'excellente facture. Quoi de plus normal pour un champion de son envergure ? Le jeune Noble Lame, quant à lui, n'était pas aussi richement vêtu. Azza avait commencé à se charger de son matériel et lui avait procuré une cuirasse de très bonne facture flambant neuve.
Elle jurait d'ailleurs un peu avec ses guêtres et ses épées usées jusqu'à la moelle...

Le zurthan n'était plus qu'à quelques mètres et ne semblait pas avoir l'intention de s'arrêter aussi Sauveur se mit-il en position, une épée au niveau de sa tête et l'autre en parade devant lui. A mesure qu'il avançait, le jeune homme fronçait les sourcils, méfiant, se demandant ce qu'il préparait exactement. Un champion qui affrontait un novice avait plusieurs tactiques. Soit il considérait le combat comme gagné d'avance et le prenait un peu à la légère, soit il voulait en profiter pour montrer leur supériorité pour écraser le petit jeune en un rien de temps. Rares étaient ceux qui prenaient ces duels avec sérieux, le succès leur étant monté à la tête... Sauveur avait conscience qu'il devait se montrer prudent, son niveau étant bien loin d'égaler celui du Fern infernal mais il savait aussi qu'il aurait peut-être une carte à jouer.

Le combat s'engagea, le zurthan chargeant son adversaire sans ménagement. A l'image d'Hashar, il cherchait à en finir au plus vite, à ceci près que lui n'avait pas l'intention de le tuer pour cela. Il ne tentait pas d'atteindre les points vitaux mais simplement de le toucher. Il manqua d'y parvenir plus d'une fois mais il n'avait pas affaire à un épéiste lambda. Celui-ci n'avait pas choisi l'épée seule ou accompagnée d'un bouclier. Il maniait deux lames simultanées et ne s'en servait pas que pour attaquer. Il était aussi très aisé de les utiliser pour parer ou bloquer. Ainsi, après plusieurs minutes de tentatives infructueuses, le Fern infernal fut une nouvelle fois repoussé et, au lieu de repartir à la charge, il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et jauger son adversaire.
Si Noble Lame ne payait pas de mine, il était bien plus habile qu'il n'y paraissait. Les attaques répétées avaient de quoi déstabiliser plus d'un nouveau gladiateur. Pourtant, celui-ci conservait son sang froid et semblait toujours droit dans ses bottes. Le zurthan comprenait qu'il ferait mieux de le prendre un peu plus au sérieux par la suite.

Le combat se poursuivit, le Fern infernal changeant totalement de posture vis-à-vis de son adversaire. Sauveur eu enfin l'occasion d'attaquer à plusieurs reprises et les deux se rendirent les coups avec intelligence. D'un combat ne devant durer que quelques minutes, les spectateurs furent finalement tenu en haleine jusqu'à ne plus prêter attention au temps. Noble Lame n'était pas au niveau du champion et plus d'une fois l'une des piques de son trident avait manqué de le toucher mais il avait évité le coup avec une certaine habileté. Le duel s'éternisant plus qu'il n'en avait l'habitude, il commençait à souffrir davantage que son adversaire qui avait déjà mené des combats à mort. Ce genre de spectacle était bien plus long, les deux gladiateurs en lisse étant des champions et leur vie en jeu.

Peu à peu, la fatigue se fit ressentir, surtout chez Sauveur. Il parait toujours les attaques mais c'était de plus en plus juste... Ils marquaient un peu plus de pause, prenant le temps de calmer un tant soit peu leur respiration entre deux assauts. Cela durait deux secondes mais parfois dix. La tension montant dans les gradins, ils ne pouvaient se permettre de faire traîner trop en longueur ce qui n'aurait dû être qu'une formalité. Hors de question toutefois de céder, pour l'un comme pour l'autre. Le jeune gladiateur tenait bon, usant aussi intelligemment que possible de ses forces et des faiblesses de son adversaire. Il parvenait à le titiller un peu sur ses points sensibles, et c'était ce qui fatiguait le zurthan, mais pas assez pour vraiment espérer la victoire.
Malgré tout, une ouverture de présenta. Le flanc du Fern infernal lui était accessible l'espace d'une demie seconde. Sauveur saisit sa chance, esquiva une attaque et frappa. Le fil de son épée glissa sur l'épaule du géant à la peau brune mais son épée vibrait d'une façon qui n'était pas habituelle lors d'une touche...
Achevant son mouvement et se retournant vers son adversaire, il le découvrit déjà prêt à rattaquer. Le bras qu'il avait entaillé était celui complètement recouvert de plate et il n'avait fait que marquer légèrement le métal. Le corps du zurthan, lui, était intègre.
S'il avait réussi, ç'aurait été un sacré coup de maître...

