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| Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] | |
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Artiön Laergûl
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Sam 13 Avr 2019 - 15:37 | |
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Eté - Elenwënas de la 9e ennéade de Verimios Douzième année du Onzième Cycle Suite à un échange de missives Camp Celimë Tu appréhendais cette rencontre. Ce serait se voiler la face que d’oser prétendre le contraire. Pour autant que tu ne voies plus les Arïn comme la menace qu’ils ont été autrefois, il t’est difficile de voir en eux un peuple en lequel on puisse placer la moindre confiance. Trop inconstants. Trop prompts à retourner leurs vestes. Trop détachés de leur passé même immédiat pour que l’on puisse espérer que le moindre accord avec eux ne dure plus que le temps d’un battement de cils. C’était auprès des humains que vous vous seriez battus si seulement les Drows vous avaient laissé le temps de conclure le pacte de l’Alliance de Lumière… mais c’était aussi contre les humains ensuite que vous vous seriez battus si les Drows vous avaient laissé le temps de vous soulever contre Diantra. Et plus que n’importe qui d’autre, en tant qu’ancien Commandant des forces sur le départ, tu te souviens des dents qui grinçaient et des gorges grognant alors que Daranovar se préparait à demander réparation – de force s’il le fallait – aux injures successives qu’avaient été le bûcheronnage de vos arbres, l’attaque de la caravane de Daenor, et le larcin de son épée. Pourtant aujourd’hui, tu t’étais arrangé pour être présent, dès le petit matin, pour accueillir un être aussi exceptionnel que sa réputation parmi les vôtres était triste. Toi qui tenais en haute estime Dyarque, votre précédent Roi, comme toi Lanthaloran d’origine, tu t’étais arrangé pour accueillir un homme ayant valu bien des migraines à ton prédécesseur. Et tu espérais sincèrement que le jeu en vaille la chandelle. Nakor n’est pas mauvais. Voilà l’idée à laquelle tu t’accrochais. Le vieil homme, tant par la réputation qui lui court après qu’à travers les mots que tu as pu lire de ses lettres a beau te paraître un homme-enfant trop inconscient de la vérité du monde pour tenir un discours éclairé pendant plus de quelques minutes, il te faut bien reconnaître que sa naïveté se veut attachante. S’il se refuse à voir pourquoi la paix n’est pas, c’est simplement qu’il la désire trop pour reconnaître que l’on ne peut pas encore la réclamer. Il te faut bien le reconnaître, de son étrange et insupportable manière, Nakor vous veut du bien… alors il était naturel, dans la limite du possible, d’essayer de lui rendre la pareille. Tu soupires, réajustant le col montant de ta cape. Tu souris, réalisant soudainement l’importance que tu avais finalement accordé à la situation. Que d’entre tous tes vêtements tu aies choisi la robe et la cape, toutes deux marquées de la Main, que tu aies choisi aujourd’hui de gommer ta silhouette plutôt que de la souligner, cela en disait long sur tes visées. Aujourd’hui n’était ni l’occasion de te grandir, ni celle de flatter ta force. Aujourd’hui ton rôle était d’aider un homme à faire un pas de plus vers la guérison… et tu l’espères, ce-faisant, à travers lui de prouver aux hommes que c’est l’affection votre premier moteur. Même si par affection, vous pouviez vous montrer extrêmement durs.
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Dim 14 Avr 2019 - 13:54 | |
| Nakor avait parcouru en tapis volant, la longue distance entre sa tour centrale dans le fort de l'Aurore, le quartier générale du Firmament et Fort Celimë où l'attendrait le nouveau roi des elfes. Il ne savait rien de cet Artiön Laergûl, ni sur celui qu'il était au sein du peuple elfe avant son intronisation ni sa spécialisation, sa considération des autres races de ce monde, ses éventuels faits d'armes, son probable lien avec Dyarque l'ancien roi. Ce dernier avait subit plusieurs visites de Nakor au fils de ses années de règne et ils n'avaient jamais vraiment été amis. Le vieux barbu respectait sa position de seigneur du peuple immortel mais il n'avait jamais adhéré à ses méthodes et ses manières. Il est toujours difficile, du point de vu du Magistère, de donner des leçons alors qu'on est soit même arrogant comme personne d'autre sur ce monde.
"Ceci était une autre époque!"
Marmonna-t-il dans sa barbe alors que la nuit tombait et que le fort était visible au loin depuis le ciel, là sur son vieux tapis volant. C'est en utilisant son contrôle des forces arcaniques que le mage élémentaire se rapprocha du sol proche d'une grande butte et de quelques arbres. Les rares animaux présents feulèrent et grognèrent avant de partir en courant, apeuré. C'est donc à même sur le sol qu'il souffla longuement, se saisit de son bâton et s'aida de se dernier pour pousser sur ses genoux afin de reprendre une position droite, les deux pieds sur le sol.
"Quelle folle histoire encore que tout cela!"
Il ramassa son étoffe pour la ranger dans sa manche gauche puis marcha un peu pour se dégourdir les jambes tout en appréhendant le rendez-vous du lendemain matin. Comme le roi allait-il l'accueillir ou plus exactement, comment l'aurait-il accueilli en temps normal? Et par conséquent, comment allait-il l'accueillir avec la malédiction de Kÿria par dessus le marché. Il repensa alors mentalement à tout ce qu'il avait lu sur la guerre du Linoin, sur Unvan, sur la naissance des drows et c'est en se caressant la barbe qu'il se força à sourire.
"Allons, la vie réserve son propre lot de surprise à chaque nouveau jour qui se lève. Inutile de tirer trop de plan sur la comète."
Il alla se placer au sommet de la butte, à même le sol, en tailleur et entra en méditation. Cela lui permettait de se ressourcer, restaurer ses réserves d'énergie magique et de réfléchir calmement en étant connecté au monde autour de lui. Si quoi que ce soit l'approchait, il en serait pleinement conscient même s'il condensait son énergie spirituel seulement autour de lui afin de ne pas être un phare magique dans la nuit.
Au petit matin, Nakor ouvrit les yeux, coupa le flux magique et se leva. Il partit dans la direction où il avait ressenti l'approche d'au moins une entité, assez puissante. Le nouveau roi des elfes était donc sans doute un magicien lui aussi. De quel classe? De quel spécialité? Il n'en savait rien mais là n'était pas l'essentiel. Il avait en tête tout autre chose de plus important : comment cela allait-il se passer, qu'allaient-ils réussir à se dire l'un à l'autre, lequel des deux serait capable d'écouter véritablement? Leurs divergences seraient-elles dépassées? Un point était certain, le roi lui-même avait pris la peine de venir jusqu'à lui et lui offrir une rencontre. C'était inespéré, une preuve qu'il était encore possible de faire subsister un lien, une amitié. Il l'espérait en tout cas. La vue de Nakor n'était pas le centième de celle d'un elfe mais il voyait déjà au loin, un être plutôt grand, habillé d'une cape remarquable et d'une robe aux tons de la forêt. Il était venu seul? Incroyable. A partir de quelle distance la marque de Kÿria ferait-elle effet? Il avançait lentement, pour montrer ostensiblement qu'il n'avait aucune intention belliqueuse. Sachant que l'ouie des elfes n'avait aucun égal, il commença par prendre la parole à une distance raisonnable tout en parcourant encore quelques mètres.
"Salutations à vous Monseigneur. Je tenais, en tout premier lieu, à joindre mes remerciements à ceux de mon ami magicien elfe Alfirin Ithron. Vos mots et le temps précieux que vous lui avez offert dans votre courrier ont été salutaires pour son moral et sa vitalité. Il a recouvré l'ensemble de ses forces et de ses esprits. Pour cela, moi, Nakor de Nisetis, je vous en serai à jamais reconnaissant."
Nakor s'inclina alors avec révérence en pliant son buste, sa main droite sur le coeur, sa main gauche tenant son bâton ancestral. Maintenant qu'il était près du roi elfe, les effets de la marque maudite devraient être à leur plein régime, comment le roi allait-il réagir. Allait-il l'envoyer paître? Serait-il apte à se contrôler? Le vieux fou allait vite le savoir. En effet, pour engager une réelle conversation, l'étiquette royale dans le monde humain, voulait que ce soit d'abord le roi qui ouvre le sujet de discussion. Il laissait donc à Artiön, la décision d'orienter sa discussion maintenant qu'il s'était présenté. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Dim 14 Avr 2019 - 22:44 | |
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Le temps d’une journée, d’une seule, l’organisation entière du fortin avait été repensée. L’aile d’accueil vidée de tout Souffle elfique excepté le tien, et la milice écartée aussi loin que l’ouïe leur permettrait de percevoir un appel à l’aide. Et vous aviez bien fait. Parce qu’avant même que le mage ne se dévoile à ta vue, pourtant perçante, un éclair brûlant t’avait traversé les nerfs, et un désagréable pincement t’avait pris les tripes. Comme un mauvais présage, comme un mauvais souvenir, comme les coliques d’une trop fortes colères, rongeant tes viscères sans que tu n’en saches la raison. Pour autant tu n’as pas reculé. Tu t’es contenté de déglutir, et de faire un pas en arrière. De faire un pas en arrière et de t’affaler sur le premier siège venu, ta main droite crispée sur l’accoudoir, ta main gauche sur ton focaliseur planté dans le sol. Puis tu as attendu de le voir.
- Pas un pas de plus ! tu réponds, déjà agacé à ses salutations, avant de pointer du doigt un siège non loin de l’entrée Vous pouvez prendre place ici. tu prends une lourde inspiration Salutations, Magistère. Aran Lîn Artiön Laergûl, de Lanthaloran. tu marques une pause Content qu’Alfirin aille mieux, mais préférez cette formulation. Ce sont les Humains du Sud-Ouest qui ont des Monseigneur.
Certes, tu n’avais jamais été un grand diplomate, mais tu te rends toi-même compte de la propre agressivité dont tu fais preuve envers le vieil homme, et ton impuissance face à ton propre comportement t’est au moins insupportable que l’incessant écho des tristes rumeurs qui poursuivent le Magistère. Pour autant, il te faut tenir bon. Quitte à manquer de douceur, il faut au moins que tu arrives à partager des pensées qui sont les tiennes.
- Il y a une chose que je brûle d’envie de vous dire depuis la première fois où j’ai entendu la mention de votre existence Magistère. tu marques une courte pause Vous n’êtes pas l’ami des elfes. Pas des elfes d’Anaëh. Et vous ne l’avez jamais été. le bout de tes ongles tique contre le métal de ton focaliseur Oh, certainement avez-vous des amis parmi les nôtres, je n’en disconviens pas. J’en connais des joyeux lurons ayant goût à la… flamboyance que l’on prête à votre caractère. Seulement quelques copinages par-ci par-là ne suffisent pas à s’appeler l’allié, et encore moins l’ami d’un peuple. Surtout quand il y a au sein de ce peuple plus de Souffles voyant en vous plutôt qu’un ami, un parasite tapageur n’ayant jamais mis le pied sur nos terres que pour bâcler la recherche d’une spiritualité et d’une érudition que le reste de son peuple d’éphémères n’est pas assez patient pour atteindre.
Tes lèvres frémissent, tes dents incisives se plantent dans l’inférieure, et ton pouce et ton index viennent chercher l’arrête de ton nez. Tu inspires, tu expires.
