[Demie-Finale] Le Gobelin et le Gorlock | Urgoll & Bro

Printemps - Troisième jour de la première ennéade de Barkios de l’An 14:XI

Enfin.

Le jour tant attendu était bien là. L'excitation vibrionnait dans les gradins. Les voix scandaient les noms des deux duellistes qui allaient bientôt entrer, scindées naturellement en deux camps disproportionnés... Car l'un des deux participants était un eldéen. Et pas n'importe quel eldéen. Un Triumvir. L'idée qu'un tel personnage puisse vaincre a domicile avait donné des ailes aux Thaaris pour soutenir le gars d'en face. Mais il s'avérait qu'avec les prouesses qu'avait déjà réaliser le Gorlock, trouver une raison de le soutenir n'était pas un problème.

Le soleil était encore haut, claquant sur les toiles tirées au-dessus du public pour maintenir un minimum d'ombre sur les perchoirs. D'ici moins d'une heure, le sable serait brûlant et les fronts couverts de sueur, mais personne ne pensait à cela.

« Boooonjour Thaar ! »

Alors que vous attendez à l'ombre des sous-bassement, vous entendez l'exclamation traditionnelle de Mamba. La tension et l'adrénaline monte, car aujourd'hui, c'est une explosion de clameur qui lui répond tout naturellement. Chacun à un bout de l'arène oblongue, derrière une immense grille qui se lèvera dans un instant, vous pouvez voir l'immense terrain plat qui vous tend les bras.

« Nous avons un public en feu aujourd'hui ! Que sera la finale avec une fougue pareille !? »

D'un côté les loges des spectateurs les plus importants, juste derrière la gracieuse et peu vêtue présentatrice dont vous connaissez les frasques depuis un mois maintenant.

« Mais puisque je sais déjà que vous serez tous au rendez-vous le jour dit, penchons nous d'abord sur celui qui aura le privilège d'atteindre les sommet ! Mesdames et Messieurs ! Nains, Elfes, Drows, humains et tous les mélanges du monde ! Levez-vous pour un nouveau venu et un outsider : Le Gorlock Indestructible ! Et de l'autre côté, celui qui a fait chuter Noble Lame ! Celui dont les larges épaules portent à elles seules tous les espoirs de nos chers amis eldéens ! J'ai nommé : Le Grand Gobelin ! »

Au moment ou Mamba prononce vos surnoms respectifs, ses mains s'agitent pour créer des lumières semblables à des feux d'artifices. Au dessus du sable, un Gorlock mugissant et un Gobelin gris hypertrophiés s'affrontent en un balai silencieux nimbé de petites explosions de couleurs vives, pour la plus grande joie des spectateurs. Puis, dans un éclatant bruit de chaines et de rouages bien huilés, les deux herses se lèvent pour vous laisser faire votre entrée et de dévoiler vos magnifiques tenues de scène. Ce n'est pas le moment de perdre les faveurs du public !

Une fois votre tour de chauffe fait devant les yeux ébahis d'un public conquis d'avance, vous venez vous placez sous la loge d'honneur au bord de laquelle se tient votre meilleure amie et pire ennemis : Mamba. Elle rejette ses cheveux rouges derrière son épaule et lève les bras pour demander les silence.

« Messieurs. Le duel que vous allez livrer aujourd'hui est sans commune mesure avec ceux qui lui ont précédés. Aujourd'hui, vous allez pouvoir utiliser votre plein potentiel. Magie et armes sont autorisées sans aucune restriction et le combat ne prendra fin que par capitulation ou incapacité ! » Le public suit l'intonation explosive de Mamba et exulte à son tour. Elle revient bientôt sur vous « Souvenez-vous que rien ne pourra traverser les renforts que nous allons établir autour de la zone. Comme pour le défi des arcane, le bouclier aura la forme d'une sphère, vous disposerez donc d'autant de place au-dessus du sol qu'en dessous pour utiliser vos capacités. Mesdames et Messieurs les Gardes d'Arcane, veuillez mettre en place le champ de protection ! Que les duellistes rejoignent leur côté ! »


Le Maître du Jeu, s’adressant à Kelahan… Les huitièmes et quarts de finale se sont passés sans trop de mal. Ton dernier adversaire en date, un mage du feu pour le moins intéressant, t'as fait beaucoup courir. Tu as encore quelques cloques en souvenir de votre affrontement, mais rien de sérieux. Reposé, tu es près à en découdre.

