[MdO2019] Dénouer les noeuds | Triumvir

Barkios 12:XI
Soirée
Etat-Major

Le corps roidi des coups échangés avec Krish Al'Serath, Urgoll'Ven prend rapidement la direction des bains, parcourant les longs couloirs de son pas lourd, appréciant la plénitude survenant après la lutte,tandis qu'un écho à sa démarche se fait entendre, pas si loin derrière-lui. Passant devant des gardes, il se rend dans une alcôve. Renvoyant les esclaves, il s'occupe de délacer les attaches de son armure de cuir, qu'il n'a pas retiré suite aux "attaques" de la Prima Sanguis, si ce n'est pour bander son avant-bras. Une fois ses membres puis son torse, libérés, dans un processus lent et méticuleux, il inspecte plus aisément ses plaies : celles de sont torses ne sont pas suffisamment profondes pour réclamer des soins, quant à son biceps... Ses lippes se relèvent en un sourire amusé. Parmi une multitudes de lignes claires sur la peau grise, la plaie, récente, est fine et propre, et il lui est possible de bouger le bras presque sans douleur. Remettant en place le bandage, il s'étire pendant un temps, dans le calme et l'isolement de l'alcôve. Bien. Aussi nu qu'au jour de sa naissance, le Géant pénètre dans l'antre emplie de vapeurs que sont les bains proprement dit.

La chaleur l'enveloppe, nimbant bientôt son épiderme usé d'une fine pellicule d'humidité. S'avançant à grand pas jusqu'au bassin commun, il y découvre une présence familière. Un temps. Un temps où il l'observe, ressentant le grondement de sa colère... Qu'il tempère. Elle sert l'Eda Vengeur. La jeune triumvir n'a guère donner preuve du contraire, et les accusations du Gris sonnent désormais comme le babillage d'un mortel sénile. De plus, les mires sanguines observent et devinent, en partie caché derrières des voiles de vapeur, un spectacle qui ne lui fut guère désagréable. Pourquoi pas ? Alors, le sombre fait un pas, puis un autre, dans l'eau, se détendant davantage avec un soupir de fond de gorge.

Faisant fi de l'idée de trouver un endroit assez profond pour qu'il s'immerger tout entier, le Gobelin s'avance tranquillement vers Viconia, l'eau lui montant bientôt jusqu'aux hanches. Son regard, sanguin et franc, annonce une couleur bien différente des précédents échanges entre les deux triumvir. Tandis que des arabesques se propagent à la surface de l'onde, Urgoll'Ven s'arrête à quelques pas de distance de sa cadette, son regard l'observant, de son visage altier à ses charmes et ses formes pleines, avec un intérêt nullement dissimulé. Comme en écho avec une autre rencontre en ce lieu, le Gobelin écarte les mains en un signe d’apaisement, sans un mot... Attendant.

Viconia a chassé tout les esclaves des bains.. Elle veut le silence le plus total. Les chansons des gens l'irritent, sa propre mélodie est un foutoir le plus total qui la heurte. Contrairement à son habitude qui la fait aimable envers tous, quelques soit leur rangs, l'arcaniste a houspillé et ronchonné après tout le monde qu'elle a croisé, Lolri incluse qui l'a proprement envoyée balader.

La beauté de quand on voit les arcanes c'est qu'on a un temps de repos. Quand on l'entend, on ne peut jamais y couper. Jamais… Oh, il y a l'avantage d'entendre les gens venir, le désavantage de n'avoir aucun moment de répit.

Les oreilles dans l'eau pour étouffer le bruit, Viconia se laisse flotter dans le liquide fumant du bassin. Elle a finit par trouver une certaine sérénité apparente, mais la jeune femelle en est encore à essayer de refaire son air, reprendre ce qu'elle joue depuis si longtemps. Par contre, elle n'est pas capable pour le moment de réajuster ses notes. Il y a quelque chose de changé en l'enchanteresse… L'esclandre qu'elle a eu avec les deux vieux drows ont confirmé ce fait.

L'air d'Urgoll vient la heurter de nouveau. de plein fouet. Un léger rictus découvre les perles blanches de ses dents tandis que Viconia se crispe. Reprenant un air neutre, l'enchanteresse feint de l'ignorer… Mais il se fait plus insistant. Elle sent la brûlure de son regard sur elle…


Les secondes, les minutes s'égrènent avant que, de guerre lasse, une prunelle entièrement rouge, reflétant le trouble en l'enchanteresse, ne s'ouvre et n'affronte les prunelles du mâle. Il a les mains écartées en signe d'apaisement. L'oeil rouge de Viconia se plisse, l'éclat rubis se fait aussi tranchant que de la glace. Les lèvres pleines se plissent tandis qu'autour d'elle, comme un linceul, ses longs cheveux blancs flottent, soulignant la teinte sombre et riche de sa peau.

Urgoll peut avoir l'impression de regarder un Phish Oura méfiant. On ne sait pas trop si il va se laisser approcher ou s'il va attaquer. Mais Viconia ne fait que le regarder, flottant sur le dos dans l'eau, les bras en croix.  

Essoufflée. Épuisée. Elle éprouvait ce calme mental que seuls expérimentent ceux qui sont capable de n'être plus que dans l'instant présent. L'instant du combat.

Pour évité de s'esquinter de façon trop définitive - et malgré le fait que la Forgelâme ait respectueusement récupérer Meurtrière - le Haut-Prêtre et sa consœur s'étaient mis d'accord pour un combat à main nue. Ce que Krish n'avait pas précisé par contre, c'était que la lutte était la seule discipline militaire dans laquelle est excellait avant d'être touchée par la Grâce d'uriz et que pendant plusieurs siècles de mariage, elle en avait remontré à nul autre que le Haut-Prêtre Velkyn Xaran, soit un colosse qui approchait la carrure du triumvir sauvage. Mais ça n'aurait pas changé grand chose. Le bougre avait une sacré allonge et elle ne réussit à s'approcher assez pour poser une clef de bras ou de jambe qu'à une poignée de reprise.

Énervée par l'ascenseur émotionnel qu'elle venait de subir, Krish rendait coup pour coup. Sa joie sauvage ne l'avait pas quitté et la douleur des coups du Triumvir ne la rendait que plus féroce. Elle s'était régalé de le voir quelques fois sous son emprise malgré sa musculature bien supérieur. Elle s'était débattu comme un fern sous la poigne écrasante de son adversaire. Leur corps à corps serré ne les incitait certainement pas à la retenue... Et c'est finalement sur une projection que se fini l’affrontement dont il avait perdu le compte des victoires et des défaites.

Décrochée de l'épaule d'Urgoll, Krish était avait tenté de rouler sur l'épaule pour se réceptionner... mais la dite épaule ne l'avait pas entendue de cette oreille.

Urgoll, grand prince, l'avait aidé à remettre son épaule à moitié démise et ils s'étaient arrêter là. La douleur n'avait pas entamé l'esprit de compétition ou le sourire du Feu d'Uriz, mais la raison était bonne conseillère et la fatigue se faisait sentir de toute façon.