- Veuillez me pardonner Magistère… ce n’est pas ainsi que je voulais présenter les choses. tu relèves des yeux d’un désespéré bleu face à lui Mais le fait est que vous ne savez absolument rien de nous, et que nous n’en savons pas plus de vous. Jusqu’à aujourd’hui, tout ce que vous nous avez montré, c’est que vous êtes bruyant, bien trop familier, bien trop curieux et que même si vous ne comprenez absolument rien de ce dans quoi vous avez fourré votre nez, vous êtes le premier à tirer de fausses conclusions. Et tout ça à mon humble avis, c’est parce que pour tout ce que vous avez pu vivre, vous continuez de vous attendre à ce que tout soit facile, et que les solutions vous tombent dans le creux des mains plutôt que d’avoir à les chercher. tu lèves le menton, regardant l’homme d’un œil sévère Cependant malgré tout et c’est fou la force qu’il te faut rassembler pour prononcer ces mots vous n’êtes pas non plus l’ennemi des elfes. Aussi désespérément égocentriques que puissent être vos discours, au vu de votre cas… particulier, même moi, je suis obligé d’avouer qu’il est difficile de vous en vouloir. Vous n’étiez pas faits pour vivre aussi longtemps, votre Souffle n’était pas fait pour rester aussi longtemps attaché à un corps, vous avez vécu un monde de solitude alors que tout autour de vous s’effritait encore et encore, et malgré la souffrance, vous restez – pour ce qui en paraît – un homme bon. C’est difficile de vous en vouloir, parce qu’il est facile de se rendre compte que si vous vous présentez comme l’ami des elfes, c’est que vous avez une sincère affection pour notre peuple. tu ris nerveusement depuis ton assise En réalité Nakor, ce qui vous rend aussi insupportable, c’est que vous êtes à la fois tout ce qui fait le meilleur et tout ce qui fait le pire de votre peuple.
Tu souffles. Tu inspires. Tu expires, et ton visage se baisse à nouveau, et tu te pinces à nouveau l’arête du nez.
- Et malheureusement Nakor, même si l’on aimerait vous faire confiance, on ne pourra s'y résoudre tant que l'on sera incertain de si demain vous pencherez vers le meilleur ou vers le pire. de loin, tu tends la pointe de ton sceptre en direction de sa poitrine Et il en est de même pour la forêt.
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Lun 15 Avr 2019 - 18:39 | |
| Les effets de la malédiction ne se firent pas attendre longtemps. Le roi commença d'abord par donner un ordre cinglant au vieux fou. Le ton était agressif et derrière son immense barbe et sa moustache garnie, Nakor pu masquer le désarroi qui le frappait. Il était inutile d'agir ainsi alors que jamais ils ne s'étaient rencontrés et durant un très bref instant, les mots de la Haute Prêtresse résonnèrent en lui. Il se revoyait en train de lire la missive dans son bureau. Le roi était censé être un Souffle fort, capable de résister aux effets néfastes de la marque sauvage de Kÿria. Comment ferait Nakor pour dissocier les réelles pensées du roi de ce qu'il disait sans pouvoir vraiment se contrôler. Il réfléchissait à cela en allant jusqu'au siège indiqué sans piper mot. Chose bien rare chez le vieillard. Il avait déjà pensé à tout cela durant son vol jusqu'aux abords du fort Celimë et n'avait pas trouvé une réponse satisfaisante. Mais il était venu là en toute connaissance de cause, il se tenait donc prêt à entendre des choses plus que désagréables. Il entendit tout de même que le roi préférait être nommé par son titre : Aran Lîn Artiön Laergûl, de Lanthaloran. Voilà une chose que le magicien n'avait jamais aimé : les titres à rallonge, qui n'ont aucun sens, aucune profondeur, aucune réalité. Nakor aimait les gens, les personnalités, les histoires, les aventures. C'est en partageant tout cela que l'on savait véritablement qui était la personne avec laquelle on discutait. Un titre cachait toutes ces choses, les modifiait, les transformait en une brume épaisse entourée de mystère que l'imagination devait combler. Les titres étaient ridicules. Voilà pourquoi il n'avait jamais appelé un noble autrement que Monseigneur, pour indication du titre de possession des terres mais jamais autre chose. Un roi n'en était un qu'une fois ses faits d'armes et de coeur démontrés. Chose qu'une filiation ne donnait pas. Il ne fallut cependant pas longtemps pour que le roi elfe reprenne la parole et tout ce qui s'en suivit ne fût rien d'autre qu'une longue série de coups de poignards dans le coeur du vieillard. Il ne baissa pas le regard, jamais, pas une seule seconde. Il pu même déceler la sincérité très directive et sans détour du seigneur elfique. Ce dernier n'avait pas grand chose à voir avec Dyarque si ce n'est sa ville d'origine. Il était sans détour, dur, tranchant, allait droit au but sans pincette, il pouvait même être gratuitement méchant sur certains points. A l'évocation de quelques mots, les mains parcheminées du Magistère furent rattrapées par son grand âge et elles se mirent à trembler sur l'accoudoir droit et sur le bâton tenu à sa gauche. Lorsque le grand Artiön assena sa dernière sentence, Nakor avança un peu son buste, la voix légèrement rauque.
"Ainsi vous brûliez de me dire tout cela Aran Lîn Artiön. Sans vouloir le présenter ainsi, mais en le pensant en profondeur sans doute."
Il se cala au fond de son siège, sans modifier la direction droite de ses yeux d'un bleu perçant
"Ma malédiction actuelle pousse les elfes à ressentir une sorte de haine à mon égard. Un vif ressentiment ... un révélateur des pensées profondes je crois. Je n'ai pas réussi à trancher au cours de mon voyage jusqu'à vous sur l'éventuel moyen de dissocier vos propos ... et bien ... de la haine que la main de la grande déesse créerait en vous. Peu importe finalement, vos propos sont le reflet certain de ce que la grande majorité des elfes, voir leur totalité, pensent de moi. Et cela me rend très triste."
La voix du vieux sorcier finit même par devenir tremblotante ce qui ne lui était jamais arrivé en six cent trente deux ans. S'il avait eu à plusieurs reprises les mains et les jambes tremblantes, comme si l'âge l'avait rattrapé, cela n'avait jamais été le cas de sa voix.
"Le parasite que je suis n'a jamais cherché à pénétrer sur vos terres pour obtenir voire voler un savoir que mon humanité rendrait impossible à atteindre faute de temps. Il s'avère que ma toute première malédiction fut de devenir éternel et d'échapper à l'étreinte de la déesse mortifère. Dans ce corps de vieillard, j'ai perduré pour voir mon peuple entrer en guerre contre lui-même, s'entretuer pour un pouvoir éphémère et insignifiant qui finissait par être pris par la force ... par d'autres, plus puissants, plus affamés et assoiffés de sang. J'ai été incapable d'empêcher la grande bataille de Diantra il y a cinq cent ans, j'ai été incapable d'y protéger mes propres enfants, tués par leurs frères humains. J'ai dû enterrer de mes propres mains ces enfants en versant toutes les larmes de mon corps ... j'ai encore l'odeur de leur sang dans les narines et la vision de leur sang sur mes mains. Et la vie a ainsi continué à me mettre sur le chemin de gens qui avaient besoin de moi, que j'ai aidé, élevé, fait grandir et qui sont morts aussi. J'ai eu des amis dans ma longue vie d'humain, aussi impensable que vous puissiez le trouver. Des gens qui s'étaient confiés à moi, avec qui nous avions partagé aventure, émotion, tristesse et joie. Et toujours, je perdurai, les voyant mourir l'un après l'autre. Un elfe, fait pour vivre de longs siècles a déjà de vives émotions lorsqu'il perd un être aimé, si fortes qu'arriver à un certain âge, ses afflictions peuvent devenir mortelles. Pouvez-vous alors seulement imaginer ce que j'ai vécu? Qu'un humain vive six cent ans équivaut à ce qu'un elfe vive au moins sept ou huit Cycles entiers. En connaissez vous beaucoup qui ont ainsi pu traverser les âges? Dans quel état spirituel seraient-ils? Mais malgré tout cela, je n'ai jamais pu me résoudre à abandonner le combat, je n'ai jamais pu me résoudre à laisser les gens faibles sans aide, à laisser les puissants dominer au détriment des petits. Et vous pensez que je choisi la facilité?"
Comment pouvait-on ainsi assener de telles choses à un vieillard et dire à Nakor qu'il cherchait toujours la solution de facilité. Cela l'avait transpercé avec sincérité et affliction. Sa voix redevint un peu plus normale, plus stable, plus forte, moins épuisée. Sa vie n’avait jamais été un longue fleuve tranquille, il n’avait jamais diminué sa peine, il n’avait cherché les chemins de facilité, il avait toujours pris les chemins les plus ardus. Il l’avait seulement fait le sourire aux lèvres plutôt que de s’en morfondre.
"Quand j'ai fini par comprendre que le monde des humains pouvait aussi être belliqueux et dangereux pour les autres races de notre monde, j'ai pris le temps d'étudier l'histoire et découvrir les horreurs qui avaient été commises. Je n'ai jamais cherché à mettre les pieds dans la forêt pour tirer des elfes, des éléments que je n'avais pas en ma possession. Oui, j'ai passé ma vie à étudier la magie et j'ai toujours présenté un intérêt sincère pour les connaissances dans leur ensemble. Mais ce que j'espérais, c'était de créer un lien avec le peuple immortel. Pas pour m'apporter gloire, fortune ou respect, pas pour moi ... mais pour tenter avec mes maigres et faibles moyens, de démarrer la création d'un pont qui pourrait tout à la fin, créer puis renforcer des liens entre humains et elfes. Mon peuple a dévasté votre monde, créé un schisme effroyable qui a laissé depuis, une blessure infâme dans vos coeurs. Ce qui a été fait est impardonnable, honteux, monstrueux ... mais pour que jamais cela ne se reproduise, je pensais qu'il fallait que l'on se comprenne, qu'on s'apprenne. Il n’y a pas que de l’horreur et des monstres chez ceux de ma race. Et cela ne peut se faire qu'en devenant ami. Je n'ai pas fais amende honorable en arrivant ... pas parce que je voulais cacher ce qui avait été fait, pas parce que je voulais faire comme si tout avait été oublié ... mais parce que ma vie d'humain m'a appris une chose, renforcée par la fureur de vivre de ceux de ma race : le douloureux passé est assez vif dans nos coeurs pour nous empêcher d'avancer. Or, ne plus avancer, c'est la fin. Et la fin, par respect pour celles et ceux qui ne sont plus, n'est pas acceptable. Je n'ai pas voulu imposer ma vision des choses aux elfes, j'ai juste amener avec moi, ce que j'étais. Un humain. Comment prétendre à créer de l'amitié en mentant à ceux vers qui se tournait mon coeur? La démarche aurait-elle était sincère si j'avais travestie mes manières? Je ne suis qu'un vieil imbécile … un fou ... un humain. J’ai tout fait de travers, j’ai été présomptueux … mais j'ai voulu au moins essayer."
Et alors que Nakor souhaitait de toutes ses forces ne pas y succomber, il versa plusieurs larmes. Repensant à tous ces gens qu'il avait rencontré, des siècles en arrière, à toutes ces amitiés naissantes puis mortes, enlevées par les guerres et la folie des hommes, ses maigres tentatives pour, à sa minuscule échelle, essayer quelque chose ... et les elfes, qui ne considérait tout cela que d'un oeil éloigné ou inquiet. Un terrible échec de plus dans sa longue vie inutile. La rencontre avec le roi Artiön était finalement bien plus douloureuse que prévu. Le Magistère avait toujours eu pleinement et terriblement conscience que sa longue vie était une succession d’échecs, mais il avait au moins pour qualité, la persévérance. Il tombait, il se relevait et essayait de nouveau et ce, jusqu’à son dernier souffle. Jamais pour lui uniquement, mais simplement pour celles et ceux qu’il aimait, qu’ils soient humains, nains, elfes ou drows. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Lun 15 Avr 2019 - 21:47 | |
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- Réfléchissez-y Magistère. tu entames, plus calmement qu’au départ Aujourd’hui est peut-être la première fois que vous ne vous vous imposez pas à nous de force. Quand je vous accuse de chercher le chemin de la facilité, c’est peut-être cette attitude que je vous reproche le plus.