Le Maître du Jeu, s’adressant à Urgoll'Ven…  Les huitièmes de finales ont été bien trop faciles à ton goût, mais les quart de finales - eux - ont été à la hauteur de tes attentes. Un jeune gladiateur de Thaar particulièrement adroit avec deux épées portant le nom de Noble Lame t'avais donné du fil à retordre. Les cicatrices sont fraiches et tu as dormi comme une masse pendant une journée entière pour t'en remettre. L'un dans l'autre, tu es prêt au combat et aucune blessure handicapante ne pèse sur tes épaules... Mais - hélas pour toi - Noble Lame était non seulement la coqueluche du publique, mais également de Mamba...


« Que le duel COMMENCE ! »

Fiches des duellistes:

Un jeu. Ce mot, qu'il a d'abord mis de côté à la faveur des combats. Ce mot qui peu à peu s'est de nouveau imposé à lui. Ce mot qui, finalement, lui ronge l'esprit, lui aiguise les crocs et lui tord les boyaux. Un jeu. Dont il s'est lassé. Qui le laisse sur sa faim. Alors qu'il attend le bon vouloir de Mamba, le Gobelin fait jouer ses muscles, son derme frémissant sous la brûlure des nouvelles cicatrices qui se sont ajoutées à la toile complexe qui le vêtit. Noble Lame combattit convenablement, faisant même couleur le sang de l'eldéen, éveillant sa fureur... Mais si peu. Si peu de temps. Car qu'il s'en retourne encore vivant lui fut un outrage. Combattre sans offrir à ses Dieux la vie des impies... Un jeu. Et les jeux d'alliance... Cela l'avait retenu. Un temps. A présent, sa Flamme réclamait davantage.

La herse s'ouvrit lourdement. Le Gobelin s'avança alors, massif, imposant, d'une démarche lente, à la puissance contenue, son derme gris couvert de cuir ainsi qu'un plastron de belle facture. Sous ces protections, autour de son large cou, disparaissant dans son col, une lanière de cuir enserrait des pierres de Phish Oura. Dans ses mains, ses longs couteaux s'étaient lovés, attendant, réclamant. Son visage n'était paré que d'un rictus carnassier, derrière lequel la rage naissait, lui tiraillant les chairs. Si simple dans la tenue, si simple dans l'émotion. Dévoué à Zhak'Bar, Maître des Cataclysmes... Alors qu'il se sentait telle une bête dans une fosse. Ses paupières se fermèrent un instant sur le feu de ses yeux, avant de se rouvrir, son sourire parvenant à se faire encore plus grand, plus animal et immonde. Par leur lutte, Ses créatures l'honorent. Soit. Soit. Il n'était pas qu'une bête. Il était aussi Son Haut-Prêtre.

Brandissant son poing armé, la tête levée en un masque de fanatisme transfiguré, le Gobelin se mit à gronder, un son rauque et grave raclant sa gorge, grattant ses crocs, se répandant jusqu'aux gradins tel l'avertissement d'une bête s'approchant babines exposées, regard carnassier vrillé sur sa proie. Son pied se leva et frappa le sol. Une fois. Deux fois. Et poursuivit dans un rythme pesant. Par ses gestes réduits, il parvenait à attirer un filet de magie... Juste ce qu'il fallait pour faire crisser le sable de l'arène. A chaque pas, la multitude de grain frémissait, se soulevait un bref instant, tremblait. Peu à peu, distinct du discours de Mamba, le grondement se fit mots, eldéens, obscurs et menaçants. Murmure distordu, grave, carnassier, inhumain, ils vibraient dans le torse du Gobelin.

