Les grands jeux de Thaar | La grande mélée

Deuxième ennéade de Favrius de l’An 14:XI.

Les grands jeux de Thaar. Pour les habitants de la fiere cité, c'est l'évènement ludique et culturel(1) le plus important du continent, du moins jusqu'à ce qu'ils soient passés à autre chose, les ingrats.

Tant de concurrents, et à la fin, un seul champion! Mais avant d'être une compétition, les jeux sont avant tout du spectacle et l'expression d'une tradition profondément enracinée dans un terroir au bas mot centenaire. C'est donc dans un esprit fort pittoresques qu'avait été conçu la premiere épreuve.

Une arène, plein de combattants dedans, deux équipes, et la victoire pour celle encore dotée de combattants debout. Rustique, mais à la fois spectaculaire et efficace pour écrémer la compétition, se disait Shyn'tae.

Cela expliquait probablement pourquoi tant de combattants semblaient surtout là pour le plaisir d'une bonne bagarre sans espérer ni désirer dépasser ce stade de la compétition, réfléchit la drow en flânant sans but apparent au milieu de l'arène alors que celle-ci se remplissait progressivement de la multitude. Au dessus, le public, encore plus nombreux, emplissait l'air d'un brouhaha incessant.

Autour d'elle, des individus à la mine patibulaire formés au travaux de manutention, de jeunes gens prêts à montrer (et à découvrir) toute l'étendue de leur virilité. Tant de vantardise, si peu de compétence martiale. Cette mêlée s'annonçait aussi grandiose qu'absurde. En parlant de vantardise d'ailleurs, majestueuse dans l'armure de cuir filigrané aussi splendide que voyante que lui avait fourni Viconia, elle tranchait avec tous ces péons. Le costume, fait d'un plastron, d'une jupe et d'une cape d'un bel indigo nocturne, scintillant d'argent et de cristaux, la laissait heureusement pieds nus. La mage n'était pas certaine qu'elle aurait apprécié qu'il en soit autrement. Concept: Princesse guerrière, avait aussitôt pensé la sombre.

Je dois passer pour un paon, se désola-t-elle. Mais il fallait bien admettre qu'avec la bonne démarche, la bonne coiffure et des bracelets de metal ouvragé savamment choisis pour attirer la lumière et amortir quelques coups, le concept allait à coup sûr trouver un écho certain auprès du public.

Peinturlurée de rouge, la noirelfe remarqua avec amusement que la plupart des bleus semblaient préférer se tenir à l'écart d'elle, et que les combattants à la demarche ou à l'accoutrement témoignant de leur aguerrissement étaient, autant qu'elle pu en juger, dans la même équipe qu'elle. Un large sourire plein de malice éclaira son visage. Il restait peut-être un peu de respect envers les Eldéens finalement.

Seul un grand gaillard elfe et son acolyte semblaient la suivre depuis quelque temps déjà. Voilà qui s'annonçait intéressant, s'enthousiasma-t-elle en caressant le pommeau d'Eveil. Cela n'avait pas été facile, mais on l'avait finalement autorisée à garder la lame à force de regards de chatons et d'assurances qu'elle ne quitterait pas son fourreau. Il fallait dire qu'un drow qui se serait mis à découper les participants lors de la grande mêlée, ca aurait pu faire désordre. Désordre que le Puy ne souhaitait d'ailleurs pas, ce qui avait été l'argument décisif. Car peu de drows avaient envie de se faire taper sur les doigts par le triumvirat(2).

Bientôt, tous les participants seraient entrés, et les choses marrantes allaient commencer. Le cœur battant, Shyn'tae avait hâte.

(1) Ce qui dénote d'une drôle de conception de la culture.
(2) C'est un fait peu connu, mais les drows sont douillets, surtout entre les mains du clergé de Kiel.

Armure de cuir un peu plus massive que son accoutumé, poid contrebalancé par le fait qu'il ne porte pas la lourde cape en laine habituelle, ni de paquetage. Son arc est resté à la cache, avec Sanglante et Silencieuse. Une cagoule protégeant le bas de son visage des gouttes de sang et des morceaux de chair potentielles. Une légère, très légère cotte de maille le protégeant là où le cuir bouilli ne le fait pas. Armure légère, rapide.

Les armes coupantes sont prohibées pour la grande mêlée, aussi Dante a t'il choisi deux matraques (pour la peine ce sont les matraques de policiers, avec les poignées perpendiculaires) Armes superbement appropriées pour casser de la gueule. le chasseur attend sagement son tour. Sous sa cagoule par contre et sa capuche, il grimace quand il voit le trait de peinture rouge déparer le blanc et l'ocre pâle de ses vêtements. Encore marqué. Putain.

En attendant le début de la mêlée, regarde t'il ses adversaires et alliés de ses yeux vairons. Dans l'équipe rouge, il voit une Eldéenne en armure et cape scintillante, manifestement neuf. Remarque il n'a pas à parler, son armure à lui n'a subit aucun coup. Tout le monde s'est grimé en neuf, c'est difficile de voir qui est vétéran de qui est un bleu. Par contre, les drows, en partant n'enverront pas des ploucs. Va falloir les regarder et les évaluer. Le jeune, tout minuscule, là-bas, lui semble bien dangereux. Pour qu'ils laissent un gosse venir, il doit être bon. Tournant en rond avec le minimum de geste nécessaires, évaluant les uns et les autres, le chasseur attend le début de la baston.

Identifier les éléments les plus faibles, les éléments à surveiller, les adversaires potentiels. Cette situation lui rappelle l'Aduram, quand il s'est battus contre l'armée humaine. Dante sent un frisson d'excitation lui remonter le long de l'Échine. Pour assouplir ses épaules tendues, il se fait craquer le cou, joue avec ses armes discrètement. Que la baston commence s'il vous plait, cette tension me tue.

L'assassin sent le goût du sang lui monter a la gueule.

La grande mêlée... pas vraiment une épreuve au sens strict du terme, mais plutôt une étape d’écrémage destinée à séparer le bon grain de l'ivraie, les véritables combattants des vulgaires matamores de tavernes. Hanegard avait appris non sans un certain amusement l'origine historique de cette tradition de la mêlée ainsi que la passion qu'elle déchaînait parmi la foule qui commencerait à y dénicher ceux ou celles qui deviendraient ses champions durant les phases finales. Raison de plus pour ne pas prendre l'épreuve à la légère, quand bien même la majeure partie des participants ne lui semblait guère dangereuse. Apparemment les organisateurs avaient favorisés le camp des rouges au détriment de celui des bleus, à voir le nombre de paltoquets du camp adverse. Une excellente chose certes, mais pas au point de baisser sa garde.

Afin d'éviter les orgies sanglantes, l'ancien baron ne portait pas son épée en ce jour, mais devrait se contenter de son gros gourdin.

Je parle de son arme, bien entendu...

Enfin de l'arme qu'il tient dans sa main...

Oh et puis merde, vous m'avez compris !

L'utilisation d'une arme contondante, ou d'épées soigneusement émoussées pour d'autres participants, permettait aux combattants de se neutraliser en s'assommant voire en se brisant quelques os pour les plus maladroits. L'objectif semblait simple : il fallait rendre inapte au combat l'équipe adverse, que ce soit en leur prenant leurs armes ou en les mettant à terre. Toutefois cette épreuve qui ne devrait pas procurer un trop grand défi aux favoris de la compétition pouvait rapidement se révéler un piège car il suffisait d'encaisser un coup dans le dos bien placé pour se retrouver éliminé. Or Hanegard, en vétéran de nombreuses batailles rangées, savait d'expérience que le principal danger dans pareilles conditions ne venait quasiment jamais de face.

Essuyant une des nombreuses traces de peinture rouge qui lui maculaient le visage et le haut du corps, il regarda autour de lui à la recherche d'alliés potentiels tout en faisant rouler ses épaules pour trouver une position aussi confortable que possible sous la cotte de maille qu'il avait revêtue. Sa carrure lui aurait certes permis une protection plus massive mais uniquement au détriment de sa mobilité, choix fort dangereux surtout au vu du soleil de plomb sous lequel il faudrait se battre. Avisant parmi les rouges une drow qui semblait déjà se régaler à l'avance du combat et un humain qui évoluait avec la grâce d'une vipère en chasse, Hanegard leur grommela :

Lorsque cela débute, restons groupés et couvrons-nous les uns les autres. Ce serait trop con de se faire avoir par derrière.

Restait à espérer que les deux zigomars comprendraient l'intérêt de jouer un minimum collectif lors d'une épreuve de mêlée.

Plus haut, dans les loges ombragées réservées aux personnalités, bien au dessus des combattants qui grillaient au soleil, Shyn'tae croisa le regard de son sponsor, et la salua d'un signe de tête. Les deux rivales avaient toutes deux à gagner de cette operation, ce qui justifiait amplement cette alliance. L'une, nouveau triumvir, pouvait ainsi se montrer au bon peuple de Thaar sous son meilleur jour en présentant officiellement une combattante à leurs jeux, et l'autre quasi inconnue, comptait bien se faire remarquer, et si possible en bien.

