(chez Eänwen) Je suis en vacannnnces!!! (Eanwen-Cecilie)

suite de: Chérie?

Au plus fort de l'été - 3e jour de la 1ere ennéade de Karfias
An 17 du XIe Cycle
Entre Thaar et Geresh, au levé du soleil

A l'aube, comme n'importe quel couple, ils ont regardé le lever du soleil, ensemble...
avant d'aller, comme n'importe quel couple, sur le bord de l'eau pour se laver…

Aliénor l'a trainé dans l'eau, essayant de le renverser quand elle en a eu l'occasion… Son pied allait beaucoup mieux dans l'eau, n'ayant pas à supporté son poid. Pour lui rendre la monnaie de sa pièce, il l'a bien eue, a joué au requin qui l'aspire dans les fond marins. Il a bien nettoyé chaque parcelle de cette chair pâle tant appréciée et marquée d'une morsure sauvage. Et ils ont joués comme n'importe quel couple.

Attentif, Halewyn a parcouru, nu, une partie du pré, pour trouver de ces herbes cicatrisantes… Il les a mâchées, pour en faire un emplâtre pour le talon avant de lui remettre la ballerine. Il est encore nu comme au jour de sa naissance, laissant le soleil caresser pour la première fois ses scarifications. Les cheveux d'un noir d'encre tranchant sur sa peau de miel, lâches et les yeux vifs, calmes… Alerte, mais détendu comme il ne l'a que rarement été. et pourtant, ils sont près de la civilisation. Il a la paix… L'affirmation de sa partenaire, la veille, a calmé la Bête aussi sûrement qu'un os à ronger.

Toute bonne chose a une fin cependant et la leur, c'est la faim qui sonne le retour à la civilisation. Pour s'offrir un entraînement et accommoder sa belle, le mercenaire la prend sur son dos avant de commencer une course au travers des herbes folles, ponctué de commentaires et de rires de sa compagne au fur et à mesure qu'il saute ou qu'il contourne les obstacles selon leur nature et leur difficulté. Le poid de la jeune femme est en partie compensé par le poid qu'il n'a pas en ayant enlevé son plastron, son arc et son paquetage de la veille.

Finalement c'est une odeur de pâtisserie qui fini d'amener le couple aux portes de la cuisine. Le borgne, les cheveux détachés, l'oeil marin couleur de terre riche, soufflant sous l'effort fourni tandis qu'il porte encore sa compagne sur son dos. Reste à savoir qui est levé à cette heure matinale.

La violence de la veille cumulée avec le coup de chaud avait fait dormir l'aubergiste d'un sommeil sans rêve dans un premier temps. Elle avait demandé à Anselin de rester pour la nuit voulant veiller à sa santé physique et mentale elle lui avait installé un lit de fortune au pied du sien. Ses parents qui travaillaient dans une exploitation d'oranges n'était pas très attentifs aux bien être de l'adolescent alors ils n'avaient pas posé de question quand elle les avait fait prévenir que le garçon restait pour la nuit.
Il l'avait réveillé sans le vouloir en criant dans son sommeil elle s'était alors levé et l'avait rassuré sans qu'il se réveille. Comme le faisait sa propre mère quand elle était enfant. Elle lui avait passé une main dans les cheveux en fredonnant une chanson douce dont elle ne se rappelait pas les paroles. C'eut été aussi efficace que dans son enfance.

L'auergiste avait tenté de se rendormir sans y parvenir. Chaque fois qu'elle fermait les yeux elle voyait le sang encore et encore. Son pied et son coup de chaud allaient eux bien mieux. Elle n'était pas encore remise totalement mais celà prendrait peu de temps. Elle se lança dans sa routine habituelle et passa plus de temps que d'habitude sur la toilette comme si frotter et rincer lui permettait de faire pareil avec ses souvenirs de la veille. Son regard était vide pour le moment.

Pour une fois elle n'avait pas enfilé sa tenue de pêche mais une de ses robe légère en lin avec des chaussure en corde laissant à l'air libre son orteil qui avait gonflé. Elle prépara le petit déjeuner de manière automatique. Seul un bruit venant de la salle commune la sorti de son état.

*Les voyageurs ? Ils n'ont pas passé la nuit ici ? Elle leur sera quand même facturée. Mais on ça fait des draps en moins à changer... A moins que ce soit autre chose...*

Elle attrapa la grande spatule de boulanger pour récupérer le pain et les brioche et s'avança jusqu'à la porte de la cuisine sur le qui vive. Elle s'ouvrit et le spectacle qu'elle laissait paraître après une surprise fit sourire l'aubergiste. C'étaient bien le voyageurs et ils n'avaient pas l'air soucieux ou en colère. L'homme portait la femme sur son dos. Elle posa la spatule contre le mur.

"Ah c'est vous madame Alienor et monsieur Halewyn."

Elle leur sourit son visage était marqué par la fatigue et la tension.

"Installez vous à la grande table la brioche est bientôt prête je vous l'apporte avec des marmelade et du miel."

<< Chérie ?
Prière de ne pas déranger >>

Entre le bain de la veille, le savon et l'eau de mer, le destin avait débarrasser les cheveux de la jeune femme des traces noires et brunes qui couvraient sa naturelle couleur rousse. En franchissant la porte de l'aubergiste, entre sa peau blanche, ses yeux aussi bleu que le ciel extérieur et sa courte crinière flamboyante, elle faisait bien plus nordienne que vaanie... ce qui lui faisait un point commun des plus incongrus avec la tenancière.

- Attention au linteau ! Tu as faillit m’assommer. " riait-elle encore tandis qu'il approchait de la porte de la cuisine. L'odeur de farine et de beurre fit palpiter les narines de la jeune femme... et le grondement sonore de son estomac fut la première réponse tangible qu'Eänwen obtint à ses salutations.

