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 Par delà les étoiles [Elenwë]

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Haldren
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MessageSujet: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeDim 23 Déc 2018 - 11:41


Probablement à Malereg, à une date incertaine au delà de la 12ème année du XIIème cycle


Imaginez...

Les étoiles valsaient dans le ciel en un mirifique ballet éternel, corps célestes entrelacés se jetant de l'un à l'autre des météoroïdes comme si les lois de la physique ne servaient plus à régir l'univers mais simplement à offrir une distraction bienvenue au milieu de leur ronde sans cesse renouvelée. Par delà les frontières infinies que nul mortel ou divin ne percera jamais, le Créateur observait de son regard qui ne cillait pas cette danse délicate et un fin sourire apparut sur ses lèvres aussi vastes que le ciel lui-même. Oui, il avait bien travaillé et sa création s'auto-alimentait désormais sans qu'il lui soit encore besoin d'intervenir.

Observez...

Deux corps célestes titanesques entrèrent en collision dans un bruit sourd, ignorant volontairement le silence du vide spatial pour rendre un effet plus agréable en mêlant l'ouïe à la vision. leurs cœurs en fusion se combinèrent un bref instant avant que tout n'explose dans une gerbe de plasma et de débris poussiéreux qui allaient devoir recommencer la même danse pendant des centaines de Cycles avant de pouvoir s'agréger à nouveau. Les Dieux du Chaos ricanèrent méchamment depuis leurs trônes de glace tandis que ceux qui un jour s’appelleraient les Cinq du culte pentien s'afféraient à relancer la danse stellaire brièvement interrompue.

Admirez...

Un nuage de poussières intersidérales s'écarte alors que les deux observateurs le traverse pour atteindre leur objectif. L'espace d'un instant ils aperçoivent du coin de l’œil un disque-monde juché sur quatre éléphants, eux mêmes installés sur le dos d'une torture géante brassant indéfiniment le néant de ses pattes. Surpris mais guère enthousiasmé par ce concept par trop novateur pour se révéler fiable, ils le délaissent et reprennent leur voyage jusqu'à enfin apercevoir Miradelphia offerte dans toute sa splendeur.

Rêvez...

Le monde qu'ils connaissent leur apparaît enfin, plus vaste qu’aucune carte ne l'a jamais représenté. Loin au Nord, par delà les monts du Septentrion, ils aperçoivent les terres ancestrales des licornes. Leur vue acérée perce les distances pour s'attarder quelques secondes sur deux grands mâles qui s'affrontent en croisant leurs cornes dans l'espoir viril de gagner les faveurs d'une femelle en chaleur. Mais déjà les deux observateurs sont repartis et font un détour par delà l'océan d'Eris à la recherche du continent perdu à l'aube des Cycles.

Revenez...

Les Terres d’Émeraude apparaissent brièvement au loin mais la magie les ramène vers leur continent, vers ce qu'ils connaissent. Leur vision s’accélère alors qu'ils approchent du sol, survolent Diantra aux cents tours puis la massive citadelle d'Alonna à la triple muraille. Toujours plus loin, toujours plus vite ils fondent vers l'Anaëh, passent au-dessus d'Ardamir où rôde un immense corbeau d'un noir de jais, avant de prendre cap au Nord vers les cités le long de la houleuse mer nordique. Enfin apparaît Malereg, la grande île, une maison, une pièce, deux elfes allongés qui.. qui... qui...

Ouvrez les yeux...


Je ne m'en lasse pas, murmura Haldren en se redressant de sa couche tout en regardant Elenwë qui se laissait porter par les dernières illusions qu'offrait le sortilège en se dissipant.

Les deux elfes vivaient ensemble dans la demeure de l'archimage à Malereg, en couple bien que ni l'un ni l'autre n'aient jamais ouvertement employés ce mot qui imposait un engagement auxquels ils ne se sentaient pas encore prêts. Pour autant la fusion des esprits et des corps s'alliaient admirablement entre l'elfette rêveuse et le repenti eldéen qui partageaient tant de passions communes, tant de détresses cachées et tant d'amour à offrir. L'une de ces passions venant des étoiles elles-mêmes, Haldren avait décidé de créer un puissant sortilège d'illusion pour leur permettre de briser les liens qui les retenaient au sol afin qu'ils puissent l'espace de quelques minutes voyager sans aucune frontière.

La magie impliquée restait relativement simple car il ne s'agissait pas d'abuser de force des perceptions sensorielles mais simplement d'aider l'imaginaire à étendre ses ailes sans que les chaines de la réalité ne la bride. Malgré tout, la quantité de détails à imbriquer, la précision qu'il fallait apporter à chaque détail pour ne pas briser le fragile édifice se révélait assez fatiguant et l'estomac d'Haldren se rappela bruyamment à son bon souvenir dans l'espoir de recevoir quelques réconfort apte à apaiser la faim criante qui le tenaillait. Quittant la chambre, les deux elfes se dirigèrent vers la cuisine avec le ferme objectif d'un bon repas qui aurait couronné le spectacle auquel ils venaient d'assister, mais en ouvrant la porte leur vue fut accrochée par le plateau de fromage qui trônait sur la grande table, plateau de fromage où grouillaient une colonie de souris attirées par l'odeur et par l'opportunité d'un festin gratuit.


Saleté de bestioles ! Mon fromage !

Ivre d'un courroux vengeur aussi puissant que celui qu'il ressentait envers la traîtresse de Missède, avide de faire payer aux rusés voleurs leur infâme méfait, l'archimage incanta un sortilège que l'on réserve habituellement pour le meurtre d'un Dieu ou pour la destruction d'un empire. Des vortex gluants et suintants d'une énergie noirâtre apparurent tout autour de lui alors qu'il arrachait aux plans extérieurs l'énergie grâce à laquelle il comptait bien exercer le châtiment approprié. Des paroles obscures issues d'une antique langue oubliée de tous montèrent à ses lèvres et il condensa son art dans une attaque dévastatrice, pleinement assuré de son succès même si l'échec critique au jet de dés restait toujours une possibilité, bien que si peu probable qu'aucune inquiétude ne devait se ressentir.

Ou peut-être que si ?

Alors que le sortilège jaillissait de ses doigts, Haldren se souvint du léger oubli qu'il venait de faire dans la subtile construction arcanique. Oh, rien de bien grave, un peu comme inverser le sel et le sucre lors d'une recette de  cuisine. L’apparence du composant de base ne parait guère différent mais le résultat final peut s'avérer assez surprenant et pour le moins inattendu. une fois de plus le destin rigolard n'avait pas loupé son coup et les effets de l'entropie jouèrent à plein pour profiter de l'échec critique au jet de dés.


Oups, murmura un Haldren dépité en regardant d'un air penaud les souris désormais grosses comme de petits chiens et qui trottinaient follement dans la cuisine en renversant table et chaises, couinant bruyamment leur panique du cri de la tortue en plein orgasme.
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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeMer 26 Déc 2018 - 17:58


Regarder avec les doigts.
Déguster avec les yeux.
Goûter avec les sens.
Ils tournaient au-dessus d’eux. Ils valsaient. C’était une danse impitoyable que se jouait entre les astres, entre les planètes, entre les particules qui formaient l’essence même du système solaire. Un pas en avant, trois pas en arrière et une pirouette avant de générer collisions, chaleur fictive et illuminations succinctes.
La voûte stellaire était d’une perfection sans nom. Il y avait tout. Le noir, le bleu, le blanc, le brillant des étoiles et le velours des paillettes lumineuses,…

Le nez d’Elenwë était plongé dans le ciel. Elle fixait les astres se trémoussant. C’était une voûte magique, née des mains du voyageur stellaire allongé à ses côtés. C’était un doux moment, un de leurs moments qu’ils ne partageaient qu’entre eux, sans personne pour leur voler ces petits instants d’éternité qui étaient si fugaces, si rares.

Ce fut un grognement qui tira la Stellaire de sa phase léthargique. Un grognement intérieur et extérieur à la fois qui lui arracha un petit rire. Son fière acolyte avait faim si on en croyait le symptôme qu’elle venait de constater. Il ne leur fallut qu’un instant pour se redresser et pour filer vers la cuisine qui se trouvait un peu plus loin.

Il n’y avait pas de paroles entre les deux, les mots ne servaient à rien pour s’entendre dans le fond, il fallait savoir lire les silences, les non-mots car eux voulaient tout dire, eux disaient la vérité, comme les regards. Les mots étaient corruptibles mais pas les regards.

Un pas.
Un saut.
Un quart de tour.
Passant le pas de la porte donnant sur la cuisine d’un mouvement léger, le ventre de la Stellaire émit, à son tour, un petit gargouillis. Une légère teinte rosée vint effleurer sa joue. Elle couvait une petite faim à son tour et elle s’excusa comme si le bruit dérangeait réellement le masculin dont le ventre avait émis, quelques instants auparavant, la même petite tonalité significative.

Un petit regard entendu entre les deux en voyant posé là un plateau de fromage. Les morceaux leur faisaient de l’œil, ils leur tendaient les bras et n’attendaient que d’être attrapés par leurs mains pour venir couler dans leur gorge aussi gourmande que demandeuse.