L'ascension de sa rivale avait été si fulgurante… Si un quidam avait expliqué à l'arcaniste qu'un jour elle ferait office de chevalier servant pour représenter La Dame Viconia lors d'un tournoi, elle lui aurait ri au nez. Si il avait ajouté que ce serait en gladiateur dans une arène surchauffée par le soleil, elle l'aurait cru fou. Le destin était décidemment bien étrange.

L'oreille de la drow se tendit dans la direction du guerrier grommelant. Elle inclina la tête en le jaugeant des pieds à la tête. C'était un des combattants rouges qu'elle avait remarqué plus tôt. Bien équipé, la démarche assurée, et protégé par une cotte de maille dans laquelle il paraissait parfaitement à l'aise. Un vétéran, pensa-t-elle, de l'experience, et un brin de sagesse, si elle en croyait ce qu'il venait de lui dire.

- Judicieuse remarque. Il faut toujours avoir une drow pour couvrir ses arrières, lui répondit-elle au tac au tac. La trajectoire de ses pas legers s'incurva pour l'amener à quelques mètres derriere Hanegard. Les deux gaillards derriere elle firent de même avec un temps de retard. Elle avait tout à gagner à une telle alliance de circonstance.

Shyn'tae suivi du regard l'homme masqué auquel le vétéran s'était adressé tantôt. Souple et discret, il avait certainement compris le message, mais ses intentions restaient mystérieuses. En même temps, il fallait bien reconnaitre qu'il suintait le mystère.

Soudain, le signal retentit. Un incroyable brouhaha naquit des gradins, et enfla comme une tempete tout autour d'eux. Certains combattants suivirent et levèrent le poing en défi, hurlant leur force. La moitié d'entre eux reçurent une torgniole en retour. Derriere Shyn'tae, les deux joyeux drilles s'élancèrent de manière bien prévisible à son assaut. La main sur Eveil, la drow jeta un oeil derriere-elle, et, au moment fatidique, s'élança souplement de coté en arrachant Eveil et son solide fourreau à son ceinturon. Pris de surprise et par son élan, les deux gaillards la dépassèrent. La cape de la princesse virevolta, et en un instant, Eveil frappa le grand à la nuque.

Un rapide coup d'oeil à ses alliés, puis la drow s'avanca majestueusement, un grand sourire aux lèvres vers le jeune homme que le costaud avait si tristement abandonné. Ce dernier fut peut-être inquiété, car, après une breve hésitation, il s'enfuit à toutes jambes à la recherche d'une proie plus facile.

Shyn'tae sourcilla. Pourquoi était-il parti? N'était-il pas là pour se faire assommer?

Résumé:

Une proie est trouvée. Malheureusement pour l'attaquant fuyard de la drow, c'est lui qui l'est. D'entre les combattants engagés, un sombre s'avance. Gris comme la cendre, une bande rouge sur son plastron, souriant comme un dément... Reconnaître un semblant de formation réfléchie l'a fait frisonner de satisfaction, et s'avancer vers le groupe, cueillant au passage l'un de leur premier attaquant, qui s'enfuyait.

Saisissant le bâton que ce dernier, paniqué à sa vue, brandit, le géant enfonce avec jouissance son poing dans son ventre, protégé seulement de cuir. Reprenant aussitôt son élan, le drow le saisit à la gorge et le soulève, pivotant sur un pied pour l'envoyer derrière lui sur un adversaire qui chargeait. Dommage.

Un bâton frappe son bras tendu. L'énième enquiquineur se prend une torgnole et recule. Ce chaos... Le son des corps qui se heurtent, l'odeur du sang giclant d'une mâchoire ravagée, le tremblement d'une arène piétinée par moult tête brûlées armées... De doux frissons lui remontent dans le dos, malgré l'éclair de douleur. Souvenir du C'nros, souvenirs des murs de corps armurés qui voltigent en donnan tla mort, souvenir des vagues de flammes se déversant sur l'adversaire. Pas de magie. Voyons ce qu'ils ont à offrir. Le faciès extatique, Urgoll'Ven secoue son bras engourdi tout en reculant, à l'affut.

"Jolie formation." lance-t-il gaiement par dessus son épaule, dans un olyian grondant.
Actions:

Lorsque cela débute, restons groupés et couvrons-nous les uns les autres. Ce serait trop con de se faire avoir par derrière.

L'oeil vert et l'oeil marron se posent de façon fort étrange sur l'ancien baron, le regardant de haut en bas, de bas en haut. Puis répète le manège avec la drow, avant de tasser légèrement la tête pour envisager les deux connards derrière elle.

Et ce qu'il voit doit lui plaire, parce que le chasseur se rapproche et se place dans un angle pour que le duo forme un trio. Manifestement, Hanegard comprend, parce qu'il se décale légèrement pour optimiser la formation. Parfait. Un léger ricanement se fait entendre de sous le foulard pour toute réponse.

Au signal de la curée, le connard qui fait parti de la bande d'imbécile qui hurle leur force se fait proprement interrompre d'un coup sec au ventre, pour finir assommé d'un autre coup sec à la nuque. Tournant légèrement la tête, l'humain voit la drow faire face a un fuyard… qui est proprement intercepté par un colosse Eldéen qui, dirons nous, apparait on ne peut plus guilleret. Ayant fait ses classes, l'assassin reconnait Urgoll'Ven. D'ailleurs quel meilleur moment pour l'évaluer que cet instant précis?

Un autre bleu part à l'assaut, essayant de faire mal au Haut-Prêtre de Zhak'Bar d'un coup de bâton. Ce dernier recule, grondant:Jolie formation.

Embarque…

Répond Dante se déportant du côté d'Hanegard et en brisant le triangle, laissant Urgoll se placer entre lui et Shyn'Tae. Il avance de deux pas, évite une épée mouchetée, avant de faire sauter l'arme proprement de son propriétaire, un humain à la teinte basanée. Pour bien faire, pivotant souplement, il lui éclate proprement la gueule, envoyant quelques éclats de nacres accompagnées de gouttes de rubis scintiller doucement sur le sable piétiné de l'arène.

Plus on est de fous, plus on rit.

Mais il en tombe un et il en vient deux. Les plus faibles sont déjà tombés. Grognant sourdement d'un ton réjouit, Dante recule de deux pas sous la force de l'attaque combinée. Manifestement, ils essayent de trouver le maillon faible du quatuor. Et il est le moins impressionnant.

Les combattants s'observent, se jaugent, se défient du regard. Cherchent une faille, un visage à qui se confier, un potentiel frère d'arme à trahir. Les rayons ardents de l'astre solaire frappent le sol, faisant miroiter le sable comme si une multitude de cristaux en recouvraient la surface. Les pas glissent sur les grains, soulèvent une fumée opaque avant d'être soufflé par un vent qu'ils ne ressentent plus. Soudain leur corps s'embrase, et les armes quittent les fourreaux, les étuis, les poches, afin de rependre leur chant morbide.

Le semi-elfe était adossé au coin du mur de l'arène, balayant tranquillement du regard les autres guerriers. Nul combattant qui croisait ses yeux grisâtres ne méritait son attention. Nul homme ou femme n'était suffisamment habile ou digne de confiance pour qu'ils œuvrent ensemble. Ainsi, son dos restait à l'ombre de l'arène, le laissant hors de portée de leurs lames perfides.

Les concurrents du mercenaire étaient nombreux, et certains d'entre eux commencèrent instinctivement à se regrouper. La moitié finirait naturellement par se trahir lorsque les dernières poussières du combat retomberaient au sol, mais tel était la nature des espèces de Miradelphia.

Lorsque retentit le sifflement appelant au début des combats, un sourire mauvais passa furtivement sous la capuche du mercenaire. Aussitôt, deux hommes vinrent à sa rencontre en poussant des hurlements gutturaux tout en brandissant deux lourds gourdins. Leur visage émacié et leur corps chétifs ne laissaient aucun doute au semi-elfe quant à leur compétence.
Il resta toutefois immobile, attendant qu'ils se rapprochent de lui. Ses dents se découvrirent alors qu'il posait sa main gantée sur sa lame émoussée. Il se recroquevilla comme un chat se préparant à bondir, basculant son poids sur sa jambe droite. Son pied gauche prit soudainement appui sur le mur et il se jeta sur les deux hommes, dégainant dans un même geste son épée qui décrivit un mouvement circulaire. L'épée les frappa tous deux aux visages et ils s'effondrèrent brusquement comme des pantins désarticulés.

Nehril cracha au sol et se positionna à nouveau contre le mur. Ses yeux parcourant une nouvelle fois la mêlée, il songea ironiquement que disposer d'un allié à ses côtés lui aurait été des plus profitables. Il grimaça à cette pensée et fit tournoyer son épée, se préparant à accueillir ses prochains invités.

Résumé de l'action de Nehril:

Hanegard eut un hochement de tête satisfait en voyant que ses deux comparses semblaient accepter sa proposition de combat groupé. Jetant au passage un discret regard appréciateur sur les courbes de la drow, il rejoignit le triangle défensif et se tint prêt. Les matamores se la jouant en solitaire allaient vite se retrouver au sol, à moins d'exceller dans l'art du combat... et dans ce cas de se désigner comme des cibles potentielles pour tous ceux qui souhaiteraient éviter de les croiser en phase finale. Car oui, la grande mêlée permettait aussi aux combattants de se jauger entre eux et de mesurer les risques potentiels que les uns ou les autres pouvaient représenter.