"...Gi elggs kyorl nindolen myar lodias
Ô Destructeur voit ces être impies
Nug'ri whol dosst chath
Avides de ton feu
Wun lil' i'nik, vlos orn tlu niar
Dans le sable, le sang sera versé
A dosst chath, usstan qua'l
A tes flammes, je me soumets
Nind flamgra uns'aa
Qu'elles me consument
Lueth elgg vel'bol dos saph..."
Et ravagent ce qu'il te plait

Écho sombre du discours de Mamba, la litanie eldéenne ne prit fin qu'alors qu'elle annonçait le début du combat. Se campant sur ses pieds, Urgoll'Ven rugit alors à la gueule de son adversaire et se mit à bouger, son corps pourtant massif se tordant bien plus vite qu'il ne le laissait supposé. Vif, violent, enragé, le Gobelin avait soif, soif d'une violence bien trop larvée. Attirant la magie tel un affamé des terres stériles aspirant le sang d'une bête massacrée, l'ancien mage du C'nros s'abima dans sa danse avide d'une puissance à faire déferler sur son adversaire.

Le Gobelin et le Gorlock

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Avec Urgoll'Ven.

La voilà, il l'a atteinte : la demi-finale. Fier de ses performances jusque là, le Grolock Indestructible a su son objectif atteint dès lors qu'il avait vaincu ce mage de feu. Pour lui, gladiateur, affronter un mage n'a pas été des plus commun, ni facile. Et les conseils prodigués par son entraîneur, associé un l'entraînement spécifique suivi depuis qu'il prépare les Grands Jeux, ont été pour beaucoup une aide essentielle pour obtenir cette victoire. Ainsi le Gorlock est arrivé en demi-finale et, qu'il gagne ou qu'il perdre, sa réputation de grand gladiateur est désormais assurée à Thaar.

Dans sa coulisse à l'arrière de la grille, le gladiateur se prépare mentalement. Son adversaire du jour est redoutable : il est, dit-on, l'un des fanatiques les plus puissants de la délégation eldéenne. Impressionnant de sa par sa carrure même, "le Gobelin" a effrayé plus d'un de ses adversaires, et ce depuis le début des Grands Jeux. Mais Kelahan est préparé, il s'est fait du mage de feu un entraînement, et cette arène est son monde. Le Gobelin est peut-être vicieux et impitoyable, mais le Gorlock est indestructible.

Et la lourde herse se lève, libérant le passage pour l'entrée de la bête. Le Gorlock Indestructible entre alors sur la scène, avançant d'un pas lourd tout en se donnant un air massif. Un "Gorloooock !!!" rugissant retentit par plusieurs fois dans l'arène, alors que le gladiateur exhibe son équipement devant le public. Puis, rendu devant la tribune de la présentatrice, il défait sa cape de cuir brun pour la laisser choir au sol tout en se grandissant, les bras bien écartés, et hurle à nouveau son cri de scène.


A son bras droit le gladiateur maintient le bouclier qui, avec son gantelet rembourré, a fait ses preuves contre le mage de feu. A sa gauche, un javelot à pointe d'acier présente ses semblables de l'étui qu'il a dans le dos. A sa ceinture est accroché son fidèle fléau d'arme, que le combattant a appris à manier avec habileté. Et pour ajouter à son corps naturellement résistant, une armure d'écailles et des lui protègent torse et cuisses sans pour autant gêner ses mouvements. Sans oublier, bien sûr, son casque intégral dont la forme n'est pas sans rappeler la tête d'un gorlock.

L'entraînant discours de Mamba terminé les adversaires prennent position et, sous son casque, le gladiateur se concentre. A cause de la magie de son adversaire le Gorlock ne peut pas compter seulement sur ses techniques habituelle, et contrairement au mage de feu celui-là sait aussi se battre avec une arme. Le Grand Gobelin promet donc d'être un adversaire difficile, mais pas invincible. Sa poigne se renforce sur son bouclier, ses muscles se détendent pour de plus vives réactions, son univers se réduit à la sphère dans laquelle se déroulera le combat, le Gorlock est prêt : Que le combat commence !

