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| [Solo] La Rêveuse | |
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Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: [Solo] La Rêveuse Sam 30 Mar 2019 - 15:11 | |
| Printemps - 6e ennéade de Bàrkios Seizième année du Onzième Cycle Appartements Royaux d’Alëandir À constater que le soleil avait déjà commencé sa course descendante, ce qu’il te restait de patience avait terminé de s’étioler. Des heures et des heures à voguer d’accord en accord, à lire les lettres des uns et à répondre à celles des autres. Des heures et des heures à accueillir des groupes d’elfes migrants encore plus agités que tu ne l’étais toi, et devant lesquels tu avais devoir de paraître tout le calme du monde. L’office du matin, qu’ils appelaient ça au Palais… alors pourquoi fallait-il attendre que l’après-midi soit déjà bien entamé pour que tu n’aies ne serait-ce que le temps de déjeûner ? Voilà quelques ennéades déjà que la question tenait un sourire narquois pendu aux coins de tes lèvres chaque fois que sonnait enfin l’heure de ta pause méridienne. Voilà quelques ennéades d’ailleurs qu’il était difficile de décrocher tes sourires de ta face, qu’ils fussent paisibles, taquins, enjoués, amusés ou même désabusés. Oh, ton cœur bouillait toujours d’émotions, et l’avenir de ton peuple pesait toujours sur tes épaules, chaque jour un peu plus lourdement, seulement, tu t’y étais fait. Tu avais la sensation d’avoir déjà assez gagné et assez perdu pour ne plus être surpris. Que Kaëlistravaë le veuille ou non, ressortir littéralement grandi de ces dernières années d’épreuves t’avait aidé à aller de l’avant. À renforcer l’assurance que tu possédais déjà. À construire celle que tu te devais maintenant de posséder pour elle. - Je suis là Tigilidënya !Annonce habituelle, début d’une routine rodée. Dès lors que ces mots étaient prononcés, d’abord tes mains allaient chercher ton crâne, défaisant tous les nœuds lâches qu’ils pouvaient y trouver, et te laissant la coiffure dans un soulageant désordre. Puis machinalement, tu t’extirperais de tes capes, tuniques, robes et pantalons, et les plierais soigneusement pour les poser sur le meuble renfermant la part de vos toilettes que vous pouviez vous permettre de ne pas pendre. - Comment s’est passé ta matinée ?Et puis tu rejoindrais ton épouse dans la salle à vivre le temps de savourer quelques instants de complicité. Tu poserais un court baiser sur ses lèvres avant de t’asseoir à ses côtés et de lui prendre la main, avant qu’elle ne pose sa temps contre ton épaule, et qu’elle ne t’offre la même réponse que toutes les fois précédentes. - Merveilleuse, Elnorui. et elle le pensait chaque fois de tout son Souffle Tu as encore raté Forvenion ! - Et j’imagine que je serai reparti avant qu’il ne revienne. tu plaisantes en retour- À moins qu’Alëandir ne décide soudainement de se passer de l’Aran, il y a des chances oui ! Mais ne t’inquiètes pas pour ça. J’ai beau être un peu plus… lente, je vais bien. Et puis… elle sourit, comblée, amenant vos deux mains sur son ventre notre fille se porte à merveille.Kaëlistravaë et toi fermez les yeux de concert, elle pour contempler de plus près les invisibles couleurs qui étaient celles de son enfant, toi pour laisser libre cours à ton Souffle de vibrer au rythme de sa pulsation vitale. Ton pouce reste quelques instants à caresser le ventre de ton épouse à travers sa robe de lin, avant qu’elle-même ne t’offre d’écarter le tissu. Tu libères la peau de celle que tu aimes avec une douceur extrême, ta main ne reprenant sa place et sa caresse qu’après que tes lèvres aient pu poser une bise devenue presque tout aussi rituelle dans le cou de Kaëlistravaë. Puis ensemble vous brillez. Ensemble vous vous laisser bercer par les aurores, privilégiés que vous étiez de pouvoir partager ces instants d’existence avec votre progéniture comme trop peu de couples en avaient la possibilité. Privilégié que tu étais en tant que père, de pouvoir expérimenter ce genre de contact avec ta fille avant même sa naissance. - Elle est là Artiön, et comme toujours, c’est à ce moment que les sentiments de Kaëlistravaë prenaient le meilleur sur elle-même, et manquaient de t’emporter elle est là tout près et je n’ai toujours pas la moindre idée d’un nom. elle sourit tristement- Elorëa. aujourd’hui enfin tu réponds J’aime beaucoup, Elorëa. - C’est…- C’est un beau nom n’est-ce pas ?