Elle ne comprit pas sur l’instant, il lui fallut un temps, une mesure en c barré d’un allegro moderato. Haldren venait de pester et un petit son aigu se bloqua dans sa gorge quand elle atterrit enfin sur terre, voyant enfin les formes rapides gesticulant autours du précieux butin à la douce couleur doré. Des souris.
Sans réfléchir, Haldren se servit de la magie pour faire disparaître les petites créatures. Le sort lancé, ce fut un fou rire qui attaqua la gorge de la jeune Stellaire. La situation était maintenant tordante pour tout être qui n’aurait pas fui face aux créatures qui venaient de naître dans la cuisine de l’habitation des deux marcheurs lunaires.

Il avait ce regard penaud, le regard de l’innocent. Il semblait enfant en cet instant et non plus archimage. Il rajeunissait quand il laissait des erreurs se glisser dans ce qu’elle appelait les cordes invisibles. Calmant le rire, la Stellaire passa devant le Voyageur, laissant glisser sa main contre les reins du Masculin avant de s’abaisser à la hauteur d’un des spécimen aussi grand qu’un chiot.

La créature était perdue. Elle n’avait plus conscience de sa taille, elle était désorientée. Essayant de se concentrer sur la souris géante, la Stellaire réussit à visualiser quelques cordes de vie. Il lui fallait la corde de la croissance. C’était une corde parmi les autres, une corde qu’elle n’avait jamais cherchée et encore moins sur des animaux comme les rongeurs. Les cordes avaient des notes, il était temps de trouver la tonalité désirée.

Un la dièse.
Un do bémol.
Un ré dièse.
Accord majeur ou mineur mais pas le bon. Accord dissonant. Elle tira délicatement sur une des cordes de la créature qui émit un glapissement avant de sauter sur la Stellaire qui tomba sous le coup de la surprise, laissant la souris s’évader dans la maison. Elle eut juste le temps de la voir détaler, assez de temps pour la voire prendre la direction de la bibliothèque. La souris n’avait pas changé de taille, c’était un fait mais elle était maintenant d’une douce couleur bleue.

Euh… Oups ? C’était à son tour d’avoir l’air penaude, d’être une peu dans l’incompréhension face à la situation qui se jouait à l’instant sous leurs yeux.

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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeJeu 27 Déc 2018 - 9:29

Une souris bleue,
Qui couine et qui trotte,
Je l'attrape par la queue,
Et je l'écrase sous ma botte !


Amusé par la situation, Haldren chantonna cette petite ritournelle de son cru alors que le rongeur involontairement recoloré par Elenwë sortait de la cuisine par la porte laissée entrouverte et disparaissait dans les rues de la cité où il provoqua maintes exclamations de surprise qui retentirent jusqu'aux oreilles des deux elfes. Toutefois, ce qui embarrassait le plus l'archimage n'était pas tant la surprise de leurs congénères face au rongeur géant mais les filaments de psyché qui continuaient à flotter langoureusement au-dessus d'eux, illuminant la pièce d'une jolie lueur améthyste. Tout en se grattant vigoureusement le bas du dos, Haldren fit remarquer à sa compagne qu'un tel effet se produisait parfois lorsqu'un sortilège ne se dissipait pas correctement après son lancement mais demeurait bloqué dans une sorte de boucle entropique. De telles anomalies nécessitaient une puissance considérable au démarrage pour initier et alimenter la réaction chaotique, toutefois la fureur de l'ancien Triumvir face à la destruction de son bien-aimé plateau de fromage l'avait amené à charger un peu trop fortement son attaque dont l'échec critique amenait à cette situation mi-cocasse mi-gênante.

Autrement dit, il fallait s'attendre à d'autres surprises.

Renonçant dans l'immédiat à satisfaire leur fringale, les deux amants filèrent jusqu'à la bibliothèque pour y chercher un rituel permettant d'annuler les effets aléatoires du sortilège entropique et cesser toute cette agitation. Haldren en profita pour expliquer à Elenwë que la zone dans laquelle il se trouvait et probablement une bonne partie de la cité de Malereg pouvait se trouver affectée par des changements de taille impromptus dont la durée risquait tout autant se mesurer en minutes qu'en Cycles. Afin de résoudre cet imbroglio et ramener chaque chose à sa juste taille, il fallait mettre la main sur un ouvrage nommé "petit recueil de sagesse" de Nyko'ol Mahasson et Ya'nncau D'al, deux sorciers drows fort connus pour leurs études de la stabilisation des sortilèges entropiques. Haldren se souvenait avoir acquis cet ouvrage et le posséder dans sa bibliothèque mais sans réussir à se souvenir exactement dans quel rayonnage il se trouvait rangé. Toutefois, une fouille en règle leur permettrait sans aucun doute de mettre la main dessus, n'est-ce pas ?


Foutue porte bloquée ! Pourtant je l'ai graissée l'ennéade dernière, râla Haldren en essayant de pousser la porte de la bibliothèque qui résistait à ses efforts.

Non sans mal et avec l'aide d'Elenwë, ils finirent par pousser la panneau de bois récalcitrant et constatèrent qu'il s'était trouvée bloqué par un tabouret en bois mesurant plusieurs mètres de haut.

Pardon ? Ai-je bien lu ?

Oh...

Devant les yeux d'Haldren et d'Elenwë se trouvait effectivement la bibliothèque de l'archimage avec ses rayonnages bien rangés, les tables de lecture au milieu et sa galerie supérieure qui faisait le tour de la pièce. L'ensemble paraissait parfaitement normal et semblable à la veille, à un léger détail près toutefois : les étagères les plus hautes se trouvaient quasiment hors de vue et les ouvrages qu'elles portaient auraient pu servir de maisons aux deux elfes s'ils les avaient creusés. Comparaitvement, eux-mêmes se trouvaient au ras-du-sol et devait voir la pièce comme pouvait le faire une souris en temps normal.


Apparemment le sortilège est également actif ici, constata Haldren en réussissant l'euphémisme de la journée.

Image non officielle de la bibliothèque d'Haldren mais donnant une idée de la structure des lieux:
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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeJeu 27 Déc 2018 - 23:47


Une souris bleue,
Qui couine et qui trotte,
Je l'attrape par la queue,
Et je l'écrase sous ma botte…

Petite musique entêtante créée par le Stellaire. Elle chantonnait à son tour, inventant quelques paroles à mi-mots. Elle n’était pas la plus douée pour créer des rimes et des airs entraînants, elle était maladroite avec ça, maladroite avec la rime et perdue quand il fallait garder la joie sans plonger dans la mélancolie au bout d’une dizaine de vers tremblants.

Toujours assise au sol, elle jeta un regard au tendre qui était, lui-aussi, dans un état de rire. La situation était rocambolesque et, au fond d’elle, Elenwë sentait qu’elle n’allait pas s’améliorer maintenant, qu’ils allaient devoir nager dans les eaux troubles des arcanes de la magie pour s’en sortir.

Toujours assise au sol, elle écouta les quelques mots sur la puissance magique que possédait l’archimage. Une puissance imposante, impressionnante qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de réellement côtoyer réellement si ce n’était lorsqu’elle valsait entre les mains habiles du Stellaire. Elle n’arrivait pas forcément à s’y faire. Elle avait l’habitude des petits tours de passe-passe ou de ses tours de magie à elle, de ses cordes vibrantes qu’elle démêlait avec patience pour restaurer un organe touché par une blessure ou une tumeur belliqueuse.

Elle se replia ses jambes sous son corps pour s’élever et se relever. Elle imitait l’enfant naissant et s’élevant sur ses deux jambes postérieures. Debout, d’un mouvement presque mécanique, elle lissa sa longue robe pâle. Une robe lui donnant des airs de déesse, l’air un peu plus stellaire et intouchable, un peu plus perchée dans son monde.

Perchée sur ses jambes, elle suivit le Voyageur étoilé au travers de la bâtisse. Ils marchaient ensemble, d’un pas synchronisé pour aller dans la bibliothèque, le lieu de savoir ultime qui s’emplissait lentement d’ouvrage en tout genre, en toutes langues. C’était là un lieu presque bénit pour les deux. Il abritait le savoir, la connaissance dans une multitude de vernaculaires tous plus intéressant les uns que les autres, chacun témoin de la variation diatopique, diachronique et diaphasique. C’était une véritable ressource, un immense puits dont on ne percevait toujours pas le fond et, peut-être, percevront jamais.

Coup d’épaule.
Injure.
Petite douleur.
Elle avait emmanché un coup d’épaule elle aussi sauf que la porte était massive. Elle n’était pas d’un bois tende qui se pliait, loin de là. C’était une épaisse couche d’un peu plus d’un quart de main. Il en fallait peu pour lui marquer l’épaule à la Stellaire. Un coup d’une force moyenne et la marque pointait déjà mais elle n’était pas douloureuse, elle ne piquait ni ne brûlait, elle n’était rien comparée à leur tête respective lorsqu’ils avaient vu la chose qui bloquait la porte récemment graissée.