Après un peu plus de vingt minutes de combat, l'issue pointa enfin le bout de son nez. Noble Lame sentait ses forces s'amoindrir bien plus vite que celles du Fern pourtant bien entamées. Il s'inclinait de plus en plus facilement sous ses coups, perdit même l'équilibre en deux occasions, tomba une fois d'ailleurs. Il n'en démordait pourtant pas et retrouvait ses appuis, toujours face à son adversaire.
Finalement, la fatigue, une attaque mal parée et impossible à esquiver, et un cri retentit. Sauveur lâcha son arme et ne chercha pas à la ramasser. Inutile, car même si la pluie lavait le sang à peine fut-il échappé de la plaie, il avait perdu. Le zurthan le regarda compresser machinalement la plaie et se redressa de ses appuis avec une peine non dissimulée. Il avait gagné mais avait eu bien plus de fil à retordre qu'il ne l'aurait cru. Il avait fini par toucher le jeune gladiateur au bras, tranchant la chair en deux endroits, entre le poignet et le coude puis entre le coude et l'épaule. Il releva la visière de son casque et soupira en montrant sa face au ciel qui pleurait toujours. Une seconde d'inattention, une assurance excessive et il aurait pu perdre comme un rien. Ce jeunot lui avait rappelé à quel point tout était si éphémère dans leur monde. Il lui avait rappelé l'humilité.

Alors que l'arbitre constatait la blessure que Sauveur le laissait examiner bien malgré lui, il fut interrompu par un colosse de muscles qui lui aurait fait de l'ombre si le soleil avait été au rendez-vous. Le zurthan tendit une main à son adversaire qui la jaugea avant de répondre à sa requête en lui serrant le bras du côté valide. Une marque de respect des plus appréciables d'un novice face à un champion. Et le public adorait ce qu'il voyait. L'homme du désert lui rendit son arme qu'il avait ramassé pour lui. Puis on laissa le blessé quitter l'arène sous les applaudissements et les bravos, lui faisant profiter de ce petit morceau de gloire qu'il avait mérité, avant de finalement déclarer le Fern infernal vainqueur de ce duel.

Les cris semblèrent s’amplifier dans l’arène alors que les deux combattants se mettaient en garde. La pluie ne semblait pas déranger les rugissements d’excitation de la foule. Même Maralina se redressa légèrement sur son siège inconfortable lorsqu’elle vit l’esclave qu’elle avait remarqué un peu plus tôt. Le combat commença alors. Un mélange de dextérité et d’endurance. On pouvait aisément voir que les deux  gladiateurs n’étaient pas des débutants. Le Zurthan avait tenté tant bien que mal d’attirer l’attention de la Princesse Marchande, mais ses efforts restèrent vint. Ce fut le jeune Noble Lame qui avait à attirer son attention. La bataille dura de longues minutes, au grand plaisir de la foule, dont les acclamations ne cessaient d’augmenter. On put même sentir la désolation de certains lorsque le jeune gladiateur lâcha son épée au sol. Maralina, quant à elle, eut un visage de marbre en observant le jeune homme retourner dans les cages. Ulric fut le premier à briser le silence; «Combat fort distrayant! N’est-ce pas Mara? Le petit a du potentiel si tu veux mon avis. » Maralina se retourna vers le capitaine de sa milice. «Je veux lui parler. Conduis-moi à lui.»

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La Princesse fit signe au garde, et ce dernier déverrouilla la porte pour laisser la Princesse s’engouffrer tandis qu’Ulric tressaillit avant de la suivre à l’intérieur de la cage, la main sur le pommeau de son épée prêt à réagir à toute possible attaque. La Princesse s’arrêta lorsqu’elle fut près de l’esclave avant de plonger son regard bleuté dans le sien, avec un air amusé au visage. «Félicitation pour ce combat, ma foi distrayant.» Le maître de l’esclave ouvrit la bouche, mais il se fit rapidement bousculer par un milicien pour lui signifier de se taire. La princesse baissa  les yeux sur son armure et les quelques pièces d’équipements que le gladiateur portait toujours.  Sa cuirasse était visiblement neuve, et semblait de bonnes qualités, mais on ne pouvait pas dire la même chose du reste de son équipement. Est-ce que ce dernier aurait déjà un commanditaire? Commanditaire qui ne devait pas être du même calibre qu’un prince Marchand à voir l’équipement de ce dernier. Maralina releva son regard vers  le gladiateur avant de lui lancer une question assez directe. « Dis-moi quel est ton nom. » Ce n’était pas vraiment une question, mais beaucoup plus un ordre assez direct. Libre à lui de défier la Princesse Marchande ou non. Au final, ce n’était pas elle qui était dans une cage. Elle baissa finalement son regard vers le gladiateur pour regarder la plaie que son adversaire lui avait faite. Cette dernière n’était toujours pas pansée,  ce qui fit perdre rapidement le sourire à la Princesse marchande, elle se retourna rapidement vers l’humain d’un peu plus tôt. «Vous n’avez toujours pas pansé ses blessures? Et vous espérez que je vous laisse prendre soin de mes champions?» L’humain se mit à bégayer des excuses et la demie-elfe l’interrompit en levant la main devant lui. «Tais-toi! Va chercher de quoi nettoyer et panser ses blessures. » Devant l’inaction de ce dernier – ou sa surprise – Maralina fronça les yeux avant de dire d’un ton froid. «MAINTENANT.» La pauvre âme sembla trembler devant l’expression de la Princesse Marchande, et se retourna rapidement pour aller exécuter ses ordres.