- Oui…Une main toujours posée contre son ventre, l’autre s’étant saisie de sa joue, tu ramènes un peu plus Kaëlistravaë contre toi, et loges ton visage au sommet de son crâne. Nichée contre toi, la joue glissant petit à petit vers ta poitrine, Kaëlistravaë s’endort lentement, à la faveur de tes caresses. Durant de longues minutes tu menaces de l’accompagner dans le sommeil, tes paupières menaçant de définitivement se rejoindre, et ton corps sombrant dans une délicieuse catatonie. Seulement, cela ne put durer qu’un temps. Venu le moment, tu fus obligé de glisser loin d’elle, t’efforçant de ne pas la réveiller. Comme toujours depuis de longues ennéades, lorsqu’elle se réveillerait, le repas serait servi. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: [Solo] La Rêveuse Mar 9 Avr 2019 - 20:53 | |
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Printemps – 8e ennéade de Bàrkios Seizième année du Onzième Cycle Dispensaire attenant au Palais d’Alëandir
Il en faut beaucoup pour qu’une douleur te paraisse véritablement insupportable. Entre l’habitude d’avoir ton corps soumis à l’exercice, les souvenirs des blessures de guerre et les régulières écorchures de l’entraînement, tu y avais bâti une tolérance littéralement militaire… mais là… là tu avais mal. Les sages-femmes rient doucement de te voir de temps en temps jeter un œil sur ta main entre deux respirations caricaturalement profondes, synchrones avec celles de ton épouse. - Respire Kaëlistravaë, respire. Tout va bien se passer, tu es tout près du but.- Dis-moi quelque chose que je n’ai pas déjà entendu plutôt ! Kaëlistravaë répond du tac au tac, tendue comme tu l’as rarement vue, le corps tout entier tremblant à la fois de peur, de bonheur et d’excitation. Elle allait enfanter. Votre fille viendrait au monde. Vous en étiez là. Vous en étiez là et c’était comme si tout le reste reposait sur ses frêles épaules. Tout pourrait encore mal tourner. Tout pourrait encore s’effondrer. Votre enfant pouvait encore mourir. Elle pouvait encore la perdre… la perdre comme elle avait perdu votre premier… - Prends ton temps Tigilidënya. ta main rend un peu de la force de sa poigne à ton épouse, tandis que ton autre paume vient lui caresser la joue, le flanc, puis le ventre Je sais que tu as peur. Moi aussi j’ai peur. Mais La Mère nous a donné d’arriver jusqu’ici Melmïnya. Tout ce que nous pouvons faire maintenant, c’est lui faire confiance, faire confiance à ses enfants, et nous faire confiance nous-mêmes.- Pourquoi est-ce que c’est si difficile ? les larmes échappent à la Dame Si tu arrives à rentrer toi il devrait pas y avoir de raison que notre bébé ait tant de mal à sortir !Ta main quitte son ventre pour venir se poser sur tes lèvres, y retenant un rire. La sienne se décroche de la table d’opérations pour te rendre un parfait miroir. Et puis finalement, vous vous laissez aller tous les deux à glousser. Ce n’était pas bien souvent – si cela avait même été un jour – que la nouvelle Rîn Berith au cours de sa vie s’était laissée aller à tant de grossièretés. Même toi, tu ne l’avais jamais vue ainsi. Même dans ses moments les plus fougueux, s’il y a une chose dont elle n’avait jamais perdu le contrôle, c’était de sa langue, de la mesure de sa parole. Elle était à ce point paniquée. - Tenez-bon vous deux. Forvenion intervient, tout sourire et le ton mielleux comme à son habitude Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais vous faites un excellent travail !Les yeux de Kaëlistravaë vont chercher ceux du jeune prêtre, puis reviennent en direction des