Un tabouret. Géant. Un tabouret géant. L’objet, qui d’ordinaire ne mesurait qu’une cinquantaine de centimètre tout au plus, se voyait maintenant doté d’une taille imposante. Il s’élevait à deux ou trois mètres de haut, il était grand. Très grand. Si la Stellaire n’était déjà pas une personne très grande pour une elfe, sa petitesse semblait accentuée aux côtés du tabouret géant. Elle rit un peu. Plus le temps passait et plus la situation tombait dans un mélange d’onirisme et de grotesque. Presque trop folle pour être réalité mais un peu trop perceptible pour n’être qu’un simple rêve. Le charme de la magie lorsqu’elle était pratiquée non pas par un fou chantant mais deux fous étoilés.

Nous avons donc les souris géantes dont une qui se promène dans son pelage d’un bleu sublime et maintenant un tabouret géant… Je crois que nous devenons nains…

C’était ne constatation. Une simple parole qui, posée là, ouvrait la porte sur un nouveau point de vu assez peu connu des elfes, le point de vu d’un être de petite taille. Elle exagérait peut-être un peu mais il restait intéressant d’observer le tabouret sous cet angle, de voir son assise si grande et le bois aux défauts amplifiés. La Stellaire laissa glisser son doigt sur le bois d’un pied, se le piquant dans son geste de tendresse.

Elle n’avait pas encore vu le reste. Elle n’avait pas encore eu le loisir de constater que si le tabouret avait au minimum sextuplé, la pièce aussi avait grandi. Gardant toute sa cohérence avec l’objet mais non avec ses deux habitants. La logique y perdait son sens et le français son latin. Le bon sens s’évanouissait. Les elfes, des êtres si grand, devenus souris en un instant, par un sortilège.

Je pense que je suis en mesure de confirmer ta constatation mais je crains qu’il n’y ai que toi qui puisse y donner solution physique… Mais avant cela, il va nous falloir trouver quelque ouvrage nous permettant de comprendre comment la théorie souhaite que nous réparions tout cela… Ce n’est pas une chose qu’on apprend réellement à l’académie de magie….

Posant un pied devant l’autre, elle s’aventura un peu plus dans la pièce-monde. Un pas, deux pas, trois pas, quatre,… Elle était immense. Les marches étaient hautes, beaucoup trop hautes pour la petite Stellaire qui, même en sautant, arrivait tout juste à atteindre le haut de la marche suivante. Elle serait longue l’ascension sauf si….

Haldren ! Ne bouge pas. Je vais t’agrandir, t’étirer juste assez pour que ce veste endroit devienne plus simple à vivre pour l’un de nous. Je pense que cela est dans mes cordes.

Elenwë s’installa au sol. Elle aimait être assise et sentir l’énergie de la terre-mère lui donner un coup de main lorsque les forces qu’elle demandait étaient un peu plus conséquente qu’un vulgaire tour de passe-passe qu’on manipulait du bout des doigts. La Stellaire visualisait. Elle tâtait, touchait, tissait, brodait.
Elle percevait les cordes de vie du Stellaire, elle les tenait dans ses mains et, cette fois-ci, elle savait où tirer, elle savait quoi faire pour l’agrandir ce masculin qui, d’un tour de main, grandit de manière mesurée. Il était maintenant, par rapport aux objets de la pièce, de la taille d’un nain. D’un simple nain sans la barbe ni la carrure à moins que le nain ne soit, dans le cas présent, un nain à la pilosité peu développée et à la carrure aussi fine et délicate qu’un félin.


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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeVen 28 Déc 2018 - 14:20


Grandir, s'élargir, redevenir un être d'une taille cohérente en comparaison des alentours, voilà que ce qu'elfette stellaire venait de réaliser en agrandissant magiquement son compagnon. Magie contre magie, sortilège contre sortilège, ce qui par les arcanes est accompli pourra également par les arcanes être annulé. Regardant autour de lui, Haldren vit à côté de sa cheville une minuscule Elenwë qui lui fit un petit signe timide de la main comme pour lui rappeler qu'elle apprécierait de ne pas achever son aventure écrasée comme une araignée sous sa semelle. Bref, Haldren le géant-nain mit à profit la situation pour fouiller dans les livres et au bout de quelques minutes il brandit victorieusement un ouvrage mangée aux mites tout en s'exclamant :

ELENWË, JE L'AI !

Le cri fit vaciller la petite elfe qui devait avoir eu l'impression d'entendre un titan hurler sa rage tant la différence de taille exacerbait également la puissance vocale respective des deux étoilés. Comprenant son erreur, le géant reprit sur ce qui pour lui s'apparentait au ton du murmure.

Oh pardon.

S'asseyant précautionneusement en tailleur face à la stellaire miniature, l'archimage ouvrit le grimoire et entreprit de le lire avec attention, marmonnant dans sa barbe inexistante lorsqu'un passage trop obscur nécessitait un regain de concentration pour en déchiffrer la teneur exacte. Dans leur grande mansuétude, aucun maître du jeu ne vint lui demander un test d'érudition et Haldren put venir à bout de ses réflexions avec l'aisance imposée par la narration. D'un autre côté, en cas d'échec il serait simplement resté quelques heures de plus plongé dans sa lecture et cela n'aurait eu strictement aucun intérêt vis-à-vis de l'histoire.

Hmm, je pense avoir une solution. Il suffit d'inverser notre système de réalité avec un autre dans lequel mon sortilège sur les souris n'a pas échoué. Dans l'univers des possibles il existe une infinité d'autres alternatives aux événements que nous venons de vivre, dont celle qui nous intéresse. Je pense pouvoir adapter les indications de ce grimoire à bon escient et nous y projeter... euh par contre... l'auteur indique que parfois le rituel doit calibrer son résultat et peut temporairement nous envoyer dans des réalités non attendues avant de trouver la bonne. Mais cela ne devrait pas trop durer... en théorie.

Petite hésitation vite balayée par la confiance absolue que doit avoir un archimage en son art. La science, messieurs et dames, la science magique dépassera toutes les frontières et abolira la limite entre le possible et l'impossible ! Face à une proposition de modifier le cours de la réalité en empruntant un univers parallèle pour réparer un problème de taille de souris, tout mage normalement constitué s'exclamera "ouais génial, on commence ?" et tout non mage paniquera en hurlant que vous êtes complètement fou. Malheureusement pour Elenwë, qu'elle soit d'accord ou non ne changerait strictement rien car elle n'aurait de toute façon pas pu crier assez fort pour se faire entendre tandis que son cher et tendre incantait.