Sur une œillade provocante de sa partenaire du jour, le Dragon était parti devant pour rejoindre les bains tandis que Krish rejoignait le guérisseur... qu'elle eut la bonne surprise de le découvrir à la première intersection du couloir. Il avait eu la bonne idée de rappliquer à grande vitesse dès qu'un garde lui avait dit que deux triumvirs se mettaient joyeusement sur la gueule dans la salle d'entrainement de la garde. En deux minutes, il s'était assurer que le membre ne gonflerait pas et que rien n'était déchiré ou briser. Si l'épaule resterait sensible quelques heures ou quelques jours, elle serait parfaitement fonctionnelle et Krish ne lui en demandait plus plus.

Encore trempée de sueur, elle prit donc le chemin des bains. Sur les premiers mètres, elle s'était mis dans l'idée de rattraper Urgoll qu'elle voyait disparaitre à l'angle du couloir, mais ses jambes lasses lui suggérait au contraire de se laisser vivre un peu. Elle n'était pas pressée.

Lorsqu'elle pénétra dans les alcôves servant d'antichambre aux bassins chauds et froids du complexes thermal, elle laissa un jeune esclave drow à la poitrine lacérée de cicatrices la dévêtir, en profitant pour s'étirer un peu tout en profitant du spectacle qu'elle avait sous les yeux.

Étant donné le peu de vêtement qu'elle portait, il ne fallut que quelques secondes pour la mettre entièrement à nu. Ses vêtements furent cordialement disposés sur une étagère à côté de sa ceinture, de sa dague et de Meurtrière qu'elle ne s'était pas résolue à abandonner. L'Arme n'était pas parfaite et ses défauts lui faisaient d'ailleurs froncer le nez, mais il fallait reconnaitre une certaine élégance dans le style de celui qui l'avait créée... Et rien que ça méritait le respect. Il ne restait alors plus qu'à dénouer la chevelure qu'elle laissait si rarement détachée depuis son retour au Puy. Elle se demanda même si ses collègues l'avait déjà vu sans qu'ils ne soient tressés d'une façon ou d'une autre pour des raisons pratiques.

Assise sur la banquette longue qui garnissait l'endroit en plus des étagères et des étendoirs, elle laissa filer son esprit apaisé. La chaleur sèche qui régnait dans l'alcôve chassait l'humidité qui aurait du s’infiltrer depuis les bains, mais pas les odeurs de savon, d'huile et d'encens.

- Tu sais masser ? " murmura-t-elle soudain sans raison apparente.
- Non, Maîtresse... Enfin je peux, mais je...
- Fait en sorte qu'un masseur digne de ce nom m'attende ici et réalimente le braséro.
- Bien, Maîtresse.

Quelques instants plus tard, dans le silence reposant des lieux, elle se glissait dans la grande salle accueillant les sources chaudes. Sa chevelure déjà légèrement humide gisait sur son épaule pour couler jusqu'à son ventre au côté du drap de bain blanc que lui avait remis l'esclave. La vapeur la fit agréablement frissonner.

Légèrement en contre bas, le large dos du Haut-Prêtre lui saute aux yeux... tout comme l'incroyable balafre qui le fend. Une infime jalousie passa rapidement avant de disparaitre. L'envie de rouvrir dans son dos une marque égale à celle qui lui avait été arrachée par Uriz pour ses égarements était encore là, comme le fantôme d'une gloire à laquelle elle avait peu à peu renoncé.

Elle approche, sans chercher à cacher sa présence, déposant le drap, les huiles et le savon près du bassin. Et ce n'est finalement qu'en se retournant, à quelques pas de l'eau, qu'elle aperçoit la présence de Viconia, étendue à la surface et jaugeant son mâle visiteur. ... Et pourtant il n'y a pas un éclat de voix. Pas une réaction violente. Bien... Si Krish avait hésité l'espace d'un instant, il semblerait qu'ils soient tous d'accord pour un statut quo, au moins le temps de se détendre un peu. Dans la légère brume, elle ne voit pas à quel point les yeux de la jeune prêtresse son farouches.

L'ambiance silencieuse ressert les murs de l'immense pièce sur leur petit groupe. Adressant un demi sourire au colosse dont elle accroche un instant le regard, elle se glisse dans l'eau chaude. Ses pas son amples et lents, produisant des ondulations en cadence avec celle de ses hanches plutôt que des éclaboussures. Ni griffe, ni arme, elle ne tient qu'un pain de savon violacé. Elle aperçoit enfin plus nettement le visage de la prêtresse... légèrement renfermé. Ce n'est pas du dédain qu'elle lui sur ses traits, ni de la fureur contenue. Elle n'arrive pas a mettre le doigt sur la raison de cette distance, mais lui sourit doucement. Sans un mot.

Nus, la différence de stature entre les deux géants et la plus petite des Triumvirs est déjà impressionnante. Mais arrivée au côté d'Urgoll l'eau la rend encore plus petite. Alors que la surface joue avec l'os de la hanche du guerrier, c'est le galbe des seins de la daehdel que l'eau lèche à chaque mouvement.

Pour ne pas déranger Viconia, la main de l'ancienne forgeronne effleure le bras encore sec de son précédent adversaire, sa hanche venant frôler l'épaisse cuisse qui se tient roidement sous l'eau.

- Je crois que tu as oublier ça... " souffle-t-elle a voix basse avec un sourire de chatte tout en brandissant le pain de savon sans avoir visiblement envie de le lâcher.

Le regard sanguin observe le carré de savon brandi avec un semblant de surprise. Puis, il remonte le long du bras finement dessiné, jusqu'au visage affirmé, aux mires pailletées d'or. Pour quoi faire ? Disent ses billes rouges, avec une impatience bouillonnante, tandis que le géant frémit. Frémit à son contact, frémit à leur présence. Son bas-ventre se tord, alors que son bien-être reflue sous la pression. Son inutile retenue est abandonnée à la faveur d'un feu naissant, que son rictus allant s'élargissant annonce. Comme s'excusant, ses paupières se baissent alors qu'il jette un regard à l'épaule démise plus tôt, puis se tourne vers le corps exposé, flottant au gré de l'onde, auréolé d'une crinière blanche. Ses mains le tiraillent, l'appelant à s'emparer de ce qu'il voit. Tant à donner, et à recevoir... Aussi agaçante Urgoll'Ven puisse trouver la X'Ianxin, en cet instant il n'y songe plus. Plus que tout, c'est sa chair qui réclame, exige, et s'enflamme.

Le Géant gris semble se prosterner devant la féminité offerte... Pour mieux glisser ses bras le long de son dos et des cuisses fermes avant de, dans un râle, la soulever tout en la retournant, brisant cette immobilité imprégnée de tension. Déstabilisé, tel est son but et, tandis que la sombre se fait engloutir par les flots avides, le Gobelin est sur elle, l'enlaçant de ses bras massifs. Quand elle refait surface, c'est prisonnière de son étreinte, alors que le drow l'enserre sans grande douceur. D'avertissement, point, de tendresse, non plus. Il laisse parler un autre langage, celui d'un corps, impérieux, au souffle grondant dans le creux de la nuque altière, au torse puissant et résonnant d'impatience, alors que ses battoirs agrippent, s'emparent là d'un sein généreux, là de la naissance d'une cuisse ferme. C'est avec un soupir rauque qu'il inspire profondément, prêt à lutter pour préserver cette emprise.