Ton visage s’apaise, ton regard gagne en brillance et tu te lèves. Tes sourcils se soulèvent et tes pupilles se parent d’un voile humide. Ta voix pourtant ne vacille pas, ne s’emporte pas, s’élève simplement à travers la salle comme le feraient les réprimandes d’une mère. Et au même moment, en réponse à ton regard en flammes givrées la marque sur le torse de Nakor s’embrase, s’excite péniblement.
- Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous vous êtes défini par votre Être avant de vous imposer par votre puissance ? tu fais un pas en avant Vous souvenez-vous de la dernière fois où la première réaction d’un être pensant fut de s’adresser à vous en tant qu’homme plutôt qu’en tant que… que Créature Magique ? Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous vous êtes présenté comme assez vulnérable pour être changé ? Votre humanité, vos souffrances, ce ne sont que des excuses parmi tant d’autres. Cette malédiction elle-même, ce n’est que la conséquence de murs que vous avez-vous-mêmes érigés lorsque vous avez décidé de vous dissimuler derrière le masque de sorcier bienfaisant qui paradoxalement vous attire autant de crainte et d’inimitié.
Tu fais un pas de plus, le regard toujours vrillé dans celui de ton interlocuteur, le cœur battant d’émotions contradictoire, la poitrine aussi brûlante que l’était la sienne. Tu fais un pas de plus, à la fois pris d’une sourde colère et d’une profonde compassion pour le vieil homme. Et tu t’arrêtes, pour l’instant. Un vieil imbécile. Un fou. Un humain. Une créature imparfaite. Comme vous en étiez tous.
- Vous ne pourrez dévoiler votre Être sans d’abord faire un pas vers celui qui a votre affection. Ployer dans le sens des attentes de celui vers qui vous allez n’est pas lui mentir. Au contraire. Ployer dans le sens des attentes de celui vers qui vous allez est une nécessaire marque de respect. Les personnes sont comme des animaux craintifs, leur confiance s’apprivoise. Et c’est là aussi le rôle des échanges d’un Souffle à un autre : que l’un et l’autre se trouvent mutuellement influencés, et qu’en s’apprivoisant mutuellement ils sortent tous les deux altérés. tu fais encore un pas en avant Les amitiés ne s’invoquent pas, elles se bâtissent, parfois des siècles durant.
Ton sceptre tournoie entre tes mains, s’immobilise tête en avant, et tu continues d’avancer, jusqu’à ce que la pointe vienne toucher le sternum du vieux mage. La lumière prend possession de ton focaliseur, la lumière prend possession du corps du sorcier, la marque sur sa poitrine, au contact de ta lumière s’excite de plus en plus violemment, défiant tes yeux moites de lui tenir tête, défiant tes pouvoirs de se frotter à elle, comme si c’étaient eux la solution.
- Aujourd’hui, vous avez fait le premier effort véritable, Magistère. Vous avez dévoilé à l’Anaëh une façade que vous avez trop longtemps tenu dissimulée. tu appuies un peu plus la tête de ton sceptre contre lui Aujourd’hui vous avez écouté, vous avez entendu et vous avez pris le temps de réellement vous confier. Aujourd’hui j’ai réussi à comprendre un peu de vous, et j’ai reçu l’assurance que peut-être un jour d’autres elfes vous comprendront. La question maintenant est de savoir : Vous êtes un homme bon Nakor, mais sachant les efforts que cela implique, désirez-vous toujours sincèrement être l’ami des elfes ?
Celui qui est puissant depuis trop longtemps, après avoir admis sa faiblesse, accepterait-il de l’assumer ?
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Mar 16 Avr 2019 - 15:51 | |
| Le vieux magicien perçut seulement faiblement le léger changement dans la voix du roi elfe. Il y avait moins de colère, moins de haine agressive. Mais quelque chose n'allait pas. Une sensation étrange qui forçait Nakor à voir les évènements d'un point de vu presque extérieur. Il restait connecté aux paroles d'Artiön mais cherchait en lui-même et autour de lui ce qui allumait une sorte d'alarme dans son esprit éveillé. C'est en passant sa main le long de sa barbe et alors que le roi se rapprochait que la douleur s’éveilla. D'abord une sorte de chaleur dérangeante, devenant une brûlure piquante et enfin, une vrai douleur tirant sur la poitrine du Magistère. Le vieux bonhomme en avait vu plus d'un et n'était pas d'un naturel douillet mais là, cela commençait à faire vraiment mal. Il resserra son emprise sur les accoudoirs de son siège et serra des dents. Ses yeux bleus gardaient le contact avec ceux du roi immortel.
"Je suis tout cela en même temps. Il n'est guère facile de pouvoir rapidement percevoir toutes les subtilités et les variations d'un Souffle. Venir ici, en invoquant mon espoir de créer un pont suite aux guerres maudites des Cycles passés c'était prendre le risque de raviver une blessure déjà profonde et purulente. Dans le monde humain, les liens peuvent se former rapidement mais se dissoudre tout aussi vite. Même chez nous il faut du temps pour quelque chose de durable, de sincère, de réel. Je n'ai jamais imaginé une seule seconde que cela sera simple avec les elfes, ou rapide. Mais je n'ai pas su être autre chose que ce que j'étais."
Et voilà que le roi Artiön avançait encore en faisant virevolter son sceptre. La brûlure devint puissante et le vieillard dû même se tortiller un peu sur sa chaise, en marmonnant dans sa barbe
"Aran Lin ... "
Comme pour le prévenir qu'il n'était pas certain de résister si la douleur devenait plus forte. Etait-ce un sortilège lançait par le roi, un effet de la marque, un retournement de situation, tout cela en même temps? Nakor ne comprenait plus très bien ce qui était en train de se produire et surtout, chaque partie de son corps lui intimait d'agir : ses réflexes gagnés après cinq siècles sur les champs de bataille au moins, ses affrontements de tout genre, son entraînement sérieux et continu. Il n'était pas naturel de souffrir ainsi, pas supportable longtemps non plus. Etait-ce là le chemin à parcourir pour gagner l'amitié des elfes. Etait-ce là l'horreur qu'il fallait supporter? Alors à quoi bon? Avait-il bien fait de venir ici? Pourquoi chercher la main sincère de quelqu'un qui ne vous voulait que du mal. Il fallait partir, se reculer, pourfendre le roi et quitter sur le champ la forêt. Il fallait les tuer, tout détruire, tout brûler, tout ravager! Au moment du contact avec le sceptre Nakor souffrait bien trop. Son esprit s'était compartimenté, chose que seuls les magiciens expérimentés pouvaient accomplir suite à de longues années de méditation. D'un côté son corps brûlait de toute part, transpercé par une lumière qui semblait amplifier sa douleur, d'un autre côté il y avait une haine viscérale, une envie de détruire, de tuer, de brûler et dans cet océan de souffrance et de colère, comme sur un rocher au milieu d'un océan déchaîné, il y avait Nakor, ce qu'il était réellement, ce qu'il avait toujours été : un vieil imbécile le coeur sur la main, rempli d'amour pour les autres et d'espoir, d'un espoir sans faille, seul explication à sa présence encore sur Miradelphia, seul manière de survivre à toute cette mort, toutes ces pertes. Un espoir sincère. Avec beaucoup de défauts mais pas uniquement. On pouvait le décrire comme aussi affreux que possible, jamais il n'avait cherché le mal pour rien ni pour personne. Allait-il tout abandonner maintenant? Allait-il laisser la haine d'Unvan ancré en lui par la marque maudite? Non! C'était hors de question. Il était venu jusque là, il avait traversé ce qu'il devait traversé et alors que sur sa chaise, brillant de lumière, sceptre sur son torse, Nakor ouvrit les yeux, d'un regard décidé même s'il était vacillant. Il lâcha son bâton et attrapa une partie du sceptre du roi avec sa main gauche. De nouvelles décharges de douleurs traversèrent alors son vieux corps rabougri. Il trouva même la force de se lever et malgré ses mains tremblantes sous le coup de l'effort et du mal qui le rongeait, il se tint là, main droite tendue, paume ouverte, sans artifice, sincère, et avec un espoir fou plein les yeux
"Plus que jamais Artiön. Et vous, accepterez-vous d'être celui qui m'y aidera?"
Sa main était tendue. Sa voix claire malgré l'horrible envie de se tordre sous la douleur étreignant ses boyaux. Il se tenait là, il avait appelé le roi par son prénom, pas par manque de respect ou de reconnaissance mais parce qu'à ce moment précis, il ne demandait pas de l'aide au puissant roi du peuple immortel mais au Souffle qui se trouvait face à lui. Etait-il prêt lui aussi à faire le chemin nécessaire pour apprendre à connaître un humain et peut-être aussi avancer vers eux comme on demandait à Nakor d'avancer vers les elfes. Là, à ce moment précis, c'était un véritable acte d'amitié : un acte qui ne pouvait se faire qu'à deux, qui ne pouvait pas n'aller que dans un sens, qui demandait un effort à chacun. Les jambes du vieux sorcier flageolaient sous la marque de Kÿria. Pourvu qu'il y survive. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Mar 16 Avr 2019 - 20:11 | |
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Tu arraches lentement ton sceptre au contact avec le sorcier, ton visage solennel tranchant avec la douleur qui te rongeait le plexus solaire. Le bâton décrit un quintet de cercles entre tes doigts avant de retrouver la verticale à tes côtés. Sitôt l’angle trouvé tu frappes énergiquement le sol, tirant du contact entre le cuivre et la pierre une étincelle, à laquelle répondent puissamment les aurores qui encerclent ton focaliseur et le corps du sorcier. - Vous pouvez compter sur moi, Nakor.Ton Art trouve son chemin vers les entrailles du sorcier, s’insinuant au plus profond de son être, en des lieux qu’il ne t’est habituellement pas donné de toucher. Ta magie le modèle comme il devrait t’être impossible, et pourtant, tout cela te paraît d’un naturel étrange. Tout cela te paraît d’une effrayante normalité. À la vue du Naélisien couvert de lumière iridescente, crachant l’or comme s’il avait avalé le soleil tu n’es pas le moins du monde impressionné. Tu es soulagé même. Au fur et à mesure que la douleur en son corps arrive à son point culminant, la colère en ton Souffle fond comme neige au soleil. Tu frappes de ton sceptre contre le sol une seconde fois, et au même moment tu le libères de ton emprise. L’étoile du matin s’éteint enfin, sa lumière trop pâle en comparaison de celle de l’astre du jour. La douleur quitte les chairs de l’Archimage, laissant place à une caresse d’une incomparable douceur. Pour autant la pulsation de Nakor se refuse à retrouver une intensité naturelle. Son essence vitale, son identité arcanique restent piégées dans un flux étrange, étranger à toute forme de magie connue des races pensantes. La marque de son affliction, en voilà l’origine. Elle s’est refusée à disparaître. Elle s’est métamorphosée plutôt, prenant une identité nouvelle. Sous le tissu, la main griffue s’est éclaircie, s’est déformée, a fleuri. Les contours de deux cornes d’or entrecroisées, d’un symbole vieux comme le Linoïn, en avaient émergé. Un symbole dont vous ne connaîtriez pas les effets tant qu’aucun de vous deux ne mentionnerait ses lieux d’origines, mais qui au moins signait la fin des inimitiés entre Nakor et le peuple Sylvain… ou du moins la fin des inimitiés hors de son contrôle. - Vous tenez bon, Nakor ?Ni l’agressivité des débuts, ni l’attention des instants les plus intenses, ta voix retrouve sa neutralité. Enfin tu reprends complètement possession de ton Être. Et ton Être a décidé de sourire. Parce que d’une certaine manière, l’Archimage face à toi venait de renaître, et que tu te demandais ce qu’il ferait de cette nouvelle vie. Tu souris, pas complètement de bonheur, parce que si le naturel est aussi coriace chez lui qu’il l’est chez toi, tu as bien peur que la route qu’il emprunte ne soit plus longue que ce qu’il imagine… et que la guidance qu’il t’a demandé ne lui soit pas toujours agréable. Tu es un militaire après tout. Si tu sais te faire chaleureux, ce n’est que pour mieux forger la discipline.