- De la brioche... " répéta Aliénor, un brin d'attente dans la voix. Puis elle sembla s'apercevoir d'une chose et fronça les sourcils. " Vous n'avez pas l'air encore tout a fait remise. On peut peut-être vous aider ? " Son compagnon devait se douter que toute action la rapprochant d'un pot de miel n'était, à ses yeux, pas une action perdue. Mais elle était également enthousiaste, toujours accrochée à son dos, sa tête posé au niveau de celle de son porteur. Et puis il y avait encore un détail minuscule à prendre en compte. " Oh ! " Elle se redressa un peu, dévoilant par ce mouvement banal le collier de suçon que dévoilait son col pourtant austère. " Et est-ce que vous auriez une bouteille d'alcool fort ? J'ai marché sur une sorte de coquillage coupant près de la rive. J'aimerais au moins désinfecter. "

Le borgne fait plus jeune, avec ses cheveux détachés comme ca, sans son plastron ni son bardas.
L'oeil marron par contre, analyse Eänwen en un clin d'œil. Mais il ne fait pas de commentaire, occupé à ne pas cogner Aliénor partout. Avec une précaution infinie, il s'approche de l'aubergiste sans relâcher sa compagne dont il sent le souffle chaud sur sa nuque. Le mercenaire transpire peu, habitué à s'imposer cet effort régulièrement. Avec le temps, il a apprit à ne pas éloigner Aliénor de tout truc sucré. Il ne sait pas comment elle fait pour ingurgiter toutes ces pâtisseries sans grossir. Pour sa part, il a toujours privilégié les trucs plus simples et le plus cru possible.

Pouvons nous vous aider? Hein? Heu certes… L'oeil unique se promène dans la cuisine à la recherche de chaise. Il y a un plan de travail en angle là-bas d'ailleurs, qui doit servir à rouler les pâtes de divers plat. Pour le moment, il est libre et propre… Pour lui, il y a plus urgent que la susceptibilité de l'aubergiste.

Désolé de pas être rentré m'dame… Il faisait trop noir pour retrouver notre chemin. On payera la chambre… Permettez, une cuisine est la meilleure place pour regarder sa blessure… Fais plus clair ici que dans la salle commune. je nettoyerai après.

Et, n'attendant pas une seconde de plus, prouvant que l'intégrité physique de sa princesse est sa priorité numéro un, Halewyn s'avance vers le territoire d'Eänwen avec calme mais est refoulé par l'aubergiste.. Il y a un moment de flottement incertain qui dure une fraction de seconde avant qu'il ne rebrousse chemin, vers l'extérieur carrément.

Sans tarder le mercenaire dépose Aliénor sur le haut des marches avant de se placer en bas tandis qu'Eänwen arrive avec de l'alcool à la fleur d'oranger et des bandages de lin propre. De sa façon particulière, il lève le pied de sa compagne, le débarrasse de son soulier et de son emplâtre qui tombe en une croûte sèche. Le mercenaire dépose proprement les trucs au sol avant d'examiner la plaie.

Ses geste sont précis, sans délicatesse ni brusquerie. L'oeil marron fixe intensément la chair pâle, à la recherche de tout signe d'infection. Les grands doigts souples palpent la chair avec la précision d'un chirurgien.

Merci m'dame…

Ouvrant le contenant, Dante inspire profondément. Manifestement, il aime cette odeur. Des mêmes gestes précis qu'il avait en soignant le pied de l'aubergiste, il les répète sur sa compagne. Bonne couche de sa pommade cicatrisante maison dont il sort un petit pot de sa sacoche de taille, et bandage propre. Même s'il n'est pas tendre, le soucis qu'il a pour Aliénor est manifeste. Tout le grand corp est concentré vers elle… Puis, c'est fini. Avec un grand sourire, Halewyn relâche le pied et se lève pour prendre Aliénor dans ses bras comme une reine. Et de l'asseoir sur le trône consistant en une chaise de cuisine de la salle principale.

T'es pas en état ma belle… Repose toi et profite du miel.

Il se penche et l'effleure de la joue en inspirant doucement l'odeur de sa Maîtresse. Alors se redresse t'il et s'occupe d'Eänwen. Elle a l'air soucieuse. Et un hôte soucieux peut causer bien des problèmes.

Vous non plus vous n'êtes pas remise, dame… Vous devriez vous reposer aussi… Si je peux me permettre… Asseyez vous avec Aliénor pour reprendre des forces... Donnez moi vos instructions, vous serez pas décue.

L'aubergiste avait dans un premier temps leur avait apporté le nécessaire pour les soins. Elle était ensuite retournée en cuisine chercher le petit déjeuner qu'elle avait disposé sur la grande table et c'est lors de son deuxième voyage qu'elle fut interpeller par l'homme.

"Vous non plus vous n'êtes pas remise, dame… Vous devriez vous reposer aussi… Si je peux me permettre… Asseyez vous avec Aliénor pour reprendre des forces... Donnez moi vos instructions, vous serez pas décue."

Elle lui fit un grand sourire.

"Ne vous en faites pas tout est fini je tiens dans ma main les derniers éléments de ce matin. Le reste les employés s'en occuperont ils ne devraient pas tarder. Je vous en prie asseyez vous et profitez de ce repas. Comme je vous l'ai dit vous avez ma brioche faite maison des confitures et du miel mais je me suis également permise de vous proposer quelques poisson fumé et séché et j'ai préparé une infusions de plante et de fruits."

elle déposa le pichet avec la dites infusions et la panière avec les boit de poisson sur l table et elle s'assit s-en bout de table. Elle soupira en faisant craquer son cou en tournant la tête dans u grand cercle. Puis elle revint aux deux clients en souriant.