Sitôt le signal lancé le Gorlock s'élance vers sa cible, hurlant férocement à la fois pour provoquer et, sait-on jamais, intimider son adversaire. Non pas comme la charge d'un animal fou, mais plutôt une comme une course contrôlé. Le but n'est pas là de percuter son adversaire, mais d'avaler le plus de distance possible avant la fin de l'étrange chorégraphie du Grand Gobelin. Et plus l'Indestructible se rapproche, plus ses poils se hérissent. Un étrange frisson parcoure son corps et son instinct l'alerte, Kelahan le reconnaît : c'est cette même sensation que lors du quart de final, la même sensation que lorsqu'un mage se sert de son art en sa présence. La course du Grolock ralentit légèrement et son bouclier se rapproche, il est prêt à accueillir le sort du Gobelin.

Actions:

Oh... ? Il ralentit ? Les crocs étincelèrent. Les frappes de son cœur s'accélérèrent. Enfin, il le pouvait. Enfin, il pouvait faire usage de davantage de magie qu'une simple flammèche sur l'adversaire. Il y avait l'arène. Un ennemi. Le sol sous ses pieds, l'air les entourant, le feu en lui et la sueur et le sang qui ne manqueraient pas de couler. Oui. Le soufflet de forge lui servant de souffle s'accéléra encore, ses mires s'étrécissant de satisfaction. Enfin. Aussi familier que l'odeur du sang. Aussi doux que la peau d'une femelle. Aussi délicieux que le coeur fumant d'un sacrifice au Prime Dragon dans sa poigne... Rivalisant avec tout cela, il y avait... La magie.

D'une torsion, le Gobelin se tendit. A travers lui, la magie arcanique se répandit, imprégna le sol de l'arène, s'en empara, et le distordit. Oh, le but était d'atteindre le gladiateur, de le soulever, de le jeter en arrière comme une poupée de son, un jouet, une brindille repoussée d'un coup de pied. C'était l'idée. Mais les servants du Maître des Cataclysmes n'étaient pas réputés pour faire dans la dentelle. En lieu et place d'une seule colonne surgissant sous les pieds de la créature à la lance, il y en eut plusieurs. Surgissant à sa gauche, droite, derrière, devant, plus loin, ici, là... Grossières, rapeuses, aux arrêtes tranchantes ou brisées ou inexistantes, résultat d'une pression arcanique confuse, brute, grossière, brutale. Écho de ce chaos, le sol se densifia par endroits, offrant un meilleur appuis ou restant aussi traître qu'avant. En un sort, le Gobelin avait redessiner le morne paysage de l'arène. Cela n'avait guère de sens, ni n'était précis. Enfin, c'était toute la difficulté pour le servant du Prime Dragon : sa puissance était énorme... Mais pour écraser une mouche, c'était un peu démesuré. Et imprécis. Un peu de gâchis. Mais magnifique néanmoins. Pour lui, au moins. Quoiqu'en dise les hoquets stupéfaits qui parcoururent le public.

Dans le corps frémissant du Gobelin, il y avait cette envie d'en démordre et de recommencer, nullement fatigué... D'autant que sa magie n'avait pas encore fini avec lui. Le terrain l'entourant ne fut pas épargné : telle la surface d'un point d'eau que déforme l'échine d'une créature massive, l'étendue de sable fut soulevée, déformée, en une multitudes de dunes se tordant, animée par la magie. Quelque peu chaotique, comme décors... Mais le Gobelin n'en avait cure. Il riait. Sombre, carnassier... Et franchement enthousiaste. Cela lui convenait bien mieux. De gestes brusques, il raffermit sa volonté et fit cesser l’ersatz de séisme sableux. Les dernières ondes ne manquèrent de le déséquilibrer... Ce qu'il accueillit avec joie. En profitant pour s'élancer, il escalada la dune la plus proche à grand pas énergiques, malgré le jeu fourbe du sable qui tentait d'avaler ses pas. Il voulait voir. Voir où se trouvait sa proie. Voir où jeter son prochain coup, ou parer les siens. La rage au ventre, lames aux poings et coeur battant, le Gobelin parvint jusqu'à un sommet et baissa les yeux sur son 'œuvre'. Prêt à remettre le couvert.

