[Chez Eänwen] Quand on te dis que ca va aller... |Aliénor, Eanwën & Elia

Au plus fort de l'été - 7e jour de la 1ere ennéade de Karfias
An 17 du XIe Cycle
après la soiréeoù il aurait fallu une danse pour oublier d'Elia et Aliénor

Sans faire dans la discrétion, Halewyn entre dans l'auberge, Elia dans les bras. Sans faire de chichi, le pas lourd par la surcharge de poid, il monte l'étage, faisant craquer les lattes de bois des escaliers. Sa compagne s'occupe des chevaux, il n'a aucune crainte à ce sujet.

Tout le monde dort apparemment. Aussi ouvre t'il la porte de la chambre d'Elia sans se préoccuper de savoir s'il y a quelqu'un à l'intérieur. Déposant la jeune fille inconsciente sur les draps, l'assassin se relève et va chercher de l'eau dans le broc pour en mouiller un linge qu'il pose sur le front de la jeune fille… Alors seulement se remet il à lui examiner les pupilles.

-Elia...

Appelle t'il d'une voix neutre, froide, professionnelle, la voix que tout le monde lui connait.

Elle s'était endormie sous les douces caresses de Joshua. Rien avait été comme le premier soir. Ils avaient parlé beaucoup, ri beaucoup, s'étaient embrassés un peu et avait sombré dans le sommeil dans les bras l'un de l'autre. Ils avaient dormi quelque chose comme cinq heures ou peut être six. Peu mais suffisamment pour être reposée. Elle fut réveillée par les craquement des marches. elle se leva non sans dépose un baiser sur les lèvres du beau brun. Elle se brossa le cheveux les tressa en un assemblage de tresse. Elle enfila une robe rouge qu'elle avait la veille enfila ses sandales de cordes. Il était encore trop tôt dans sa guérison d'entorse pour qu'elle parte à la pêche. Elle s'assit sur le bord du lit caressant le visage de Joshua.

" Ils viennent de rentrer si tu veux retrouver ta bien aimée Elia tu peu y aller mais si tu veux encore dormir un peu tu peux tout à fait elle va surement dormir pour un moment elle a pas nécessairement besoin de quelqu'un pour la regarder dormir."

N'attendant pas de réponse elle déposa un baiser sur son front et parti en cuisine préparer la brioche qu'elle enfourna. Entendant les bruits de pas dans l'escalier, de nouveau elle sorti de la cuisine et suivit la personne de non loin. Elle pu voir Alienor paser la tête dans la chambre d'Elia qui était déjà entre ouverte. Puis parti dans sa chambre qui était juste ne face. L'aubergiste parla suffisamment fort pour qu'on l'entende au travers des portes ouvertes mais suffisamment bas pour ne pas déranger les autres clients. Elle ne regardait pas à l’intérieur pour laisser l'intimité nécessaire à ses clients.

"Est ce que vous avez besoin de quelque chose Madame Alienor ? Ou Monsieur Hallewyn ? Et Madame Elia ? Des bougies ? De l'Eau ? Quelque chose à manger ?"

La voix de la femme lui répondit par une question elle voulait savoir ou se trouvait Joshua.

"Il est en bas il dort encore je crois. Si vous avez besoin d’autre chose je suis en bas. "

Elle redescendit en cuisine préparer le petit déjeuner habituel de l'auberge.

Elle ne répond pas, mais ce n'est pas grave... Ca lui donne un moment de répit. Qui sait pour combien de temps elle sera hors service. Se redressant, le mercenaire se met en frais de dégrafer son plastron qu'il dépose sur le côté de la porte pour quand il va quitter. C'est alors qu'Aliénor se pose dans le cadrage de porte. A sa question, il ne fait qu'un non de la tête, avant de pointer l'inconsciente du menton.

-Il faudra la changer mais ca peut attendre qu'elle se réveille... De l'eau chaude et ma cassette s'il te plait. Ensuite va prendre un peu de repos. Je veille...