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Mar 16 Avr 2019 - 22:09 | |
| Au beau milieu du déluge de souffrance et d'émotions vivement mélangées en son être, Nakor pu tout de même voir et entendre le roi Artiön. Il venait de répondre favorablement, de saisir la main tendue, d'accepter cet échange mutuel, ce pacte d'amitié et le long chemin qu'il ouvrait. C'est alors que la magie de l'elfe se mit en ordre de marche, une force arcanique au service de la vie, entrant et naviguant dans le vieux sorcier avec facilité. Avec facilité oui, mais en ne faisant qu'amplifier l'horreur de la douleur. Nakor était presque au point de non retour, si cela durait plus il finirait par s'évanouir. Il ne connaissait pas grand chose à la magie de la vie, il ne la pratiquait pas du tout mais il n'avait jamais imaginé qu'elle pouvait avoir ce genre d'effet néfaste. Et c'est alors que tout allait se rompre, que son corps allait se déliter, que son esprit aller lâcher prise que tout s'arrêta net. Comme une immense tornade monstrueuse de bruit et de vigueur qui disparaissait d'un seul coup laissant un silence assourdissant dans un non-mouvement qui déstabilise. Le vieux sorcier oscillait debout, chancelant un peu. Il essayait de retrouver une vision nette, en clignant à plusieurs reprises et chercha machinalement le soutien de son bâton de sa main gauche avant d'entendre l'inquiétude du roi elfe.
"Et bien ... comment dire ... je ne suis pas certain que ..."
Et il tomba sur ses genoux. L'expérience avait été intense et même s'il avait l'impression qu'une douce chaleur se trouvait en lui, réconfortante, énergisante, il n'en venait pas moins de vivre une séance de torture qui ne donnait pas son nom. La chair marquait toujours la douleur par une étrange mémorisation qui se dissipait heureusement vite. Il respira profondément, se passa une main sur le front puis le visage et dit tout haut
"Voyons voir ce que cela donne!"
Plus pour lui-même que pour qui que ce soit d'autre. Il jeta un oeil sur le roi elfe là, devant lui et se saisit de sa longue et soyeuse barbe blanche. Il l'a projeta en arrière comme on jetterait une écharpe pour lui redonner une place plus agréable autour de son cou et il tira sur les pans de sa tunique de sorcier.
"Qu'est-ce que ... "
La main griffue de Kÿria avait disparu, elle n'était plus sombre et noire, elle était claire, presque lumineuse et représentait deux puissantes cornes dorée entrecroisées. Un brin inquiet au départ, il planta son regard dans celui d'Artiön et se mit à parler en elfe, soulagé. En effet, l'elfe qui lui faisait face était souriant sans plus aucune marque de haine ou d'agressivité.
"Un sourire sur vos lèvres répond à tous mes questionnements en même temps."
Tendant sa main dans le vide, il activa ses pouvoirs arcaniques pour appeler à lui son vieux bâton et il trouva un réconfort impensable en ressentant encore couler en lui ses pouvoirs magiques. Ils étaient une extension de lui-même, une amie avec qui Nakor avançait depuis plus de six cents ans. Il aurait été fort étourdissant de perdre le contrôle de la seule chose qu'il savait manipuler sans faire trop d'erreurs. Il cessa d'en user et s'appuya simplement comme un vieillard sur son appui pour retrouver une position droite. Il lui faudrait encore un peu de temps pour dépasser l'étourdissement dû à la situation, à tout ce qu'il venait de vivre, de revivre par le souvenir et au résultat final : un chemin possible vers le coeur des elfes. Pas pour la gloire, pas pour la réputation, pas par la force ou l'esbroufe, mais pour de vraies raisons.
"La malédiction est levée. Merci Artiön ... merci de m'avoir donné de votre temps, de votre résistance, de votre Souffle même. Je ne pouvais rêver plus : une oreille attentive mais sans concession et une main tendue pour un long chemin que la vie ouvre devant moi. Je m'émerveille encore alors que je foule le sol de cette terre depuis plus de six cent ans. Et j'espère le faire aussi longtemps que possible afin de, peut-être un jour, mériter votre sincère amitié. La vôtre et celle de tout votre peuple. Il faudra sans doute me pardonner quelques erreurs. Pouvons nous marcher un peu?"
Nakor avait besoin de faire circuler le sang dans ses vieilles veines pour retrouver tout son état. Il ne comptait pas voler plus de temps que nécessaire à celui qui avait sans doute fort à faire.
"Je ne sais comment vous remercier. Il me faudra aussi rencontrer et remercier la Haute Prêtresse lorsqu'elle aura du temps à m'accorder. Elle sera peut-être apte à m'expliquer ce que ce nouveau symbole sur ma poitrine, représente. Si mon ami magicien Alfirin peut m'accompagner, je suis certain que son coeur retrouvera une nouvelle vigueur en parcourant la cité mère des elfes."
Et c'est en tournant la tête vers le roi, un petit sourire tranquille sur le visage qu'il termina
"Le nouvel Aran Lin est un être qui fait preuve d'une grande ouverture d'esprit ... et qui maîtrise les arcanes de la vie. Le trône blanc est toujours aussi surprenant! Avec ce que j'ai pu lire de votre missive et de celles de la Haute Prêtresse, votre peuple semble vivre des moments particuliers ... qui nécessitent sans doute votre présence. Je ne veux donc pas en voler plus que nécessaire. Surtout que cette ... séance ... vous a peut-être elle aussi touchée? Allez-vous bien Artiön?"
Et, malgré ses hésitations, Nakor se lança
"Je ne sais comment aborder cela. Mais vous êtes le mieux placé pour le savoir sans doute. J'aimerai ... et bien j'aimerai savoir si l'archimage elfe Loethwil est encore vivant? Quelque chose me dit que ce n'est plus le cas. Lors de notre première rencontre j'ai échangé un petit rituel ancien avec lui et ... il y a quelques ennéades un affreux ressentiment m'a gagné à son sujet. Est-il mort?"
La perte toujours, l'affreux manque qui se creusait dans le coeur, le vide toujours, le pincement. Ce sentiment, il l'avait vécu trop souvent et le vivrait encore. Mais s'y habituer était une gageure qu'il n'avait jamais voulu accepter et qu'il n'accepterait jamais. Déjà lors de leur séparation après les événements dans la forêt d'Aduram, Nakor avait eu le coeur lourd, comme si Loethwil cherchait à atteindre une nouvelle étape dans sa vie qui passait forcément par la fin de quelque chose. Le bleu azur perçant des yeux du vieux bougon était droit dans ceux du grand roi elfe. Il y avait beaucoup de questions dans les sous-entendus de Nakor, beaucoup d'inquiétudes : le devenir de Loethwil, les difficultés du peuple elfe, le pouvoir du roi, la transition entre Dyarque et lui, l'intérêt que le roi elfe avait finalement porté à un vieux fou humain qu'il n'avait jamais rencontré et qui n'avait que mauvaise réputation auprès des siens ... mais il avait produit un effort surhumain et n'avait finalement posé qu'une seule question. Il n'attendait de réponse que de celle là : Loethwil et sa survie importaient plus que tout le reste. Un progrès sérieux pour l'indécrottable Monsieur je me mêle de tout qu'était Nakor. Voilà encore une sacrée histoire à ajouter dans son petit carnet de vie. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Mer 17 Avr 2019 - 10:34 | |
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La première réaction de Nakor te fit rouler des yeux une première fois, toujours souriant. Tu retiens une pensée, t’appliquant plutôt à surveiller tant des yeux qu’à travers sa pulsation, le rétablissement de l’Archimage. Quelques peu affaibli, certes ; quelques peu étourdi, certes, mais au moins lui restait-il encore assez de forces pour se livrer à son Art. Bonne nouvelle donc. Tu n’es plus capable de retenir ta première pensée cependant quand il reprend la parole, te déversant d’une traite ce qui te faisait l’effet d’être l’équivalent de centaines d’années d’espoirs nourris de force et trouvant enfin un début de résolution. C’était attendrissant, mais c’était définitivement plus que ce à quoi tu étais habitué venant de n’importe qui d’autre que ton cousin Uirphen. Sur ce point, Nakor serait incorrigible, et il vous faudrait faire avec. Le Magistère du Firmament était mielleux à en faire frôler l’ivresse.
- […] Il faudra sans doute me pardonner quelques erreurs. Pouvons-nous marcher un peu ?
- Tant qu’un peu de sécheresse ne vous fait pas peur. tu soupires, amusé Mais ce serait avec plaisir. Une petite promenade ne peut que nous faire du bien.
Au lieu de te diriger vers l’extérieur, tu t’éloignes dans un premier temps du mage, pour te rapprocher d‘un porte-manteau et y déposer ta cape. Dire du vêtement qu’il est beau serait à tes yeux loin d’être suffisant à lui rendre justice, mais tu dois te l’avouer, une fois le soleil d’été commençant à s’élever dans le ciel, le port de la cape n’est pas ce qu’il y a de plus confortable.
- […]Si mon ami magicien Alfirin peut m'accompagner, je suis certain que son coeur retrouvera une nouvelle vigueur en parcourant la cité mère des elfes.
- Pour ce que j’en ai vu, je pense qu’il s’agit d’un des Symboles des vieilles Cités du Linoïn. tu réponds nonchalamment, te rapprochant à nouveau Si vous voulez en savoir plus, je pense que les historiens seront mieux placés pour vous répondre que Sa Bienveillance.
Tu roules un peu des épaules et t’étires le cou, comme sortant d’une longue période d’immobilité, avant de lancer le pas vers l’extérieur, et vers les futaies de l’Annon. Naturellement, tes longues jambes te mènent devant, mais le vieil homme est prompt à t’emboîter le pas. Le rythme des longues et lentes foulées de tes promenades prend lentement, ton déhanché et le balancement de tes épaules peut-être même légèrement plus flegmatique encore qu’à ton habitude, attentif à ne pas trop forcer celui dont l’apparence le présentait comme plus fragile qu’il n’est réellement.
- […] Surtout que cette ... séance ... vous a peut-être elle aussi touchée? Allez-vous bien Artiön ?
- J’ai dégagé ma journée pour cette entrevue, ne vous en faites pas, je serai rendu à mon peuple dès demain. un sourire fier se dessine sur ton visage Et ne vous inquiétez pas pour moi tu tires légèrement en arrière tes larges épaules je suis plutôt solide.
Tu ris doucement, ta poitrine y répondant en tirant encore un peu plus sur le tissu de tes robes. Même habillée de vêtements aussi lâches, ta silhouette pour le moins particulière était difficile à dissimuler. Ta silhouette était d’autant plus difficile à dissimuler que tes attitudes elles-mêmes, ta démarche, ta façon de te mouvoir, comme conscient de la moindre de tes contractions musculaires, semblait la souligner. Le premier regard suffisait souvent à comprendre que tu étais un elfe à la charpente digne de ton fort caractère.
- […] Est-il mort?