"Avec toutes ces agitations je ne vous ai pas demander. Vous venez pour la première fois dans le coin ? "

C'est en prenant le temps de les observer qu'elle se rendit compte qu'ils étaient différents de la veille. L'homme avait l'air un peu plus jeune et la femme revêtait un roux aussi chatoyant que le sien. Ils ne lui paraissaient pas moins étrange que la veille mais elle ne se sentait pas en danger en leur présence pour autant.

Une fois de plus, la jeune femme dû prendre sur elle pour ne pas lâcher le moindre cri de douleur pendant qu'il s'occupait de la plaie qu'il avait recousue à vif. Elle était moins douloureuse que la veille, mais tout de même, c'était difficile à supporter quand on manipulait son pied. Elle aurait bien rager intérieurement sur la façon trop brutale qu'avait son compagnon de procéder, mais elle ne parvenait pas vraiment à y croire.

Heureusement pour elle, le réconfort vint très vite après l'effort puisque le petit déjeuné était servi et débordait de bonnes choses. Ses lèvre se trempèrent avec bonheur dans l'infusion bouillante malgré la température honnête pour un jour d'été. La fin de la nuit avait été fraiche. Puis elle mordit dans la brioche couverte de miel, avec un ravissement non dissimulé.

- Non. " répondit-elle en plaçant une main devant sa bouche encore pleine, le temps de déglutir correctement. " Comme je l'ai dit à Dame Elia, ma sœur habite à Thaar. Mais c'est la première fois que je m'arrête dans la région. Je reviens de l'intérieur des terres, ça faisait longtemps que je n'avais pas profité de l'Olienne. ça me manquait. " ajouta-t-elle en glissant un regard joyeux au requin auquel elle venait de servir un bol de thé. " Mais vous ? Pourquoi ne pas être plus près de la côte ? Vous avez l'air de vous y connaitre en pêche alors qua ça fait une trotte tout de même. "

Le mercenaire ne s'asseoit pas tout de suite, mais enlève ses gants sans doigts pour aller se laver les mains dans la bassine d'eau dehors, le temps que les deux femmes finissent de s'installer. Ensuite, le borgne revient et prend place face à Aliénor, de l'autre côté de son hôtesse. Il ne mangera pas les mains sales après avoir soigné une plaie. Ca non…

C'est avec une satisfaction certaine que le borgne remarque les poissons dans leur panières. Parfait, tout simplement. Un sourire satisfait éclaire la sale gueule à la barbe naissante, révélant ses dents impeccablement propres. Si sa compagne s'approprie une brioche, l'homme en offre une à Eänwen avant de proprement s'approprier la viande après en avoir offert aux jeunes femmes…
Les yeux mi-clos de satisfaction, Halewyn sépare un minuscule morceau de poiscaille qu'il porte à ses lèvres… Fumés à la Thaari… Cet éclat dans sa prunelle marron, couplé à ses cheveux noirs d'encre qui lui arrivent sous les omoplates et lui chatouille la joue. finissent de le rajeunir, surtout que l'aubergiste a son côté de visage intact. Devant elle…

Tu devrais manger un peu de poisson Aliénor. Pour ma part, je crapahute pas mal. J'ai déjà passé dans le coin, mais j'ai jamais eu connaissance de votre établissement dame… C'est dommage. Du bon poisson bien fumé et salé à la Thaari c'est rare… J'en ai rarement mangé d'aussi bien fait.

Puis, circonspect, le borgne renifle l'infusion… Des baies… De la menthe?… Il y a de la cerise… Non, pas les fleurs mais le fruit. Pendant un moment, pendant que les femmes discutent, il s'amuse à essayer d'identifier la teneur du liquide… Non, ce n'est pas de la menthe, plutôt du thé des bois?… Mais encore, qu'y a t'il d'autre?

Les deux voyageur connaissaient la région et semblaient avoir pas mal vadrouiller. Eänwen les écoutait attentivement cherchant à deviner quels étaient leurs métiers. Mais n'y parvint pas elle ne trouvait rien qui leur collait parfaitement. Elle les regardait manger elle adorait voir ses clients se régaler avec sa brioche qu’elle savait la meilleure des environs.

Les compliments sur le poisson la toucha. C'était l'héritage de ses parents. C'était dans ses veines mais elle n'en était jamais sûre. Elle avait toujours envie d'être à la hauteur. Elle voulait rendre fiers ses parents et ses frères même après leur mort. Son esprit emmena des souvenirs de pêches avec chacun de ses proches. Un sourire nostalgique vint se dessiner sur son visage. Comme pour se distraire elle même des souvenirs qui l'envahissaient elle coupa délicatement du bout des doigts un peu de brioche qu'elle fit fondre doucement dans sa bouche quand elle eu fini elle regarda à tour de rôle les amants notant le suçon dan le cou de la femme ce qui la fit sourire. Elle avait découvert il y a deux jours de ça l'ivresse procurées par des caresses d'une autre personne.

Elle finit par répondre aux questions et rebondir sur les mots de l'homme aux cheveux si longs.

" Et bien je ne suis pas près de la côte parce que ceci est une maison familiale hérité de mes parents qui eux même l'avaient hérité d'un riche commerçant. Tous mes souvenirs d'enfance sont ici entre ses murs... C'est ici aussi que mes parents m'ont appris comment sécher et fumer du poisson. Ils étaient pêcheurs et m'ont tout appris. Avec mes frères on appris à compter et lire avec eux mais aussi la valeur du travail bien fait. D'avoir toujours un coup d'avance pour gérer les imprévus. Mais bon il y a des choses qu'on ne peut pas prévoir ... comme les événements d'hier"

Elle s'arrêta un instant et un un frisson d’horreur parcouru sont corps. Elle devint pâle, elle prit alors une gorgée de l'infusion qui lui fit du bien beaucoup de bien. L'odeur de thé et de fleur d'oranger d'écorces d'orange de noyaux de cerises et d'estragon emplissait son nez. A la fois relaxant et revitalisant. Elle sourit faiblement.