Une fois Aliénor sorti, Halewyn remet son bandeau de faux borgne et retourne au broc et à la cuvette qu'il remplit d'eau fraîche avec un linge propre. Tranquillement, il dépose le tout sur la table de chevet après avoir enlevé les articles qui s'y trouvaient sauf une bougie qu'il prend le temps d'allumer. Dans la pénombre et le silence de la chambre, le bruit de l'eau tombant dans la cuvette fait office de coup de tonnerre. Ensuite l'homme se fait il un devoir de débarbouiller la jeune fille. Les coulisses de fard, la crasse partent tranquillement sous le nettoyage du mercenaire, révélant la peau cireuse, les paupières délicates, les lèvres au rouge qui a coulé... Sur lesquelles le linge frais repasse bien deux ou trois fois, pour les humecter avant que le linge ne retourne dans le bol.

Il entend la question d'Eanwën à laquelle répond Aliénor... Un moment, un court moment, il ferme son oeil marron de lassitude. Avant de reprendre consciencieusement son nettoyage, replacant de façon correcte la robe ruinée d'Elia... Ce n'est pas parce qu'elle est inconsciente que tout le monde doit lui voir la culotte et les seins.

Tandis que les grandes mains remettent tout en place pour la rendre présentable, l'oeil brun luit froidement. Une fois satisfait de la présentation, le mercenaire se met alors en frais de lui décrasser la main gauche. Son attention est attiré alors sur le bracelet des De Laval. Parce qu'il le gêne, il le lui enlève et le dépose à côté de la cuvette, pour commencer à lui torcher l'avant bras. Chaque geste est dosé, chaque fibre du linge est senti, la goutte d'eau qui perle le long de son pouce, le pouls lent, mais régulier lui agresse le bout des doigts, il ne laisse rien paraître cependant.

Chaque geste a une utilité et ceux du mercenaire, en cet instant précis est de soigner.

<< Une danse pour oublier
Les hôtes de ces bois >>

Elle aurait bien pris tout son temps pour s'occuper des trois montures, mais la fatigue réclame de plus en plus son du. Après avoir dessellé Zayase, c'est donc en vitesse qu'elle enlève l'équipement des deux autres, les collent chacun dans leur boxe respectif sans même prendre le temps de les bouchonner. Les pauvres bêtes en sueur risque de le payer mais avec un peu de chance, s'en occuper vraiment bien le lendemain matin suffira à rattraper le coup... Et puis laisser Dante réparer ses bêtises lui déplait au plus haut point en vérité.

Après avoir récupérer le journal d'Elia, elle monte en vitesse et s'apprêtait à descendre dans la cuisine pour faire chauffer de l'eau lorsqu'elle rencontre l'aubergiste. Après avoir pris des nouvelles du Joshua, elle la remercie.

- Vous pourriez nous faire chauffer un peu d'eau ?
- Elle est déjà sur le feu. " sourit l'aubergiste sans se formaliser du maquillage en berne de sa cliente, avant de la laisser vaquer à ses occupations.

Sortant le livret de sa cape, elle le range avec la fine dague aux formes voluptueuses, pend le vêtement à un crochet et ramasse les affaires que lui a demander Dante pour lui apporter aussi sec.

- Voilà. " souffle-t-elle en posant la cassette près de lui. " Je laisse Joshua dormir pour le moment. Je me repose un peu et tu me réveilles dès que tu le sens?
- Non, ça va aller, elle a pas l'air près de bouger... Quand il va rappliquer ca va surement te réveiller... " dit l’œil marron, devenant de velours.

Sur un sourire retenant l’irascible pulsion qui a été la sienne, elle l'embrasse avant de quitter la pièce, retrouvant l'intimité de leur chambre pour se défaire de ses vêtements et prendre le temps de se laver intégralement à l'eau froide avant de démêler ses cheveux anciennement tressés. Pensant à son réveil et à la rapidité potentielle qu'on lui demandera, elle fixe sa chemise de corps... mais la repose sur le pie du lit. Le jour sera lever dans une heure à peine. Elle entrouvre les volets pour laisser entrer l'infime brise nocturne et s'allonge sur le lit sans passer le moindre vêtement. Durant un long moment, elle reprend la lecture du carnet d'Elia à la lumière d'une bougie, murmurant certains passages dont elle veut réellement se souvenir et faisant des poses pour ordonner les informations dans sa mémoire. Son corps réclame grâce, mais son esprit, prit dans cette lecture qui pourrait encore lui être arrachée, cherche à tenir encore un peu... encore un peu... juste encore un peu.