De la complexité de partager... Alors que le Gris se vautre dans la senteur du corps tout contre lui, à la peau chaude où luit une infime humidité, ses mires sanguines s'en éloignent pourtant, le temps d'accrocher encore le regard de l'Al'Serat. Étonnamment, le faciès d'Urgoll'Ven est vide, vide de toute expression démente... Alors qu'il fait face au gouffre de luxure qui s'ouvre de nouveau à lui, maintenant que ses barrières ont volé en éclat. Dans ce miroir sanguin, irradie le brasier d'un appel, abyssal, invitant à y abandonner toute raison.

Krish arrive, ajoutant une autre mélodie à Sa cacophonie… Viconia hurlerait et s'arracherait les cheveux. Mais non. Son visage se crispe sur une douleur qu'elle est la seule à comprendre. Ca se voit au doux sourire que Krish lui donne. Au rictus d'Urgoll… Ils voient, mais ne comprennent pas.

Au rictus du géant qui fond sur elle comme un oiseau de proie, défaisant son équilibre et lui envoyant boire la tasse… Emmêlée dans ses cheveux, Viconia essaye de refaire surface mais ce sont des bras de fer qui l'enserrent et l'agrippent pour la ramener à la surface, toussant et suffocante à demi sous l'étreinte de fer. L'yliithiri secoue un peu la tête pour chasser ses longs cheveux de son visage, l'oeil rouge grand ouvert de stupéfaction face à la forgeronne…

Le Grand Gobelin l'enserre et lui fait mal, en écho avec sa douleur mentale. La magie X'Ianxin est leur force et leur faiblesse, un don et une malédiction.Viconia ne sait pas si c'est une tare propre à elles où si c'est partagé avec les Hune'Baenre, mais elle n'en a cure. Il faut s'abandonner au chant ou il va la consumer. Ce n'est pas la première fois que sa mélodie la torture, mais c'est la première fois qu'elle a autant  mal. Kahvekah juge la souffrance mentale indigne… Ses cicatrices elle ne les porte pas dans sa chair majoritairement, mais dans son âme en tant que tel. Son tribut à Kiel est juste moins visible c'est tout.

Il n'est pas tendre Urgoll'Ven. Son immense main lui malaxe le sein tandis que l'autre s'empare de sa cuisse. Le long de ses reins, bien au chaud contre la peau de  ses deux globes célestes, se dresse la virilité du grand gobelin, impérieuse, puissante. Ainsi offerte au regard du feu d'Uriz, nue, les marques de ses entrainements sont parfaitements visibles. Les plaies fraîches de son entraînement avec Kahvekah, dont une qui lacère son ventre plat. Ce sont des plaies fines, nettes, qui disparaitront dans quelques jours, les cicatrices quasi invisibles disparaitront avec les années. Moults bleus et ecchymoses qui étaient alors jusque là dissimulés sous les voilages.

La Yathrin parait ainsi sous le regard doré, nue comme au premier jour de sa naissance. La peau sombre contrastant délicieusement avec celle du gris, les cheveux mouillés s'étalant sur elle, sur Urgoll come autant de fils de soie. Même maintenue ainsi, elle semble fière, sauvage, indomptable… Avec un râle de défi, Viconia essaye de se déprendre de cette position tout sauf souhaitée. La douleur de son sein, la douleur de ces doigts contre sa cuisse qui l'emprisonne, entraves à sa liberté, font écho à sa douleur psychique. L'inspiration rauque et grave contre son oreille fait naitre autre chose par contre. Un désir brûlant, impérieux, qui embrase son coeur et sa tête…. La main droite, fine se relève et griffe profondément le bras envahissant, faisant perler de sombres gouttelettes rougeoyantes , tandis que la gauche remonte enore plus haut, allant chercher le lobe d'une oreille que Viconia tire sans douceur aucune, poussant du fessier contre la verge d'Urgoll, se tordant le cou pour embrasser le mâle, essayer de lui arracher la langue. Mais il la tient de trop près et il ne veut pas la relâcher semble t'il. Elle a mal, elle veut donner et recevoir cette douleur… Sa force est sa faiblesse… Plier ou sombrer dans la folie… Viconia ferme les yeux…

Un gémissement monte de la fine gorge de la jeune femelle, mi suppliant, ni menacant. La main droite lâche son amant.  La prêtresse de Valas a un regard similaire à Urgoll'Ven, le vert a repris sa place dans les mirettes et paillettes sanglantes virevoltent follement. Viconia tend une main à Krish, oubliant le père des Batailles en elle… oubliant qu'elle est l'avatar d'un dieu. En ce moment, elle est son égale, une femelle qui la contemple de ses yeux dorés. Elle voit une personne unique. Ils sont trois, ils sont triumvirs…

La souffrance de l'un est celle des deux autres, le désir de l'un est aux deux autres… Leur ambitions sont partagées… Elle est leurs, Ils sont siens… Elle veut avoir leurs corps brûlants contre elle… Leurs souffles sur elles, leur âmes en elle, leur musique avec elle…

Krish Al'Serat et Urgoll'Ven vibrent de concert d'une même symphonie… La main gauche de Viconia lâche l'oreille pour caresser la joue rude et la lippe du Haut-Prêtre, finir par se piquer sur les crocs, y laissant d'autres gouttelettes de sang dont elle lui barbouille le menton et le cou en continuant ses caresses.

Viconia a chaud derrière, mais a froid devant… Vibrante, contaminée par la luxure ambiante, l'enchanteresse gémit en appelant Krish de nouveau pedant qu'elle griffe profondément l'épaule du mâle de la main gauche.

Krish…

Une certaine déception noua la gorge de l'eldéenne lorsque le colosse se désintéresse d'elle pour sauter à la gorge de la froide prêtresse. Les hommes... Toujours a vouloir plus que ce qu'ils pouvaient avoir. Le savon lui a échappé des mains à cause du mouvement brusque. D'un revers, elle chassa la trace de l'éclaboussure qui l'avait atteint à l’œil et commença a faire mousser son savon, observant le manège du Haut-Prêtre en pinçant les lèvres, son allant quelque peu retombé face à cette démonstration. Pas un partenaire de l'avait contrainte depuis fort longtemps... et ceux qui l'avaient fait sans payer un prix fort et définitif se comptaient sur les doigts d'une main. Velkyn s'était plusieurs fois brulé les doigts à vouloir la bloquer durant leurs ébats... Violer une femme était à ses yeux un crime bien pire que l'assassinat.