- Probablement. tu confies avec une pointe de mélancolie Ou peut-être pas. En réalité je n’en sais rien. Je ne connais finalement le fils Ineinior que des rares occasions où nous nous sommes croisés au cours de la guerre, et du récit de son assaut de la forteresse de Yutar. sans que tu n’oses le laisser transparaître, ton cœur est pris de sentiments contraire à la mention de l’ancien avant-poste Eldéen Au vu du charnier qu’a été cette dernière bataille, fort était à parier qu’à ce moment-là il cherchait déjà à mourir.
C’était dans votre nature. Certains des vôtres, lorsqu’ils sentaient venir leur dernière heure cherchaient désespérément à marquer le monde de leur existence avant qu’elle ne s’efface. Et pour quelques-uns d’entre eux, surtout les guerriers, leur gloire ils la cherchaient dans un dernier acte triomphal, ils s’inventaient une dernière bataille, trop aveuglés par le mal de l’éternité pour en mesurer le véritable enjeu. Peut-être étais-ce ce qui était arrivé au fils Ineinior. Il avait cherché en Yutar sa dernière victoire, à libérer une part d’Anaëh dont vous étiez privés depuis trop longtemps… quitte à se faire le bourreau de centaines d’innocents.
- D’ailleurs dans vos courriers vous disiez avoir combattu à ses côtés en Aduram, je me trompe ?
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Dim 21 Avr 2019 - 18:28 | |
| Le roi accepta volontiers la proposition du vieillard, avec une pointe de sourire sur les lèvres. Cela n'échappa pas à Nakor qui fut rapidement intrigué. Son corps ressortait épuisé de cette expérience, son esprit embrumé certes mais pas au point de passer à côté de la bonhomie étonnante de cet immortel. C'était une rareté absolue chez les sylvains qui généralement se tenait dans des postures éloignantes autant vocales que corporelles. Tout du moins selon l'expérience que la barbe blanche en avait sur ces cinq cents dernières années. Il garda donc une remarque pour lui et observa le seigneur elfique déposer sa cape. Les yeux de l'archimage lui jouaient-ils des tours ou les elfes s'étaient tous mis en quête d'une musculature hors norme? Se passant une main tranquille le long de sa soyeuse fourrure barbiesque, il répondit
"Je laisse vos pas nous guider sans problèmes ... je ne connais pas ce fort, mieux vaut donc ne pas me suivre."
Et Nakor ria doucement. Le roi marcha jusqu'à lui, le dépassa en donnant une information notable sur la marque qui ornait dorénavant le torse du vieux fou tout en l'invitant à le suivre. Le Magistère fit exprès de le laisser le devancer quelques instants, reprenant définitivement ses esprits et ouvrit grand les yeux. Le souverain roulait-il des mécaniques? En tout cas, il avait de quoi. Après Loethwil, Nakor n'avait jamais vu d'elfe aussi imposant.
"Surprenant"
Marmonna-t-il dans sa barbe au point que même les oreilles d'un sylvain ne pourraient discerner les mots étouffés et à peine prononcés. Son bâton frappa le sol pour annoncer la marche plus active et dynamique que celle attendu chez un homme de son aspect. Il rejoignit Artiön alors que celui-ci parlait du symbole divin.
"Un symbole des cités anciennes? Je pense n'avoir dans ma bibliothèque aucun livre capable de parler de ces choses là. J'irai donc trouver vos historiens pour cette affaire et je me contenterai d'aller remercier la Haute Prêtresse ... s'il est possible de la consulter."
Le roi elfe donna plus d'information sur sa disponibilité et annonça sa solidité. Le vieux mage ne pu alors retenir plus longuement sa remarque
"Et bien ... effectivement, vous semblez avoir une musculature plus que développé pour un sylvain, si je puis me permettre. Voilà environ cinq cent ans que je suis autorisé à marcher en Anaëh et vous êtes, après Loethwil, l'elfe le plus ... solide que je rencontre. Aussi, je n'ai pu m'empêcher de le remarquer."
Et, devenant espiègle comme un enfant, il ajouta
"La mode serait-elle à la nouveauté chez les vôtres?"
Une remarque sans doute un peu trop familière pour un humain s'adressant au roi elfe mais Artiön avait donné à ce moment, un ton qui rendait tout informel. Nakor gloussa un peu et s'en rendant compte, il leva une main apaisante en indiquant
"Sans vouloir faire offense. L'Aran Lin m'offre une journée entière de son temps et voilà que je discute tranquillement avec vous comme si ni vous ni moi n'avions de rang."
Un vrai sourire de gentil grand père accompagna ses propos. Le roi lui avait tendu la main, il avait accepté d'être celui qui le guiderait sur le chemin de l'amitié vers le peuple immortel, il avait donc accepté d'être son premier véritable ami ou en tout cas, de faire en sorte de le devenir. Tout cela réchauffait un peu le coeur antique du vieux bougon. Ils parlèrent enfin de Loethwil et la réponse frappa Nakor en plein coeur même s'il savait déjà ce qu'il en était au fond de lui. Il porta sa main droite à son coeur, puis sur son front et l'éleva dans les airs en regardant le ciel
"Puisse les forces arcaniques veiller sur son âme."
Un rituel qu'il avait appris et conservé de sa vieille maîtresse en magie, la première à lui avoir enseigné le maniement de la magie. Il resta un très bref moment silencieux avant de prendre la parole
"Effectivement Artiön. J'ai fais connaissance de Loethwil lors de mon passage à l'académie, au moment où le dragonnier Arthur séjournait en votre cité. Nous nous sommes affrontés dans un match amical. Sa magie était impressionnante, créative, animale. Cela m'a permis de mieux le connaître ... nous avions alors promis de nous revoir et j'avais lancé un petit rituel antique nous reliant par magie. Un vieux souvenir de mon origine Nisetienne. Et ce fut quelques ennéades plus tard que je recevais un courrier de sa part. Il souhaitait partir en Aduram afin de tenter d'apaiser la Dissonance hallucinatoire qui frappait la forêt. J'ai accouru sans chercher à en savoir plus. J'avais déjà perçu une forme d'envie d'en finir, une forme d'extrémité trop lourde et je m'inquiétais pour lui. Non pas que je sois capable d'y faire quoi que ce soit, mais au moins j'aurai fais mon possible. Nous avons passé beaucoup de temps dans la terrible Aduram, affronté de nombreux ennemis et des Eäla anciens. Il y avait un guerrier humain avec nous sur lequel je dois garder un oeil, un semi-elfe et Glenn Hereon mon ami feu le roi de Naelis. C'est essentiellement eux qui sont venus à bout des Eäla. Je n'ai fais que contenir la fureur de Loethwil lorsque l'un des Gardiens a pris possession de l'esprit de l'archimage ... et ce ne fut pas simple, non! Loin de là même. Peut-être le plus terrible combat que j'ai eu à mener."
Nakor souffla un peu, rattrapé par ses émotions et continua d'avancer, son bâton frappant doucement le sol sur sa gauche.
"Vous en savez plus sur ma rencontre avec la reminescence d'Unvan le terrible et de ma tentative raté à son égard. Mais voilà que les choses avancent dans un sens meilleur."
Nakor retrouva la force de sourire en direction d'Artiön, avant de finir
"Mais à la fin de notre aventure sur ces terres où nous espérons avoir calmé un temps soit peu la Dissonance, il nous a froidement ordonné de partir, sans se retourner sur aucun de nous. Et ... quelques temps plus tard, mon coeur a été frappé par une douleur sourde, mon poignet s'est mit à chauffer là où le rituel avait été marqué et je l'ai alors compris. Loethwil n'était plus ... plus en tant que tel. Il a aspiré au fur et à mesure de notre aventure, l'essence des plus anciens Gardiens. Il en est devenu un lui-même. Une autre vie ... son oeuvre la plus accomplie sans doute. Même si je ne connais pas les effets de nos agissements sur le ressenti de votre peuple."
Le vieillard resta ainsi dans ses pensées quelques temps, une moue étrange sur le visage. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Lun 22 Avr 2019 - 0:42 | |
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Le craquement des branchettes séchées sous vos pieds, le bruissement des feuilles d’arbres au plus fort de leur gloire, le chant des innombrables oiseaux maternant leurs petits… à vrai dire tu ne l’entends pas vraiment. Parce que l’Archimage parle beaucoup et sans forcément te laisser l’occasion de réagir là où tu le voudrais. Pour autant tes interventions, tu ne comptes pas le moins du monde les forcer. Tu ne te départis pas de ton sourire, mais tes pommettes remontent légèrement et ton nez se retrousse quelque peu, alors qu’enfin le déluge de paroles trouve sa fin.
- Vous savez, ces premiers mots, tu les prononces relativement fort et d’un ton âpre, afin d’être sûr de ramener à toi l’attention du vieil homme perdu à ses réflexions au sein des Cités d’Anaëh le rang ne sert jamais qu’à faire valoir l’ampleur de la tâche confiée à un elfe. la suite de ton discours elle, cependant, est reprise au calme plat En dehors des situations de travail, nous n’en faisons pas grand cas. Et même là, à rang inégal, deux Souffles se valent toujours.
Tu savoures le silence le temps de quelques pas, t’imprègnes des sons de la forêt le temps de quelques pas. En Eté il semblerait que même la Symphonie soit plus forte, plus accessible. En Eté l’Anaëh semble irradier quelque chose de particulier, d’agréable, de réconfortant, presque assez pour faire oublier la chaleur.
- Quant à Loethwil, pour ce que j’en entends, rien ne sert de s’inquiéter pour son Souffle. le ton est solennel La Mère veille sur lui et sa mission est des plus honorable. Maintenant, seul le temps nous dira de quelle façon le monde en sera changé. Mais je suis confiant.
Ton visage se détend complètement à nouveau, tes yeux s’autorisent un court détour à travers la forêt en fruits. Tu t’accordes quelques instants à désirer du regard les douceurs tendues par la forêt, et c’est presque déçu d’avoir déjà sustenté ton appétit que tu t’en retournes vers ton invité du jour.
- Sinon Nakor, sur une note plus légère… ce ne sont pas « les miens », c’est juste moi. tu contractes tes muscles pectoraux, puis les relâche lourdement Quand on subit une poussée de croissance aussi… intense que la mienne, on a vite fait de comprendre que sans une musculature particulièrement solide, notre squelette est destiné à souffrir. Surtout lorsqu’en plus on est décidé à servir comme militaire. Et puis tu ris d’avance au souvenir des débuts de ta « construction » quand on est comme moi, on a vite fait de prendre goût au fait d’être fort.
Il y avait quelque chose de profondément exaltant dans l’idée d’avoir échappé à un destin de grand échalas souffreteux. Quelque chose dans l’idée d’avoir, force de volonté, de sang et de sueur, réalisé ton rêve de devenir Celui-Qui-Protège plutôt que de t’être résigné à accepter la protection d’autres t’était d’une infinie valeur. La sensation – finalement très proche de la réalité – de pouvoir envelopper n’importe lequel des tiens de tes larges épaules et de le soustraire à la menace t’était précieuse. Et à tes yeux – comme aux yeux des elfes – c’est la confiance que t’offrait cette apparence de protecteur plus que le physique que ta race trouverait autrement difforme qui te rendait beau.
- Après j’avouerai que je reste un elfe sensible et c’est peu de le dire à l’esthétique des choses. Donc je m’applique tout de même à ce que ma silhouette sylvaine cette ossature allongée qui te gardait élancé malgré ta carrure intacte. Pour ce que j’en sais, Loethwil n’était que puissance brute, et cela, tu le dis pour éviter de le comparer à un animal, sachant que l’image serait probablement perçue comme peu flatteuse par l’humain qui t’accompagne donc j’imagine que lui ne s’embarrassait pas de ce genre de considérations.