"Pour le séchage du poissons ce n'est pas la seule technique que nous avons on a quelques spécialité maison. Comme la brioche c'est une recette secrète de famille. On me l'envie beaucoup dans le monde des aubergiste. "

Elle bu une nouvelle gorgée et sourit de plus belle reprenant des couleurs.

"Mon infusion vous plait elle ? Est ce qu'il vous faut autre chose ? "

Sur la fin de ses mots le cuisinier fit son entrée. Seul.

"Bonjour, Frameric n'est pas là ?"

"Non il ne veut plus revenir..."

Eänwen le regarda pantoise.

"Bon et bien je vous aiderait en cuisine aujourd'hui. Vous pouvez commencer la mise en place et si vous voulez je vous ai laisser une carafe d'infusion dans la cuisine."

Il acquiesça et se dirigea dans la cuisine sans un mot ou un regard de plus. C'était un petit bonhomme ventripotent à la moustache bien fournie reliant des pates qui dissimulaient à peine ses grandes oreilles. Il était très peu bavard et très marmonneur.

La voyageuse reposa un moment les restes de son morceau de brioche, tendant un sourire compatissant à la jeune aubergiste. Elle avait l'air encore chamboulée par la veille. La main d'Alienor effleura son bras un moment, espérant marquer son soutien, avant de revenir s'occuper de son bol de thé.

Elle n'aurait pas pensé qu'une femme vivant seule, ayant visiblement perdu toute sa famille et croisant tant de voyageur soit à ce point choquée par la mort. Ni bandit, ni mercenaire n'était venu troublé la quiétude des lieux... Elle savait d'expérience que l'Ithri'Vaan était rarement aussi clémente. Mais si c'était le cas, Eänwen avait eu de la chance. Beaucoup de chance. Peut-être cette première expérience l'endurcirait-elle pour les années à venir et lui éviterait-elle de se briser en mille morceaux à la première secousse un peu sérieuse... Aliénor cacha le sourire nostalgique qui lui vint derrière son bol en prenant une gorgée alors que les souvenir de sa rencontre avec son Chasseur passaient la saluer. Oui... On pouvait appeler ça une secousse même si ce n'était pas la première.

- Et ils ont raison, elle est excellente, vraiment. Et pourtant j'en ai goûté, croyez moi. Presque aussi bonne que votre infusion. " se laissa-t-elle pourtant aller en reposant son bol pour finir la dite brioche. " Non. Tout est parfait. C'est plus que ce dont nous avons l'habitude. "

La discussion devait cependant tourner court. Un petit homme vint les prévenir qu'un des employer était encore plus couard que sa patronne. D'ici quelque jours il reviendrait, le ventre creux et des excuses aux lèvres. Elle avait déjà vu ça.

- Si je peux faire quelque chose pour vous simplifier la tâche, n'hésitez pas. Je ne suis qu'une humble conteuse impotente, mais j'ai encore des mains. " tenta-t-elle de plaisanter pour que l’ambiance légère ne soit pas trop abimée par l'annonce de l'employer qui venait d'entrer. " D'ailleurs en parlant d'aide, j'espère qu'Anselin va bien. "

Il y a des trucs viscéral. A l'entrée du cuisinier, le mercenaire lève le nez de son bol d'infusion et se retourne souplement pour contempler le nouveau venu de son œil marron… Il l'examine en un clin d'œil sans jeu de mots… Le ventre, la grosse moustache et les énormes favoris. Le regard fuyant… Ce gus là, il ne l'aime pas. Ben… encore moins que le reste de l'humanité. Sans rien dire par contre, il se replace comme si de rien était et enfourne un morceau de poisson qu'il mastique lentement, savourant la chair qui se défait sous ses dents avant qu'il ne la fasse passer d'une bonne lampée…

C'est à croire que cette auberge est située dans un microclimat sécuritaire qui lui a épargné toute la dégueulassité du monde. Non mais c'est parfait. Assez près de Thaar pour pas se faire chier avec la vermine à deux pattes. Assez loin pour être peinard. L'assassin baisse les yeux sur le bois de la Grande table, examinant les marques d'usures. Manifestement, on prend grand soin du bois, c'est régulièrement lavé et c'est quand même assez abîmé tout le long de la surface, ce qui implique un roulement de bouffe potable. Il n'y a pas trop de trace de coup de dagues, impliquant un savoir vivre certain chez la clientèle. Regardant ensuite le mobilier dépareillé, il remarque qu'aucun meuble ne porte de trace de réparations. L'âtre est propre, bien entretenu. Il a vu le personnel hier et aucun ne s'est démarqué du lot autre que le gros moustachu.

C'est à cet instant précis qu'Halewyn Redinem décide que l'établissement d'Eänwen est un point de chute potable. S'il garde gros lard en vue, il y aura moyen de se remplumer un peu… Et de se servir des lieux comme lieu de rencontre pour Tessa. Et comme il aime entretenir l'harmonie et la bonne entente où il crèche… Manifestement, Aliénor a la même idée.

- Si je peux faire quelque chose pour vous simplifier la tâche, n'hésitez pas. Je ne suis qu'une humble conteuse impotente, mais j'ai encore des mains. "

La voix grave et posée, parfaitement audible malgré le ton bas, surprenante chez cet homme à la carrure somme toute quelconque, renchérit

-Sans vouloir me mêler de ce qui me regarde pas, vzavez un plan B, Dame pour y voir pendant votre convalescence? Vous avez une sacrée entorse, va falloir vous reposer quelques jours. Idéalement pas marcher du tout aujourd'hui. Vous avez été gentille avec nous. On peut vous filer un coup de main sans problème… Je sais pas pêcher autrement qu'au harpon, mais je sais chasser et utiliser un fumoir. Dites moi combien de couvert…

Dans ce temps trouble que leur hôtesse se sente supportée est vital. Quelle se sente protégée et ils n'auront pas de problèmes. C'est du bénéfice mutuel.