Actions & dés:

"Il utilise le feu, et il semble aussi se servir de l'air."
Kelahan a bien en tête les informations données par son entraîneur avant le combat, et c'est ce qui maintient éveillée son attention. Et de tous ces conseils il en est un qui s'avère, dès le début du combat, fort utile.
"Méfie-toi tout de même, il n'a probablement pas révélé tous ses atouts."
Un conseil judicieux, car sans ce dernier le Gorlock aurait sans doute été plus surpris qu'il ne l'est de voir les colonnes de terre soulever le sol.

Il est trop tard pour l'esquive mais heureusement son bouclier est résistant, et il le protège du plus gros des dégâts. Le Gorlock se voit malgré tout projeté plus loin de son adversaire, ce qui n'a pour effet que de renforcer sa détermination. Le choc de la réception n'étant pas si terrible, le robuste Gorlock maintient son esprit alerte, et déjoue habilement les nombreuses fluctuations du terrain. Les manoeuvres du Gorlock et le chaos complet qui règne à cause du sort du Grand Grobelin empêchent complètement l'Indestructible de garder un oeil sur son adversaire, et lorsque les tremblement cessent l'eldéen a été perdu de vue.
Bordel de mage eldéen, mais qu'est-ce que c'est que cette puissance ridicule ? Maugrée intérieurement Kelahan, tout en cherchant son adversaire à travers le nuage de sable qui retombe. Trouvé !

Difficile de rater le sombre géant tout en haut de la colline sur la quelle il s'est positionné, et le gladiateur n'a aucun mal à le repérer. Sitôt trouvé, sitôt chargé : Le Grolock s'élance à nouveau. Cette fois néanmoins le gladiateur se sert des toutes nouvelles aspérités du terrains pour rester hors de vue du Gobelin, utilisant à son avantage les résultats du sort de ce dernier. Sa mobilité et son agilité aidant, le Gorlock n'a aucun mal à se rapprocher du Grand Gobelin. Une course à droite, une roulade à gauche ; Le gladiateur se déplace habilement de colonnade en couverture, visant malignement à approcher l'angle mort du Gobelin.

Actions:

Cette envie irrépressible... Nul ne survit pour combattre, le Gobelin en profite donc, et se meut à nouveau, attirant encore de la magie à lui. Assoiffé, il l'est... Tant de retenue, tant de règle, tant de survivant... Un erzatz d'organisation lors de la horde des morts, une infime fraction de puissance pour enflammer des cadavres, et l'autre mortel qui fut emmené, bien vivant... Faire semblant l'a lassé. Loin de Ses bêtes, loin des Terres Stériles, le Gobelin s'est surpris à s'ennuyer car les Jeux lui promettaient un doux nectar. Il ne sentit que le goût de la piquette. Il est encore temps de l'agrémenter un peu.

Ses muscles se contractent et se détendent alors qu'il cherche, de ses mires sanglantes. Là ! Non ? Dans ce nouveau décors, le mortel peut plus aisément se cacher. A croire que l'eldéen est généreux... C'est agaçant, c'est certains. D'autant qu'un pareil morceau enrobé de métal, ce n'est pas très silencieux, hmmm ? Pourtant, au prise avec son invocation, le Gobelin a besoin de temps pour le trouver, fixant finalement son regard pour ne plus user que de sa vision périphérique. Parmi les colonnes, sur le sol sableux, il doit bien y avoir... Ah ! Le rictus s'étire et le sombre frémit, car il a vu. Proche. Si proche. Et si loin. Certes, le Prime Dragon a fait de l'élémentaliste un être plein de 'largesses', d'une certaine manière. Cependant, ce que certains verraient comme des cachettes, le Gobelin, lui les voient comme des... Projectiles.