Lorsque retentit le signal du début des hostilités, la foule explosa en hurlement bruyants visant à encourager les gladiateurs. Ceux qui n'ont jamais connu le tumulte d'une arène excitée par le début de ces jeux qui s'annonçaient historiques pouvaient se retrouver momentanément surpris par la brutale hausse du niveau sonore... et ce fut le cas du participant peinturluré de bleu se trouvant face à Hanegard. Le jeune homme, qui brandissait gauchement son épée, sursauta et son regard se détourna l'espace d'une seconde de l'ancien baron pour se porter vers les tribunes hystériques. Erreur fatale.

Habitué au vacarme des batailles, Hanegard n'avait pas bronché et profita de ce court instant d'inattention pour frapper violemment le ventre du mignonnet avec le bout de son gourdin. Le souffle coupé, le bleubite se plia vers l'avant à la recherche d'un peu d'air, ce qui eut pour conséquence de placer son menton à portée idéal du poing de son adversaire. Mettant toute sa force dans le coup, Hanegard lui décocha un direct qui le projeta en arrière comme un vulgaire sac de patates. Proprement assommé, le jeune homme resta au sol tandis que l'ancien baron cherchait déjà du regard l'adversaire suivant.

Un drow à la carrure de colosse et apparemment fort amusé par la mêlée avait pendant ce temps rejoint le trio, devenu d'un coup quatuor. Deux drows, deux humains, une bien étonnante alliance qui constituait une sorte de forteresse qu'il allait se révéler ardu de briser. Un coup d’œil au reste de l'arène permit de voir que des groupes identiques se formaient parmi les combattants ayant probablement une expérience militaire, tandis que d'autres gladiateurs jouant la carte solo demeuraient plus près des murs pour garantir leurs dos d'attaques surprises.

L'humain fluet qu'Hanegard avait décidé d'appeler "la vipère" durant cette mêlée se trouvait aux prises avec deux adversaires qui semblaient voir en lui le maillon faible de leur groupe, ce en quoi ils sous-estimaient probablement le gaillard. Mais l'ancien baron eut rapidement autre chose en tête car un drow de l'équipe bleu s'approcha de lui en exécutant d'élégants moulinets avec ses deux cimeterres, plus dans un but d'impressionner que de réelle efficacité. Mais le spectacle avant tout, n'est-ce pas ? Le public veut des duels, de l'action, du rêve ! Tendant le bras, Hanegard fit signe au noirelfe d'approcher tout en arborant un petit rictus amusé.

Aller, viens danser.

Vexé par l'apparente désinvolture d'un vulgaire humain que ses maîtres avaient du dénigrer durant sa formation martiale, le drow crispa les mâchoires et fonça comme un taureau, un cimeterre devant lui et l'autre brandit au-dessus de la tête. Une attaque idéale pour déstabiliser un amateur, bien trop classique pour surprendre un vétéran. Déviant la première lame avec son gourdin, Hanegard bloqua la seconde en attrapant au vol le poignet de son adversaire avant de profiter de se retrouver au contact pour utiliser sa tête. Car oui, un combat en arène se gagne aussi avec la tête ! Un bon coup de boule demeure une valeur sûre et le nez du drow explosa sous l'impact, tâchant le bleu qui le peinturlurait d'un joli ichor rougeoyant. Déstabilisé mais pas vaincu, le drow fit un pas en arrière pour se mettre hors de portée. Il en faudrait plus pour le mettre au sol et Hanegard se remit en position défensive tout en veillant à ne pas quitter la formation.

Résumé de l'action d'Hanegard:

Alors que tous les concurrents libres entraient les uns après les autres dans l'arène, les geôles des esclaves bordant la cour de sable s'ouvrirent les unes après les autres pour laisser entrer les gladiateurs des écoles. Quelques uns, déjà bien connus du public, provoquèrent quelques réactions dans l'assistance et ils les saluèrent, chacun à leur manière. Autour d'eux, l'assemblée était assez disparate. Certains n'avaient que l'équipement standard des esclaves, d'autres possédaient seulement la moitié d'un équipement neuf fourni en hâte par quelques financements de dernière minute. Il y en avait de toutes les tailles, de toutes les races, de toutes les origines...
Au milieu de cette masse haute en couleur et en inégalité, se tenaient deux hommes à l'équipement entièrement neuf qui n'avaient visiblement pas l'intention de se séparer durant cette épreuve. Courtois et Sauveur n'avaient pas eu besoin de se parler pour savoir qu'ils le ligueraient pour surveiller les arrières de l'autre, la chance ayant voulu qu'il fasse partie de la même équipe.

La chance ou... le fait qu'on ait fait aligner tous les esclaves pour les peinturlurer, que les mêmes couleurs aient été attribuées à une personne sur deux et que Courtois se soit positionné en conséquence...

S'ils avaient dû abandonner leurs armes de prédilection pour ce combat, ils avaient choisi les nouvelles au plus près de ce à quoi ils étaient habitués. Aussi Sauveur était-il armé de deux épées en bois renforcées pour tenir le choc face aux masses et gourdins qui s'abattraient dessus et lestées afin d'être sûr de pouvoir assommer efficacement ses adversaires. Courtois, quant à lui, avait pris des bâtons courbes rappelant ses lames en forme de croissant de lune qui lui servaient tant à trancher qu'à agripper son adversaire.

Tandis qu'ils attendaient, quelques alliances se formèrent çà et là. Certaines étaient déjà existantes, à l'image des deux frères, d'autres étaient toutes nouvelles. Les deux camps n'avaient pas été séparés. Ainsi, le combat commencerait aussitôt le signal donné et tout le monde aurait besoin de faire montre de ses talents pour se défendre à un moment ou à un autre.
Les Hadajoui s'échauffaient depuis un moment déjà, roulant des épaules, balançant les bras, faisant tourner leurs armes dans le vide. C'était une excellente façon de se tenir prêt à l'action.

Et soudain, le signal.

Sans se concerter, les deux frères se mirent dos à dos et engagèrent les hostilités avec les premiers qui approchèrent d'eux. L'agitation dans les gradins ne les préoccupaient aucunement. Si le public était bien plus nombreux, ils n'en étaient pas moins habitués à ses cris.
Bon nombre de leurs adversaires étaient loin d'être à la hauteur et c'était là tout l'intérêt de cette manche : Éliminer ceux qui n'en valaient pas la peine pour rendre l'épreuve suivante plus palpitante. Si Sauveur comprenait la logique, il la détestait aussi...

Après avoir assommé plus ou moins facilement trois gars qui grognaient plus qu'ils ne mordaient, Sauveur remarqua une silhouette à la lisière de l'arène. Une silhouette plutôt connue... Même si ça remontait à quelques années déjà. Mais comment ne pas se souvenir de ses yeux ?
Le demi-elfe se trouvait seul et les bleus avaient l'air de vouloir s'acharner sur lui plutôt que sur les groupes qui se formaient de plus en plus dans le feu de l'action.

-Courtois !
-J'arrive.

Là encore, pas besoin de plus de mots que nécessaire. Même si son aîné ne pouvait suivre son regard, protégeant ses arrières, il avait compris qu'il avait une idée en tête et qu'il fallait le suivre. Le temps pour lui de se défaire de celui qui venait de lui sauter dessus et qui voulait user de sa force sur lui... Il était vrai que, comparé à leur géant de frère, ils n'avaient pas l'air très costauds, s'appuyant sur leur rapidité et leur agilité plus que sur leurs muscles. Le molosse recula enfin pour l'attaquer une nouvelle fois. Courtois s'accroupit pour éviter son attaque horizontale et balaya le sol de son arme. La courbe de son épée saisit une cheville au passage et son adversaire bascula en arrière, l'arrière de sa tête venant frapper violemment le sol.
Enfin disponible, il se tourna vers son cadet et les deux Hadjaouis se dirigèrent vers le mercenaire. Sauveur assomma un de ses assaillants à l'arrière du crâne dès qu'il fut à sa portée. Ainsi, ils attirèrent l'attention de ceux qui étaient proches d'eux, les détournant du demi-elfe et égalisant les forces par la même occasion. Car après tout, le demi-elfe aux yeux blancs faisait partie de l'équipe rouge, lui aussi...

La drow avait vu Urgoll fendre la foule tel un navire fendant les flots à vive allure, à savoir sans grande finesse, mais grand plaisir. Le grand prêtre de Zhak'bar était heureux, et sa joie communicative. Lorsque le regard de Shyn'tae croisa celui du triumvir, elle lui adressa le bref salut militaire adapté à une bataille qu'elle avait miraculeusement retenu de ses années d'entrainements, puis évalua leur situation tactique.