Tu as encore une image assez vivide des avis de recherches de Thaar conservés au Trône Blanc, et des portraits de l’Ornedhel qui y figurait. Et tu dois bien l’avouer, ta première réaction en les voyant avait été de te dire que cette chose n’était pas un elfe. Ou plus un elfe du moins. Ta décision quant à si ce qu’il était devenu était un bon ou un mauvais présage, tu avais laissé le temps au temps avant de la prendre… et ce n’étaient pas là des souvenirs dans lesquels tu as particulièrement envie de te replonger.
- Mais avouons tout de même que d’entre nous trois, c’est probablement votre cas le plus exceptionnel. Qu’un Souffle de mortel puisse perdurer par-delà les temps est naturel, mais que le corps qui l’hôte semble tout simplement avoir arrêté de se dégrader… et soit aussi tonique malgré son apparent état de faiblesse me laisserait presque sans voix.
Et peut-être valait-il mieux que sans voix tu le restes, parce qu’au final, tu venais peut-être d’autant parler d’un trait que lui, ne lui laissant volontairement pas le temps après chaque prise de parole d'y réagir de suite. Mais que voulais-tu ? Laisser une de ses interrogations dans le vide n’aurait-il pas été tout aussi, voir encore plus malvenu ?
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| | | Nakor
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Lun 22 Avr 2019 - 17:08 | |
| Le roi ramena à lui-même le sorcier qui avait dérivé un peu dans ses souvenirs et ses ressentis, sa tristesse et son émotion. Et il parla finalement longuement. Quel étrange elfe que voilà en cet Artiön, grand, musclé, souriant, capable de discourir sur la longueur, se mettre à niveau de son interlocuteur. Nakor en perdait presque tous ses repères mais un vieux fou n'était pas si facilement impressionnable. Il prit note de chacune des remarques de son interlocuteur, des niveaux de considérations et de ce que les elfes pensaient des rangs et des instants où ils pouvaient s'en délaisser. Le magicien allait répondre quand le roi continua, et continua et continua. C'est donc en étant très amusé sous sa barbe lourde et soyeuse que Nakor s'arrêta de marcher, juste devant Artiön une fois son dernier mot énoncé
"Presque sans voix ... mais pas assez pour!"
Il gloussa un peu avant de continuer
"Je suis heureux de vous avoir rencontré ... cela restera longtemps gravé dans ma mémoire. Rendez-vous compte, un elfe qui parle presque plus que moi."
Il n'y avait pas de moquerie dans les propos du vieil homme, rien de méchant ou de déplacé, il faisait une petite remarque sympathique qui lui permettait de continuer après un peu d'humour fin, tout en reprenant la marche
"Effectivement, je ne sais ce qui est le plus surprenant dans tout cela Artiön. Loethwil avait un côté bestial mais il m'a avoué porter sur lui-même une sorte d'amure de bois ... j'ai pu voir à l'oeuvre son mouvement. C'était stupéfiant. C'était une force de la nature et sa magie était toute tournée sur le mouvement naturel, l'impulsion, l'émotion. Il était aussi très proche des elfes retournés au plus proche de la nature. Les Noss si je ne dis pas de bêtise. Proche des druides aussi dont une que j'avais rencontré voilà de nombreuses années. De vôtre côté, vous êtes en effet grand et vous avez fait le choix de vous muscler. Vos faits d'armes doivent être notables. Cela vous donne une prestance certaine, rassurante sans doute. Mais comment les elfes voient cela? L'esthétique est un point important ... au sein de chaque peuple mais tout particulièrement chez les sylvains. Tout ou presque y est finesse, ce qui dénote avec la force vive d'un muscle fort."
Il passa doucement la main droite sur sa barbe tout en finissant
"Et il reste mon cas plus personnel ... un air de vieille momie desséchée et en réalité, une énergie qui déborde peut-être un peu trop. Il faut tout de même comprendre. J'ai six cent trente trois ans. Un humain peut apprendre la magie en une bonne dizaine d'année et se muscler le corps sur un temps équivalent voir plus bref. Imaginez vous donc ce que cela donne si, plutôt que de ne s'entraîner que dix ans, un humain s'entraîne six cent ans à pratiquer les arts occultes et autant de temps à marcher sur Miradelphia. J'ai arpenté ce monde à pied la plupart du temps. Cela maintient en forme croyais moi! Et avec le temps, un humain normal se nourrit environ une centaine d'année ... j'ai dépassé cette date voilà longtemps. Je n'ai donc que peu de besoins."
Et comme s'il venait de s'en rendre compte alors que c'était évident pour tous, il s'offusqua presque
"Mais ... par tous les dieux! Vous avez raison! C'est moi le cas le plus curieux des trois."
Et il se mit à rire doucement dans sa barbe quelques instants avant de retrouver son calme. L’explication qu’il avait donné sur son état de santé était peut-être ridicule d’un point de vu extérieur mais c’était la seule explication que lui-même n’avait jamais trouvé pour répondre à ces questions qui l’avaient poursuivi en son fort intérieur pendant des décennies. Il tourna son regard bleu dans celui de l’elfe.
"Le plus curieux peut-être dans tous les sens du terme. Vous pratiquez l'art magique de la vie? Vous avez appris cet art à l'académie? Même chez les elfes, ce don est rare n'est-ce pas?"
Voilà enfin une phrase courte et un peu de silence. Nakor avait essayé de faire des phrases plus courtes pour ne pas exaspérer son interlocuteur royal. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Mar 23 Avr 2019 - 17:41 | |
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- […]Rendez-vous compte, un elfe qui parle presque plus que moi.
- Après tout tu te permets de répliquer avant qu’il ne soit relancé vous ne me laissez pas vraiment d’autre choix.
Tout du long du discours de Nakor tes yeux étaient restés posés sur lui avec un léger désarroi, espérant qu’il se rendrait compte que la dynamique de vos échanges t’était désagréable. Seulement le vieux mage à l’esprit dispersé semblait trop emportés par son propre discours pour se rendre compte du malaise qui était le tien. De la situation de Loethwil il était passé à la tienne, puis de la tienne il était passé à la sienne, et un moment d’épiphanie plus tard il te posait une question qui n’avait absolument rien à voir avec les sujets précédents, comme si malgré les questions qu’il avait pu poser, il ne voulait finalement pas que tu y répondes.
- Nakor tu l’interpelles fermement, interrompant la marche s'il vous plaît, s’il on pouvait prendre le temps d’échanger sur chaque sujet un à un pour que cette discussion ressemble à une véritable discussion plutôt qu’à un examen de culture générale, je pense sincèrement que nous y gagnerions tous les deux.
Tu soupires, attendant une quelconque réaction de ton invité, et puis tu reprends la marche, ton attitude ayant retrouvé un peu de sa sérénité.
- Sinon oui, chez nous on préfère une silhouette effilée et élancée. Tonique tout de même, tu glousses que l’on n’aille pas dire que les elfes font le culte de la maigreur maladive ! Ce qui fait que du point de vue populaire, un physique comme le mien est considéré comme « excessif ». Encore qu’au moins –même si c’est difficile à constater avec mes vêtements d’aujourd’hui – malgré le volume que j’ai pu construire, mon physique reste loin de celui des hommes humains, et ça le rend au moins un peu plus tolérable aux yeux de mes frères. À défaut d’être fin, il est raffiné, et même si j’ai probablement une plus forte poitrine et un plus gros postérieur que la majorité des femmes Anedhelles tu ris ma silhouette générale reste reconnaissable comme elfique. et autant longues jambes, longs bras et taille fine rappelaient ce qu’aurait pu être ta silhouette autrement, autant ils rendent ce que tu en as fait encore plus impressionnant Pour ce qui est du reste, j’ai assez confiance en moi pour que les autres finissent par m’accepter comme « normal » et même si ça n’avait pas été le cas, mon épouse fait partie des rares à aimer les très grands modèles, je n’ai pas besoin de bien plus.
Tu marques une pause, soudainement incertain des autres sujets abordés par le vieux mage. Tu pestes intérieurement, forcé de faire face à la raison pour laquelle tu n’aimais pas cette dynamique de discours. - Qu’est-ce que vous me demandiez d’autre déjà… ah oui ! La magie de la vie !
En réalité, la question de la magie de la vie t’était revenue en même temps que celle de l’auto-analyse de Nakor de son état physique. Seulement ce sujet-là… tu n’avais pas la moindre envie d’en parler. Parce que ce que disait Nakor ne faisait pas de sens. Les corps des humains se détériorent avec l’âge. C’est ainsi qu’ils trouvent la mort. Et vu l’état du corps de Nakor, le sien aussi avait dû se détériorer, au moins pendant un temps. Sa peau abîmée et légèrement lâche, ses mains quelque peu osseuses, que tu imagines à l’image du reste du son corps, et ses cheveux et barbes blanchis par le temps… Qu’il soit capable de tenir la cadence que tu lui imposes aurait dû être tout bonnement impossible. Tout le tonus du monde n’aurait pas dû suffire au peu de masse musculaire qu’il lui restait. Mais finalement, à quoi bon tenter de se l’expliquer. Tu as vu des elfes revenir à la vie, des drows devenir des elfes, une nouvelle Lune apparaître et tu faisais face à un humain de six siècles. De six siècles ! Les Dieux sont capricieux. Certaines personnes en paient les frais, d’autres en bénéficient.
- Je n’ai commencé à fréquenter l’Académie qu’une fois un bon niveau de maîtrise atteint, quand il est devenu temps de s’intéresser à de la théorie poussée. Les bases de mon apprentissage je les ai reçues auprès du clergé de Kÿria, et ensuite j’ai affûté mon Art auprès d’instructeurs en magie militaire. Ce qui fait qu’au final, il y a certainement très peu –s’il y en a – de mages pratiquant la Magie de la Vie de la même manière que moi. Par contre, c’est une discipline qui est très utile et très populaire au sein du peuple sylvain, la plus populaire d’entre toutes d’ailleurs. Même à bas niveau, juste par souci de confort, elle est très pratiquée. D’ailleurs, en dehors du mysticisme, je ne crois pas qu’il y ait de discipline de la magie qui ait un nombre de praticants *particulièrement* rare au sein de notre Royaume. Quoi que… il y a bien la magie de l’ombre aussi. tu lèves le sourcil gauche Les Vitalistes sont rares chez vous ?
Du peu que tu sais de la société humaine, tu sais que la magie n’est pas un sujet particulièrement populaire chez eux, mais que d’entre tous les mages les Vitalistes soient une denrée rare… en réalité ça ne t’étonnerait même pas.
Dernière édition par Artiön Laergûl le Mer 15 Mai 2019 - 23:28, édité 1 fois |
| | | Nakor
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Mer 15 Mai 2019 - 21:07 | |
| Nakor s'arrêta enfin de parler et écouta l'interpellation du roi elfe. Il observa aussi son regard dur et perplexe, presque perdu. Le vieillard s'imagina alors quelque chose de surprenant, qui ne lui avait jamais traversé l'esprit et qui illuminait sa compréhension des sylvains sous un angle nouveau. Il hocha doucement la tête pour faire amende honorable mais un très énigmatique sourire resta affiché sur les lèvres parcheminés du magicien. Ils reprirent la marche et se passa tranquillement la main sur sa barbe soyeuse. Il nota le trait d'humour d'Artiön ce qui l'arrêta même et le fit glousser à son tour.
"Vous êtes drôle Artiön et je puis vous assurer que c'est de ma part, un compliment! Ainsi, vous me confirmez tout de même que l'esthétisme elfique amène aux yeux des sylvains, une forme de dégoût des êtres humains? Mais alors ... nous partons avec un désavantage criant. Quel effroi!"