" D'ailleurs en parlant d'aide, j'espère qu'Anselin va bien.

Anselinn… le gamin… L'homme fronce des sourcils, concerné. Ne vous avions vous pas dit qu'il n,aimait pas les problèmes où il fait escale?

Yallait pas bien?

Ces clients étaient bien impliqués dans la vie d'une simple auberge et cela fit sourire la rouquine. Elle avait des habitués mais il était rare que l'on prenne des nouvelles de la santé des employés du Crin d'écume. Elle leur adressa un grand sourire.

"Madame Alienor vous aussi vous êtes blessée je ne veux pas abuser de votre gentillesse vous avez déjà beaucoup fait hier. Vous aussi monsieur Halewyn vous avez été d'une grande aide. Je pense que nous avons suffisamment pour plusieurs jours mais pas suffisamment pour finir l'enneade. Si il vous diverti de chansser et que je peux vous acheter à bas prix le produit de votre chasse ce sera un plaisir pour moi de servir autre chose que du poisson pour une fois."

Elle soupira et prit une autre gorgée de son infusion. Du bruit provenant de la chambre de la maîtresse des lieux se fit entendre.

"Eh bien je crois qu'Anselin se lève. Nous allons bien voir dans quel état il est. Mais ce petit est plus solide qu'il n'y parait. Moi aussi vous savez contrairement à ce que j'ai pu vous montrer hier. "

Elle se tourna vers la porte voyant apparaître la petite tête brune du garçon de chambre.

"Anselin habille toi et vient profiter de la brioche et de l'infusion on va avoir du boulot Frameric à quitter le Navire et ta soeur va nous apporter la livraison hebdomadaire dans pas très longtemps"

Il obéit et retourne s'habiller. Il revint la tête encore dans le pâté il vint s'asseoir à côté de l'aubergiste. Cette dernière lui frotta les cheveux affectueusement. Il bailla en se servant de l’infusion.

"En y réfléchissant on va peut être avoir besoin de vous madame Alienor à nous deux on devrait réussir à palier le ralentissement du aux blessures qu'en dites vous ? Je pourrais peut être même vous préparer une pâtisserie pour vous remercier. "

Elle osa un geste un peu familier en posant sa main sur celle de la voyageuse en souriant. Ses yeux cernés était toujours présents et le serait encore pendant plusieurs jours mais voir ces gens vivre normalement alors que l'un deux s'est débarrassé lui même des corps donna un élan d'espoir et de vie à l'humaine. Vivre et continuer à vivre normalement était surement le meilleur moyen d'avancer.

Elle salua Anselin, visiblement contente de voir qu'il encaissait bien les évènements de la veille... et inconsciente des cris qui avaient ponctués sa nuit.

- Du moment que vous me laissez faire une petite sieste, ce sera avec plaisir. " répondit la jeune femme à l'aubergiste, saisissant sa main sans s'offenser du geste familier.
- Je pourrais peut être même vous préparer une pâtisserie pour vous remercier.
- Je ne vais pas dire non, je suis incapable d'en faire moi-même. " rit-elle de bon cœur.

Il fallait dire qu'elle n'avait jamais essayé. Plus exactement, elle n'avait jamais eu les compétences de base lui permettant d'essayer. Dans sa précédent vie, elle ne savait même pas à quoi pouvait ressembler une cuisine alors en arrivant en Ithri'Vaan, elle avait déjà mis un temps fou à réussir à allumer un feu sans aide et remerciait encore aujourd'hui les caravanes qu'elle avait suivi de temps à autre pour lui avoir appris comment éviter de mettre le feu à la cambrousse. Cuire quelque chose dessus était encore très loin hors de sa portée. Elle avait plus vite fait de voler un bout de pain que de trouver un chaudron dans ce monde hostile, quand à choisir des baies sauvages qui ne la tuerait pas instantanément, elle n'avait pu compter que sur Halewyn pour lui donner quelques conseils et ne s'y était risquée qu'une fois après deux jours de disette, en cas d'extrême nécessité.

Maintenant qu'elle y pensait, il était fort probable qu'elle se révèle être un boulet pour son hôtesse... Enfin, elle verrait bien une fois à l'ouvrage. Lorsqu'il s'agissait d'apprendre, même des choses aussi anodines que celles pratiquées dans cette auberge l'intéressaient.

Halewyn a un léger geste de la main, comme pour dire de ne pas s'en faire avec ca.

Vous déduirez ca de la note, j'aime pas chasser pour rien de toute façon… Viens gamin… Assied toi et bois ca.

Tandis qu'Anselinn vient s'asseoir à côté de lui. Le mercenaire repousse son bol d'infusion vers le gamin, lui trimballe la panetière de poissons sous le nez, histoire de savoir s'il en veut. Mine de rien, l'homme en a déjà englouti la moitié. Il émane de ce borgne, assis à cette table, une genre de solidité placide. Il ne faut pas trop demander non plus, la tenancière de L'auberge pourrait en prendre ombrage.

C'est pas une charge, on aime pas rester inactifs. Vous aider sera un plaisir. J'irai filer un coup de main pour la cargaison

En même temps, il va pouvoir yeuter ce qu'il va y avoir à bouffer. S'étirant le bras, le borgne prend une brioche qu'il refile à son voisin, avant de porter ses doigts à sa bouche, léchant l'excès de sucre qui se retrouve sur ceux-ci sans y penser. Une expression étonnée, étrange, passe dans l'oeil marron tandis qu'il ralentit son geste et que sa langue goûte la saveur de la pâtisserie.