Entre les paumes de l'archimage naquit une boule ressemblant à un miroir déformant dans lequel ils pouvaient se voir ainsi que la bibliothèque. Puis l'image dans la boule se modifia, s'amplifia et...


~~~~~~~~~~~~~


Lorsqu'Haldren ouvrit les yeux, il ne tenait plus dans sa bibliothèque mais face à un étal de boucher sur lequel reposait un morceau de viande. A côté de lui, une Elenwë revenue à sa taille normale brandissait un concombre et une carotte au dessus d'une marmite. Tout autour d'eux, diverses casseroles reposaient sur de petits feux et des jambons pendaient aux solives tandis qu'un brouhaha se laissait deviner dans la pièce située à côté. Nul besoin d'être grand clerc pour deviner qu'ils se trouvaient tous les deux dans une cuisine, bien que le lieu exact leur soit totalement inconnu. Mais avant qu'ils puissent reprendre leurs esprits en s'interrogeant mutuellement, la porte de la cuisine s'ouvrit et un elfe passa une tête pour crier :


Deux turbos aux agrumes et quatre cuisseaux de biche sauce grand veneur pour la table du fond ! Et que ça saute mes mignons !

La porte se referma en coup de vent, laissant les deux cuisiniers dans un état de complète sidération.
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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeVen 28 Déc 2018 - 23:44


Il était grand. Très grand.
Elle était petite. Si petite.
Elle avait la tête en l’air, elle le voyait d’en bas et lui faisait de petits signes. Il avait, à cet instant, le pouvoir de lui briser chaque os, de lui déchirer chaque muscle, de lui couper chaque tendon et le tout sans user de la moindre touche de magie. Un coup de botte suffisait. Il n’avait qu’à lever le pied et à le reposer, la jeune elfe sous sa botte, pour mettre fin à ses jours sans douleur si elle avait un minimum de chance. S’il se loupait, si le cœur et la tête passaient dans le creux de la semelle, elle sentirait chaque parcelle de son corps se déchirer et se briser sans pouvoir toucher à la mort. La courbe de sa vie formerait une asymptote en la mort, la courbe étant la douleur et l’asymptote le seuil entre douleur/vie et mort. La Stellaire frissonna à cette idée. C’était une idée sombre, une histoire triste, une douleur sans nom.

Elle sursauta lorsqu’il parla avant de poser ses mains sur ses oreilles. La puissance était violente, très violente pour l’elfette dont les tympans étaient, pour l’instant, si petits et fragiles qu’elle craignait presque que la voix puissante du Marcheur ne les ai déchiré mais c’était là une simple idée venue dans la panique.
Elle massa ses tempes un instant avant de lever les yeux vers Haldren qui semblait avoir compris le pourquoi du comment de la réaction de l’elfette. Elle lui offrit un sourire quand il s’excusa d’une voix tendre, d’un murmure qui agissait sur elle comme une caresse après le violent coup de poing qu’elle avait reçu.

Elle s’assit sur le sol en tailleur et le géant l’imitait tout en faisant attention de ne pas commettre l’irréparable en glissant l’elfette sous sa botte, sa cuisse ou sa cheville. Il semblait un peu embarrassé, un peu comme s’il était entouré d’un millier de flacon de cristal, tous plein et prêt à tomber au moindre faux mouvement.

Les minutes passaient et le temps n’avançait pas assez vite pour Elenwë qui se sentait inutile. Elle ne pouvait pas faire grand-chose si ce n’était d’attendre. Attendre.Attendre..Attendre…Attendre….A….. Elle restait assise, observant le visage d’Haldren, laissant couler son regard sur ses mains, sur une mèche de cheveux folle. Elle s’attardait sur les petits détails, sur le frottement du tissu de son bas, sur le grincement de sa semelle avec le parquet. Elle avait accès à chaque détail du Voyageur stellaire.

C’était doux. C’était tendre. Elle observait et dessinait les traits du masculin du bout des yeux et il ne la voyait pas faire. Elle l’imaginait bien réagir d’une manière un peu absurde et décalée, pensant qu’elle le dévisageait alors qu’elle traçait mentalement un portrait de la première rencontre stellaire qu’elle faisait sur la terre ferme. Amour lunatique ? Amants étoilés ? Amis stellaires ? C’était une relation à ni plus rien comprendre, une relation qui n’avait de sens que pour eux, un jardin secret où ils vivaient leur vie et où les fleurs avaient pour pétales des fragments d’étoile.

Tandis qu’il lisait toujours, elle choisit de bouger un peu, de s’étirer et de fuir sa contemplation. Elle jouait, elle rêvait un peu. Elle marchait aux côtés des bottes d’Haldren, constatant sa petitesse et n’osant pas essayer de manipuler les cordes sur son corps. Les manipuler sur un autre, ce n’était pas une chose aisée mais lorsque l’habitude était prise, il n’y avait rien de plus simple. Elle avait juste à tirer, à nouer, à couper, à faire sonner et à accorder. C’était une sorte d’instrument qu’elle devait et pouvait accorder et désaccorder à sa guise bien que l’action soit toujours délicate. Si Haldren avait grandit entre ses doigts, elle aurait pu commettre une erreur et le faire rétrécir ou bien, comme la souris, lui trouver une nouvelle couleur de peau mais encore lui causer plus graves dommages. Un art à la minutie de luthier. Médicienne et luthier de la vie.

Un grondement.
Un roulement.
Une voix sourde et muette.
Il avait trouvé. Il y avait, à chaque erreur, une solution mais celle-ci, celle qu’il énonçait, elle l’inquiétait un peu, elle faisait froid dans le dos. C’était une chose à laquelle elle ne pensait pas souvent mais c’était une chose réelle dans ce monde empreint de magie. Chaque choix, chaque variable créait son univers parallèle. C’était un multivers. Un univers avec autours de lui tout un panel d’univers à la fois ressemblants et différents.

A chaque fois que nous faisons un choix, un monde s’ouvre en parallèle du nôtre et nos doubles, les échos, y mènent leur propre vie.
-Dissonance T.1, E.O’Rourke

Haldren, s’il te plait… On ne sait pas où on va mettre les pieds, il n’y a pas une autre…. Trop tard. Elle pouvait parler, elle pouvait hurler, elle pouvait oui mais c’était en vain. Elle était trop petite pour se faire entendre alors elle allait devoir le suivre, lui faire confiance les yeux fermés car c’était lui qui menait la danse dès à présent. C’était lui le puissant et elle l’apeurée.

La boule grandissait, elle rappelait cette sphère noire, cette sphère qui les avait fait voyager mais elle était son antagoniste. La sphère du passé était d’un noir parfait, celle-ci, d’un blanc aveuglant avant de devenir miroir. C’était eux en son sein. C’était à lui qu’elle s’accrochait.
La chanson recommençait. Les mêmes notes. La même rengaine.

La même
Cécité temporaire
Jour. Nuit sans ombre ni lueur. Jour.
Le contraste lui piqua les rétine un fragment de seconde. Ils n’étaient plus dans la bibliothèque, il n’y avait plus cette odeur de papier et d’encre. L’air embaumait le sucré, le délicieux, la savoureux, le goûteux. C’était une cuisine si son nez ne lui mentait mais elle n’osait pas ouvrir les yeux, elle ne savait pas ce qu’elle allait voir et c’était cela qui l’inquiétait. Où étaient-ils ? Dans un univers parallèle à coup sûr, dans un univers proche de leur monde originel mais lequel ? Elle sentait les objets dans ses mains, la peau veloutée d’ingrédients entre ses paumes puis une voix tonitruante, une voix qui la fit sursauter et échapper ce qu’elle avait dans les mains. Un liquide brûlant lui lécha la peau avec avidité mais elle ne sentait pas la brûlure, elle ne sentait rien. Surprise ou effet secondaire, elle ne savait pas mais ce fut un regard perdu qu’elle lança à Haldren lorsque l’être disparut.

Euh…

Moment de latence. Incompréhension palpable. Elle était perdue, déphasée. Elle n’avait pas besoin de le dire, cela se lisait dans son regard et il lui fallut un instant, une poignée de seconde pour reprendre ses esprits et réussir à ouvrir la bouche pour formuler paroles ayant un début, une fin et une sémantique relativement correcte.

Je crois que…

Aller mes mignons, on se bouge un peu ! Ça commence déjà à s’impatienter là-dedans. J’vous ai connu plus énergiques que ça, vous rêvasserez après le service, hop hop hop ! La porte claquait pour une seconde fois et la Stellaire était bouche bée. Elle avait dans les yeux l’innocence du nouveau-né qui voyait et comprenait les choses pour la première sans pour autant réussir à trier chaque idée.

Donc euh… Nous sommes dans une réalité où nous sommes… cuisinier ? Mais tu es certain que ce n’est pas dangereux ? Que la réalité ne va pas se détruire avec nous en son sein ? Enfin.. euh… je…

Elle ne trouvait plus les mots, c’était l’incompréhension et le bordel dans sa tête. Cette réalité lui montrait un choix qu’elle n’avait jamais fait, qu’elle n’aurait jamais osé tant ses non-talent de cuisinière étaient flagrants. Elle savait préparer de petites choses, ce n’était pas de la grande gastronomie, juste de quoi emplir l’estomac et laisser à la bouche une saveur correcte.


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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeMer 2 Jan 2019 - 13:29

Ne pas paniquer, surtout ne pas paniquer. Face à des effets non souhaités d'un sortilège cheaté aux hormones modifiant la trame de la réalité et déchirant la structure temporelle de Miradelphia, il fallait conserver un calme souverain et analyser sereinement la situation avec toute la lucidité attendue. Après tout, il s'agissait juste d'une réalité alternative dans laquelle ils allaient devoir survivre sans toucher au principe de causalité sous peine de ne pas trouver le chemin du retour et... et... et...