Elle était bonne. Les bleus les plus à même d'évaluer leur compétence martiale se tenaient écartés du groupe de rouges aguerris, et s'occupaient à décimer leurs alliés les moins chanceux à proximité, certainement dans l'espoir de créer une situation de supériorité numérique susceptible de renverser l'équilibre des forces. En quelque mots, ils voulaient être assez nombreux pour les ensevelir sous un tas de batons. Perspective que Shyn'tae ne souhaitaient voir se réaliser, car la noirelfe n'aimait guère les coups de batons, même festifs.

décelant une légère accalmie dans les attaques dirigées contre sa personne, la drow se replia légèrement dans leur formation.

- Attention, je romps la formation quelques instants, alerta-t-elle d'une voix claire et calme.

Déjà, un nain à la mine patibulaire avait repéré le trou, et s'apprêtait à s'élancer dans leur direction. Il ne fallait pas se tromper. Si Shyn'tae avait tant insisté pour conserver sa lame, Eveil, ce n'était pas pour rien. Elle décrivit un arc, de bas en haut, puis de coté.

Le nain se mit à courir. La magicienne se déhancha, sur la pointe des pieds, puis son corps entier suivit le mouvement de la lame qui décrit une arabesque.

Le nain s'élança en hurlant, son lourd baton bien dressé au dessus de la tête. Il s'intégrait si bien à l'harmonie des motifs, des rouages magiques qui gouvernaient le monde, nota la drow. Ce qui allait se produire très bientôt était de fait dommage.

Le nain n'était plus qu'à quelques mètres. Shyn'tae pouvait bien distinguer son regard dément, le filet de bave qui maculait son imposante barbe rousse. Il a l'air stupide, pensa-t-elle.

Un peu plus loin, un groupe de quatres bleus hésitaient entre Hanegard et Urgoll. Choix difficile s'il en était. Leur leader, un humain dégarni, couvert de cicatrices et bien baraqué, faisait rebondir son gourde sur la paume de sa main en ricanant bêtement.

Au beau milieu d'une pirouette, le bras de la drow pointa vers le nain en pleine charge, et Eveil vers le petit malin. Shyn'tae ressentit la vibration légère le long de la lame, c'était si facile.

Brusquement le gourdin échappa à son propriétaire complétement pris au dépourvu, fusa à quelques dizaines de centimètres de la tête d'Urgoll et, au bout d'une belle acceleration, vint rencontrer celle du nain en un poc sonore assez évocateur. Ce n'était pas très different des fléchettes, estima la dynamiste en enjambant la pauvre créature sans cesser sa danse. A peine plus lourd, et avec des cibles plus rigolotes.

Alors, elle continua avec joie. La cape et la jupette volaient avec sa chevelure de neige au fil des pirouettes. Ici, une arme abandonnée vint faire un croche pied à un combattant, là, par inadvertance, un bleu frappa son voisin au visage d'un gros coup de baton, déclenchant une rixe fratricide.

Le champ de bataille résonne des cris de guerre. Les lames sifflent dans les airs, s'élèvent si haut qu'elles en masquent presque le soleil avant de se fracasser contre l'acier adverse dans un crissement métallique. Le chant dissonant retentit au moment de leur rencontre avant de se noyer sous les cris semblables poussés par d'autres de ses congénères. Éclate alors les cris, les vociférations, les grognements de douleurs et les imprécations silencieuses. Le sol est jonché de corps qui trépignent, geignent, pleurnichent. Qui tentent maladroitement de se relever avant de finir par s'effondrer définitivement. Plusieurs hommes se regroupent, encerclent un semi-elfe à la chevelure d’albâtre qui danse parmi eux. Autour de lui gisent des guerriers immobiles, mais cela ne les décourage pas. Même eux comprennent que le nombre finit toujours par triompher de la valeur.

Nehril fit tournoyer sa lame, fauchant la jambe d'un des jeunots qui s'approchait trop près de lui. Il lui décocha ensuite un violent coup de pied au visage, qui fit éclater son nez comme un fruit trop mûr, et l'envoya s'écraser contre les pierres qui soutenaient l'enceinte. Peu enclin à suivre son exemple, ses autres adversaires restaient en retrait, le jaugeant prudemment comme pour se préparer à bondir tous ensemble.

Le visage du semi-elfe, qui au début du combat était dissimulé dans l'ombre de sa capuche, était désormais entièrement visible, laissant apercevoir sa courte barbe brune taillée et sa mâchoire carrée. Ses cheveux clairsemés d'argent virevoltaient autour de lui à chacun de ses mouvements, comme s'ils étaient constamment agité par un vent impétueux.
Nehril observait ses ennemis avec froideur, maudissant leur lâcheté à combattre ainsi un homme seul. Ses pieds crissèrent sur le sable alors qu'il se remettait en position, l'extrémité de son épée émoussée pointée vers le haut, ses deux mains enserrant le pommeau comme un marin agrippant une corde en pleine tempête.

Ses adversaires avaient finalement trouvé le courage de se mesurer à lui et le mercenaire grinça des dents. Ils étaient bien trop nombreux. S'ils attaquaient tous ensemble, c'en était fini de lui. Mais peu lui importait, il vendrait cher sa peau.
Il découvrit ses dents et lâcha un cri rauque avant d'attaquer rapidement l'ennemi qui contournait son flanc. Les lames se croisèrent et se décroisèrent furieusement alors que leur corps s'engageait dans une chorégraphie enragée. Son opposant était doué, mais il n'avait que peu d'expérience en combat réel. Chose que lui confirmèrent ses mains anormalement souples et dépourvues du moindre cal. Une simple feinte à gauche suffit à détourner sa garde avant de le mettre à terre d'un geste d'épaule.

Alors qu'il était occupé à désarmer son opposant, d'autres adversaires en avaient profité pour se glisser dans son dos. Leur arme brandit dans sa direction afin de délivrer le coup fatal, ils s'écroulèrent subitement au sol à la grande surprise de Nehril. Il vit apparaître derrière eux deux hommes musclés, munit d'armes en bois et arborant un équipement aux relents de cuir entêtant. Le mercenaire fit quelques pas en arrière, ne sachant si ces derniers se présentaient à lui comme ennemis ou bien en guise de potentiels alliés. Il remarqua alors la couleur couleur rouge qui les désignait comme membre de son groupe et il détailla attentivement leur visage. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il reconnut le gladiateur qu'il avait rencontré des années auparavant. Il s'approcha de lui, se plaçant de manière à former un triangle protecteur.

- Il faut croire que notre rencontre était écrite Sauveur, lâcha-t-il sur un ton aussi tranquille que s'ils s'étaient croisé dans une taverne. Il le gratifia d'un hochement de tête légèrement plus chaleureux que nécessaire, comme pour le remercier de son aide face aux hommes qui l'avaient pris pour cible. Son regard s'attarda ensuite sur l'autre homme qu'il ne reconnut pas. Il lui adressa un signe de tête plus indifférent avant de croiser à nouveau le regard de Sauveur. C'est la deuxième fois que nous nous croisons en plein combat. Espérons que l’affrontement soit aussi expéditif que le premier.

Il lui adressa son premier vrai sourire. Excité par le combat qui allait s'ensuivre et rassuré d'avoir un homme d'une telle valeur à ses côtés, il lança :

- Puis-je compter sur votre soutien ?

Malgré-lui, le Gobelin rit. Il rit de voir ces armes qui s'envolent, ces crânes qu'elles cognent, il rit de ce flux arcanique subtile qui se joue des bienséances. Observant ennemis comme alliés de circonstances, le sombre s'amuse de les observer ainsi lutter, alors que son coeur frappe comme un païm dans une fosse. La guerre appelle les flammes, et le Prime Dragon rugit. Non. D'une torgnole, il renvoie un vermisseau dans les bras de ses camarades, tout en les narguant de son rire qui n'en finit pas. Leurs vies ne sont qu'une brise face à Son Souffle, une vermine à piétiner pour trouver ceux qui sont Dignes... Mes alliés. Il s'esclaffe de plus bel à l'idée que ceux qu'il côtoie, il sera peut-être amené à les combattre. C'est fameux, c'est merveilleux, il est impatient !

Concentration. Il le faut - un minimum -. Le servant du Prime Dragon est en effet désarmé, en partie. Une langue de feu de plaira pas, de même qu'une fissure dans l'arène. Alors, une prière au Dragon en bouche, il se laisse aller. La danse. Normalement, il danse pour attirer les arcanes, les concentrer, jusqu'à les transformer en déferlements de son choix. Mais pas aujourd'hui, telles sont les règles des Thaaris. Point d'énergie à attirer, il distribue des coups.

Furieux, le groupe ainsi moqué pointent ses armes vers lui... Fort bien. Il en saisit une et tire à lui le freluquet. Un vif instant où l'humain sans distinction fait face à un masque de joie carnassière... Avant qu'un poing ne l'envoie en un sombre lieu. De nouveau, il jette le corps inconscient loin de lui. Cela lui évite de dépasser les bornes en lui écrasant le crâne. Deux autres le chargent, brandissent leur arme... Et se sentent bien emmerdés de ne pas être assez grands pour lui toucher la tête. Le sombre sourit en faisant s'entrechoquer leur crâne vide.

"Approchez. gronde-t-il. APPROCHEZ."