Et non, depuis sa naissance, il n'a jamais mangé de ces trucs, leur a toujours préféré des trucs simples, genre de la viande, des fruits et des légumes le moins préparés possibles… A vrai dire, il ne sait pas trop s'il doit trouver ca dégueulasse ou excellent, N'étant pas habitué, pas du tout, au sucré. Ca lui colle sur la langue.

La suite du petit déjeuner continua dans la bonne humeur. Eanwen sauva quelques poissons des griffes du borgne et mis de côté une partie de la grosse tresse briochée pour le reste des clients tandis que l'infusion elle n'eut pas le temps d'en sauver. Ce n'était pas très grave elle avait de quoi en refaire si c'était le souhait de madame Elia et ses servants.

Anselin fut envoyer en écurie pour nettoyer et donner à manger aux chevaux. Les deux rouquines elles partirent en cuisine s'installant sur une chaise chacune et se mettant en peller des patates douces. Le soleil venait doucement leur caresser les joues au travers des fenêtres. Un bruit attelage au dehors.

"Voilà Ariane."

Elle se leva abandonnant la préparation des légumes pour aller saluer son amie d'enfance. La jeune femme brune Portait son habituel pantalon de toile au laçage de cuir surmonté de sa tunique de la même couleur que ses yeux d'un vert intense. Elle portait ses longs cheveux brun bouclés en batailles. Elle sauta de la calèche d'un bon serrant son frère dans ses bras, embrassant son front avant de se diriger vers l'entrée où l'aubergiste se trouvait et avançait vers elle. Elle la pris également dans ses bras.

"Wenny comment ça va ? Frameric m'a tout raconté. Le lâche il t'abandonne alors que t'as le pied en vrac et que des fous on fait un massacre devant ton auberge. T'as besoin d'un coup de main ? Merci 'avoir gardé Anselin près de toi. Père et Mère sont vraiment loin d'être aussi efficace que ta brioche pour mettre du baume au coeur... D'ailleurs il t'en reste un bout ? "

Eänwen n'avait pas encor pu placer un mot elle lui remua le bout de brioche sous le nez en riant.

"Il n'y a que quand tu as la bouche pleine qu'on peu en placer une c'est pas vrai ça. haha. Oui tout va bien il y a des clients qui valent de l'or Dame Alienor m'aide en cuisine et comme tu le vois Joshua et monsieur Halewyn sont déjà entrain de décharger les fruits que tu nous apportes avec ton frère... Puis tu sais comme disait mon père le meilleur moyen de rendre hommage aux morts c'est de continuer à vivre. Peut être qui si je continue comme si rien n'avait changer les rumeurs s'atténueront toutes seules."

La brunette dégluti et caressa la joue de la rouquine sans avoir lâché sa taille.

"Prends soin de toi Wenny prend soin de toi surtout. Je repasserais dans l'éneade pour que tu racontes ta version des faits et te faire un rapports de comment ont évoluées les rumeurs."

La rousse sourit à son amie qui la lâcha pour revenir vers la carriole avec les fruits.

"donc on a une caisse d'orange, une caisse de citron, une caisse de dattes et un sac de noix de cajoux séchées."

Elle tendais la main vers son amie qui lui donna une bourse avec la somme exact qu'elle lui devait. Puis elle repartit sur sa carriole faisant de grands signes de la main à toutes les personnes présente devant le crin d'écume. Après avoir regardé Ariane partir Eänwen se tourna vers ses employés et clients.

"Merci de votre aide. On ne devrait pas manquer de quoi que ce soit pour le moment. Anselin zou on se remet au travail tu as les chambres t les salle d'eau à faire. tu te reposeras quand ce sera fini zou."

Elle posa une main sur l'épaule de Joshua la pressant délicatement comme pour lui signifier qu'elle serait là en cas de besoin et que tout allait bien se passer.

"Messieurs je vous libère on a pas d'autres livraisons de prévue aujourd'hui. Madame Alienor on a encore un peu de boulot mais si on fini tout ce matin on aura le restant de la journée entièrement libre."

Elle se redirigea vers la cuisine reprenant son poste au découpage des légumes. Le visage et la joie de vivre d'Ariane étaient toujours une source de bonheur et de force pour Eanwen. Elle souriait sincèrement et son visage semblait un peu moins marqué par la fatigue.

Peler les patates douce... Le couteau dans une main, la chose dans l'autre, Aliénor inspecta minutieusement le tubercule... puis la façon dont la lame d'Eänwen filait le long de la courbure de celui que l'aubergiste tenait. Tenir la lame sur le côté. Prendre appui avec les doigts et arrêter avec le pouce. Bon... ça devait pas être sorcier.

Elle entailla la peau... et en tira un copeau.

Il fallait appuyer un peu plus et axer la lame plus vers l'intérieur... D'accord.

Le deuxième essaie ne fut pas beaucoup plus concluent. Un autre copeau sauta, plus long, mais plus épais également. Hmmm. La voyageuse fronça les sourcils et dégagea les mèches qui lui collaient au visage du revers d'un bras. Petit à petit, le mouvements étaient moins haché. Les pelures plus longues. Elle allait lentement. Facilement deux fois plus lentement que l'autre cuisinière. Mais au moins, elle prenait soin de ne pas arracher la moitié de la matière mangeable à chaque coup de couteau. Quand Eänwen s'éloigna pour s'occuper de la livraison, ce fut encore pire. Profitant du fait que la jeune femme ne la regarde pas, Aliénor tenta de positionner son couteau de façon à faire des pelures encore plus fines, quitte à déraper... Et ce fut finalement la patata qui lui échappa des mains comme une savonnette.

Après un sursaut de recule dans lequel elle lâcha son couteau, elle jeta un regard par la porte pour vérifier que personne ne l'avait vu - oubliant au passage que les gens pouvaient également regarder par la fenêtre - et se leva à cloche pied pour aller chercher le tubercule récalcitrant.