Maralina secoua la tête en se tournant vers Noble Lame. «Quel Idiot!» murmura-t-elle pour elle-même. Elle leva son regard vers le gladiateur avant de continuer; «Tu as déjà l’air d’avoir un commanditaire. Es-tu satisfait de ce que tu reçois de ce dernier? » Le regard azuré de la princesse marchande se détourna vers l’autre esclave qui était un peu plus loin dans la cage. «Et  tu es?» dit-elle en direction de l’autre humain un peu plus loin dans la cage.

Adossé contre le mur en pierre de sa cellule, Sauveur serrait les dents à chaque montée de douleur. La blessure était loin d'être mortelle mais, si l'avant-bras n'avait été que légèrement entaillé, le bras, quant à lui, avait été percé par l'une des piques du trident. Ses épées, il les avait lâché au sol le long du mur sans grand ménagement. Pour ce qu'elles valaient de toute façon... Il ne savait pas combien de temps c'était écoulé lorsque la porte ne s'ouvrit sur un Courtois qui courrait presque pour le rejoindre. Il ne prononça pas un mot et porta directement son attention sur ses plaies. Il avait vu le déroulement du combat depuis sa propre cage et n'avait pas besoin des détails. Leur geôlier du jour entra avant que la porte ne se refermer derrière lui.

-Il a besoin de soins. Déclara Courtois.
-Ce n'est qu'une égratignure. Il peut attendre que l'on rentre.
-Je pourrais presque mettre mon doigt dans le trou qu'à fait le trident dans son bras !
-N'exagère rien... Il tient debout, il peut attendre.
-Allez dire ça à sa marraine. Je suis sûre qu'elle sera ravie d'entendre que vous l'avez laissé pisser le sang pendant trois heures !

Le sumarudi joufflu haussa les épaules et s'apprêta à repartir. Courtois, quant à lui, n'avait pas l'intention d'en rester là mais il fut retenu par Sauveur qui l'arrêta de son bras valide avant de lui faire non de la tête. Il n'en tirerait rien. Ce gars était un incapable qui se croyait bien au-dessus d'eux. En un sens, il n'avait pas vraiment tort mais il allait souvent trop loin à se prendre pour leur maître alors qu'il ne l'était pas le moins du monde. Il était au service d'Haldren et chargé de gérer l'école de l'Aile Blanche en son absence. La porte s'ouvrit et les deux frères ne s'en préoccupèrent pas, pensant que c'était pour laisser sortir leur esclavagiste. Ce ne fut que lorsque une voix féminine raisonna dans la cellule froide qu'ils relevèrent le regard dans sa direction.

-Félicitation pour ce combat, ma foi distrayant.
-J'ai fait de mon mieux. Répondit l'intéressé après une seconde de blanc, surpris et perplexe de voir la dame de tantôt dans sa cage. Tant mieux si ça vous a plu.

Elle prit le temps de l'observer et il en fit plus ou moins autant. Rien qu'à la voir, il était évident qu'elle faisait partie du haut du panier. Ses vêtements étaient d'une excellente qualité, elle était plus que soignée, un peu trop élégante, parée de bijoux dispendieux. Un seul regard de sa part suffisait à clouer le bec à leur sumarudi et un mot de sa part lui faisait perdre tous ses moyens.

-Dis-moi quel est ton nom.
-Sauveur Hadjaoui. Répondit-il sans chercher à faire dans le sarcasme pour une fois, la douleur réduisant un peu sa répartie habituelle.

Il retint à moitié un cri avant de reporter aussitôt son attention sur son frère. En cherchant à voir la blessure, il avait touché la plaie sans le vouloir. "Fais pas ta chochotte..." lui lâcha Courtois d'un ton faussement râleur. Il ne pensait pas un traître mot de son insulte et ne voulait que changer les idées de Sauveur en le titillant. Ce dernier le comprit sans mal et, plutôt que de le rabrouer, il pouffa de rire et de douleur mêlés.

-Vous n’avez toujours pas pansé ses blessures ? Et vous espérez que je vous laisse prendre soin de mes champions ?