Lorsqu'elle ferme les yeux pour de bon, elle n'a le temps que de glisser le carnet entre le matelas et le sommier.

Coincée dans ses propres rêves, Elia était toujours enchainé par ses propres maux qui avaient pris le dessus dans son inconscient. Replonger, dans les abysses, la jeune femme était toujours sous le regard des créatures qui rodait dans le temple en ruine. Ils étaient, tournaient autour d’elle faisant naitre la peur chez la jeune femme. Elle sentait une nouvelle fois la pression monter de nouveau dans son cœur. Puis, une violente douleur raisonna dans son esprit faisant atrocement mal à la jeune fille. Elle glissa ses poignets enchainés vers sa tête, se tordant de douleur. Les créatures raffolaient de la voir souffrir, ricanant par la même occasion. La douleur était épouvantable, néanmoins, la douleur restait moins douloureuse lorsqu’il y avait la créature.

Elia inspira… expira…A multiple reprise, tentant de calmer la douleur dans son corps décharné. Puis, son attention se porta sur une étrange créature à la forme de félin, possédant une peau en écaille. La bête s’approcha dangereusement de la fille, raffolant de son prochain repas. La créature lui tourna autour, lentement et à plusieurs reprises. Tout d’un coup, l’animal cauchemardesque sautant sur elle, attaquant son cou !

Elia fut de nouveau plongé dans les abysses, emporter par les courants marins qui malmener son pauvre corps avant d’être projeter dans la lumière.

La jeune femme sursauta de son lit, lâchant un cri de panique. Dante qui venait de terminer de préparer l'infusion et qui était revenu au chevet de la jeune fille, s'assied à ses côtés, attentif sans la toucher. La prunelle marron, incisive, la regarda mettre ses mains en avant pour se protéger de cette bête qui l'avait attaquée. Son corps tremblota de terreur pure, des larmes glissèrent sur ses joues. Désormais assise, sur le lit, la jeune femme ne se rendit pas compte de son état. Toutes les émotions de ses rêves ressortirent sur son corps. La jeune femme cherchait sa respiration, coincée dans cette panique et une détresse. Un moment, elle eut réellement du mal à croire qu’elle sortait du rêve. Elle tournait la tête en tout sens, sentant une douleur aigue, insupportable remonter dans son cerveau. Elle mit ses mains sur son crâne, regardant droit devant, l'oeil brumeux, oubliant Dante qui était juste…à côté d’elle, immobile, attentif, prêt.

De nouveaux sanglots se coincèrent douloureusement dans sa gorge, une nouvelle fois, les larmes perlèrent au coin de ses yeux. Perdant contrôle, Elia commenca à pleurer, son corp frêle tremblant à gros frissons. Tout était confus dans sa tête. Elle était totalement déboussolée, perdue dans un entre monde inquiétant… La jeune femme ne savait plus si elle était revenue à la réalité ou si c'était un nouveau un rêve.La seule différence c'est qu'elle était libre de ses mouvements.

Convaincue d’être bloquée dans son propre inconscient, Elia tenta de se lever sous l'effet de la panique. D'un geste leste, Dante intervint alors. La prenant par le bras, la faisant pivoter, il se coule dans son dos et l'enserra, passant par la taille et remontant , croisant les doigts derrière le cou d'Elia pour lui éviter de se blesser plus avant, limitant de beaucoup sa liberté de mouvement. Elle gesticula ses jambes, tentant de pousser en arrière pour se liberer ou dans la force contraire de Dante pour se libérer de l'emprise. Elle pensa sur le coup qu'une créature la maintenait. La jeune femme supplia, cria de la lâcher. Cependant, le cri raisonna dans son esprit, lui faisant atrocement mal à la tête

-Ca va Elia… Tu es en sécurité… Calme toi gamine… Calme… Arrête tu va te blesser… Tu t'es cognée, tu vas aggraver ta blessure…