Le Magistère ria un peu pour montrer que c'était un brin ironique tout en contenant une part de réalité. S'ils étaient vus comme disgracieux par le peuple immortel, il n'était donc pas en position d'avantage pour créer du lien.
"Pourtant, les elfes apprécient une condition physique soutenue me semble-t-il? Nos soldats par exemple ... ils ont les corps de gens qui entretiennent leur forme physique par un travail soutenu, intense, régulier. Leurs muscles sont l'expression d'une capacité qui fait la différence, tant dans la vie que sur les champs de bataille. Ils peuvent alors protéger les leurs, leur monde. Et si je ne dis pas de sottise, les femmes humaines apprécient particulièrement ces corps musculeux. Chaque race présente sans doute ses propres critères. Et notre peuple est si nombreux que nos femmes sont plurielles, il y en a toujours une pour apprécier quelque chose qu'une autre n'apprécie pas. Et pour tout vous dire ... j'ai par exemple quelques amis nains qui préfèrent les femmes à barbe!"
Et sans pouvoir se retenir, Nakor explosa de rire en se frappant le genou droit. Chaque race avait ses clichés mais aussi ses goûts, ses préférences, ses différences. Les connaître était un plus, les partager n'était pas une nécessité, les accepter était la seule chose à faire. Une fois le rire estompé, le magicien resta silencieux quelques instants pour laisser le roi réagir s'il en avait envie ou non. Il allait reprendre la parole quand il le vit, là, un petit écureuil sur une branche. Cela faisait un petit moment qu'aucun animal ne l'avait approché alors qu'il avait toujours su être apprécié des animaux tranquilles et paisibles de la forêt comme d'ailleurs. Nakor baissa doucement la tête, tendit la main droite et d'une douce voix
"Et toi alors ... vient donc ... vient"
Et il fit tourner son pouce autour de son index et son majeur comme pour dire à l'animal qu'il avait quelque chose à lui donner. Le petit écureuil hésita puis s'approcha et vint rapidement grimper sur la robe du magicien jusqu'à sa main pour y placer son petit nez avant de regarder, tout étonné, le magicien qui souriait comme un enfant
"Et bien alors, petit fripon!"
Et l'écureuil s'en alla. La marque maudite avait bien disparu du corps de l'archimage. Ce dernier se redressa, heureux sincèrement. Il planta alors son regard dans celui d'Artiön et le remercia silencieusement en fermant quelques instants très brefs, les yeux. Il reprit alors la discussion
"Les vitalistes sont extrêmement rares chez nous oui. J'aime votre façon de décrire les arts magiques ... comme s'il y avait le choix de développer le sens dans lequel nous pouvons orienter notre pratique. Il faut savoir que même si les puissants de mon peuple aiment s'entourer de mages aux grands pouvoirs ... pour la force et la peur qu'ils peuvent amener avec eux dans leur sillage ... ils nous craignent. En réalité la magie est fortement décriée chez les humains. Les gens en ont peur. Les nobles craignent que le mage ne soit plus sous contrôle et les trahissent, les gens du peuple craignent des sortilèges horribles qui viendraient les frapper par la seule présence d'un mage à leur abord. De manière globale, les nobles comme les paysans ou les gens du peuple ne disposent pas du temps suffisant pour apprendre à manier les arcanes. La plupart des gens ont une vie difficile, s'ils devaient étudier la magie pour développer leur talent ils ne pourraient pas labourer leur champ, tenir leur échoppe, s'assurer de la gestion de leur territoire ou encore comploter."
Il laissa partir un petit coup de langue réprobateur avant de terminer
"Ainsi, les rares humains qui décident de vouer leur vie à l'apprentissage de la magie ont déjà du mal à trouver un maître pour les former. Ensuite, chaque sorcier humain a sa propre manière de voir le développement de sa pratique. Nous savons aussi que notre durée de vie ne nous permettra pas de devenir des archimages. Nous ne pouvons donc pas nous disperser dans l'essaie de différentes pratiques. Nous cherchons alors ce avec quoi nous résonnons le mieux, ce sur quoi notre contrôle des arcanes est le plus fort et nous développons cela. C'est d'ailleurs pour cela principalement que j'ai fondé ma guilde. En tout cas, presque aucun humain ne pratique la magie de la vie. La guérison est l'apanage des religieux éventuellement. Les guérisseurs humains oeuvrent plus à la recherche de moyens de soigner par les plantes et autres produits naturels dont les mélanges peuvent amener une aide au soin. Nous aurions finalement beaucoup à apprendre des vôtres."
Nakor indiquait là le grand combat de sa vie : ramener chez les humains une réelle compréhension de la magie, une confiance, une acceptation sans crainte. Il avait ouvert sa guilde pour cette raison majeure : que les autres races viennent ajouter leur savoir à ceux des humains et propager une belle vision des arcanes. Pas une peur sombre et déraisonnée. Il avait déjà pu faire évoluer doucement les choses dans certaines zones de la péninsule mais la lutte était encore longue à ce sujet. Ayant bien pris note de ce que lui avait dit Artiön, le vieux fou laissa le silence s'installer pour que le roi puisse de nouveau répondre s'il en avait envie. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Jeu 16 Mai 2019 - 1:26 | |
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Ce qui disait Nakor te laissait… perplexe. Et ce n’était pas tant l’idée que les humains craignent la magie, ou celle qu’au cours de vies aussi courtes, ils ne soient pas capables d’en toucher les subtilités qui te gênait. C’était celle qu’un mage aussi accompli que lui, et un professeur de magie par-dessus le marché, puisse ne pas avoir réalisé – et semble encore accueillir comme agréable fabulation – l’idée d’une magie conditionnée par le choix de vos pratiques. Le flûtiste habitué aux ballades Naélisiennes serait bien en peine de devoir remplacer celui qui accompagne vos polyphonies elfiques, et pourtant tous deux manient le même instrument. De la même manière, mage de guerre, artiste et chercheur ne développeront pas les mêmes capacités, quand bien-même fussent-ils tous élémentalistes. C’était l’évidence même pourtant ! Tout le reste du discours de Nakor, à cause de cette introduction tu as du mal à le suivre, borné que tu es, et le sourcil levé, tu entends sans vraiment pouvoir autant analyser que tu ne le voudrais ses mots. Jusqu’à ce que les derniers ne viennent citer une évidence telle qu’elle en devenait fausse.
- Finalement ? tu lèves l’autre sourcil C’est un euphémisme.
Absolument tout. Les Hommes avaient absolument tout à apprendre de vous. Combien gagneraient-ils en confort s’ils acceptaient d’apprendre de vous et de mettre en application ne serait-ce que le respect pour la Vie qui servait de fondation à votre société. À quel point les humains seraient-ils plus agréables à vivre, tant pour eux-mêmes que pour leurs voisins, s’ils apprenaient à se projeter le moins du monde dans le futur, et à agir pour les prochaines vies plutôt qu’en attente de leur mort prochaine ?
- Mais j’ai bien peur qu’actuellement vous n’en soyez pas là. tu soupires sur un ton légèrement sarcastique Attendre que les humains apprennent d’une autre race à propos d’un sujet qu’ils ont en horreur est peine perdue. Autant envoyer nos guérisseurs à l’étude auprès de nécromants Eldéens. tu roules des yeux Les Arïn ne gagneront rien à être enseignés par nous. Pas sur la magie en tout cas. Il faudrait déjà qu’ils se la réapproprient et qu’ils y voient autre chose qu’une arme de destruction massive ou une perte de temps. le coin gauche de tes lèvres se soulève S’ils réalisaient déjà que les religieux qui les guérissent sont des Mages, et si quelqu’un leur faisait comprendre que la magie élémentaire pourrait être plus utile mis au service du labour d’un champs je suis sûr que petit à petit les choses changeraient. Par contre si tout ce qu’ils voient de la magie ce sont les cadavres relevés et les champs de bataille brûlés…
Tu soupires longuement, autant échaudé par l’apparent manque de discernement caractérisant la race humaine que par le souvenir des flammes dévorant les pans de forêts où vous aviez affronté les Drows. Et le soleil d’été qui n’aidait pas…
- Vraiment, excuse-moi mais j’étouffe.
Tu prends une longue respiration avant de planter ton focaliseur dans le sol, et de défaire presque dans le même mouvement les attaches de ta robe. Il te suffit d’un mouvement de plus, et ainsi tu témoignes de ton expertise dans l’habillage – et surtout le déshabillage – pour t’extirper du tissu et le jeter sur ton épaule gauche, ne te laissant finalement plus pour habit que ta ceinture, tes bottes et tes pantalons. Et toi qui avais commencé cette journée en prenant soin de passer tes habits les plus modestes… Par réflexe plus qu’autre chose, tes doigts viennent retracer délicatement la trace de griffure ornant ton pectoral droit, celle dont la jumelle décore ton omoplate droite. Tu t’étires ensuite, puis contractes nonchalamment un pectoral puis l’autre avant de te saisir à nouveau de ton focaliseur et de reprendre la marche. Et tes larges épaules dos nus, et sans les pas de ta robe pour gommer ton déhanché, la manière dont ta démarche faisait rouler chacun de tes muscles n’était que plus évidente. Nul doutes qu’un physique comme le tien ferait chavirer nombres de femmes humaines. Certainement la finesse de son tracé, héritage de sang elfique, participerait-elle à en souligner le charme. Seulement face aux elfes, il n’y avait que l’assurance avec laquelle tu portais ce physique que presque tous auraient jugé disgrâcieux pour te rendre beau.
Et Commandant ou Roi, tu te devais d’être beau. Commandant ou Roi, tu te devais et tu te dois d’être aux yeux de tes frères leur digne représentant. De l'assurance de son pas dépend une grande part du charisme d'une figure d'autorité. Elle est là l’histoire de ta démarche.
- Encore désolé. tu souris, gêné de ne pas être gêné Je suis des montagnes. Les étés de cette part d’Anaëh ne sont pas vraiment mon climat de prédilection.
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| | | Nakor
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Lun 3 Juin 2019 - 11:09 | |
| Nakor écouta avec attention sans se permettre de couper la parole au roi des elfes. Il y avait un problème premier, bien avant de savoir si les elfes pouvaient vider la coupe pleine des humains pour leur apprendre de nouvelles choses. En effet, le problème premier était la différence de temporalité. Avec les siècles et la vie devant eux, les elfes avaient automatiquement une autre approche des choses. Une approche que les mortels de faible durée de vie ne pouvaient avoir. Et alors qu'il allait argumenter là dessus, le roi assena une vérité qui fit presque tomber la mâchoire de Nakor. Les elfes aussi, finalement, pouvaient parler dans le vide, sans avoir et en ayant tous les traits d'une arrogance insupportable. Et sans avoir le temps de reprendre son souffle voilà que le roi se mettait quasiment nu et plus fort encore, roula des muscles comme un mignon devant son public échaudé. Le vieillard eut un large sourire sur le visage avant de dire, très amicalement
"Comme c'est drôle, vous n'avez absolument pas l'air désolé du tout. Vous avez même l'air plutôt très habitué à user de votre nature avantageuse ... dans le même temps, qui à votre place, ne le ferait pas! A mon âge, et avec mon corps, je préfère de loin cacher à la vu de tous, le corps qui est le mien."
Et Nakor ria de bon coeur. Il n'y avait aucune méchanceté dans ses propos, aucune critique, juste une petite remarque amusé. Nakor finit même par se demander si le roi, dans sa prime jeunesse, n'avait pas fait bien plus usage de ses charmes qu'il ne pouvait bien vouloir le dire ou l'assumer. Une envie de plaire assez notable, surtout au sein du peuple immortel.