Les deux Hadjaoui levèrent soudainement les yeux vers la femme puis échangèrent un regard surpris. "Champion" ?! Sauveur aurait réussi à s'attirer les faveurs de deux personnes influentes en même pas deux ennéades ?! Leur expression changea après quelques secondes et ils reportèrent sur elle une attention quelque peu suspicieuse. Ils ignoraient si son intention était vraiment de le parrainer et à quelles conditions et se montreraient donc prudents.
Le sumarudi se fit proprement jeter dehors en quête d'un soigneur. Avant qu'il ne sorte, Courtois le siffla, faisant montre de tout le respect qu'il avait su obtenir des esclaves dont il avait la charge...

-Tu ferais mieux d'emporter ça avec toi, dit-il en lui tendant les épées de Sauveur. Que nos hôtes respirent un peu, ils sont tendus comme des arcs.

Le petit homme au crâne rasé regarda les armes, les gardes de la dame, hésita un instant puis alla récupérer les lames avant de sortir prestement.

-Quel Idiot !

Courtois haussa un sourcil et Sauveur, toujours douloureusement adossé à son mur, eut un sourire en coin. Au moins, ils n'étaient pas les seuls à le penser. Mais le sourire de ce dernier ne resta pas longtemps. Déjà, son frère reportait son attention sur son armure et les sangles qui la maintenaient en place. Il était plus que temps de commencer à le soigner. Perspective peu réjouissante mais par laquelle il était bien obligée de passer et, pour cela, il fallait le débarrasser de quelques couches.

-Tu as déjà l’air d’avoir un commanditaire. Es-tu satisfait de ce que tu reçois de ce dernier ?
-Commanditaire ? Nous on appelle ça des parrains... hmrf... ou des financeurs. Et j'aurais du mal à vous répondre, ça ne fait qu'une ennéade. AAh !!! Mais qu'est-ce que tu fous ?! Cria-t-il sèchement à son aîné.
-Les sangles sont neuves, le cuir est raide. Je galère à les défaire.
-Et tu es ?

Sauveur suivit le regard de la dame et donna un léger coup sur le bras de l'intéressé qui n'avait pas du tout compris qu'on lui parlait. Celui-ci releva la tête et sembla aussitôt raccrocher les wagons car il se tourna aussitôt vers la dame avant de revenir à son ouvrage.

-Un indice : Je m'appelle Courtois. Lâcha-t-il à la dame.
-C'est mon frère. Reprit aussitôt son cadet pour parer à sa discourtoisie.

Voyant les quelques regards posés sur eux qui les dévisageaient, il réalisa que ce n'était sans doute pas évident de prime abord... Lui avait un visage carré, les cheveux bruns, les yeux gris et marron. Courtois avait les cheveux longs et aussi noirs que ses yeux. Le visage tout en longueur. Sans compter qu'il devait faire une demi-tête de moins que son cadet...

-On n'a pas la même mère. Finit-il par préciser.

«Ah bon?» Répondit-elle sans grand enthousiaste. Disons que leurs relations lui importaient peu.  Maralina tenta tant bien que mal de se rappeler du combat que Courtois avait participé, mais ne pouvait se rappeler d’absolument rien. Le pauvre avait dû faire partit du spectacle chorégraphier que l’incapable de sumarudi avait dû mettre en scène pour se faire quelques souverains supplémentaires. Le dénommé Courtois semblait toujours avoir du mal à défaire les sangles de  l’armure de Sauveur en maugréant et c’est à cet instant précis que le sumarudi refit son apparition, pansement à la main. « Voilà les pansements que vous m’avez demandés Princesse. » Maralina se retourna en lançant un regard froid au bedonnant. S’attendait-il vraiment à ce qu’elle, Maralina Irohivrah, Princesse Marchande d’Uldal’Rhiz et Membre du Conseil de Thaar soigne un vulgaire esclave?!! Il avait tout de même du culot cet homme! Ulric, en voyant le visage de la demie-elfe  eut un sourire amusé et regarda la Princesse, prêt à agir à sa moindre demande.