La voix grave de Dante lui parvient à l'oreille, basse, calme, répétant sans fin cette phrase en boucle, entonnant en lui même sa prière à Kiel pour lui offrir toute cette douleur et cette détresse. Le rythme lent est répétitif, hypnotique. Il ne relâche pas son étreinte, laissant son poid épuiser sa proie. Qu'on l'entende ce coup ci n'est pas important..La jeune femme continua toujours de gesticuler avec force, l'envie de fuir et de s'échapper, ne réalisant pas encore son retour à la réalité . Elle cherchait un moyen de mordre, poussant son corps en avant ou poussant en arrière, forçant Dante à se cogner. Mou, l'assassin ne fait qu'accompagner le mouvement, encaissant sans broncher les impacts de la table de chevet. La cuvette valdingue, le bracelet tombe au sol mais, comme un fauve qui a une prise sur une proie, il la laisse se fatiguer d'elle-même. La jeune femme se débattait comme une diablesse. Le rêve l'avait profondément marquée, même éveillée elle continuait à se sentir menacée.

Et toujours, la même phrase en boucle, sur le même ton bas, calme… Grave et rassurant.

-Ca va Elia… Tu es en sécurité… Calme toi gamine… Calme… Arrête tu va te blesser… Tu t'es cognée, tu vas aggraver ta blessure…
"Lachez moi! Lachez moi! Lachez moi! arrêtez! S'il vous plait! Arrêtez!!"

- Je suis là… Calme...

Elle se débattit une nouvelle fois, se sentant faiblir. La jeune femme s’essoufflait, sentant son corps se relâcher. Epuisée, Elia se remit à sangloter de plus belle, se recroquevillant de panique sur son protecteur. Asoupplisant son étreinte légèrement, il se met à caresser les cheveux bruns d'un seul doigt, tandis qu'il répète sa litanie encore et encore…

-Ca va Elia… Tu es en sécurité… Calme toi gamine… Calme… Arrête tu va te blesser… Tu t'es cognée, tu vas aggraver ta blessure…

Un hurlement de terreur pure la tira du sommeil d'un seul coup. Elle se retrouva à genoux sur le matelas avant d'avoir compris ce qui se passait. D'un geste rapide, elle s'empara de la longue chemise de lin blanc qui lui servait de sous-robe et passa devant la coiffeuse pour s'asperger le visage à l'eau froide pendant que des suppliques et des sanglots émanaient de plus en plus fort de la chambre d'en face. Un coup de drap propre et elle était sèche, une graine de cardamome sous la dent pour l'halène de vieux tapis et Aliénor sortait, surprise et inquiète.

Dans le couloir, un homme passait une tête depuis la chambre voisine. Elle lui expliqua en quelques mots que leur protégée était sujette aux terreurs nocturnes et s'excusa platement. Le marchand était peut-être père ou tout du moins d'une bienveillance certaine, puisqu'il ne prit pas ombrage de la nouvelle et souhaita bonne chance à la jeune femme avant de refermer la porte. Du bruit résonnait également du côté de la chambre des gardes. Une cuvette en étain percuta le sol avec un bruit d'eau dans celle d'Elia. Cécilie attendit une respiration... deux... Et s'avança vers la chambre de la jeune fille alors que les gardes sortaient de la leur, torse nus. L'un portait un glaive, l'autre un arc avec trois flèches à la main.

Cécilie ouvrit tout grand le battant, sans précipitation pour ne pas effrayer davantage la jeune fille. Une seconde plus tard, les deux gardes étaient dans la pièce, armés, prêt à frappés. Celui qui portait l'arc leva tout de suite son arme pour tenir Halewyn en joug... Et se retrouva avec la tête d'une frêle rouquine juste devant sa flèche.

- Je vous en prie, calmez-vous. Elle tombée de cheval hier soir et elle est encore déboussolée. Vous allez lui faire peur. " Sa voix autoritaire était pourtant anxieuse. Son regard bleu affronta un moment le brun boueux du jeune garde qui baissa finalement son arme en entendant la mélopée basse qu'adressait l'assassin à sa protégée et la façon dont elle se cramponnait à lui malgré ses pleurs. Cécilie recommença a respirer.

Avisant la bassine répandue à moitié sur le sol et à moitié sur le drap, elle demanda à l'archer de bien vouloir aller demander à l'aubergiste un drap sec. L'homme au glaive refusa de laisser la jeune fille seule dans cet état, même pour aller s'habiller. Il referma la porte pour éviter de donner sa patronne en spectacle et posa son glaive sur le bureau pour ne pas l'effrayer, avant d'approcher avec Aliénor, doucement, s'arrêtant au moindre signe de la part du soigneur ou à la moindre réaction d'Elia. Pourtant, si cette dernière les laissait faire sans piquer une nouvelle crise, chacun savait déjà ce qu'il allait faire :

- Je peux t'aider ?
- Que s'est-il passé ? " demanda le guerrier tendu sans prêter attention à l'intervention de la jeune femme.