Guettant la réaction de Viconia, elle était donc restée là pour arracher les couilles d'Urgoll avec les dents si c'était nécessaire pour lui porter secours. Le regard avide du mâle ne lui faisait pas le moindre effet. La jeune femme n'aurait eu qu'un mot à dire. Qu'un refus clair passe ses lèvres et s'en était fini de son bourreau. Mais ses tentatives de fuites furent bientôt beaucoup plus suggestives. Des feulement rauques réclament bien plus qu'ils ne rejettent. Ses griffes attrapes bien plus qu'elles ne repoussent. Son regard implore et ordonne. Une main se tend vers la Forgelâme.

Un nouveau sourire se dessine sur le visage d'encre, plus mesuré et mutin. Vu comment ça avait commencée, elle pouvait être certaine qu'elle même ne serait pas suffisamment au centre de l'attention pour prendre son pied. La neutralité bestiale d'Urgoll n'étant pas entièrement centré sur elle, elle doutait sérieusement que ces deux là soient capable de lui faire réellement lâcher prise... Mais comment résister à jouer avec l'expression qu'elle voyait à présent sur le visage de la belle Enchanteresse et le souffle rauque du guerrier dont elle avait passé de longues heures à tester la résistance aujourd'hui.

Ses doigts se glissent sur la paume de la jeune femme qui se débat toujours à demi et la guide jusqu'à son dos tout en se rapprochant avec une lenteur calculée. Elle veut voir les yeux vert face à elle se creuser d'une insupportable attente proche du supplice. Ses propres mains glissent sur les hanches de la jeune femme, les effleurant dans l'eau brûlante. L'une finit par se poser, caressant chaque cicatrice récente, chaque tâche sur cette peau qui aurait du être parfaite. L'autre, continue ses circonvolutions. Le corps de la Forgelâme trouve sa place contre celui de la prêtresse, bien plus féline que la force brute qui la contraint jusque là. Bien plus joueuse qu'avide.

Leur différence de taille lui offre une hauteur parfaite. Elle n'a qu'à baisser à peine la tête pour glisser un baiser sur la courbe du sein encore libre. Puis c'est sur le dos large de la main du mâle que ses lèvres viennent se poser un instant. Et c'est le regard d'Urgoll qu'elle accroche et enserre avant de retourner effleurer des dents et de la langue la pointe la plus sensible de la poitrine qui lui est offerte. Elle le regarde encore et toujours, un sourire carnassier au coin des lèvres, lorsque la main qui ne découvrait pas le corps de Viconia agrippe le fessier de l'homme. Par simple envie ou pour mieux oppresser la femme glissée entre eux ?

En tout cas, déjà pressée contre la prêtresse, Krish profite de cet appui pour esquisser un pas de trop. Sa cuisse profite de l'écart imposé par le mâle pour se glisser entre celles de la jeune femme. Tandis que sa bouche remonte le long de son encolure pour poser mille morsures aguicheuses, un mouvement langoureux l'attise à l'abri de l'onde.

Sans bride ni mors, le Gobelin n'est plus qu'un corps agonisant d'un désir jusque-là contenu, dont les gestes ne sont que violence et exigence, sur le corps de la X'Ianxin. Aux gémissements de la femelle, à ses mouvements de hanches, aux lancinantes plaies qu'elle a creusé dans sa chair, répond une plainte grave et grondante, tel le roulement lointain de la foudre qui ne tardera pas à tomber. Exigence et supplique se mêlent dans ce son, tandis qu'il l'enserre de plus bel, sa chair douloureuse se pressant contre la sienne, si tendre, enflant davantage à chaque coup de rein vain. Ses plus violentes pulsions l'enjoignent à déchirer. Il se fait violence pour ne pas le faire, il se fait violence pour ne pas l'égorger, il s'est fait violence trop longtemps... D'une manière ou d'une autre il va céder.

Son souffle rauque lui échappe alors que son regard accroche le sien, et qu'une caresse sur sa main crispée le tourmente. Une caresse, une brûlure, cela revient au même pour lui, dont les sens saturent : l'effluve enivrante et capiteuse de leurs corps de femme et du sang; le son de leurs souffles emballés et des gémissements de la jeune drow; la chair tendre qui oppresse la sienne si sensible contre son bas-ventre; et la vue... La vue du tourbillon d'or dans un océan sanglant, alors que l'élue d'Uriz s'empare du mont sombre de l'illusionniste et... Cette fois ce n'est pas un grondement sourd mais un son indescriptible, de colère, de frustration et de désir avide, qui lui racle la gorge comme autant de crocs sur une proie encore vivante, alors qu'elle lui saisit le fessier, déjà contracté et tremblant.

Il n'est que violence. Elle n'est que langueur. Et l'Enchanteresse est prise, prisonnière, entre ces deux forces contraires. De cela, Urgoll'Ven n'a guère conscience, sa Flamme comme menaçant de le consumer de l'intérieur. Il lutte pour rester campé sur ses pieds, alors que ses mires rouges et tourmentées ne quittent plus celle de l'Al'Serat. Sur un terrain d'entraînement, il frapperait, vocifèrerait, broierait et brûlerait jusqu'à l'épuisement. Dans ce bain aux vapeurs étouffantes, il ne peut que... Son regard sanglant se noie dans celui du Feu tandis que son battoir relâche son emprise sur la jambe de Viconia, la laissant libre de répondre à la danse langoureuse de Krish. Cette liberté ne sert au triumvir qu'à saisir son vit, roidi et douloureux, pour le mener dans cette faille où son esprit semble déjà avoir sombré. Là, il assène un nouveau coup.

Son regard n'a pas lâché celui de la plus petite triumvir, qui peut voir la tempête défigurer le visage du Gris, mélange de tourment et de plaisir. L'une de ses mains est toujours une serre qui moleste et tiraille un sein, tandis que l'autre se glisse sous le genoux de sa jeune partenaire pour le lui soulever, exposant sa féminité assaillie. Son rictus est carnassier alors que sa respiration rauque se fait plus profonde, ses va-et-vient, d'abord lents, prennent rapidement en vitesse et en amplitude. Le triumvir n'est pas doux, Urgoll'Ven n'est pas tendre, le Gobelin n'est pas patient. Il n'est plus que la Bête de Zhak'Bar, qui déchirerait leur chair à toutes deux, de ses mains et de ses crocs, si les prêtresses d'Isten ne l'avaient pas rendu esclave d'un appel charnel moins destructeur. Cela se lit dans ses mires sanguines, qui engloutissent le visage de l'Al'Serat, tandis que son pilier profane toujours plus les profondeurs de la X'Ianxin, mur et rempart à la fois pour son avidité.

Quelque part, il voudrait rire de joie alors que sa délivrance s'annonce, mais ne le peut plus. Il avait sous-estimé les braises qui couvaient. A présent, c'est un brasier de pulsions qui le consume, donnant à la folie l'attrait d'un voile clément pour le sombre bestial.