" Madame Alienor...
- Oui ?! "

Eänwen revenait visiblement par ici. Le rose aux joues, Aliénor s'empressa de regagner sa place sans vraiment écouter sa suite de ce que l'aubergiste disait. Elle sortait tout juste la patate pelée du sceau d'eau qui leur servait à les débarrasser des dernières traces de terre quand sa compagne retrouva sa place sur la chaise près d'elle.

- ... la journée entièrement libre.
- Pardon ? " souffla Aliénor, tentant maladroitement de mesurer sa respiration courte d'avoir sautillé sur la longueur de la salle. " Ah oui. Ce serait bien. Une sieste ne sera pas de refus. " S'emparant de sa tache suivante, le profiles plus détendu de l'aubergiste avait quelque chose de rassérénant. Elle souriait. Était-ce la première fois que la voyageuse la voyait sourire comme ça ? non pas un rire nerveux qui permettait d'ouvrir les vannes, mais un sourire sincère qui rayonnait de l'intérieur.

- Vous avez l'air mieux. ça fait plaisir à voir. " se laissa-t-elle aller à dire... Et évidement, à faire la maline sans regardait ses mains, cela ne manqua pas. Le couteau dérapa, glissant sur son ongle sans faire perler la moindre goutte de sang. Les yeux de la jeune femme était revenue immédiatement sur son travail et il s'écoula deux bonnes secondes avant qu'elle ne reprenne une profonde inspiration, soulager de voir qu'elle n'avait rien. " Vous n'auriez pas une astuce pour éviter de glisser, des fois ? "

Elle eu un petit rire en voyant la tête de la jeune femme. La visite de son amie lui avait vraiment redonné du baume au coeur et elle avait pris le coup de main pour marcher sur son talon et pouvait se déplacer plus rapidement que la veille. Elle vint se placer derrière la jeune femme. Elle fit glisser ses bras le long des siens plaçant ses mains sur celles de la voyageuse l'invitant à prendre la bonne position avec ses doigts.

"Alors c'est pas très compliqué il suffit de tenir bien fermement puis laisser la lame suivre la courbure du légume"

Elle accompagna le mouvement doucement La peau glissait toute seule sur la lame.

"Voilà juste comme ça"

Elle repris sa place à côté de la jeune femme et entama la coupe.

"Bon après cette patate douce on a fini l'épluchage si vous pouvez dénoyauter quelque dattes pour la tarte que je vais vous faire ce serait parfait. Mais après si vous préférez vous enfuir je n'y verrais pas de problème c'est déjà très généreux à vous de me venir en aide..."

Elle taillait à toute vitesse ne faisant pas vraiment attention par habitude. Ses mouvements, rapides, fluides, automatiques, ne s'arrêtèrent pas quand elle regarda la jeune femme.

"Dites madame Alienor est ce que ça a beaucoup abîmé vos cheveux de les teindre ? Est ce q c'est compliqué à faire ? "

Elle était hésitante et curieuse elle souriait à la femme.

C'est vrai que d'un coup ça marchait mieux... Mais elle ne serait tout de même pas mécontente de passer à une autre tâche.

- Non je peu rester encore un peu. Halewyn doit occuper la baignoire de toute façon.

Elle s'empara de la patate douce, appliqua les conseils de sa compagne du moment une nouvelle fois. Dommage qu'elle ne lui ai pas demander plus tôt, elle aurait épargné à ses doigts un sacré danger. Il était plaisant de voir l'aubergiste dans son élément et plus détendue avec ça.

- Appelez-moi Aliénor tout cour. Ce n'est pas comme si j'étais noble ou quoi que ce soit. " sourit-elle en déposant la dernière patate douce avant de s'enquérir de l'emplacement des dattes...

Pas bien difficile d'ailleurs étant donné qu'une grande guirlande était enroulée à peine entré dans le garde-manger. Elle revint à s place en clopinant et coupa chaque fruit en deux. ça demandait de la précision mais c'était assez proche d'une dissection mine de rien. Elle s'amusait pensivement à ne pas laisser de trace de lame sur le noyaux, gardant les deux yeux sur son ouvrage cette fois.

- Non ça ne les abime pas. C'est même l'inverse. " Bien que cela soit moins flagrant depuis qu'elle les gardait très courts, la jeune femme avait toujours pris grand soin de ses cheveux et leur état était parfait. " J'utilise de racine de cassia avec de l'eau, du citron et du vinaigre. Ça les protègent du soleil, du vent et de l'usure. Ça évite qu'ils s’emmêlent. Ça les rends plus doux et ça repousse les parasites. Une panacée, surtout en voyage quand on a les cheveux très longs... Enfin maintenant c'est moins un soucis. Puis pour la couleur je rajoute du noir de vigne. " Une datte de plus fut poussée sur le côté de la planche à découper. Elle posa les yeux sur le profile de l'aubergiste en souriant. " Les ingrédients ne sont pas donnés chez les herboristes mais une fois qu'on les a, rien de plus facile. Vous mélangez une portion de poudre de racine pour trois de liquide et vous ajoutez une demie portion de noir à la fin.Vous appliquez en faisant attention de pas vous tâcher. Vous laissez poser aussi longtemps que vous pouvez sans dépasser une demie journée. Vous rincez et c'est bon pour une ennéade ou deux. C'est encore plus simple que de la cuisine. " Elle agita son couteau avec dérision, faisant comprendre que même elle y arrivait sans peine malgré le manque de débrouillardise dont elle avait fait preuve jusque là. " Quand je suis arrivé, cela faisait hmmm... Un peu plus de trois ennéades que je ne m'en étais pas occupé. J'avais essayé de rajouter juste un peu de noir pour que ça ne semble pas trop horrible mais ça n'a pas tenu. Je ne pensais pas que l'eau de mer attaquait autant... Remarque, c'est pas ça qui m'aurait empêcher de nager. Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas pu en profiter. "

Elle s'était remis à couper, parlant simplement sans arrière pensée ni dessin. Concentrée sur sa tâche, elle ne réfléchissait pas plus que ça.