Eänwen était crispée en entendant les voix et les bruits de l'étage mais elle pensait que ce n'était pas sa place d'intervenir. Alors,elle balayait, rangeait et préparait les tables. L'archer descendit de l'escalier, s'approchant de l'aubergiste. Ses yeux reflétaient une profonde inquiétude envers sa patronne.

"J'aurais besoin de votre aide vous pourriez me donner... ou lui apporter un draps sec? Je ne veux pas vous déranger... Mais, elle a perdu confiance en nous. elle aurait plus confiance en vous qu'en moi "

Au même moment, Joshua sortit de la chambre, réveillé par le hurlement. Son visage était encore embrumé par le dur réveil. Il se mit à regarder Eanwen et le garde, interrogatif. Eanwen sourit au garde en disant qu'elle arrivait. Au passage elle déposa un baiser sur la joue de Joshua.

"Si Elia a besoin de moi elle risque d'avoir besoin de toi aussi..."

Elle lui caressa la joue et monta les marche un air un peu inquiet affiché sur son visage. Que diable s'était il passé pour qu'un garde perde son sang froid en voyant sa maîtresse. Elle espérait qu'il n'y a avait pas encore de cadavre impliqué parce qu'elle ne le supporterait pas et puis le sang était une chose fort difficile à nettoyer. Elle attrapa dans un débarras des draps propres et suivi le garde jusqu'à la chambre. Joshua suivit l'aubergiste. Tout de suite, il sentit un profond regret de ne pas avoir accompagné sa meilleure amie et d'être resté auprès de l'aubergiste. Non pas qu’il ne l’appréciait pas, cependant ce nouvel incident imprévu , le mettait dans une fort mauvaise posture. Il aurait dû être auprès d'elle... Pour le coup, il regrettait d'avoir accordé confiance à ce couple. Mais il ne disait rien, rejoignant Eanwen à l'étage, accompagnée par la voix de son amie.

Elle frappa doucement à la porte.

"Monsieur Halewyn, j'ai des draps propre pour madame Elia. "

Occupé avec la Courevent, le mercenaire continue sa mélopée sans répondre. Il l’a entendue mais il a plus urgent à faire.

Elle avait une voix douce et délicate. Une voix qu'elle voulait apaisante tout comme ses gestes. Aliénor ouvrit doucement la porte dont elle passa doucement le seuil. Le spectacle qui s'offrait à elle était saisissant. Une jeune femme morte de trouille dans un lit trempé, dans une robe autrefois somptueuse mais maintenant en lambeaux et pleine de tâches diverses. Un homme veillant sur elle qui semblait autant la terroriser que la rassurer. La rouquine déglutit en fermant les yeux. Puis un visage doux s'afficha sur le visage de la jeune femme. Elle posa les draps sur le petit bureau. Elle s'approcha du lit

L'homme se tourne vers Eänwen avant qu’il ait un léger mouvement du menton en signe d’accord. Quand il voit Joshua, la prunelle devient torve, la mâchoire se carre.

La voix grave claque comme un fouet dans la pièce surpeuplée.

"Toi, ta gueule et dehors... on en serait pas là si tu l’avait baisée quand c’était le temps."

Joshua le regarda un moment, surpris, avant de retrouver un visage calme mais sombre. Il le regarda droit dans les yeux, une expression inhumaine d'une froideur implacable se lisant chez son vis à vis. Cependant, la jeune femme recommença à se débattre soudainement. elle n'était pas capable de s'éloigner d'Halewyn qui la maintenait. La position de la jeune femme, pour lui, était comparable à maintenir un criminel. Le jeune homme ne pouvait comprendre l’utilité d’une telle étreinte dans la situation actuelle.

"Je vous vois en train de la maintenir comme une vulgaire prisonnière! Elle a peur de vous! Vous ne voyez donc pas ! Lâchez là !"