Mais non, Maralina s’avança doucement vers l’homme joufflu qui lui tendait les bandages de sa main. Elle s’arrêta son visage tout près du sien, avec une expression glaciale. « Je ne sais pas ce que tu n’as pas compris dans ce que je t’ai dit. Je veux un guérisseur pas des bandages. » Le visage de l’humain devint blanc, comme si tout le sang qui tentait de se rendre dans son minuscule cerveau avait décidé de déserter son faciès. Tandis que l’expression de la Princesse était toujours de marbre, ses yeux par contre, étaient amplis d’une lueur de colère, dus au fait que l’incapable de sumarudi n’avait même pas réussi à suivre le plus simple de ses ordres. Maralina prit les bandages des mains de l’humain avant de lui jeter un regard dégouté pour ensuite retourner auprès de Sauveur et Courtois. Elle approcha doucement de courtois, et souleva doucement le bras de ce dernier pour regarder la plaie que le trident avait laissée. «  Ulric. » Le milicien se redressa en faisant un pas devant, et toujours sans retourner le regard, elle continua; «  Rappelle à cet incompétent qu’est qu’il arrive lorsqu’on refuse de suivre un ordre d’une Princesse Marchande. » Si le visage du sumarudi était déjà blanc, il devint carrément livide alors que le milicien lui donna un solide coup dans le ventre. La pauvre âme tomba sur les genoux en lâchant un grognement.


Maralina nettoya rapidement la plaie de Sauveur, avant de nouer un pansement temporaire autour du bras de ce dernier. Elle se retourna rapidement vers  le sumarudi et  lui lança un regard dégouté; « Maintenant tu vas me trouver un guérisseur dans les prochaines minutes, sinon se sera dans mes geôles que tu finiras ta carrière et crois moi je me ferais un plaisir de te mettre en tête de liste pour le prochain combat à mort dans l’arène de Thaar. » L’humain leva rapidement son regard suppliant vers la princesse marchande et ouvrit la bouche, mais aucun mot ne semblait vouloir sortir de sa bouche. « Oh et bien entendu, ton maître paiera pour les frais du guérisseur, s’il y voit un inconvénient, il peut lui-même venir m’en parler. Sinon, dégage de ma vue! » L’humain ne demanda pas son reste et sortie de la cellule en courant en évitant les miliciens de la Princesse Marchande sans demander son reste. La demie-elfe secoua la tête, totalement découragée par la stupidité de l’humain et se retourna vers les deux frères. « Je ne cacherais pas que ton combat m’a surpris. Je t’offre donc de vous commandité ou de devenir votre « marraine » comme vous le dites si bien. » Maralina haussa les épaules d’air las. « Libre à vous d’accepter ou refuser… » Elle fit un sourire amusé en regardant les frères. Avoir une marraine qui était Princesse Marchande ouvrait beaucoup de portes et était définitivement une offre à prendre. Ne restait qu’à savoir quelles seraient leurs conditions.

Courtois et Sauveur ne suivirent le lynchage du sumarudi que d’un oeil distrait. L’un galérant sur ces satanées sangles et l’autre essayant de minimiser sa douleur alors que les mouvements de son armure le faisait bouger tout entier. Courtois finit par parvenir à défaire les deux lanières de cuir qui maintenaient le flanc gauche de la cuirasse. Il ne restait plus que celle de l’épaule lorsque Sauveur lui fit signe. Il avait vu la dame s’approcher et il posait désormais sur elle un regard des plus suspicieux. Il connaissait désormais son rang et trouvait étrange qu’elle s’approche ainsi d’eux lui alors que mille mondes les séparaient. Plus étrange encore, elle observa sa blessure et commença à préparer le bandage. Courtois acheva de déchirer la manche pour qu’elle ne soit pas bandée avec la plaie et qu’elle ne s’incruste pas dans la chaire.

Le pansement fait, elle reporta son attention sur le sumarudi qui se relevait seulement de sa petite correction. En revenant auprès de son frère, Courtois lui lança un regard étonné et dubitatif à la fois en inspectant le travail de la Princesse. Ces gens-là n’étaient pas du genre à se soucier des esclaves. Ils prenaient soin de leur champion mais jamais eux-mêmes.


Le temps pour la dame de se tourner à nouveau vers eux, l’armure était posée contre le mur sur le sol. Sauveur était ainsi soulagé de son poids et pouvait s’adosser correctement. La blessure étant récente, la douleur était vive et revenait par intermittence, comme en témoignait les traits de son visage qui se déformaient régulièrement dans une grimace laissant peu de doutes sur son mal.

Il releva son regard sur la Princesse tandis qu’elle s’adressait à lui. Sa première déclaration n’eut que peu d’effets sur lui. Comme il l’avait dit, il avait fait de son mieux. Il avait un certain talent mais n’aimait pas le reconnaître, n’ayant pas choisi cette vie. Cela lui offrait l’avantage de ne pas s’enorgueillir et de demeurer quelqu’un de simple. Et puis, son regard croisa à nouveau celui de son frère. Avaient-ils bien entendu ? “Vous commanditer” ?! La chose était plus que surprenante pour tant de raisons. La première, c’était que Courtois n’avait fait qu’un combat prédéfini. Elle ne l’avait pas vu combattre. Elle les parrainerait tous les deux pour l’avoir vu combattre lui seul ? Courtois n’ayant pas de financement, c’était une chance assez inespérée.