Panique !

Ce fut plus par un sursaut d'orgueil qu'Haldren réussit à ne pas paraître affolé, tant son ego répugnait à le laisser admettre qu'il ne maîtrisait plus l’enchaînement des événements. Après tout il était censé être l'archimage de service, le spécialiste en rituels complexes et dangereux, celui qui possédait uen réponse à chaque question fusse la plus pointue, donc reconnaître un échec même partiel était inacceptable. L'air sur de lui, l'elfe se tourna vers sa compagne pour tenter de la rassurer.


Il faut agir comme cet univers s'attend à ce que nous agissions jusqu'à ce que le sortilège nous ramène au bon endroit. Alors cuisinons puisque c'est apparemment le rôle de nos doubles ici, je vais les régaler !

Avec l'assurance du néophyte qui a beaucoup consommé mais peu produit, Haldren se tourna vers la pièce de viande qui trônait fièrement sur l'étal devant lui, se saisit du couteau le plus massif qu'il put trouver dans les ustensiles puis marmonna :

Et merde, comment ça se coupe un cuisseau ?

A la connaissance des chroniqueurs de Miradelphia, aucun archimage n'avait jamais prononcé une telle phrase jusqu'à ce jour. L'expérience constituant la meilleure façon d'apprendre, Haldren abattit violemment son arme sur la viande, tranchant un peu n'importe comment en faisant gicler nervures et bouts de gras dans sa tentative de ne conserver que de la chair bien ferme. La biche toutefois se révéla plus malaisée à dépiauter que prévue et ce n'est que petits bouts par petits bouts qu'Haldren put remplir les quatre assiettes disposées à côté de lui. Vaguement conscients que le terme de "cuisseau" et celui de "tas difforme" ne sont pas synonyme en cuisine, il attrapa des légumes au hasard et balança le tout sur la viande pour masquer le carnage.

Attends un peu, je vais te l'améliorer cette sauce grand veneur. Du gingembre, beaucoup de gingembre, avec ça ils vont montrer aux rideaux.

Et hop une bonne dose de gingembre. Ayant mis également la main sur du ginseng et du maca, l'ancien eldéen en ajouta férocement, son esprit contradictoire lui ayant soufflé que si les clients commençaient à s'envoyer en l'air, ils seraient moins attentifs à noter la qualité du plat. Le résultat final de ce qu'il voyait dans l'assiette s'apparentait d'assez proche à la cuisine déstructurée qu'un chef du C'nros estimait comme l'avenir de la gastronomie. Se prenant au jeu et trop excité pour vraiment réfléchir posément, l'archimage fit passer les assiettes dans le sert-plat et beugla :

Quatre cuisseaux, envoyés !

Restait à voir comment Elenwë s'en sortait avec les turbos.
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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeMar 8 Jan 2019 - 8:04



Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Elle devait se calmer, se détendre. Elle devait réussir à calmer le stresse qui montait en elle, réussir à faire redescendre cette pression qui lui serrait les poumons pour pouvoir agir avec un esprit clair. C’était un peu comme si elle devait jouer de la magie pour soigner un être dans un état critique. Ce n’était pas infaisable mais dangereux.

Elle enviait Haldren en cet instant. Il réussissait à garder l’esprit clair, il agissait et faisait comme si même si ses gestes restaient douteux. Il montrait ce qu’il avait dans le ventre même s’il y avait plus de chance de constater le contenu stomacal de chaque client que l’étendu des capacités culinaires du Stellaire. On ne pouvait pas tout réussir ni être doué dans chaque domaine existant.

La scène l’aida à se détendre, elle observait l’elfe cuisiner. Il avait autant de talent qu’un poisson rouge essayant de grimper un arbre mais il essayait. Elle le détaillait, elle observait chacun de ses muscles qui se contractait et se décontractait, elle observait le pli qui se créait sur son front lorsque son regard se durcissait pour se concentrer sur tel ou tel détail. C’était beau. Il était doux. Du velours pour le regard de la biche éprise du loup.

Elle piqua un fard lorsqu’il posa son regard sur elle et elle se mit à fixer son plan de travail avec sérieux et intérêt. Elle devait réussir à se contrôler, à improviser de la même manière que lui pour sauver l’apparence de son égo de ce monde. Elle ferma les yeux et se concentra. Si elle était aussi organisée que dans son monde-origine, elle devrait s’en sortir mais, avant cela, il fallait se donner du courage et elle fit une chose qu’elle n’aurait jamais fait en temps. JAMAIS. Elle tendit le bras et attrapa ce qui devait être une bouteille de mauvais vin. Une bouteille de vin virant vinaigre mais restant assez alcoolisé pour, d’une goulée, donner une légère teinte pourpre aux joues de l’elfette si sage. Le geste fait, le liquide avalé et la chaleur lui montant à l’esprit, elle laissa le culot parler.

Elle visualisa chaque ingrédient sur le plan de travail, tout était assez bien organisé si on regardait les choses d’un point de vue logique. Il y avait le récipient d’étain chauffé à gauche, différentes bouteilles à droite, une planche en bois au centre avec un couteau tranchant, une cuillère en bois posée à côté du récipient et les légumes face à elle, juste au-dessus de la planche. Tout était organisé, chaque chose à sa place. Elle avait donc les ingrédients. Il n’y avait plus qu’à les mélanger et c’était là que le massacre commençait.

Elle prit une pincée de ci, un zeste de ça, une dose approximative d’un liquide rouge, une pomme de terre grossièrement coupée, un quartier d’orange, une cuillerée de gingembre... De gingembre ? La cuisine était approximative et le résultat, lui, ne serait certainement pas fameux mais il y avait une raison qui faisait la presque maigreur d’Elenwë. Sa nutrition composée essentiellement de fruits, légumes et racines diverses. Elle ne mangeait que peu enfin ça, c’était avant d’être résidente presque continuelle chez le Stellaire. Manger à deux était plus attrayant que manger seul.

Sans grandes convictions, La Stellaire dressa deux assiettes avec ce qui devrait être en théorie deux turbos. Elle ne savait pas si cela y ressemblait mais au moins, les clients auraient un truc à se mettre sous la dent, à vomir et à maudire avant de venir frapper à la cuisine en hurlant à la tentative d’assassinat. D’ici là, il devrait y avoir un lapse de temps juste assez grand pour que le monde-écho laisse place au monde-origine. N’avait-il pas dit que les situations n’étaient que temporaire ? Il fallait juste prier pour que celle-ci ne dure qu’un instant court, vraiment court.

Deux turbos aux agrumes pour la salle ! Elle avait parlé d’une voix une peu plus forte que d’ordinaire, d’une voix qu’elle ne se connaissait pas. Elle restait douce mais elle était plus... Nasillarde ? Pintadique ? Le genre de voix qu’elle ne supportait pas, le genre de voix qu’avait les elfes qui se moquaient d’elle lorsqu’elle était enfant-étoile-muette mais cela était une autre histoire, un autre récit pour un autre jour.

Je pense que nous devrions partir Haldren, que nous devrions fuir de cette cuisine pour ne pas finir la tête dans la marmite à cause de ce que l’on vient d’envoyer en salle. Elle lui fit un clin d’œil avant de déposer un baiser sur la joue du Stellaire. Elle était affective. Elle était légèrement ivre.


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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeSam 12 Jan 2019 - 16:56


Saine précaution que la proposition de repli émanant de la douce Stellaire. Parfois la fuite constitue la meilleure forme de courage, celle du combattant qui est conscient de ne pouvoir remporter la bataille et qui préfère donc reporter l'affrontement à un moment où le sort des armes lui sera plus favorable.

En tactique militaire elfique, cela s'appelle "se replier sur des positions préparées à l'avance".

Chez les péninsulaires, "chier dans son froc".

Haldren aurait-il chié dans son froc ou l'orgueil l'aurait-il amené à affronter l'adversité, fusse-t-elle supérieure aux moyens dont il disposait ? Il n'eut pas le temps de décider car la porte s'ouvrit et un elfe vêtu d'une manière aussi ostentatoire et criarde que possible entra en trombe.


C'est vous le cuistot ? lança le nouveau venu d'un ton sec.
Euh... oui... oui c'est moi...

Dans la voix de l'archimage se devinait le stress qui apparait habituellement parmi les habitants du village au pied d'un volcan lorsque celui-ci se met brutalement à cracher un panache de cendres. Toutefois et à sa grande surprise, l'elfe inconnu eut un large sourire et le prit dans ses bras.

C'était merveilleux ! Totalement novateur, vous avez brisé les codes de la cuisine à des niveaux rarement atteints ! Tous mes convives ont été enchantés par ce mélange de saveurs qu'aucun autre artiste de la table n'aurait oser accommoder ensemble. Vous êtes un musicien des saveurs... franchement, c'est tellement bien fait qu'on aurait presque cru que vous n'y connaissiez rien ! Remarquable !
Mais en fait, euh, je n'y connais rien.
Ah ah, ce que vous êtes drôle ! Allons venez, je vais vous présenter.