Les morsures de Krish enflamment sa peau déjà enfiévrée. Désirant sa liberté, mais désirant aussi ne jamais partir, les longs cheveux mouillés la faisant paraitre infiniement plus jeune, Viconia se cambre de nouveau et s'offre à la triumvir devant elle… Non au dieu, mais à l'immortelle femme qui est son Vaisseau. Sa Flamme s'embrase et rugit de défi. Les mains de la forgeronne explorent l'histoire nouvelle, les secrets de son épiderme, les mettant à nus aussi facilement que s'il s'était s'agit d'une histoire passionnante. Non, Viconia est bien plus qu'un bel emballage…  

La mélodie D'Urgoll lui emplit les oreilles, la transporte tout entière… Dans un monde de destruction… L'appel de Zhak'Bar emplit ses sens…. Seul la chanson antagoniste de Krish l'empêche d'y tomber, de tomber dans cette folie, en temps normal, la yathrin aurait su se protéger elle-même, mais en ce moment, elle est vulnérable… 

L'attaque sensuelle du devant compense et équilibre l'exquise douleur de l'attaque du colosse. La douceur du va et viens contre son bourgeon, cette langue contre son sein, ces corps ayant tant vécu qui la protègent et se baignent dans sa fraîcheur… Ce battoir qui veut lui arracher l'autre sein pour mieux le dévorer. La main d'Urgoll lui lâche la cuisse. Sur une jambe, le pied fin remonte le long de la jambe de son amante, transformant sa douleur en douceur. La main gauche se plante fermement dans l'épaule du mâle, tandis que la droitese faufile parmis les mèches blanches de Krish, s'y emmêle pour mieux la pousser doucement vers elle, redescend telle une caresse légère et brûlante pour pincer doucement un mamelon dur. Explore, mais la petite taille de sa vis à vis n'est pas un avantage pour elle… Viconia ne peut lui rendre le doux traitement qui lui est infligé aussi se contente t'elle de caresser ce qui lui est offert, compte tenu de sa position et de sa liberté de mouvement limitée. Mais chaque caresse est faite pour embraser les sens.

Les yeux de Viconia se ferment lorsque le grand Triumvir la pénètre sans délicatesse. Ses ongles s'enfoncent encore plus profondément dans la chair du mâle, enjoignant ce dernier à ne pas se retenir. Il lui soulève le genou, exposant encore plus ses chairs gonflées par le désir et l'excitation au toucher de son amante expérimentée. La jambe valide lui manque sous l'assaut bestial, sous le toucher sensuel. Double plaisir, double douleur… Le bras droit abandonne la femelle, va se planter violemment dans l'autre épaule d'Urgoll.  Levant l'autre jambe Viconia attire Krish plus près d'elle, l'enserrant entre ses cuisses, maintenant complètement offerte au moindre caprice de ses amants, libérant la main du mâle. 

C'est la première fois qu'on la baise en égale… et qu'on n'essaye pas de la dominer pendant l'acte… Elle prend et elle s'offre en toute liberté. Un plaisir psychique et physique qui dépasse les simples sensations de douleur que le membre viril impose en elle… 

Un râle extatique traverse les lèvres pleines. Il lui semble que chaque coup de rein l'emplit et la déchire, mais elle veut encore plus, toujours plus… Il lui semble que le doigté de Krish la stimule et l'embrase, accroissant ses sensations par milles. Sa liqueur intime s'épand dans l'eau chaude tandis que ses râles deviennent cris sous la violence de plus en plus marqué du grand gobelin, du jeu de plus en plus précis de la Forgeronne… Jusqu'à l'explosion d'un orgasme dévastateur.

Elle gémit. Elle tâtonne. Elle lutte. Elle réclame. Il gronde. Il prend. Il blesse. Il domine. Les mains de Krish finissent pas s'occuper entièrement de la prêtresse... Du moins en apparence puisque ses doigts agiles caressent également la base de la virilité du géant tant qu'il se fait assez lent pour cela. Langoureuse, elle profite des caresses de la jeune femme avec un amusement consommé. Quelques frissons courent sur sa peau. Rien, par rapport à l'état de transe dans laquelle est plongée Viconia.

Les longues jambes de la jeune femme l'enserrent, lui offrant un accès illimité à son corps cambré, secoué par les assauts du colosse. Ses bras se cramponnent aux larges épaules du guerrier mais ce sont bien dans les yeux de la Forgelâme qu'il se perd un peu plus à chaque mouvement saccadé. Si son regard suffisait à la dévorer, elle ne serait déjà plus de ce monde. Une fureur de vivre se mêle au plaisir douloureux qu'il inflige sans partage. Elle lui résiste sans un mot. Elle le met au défi, accentuant sa besogne sur le corps de leur amante commune sans rompre le contacte visuel. Et c'est toujours en le regardant qu'elle remonte le long du cou délicat. Elle aimerait jouer avec son oreille, mais les sursauts que lui inflige Urgoll sont trop vigoureux... Jusqu'à ce que la belle hurle son plaisir, enfonçant plus profondément ses griffes dans la peau du mastodonte. Tendue, elle perd le contrôle sur la moindre parcelle de son corps. Ses jambes glissent et se délient. Le Haut-Prêtre la serre à nouveau, accélère encore, pour finir par s'immobiliser dans un râle, les yeux vrillés dans ceux de la Forgelâme et les mains crispées sur le corps de Viconia au point d'en avoir les phalanges blanchies.

Avec un rire de gorge, Krish vient enfin ronronner à l'oreille convoitée.

- Tu es magnifique quand tu perds la tête. "

Urgoll voit sans aucun doute bouger les lèvres souriantes de la myriadénaire, mais il ne peut entendre. Elle rompt enfin le lien établit avec le regard du Haut-Prêtre et ancre un profond suçon dans le cou alanguit de la jeune femme...

... avant de reculer d'un pas, la laissant détendre doucement ses jambes dans l'eau chaude. Son sourire mutin flotte toujours dans les vapeurs aux senteurs de stupre. Sa poitrine gonflée ne dément pas la passion des caresses de la jeune prêtresse, mais son expression n'a pas changée depuis qu'elle s'est approchée. Provocatrice, féline, aguicheuse, et pas le moins du monde sérieuse. Ses iris sanguines aux reflets d'or papillonnent sur la scène, suivant les lignes de détails érotiques en vision alanguis, portant ses doigts a ses lèvres pendant que les deux triumvirs reprennent leur souffle.

Puis elle tourne le dos sur un dernier regard mutin. Après quelques instants, elle s'éloigne de deux brasses et plonge entièrement sous l'eau pour se redresser en tenant le pain de savon entre ses doigts. Sans se retourner, elle commença à étendre sur son derme la mousse aux odeurs florales. Elle semblait ne plus prêter la moindre attention aux deux autres occupants du bassin, comme si les dernières minutes n'avaient été qu'un intermède sans conséquence.