Ses mains, griffées de peau blanchâtre, larges et caleuses, s'écartent, moquent et appellent. Cela n'était que le début, par les Sombres Dieux !
Actions:

Dante danse lui aussi avec ses adversaires. Sans trop forcer, il esquive plusieurs fois un marteau de guerre (qui a envie de se battre avec cette saloperie anyway) qui finit par s'enfoncer lourdement dans le sol meuble avant d'envoyer au tapis son propriétaire déstabilisé d'un solide coupe de pied dans l'épaule. Un bond, une autre esquive avant que d'une acrobatie féline, il n'envoie le deuxième, qui utilise une épée mouchetée dans les limbes, d'un solide coup de Tonka au menton. Il aurait pu les prendre en même temps sans problème, mais il ne veut pas trop se dévoiler. Aussi utilise t'il seulement une de ses armes à titre offensif, la droite tandis que la gauche est utilisée à titre défensif. Les gens ne sont pas obligés de savoir tout de suite qu'il est ambidextre. Il faut savoir garder la surprise.

Bon, il y a aussi le fait que à quatre, comme ca, ils font un groupe solide. Urgoll rigole et tatane à droite, Hanegard rigole et tatane à gauche, Shyn'Tae dans et tatane sans toucher un nain qui rencontre sa propre arme.

Quelques inconscients commencent à former un rempart de corps autour du groupe. Les autres se regroupent justement. D'ailleurs quatre d'entre eux se font proprement éliminer par le colosse…

Approchez. APPROCHEZ.

Dante rigole franchement et audiblement à présent. Manifestement, il prend son pied. L'humain en a trois à son compteur et aimerait bien ne pas s'arrêter en si bon chemin. Rendus méfiants par tant de joie et de bonne humeur, les bleus hésitent. D'ailleurs, il en voit une bonne dizaine se regrouper un peu plus loin. Les combattants solitaires et les plus faibles sont hors jeu, il reste la crème de l'arène.

Souriant sous sa cagoule, le chasseur les fixe du coin de l'oeil. Ca l'a l'air jouable…

Hey! ya un groupe là bas qui se forme… On prends l'initiative?

synopsis:

Le drow au nez cassé se tenait à quelques pas d'Hanegard, le fixant d'un regard mauvais tout en cherchant comment placer une nouvelle attaque mieux préparée que la précédente dont le résultat n'avait pas été à la hauteur de ses attentes. Son honneur de puysard lui interdisait probablement de battre en retraite face à un vulgaire humain, se dit intérieurement l'ancien baron, qui avait vu cet orgueil mener plus d'un guerrier à sa perte dans la passé. Certes la situation dans laquelle ils se trouvaient n'étaient pas entièrement habituelle car la foule appréciait fort peu les lâches, comme le démontraient quelques huées dans un autre coin de l'arène, sans doute à destination destinées à un combattant considéré comme trop prudent dans un événement où la vaillance virile se voyait projetée au pinacle.

L'attaque vint vers le bas dans une tentative de le toucher aux tibias. Était-ce une erreur causée par la violence du coup de tête ou provenant de la folie qui envahissait l'arène ? Les cimeterres émoussés du drow n'étaient pas en état de pénétrer la plaque de maille protégeant la chair d'Hanegard qui ne para même pas le coup tant l'ouverture ainsi offerte se révélait précieuse. La douleur irradia brutalement dans sa jambe car le drow y était allé avec vigueur et Hanegard savait qu'il en serait quitte pour un joli hématome mais cela ne l'empêcha pas d'abattre son gourdin sur le crâne du sombre avec toute la puissance dont il était capable. Blam ! En voilà un autre envoyé au pays des rêves et qui se réveillera avec une bosse grosse comme un œuf de pigeon

Alors que son adversaire vaincu s'effondrait au sol, Hanegard se tourna vers Urgoll'Ven qui affrontait plusieurs adversaires tout en riant de plaisir. Il connaissait lui aussi cette démence du combat, il l'avait expérimenté autrefois et cette rage se mit à bouillir en lui. Cette drogue, ce sournois poison qui amène à oublier toute prudence possédait une saveur qu'il n'avait plus expérimenté depuis près de deux décennies mais le goût capiteux de ce nectar demeurait aussi orgasmique que dans sa jeunesse. Au milieu d'une arène emplie de combattants prêts à s’entre-déchirer, il ne pouvait plus la tenir en bride comme il s'y était astreint depuis si longtemps. Les yeux injectés de sang, l'ancien wandais rugit alors de toute la force de ses poumons le cri de guerre de son clan natal, comme pour défier les Dieux eux-mêmes de venir l'affronter. Ce cri qui autrefois résonnait dans les sombres forêts du Nord lorsque les guerriers de clans rivaux se retrouvaient face-à-face, ce cri qui promet le banquet éternel aux valeureux, ce cri qui annonce mort et destruction à l'ennemi :

EINHERJAR !

Se ruant à l'assaut, Hanegard abattit son gourdin sur le flanc d'un des deux bleus qui affrontaient Urgoll'Ven, l'envoyant valdinguer entre les griffes du Haut-Prêtre qui saurait bien quoi faire de ce cadeau. L'autre bleu pivota sur lui-même pour faire face à la menace qui venait de surgir mais il était déjà trop tard. Délaissant son gourdin, Hanegard lui sauta dessus et le projeta au sol, l'écrasant de sa masse. Un poing furieux vint se fracasser sur le visage de sa victime, une fois, deux fois, trois fois. Le pauvre bleu essaya tant bien que mal de se défendre mais l'ancien baron d'Alonna avait ouvert les vannes au berserker qu'il fut jadis et continua à le bourrer de coups sans la moindre retenue... un direct en pleine mâchoire qui déchaussa plusieurs dents... un autre sur la pommette qui explosa sous l'impact... encore un directement dans le menton qui fit vibrer le crâne du malheureux.

Attrapant le vaincu par le col de sa tunique, Hanegard se redressa et le tint à bout de bras, pantin pantelant à peine conscient d'où il se trouvait et ne tenant même plus seul sur ses jambes, symbole vivant de la défaite. Le repoussant dédaigneusement en arrière, le wandrais reprit en main son gourdin et jeta un sourire ravi au Haut-Prêtre ainsi qu'à la vipère qui venait fort justement de leur signaler qu'un groupe d'une dizaine de bleus se regroupait non loin d'eux et qu'il serait préférable de les attaquer sans leur laisser le temps de mener une offensive coordonnée. Excellente idée, car le combat continuait et le feu qui brûlait en lui demandait plus de violence pour s'apaiser.

Oui ! Ils sont à nous !

Résumé de l'action d'Hanegard:

Alors qu'un arc de cercle bleu s'était formé autour du mercenaire, Sauveur et Courtois y avaient créé une brèche avant de s'y immiscer. Ainsi, ils pouvaient attaquer le reste des adversaires qui encerclaient le demi-elfe. Ainsi, le mercenaire trouva une ouverture pour se rapatrier en sécurité et ne manqua pas de s'y jeter pour venir compléter la formation.

- Il faut croire que notre rencontre était écrite Sauveur. C'est la deuxième fois que nous nous croisons en plein combat. Espérons que l’affrontement soit aussi expéditif que le premier.
-La deuxième fois que je vous sauve les fesses vous voulez dire ?

Sauveur lui adressa un sourire amusé avant de remarquer la demie-drow qui allait se jeter sur lui. Il leva un bras pour parer son attaque et entama un duel avec elle. Le jeune gladiateur plaisait, bien évidemment. Il se souvenait parfaitement que, même sans son intervention, le mercenaire s'en serait parfaitement tiré sans lui. Mais il doutait que cela aurait été le cas aujourd'hui. Sa magie était offensive et causait de nombreux dégâts, chose qui n'était pas permise pour cette épreuve.

-Puis-je compter sur votre soutien ?
-Plutôt deux fois qu'une ! Répondit une voix inconnue du demi-elfe.
-Je vous présente Courtois. Puis, après avoir asséné un coup horizontal qui ne devrait plus permettre à la demie-drow de se relever. Mon frère.

Le désigné adressa seulement un hochement de tête au nouveau venu. Si Sauveur avait pu se montrer agressif lors de leur première rencontre, il était évident qu'il était au contraire tout à fait calme, voire même sympathique, quand on ne lui parlait pas de son statut. En revanche, ledit Courtois n'avait pas l'air très commode, même en dehors de toute discussion. Cela se lisait dans le pli marqué entre ses sourcils, son regard sévère et la basse commissure de ses lèvres. Son air renfrogné ne le quittait pas souvent... Et son petit frère le savait pertinemment.

-Rassurez-vous, s'il porte mal son nom, il grogne souvent mais il ne mord pas. Pas les alliés en tout cas...
-Au lieu de faire comme si je t'entendais pas... Tu ferais mieux de regarder ce qui nous arrive dessus.

Après s'être assuré qu'aucune menace imminente de risquait de lui tomber dessus, il se tourna dans la direction de Courtois. Les rouge n'étaient évidemment pas les seuls à former des alliances... Et celle-ci était détonante. Il y avait deux colosses, un drow qui maniait un fouet, un assassin ou deux... Sans parler de quelques guerriers un peu moins exotiques que ceux-là...