- Enfin... Vu votre longueur malgré le soleil et le vent marin, vous devez bien avoir vos propres astuces. Je crois qu'à votre place, je passerai la moitié de ma vie dans l'eau. "

"Enfin... Vu votre longueur malgré le soleil et le vent marin, vous devez bien avoir vos propres astuces. Je crois qu'à votre place, je passerai la moitié de ma vie dans l'eau. "

Elle rit tout en continuant de découper ses légumes.

"Eh bien, pour tout vous dire je passe aussi la moitié de ma vie dans l'eau quand je le peux. Quand au secret c'est que je les rinces à chaque fois que je reviens de la pêche et qu'une fois par énéades je les nourri avec une huile."

Elle avait fini et passa le fruit de leur travail au cuisinier.

"Jassim, on a fini mais je vais faire une pâtisserie gardez moi une place sur le feu."

Elle revint vers la jeune femme, elle se mit à faire la pâte pour la tarte qu'elle allait préparer. Alors qu'elle était entrain de casser des oeufs dans un plat elle s'adressa à l'autre rouquine.

"Je vous demandais pour la teinture parce que parfois j'aimerais bien passer innaperçu il n'y pas assez de personne à la chevelure solaire dans le coin... Et du coup eh bien on me prend souvent pour cible. Je sais me défendre c'est pas le problème mais juste j'aimerais pouvoir me fondre dans le décor de temps à autres..."

Elle savait que ses cheveux faisaient d'elle quelqu'un de spécial et c'était un peu sa marque de fabrique. Mais elle aimerait juste n'être qu'une fille au milieu des autres qu'on ne remarque pas plus qu'une autre.
Elle dosait la farine quand son nez se mit à la chatouiller. elle pensez pouvoir retenir son éternuement. Mais il n'en fut rien et ainsi elle pu protéger le plat mais ne manqua pas à se mettre de la farine partout sur le visage et dans la pièce.

Une fois sa tâche achevée, Aliénor resta assise pour discuter encore un peu avec l'aubergiste qui préparait la suite de leur repas... et elle ne put s'empêcher de chiper une date pour la manger sur le moment.

- Oui... Je vois exactement ce que vous voulez dire. " sourit-elle à la confidence de sa compagne d'infortune. Étant donné les descriptions d'elle qui rodaient d'oreille en oreille depuis six ans, sa chevelure était vite devenu un problème. La sorcière de Missède avait une incroyable chevelure de feu voletant dans son dos et jusqu’à ses genoux, rappelant aux uns les passions d'Arcam et aux autre les bûchers de la destruction. Elle ne l'avait coupée que deux ans plus tôt... enfin quelqu'un la lui avait coupé de force et elle était finalement rester ainsi. Mais leur couleur ne passait pas inaperçue, surtout avec la peau de lait qu'elle gardait malgré ses voyages. Nul doute que les belles dames de la Péninsule la lui aurait enviée.

- Avec les yeux et la peau aussi clair, ça reste déjà difficile. Mais sans teinture je me sens... épiée. " Elle essuya ses mains sur un torchon à proximité et changea légèrement d'assise pour trouver une posture plus confortable pour son pied blessé. " Avant c'était pire. J'avais aussi un accent à couper au couteau. Au moins vous avez la chance de savoir vous défendre. Hausser le ton, je maitrise assez bien, mais ma connaissance du combat se résume à la gifle... et encore. " Elle secoua la tête avec dérision. C'était sûrement difficile à croire de la part d'une conteuse itinérante.

Elle avait presque fini de préparer la pâtisserie. Elle poussa l’excédent de dattes dans la direction de l'autre rouquine. Elle lui fit un grand sourire pour l'encourager à se servir des fruits. Puis elle pris la préparation avant de la donner au cuisinier qui marmonna dans sa barbe comme à son habitude ce qui fit sourire l'aubergiste. Depuis le premier jour elle ne l'ait pas vu sourire une seule fois pas un jour n'était passé sans qu'il ronchonne ou s'agace pour un oui ou un non. Mais le travail était toujours bien fait et sous ses airs bourrus il avait le coeur sur la main. Elle revint auprès de la cliente.

"Eh bien ça en est fini en cuisine. Je vous libère Alienor. Mais si vous le permettez je vous invite à prendre un peu de thé avec moi dans la grande salle. La conversation que nous avons me plait et si c'est votre cas également je serais ravie de la continuer."

De son pas boitillant elle se dirigea vers la porte qu'elle bloqua avec une cale pour permettre à la jeune femme de sortir sans obstacle et elle attrapa un pichet de l'infusion qu'elle avait préparé le matin même.

"Mmh elle n'est plus bouillante mais tiède si ça vous va c'est bon pour moi."

tasse de bois dans une main pichet dans l'autre elle partit dans la grande salle trouvant des verres d'alcool vide et une bouteille sortie. Aliénor sourit à cette proposition mais ses cernes n'allaient pas en s'améliorant.

"J'aimerais beaucoup également, mais je vais finir par tomber de fatigue. Si cela ne vous dérange pas, je préfère aller dormir un peu, mais j'espère bien que nous pourrons reprendre ou nous en étions."

La rouquine lui fit un signe de tête lui indiqua qu'elle comprenait très bien. Pendant que la jeuen femme allait se reposer la rouquine débarrassa la table bu une tasse de thé tiède et parti dans ses appartement faire du tri dans les papiers et ranger les affaires d'Anselin.

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