tiens, portant une lueur comme tu n’en as jamais vu chez elle. Et l’eau te monte aux yeux, tes yeux aussi s’illuminent, et vous vous regardez comme au premier jour, comme pris d’un nouveau coup de foudre. Vous plongez l’un dans le regard dans l’autre à vous y perdre, et malgré les douleurs, vous nagez dans un bonheur commun. Vos deux corps tremblants arrivant malgré la gravité à s’imaginer flottant dans le vide. - Poussez Kaëlis ! Poussez !Il en faut beaucoup pour qu’une douleur te paraisse insupportable, mais aujourd’hui, la poigne de Kaëlistravaë t’aura rappelé ce que c’est que d’avoir mal. S’il on t’avait dit un jour que ta tendre épouse, si délicate, te broierait un jour les os de la main, tu aurais doucement ri, mais le fait est que prise de l’énergie de l’accouchement, elle était devenue un véritable monstre de force vitale. Puis il n’y avait pas que ta main. Il suffisait de la voir. Il te suffisait de poser les yeux sur son ventre rond pris de contractures, sur ses yeux larmoyants dont les paupières se plissaient par à-coups, sur son cou se tendant comme les nerfs d’un combattant, alors que sa mâchoire se serrait, que ses poings se serraient, que ses fessiers se serraient, que ses flancs se serraient, que son corps entier d’un seul mouvement absolument alien à toute créature n’ayant jamais connu cet étrange exercice qu’est la mise au monde, se serrait ; pour être pris dans chacun de tes muscles d’atroces douleurs à ton tour. - Respire Tigilidënya. Respire.- Poussez heri ! Poussez.- C’est ce que je fais !Tu te rapproches physiquement d’elle, l’enveloppes timidement de tes bras, poses une bise contre son front, puis contre sa joue. Sa poigne libère la tienne, et ses mains s’emparent de ton dos, ta peau ne se trouvant protégée de ses griffes que par les deux couches de tissu qui la recouvrent. Elle te serre contre elle le temps de d’une contraction, puis d’une autre, et puis elle te relâche. Dans une inconfortable contorsion tu te glisses dans son dos, te penchant par-dessus la table d’opérations pour lui offrir ta poitrine en guise de support, et ton étreinte en guise de soutien. Ses deux mains se lovent autour des tiennes, vos quatre mains s’approchent du pendentif qui ne la quitte jamais, vos quatre yeux se ferment, et la magie qui vous a réuni par le passé, qui vous a uni au jour de votre mariage, vous la partagez une fois de plus. Vous agissez comme une chimère, deux parents donnant naissance à un seul enfant. - Félicitations.Vous tremblez tous les deux. Vos quatre mains se déploient en éventail, et c’est sans mots que vous y accueillez votre enfant. Elle prend sa première inspiration. Elle pleure. Vous l’entourez, parce que dans votre monde il n’y a plus qu’elle. Elle se tait. Elle déglutit. Elle gazouille, ses petites mains jouant maladroitement à attraper tout ce que ses bras l’autorisent à atteindre. - Bonjour Elorëa. ton épouse susurre, prise dans ses émotions Atarlya est là, dis bonjour à Atarlya. tu caresses le dos des mains de Kaëlistravaë alors que ta fille t’adresse un regard curieux Si tu savais Elorëa. Amillya s’est battue pour toi pendant une année entière ! Et tu sais quoi, elle l’aurait fait pendant des Cycles durant s’il l’avait fallu. Parce qu’Amillya est la plus forte des Emmë, et que tu es ce qu’elle a de plus cher au monde. tu échanges un regard complice avec Kaëlistravaë Et à moi aussi, tu es ce que j’ai de plus cher au monde. Ne l’oublie jamais.- Tradocs:
Melmïnya : mon amour Atarlya : ton papa Amillya : ta maman Emmë : "maman"
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