-Je vois... Comme à l'entraînement ?
-Comme à l'entraînement.

Puis, le jeune homme se tourna vers le mercenaire.

-Il les déséquilibre, on les assomme. Vous préférez la gauche ou la droite ?

En temps normal, Sauveur pouvait prendre le côté qu'il préférait selon l'humeur, et même en changer en plein combat. S'il était ambidextre à tendance gaucher, dans l'arène, il se tenait près à toutes les éventualités. Autant laisser le mercenaire choisir... Pendant ce temps, Courtois s'avançait de quelques pas pour se mettre au milieu des deux. Il tenait fermement ses bâtons incurvés dans le sens le plus approprié pour crocheter et entraver ses adversaires. Il n'était plus question pour lui de les frapper désormais... Mais de permettre à ses deux collègues de s'en charger.

Actions:

Dans son monde où la réalité se fondait avec un kaleidoscope aux couleurs insensées, le corps de la sombre dessinait sortilège après sortilège. C'était tellement drôle. Non, mieux que ca, c'était absolument incomparable. Autour d'elle venaient se déposer pelle mêle les armes de leurs victimes. Gourdins, épées mouchetées, la drow dansait, et elle se mit à rire à son tour. Comment avait-elle pu manquer ce plaisir?

Hey! ya un groupe là bas qui se forme… On prends l'initiative?
Oui! Allez-y!

Et sans attendre que les autres s'élancent, elle entreprit de dessiner un sort plus complexe. Les armes aux sols hésitèrent alors que la demoiselle se mit à enchainer les arabesques, concentrée. Les armes aux sol glissèrent, hésitèrent, puis une grande épée mouchetée s'éleva comme un serpent charmé par ses pirouettes. Concentrée, elle sentit les battements de son cœur s'accélérer, son attention entre l'arme et les combattants. Alors, l'épée s'élança vers les combatants. Nul besoin d'être très précis.

Alors que les autres combattants chargeaient le groupe bien organisé, ils furent dépassés par la lame qu'un guerrier esquiva en se lançant à terre. Eveil fendit l'air. Plus loin, au cœur de leur formation, un bleu dut se retourner pour parer un coup de l'épée solitaire. Peut-être était-elle maladroite, en l'état, la lame dansante représentait plus une nuisance qu'un veritable danger pour ses ennemis. Une nuisance qui risquait de leur couter cher à l'instant où ils auraient à recevoir la charge du reste du groupe. Peut-être aurait-t-elle pu faire mieux, mais souhaitait-elle vraiment montrer à tous l'étendue réelle de ses talents?

Peu après l'impact de la charge de leur ligne, quelque chose pour le moins inattendu se produisit néanmoins. Une main saisit brusquement son poignet tenant Eveil, et interrompit la danse. L'épée chut brusquement, à la surprise des bleus. L'elfe, puisque c'en était un, observait la sombre, un rictus dément aux lèvres. En armure d'écaille tachée de bleue et ornée de l'insigne d'une école de gladiateur, son arcade saignait déjà abondamment. Sa tignasse brune était maculée d'un mélange de sable et de sang. Il était peu probable qu'il soit là pour un câlin jugea la sombre. Qu'elle avait été stupide de ne pas le voir approcher.

La drow tira sur le poignet qui serrait fort sur contre son bracelet, sans grand effet. Alors, de sa main libre, il prépara le coup qui devait l'assommer… avant de recevoir un violent coup de pied à l'entrejambe. A son tour déconcentré, il hurla un juron à destination des daedhel que nous ne saurions retranscrire ici. Lorsque son gourdin frappa à l'aveugle, ce fut pour toucher l'armure protégeant son épaule gauche. Ce fut douloureux, et il en resterait un bel hématome. Nul doute que sans l'armure, elle se serait cassé quelque chose. Quant à lui... Cette saloperie de vermine drow venait de plonger les dents dans son bras et de le mordre jusqu'au sang. Dont le goût emplissait d'ailleurs la bouche de notre douce demoiselle.

Il hurla des insultes de plus belle en essayant de la faire lâcher, mais finalement ce fut lui qui lâcha le premier le fin poignet de la sombre. Prenant brusquement appui sur la jambe de son agresseur et sur son bras elle pivota aussitôt. En un sifflement, Le fourreau d'éveil frappa brutalement le visage abasourdit de l'elfe qui vacilla et lâcha prise. Aussitôt une seconde taillade sauvage suivit puis une troisième. L'elfe s'effondra devant la drow à bout de souffle, le goût du sans dans la bouche.

Le cœur battant la chamade, encore titubante, le visage couvert de sang, l'épaule douloureuse, une seule chose vint à l'esprit de la noirelfe: Fantastique. C'était fantastique! Elle avait souvent rêvé de faire ca à des apprentis. En vrai c'était bien mieux.

Elle s'élança en criant sauvagement pour rattraper ses camarades dans la mêlée.

Résumé:

Les clameurs d'un public ivre de sang retentissent à présent dans l'arène. La vision des guerriers tombés contribue à exacerber leurs cris, d'où percent à présent invectives et injures, parfois accompagné de gestes obscènes. Ces échos font parfois tressaillir certains guerriers tandis que d'autres se contentent de les ignorer. Peu d'entre eux s'interroge : Ne sont-ils rien d'autre que de vulgaires animaux ayant pour dessein d'amuser une foule d'arriérée ? Les yeux d'argent du semi-elfe scintillent : c'est à se demander qui sont les véritables bêtes.

Le mercenaire hocha une nouvelle fois la tête lorsque Sauveur lui présenta son frère. Il détailla rapidement sa silhouette, observa ses gestes assurés d'où transparaissait une certaine aisance à manier ses armes en bois, et lui adressa un sourire carnassier appréciateur.
Le sang bouillait dans ses veines, mais il tâchait de garder la tête froide. Être porté par la haine et la furie du combat était à double tranchant. La rage finissait toujours par s'étioler et la fatigue par vaincre. Le combat s'avérait long et laborieux et le mercenaire ne pouvait se risquer à se perdre dans les affres de ces sanglantes passions, de crainte de créer une ouverture qui permettrait à ses adversaires de s'en prendre à ses compagnons.

Courtois rappela les deux hommes en leur indiquant un groupement d'hommes qui se dirigeait vers eux avec prudence. Nehril grimaça en les observant : leurs mouvements étaient mesurés et leur souffle calme, ce qui laissait penser qu'ils disposaient d'une forte expérience guerrière. La formation proposée par Courtois avait le mérite de les empêcher de tous les attaquer de front, mais le mercenaire craignait qu'ils ne décident de les contourner par le flanc. Ils devraient donc constamment observer les hommes qui choisiraient de rester en retrait.

Il se tourna vers Sauveur, un sourire aux lèvres, alors que ce dernier l'interrogeait sur son placement.

- La droite me conviendra parfaitement, lâcha-t-il sur un ton calme qui contrastait avec le rictus hostile qui agitait convulsivement ses traits.

Même si Nehril était capable de manier son arme de sa main gauche, il éprouvait plus d'aisance à la faire tournoyer de la droite. De plus, à en juger par les mouvements adroits de Courtois qui faisait virevolter ses bâtons en attendant le combat, son rôle ne se bornerait qu'à assommer ceux qu'il désorienterait.

Subitement les hommes se jetèrent sur eux en poussant des mugissements féroces. Comme Nehril l'avait craint, deux hommes s'étaient extrait de la masse et attaquaient Sauveur et le semi-elfe sur les flancs. Ce dernier jura. Ils devaient se hâter de mettre à bas leur adversaire avant que Courtois ne soit débordé au front.

L'homme lui faisant face était un véritable colosse. Son poitrail luisant de transpiration laissait entrevoir des touffes de poils jaunâtres qui jaillissaient de sa chemise délavée. Ses longs cheveux blonds étaient rejetés négligemment en arrière, fouettant le fourreau qu'il avait accroché dans son dos. Ses bras massifs enserrer une large épée de bois qui faisait la taille du mercenaire. Son visage couturé grimaçait un sourire alors qu'il la brandissait au-dessus de lui.

Sans perdre un instant, elle s’abattit avec force sur le sable et Nehril l'esquiva en faisant un simple pas de côté. Il asséna sa propre lame émoussée sur la base du cou de son adversaire mais cela ne fit guère d'effet. L'autre s'esclaffa tout en retirant son arme du sable afin de la balancer rageusement devant lui.
Le semi-elfe ne chercha pas à la parer. La force du colosse était l'un de ses atouts, mais aussi sa plus grande faiblesse. Malgré cela, le mercenaire ne pouvait s'éloigner de Courtois et de Sauveur car cela les exposerait à son épée. Ses gestes étaient dès lors limités, mais le mercenaire compenserait son manque de force physique par son agilité. Il attendit que l'homme abatte une nouvelle fois son arme dans le sable, s'en servit comme d'un tremplin et lui décocha un formidable coup de pied au visage qui le renvoya au pays des rêves. Se tournant vers Courtois, il agita sa lame afin de lui porter soutien.