Un manque. Sous la puissance de la jouissance, le Géant a mis un genou à terre, l'onde atteignant ses pectoraux parcourus de cicatrices. Pourtant, alors que le corps de Viconia frémit encore dans ses bras, c'est cette sensation qui l'étreint. Car le Feu D'Uriz s'est détournée... Et éloignée. Le Feu... Krish. Dans la carcasse du Gris, le brasier s'est réduit, retournant à l'état de braises, dont la morsure lui tord encore les entrailles, faisant échos aux blessures fraiches sur ses épaules. Baissant la tête sur la jeune drow, il la relâche, enfin, la livrant à la caresse plus douce des sources chaudes. S'aspergeant le visage, le Gobelin inspire profondément, goutant la plénitude après cette délivrance... Non. Qu'il tente, et ses mires se rivent sur la silhouette obscure plus loin. Un manque. Avec lenteur, il se redresse, ruisselant, et va la rejoindre d'un pas lent. Ses muscles, les blessures de cette étreinte, les bleus résultant de leur défouloir... Son corps le tiraille, mais ce n'est rien face au souvenir qui luit dans sa mémoire. Le défi. Puis Krish qui s'éloigne, un sourire mutin aux lèvres. Il frémit.

Fendant les flots jusqu'à la rejoindre, il passe près d'elle, la hume puis la contemple, de face, penchant la tête comme une bête curieuse. Un manque. Dans sa propre chair, dans les manières de la daedhel... Bien qu'il s'en soit détourné, ce n'est pas ce qu'il avait perçu en elle, au premier contact... Lentement, un rictus amusé s'étire sur le faciès pâle. Le Gobelin s'approche et tend la main en direction du savon dont elle se sert. Éclat doré. Elle le lui donne. Alors, il s'avance avec naturel et commence à l'en frotter, faisant éclore sur la peau d'ébène une fine couche de mousse. Pratiques pour tenir de force une bête massives, les larges paumes calleuses d'Urgoll'Ven s'avèrent utiles dans cette tâche, frictionnant, massant aussi, gardant la majorité du temps ses mires rouges dans les scrutateurs. De ses doigts, il sent les nombreuses irrégularités du derme. Épaule, torse, poitrine gonflée sur laquelle il ne s'attarde pas, le ventre, aux marques atypiques, les hanches, le bas-ventre... Alors que ses doigts s'aventurent, l'une des mains de Krish surgit et le saisit, l'interrompant dans son exploration. Levant les yeux vers elle avec une fausse surprise, il garde ce même sourire en coin. Plusieurs secondes s'écoulent avant que le grondement qui sort de sa gorge se transforme en mots, à peine compréhensibles, prononcés d'une voix rauque et basse.

"...Tu es distante. Pourquoi ?"

Un manque… Pas pour elle, mais pour Krish. Viconia a recu, mais n'a pas donné. Frissonnante dans l'eau chaude, elle se sent soudainement seule alors que la présence du mâle se retire d'elle. Le clapotis de l'eau alors qu'il s'asperge le visage. Viconia ne l'a pas vu alors qu'il prenait son plaisir. N'a pas vu son amante prendre son plaisir. Une certaine frustration s'empare de la prêtresse, elle veut les voir jouir. Non, elle a besoin de les voir prendre leur plaisir. Savoir à quoi ressemble leur mélodie lors de l'extase.

Etourdie, une large ecchymose violacée ayant la forme de la large main d'Urgoll'Ven sur son sein, elle se donne le temps de reprendre ses esprits.Moins rapide que le Haut-Prêtre qui lui dévoile son large dos abîmé en allant rejoindre Krish un peu plus loin. Krish… Elle se refuse, en ce moment, de la voir comme l'Avatar d'un dieu. Instinctivement, Viconia sait que parfois, on a juste besoin de se sentir… femme…

Une faim dévorante la saisie de nouveau. Une douleur délicieuse irradie entre ses jambes, martyrise son dos tandis qu'elle va les rejoindre, se servant des remous causés par les mouvements de ses deux amants pour avancer silencieusement jusqu'à être derrière La Forgeronne… Viconia se redresse  doucement, ses prunelles vertes fixant Urgoll avec une teinte de velours, profonde et riche. Aussi laid puisse t'il être, il est beau en réalité, dans son intégrité et sa nature profonde.

Les yeux se baissent vers l'Eldéenne entre eux, remontent et captent ceux du grand gobelin avec un air de compréhension et de connivence, la bestialité est assouvie. La Flamme de Viconia brûle avec force et constance dans la voluptueuse poitrine. Ils ont maintenant tout leur temps. Mais Viconia travaillera de concert avec le mâle. Les jolis yeux redescendent vers son aînée. Attends, laissant Le grand gobelin accomplir son exploration. Examinant avec intensité le dos de l'Eldéenne, la devinant se raidir imperceptiblement. 

...Tu es distante. Pourquoi ?


Un doigt léger trace un sillon le long de la colonne vertébrale du Feu d'Uriz, remonte et agrippe doucement et fermement la longue crinière blanche. L'obligeant doucement à plier du cou et à dévoiler une jugulaire que Viconia lèche langoureusement avant de mordiller le lobe de l'oreille offerte. La voix mélodieuse certe, a un genre de grondement semblable à celui d'Urgoll. En plus ténu, plus contrôlé, mais la similitude est troublante.

C'est notre tour.... Laisse nous te faire du bien.

La seconde main de Viconia passe par dessus l'épaule, glisse doucement sur la mousse en une caresse savamment exécutée de l'épaule, contournant la poitrine gonflée, ne faisant qu'effleurer doucement le mamelon pointé. De son oreille, l'arcaniste monte à l'assaut des lèvres de son amante. Mais Krish n'a qu'un mot à dire et tout s'arrêtera ou continuera à sa convenance.

Quand les jeunes lèvres rencontrent sa vis à vis, Krish peut elle prendre conscience de ce que c'est d'embrasser Viconia pour de vrai, passionnée, brûlante... Tirant les cheveux doucement, la jeune succube l'emmène dans l'eau pour qu'Urgoll puisse aussi s'immerger pour participer aux caresses en n'ayant pas le désavantage de la différence de taille, dans l'eau tout les drows sont égaux. Les cheveux se mêlent dans l'onde brûlante du bassin, comme leur psychée et leurs désirs. Quand les lèvres des deux femelles se séparent, Viconia murmure dans un souffle rauque, cherchant le consentement de la forgeronne. Les prunelles de velours glissent, captent et hypnotisent l'or. Krish peut se sentir vue comme une personne à part entière, complète, unique. Elle peut voir la passion dans les yeux de Viconia. Dans les yeux verts, elle peut voir comment sa compagne la trouve belle…

. Viconia a fait le plein de douleur et veux redonner du plaisir, de l'amour. Manifestement, elle n'est pas satisfaite et Urgoll non plus, ils ont encore plein d'énergie et de passion à donner. A lui donner. Krish voulait être le centre de leurs attentions? Ils sont tout à elle en ce moment précis. En tant qu'égaux.

La voix mélodieuse se fait douce, pleine de passion contenue

Montre nous comment tu es magnifique toi aussi quand tu perds la tête…        

Une large main court sur sa peau. Frotte. Masse. Labour avec une application étonnement langoureuse pour son caractère. Elle la repousse une première fois lorsqu'il se fait trop insistant sur sa poitrine. La seconde fois, c'est sa propre main qui se referme, inflexible, sur le bras du colosse lorsqu'il tente de descendre bien trop profondément sous la surface de l'eau.