Alors que l'étonnant gourmet traînait Haldren à sa suite, ce dernier se fit la réflexion que le snobisme trouvait tout aussi bien sa place en Anaëh qu'ailleurs, et que parfois un raté complet devenait une franche réussite selon les codes farfelus imposés par une élite auto-proclamée de soi-disants connaisseurs. Il n'eut que le temps de lâcher un petit sourire contraint à Elenwë comme pour lui signifier qu'il ne contrôlait plus grand chose dans cette aventure burlesque. Sans trop savoir ce qui lui arrivait, notre héros se trouva devant une grande tablée où siégeaient une bonne douzaine d'elfes aux tenues tout autant ridicules que celle de son guide improvisé.

Mes amis voici notre poète, notre artiste, notre muse !

Avalanche de compliments ampoulés et souvent incompréhensibles, torrent dégoulinant de banalités devenant un délicieux substrat dans les bouches baveuses des elfes snobs, Haldren ne savait plus où se mettre et se contentait de quelques remerciements tout en priant Kÿria ou n'importe quel autre Dieu à l'écoute de bien vouloir le sortir de cette situation qui commençait à lui donner envie de noyer des chatons. Alors que la Stellaire le rejoignait, il sentit poindre la magie autour d'eux... le monde se brouilla à nouveau et ils se retrouvèrent...

...ailleurs...


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

L'espace d'un instant, Haldren ressentit un profond soulagement en constant qu'ils se trouvaient de nouveau à Malereg, non loin de sa maison, dans un petit jardin abrité où il aimait à venir se prélasser à la belle saison. Apparemment le rituel commençait à stabiliser sa cible et comprenait à tout le moins qu'il fallait revenir près de son point de départ. Fort soulagé il entreprit d'exprimer sa satisfaction et à rappeler que sa magie demeurait une construction tout à fait fiable malgré parfois de légers inattendus dont il convenait de ne point trop parler.

Cela semble mieux que... mais... MERDE C'EST QUOI CA ?

Depuis quand avait-il une paire de seins ? Et c'était quoi ces sensations bizarres dans son corps ? Pourquoi parlait-il avec une voix fluette ? Affolé, l'ancien Triumvir leva son regard vers Elenwë... ou tout du moins vers ce qui aurait du être Elenwë... sauf que d'habitude la Stellaire ne ressemblait pas comme deux gouttes d'eau à une version paniquée d'Haldren.
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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeMar 22 Jan 2019 - 0:05


Elle avait chaud. Beaucoup trop chaud. Au départ, elle n’avait pas senti la chaleur mais maintenant qu’elle était là, elle n’arrivait pas à s’en détacher. C’était peut-être dû à l’excitation plus qu’à l’alcool puisque dans le fond, l’alcool n’avait pas d’effet dans ce qui était un non-monde. Enfin si, c’était bien un monde mais un non-monde puisqu’il n’existait pas vraiment. C’était une ivresse passagère, une ivresse de la pensée. Miragivresse.

Il y eu du bruit dans la salle. Un grand bruit qui, aux oreilles de la Stellaire, n’engendrait rien de bon. Était-ce une révolution naissante dans la salle du restaurant ? Le grondement de clients mécontents face à la cuisine aussi novatrice qu’expérimentale des deux voyageurs des multivers en perditions dans un monde qui n’était le leur ? Ils allaient de voir partir et le Stellaire ne semblait pas contre l’idée de fuir mais avoir l’idée était un fait, il fallait maintenant l’issue, celle qui allait les guider assez loin du boucan s’approchant d’eux aves ses griffes acérées.

La panique passait dans ses yeux. Il fallait trouver une solution et il n’était pas question de se réfugier dans les jupons d’Haldren pour qu’il abuse encore de sa magie, de sa force. Il fallait garder une apparence détendue derrière ses airs de panique alors ce fut ce qu’elle fit, calmer les battements de son cœur pour pouvoir réagir la tête froide.

Elle sut qu’il était trop tard lorsque la porte s’ouvrit avec fracas. Elle eut peur, juste un instant, pour la vie du Stellaire plus que pour la sienne mais n’était-ce pas là une chose normale pour l’elfette ? Avoir peur pour la vie des autres tout en se moquant un peu de ce qui pourrait arriver à la sienne car, sans pour autant vouloir précipiter sa chute, elle sait que sa vie à elle ne vaut pas grands choses à côté de celles qui font battre le cœur de ce monde.

La peur. La surprise.

Peur : Émotion qui accompagne la prise de conscience d'un danger, d'une menace.
Surprise : Coup de théâtre, chose ou évènement qui surprend.

Coup de théâtre. C’était bien l’expression qui traduisait ce qui se déroulait maintenant. Un coup de théâtre. Un elfe était entré. Il était haut en couleur, il était un peu le Mad Hatter de Burton dans sa tenue si belle et particulière. Il venait hurler haut et fort que l’assemblée était comblée. Qu’elle était comblée par ce repas aussi novateur que nourrissant et délicat pour les papilles. Ils étaient heureux, ils étaient… fous ?

C’était là une possibilité à garder en tête. Et s’ils étaient dans un monde où le fou était roi ? C’est vrai ça, comment était le monde extérieur de ce multivers-ci ? Et si c’était ce qu’on appelait les fous dans l’univers originel qui le dirigeaient ? Il y avait tant de possibilité. Un choix en provoquait un autre. C’était un arbre qui se formait. Un arbre au millier de branches plus ou moins hautes, plus ou moins feuillues et épaisses.
Elle songeait. Elle imaginait maintenant tout un panel de choses alors qu’Haldren était tiré vers la salle où il n’était plus elfe mais où il était muse. Une divinité. Cela arracha un petite à la Stellaire qui l’observait sans se montrer. Elle l’imaginait portant une de ses robes translucide et légère, couronné de fleurs et, tenant entre ses doigts, fruits d’or et perles de nacre. La scène qu’elle visualisait, existait-elle dans un ailleurs ? Était-elle réalité dans un multivers autre que celui-ci ?

Elle pensait et des mains attrapèrent ses bras pour la mener vers son compagnon de voyage. Elle avait les joues rouges, le teint gêné, elle n’avait pas sa place ici, c’était une certitude mais peut-être que son autre elle n’était pas timide mais plus franche et sans gêne. C’était une possibilité à ne pas oublier, une branche de l’arbre infini.

L’instant ne dura pas. La nausée du premier voyage revint de plus belle pour les attirer une nouvelle fois. C’était une nouvelle valse dans le noir le plus pure, dans un froid mordant et brûlant. Ils étaient les maîtres voyageurs. Voyageurs du monde. Voyageurs des mondes. Un nouveau titre venant se greffer avec perfection avec ceux leur collant déjà à la peau comme un grain de beauté, une marque de naissance. Un nouveau pan de leur identité qui se construisait alors que les lumières commençaient à tourner autours de leurs yeux étourdis.

Elle choisit de fermer les yeux et de tendre le bras pour s’accrocher à Haldren mais elle ne le trouvait pas. Elle ne l’entendait pas. Il y avait cette légère pousse de peur qui commençait à poindre. Elle avait d’hurler son nom, elle voulait sentir sa voix, entendre un de ses gestes pour ne pas perdre car si elle avait bien une peur précise en cet instant, c’était de se perdre dans un monde où il ne serait pas.

C’était un peu cul-cul dit comme cela. Un peu romantique et baveux mais c’était un fond de vérité. C’était lui le noyau du sort, c’était lui le centre du sortilège et il était, en quelques sortes, sa bouée de sauvetage dans cet arbre infini d’univers. Alors il n’était pas honteux d’avoir peur, de craindre la solitude et de sentir au fond de soi la mince possibilité qu’il pouvait y avoir séparation et, s’il y avait séparation, elle serait perdue à coup sûr dans une histoire de l’univers, ne pouvant rien faire d’autre que d’attendre la venue de son sauveur… tout du moins s’il réussissait à la retrouver dans cet univers de possibilité.

Apeurée, comme une enfant, elle ferma les yeux si fort que les étoiles se mirent à danser sur ses paupières alors que le monde arrêtait peu à peu sa valse infernale, laissant venir la stabilité d’un sol et, un instant plus tard, un cri. C’était une voix qu’elle connaissait. C’était sa voix. Sa voix à elle mais si elle entendait sa voix c’était que….

Elle ouvrit les yeux pour observer l’elfe se tenant en face d’elle. C’était elle. Elle était là en présence de son égo multivérien. Elle jeta un regard paniqué à droite puis à gauche. Il n’était pas là, ses craintes se réalisaient finalement. Il y eut un spasme qui traversa son cœur avant que d’une voix cassée, elle ne prononça qu’un mot. Qu’un nom. Hald…

D’un coup violent, elle plaqua ses mains contre ses lèvres. Ce n’était pas sa voix, c’était celle…. Ses yeux s’exorbitèrent alors qu’elle passait ses mains, plus grandes et plus fortes sur ce torse plus large que le sien et sans poitrine. Lentement, les choses se mirent en place dans son crâne enfin, dans le crâne qui était le sien sans être le sien.

Donc euh… Je suis toi et tu es… moi ?

Elle eut le rouge aux joues. Enfin Haldren eut les joues pourpres. Une bien étrange vision. Ils avaient eu le droit à quelques situations tordues mais celle-ci semblait vouloir battre les records. Lui en elle. Elle en lui. Il y avait de quoi se perdre entre les mots, entre les actions, entre les portraits. Il y avait au sol, un Haldren les joues roses, les genoux repliés sous son corps et se faisant aussi petit qu’une souris. L’antagoniste parfait. Le contraire étoilé.
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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeSam 26 Jan 2019 - 15:12


Haldren bouillonnait.

Non pardon, Elenwë bouillonnait puisque nos deux héros se voit (temporairement ?) intervertis.