Action Nehril:

Avec joie, le Gobelin a accueilli le "cadeau" du guerrier par un coup de poing au ventre, suivi d'un autre en pleine tempe, qui envoya la brute maladroite mordre la poussière. Quelles manières ! Non pas qu'il s'en plaigne. Le sombre exulta, et ne se fit pas prier quand il fut temps d'attaquer. Ramassant l'inconscient, il brisa leur formation pour mieux charger le groupe adverse, se marrant à la vue des armes filantes. Avec un grondement de rage enfiévrée, il balança sa victime sur les premiers adversaires, les piétinant allègrement pour mieux bondir et frapper le semblant de deuxième ligne, que les armes animées avaient passablement atterrés.

Pourtant, certains parviennent à lui asséner des coups, qu'il encaisse par la grâce de son cuir, répondant à l'un d'un coup de tête bien vif, hurlant au visage d'un autre tout en lui assénant coup sur coup de ses poings dont la peau rougie, du sang des autres comme du sien. A chaque explosion douloureuse - surtout pour sa cible - le sombre exulte, son corps pulse, son coeur s'emballe au rythme de cette violence primale et déchaînée. Il n'est pas seul.

Faisant brusquement volt-face, le sombre reçoit sur l'épaule coup sur coup de bâton, et une lame, bien que mouchetée, qui tente de percer son armure. Dommage. Riant, il se jette sur ses attaquants, en renverse deux par sa stature et en balaye un troisième d'un revers. Cependant, il voit bien qu'il s'est trop avancé. Elles sont loin, les belles lignes rangées de guerriers de ses premiers siècles... Il voit surtout, à présent, des mines disgracieuses qui l'agacent de leur mine de bête misérable. Des bras armés néanmoins. Loin d'en être inquiété, le Gobelin se marre de plus belle.

"APPROCHEZ, PAR URIZ !"
Actions:

Lors de la charge d'Urgoll, Dante lui emboite le pas se placant dans L'ombre du grand guerrier, Lorsqu'il enfonce la ligne du groupe de son élan, le Chasseur en profite passer inapercu. D'un geste leste cependant, il éclate proprement la gueule d'un elfe qui pivote vers eux avant de passer à la droite d'Urgoll, profitant du fait que le grand Eldéen frappe à tout va pour évoluer dans une relative discrétion. Qui va se préoccuper du mec couleur sable de l'arène qui se faufile discrètement?

Ceux qui font face au Triumvir trouvent soudainement un autre sujet d'inquiétude. Un bâton qui allait frapper le Grand gobelin interrompt sa course tandis que son propriétaire hurle, le poignet cassé. Esquivant, Dante attaque le second, un demi-drow avec épée et bouclier qui hésite. Mais le chasseur n'hésite pas. Un pivot, une arabesque et le genou du guerrier indécis se fait frapper sans merci tandis que, de son autre Tonka il bloque un coup maladroit.

Une autre esquive, et un coup de pied achève proprement l'ennemi qui va rejoindre le doux, ou pas si doux, pays de l'inconscience. Non, Urgoll'Ven n'est pas seul. Il y a un autre danseur avec lui.

Dante se marre, invoquant Kiel intérieurement

Attaquez ! Attaquez ! Pas de quartier ! Nous voulons de la sauvagerie, des os brisés et des corps inanimés jonchant le sol ! Voilà ce que semblait hurler la foule enthousiaste à l'adresse du quatuor, même s'il demeurait difficile de percevoir des mots cohérents dans le brouhaha qui emplissait les tribunes extatiques. Le groupe de bleus devenu leur cible fut d'abord soumis à un bombardement d'armes diverses animées magiquement par la drow, puis à la charge limite psychopathe du Gobelin et du Chasseur. Hanegard quant à lui boitait derrière en essayant de ne pas se laisser distancer, sa vive douleur au tibia l'empêchant de cavaler comme un joyeux cabri des plaines du Brissalion poursuivi par un dawi libidineux. Furieux de se retrouver à la traîne, l'ancien baron se motiva en lançant de nouveau son cri de guerre :

EINHER... aïeuh !

Eh oui mon choupinet, à boiter ainsi tu te désignes aussi comme une cible ! Un elfe qu'il n'avait pas vu s'approcher venait de lui asséner un coup d'épée en plein dans le dos, le faisant tituber et battre des bras dans les airs pour conserver son équilibre ce qui l'obligea au passage à lâcher son gros gourdin. Se retournant avec la rage brûlant dans ses pupilles, Hanegard constata que ce n'était pas juste un elfe qui venait l'affronter mais qu'un humain chétif au sourire sournois s'approchait également de lui. Le natif d'Anaëh s'attendait vraisemblablement à le voir reculer pour rejoindre au plus vite ses compagnons, aussi fut-il quelque peu surpris face à la charge brutale du baron qui lui envoya son poing en plein dans l'estomac.

Mange ça, bouffeur de salades !

Enragé par la douleur et anesthésié par la folie du combat, Hanegard attrapa l'elfe dans une prise du collier, son bras massif bloquant le cou gracile dans un robuste étau de chair. Se laissant tomber en arrière, l'ancien baron entraîna son adversaire dans sa chute en lui écrasant violemment le crâne contre le sol de l'arène sans se préoccuper de savoir s'il lui occasionnerait juste une bosse ou si cela se finirait en fracture. C'était les Grands Jeux de Thaar par les Dieux, pas une réunion de grands-mères buveuses de tisanes ! Repoussant le vaincu qui gisait inanimé au sol, l'autoproclamé Tueur de Rois se releva pour faire face au second attaquant qui d'un coup semblait beaucoup moins enthousiaste.

EINHERJAR !

Folie du combat, rage de vaincre, ivresse des sens ! La grande mêlée servait à cela : éliminer ceux qui ne réussissaient pas à fusionner dans cet état mental où seule compte la victoire, où les douleurs du corps sont repoussées par la braise ardente qui consume l'âme. Le second bleu eut à peine le temps de lever son bâton que déjà Hanegard s'était jeté contre lui en le ceinturant, utilisant la différence de poids à son avantage pour le propulser dans les airs derrière lui comme un vulgaire sac de patates. Renonçant à l'achever pour ne pas demeurer trop longtemps isolé de ses alliés durant cette mêlée, Hanegard les rejoignit en boitant et en marmonnant des imprécations dans sa barbe.

Merde de couilles d'Othar, ça fait mal.

Évidement cette phrase sonnait moins virile que le cri de guerre, mais elle n'en demeurait pas moins empreinte du sceau de la vérité.

'Résumé de l'action d'Hanegard:':

Sauveur hocha la tête et prit position à gauche de son frère, faisant tournoyer ses armes dans l'air. A peine furent-ils en place que deux d'entre eux se mirent d'accord en quelques signes fort peu discrets. Ils auraient parlé à voix haute que cela aurait été tout aussi efficace... Chacun s'élança ensuite vers le mercenaire et lui. Sans doute voulaient-ils les occuper pendant que Courtois se ferait déborder par le reste du groupe. Il y avait de l'idée... Mais c'était douter des capacités sur son frère...

Sauveur arrêta une première attaque venant du haut qui aurait pu lui être fatale vu le violence que le colosse y avait mise. Puis il dégagea l'arme de son adversaire dans un mouvement circulaire avant de lui asséner un coup en plein visage de sa seconde arme. L'homme tourna la tête avec le mouvement de l'épée en bois et marqua un temps d'arrêt avant de revenir sur le gladiateur, l'air encore plus renfrogné qu'avant. Énervé, il frappa à nouveau le jeune blanc bec qui venait de le toucher. Il fut arrêté encore en plein élan mais ne se contenterait pas d'une seule frappe. Il enchaîna aussitôt avec une nouvelle attaque. Et encore. Et encore. Frappant de plus en plus fort, forçant Sauveur à reculer pour l'éloigner de son groupe.

Voyant son frère disparaître des limites de son champ de vision, Courtois l'appela mais il ne pouvait pas aller l'aider. Lui-même avait assez à faire. Le reste du groupe qui les assaillait lui venait dessus petit à petit. Mais s'ils avaient cru le déborder, c'était qu'ils l'avaient mal évalué. Certes, ses armes étaient en forme de crochet et servaient à déstabiliser mais qui avait dit que c'était leur seule utilité ? Ç'aurait été idiot de sa part dans un tournoi où il fallait assommer ses adversaires... Alors, lorsque la première du groupe vint pour l'affronter, alors qu'elle s'attendait à devoir esquiver une tentative au niveau de ses bras ou de ses jambes, elle n'était pas préparée à se prendre un revers de crochet en pleine tête...
Et une de moins !!
Même s'ils se méfiaient un peu après ça, les suivants furent tout aussi bien servis. En deux ou trois passes d'arme, il assénait un coup derrière la tête, sur la tempe... Dès que Nehril revint près de lui, il lui en envoya quelques uns tel que c'était prévu à l'origine. Ils n'étaient pas trop de deux... Ils arrivaient à gérer, même si la présence de Sauveur aurait été la bienvenue.