Relâche. Contorsion, torsion. Frappant le sol du pied, le Gobelin tend un bars armé en direction du Gorlock. Il sourit. A travers lui, la magie, de nouveau, flamboie. Autour du gladiateur portant arme et armure, les piliers crissent, craquent... Et s'effondrent. Un, deux, trois... Tels les doigts d'une main à la paume ensevelie, ils ploient et s'abattent, propulsés par la magie et la volonté du sombre presque millénaire, non pas avec la mollesse de géants fatigués mais bien avec la vivacité de javelots massifs. Le but est avoué, clair, sans demi-mesure : percuter, écraser le gladiateur sous un amont de sable condensé par la magie. Montre-moi que ton attirail te sert à autre chose que faire joli. Œuvrant tel un chef d'orchestre bourrin, le Gobelin n'en a pas moins un regard vif, vibrant d'envie et de colère.

Actions & dés:

Un frisson, à nouveau, parcoure l'échine du Gorlock. Pourtant son instinct ne s'est pas ne s'est pas activé comme précédemment, ce qui n'inquiète pas le gladiateur plus que cela. De toute façon son instinct ne fonctionne pas à touts les coups alors Kelahan préfère se fier à ses autres sens, à son expérience, et à ses connaissance. Et ce qu'il sait, en l'état présent, c'est que ce fou de Grand Gobelin a une propension visible à user d'une magie exagérément exubérante, et dangereuse.
Magie de brutasse, crétin d'eldéen ! S'il recommence le public ne pourra plus rien voir du spectacle ! Rugit intérieurement Kelahan, s'inquiétant des autres transformations que prépare le Grans Gobelin.
Il paraît alors évident au Gorlock que le Gobelin s'apprête à lancer un nouveau sort, et c'est ce qui arrive.

Mais pas au bon endroit. C'est bien plus loin et à l'opposé, ou presque, de sa propre position que le gladiateur perçoit du mouvement, comme une sorte d'effondrement dont il ne fait pas grand pas. Quelle importance, quand son adversaire est juste là, à une dizaine de pas devant lui, et qu'il ne le voit pas ? Kelahan a trouvé l'opportunité qu'il lui manquait, et il compte bien ne pas la perdre.
A mon tour, Gobelin !
Les muscle bandés, le gladiateur propulse son javelot vers l'eldéen qui lui tourne le dos de trois quart, et d'un élan il s'élance. La voici alors, la fameuse attaque qui lui a valu son improbable sobriquet : la charge du Gorlock. Vitesse, puissance, surprise, les éléments sont réunis pour percuter de plein fouet son adversaire. Et si la charge du Gorlock indestructible a cette réputation de faire tant d'émules dans le public de Baaz-Hima, c'est parce que son utilisateur sait habilement transférer son énergie au tout dernier moment dans son bouclier pour la rendre plus dévastatrice encore.
"Rohah !"
Le Gorlock percute le Gobelin. Et si l'Eldéen compte sur son gabarit pour le sauver il pourrait avoir des surprises, car la charge du Gorlock est déjà venue à bout d'autres gladiateurs de carrure comparable.

Actions:

Le Prime Dragon doit rire... Il l'a manqué... Frisson. Un lame de douleur traverse le Gobelin, dont les mires sanglantes se rivent sur la masse qui le charge. Oh ? Il est là... Le rictus se fait plus carnassier. Malgré la pointe de métal dans sa chair, l'puysard fait volt face et accueille la venue de son ennemi. Vient ! Ce à quoi le gladiateur répond avec entrain et beuglement. Se décaler. Lâcher l'une de ses lames. Saisir ce bouclier et tirer là où l'emplacement qu'il a quitté, emmenant le Gorlock avec. Souffle, geste, fluidité... Le Gobelin se fond dans ce rythme, cette pulsation douloureuse, dans ses battements de cœur dont l'expression suinte par sa nouvelle blessure. Kiel... Susurrerait-il, son regard manquant se brouiller... Avant de se focaliser. Car il voit : voit là où la lame réclame de se planter. Entre le casque et le col de l'armure d'écaille.