La Stellaire savait que de tels rituels pouvaient causer des effets pour le moins surprenants mais celui-ci en particulier n'était absolument pas drôle. S'il/elle aimait beaucoup le corps d'Elenwë, il/elle ne prévoyait pas d'y habiter et se trouvait aux prises avec le trouble qu'engendre un déplacement de conscience. Certains y réagissent par la peur et le repli sur soi, d'autres par une colère contre ce qui s'apparente fort à un viol mental. L'ancien Triumvir eldéen ne pouvait guère que choisir cette seconde voie, plus conforme à son histoire tumultueuse. Pire que tout, il/elle ne sentait plus correctement la présence de sa magie, comme si un voile trouble l'en séparait, un voile que malgré tous ses efforts il/elle ne pouvait réussir à percer. Rien que de très logique au fond, car si le Grand Art vient du Souffle, il se voit profondément imbriqué avec le corps charnel au point d'en devenir férocement dépendant.

Bref, vous êtes prévenus. Elenwë est en colère.

A cet instant, un elfe plutôt jeune vint les rejoindre et s'inclina respectueusement devant Haldren en faisant un effort méritoire pour ne pas remarquer que l'archimage se comportait comme une souris paniquée désireuse de regagner son terrier.


Messire Haldren ? Vos invités vous attendent.

Puis il se tourna vers la Stellaire et sortit une flûte des replis de sa tunique pour la lui tendre.

Vous devez être la musicienne. Tenez, voici votre instrument, j'espère que vous êtes doués avec.
Je peux être douée pour te le carrer dans le fondement, mais pas sûr que tu apprécies ! râla une Elenwë particulièrement énervée.

Sans doute était-ce la première fois que de telles paroles échappaient aux douces lèvres de la Stellaire, et il avait fallu pour cela qu'un hôte inattendu occupe son corps. Rageuse, Elenwë balança la flûte par-dessus son épaule et prit à grand pas la direction de la maison de l'archimage, suivit à quelques distances par Haldren et le jeune elfe qui semblaient ne pas trop savoir où se mettre ni comment réagir face à un tel déchainement de mauvaises manières si peu communes dans la société elfique d'Anaëh.

Ouvrant la porte du grand salon à la volée, Elenwë y entra comme un vent de tempête... et tomba nez-à-nez avec une bonne vingtaine d'elfes richement vêtus qui la fixèrent non sans une certaine condescendance. Deux et deux faisant quatre, elle comprit aisément qu'il s'agissait de l'une des soirées qu'Haldren donnait en sa demeure avec tout le gratin de la haute-société de Malereg, ces "salons philosophiques" comme le maître des lieux aimait à les nommer. Côté philosophie, pas sur que les invités soient correctement servis.


J'ai besoin d'un verre ! Toi là-bas, passe-moi cette foutue bouteille !

Et l'assistance médusée observa la Stellaire attraper et s'envoyer de grandes goulées d'un violent alcool dawi pouvant servir d'allume-feu, tandis qu'un Haldren bien timide entrait dans le salon en tentant désespérément de se faire oublier.
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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeMar 19 Fév 2019 - 21:22


EleDren* était toujours assis au sol. Il y avait dans son regard cette empreinte de choc et d’incompréhension. Il avait compris la situation mais c’était là une chose plus forte que lui, il ne réussissait pas à l’assimiler. C’était improbable, c’était fou, c’était un mélange de lui et d’elle, un exquis mélange de leur folie respective qui se transformait en cauchemar. Ils s’appréciaient, c’était là une chose certaine, il y avait peut-être plus entre eux qu’une simple attirance, c’était le temps qui allait leur dire, qui allait leur répondre. Simplement, être proche, désirer ne vouloir faire qu’un avec l’autre ne signifiait pas pour autant fusionner, se mêler, se mélanger. Une chose délicate qui, lorsqu’un jeune elfe se présenta, vira au malheur.

Il choisit tout d’abord de parler à EleDren, de lui faire remarquer que les invités attendus étaient enfin arrivés avant de se tourner vers HalEnwë* afin de lui tendre une flute finement ouvragée. L’instrument était beau, taillé dans un bois sombre et orné de quelque dessin représentant une vigne d’or et de cuivre. Elenwë savait en jouer, c’était une certitude et on n’en attendait pas moins d’une médicienne mais Haldren… Masculin corrompu par les guerres et la magie, savait-il en jouer ? Savait-il caresser avec dextérité le bois de son souffle pour le faire chanter et pour faire valser les notes dans les airs ?

Ridicule situation. HalEnwë jurait et, sous le coup de la colère, envoya valser l’instrument qui fut rattrapé de justesse par la main tendue d’EleDren. C’était amusant et honteux à la fois, c’était bien la première fois qu’Elenwë entendait et voyait son enveloppe charnelle se comporter ainsi. EleDren choisit de suivre HalEnwë, il n’y avait pas plusieurs possibilités et il semblait tout aussi logique de ne pas se séparer, de rester souder pour ne pas perdre la face mais c’était là une chose des plus complexes lorsque l’on connaissait le tempérament de l’eldéen.

Si le Stellaire était l’eau, le Voyageur était le feu. Deux antagonistes qui se mariaient à la perfection dans une relation assez étrange. La Stellaire était lisse, elle noyait les choses sous son regard, les engloutissant dans un sommeil éternel, les préservant, d’une certaine manière, dans le temps et l’espace de la même manière que l’océan protégeait l’Atlantide, ce royaume perdu mille lieux sous les flots. Le Voyageur, lui, était une force ravageuse. Il ne cachait pas, il détruisait avec force et conservait des vestiges de ses massacres. Il était le Vésuve ayant plongé Pompéi dans la pierre.

Avec la tête basse et un sourire au coin des lèvres, il suivit la furie qui fit irruption dans la salle de réception avec fracas. C’était un véritable sketch qui se jouait là et qui, s’il n’y allait pas, allait rapidement devenir une valse en cacophonie. Il devait agir et essayer de calmer le volcan montant en fusion. Il fit ce que jamais Haldren n’aurait enfin si, peut-être l’aurait-il fait mais pas de cette manière pas avec ces mots.

EleDren s’approcha d’HalEnwë pour lui saisir un poignet et la faire chuter contre lui. Elle était frêle et il ne s’en rendait compte que maintenant. Il était simple de la tirer, de la faire valser sans son aval. Il tirait l’elfette et la faisait valser sous les regards sans la moindre mélodie pendant que le jeune elfe observait la scène, perdu avant que la porte de la salle ne claque une nouvelle fois, marquant, par ce bruit brut, la sortie du duo à l’allure étrange.

Un avantage de ce multivers-ci était que la géographie était la même et l’architecture aussi alors il fut simple pour le masculin de tirer sa partenaire dans un coin sombre, dans un coin connu d’eux.

Respire s’il te plait. Respire et essaye de faire descendre la pression. Nous sommes tous les deux dans une position délicate alors je t’en supplie, respire profondément avant de faire exploser ta bâtisse sous le coup de la colère.

La voix était douce. Basse et sourde mais douce. Lentement, il serrait contre lui les épaules de la Stellaire énervée, caressant ses cheveux avec l’espoir de la calmer même si les chances de réussite était moindre car elle n’était pas elle. Elle était lui et lui était elle. Doux mélange épicé.

*Savant mélange d’Elenwë et Haldren pour comprendre que, dans ce récit, il s’agit d’Elenwë dans le corps d’Haldren
*Savant mélange d’Haldren et Elenwë pour comprendre que, dans ce récit, il s’agit d’Haldren dans le corps d’Elenwë.


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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeMer 20 Mar 2019 - 10:38


Furieuse, HalEnwë (ou plutôt Haldren dans le corps de la Stellaire) se descendit à grandes gorgées l'alcool dawi qui lui brûla le gosier mais l'aida à se calmer quelque peu. L'arrivée d'EleDren qui tenta timidement de la calmer sous le regard d'une assistance médusée l'aida quelque peu dans cette rude lutte contre sa colère. Calme, calme, il fallait réussir à rester calme. Réflechissant rapidement, HalEnwë arriva à la conclusion que le sortilège devait se baser sur leurs sensations ou sentiments pour essayer de localiser le bon univers dans lequel les envoyer. Corollaire logique, ils pouvaient donc probablement forcer par eux-mêmes certains ajustements du rituel, or justement l'elfette souhaitait très fort voir réajuster son sexe à la bonne valeur. Viril... viril... viril... les injonctions mentales se mirent à émaner désespérément de l'elfette. Pendant quelques secondes rien ne se passa si ce n'est un intense sentiment de gêne parmi les participants qui regardaient un peu surpris l'une des leurs serrer les dents en geignant comme si elle tentait de débloquer un transit intestinal défaillant. Serait-ce un échec ? Le sortilège résistait-il aux injonctions mentales de l'elfette désespérée ?

AYAYAYAYAYAYA !

Le cri qui émanait d'une gorge profonde et d'une voix sensuelle fit sursauter tous les elfes présents. La porte du salon s'ouvrit avec fracas alors qu'un homme entrait, un homme aussi grand que les elfes eux-mêmes mais d'une carrure tellement impressionnante qu'elle n'en paraissait pas naturelle. Vêtu seulement d'un pagne, il offrait aux yeux de tous un corps musclé et un visage couvert de tatouages. Mais le plus impressionnant demeurait néanmoins la corne d'ivoire qui dépassait de son front, ce qui suffisait en soi à démontrer une nature très spéciale bien loin de celle d'un vulgaire Péninsulaire. Tentant vaillamment de maintenir vivaces les règles de l'étiquette malgré les surprises qui s’enchaînaient, l'un des elfes apostropha poliment le nouveau venu :