-Libre à vous d’accepter ou refuser…

-Parce qu’on a le choix ? Répondit Courtois, l’air faussement surpris.


Sauveur lui donna un coup de coude. Celui-ci n’eut aucun effet. Ou plutôt, il n’eut pas l’effet escompté car ce ne fut pas Courtois qui lâcha un cri de douleur mais son frère. Voulant corriger son aîné, il en avait oublié qu’il devait éviter de bouger. Courtois tourna lentement la tête vers lui et le regarda sans la moindre expression.


-Ca t’apprendra à vouloir frapper ton grand frère.


Sauveur pouffa un rire qui fut bien vite étranglé par la douleur. Il fallut quelques secondes pour qu’elle se calme et qu’il puisse se redresser. Il posa son regard grisé sur la dame, l’étudiant avec méfiance et intérêt. Elle était une aubaine pour eux deux. Même si Sauveur avait déjà la prêtresse de Teweion, elle n’aurait jamais les moyens d’une Princesse Marchande. Et elle prenait Courtois dans le lot…


-Nous serions sots de refuser, vous ne croyez pas ?


La question n’appelait aucune réponse. La dame savait parfaitement qu’ils ne lui diraient pas non et ils en avaient conscience.


-Vous devez néanmoins savoir que nous ne sommes pas nés esclaves et que nous ne comptons pas le rester. Enfin… Il se tourna vers Courtois avant de poursuivre dans un soupir. C’est pas demain la veille.


Ils y travaillaient tous les deux depuis leur premier combat en arène mais il fallait qu’ils se fassent remarquer (chose faite pour Sauveur uniquement), qu’ils obtiennent un parrain, qu’ils se fassent un nom afin d’être élevé au titre de champion, qu’ils parviennent à se mettre un peu d’argent de côté, qu’on les autorise à mener un combat à mort, qu’ils gagnent et qu’on leur accorde la liberté avec les gains faits sur ce même combat… Autant dire que la dame avait le temps de voir ses gains fructifier en attendant. Ou de les perdre si elle faisait un mauvais investissement en les choisissant eux mais ça, ce n’était plus leur problème…

«Parce qu’on a le choix ?»


Maralina haussa un sourcil en regardant le dénommé Courtois. Décidément ce dernier était direct. Il avait l’esprit vif et n’avait pas peur de monter le ton ou de manquer de respect aux personnes plus importantes que lui. Son comportement amusait la Princesse Marchande, qui trouvait sa témérité rafraichissante. Son frère, quant à lui, tenta de le mettre rapidement à l’ordre, mais sa blessure ne suivit pas la cadence et ce dernier grimaça de douleur. Maralina fit quelques pas vers Courtois et ne s’arrêta lorsqu’elle fut tout près de lui. Elle l’observa quelques secondes en silence puis lui répondit le plus sérieusement du monde. «On a toujours le choix. Esclave ou non. La différence est si vous êtes prêt à accepter les conséquences de vos choix.» Pendant que les yeux azurés de la Vaanie fixaient les yeux noirs du gladiateur.«Je ne vous mentirez pas. La route sera longue et ardue, mais je mettrais tout les moyens à votre dispositions pour que vous deveniez des champions. » Elle ne tentait pas de l’intimider, elle voulait juste voir jusqu’à quel point le gladiateur allait pousser sa témérité. Mais son frère vint rapidement interrompre le test de la Thaari. « Nous serions sots de refuser, vous ne croyez pas ?» Maralina tourna alors légèrement la tête vers Sauveur; «Oui en effet. Qu’importe ce que fait votre première marraine. Je doute qu’elle puisse vous donner autant que moi. Mais comme je l’ai dit plus tôt la décision est la vôtre » La Princesse recula de quelques pas en observant les deux gladiateurs.