Avec un grondement, il frappe, profitant de l'élan donner au mortel à la charge rageuse. Un Païm... Ce qu'il aimerait... Main. Chair. Déchirer... Des souffles puissants. Une rage bestiale. Mais là n'est pas l'heure. Ce n'est pas le moment. Son adversaire est autre : un pantin Thaari, qui braille pour le plaisir du public. Là où ce dernier veut du spectacle, le Gobelin veut du sang. Violence. Mort. Des expressions pures, loin de ce ballet idiot, raides, régulés. Et il sent... Rage. Gestes. Cette chair qui se meut et souffre toujours plus de la présence du javelot. Solitaire. Sans gloire ni sang à offrir au Prime Dragon, autre que le sien. Erreur ? Peut-être. Il n'y pense pas. Plus tard. Sa lame dans la nuque, et après... Encore faut-il qu'elle s'y plante. Il sert les dents, le regard rouge, le cuir de son dos devenant poisseux de son fluide.

Actions & dés:

Tout est clair dans la tête de Kelahan. D'abord projeter son adversaire, ou au moins le déséquilibrer. Puis prendre son fléau d'armes et frapper, frapper encore. Son bouclier pour le protéger des assauts du mage, et son arme pour l'affaiblir. Viser les points faibles, l'empêcher de s'éloigner, et frapper encore. Et si le Gobelin riposte, frapper plus fort. Et surtout : ne pas se faire toucher. C'est une tactique plutôt simple mais efficace... La plupart du temp.

Ce jour d'hui, dans ce combat plein de tension, les dieux de la guerre en ont choisi un autre. De peu, vraiment peu, le Gobelin se retourne et la charge du Grolock n'a pas l'effet escompté. Pire encore, elle n'a eu quasiment aucun effet et se retourne presque contre lui. Malgré la lance planté dans son dos le Gobelin parvient à amortir la percussion du Gorlock, et même à saisir son bouclier. Kelahan reconnaît au moins en cet eldéen un adversaire de valeur pour qui une blessure tout de même peu négligeable n'a pas suffit à le déstabiliser, pas même un peu.

Une erreur, une petite erreur, et peut-être celle de trop. Ses sens sont à l'affût, son instinct hurle en lui, le Gorlock sent venir la riposte du Grand Gobelin tout autant qu'il perçoit son bras au coin de sa vision. Il doit esquiver, et vite, quitte à abandonner son bouclier aux mains de l'eldéen. Il est rapide, il est agile, il est solide, mais pas assez. La lame mord sa chair, il la sent doucement glisser dans sa nuque. Un mauvais calcul : il n'aurait pas pensé le géant si robuste et si agile avec une telle blessure. Mais le Gorlock, ne se laisse pas faire, pas aussi facilement. Il saisit l'un des javelots restants dans son dos et le plante, là où il peut, dans la jambe. Sa vision se trouble, il n'est pas sur d'avoir touché.

Et le sol se dérobe sous les pieds du Gorlock, puis la douleur le lance, et sa vision s'anime. Un choc, un écrasement, et un autre. Le gladiateur a chuté ? Si c'est le cas il pense au moins avoir emporté son adversaire dans sa chute. Ou peut-être est-ce le contraire ?
Crac !
Qu'est-ce que c'était ? Un os brisé ? Peut être, mais pas le sien. Ou peut être que si, Kelahan ne saurait pas le dire.
Le combat !
Le combat n'est pas terminé et le Gorlock le voit, juste là, son adversaire. Se relever ! Kelahan rassemble ses force. S'il est le permier à se relever, il a encore une chance de finir vainqueur. Une chance avant de sombre. Il prend appui sur son bras, commence à relever son torse et...
Non !
La douleur qui le lance est trop forte. Le Gorlock s'effondre, mais parvient tout de même à se tourner sur le dos pour ne pas appuyer sur sa blessure.
Si beau.
A travers les quelques colonnades qui entrent dans sa vision Kelahan perçoit le ciel bleu de Thaar. Alors un sourire mi amusé mi serein se dessine sur les lèvres du gladiateur.
C'est un beau jour pour une défaite. Ou bien... Pour mourir.
Le combat est terminé, les Grands Jeux s'arrêtent ici pour le Gorlock Indestructible. Et tout en se laissant lentement emporter par l'inconscience le gladiateur songe au spectacle qu'il a pu offrir, et au public venu pour le voir.
Arcam... Si la décision des dieux est que je survive je vais devoir changer de nom à présent.