Daignez m'excuser, noble inconnu au pagne... euh... proéminent, mais qui êtes-vous ?
Waamu, répondit simplement le nouveau venu tout en regardant le couple dans son coin.

Son regard d'acier fixa longuement HalEnwë puis EleDren, comme s'il cherchait à les reconnaître en fouillant sa mémoire vers un lointain passé. L'hésitation qui pendant quelques instants parut le faire hésiter fut d'un coup rejetée alors qu'une détermination sans faille naissait dans le feu des prunelles immortelles.


Fainaru Mōdo... Konketsusatsu ! rugit Waamu en tendant les bras, d'où jaillirent d'immenses tornades qui projetèrent au sol les elfes l'entourant.
On se casse, glapit HalEnwë en tirant EleDren à sa suite.

Derrière eux le chaos naissait depuis le vortex qu'était devenu l'inconnu. La maison trembla sur ses bases sous l'effet des tornades, les murs se fissurèrent et le plafond commença à s'effondrer sur les deux fuyards. Cavalant de pièces en pièces, le couple sentait le pouvoir émaner du salon en pulsations magiques augmentant à chaque seconde. La porte par laquelle ils pourraient fuir ne se trouvait plus qu'à quelques mètres lorsqu'une armoire, arrachée de son logement par la violence des secousses, leur tomba dessus.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Se redressant brusquement, un filet de sueur coulant sur sa tempe, Haldren chercha Waamu du regard. Rien, pas d'homme en pagne, pas de tornades, pas de portes démolies, pas d'invités elfes, pas de souris géantes ni d'autres bizarreries. L'archimage se tenait simplement sur son lit dans la chambre de sa maison à Malereg, Elenwë endormit à ses côtés.


Je comprends mieux désormais pourquoi le Noss nous déconseillait d'abuser de cette substance qu'utilise leurs shamans pour avoir des visions, marmonna Haldren en se levant.

[HRP : il était temps de finir ce rp totalement loufoque]
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MessageSujet: Re: Par delà les étoiles [Elenwë]   Par delà les étoiles [Elenwë] I_icon_minitimeLun 1 Avr 2019 - 15:50


La demi-mesure. Il s’agissait ici d’une chose qui ne semblait exister au sein de ce couple un peu particulier. Tout pouvait aller bien de la même manière que tout pouvait tourner au mal, pas d’entre-deux ou de demi-tons, c’était comme si quelque chose en eux avait le pouvoir de faire fuir ces demis pour ne leur offrir qu’expériences intenses.

Ils parlaient dans un coin, c’était juste ilelle et ellil, le duo de l’improbable qui se justifiait uniquement par une folie si intense entre les deux qu’il semblait inconcevable pour le destin que la folle étoile ne rencontre jamais le fou voyageur, c’était un peu là la preuve que le destin pouvait exister, qu’il y avait peut-être, dans une sorte de parchemin, la trame de toutes les aventures que chacun devaient vivre avant de pouvoir chuter dans les méandres de la mort, dans le carcan maudit d’une prison aux couleurs de charbon.

Doucement, EleDren laissa courir sa main sur la joue d’HalEnwë. C’était une mâchoire fine qu’il touchait du bout de ses doigts, il aurait pu la briser d’un seul coup, l’empoignant entre son pouce et son index afin d’exercer une pression suffisante pour faire se rompre l’os aux allures si fragiles. Lorsqu’elle était lui, elle se rendait compte de tout cela, elle se rendait compte qu’elle avait des épaules frêles et le teint aussi pâle que celui de la lune. Que ses yeux étaient deux perles bleutées, peut-être un peu trop grande pour ce visage tout en os et pauvre en chaire mais elle se trouvait presque belle et elle appréciait la vue qu’il avait sur elle. La vue qu’avait le grand méchant loup sur l’agneau perdu dans un champ de constellations bien trop grand pour lui.

Il soupira tandis qu’elle s’énervait. Il était assez amusant de voir les ridules se créant sur le visage de la stellaire. Chaque pli, chaque courbe, chaque couinement semblait plus onirique que réel et la situation en devenait tordante. Elle avait le visage concentré, contracté. On avait l’impression qu’elle cherchait en elle cette magie qu’il avait en lui mais, qu’à chaque fois qu’elle tendait une main pour s’en saisir, le flux s’envolait un peu plus loin, s’échappait toujours hors de portée tout en narguant de sa brillance l’elfe désabusée par tant d’incompétence. Elle geignait, elle gémissait comme pour supplier au flux incontrôlable de venir se glisser entre ses doigts, de s’entourer contre ses poignets et de caresser ses avant-bras pour fusionner et trouver l’élément déclencheur qui suffirait à la flamme connue de renaître de l’anarchie pour manipuler les cordes afin de revenir là où tous deux devraient être.


Elle y croyait.
Il espérait.
Tous riaient.


La situation s’envolait une nouvelle fois, elle leur glissait entre les doigts et le monde trembla sous leurs pieds. Ils allaient de nouveau voyager, il en était certain alors, dans un réflexe naturel, il s’agrippa à la Stellaire alors que c’était elle qui se serait accrochée à lui mais pas l’inverse. Sans se soucier de sa force, il serra. Il serra avec force l’épaule féminine, la sentant grincer contre l fine peau de sa paume. C’était de la peur, de l’incompréhension, un ras-le-bol qui s’allumait car il ne savait pas s’il aurait le courage de vivre une nouvelle aventure insensée sans devenir fou ou devenir folle s’il préférait reprendre son elle originel.

Il priait les dieux. Tous les dieux. Il fallait que cela cesse sinon ils allaient se perdre, ils allaient s’éloigner et finir par s’effacer. Ils allaient se dévorer l’un l’autre, ronger par la folie qui les guettait de son regard perçant tel un chat prêt à bondir sur sa proie depuis longtemps désignée par ce destin-maître à la cruauté tranchante mêlée à une douceur rappelant celle du satin sur la peau dénudée. Un contraste fou pour un être aussi lunatique que ce maître-chanteur dominant.

Durant l’espace d’un instant, il pensait qu’il allait pleurer. Il pensait qu’il allait craquer et qu’il allait laisser exploser en lui cette douleur qui martelait sa poitrine avec la force d’une massue naine. La blague avait été amusante. Au début. Mais, pour lui, elle ne l’était plus, elle virait au cauchemar, à l’incontrôlable car à se perdre ainsi dans le multivers, les chances d’en sortir s’effaçaient et, s’ils continuaient de voyager entre les dimensions, ils allaient se perdre eux, se perdre l’un l’autre, se perdre dans tous les sens du terme.

La suite des événements se passa rapidement. Très rapidement. Trop rapidement. Il y eut cet homme étrange à demi-nu. Il hurlait avec force, vrillant les tympans et engloutissant dans son ombre imposante les elfes interloqués. Il parlait dans cette langue qu’il ne connaissait pas et il faisait s’abaisser les oreilles du petit elfe serviable. Tout se passait presque bien puis ce fut la chute.

Le vent. Bourrasques innommables.
La violence. Coups furieux.
La chute. Douleur aiguë.

Elle se saisit de son bras et le tira. Il se laissait faire comme un pantin. Il n’était plus que marionnette alors que le monde se détruisait quelques mètres derrière eux. C’était une sorte de dernier espoir, le tout pour le tout, la dernière chance avant d’être avalés par la destruction qui réduisait en miette chaque chose se trouvant sur son passage. Puis ils chutèrent. Une descente aux enfers. C’était-là l’ultime suicide de ce couple que tout séparait et que tout unissait à la fois. L’ultime chute qui les mènerait dans les gorges sombres de la mort, dans un pays dont personne ne revenait si bien que l’on ne savait pas si les étoiles y brillaient ni même s’il y avait un ciel et une terre où poser les pieds.

 …
   …

…préserver l'évolution et l'intégrité du Monde Clé
- le seul vrai Monde à partir duquel le multivers s'épanouit –
et de le protéger des dégradations que pourraient causer Les Échos.

   …
 …

Sursaut.
La respiration de la stellaire était haletante, elle donnait l’impression que l’elfette venait de faire un marathon tant son souffle en saccade pouvait rappeler celui d’un coureur qui hyperventilait. Ses mains allèrent d’elles-mêmes se poser sur son corps, caresser son visage, cogner ses épaules et buter sa poitrine. Elle était… elle. De nouveau elle. Mais il n’y avait plus Haldren, le voyageur n’était pas là sous son regard, il avait disparu. Ce fut une crise de panique qui gagna la Stellaire. Elle était seule. Définitivement seule maintenant que le choix du suprême les avait séparés l’un l’autre.
Terreur nocturne.

Terreur diurne.

Elle était encore coincée dans le rêve alors qu’elle était dans la réalité. Il lui fallut une dizaine de tour de sablier pour calmer les battements anarchiques de son cœur, il lui fallut voir Haldren, il lui fallut lui voler un baiser et faire une fois, deux fois, trois fois le tour de la demeure qu’elle connaissait par cœur pour enfin se décrocher du voile pesant de la folie qui l’avait rongé durant tout le rêve anarchique, devant le boustrophédon serpentant dans son esprit.


Un rêve. Ce n’était, finalement, qu’un rêve.


~Boum

Mille mercis pour tes mots,
J’espère que nos mots vont se recroiser,
Qu’une nouvelle valse se fera.
Des baisers,
♥️


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