«Vous devez néanmoins savoir que nous ne sommes pas nés esclaves et que nous ne comptons pas le rester. Enfin… C’est pas demain la veille.» Maralina regarda l’expression des deux frères changer drastiquement. Un mélange de colère et de désespérassions semblait les habiter. Cette dernière haussa les épaules; «Je n’ai jamais connu un esclave qui voulait rester dans sa condition toute sa vie…» Et pour ça la Vaanie s’y connaissait assez bien en esclave, après tout elle avait bâti son empire ainsi. «D’une certaine façon je peux vous aider à gagner votre liberté plus rapidement. Je ne vous cacherai pas que le chemin ne sera pas facile. Mais vous risquez de la retrouver beaucoup plus rapidement en étant les champions d’une Princesse Marchande.» La Vaanie tourna son attention vers l’armure que Courtois avait déposée au sol un peu plus tôt et fit signe à Ulric d’approcher. Ce dernier s’exécuta sans tarder et s’arrêta tout près de la demie-elfe. «Ulric, je te mets en charge d’équiper correctement mes deux champions. Peu importe le prix, fait en sorte qu’ils aient ce que l’on peut trouver de mieux.» Ulric hocha rapidement de la tête, mais Maralina le retint; «D’ailleurs, je vous présente Ulric, le commandant de ma milice personnelle. Je crois que vous deviendrez assez proche. Je voudrais que vous vous entraîner avec eux. Cela vous donnera une approche différente. Qui plus est, j’emploie de nombreux mercenaires qui ont tous des styles de combats différents. Plus vous en apprendrez, plus vite vous gagneriez de l’argent et éventuellement votre liberté.» Maralina observa la réaction des deux frères et leur fit un sourire. « Si le crétin vous fait encore des problèmes, avertissez-moi et je m’occuperais personnellement de ce dernier.Sinon, Félicitations, vous avez maintenant Maralina Irohivrah, Princesse Marchande d'Uldal'Rhiz comme marraine. » La Vaanie leur fit un sourire avant de se tourner pour sortir de la cellule rapidement suivie de ses miliciens. Elle s'arrêta sur le seuil de la porte avant de leur lancer un dernier sourire; «Vous m’excuserez, j’ai quelques tâches qui m’attendent, dont celle de rendre votre vie un peu plus confortable.» Disons que le sort des deux jeunes gladiateurs venait de changer drastiquement de direction. Dès le lendemain, ils recevraient les meilleurs équipements que l’on pouvait trouver sur le marché et leurs appartements deviendraient beaucoup plus confortables…

Lorsque la Princesse Marchande prononça son nom, Sauveur releva la tête tandis que Courtois se tournait subitement vers son frère. Son prénom, c'était tout ce qu'il avait retenu de ce que le mercenaire lui avait dit. Le nom de famille était à coucher dehors. Pourtant, en l'entendant, il le reconnut aussitôt. C'était donc elle que le demi elfe avait désigné. Jusque là, il avait dit vrai : Elle avait les moyens de le libérer. Quant au reste...

Maralina prit congés et, dès qu'ils furent tous dehors, Courtois s'avança vers son frère.

-Pourquoi tu ne lui as rien dit ?
-Je ne suis toujours pas convaincu qu'il la connaisse vraiment. Il est facile de connaître le nom d'une personnalité pareille. Et puis, tu l'as entendue ? Elle engage des mercenaires à la pelle et ce n'est sans doute pas elle qui s'occupe de les recruter. Cet homme avait un profil atypique mais je doute pour autant qu'elle ait remarqué un seul d'entre eux...
-Hm... Pas faux. De toute façon, si on doit s'entraîner avec ses hommes, on sera vite fixé.

Sauveur acquiesça juste avant qu'un nouveau pic de douleur ne le fasse grimacer. Il ignorait quand le sumarudi reviendrait avec un soigneur, aussi se laissa-t-il glisser jusque sur le sol pour s'économiser. Courtois posa un genou à terre près de lui et examina le pansement. Il était bien coloré. Même si la blessure n'était pas très grave, la plaie était profonde, ce qui engendrait une perte de sang non négligeable même si peu dangereux ainsi qu'une forte douleur. Avec les soins appropriés et un peu de repos, il se porterait bientôt comme un charme mais en attendant... Il allait douiller un peu.

-Eh. L'interpela un Sauveur qui commençait à fatiguer. C'est parti.

Courtois eut un sourire discret. Il savait très bien de quoi il parlait. S'il avait déjà obtenu le soutien d'une prêtresse une vingtaine de jours auparavant, lui n'avait toujours personne jusque là. A présent, il était tous les deux en lices pour atteindre leur liberté, et avec un appui des plus sérieux. Leur ascension était en route.

-C'est parti. Lui répondit-il en posant une main sur son épaule.

*********************

Le joufflu sumarudi errait dans toute l'arène, le front chauve brillant de sueur, le souffle court, le pas pressé. Les sous-sols ne comportaient aucun véritable soigneur. Tout juste des gars bons à recoudre un bobo ou à cautériser une plaie avec un fer rouge. Aucun d'eux ne trouverait grâce aux yeux de la Princesse Marchande et il n'avait pas tellement envie qu'elle le fasse clouer au mur avec les dagues de ses mercenaires cette fois... Non, il lui fallait un guérisseur. Un reconnu. Peut-être même un mage.
Alors il était monté dans les gradins et observait les spectateurs. Il passait d'allée en allée en quête d'une personne qui aurait peut-être le profil de l'emploi. Il en interrogea quelques uns mais fit chou blanc. Après un moment, il lui apparut qu'il n'avait pas beaucoup d'autres possibilités. Plus qu'une en fait.
Les loges des invités de marques. Plusieurs d'entre elles étaient encore occupées. Il savait qu'il devait éviter celle de la Prêtresse de Teiweon sans quoi il serait bon pour encaisser un nouveau coup de poing dans le ventre. Mais les autres hôtes de marque sauraient peut-être l'aider. Alors il se glissa dans la zone concernée et commença à zieuter les balcons.