- Je n'ai pas pour habitude de partager. " élude-t-elle en souriant, à l'écoute de la mâle avidité.

Dans son dos sa glisse une présence tout aussi aguicheuse. Une longue caresse le long de sa colonne lui rappelle une fois de plus qu'elle n'y porte plus la moindre marque. La douleur est exempte de ce contact qui avait été tout sauf anodin durant des siècles. Une main se referme sur ses cheveux humide, l'encourageant à tourner la tête et lui tirant un frisson. Mais lorsque les dents de la jeune femme s'approchent de son oreille, la féline s'échappe avant qu'elle n'atteigne son but.

Le grondement de la jeune femme - malgré sa tessiture particulière - prend des accents curieusement aussi rugueux que ceux du Haut-Prêtre. Saisissant la main aventureuse de la jeune femme sans avoir relâcher celle du guerrier, elle accepte un baiser. Un seul. Passionné. Brûlant d'un désir d'une sincérité abyssale, démontrant d'un lâché prise total. Une confiance aveugle telle qu'il n'en existe qu'au présent. Ce baiser, elle le lui rend. Elle le lui offre avec passion... Mais ce jeu reste un jeu.

- Tu n'en a pas eu assez ? Pourtant, c'est mon nom que tu avais sur les lèvres quand il t'a prise. Et c'est moi qu'il regardait quand il a joui en toi.

Elle glisse hors de l'emprise des deux triumvirs avant que la plus jeune ne l'ai emmenée vers le centre du bassin. Elle s'échappe de leur tenaille sensuelle et laisse filer leurs mains le long de ses bras sans hésitation, profitant de la portance de l'eau pour reculer tout en s'immergeant jusqu'au cou. Son sourire félin est resté le même. Farouche et provoquant. Maître de lui. Pourtant, les quelques mots qui suivirent, bien que sibyllins, étaient prononcés avec une douceur sincère dans le regard qu'elle posa successivement sur les deux triumvirs.

- C'était une belle partie, mais il y a un monde entre le jeu et le véritable abandon de soi.

Ce monde, Viconia l'avait franchi, à n'en pas douté. Urgoll aussi sans doute. Pas elle. Pas de cette façon. Et elle avait la sensation que leur faire miroiter le contraire serait la pire insulte a ce que la jeune prêtresse venait de vivre. A trois, avec ces deux personnes qu'elle connaissait si peu dans leurs véritables travers, c'était un jeu sportif, rien de plus. Derrière l'avatar qui ordonne, combat et planifie, il y a bien une femme. Une femme dont ils n'avaient effleurés que la surface et dont le cœur farouche avait eu un millier d'années pour se parer de voiles et de murailles. Elle pouvait jouer à n'importe quel jeu, elle avait ses propres règles.

- Urgoll m'a épuisée. " ronronna-t-elle, toujours aussi provocante, retrouvant sa désinvolture habituelle. " Je vais aller mettre de la glace sur mon épaule, et dormir un peu. " Rincée par ses deux brasses en arrières, elle se retourna, l'eau lui arrivait à la taille alors qu'elle s’apprêtait à sortir du bassin.

Peu à peu, les mires sanglantes s'étrécirent. Les mots de la sombre le brouillait. Là où Viconia était invitation, Krish était un refus... Ambivalent. Pourquoi venir pour finalement se détourner ? Pourquoi caresser pour finalement repousser ? Tant d'incompréhensions qui, lentement, avivaient la colère. Ce qui l'avait mené à cet état d'esprit était sa franchise. Et maintenant... Les larges mains du Gobelins se contractaient au rythme de ses pas lents, à la suite de la sombre. Presque alangui quelques instants plus tôt, le sombre sentait ses crocs se révéler à nouveau, dans un rictus bien plus franc. Un manque. Un vide. Une blessure. Il ne voyait pas où elle voulait en venir. Lâcher prise ? Laisser aller ? Ses mires s'égarèrent un instant du côté de la jeune sombre, dont les caresses avaient été abandonnées dans l'onde. Désirer sans franchir le pas. Refuser. Déchiré entre une volonté et une autre. Le défi.

A quelques mètres de Krish, il eut un rire. La situation lui rappelait la fosse, où la douleur servait à guider l'animal, à le briser, à le mener là où on le désirait. Cela ne lui arrivait guère de se retrouver dans le rôle de la créature. Me libérer pour mieux m'enfermer à nouveau. Qu'elle finisse dans les P'leiks ! Le fait même qu'il en vienne à souhaiter cela, lui qui s'était lacéré les bras pour lui prêter serment d'allégeance, le fit rire de plus bel. Une guide, qui le fait s'élever, pour mieux le faire chuter... Voilà une belle cruauté. Ayant continué de se rapprocher, sa voix sombre retentit, proche de Krish, alors qu'elle s’apprêtait à quitter le bassin.

"En quoi... Est-ce un jeu. Gronda-t-il à nouveau, d'une voix plus animale que drow. Explique-moi."

Il attaqua. La saisissant par la taille, il la tira en arrière et la souleva, la rejetant au cœur du bassin avec un râle agressif. Aussitôt, il se précipita malgré les flots qui le ralentissaient, la rejoignit et poursuivit son assaut, amorçant une curieuse suite à la lutte de tantôt. Leur corps respectif serait l'appui de l'autre, l'eau rendant instable le moindre pas. De ce fait, la stature du Gobelin offrirait plus de prises à la sombre... Dont la moindre approche se ferait au risque d'être broyée dans une étreinte rageuse.

Un rire retenti dans son dos. Parfait. Ils prenaient bien la chose. Le balancement chaloupé de ses hanches lui répondit sans qu'elle ne se retourne. Même lorsqu'il lui demanda de s'expliquer, elle ne lui offrit qu'un léger rire de gorge... Et un léger cri de surprise lorsque les énormes battoirs se posèrent sur sa taille pour la tirer vigoureusement en arrière. Son sang se glaça un instant avant de se sentir propulser plus loin. L'eau brûlante se referma sur elle, déformant les sons et les mouvements.

Elle avait à peine émergée pour reprendre une gorgée d'air en toussant qu'une masse s'abattit sur elle. Qu'est-ce que... ?! Une énorme main tentait de la contraindre. Se contorsionnant, elle enfonça ses dent dans le bras qui passa à porté de ses lèvres, creusant le muscle en plus de la peau tout en se débattant, usant de ce qu'elle avait apprit pour se défendre et reprendre ses distances. Mais il revenait à la charge ! Le centre de gravité du colosse était à peine malmené par le niveau d'eau quand il se redressant, si bien qu'il pouvait  d'un instant à l'autre, projeté sa masse vers le font et remonter prendre de l'air, là ou un simple coup la déséquilibrait entièrement. Tenter de fuir, c'était se faire rattraper sans atteindre la surface. Le seul appui qui s'offrait à elle était le corps musculeux qui semblait aussi bien tenter de la broyer que de la noyer. Une inspiration sifflante par ici. Une goulée d'air in extremis par là. Et toujours des coups. Elle griffait, mordait, ruait par instinct. Lors d'une remonté, un uppercut atteint Urgoll à la mâchoire tendit que l'épaule qu'il avait déjà démise une fois hurlait sous la pression d'un nouveau choc. Ses réflexes martiaux lui sauvaient la mise. Le fil d'une existence de survie prenant le relais bien plus que le goût de la lutte.