Actions:

Oui... S'il le pouvait, ce serait ses crocs qu'il planterait là, là, là où sa lame s'enfonce, glisse, et se noie dans l'écrin de chair vive. Sur cela, il ne peut s'appesantir, alors que la lance est toujours logée dans la sienne, qu'il se sent faiblir, que son ennemi est vivant. Suffisamment même pour que d'un geste, il tire une nouvelle lance. Les dents du Gris crissent d'anticipation. Encore une fichue lance, il a suffisamment à faire avec l'autre. Le bestiaux est suffisamment résistant pour armer à nouveau son bras, alors que le Gobelin vacille et veut reculer. Trop tard.

La lance se plante dans le sol. A peine le temps d'apprécier cette échec que l'évidence le frappe : ses forces l'abandonnent. Le sang coule toujours. Tant et si bien que la hampe l'entrave dans ses gestes devenu gourd, et que de toute sa masse, le Gobelin tombe, tombe sur son adversaire. C'est alors une masse de muscle, de métal et de chair mise à mal qui chute, dévalant avec une lenteur tragique la dune, dont les grains sont mouchetés du précieux fluides, qu'ils absorbent goulûment.

Le Gobelin voudrait y mettre fin, se dégager, gagner du temps et incanter à nouveau, mais son corps n'y entend rien, lourd, accrocher à sa proie, leur poids les entraînant tous deux, aggravant leurs blessures... Ah ! Un craquement et une secousse qui arrache un râle au Gobelin. Ce qui se brise n'est pont un os, mais la hampe de l'arme qui est enfoncée dans son dos. Qui s'enfonce même davantage. Prisonnier de sa chute, il ne peut que sentir et souffrir la douleur de la pointe de métal qui pourfend muscle et chair. Chaque geste empire cette sensation, ces grondements qui lui échappent...

Enfin, les deux corps finissent leurs roulés sanglants. Serrant les dents, le sombre retrouve possession de ses membres, malgré ce qu'il sent, malgré cette urgence qui emplit son être. La douleur, familière, s'accompagne d'une vieille amie qui lui manquait : la sensation d'être blessé. Atteint. Un rictus prend forme sur son visage, alors qu'il force ses muscles à se contracter, rassemblant ses bras, ses jambes, sous sa masse affaiblie... En vie. Près de lui, il perçoit la présence du gladiateur, et le bruit de son armure alors qu'il doit se relever. Le faciès se fait plus grimaçant, grimaçant un sourire. Une langueur traîtresse l'étreint alors qu'il lutte pour se relever. Forçant une jambe à prendre appuis. Ployant. Pour mieux se relever.

Un instant, où le Géant domine le Gorlock. Souriant, jouissif de sa position. Un bref instant. Avant que la faiblesse ne le rattrape. Son équilibre lui échappe, alors que la douleur se fait insistante, que sue la nausée se love dans sa gorge, qu'un nouveau râle rampe hors de sa gueule. Plissant les yeux, il sent un liquide couler, à son insu, entre ses crocs. Il tousse. Fronçant les sourcils, il a une vague pensée pour le poison qui le fit baver comme un chien ours, il y a deux années de cela. Portant la main à sa gueule, il baisse les yeux... Et sourit. Du sang. L'arme plantée en lui a atteint ses poumons.

Son regard se porte alors sur son adversaire. La chaleur des rayons solaires sur son crâne l'étourdit. Sa force lui échappe. Son regard se brouille. Touché. Beau coup. Un rire rauque tente de se frayer un passage. Qu'il se révèle être un gargouillis n'est pas bon signe. Non, le Gobelin ne pense pas avoir le temps d'achever le mortel au seul. Du moins, peut-être apprécier un peu de satisfaction. Celle d'avoir lutté. Et vaincu. Non sans dommages. Ô Zhak'Bar...

Il a vaguement conscience de tomber à genoux. Ou de tomber tout cours à vrai dire, il ne saurait le dire. Une seule chose est sûre : le corps du Gobelin s'effondra sur le sable de l'arène dégoulinant le long de son dos et entre les crocs dont était fait son rictus souriant.