"De mon côté, j'ai grandi dans le désert hostile et sec de Nisetis ... voilà longtemps que la chaleur ne me fait rien. Cependant je ne voudrai pas vous faire supporter plus que de raisons, des conditions qui ne vous sont pas agréables. Je vais quand même vous y retenir encore un peu pour ajouter un point qui me semble plus qu'intéressant dans notre discussion."
Ne sachant pas trop comment cela allait être pris et reçu par le roi, Nakor arrêta de marcher quelques instants, sonda les yeux du roi elfe avant d'hausser les épaules et de reprendre la marche
"Après tout, la sincérité est de mise je pense. Les humains ont sans doute tout à apprendre des elfes, si tenté que nous puissions mettre de côté les durées de vie et donc d'apprentissages. Cependant ... il serait peut-être aussi bon comme point de départ que les elfes acceptent de voir chez les humains, quelques réussites ou bons côtés. Vous me disiez que si seulement quelqu'un pouvait leur faire comprendre que leurs religieux sont des mages et que la magie élémentaliste est aussi utile au labour qu'à la guerre et bien petits à petits, les choses changeraient. Et bien, sachez que je ne vous ai pas attendu pour faire cela. Ma guilde, la Guilde du Firmament réunis des sorciers de toutes les races qui, en plus de s'entre aider sur l'apprentissage de la magie, offrent leurs services. Mes magiciens ont participé à la création de réseaux d'irrigations pour les champs de paysans en difficultés, ils ont participé à la création de navires marchands capables de transporter des denrées sur de longues distances, ils ont participé à la création de logement et le nettoyage de cités en difficultés. Ils apportent aussi le soin quand ils le peuvent. Je reçois de nombreuses demandes et j'essaie de créer un maximum de partenariats dans la paix. Je refuse que mes magiciens soient employés pour des missions guerrières. Et c'est grâce à cela que déjà, dans quelques zones de la Péninsule, les idées évoluent doucement. Cela prendra encore des dizaines d'années ... mais comme vous pouvez le voir, il existe en effet de bonnes idées aussi du côté humain Aran Lîn. Tout n'est pas à jeter. Si j'arrivais seulement à vous persuader un peu de cela. J'en serai profondément heureux."
Nakor avait regroupé des elfes, des drows, des nains et des humains autour d'un même but. Ce mélange, d'abord très décrié, amenait aussi d'autres idées : les autres races n'étaient pas que des ennemis meurtriers, les autres races pouvaient avoir dans leurs rangs des gens biens, souriants, aimables et ouverts. Une fierté pour le vieux fou qui avait déjà fait doucement bougé les lignes. Il y avait encore tellement de travail ... mais c'était un début. Et en y pensant, il était temps de rentrer à sa guilde pour célébrer le retour possible de son lien auprès des elfes. Il été pressé de pouvoir serrer dans ses bras le pauvre Alfirin et faire la fête avec tous ses magiciens pour un retour à la normale dans ses relations avec les membres de la guilde. Et c'est d'ailleurs, très machinalement que Nakor planta un sourire plein de chaleur sur ses lèvres avant de tourner son regard loin vers le sud, en direction de son quartier général. La fin de leur petite discussion approchait. Nakor était heureux de tout ce qu'il venait de vivre ici et de la nouvelle amitié qu'il s'était promis de lier avec le roi Artiön. |
| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Lun 3 Juin 2019 - 12:27 | |
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- Comme c'est drôle, vous n'avez absolument pas l'air désolé du tout. Vous avez même l'air plutôt très habitué à user de votre nature avantageuse ... dans le même temps, qui à votre place, ne le ferait pas !
- Je suis démasqué on dirait ! tu ris doucement, sans plus rien ajouter, rendant la parole à Nakor
Après tout, elfe que tu étais, les rayons du soleil n’avaient que peu de prise réelle sur toi. Tu ne suerais pas, ta peau se hâlerait sans bruler et ton organisme s’en verrait certainement bien moins incommodé que celui de ton camarade du jour. Tu trouvais la chose désagréable, comme pouvait trouver certains genres musicaux désagréables à l’oreille indépendamment de leur qualité. Voilà tout. Alors pour autant que les propos qu’il avançait restaient intéressants à discuter, la chaleur tu pouvais bien t’en accommoder.
Surtout si tu réussissais à lui tirer plus de ce genre de postulats. Au moins l’Archimage ne se voilait pas la face, tout du moins à ce sujet. Le reste n’était finalement que typique produit des systèmes de pensées humains. Tu avais présenté son peuple comme n’étant pas prêt à apprendre la magie de vous car pas encore faits à l’idée d’une magie bienfaitrice. Et l’on ne pouvait pas te donner tort. Pas quand les Arïn – ceux de Péninsule en tout cas – étaient encore aussi nombreux à brûler leurs magiciens. Mais humain qu’il était, Nakor préférait voir à l’échelle de la petite poche de population plutôt qu’à celle du grand groupe, alors bien sûr, la vérité générale, celle contre laquelle il luttait pourtant, il se refusait à l’entendre comme vraie.
- Nakor, si vous essayez vraiment de me persuader que tout n’est pas à jeter chez les humains, c’est peine perdue. tes sourcils se soulèvent Je n’ai jamais considéré tout être mauvais chez les humains. Votre peuple est plein de ressources, un terrain fertile à la création et d’une formidable capacité d’adaptation. Certes, ces qualités lorsqu’elles ne sont pas bien canalisées sont ce qui fait des humains une terrible force de destruction… mais je ne doute pas qu’au sein de vos Royaumes elles aient permis la création de grandes et belles choses. tu soupires Et oui, je suis conscient du travail de votre Guilde. Le peu d’échos des terres humaines qui remonte jusqu’à nous suffit à voir le travail que vous réalisez… mais jusque-là il vous faut reconnaître que ce n’est pas encore une… tu marques une pause, et te rattrapes que ce n’est une réussite que parcellaire. Et qui pourrait vous blâmer pour cela ? tu te rapproches du vieux mage et t’accroupit face à lui, portant ton visage à hauteur du sien Les plus grandes démonstrations de magie dont se souviennent vos dernières générations ne sont que guerres et catastrophes. tu poses une main se voulant réconfortante sur l’épaule de Nakor S’il on veut qu’ils voient la magie autrement en tant que peuple, il faut les aider – mais surtout leur laisser le temps – de faire leur deuil. Et puis… ton autre main trouve son autre épaule une fois leur deuil fait, il est important de leur rendre leur pouvoir avant de leur proposer de le cultiver. Votre guilde est une belle initiative, et le message d’union que vous voulez véhiculer est touchant… mais pour l’instant, il n’est pas encore à-propos. Tant que la magie vient des excentriques personnalités de l’Aurore, de cette chose « autre », ceux à qui vous la présentez, même si vous réussissez à les charmer, ne la prendront pas pour eux, ou alors beaucoup plus lentement. Mobilisez les mages humains de l’Aurore, enseignez à des mages humains de Péninsule, exhortez-les à enseigner à leur tour, faites en sorte qu’à la fin, le savoir vienne d’eux et pas de vous. Quand ce sera fait, alors à ce moment seulement, nous, qui venons d’ailleurs, aurons l’occasion de partager quelque chose… et une chose en emmènera une autre.
Dans ce genre de situations, c’était finalement une chance que les générations humaines soient si régulièrement renouvelées. Nouvelle jeunesse nouvelles idées.
- Même lorsqu’il s’agit d’humains, les blessures sont parfois longues à panser Nakor. Vous le savez. ta poigne se resserre légèrement Alors pour votre bien, restez calme, prenez le temps de bien faire, et savourez les petites victoires sans oublier la grande bataille. Vous en verrez la fin un jour. Pas aujourd’hui, mais un jour. Et je serai là pour le fêter avec vous.
Tu lu offres un sourire attentionné. Comme tu en offrirais à un enfant confus. Car au final, n’étais-ce pas exactement ce qu’était Nakor ? Un Souffle confus, enfermé dans une éternité physique à laquelle il n’était pas destiné ?
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| | | Nakor
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Fort Celimë | Orgueil et préjugés [PV Nakor] Lun 24 Juin 2019 - 12:02 | |
| Le roi se positionna devant le vieillard, les yeux dans les yeux et parla avec affection et gentillesse. Un peu de condescendance si on avait l'esprit trop fermé mais Nakor resta là, sans ciller, concentré et à l'écoute. Un léger sourire sur ses lèvres, il laissa le roi parler. Il offrait une vision particulière des humains, une vue de l'extérieur. Elle était donc forcément subjective et pas forcément la plus qualifiée pour traduire la réalité. Le chemin était très long oui, mais pas seulement pour ramener la magie chez les humains. Pour convaincre aussi les elfes qu'être méprisant avec le peuple mortel pour leur simple durée de vie n'aiderait pas à créer des liens plus sincères et bilatéraux. Il y avait bien des choses que les humains n'étaient pas encore prêts à entendre, il y avait aussi plusieurs choses que les elfes n'étaient pas prêt à entendre. Chaque race avait une vision trop différente des choses pour la rendre unique rapidement. Le temps et la patience devront faire leur oeuvre, dans chaque camp. C'est donc en portant sa main droite sur l'épaule droite d'Artiön, un vrai et grand sourire sur les lèvres qu'il acheva ainsi leur rencontre
"N'attendons pas que ce jour vienne pour nous revoir mon ami. Nous serions alors au crépuscule du monde tel qu'on le connait et nous fêterons cela oui! Mais il va falloir du temps, beaucoup de temps encore. L'évolution des pensées, même chez l'irrémédiablement changeant peuple humain, ne se fait pas en un claquement de doigts. Pour le moment, mes mages humains sont envoyés principalement en Péninsule. Le monde des Hommes n'est pas encore prêt à voir des elfes enseigner à leurs jeunes humains, la magie. C'est essentiellement dans l'enceinte de mon château que les échanges interraciaux se font. Château que je me dois de rejoindre maintenant pour aller serrer dans mes bras les différents elfes que je n'ai pu approcher depuis trop longtemps. Une fête oui, le coeur rempli de joie."
Nakor s'inclina légèrement avant de reprendre, son bâton magique dans la main gauche
"Sincèrement ... merci! Pour tout ... tout ce qui s'est passé ici comme tout ce qui viendra par la suite. En espérant ne pas être un fardeau trop lourd à porter malgré vos épaules solides et votre corps sculpté!"
Puis Nakor se mit à rire. Comment aurait-il été possible de finir autrement que sur un bon mot. Le vieux magicien restait ce qu'il était en profondeur : un vieux gentil bonhomme qui aimait rire par dessus tout et profiter de chaque petit instant. Il savait trop que la vie pouvait amener sont lot de difficulté sans prévenir et il savait aussi qu'il serait dans tout les cas, un poids supplémentaire sur le dos du roi elfe. Mais chacun des deux protagonistes avait accepté de faire le chemin nécessaire pour contribuer à ouvrir les liens entre le monde humain et le monde elfe. Ils seraient tous deux, le démarrage d'un pont, les deux points d'ancrage antagonistes qui permettraient au soutènement de tenir par delà la berge qu'ils voulaient relier. Une bien belle rencontre, qui remettait encore du baume au coeur du vieux fou, déjà débordant d'énergie. Une fois les dernières salutations échangées, Nakor fouilla dans sa manche droite, balança dans l'air devant lui une vieille étoffe violette et activa la maîtrise de ses pouvoirs pour en faire un solide tapis lévitant dans les airs. Il monta dessus, s'assis en tailleur et s'envola dans les airs, barbe au vent, chapeau sur la tête, le coeur léger et un grand sourire sur les lèvres. Destination, l'Aurore! |
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