Qu'il la lâche !

Elle, en tout cas, quand elle parvint à saisir le plus percutant des arguments, elle ne le lâcha pas. Plongée sous l'eau par la masse de muscle grisonnante, sa main se serra sans pitié autour des couilles que la nudité du guerrier avait eu le malheur de laisser exposées au hasard de leur combat.

Une douleur sans nom foudroya le Gobelin, dont la réaction ne se fit pas attendre, alors que Krish parvenait à remonter : un poing la cueilli à la tempe. Ébranlé, le regard sanguin s'écarquilla de plus bel en réalisant ce qu'il venait de faire. Les lames qui transperçaient sont entrejambe avaient disparu, ne laissant que leur innommable écho... Car le Feu d'Uriz avait simplement perdu conscience.

Aussi rapidement qu'il l'avait soulevée pour la projeter dans l'eau, il la prit dans ses bras, frémissant encore, pour la ramener au bord du bassin, le tambour dans son torse battant soudain à un rythme incertain. Sans guère prêter attention aux diverses morsures qui ornaient ses bras, les rigoles rouges se mêlant à celles des griffures de Viconia, il la déposa sur rebord, l'inspectant rapidement... Et frémit de soulagement face à un battement de paupière. Cependant, la mine surprise et soulagée du Gobelin se renfrogna rapidement, tandis que la piqûre d'adrénaline se dissipait. Au moins, le message était clair, et la morale simple à retenir :

"Je ne lutterai plus les couilles à l'air..." marmonna-t-il, un battoir protecteur sur ses bijoux de famille, l'autre crispé sur le rebord, tandis qu'il se recroquevillait lentement dans l'onde brûlante.

Les chansons se modifient, changent. Recommencent à heurter Viconia qui demeure donc immobile dans l'eau chaude, l'entrecuisse brûlante des attentions de son amant. Les regardant aller, respectant pour sa part le refus de Krish de bonne grâce, ayant dans son idée de la rattrapper dans l'alcôve de massage.

Mais, la nature drow étant ce qu'elle est, Urgoll étant aussi ce qu'il est, c'était prévisible même si la mélodie du haut-prêtre reprend sa cadence, faisant vibrer de concert Viconia au rythme de ses émotions… Et la forgeronne de pas mal moins apprécier les attentions du grand mâle qu'elle, la noyant à demi. L'illusionniste essaye de les rejoindre à temps, mais il y a un moment de suspension infinie avant que…

le poing d'Urgoll ne s'abatte sur la tempe de Krish, étourdissant aussi l'arcaniste par la violence de son émotion… Viconia a mal à la tête soudainement. Portant la main à sa tempe, elle peste, invoquant les dieux de lui donner la force… Quand elle retrouve ses esprits, il y a Urgoll qui recule dans l'onde, marmonnant quoi?  

Je ne lutterai plus les couilles à l'air..

L'enchanteresse prend le relais. S'avance entre le mâle et le feu d'Uriz, son rire clair résonnant dans la pièce chaude. 

De toutes les morales à retenir tu as retenu celle là? J'adore ton approche, tu peux recommencer quand tu veux pour ma part, j'aime ton genre de surprises, mais je crains que Krish apprécie moins ton style. Non c'est non.

Elle se tourne légèrement, l'émeraude rougeoyant fixant en coin les prunelles sanguines qui la regarde aussi en coin, avant que le géant baisse la tête pour camoufler son rire qui se perd dans les vapeurs humides des bains.

Puis elle se penche sur le Feu d'Uriz, le moment de grâce est passé, la frustration et le manque qu'elle ressent diminue sous la brûlure et la douleur qu'elle ressent au bassin et entre ses cuisses. Mais elle est belle… Viconia ferme les yeux un court instant, forçant sa mélodie interne à se réajuster, pour se faire un mur bancal certe, mais efficace contre toutes ces émotions brutes. 

Krish? ca va? Laisse moi t'aider à te relever.  

Un coup violent pour se débarrasser de la douleur. Et une nausée couplée à l'eau qu'elle sent s'insinuer dans sa gorge. Elle papillonne des yeux, incertaine, et roule sur le flanc en toussant. Sa main se pose sur son visage. Elle grogne dès que ses poumons se sont calmés.

- J'aime ce genre de surprises quand elles ne sont pas envoyées par des païms à la gueule aussi agréable qu'un cul de kerkand. " parvint-elle à articuler entre deux toux plus poussives. Sa paume enserre son front douloureux. " ça va... " Prenant appui sur Viconia, elle se releva peusament et mis quelques instants a retrouver son équilibre.  " ça va. "

Les bras écartées comme une équilibriste sur un fil de plomb, elle respira à fond, leva les yeux vers Urgoll... Et lui colla un coup dans le ventre de toute la force de son bras de forge avant que Viconia ne la fasse reculer. Le mouvement brusque avait suffit à lu faire de nouveau perdre l'équilibre au point qu'elle ne puisse que se rattraper à Viconia... Qui avait déjà bien du mal à tenir debout.

Elle n'était pas vraiment en colère. La rage brûlante et destructrice dont elle avait déjà fait preuve était absente de son regard luisant d'une espèce d'orgueil sauvage. Après une brève pointe de vengeance, c'était une espèce d'acceptation rancunière qu'elle ressentait. Ce coup ci, elle l'avait pas vu venir...

- Ne t'habitue pas à gagner. J'ai encore mal à l'épaule... " gronda-t-elle en arrivant à peu près à trouver le regard du Haut-Prêtre.

Regard qu'il retourna sans faillir, accusant le coup sans que son rire n'en soit trop amoindri. Pour le moins complètement dégrisé, ses paupières finirent pourtant par s'abaisser, rendant les armes, malgré sa virilité malmenée. Le défi. Il s'était fourvoyé, et en avait payé le prix. Non sans une petite crispation de douleur, son regard embrassa la vue des deux femelles, fulminante pour l'une, altière pour l'autre... Quoiqu'un peu raide. Une vision qui lui fit mal et rire à la fois, alors qu'il ployait à nouveau, assurant sa stabilité d'un genoux posé sous l'onde.

Sa respiration finit par s'apaiser, et c'est avec un rictus presque contrit qu'il revint sur le visage de Krish, ses paupières mi-closes sur son regard sanguin, soudain fatigué.

"...Nous verrons. Si de ma gueule, tu as à te plaindre, il fallait y penser avant de me faire triumvir." grommela-t-il, taquin.

Et son sourire s'élargit tant qu'il préféra les fuir d'une poussée des jambes, déliant ses bras meurtris pour faire quelques brases, jusqu'à rejoindre le creux de la marre brûlante, où il se laissa dériver, grand géant égaré qui ne comprenait plus guère comment il en était arrivé là.