Ici, il n'y avait qu'un vieil homme sénile entouré de jeunes femmes. Veinard...
Là, une femme mûre solidement gardée mais aucune trace d'un mage parmi eux.
Ah, là peut-être ?

L'homme bedonnant s'approcha avec prudence. N'ayant attiré l'attention de personne, il se racla la gorge.

-Excusez-moi... De plus en plus de visages se tournaient vers lui et il sentait le sang lui monter à la tête. Hum... Le... Le champion d'une Princesse Marchande requiert des soins et... et elle m'a envoyée chercher un soigneur. Vous ne sauriez pas... par hasard... où je pourrais en trouver un... à proximité ?

-Eh, Sauveur. Réveille-toi.

L'interpellé releva la tête. Il ne dormait pas vraiment mais il commençait à être sérieusement K.O. Il plissa les yeux pour faire la netteté sur un Courtois en train de le secouer un peu pour qu'il garde les yeux ouverts. Puis sont regard fut attiré par une forme plus sombre en train de se mouvoir sur sa gauche. Un drow à l'allure étrange s'était agenouillé à côté de lui et s'évertuait à défaire le nœud de son bandage afin d'observer la plaie.

-Le sumarudi l'a ramené. Il est mage de la vie. Enfin, apparemment...

Sauveur fronça les sourcils devant les suspicions de son frère et l'apparence de l'inconnu. Ce dernier souleva son coude, observa la blessure et plongea dans une concentration telle qu'il n'affichait plus aucune émotion. Il n'eut pas plus de réactions lorsque les traits de son patient commencèrent à se déformer sous la douleur alors que les tissus de son bras se réunissaient les uns après les autres. L'avantage des soins magiques, c'est qu'ils éliminaient les risque d'infection et qu'ils étaient rapides, si le mage était compétent. En revanche, c'était souvent un mauvais moment à passer, souvent plus long et plus douloureux finalement que le fait de subir la blessure elle-même.
Courtois appuya sur l'épaule libre de son frère pour le plaquer contre le mur tandis que le mage tenait fermement son bras sanguinolent. Sauveur serrait les dents mais ne put s'empêcher de lâcher un cri de temps à autre lorsqu'une douleur un peu plus vive que les autres se faisait ressentir. Cela ne dura pas si longtemps mais le temps ne se mesure plus de la même façon lorsque l'on souffre. Peu à peu, la douleur s'estompa jusqu'à disparaître complètement. Le jeune gladiateur laissa alors sa tête basculer en arrière pour venir se poser contre le mur dans un soupir de soulagement.

-Si vous le désirez… je peux aussi… faire des ajouts à votre corps ?

Sauveur rouvrit un œil et redressa la tête pour dévisager le mage. Il s'apprêtait à lui répondre que ça irait comme ça lorsqu'une voix féminine l'interrompit dans son élan. Il se pencha légèrement pour apercevoir celle qu'il n'avait même pas vu entrer. Il ne s'agissait ni d'Azza, ni de Maralina. Las de l'heure qu'il venait de passer entre le combat, la blessure et les soins, il n'entendit que la moitié de la première phrase avant de recoller les morceaux de son cerveau qui étaient encore en capacité de fonctionner.

-Il ne vous fera rien. Tant que je suis là, en tout cas.

Courtois dévisagea le mage à son tour tandis que Sauveur haussait à sourcil devant l'humour de l'inconnue.

-Voilà qui est rassurant... Puis, se tournant vers le drow, il coupa court à sa proposition en se contentant des soins déjà réalisés. Merci.
-Vous avez un parrain ici… ? Et il est incapable de vous trouver de quoi soigner une simple plaie ?
-Ce n'est pas à nos parrains de "trouver" les soins appropriés. Ils donnent les financements et l'école nous entretient. Mais vous avez vu l'étendue des compétences du sumarudi chargé de s'occuper de l'école en l'absence de son propriétaire.

Il passa les détails de sa blessure qui n'était pas "une simple plaie" et qui requérait un peu plus que les soins habituels s'il ne voulait pas perdre la motricité de son bras. Certes, c'était à sa dextre mais... il était gaucher !

-A qui avons-nous l'honneur ? Demanda-t-il avec une certaine lassitude.

Il commençait à en avoir assez de se retrouver à discuter avec des femmes (c'était à croire qu'il les attirait !!) possédant un certain pouvoir et dont il ignorait l'identité qu'à la fin de leur conversation. Pour une fois, il voulait savoir d'entrée de jeu à qui il avait affaire.