De son côté, le jeune gladiateur faisait face à un adversaire de plus en plus hargneux. Il avait tenté de simplement esquiver, cela ne semblait pas avoir fatigué son adversaire. Il lui avait juste permis de gagner en énervement et, curieusement, en précision... A présent, le colosse mettait tant de force dans ses attaques qu'une des épées de Sauveur s'était brisée. Puisque cette étape du tournoi n'avait pas pour but de blesser, il s'en débarrassa en la jetant sur le côté, bien conscient qu'à la prochaine attaque, il ne pourrait pas l'arrêter... Et ce fut ce qu'il se passa. Le jeune homme fut projeté de quelques mètres en arrière et tomba sur le dos. Son adversaire n'attendit pas qu'il reprenne ses esprits pour fondre sur lui. Il posa un pied sur son torse pour le bloquer et le fixa dans les yeux. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres puis il leva son gourdin, le tenant des deux mains. Alors qu'il se préparait à frapper, il ressentit une violente douleur dans le genou et poussa un hurlement. Sa seconde épée toujours en main, Sauveur venait de lui asséner un vilain coup dans l'articulation qu'il avait identifiée comme sensible. Ainsi, il put se libérer de son emprise et se relever. A peine fut-il debout, son adversaire penché en train de tenir sa jambe douloureuse, qu'il frappa derrière sa tête. Il dût s'y reprendre à deux fois pour le mettre à terre...

Essoufflé, le jeune Hadjaoui se tourna vers Courtois et le mercenaire. Ils avaient bien avancé mais ils n'avaient pas de quoi s'ennuyer... Il souffla un bon coup et s'élança dans leur direction pour aller leur prêter main forte.

Actions:

Le tumulte de l'arène allait crescendo, stimulant les combatants de moins en moins nombreux. Cela signifiait moins de risques, plus d'opportunités… Mais était-ce le moment d'être subtile? Avait-elle envie de faire preuve de finesse alors que l'issue approchait. Non, il valait mieux frapper les esprits, et si possible au sens propre comme au figuré.

La princesse reprit sa danse, L'ardeur de ses mouvements donnèrent l'impression que c'était sa lame qui la guidaient alors qu'elle se rapprochait de ses camarades. Les battements de ses pieds soulevèrent la poussière de l'arène alors qu'elle improvisait patiemment un nouveau sortilège.

La daedhel s'élança, la magie prête à être déchargée.

Un peu plus loin, Boris, couché sur le sol à plat ventre, se demandait s'il devait bouger ou se lever. Boris s'était inscrit pour s'amuser entre amis à défoncer impunément quelques gringalets, à moins que ce ne soient des elfes. Sur le moment, ca avait eu l'air d'une bonne idée. Lorsque le public les avaient tous acclamé, ca avait eu l'air d'être une plus belle idée encore. Puis il était tombé sur le grand drow complétement fou qui passait son temps à se marrer. Enfin, plus précisément, le drow était tombé sur lui. Au sens propre. Rétrospectivement, cela avait l'air d'avoir été une très mauvaise idée. Il leva les yeux. N'était-ce pas une autre saloperie de drow qui courrait vers lui? Il cligna des yeux. Gringalet, pieds nus, armure légère… Le gros sombre psychopathe était parti, donc peut-être? Il parvint à se mettre à quatre pattes, mais s'aperçut au passage que la fille en question s'était dangereusement rapprochée, sans pour autant ralentir.

-Oh fait chier…

La daedhel ne s'arrêta pas en effet. Elle sauta à quelques pas du pauvre Boris, un pied fin imprima sa marque sur son dos, et elle libera son sort. Cela aurait du être un poids plume, mais il fut soudainement plaqué au sol, quelques cotes cassées, lorsqu'elle rebondit sur lui. Une seconde plus tard, elle passait au dessus des trois autres en hurlant(1), arborant le sourire dément si coutumier des daedhel à la bataille.

Le type sur lequel elle atterrit devant Dante et Urgoll reçut son genoux en pleine mâchoire et fut brutalement projeté au sol avec un craquement de mauvais augure. L'arcaniste roula sur le sol derriere les combattants restants, puis se rétablit en dérapant. Le nuage de poussière qu'elle projeta derriere elle finit d'absorber l'énergie cinétique qu'elle avait accumulé, lui permettant de charger de dos les derniers adversaires qui tenaient tête à ses alliés.

Encerclés, démoralisés, elle doutait que les bleus restants puissent leur opposer une resistance plus que symbolique.

(1): Sa voix habituellement mélodieuse était guère adaptée à ce type d'exercice, rendant le résultat un tantinet dérangeant.

Accueillant d'un sourire un premier allié dans son dos, c'est avec un rire tonitruant qu'Urgoll'Ven salua le déchaînement de la sombre, en appréciant la moindre nuance sanguine. Eh bien... Un regard au alentours lui fit voir la déconfiture de leurs ennemis, repoussés et matés par la vague rouge. Si vite... Le servant du Prime Dragon comptait prélever sa part dans ce qu'il restait de la carcasse.

Regardant les survivants tel un phish oura en chasse, le Gris saisit les masses de deux guss tombés, et chargea sans autre annonce que son rire dément. Des faciès pâlirent à la vue du Géant, dont les bras s'abattirent avec violence. Plus de défense, plus de retenue, il n'y avait que ces faibles à faire tomber une bonne fois. Attristé de ne pouvoir offrir les vies de ces misérables,le grand drow prit à cœur de réjouir Kiel par les multiples coups qu'il distribua comme endura. Les lames d'un mortel lui furent arrachés par la puissance des coups, avant qu'un coup dans le ventre ne le jette au sol. Une masse cueillit le sombre dans le dos, et entraîna une contre-attaque rapide sous la forme d'un coup dans la nuque. Les armes du sombre lui furent arrachés par un dément, tandis qu'un second se jetait sur lui pour le frapper : il l'étreignit avec un rire fou, et ses plus proche voisins purent entendre le bruit de vertèbres craquant sous la pression alors que l'épave luttait pour respirer.

Sur la grande carcasse du sombre fleurissaient de multiples douleurs, et sur ses lèvres naissaient moult prières aux Dieux Sombres, qu'il invitait à goutter la souffrance des impies et la sienne. Il l'embrassait avec enthousiasme et ferveur, dans ces jeux dont étaient si gourmands les Thaaris. Le sang serait versé en temps et en heure. Cet en-cas n'en était pas moins délicieux.
HRP:

Histoire d'offrir un beau spectacle et de ne pas trop dévoiler ses talents, Dante se contente de porter assistance à Urgoll'Ven, histoire de le garder en ligne de mire pour évaluer ses talents et son style. Non, il n'est pas là pour la renommée ou gagner du fric, mais simplement pour son but personnel. Le gus qui arrache les armes du grand Gobelin trouve un adversaire de taille en Le Chasseur qui fond sur lui tel un faucon. Esquives, défenses et contre attaques se font sous le regard de la foule tandis qu'un gars se fait proprement estropier dans son dos. Sous la cagoule, Dante sourit gaiement en achevant le bleu de plusieurs coups rapide et efficaces.

Glissant entre la drow et le boiteur, le chasseur porte un simple coup pour déconcentrer l'ennemi afin que le Tueur de Roi puisse profiter de l'avantage. Evoluant entres les membres de son équipe, il porte des attaques rapides et fulgurantes destinées simplement à distraire les adversaires le temps que les autre les achèvent. Ce n'est pas une tactique conventionnelle dans une arène, mais sa cote il s'en fout, ce n'est pas son but.

Dante se retient, il ne donne pas tout ce qu'il a. Il veut qu'on le sous estime. Se tournant pour chercher un nouvel adversaire, il finit par s'arrêter, n'en trouvant plus aucun pour lui, l'équipe bleue éparse finissant tranquillement de se faire éradiquer, rien de moins. Il n'en continue pas moins sa progression, cherchant d'autres cibles à maltraiter. Les bleus encore conscient ont la sagesse de rester au sol.

Après avoir récupéré son gourdin, Hanegard rejoignit à petits pas ses compagnons qui achevaient joyeusement de bousiller les pauvres bleus ayant eu l'audace d'envisager de les affronter. Son souffle se calmait alors que le wandrais reprenait peu à peu ses esprits tout en analysant la technique de combat de chacun d'eux, conscient qu'il pourrait être amené à les croiser dans la suite de la compétition. Aux alentours, les affrontements cessaient par manque de combattants et les vainqueurs rouges commençaient à faire preuve de prudence pour ne pas risquer un mauvais coup alors que le plus dur se trouvait derrière eux.

Un bleu qui tentait péniblement de se relever après avoir été projeté au sol par la drow aérienne hérita d'un coup de pied dans les côtes qui l'envoya rouler en arrière. La vipère s'était un peu éloigné, peut-être que lui aussi cherchait désormais à s'économiser en prévision de la suite ? Jugeant qu'il s'agissait en effet de la solution la plus sage, Hanegard prit quelques pas de distances pour observer le grand drow achever les derniers bleus Désormais économe de ses mouvements, il laissa Urgoll passer devant en prenant autant de coups qu'il en offrait, pas mécontent au fond de lui-même de laisser le Gobelin encaisser les attaques et peut-être abandonner dans cette bataille des forces qui seraient fort utiles par la suite.

Dans l'arène comme en politique, l'alliance se défaisait à l'heure de la victoire.

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