Aliénor s'était glissé mine de rien entre le jeune homme et le lit, laissant l'aubergiste déposer les draps faute de pouvoir les changer tout de suite étant donné qu'Elia et son protecteur occupaient le terrain. Lorsque Joshua avança d'un pas, elle lui fit carrément face, une expression peinée et désolée sur le visage. Le garde au glaive; auquel elle avait finalement expliqué les choses en quelques mots avant que les deux nouveaux venus n'arrivent; s'avança pour lui saisir l'épaule avant que la frêle main de la jeune voyageuse n'ait le temps de le faire.

"C'est pas leur faute. " souffla-t-il.

"Elle s’est cognée, elle a peur de tout le monde... Elle a une commotion. Je lui soutiens le cou et la tête pour l’empêcher d’aggraver son état tout en m’évitant de me faire blesser. Et ça, trou du cul, t'as rien a y redire. Si tu t’en étais occupée elle aurait pas joué à la pute..."

"Halewyn..."

"Aliénor, sors moi cet imbécile le temps que je la calme."

"Lâche moi !
"
Elia était terrorisée au possible. Elle se débattait ne supportant pas le contact de l'homme supposa l'aubergiste. Quant à Aliénor finit de se mettre ostensiblement entre Joshua et le sordide spectacle. D'un mouvement lent, elle l'invita à se diriger vers la porte.

"S'il vous plait... Laissons leur un peu d'espace. Je vais tout vous expliquer. "

L'aubergiste s'était retrouvée malgré elle au milieu de l'échange glacial n'avait pas bougée observant les gestes de chacun cherchant à savoir où était sa place. Elle n'avait pas a être là mais on lui avait demandé d'être là alors elle n'avait plus vraiment le choix. Bien qu'elle ait de l'affection pour la brune elle voulait rester loin de ses histoires. Surtout si elles impliquaient une quelconque relation sexuelle avec Joshua. Ce qui la mettait extrêmement mal à l’aise . Elle inspira alors que Alienor essayait de faire sortir Joshua elle regarda dans leur direction offrait un visage calme et réconfortant à son ami/amant.

"Tu devrais l'écouter Joshua, prend les information je veille également sur elle."

"Bien...Bien "

Puis elle se tourna vers la blessée et le voyageur. Toujours avec cette douceur et se calme apparent. elle se mit à genoux à côté du Borgne qui chantonnait un air qui lui était légèrement familier. Mais, la peur restait profondément ancrer en elle. En voyant, Eanwen, elle sentit plus une peur qu'autre chose. Tout de suite, le mauvais image de son rêve la heurta. Elle posa délicatement sa main sur le bras de l'homme. Le contact n'était pas appuyé il était juste présent pour signifier sa présence et son intention de lui parler et porter de l'aide. Quand Eanwën posa ses doigts, elle pu sentir un spasme fugace mais bien marqué. La mâchoire se carre un peu plus de déplaisir

" Halewyn... J'ai eu à faire à des Rokvenha plus coriace qu'elle. Je peux prendre le relais et veiller à ce qu'elle ne bouge pas. Qu'elle ne se blesse pas. Peut être que je pourrais même la calmer suffisamment pour la faire se changer... Prenez le temps d'aller dehors de respirer et même de vous reposer je peux m'en charger quelque temps et si celà vous rassure je vous appellerai à la moindre difficulté."

Elle s'était relevée en attendant la réaction de l'homme qui, en se tordant le cou la fixe d’une prunelle d’ambre foncé.

Ok.... finit il par dire .... mais avant je veux que tu boives, Elia. C’est de la valériane et de la lavande, Eänwen a te donner une tasse quand elle sera bue, je te relâcherai d’accord?

Elia ne répondit pas....Silencieusement, la jeune femme hocha faiblement la tête, se forçant de ne pas regarder. Son seul désir était de fuir pour le coup.

La rouquine aide à faire boire la brune. En retour, la jeune femme se força à ingurgiter la decoction, se secouant pour ne plus sentir la moindre emprise sur elle.

-Ne te débat pas, tu va aggraver ton état.... calme.... je suis là.

Continue t’il, patient. Une fois qu’elle a tout bu....

- Je te relâche... Pas de mouvement brusques gamine, tu t’es cognée la tête.... Tu va probablement avoir le vertige c’est Normal ...

Avec une lenteur infini il dénoue sa prise. Si elle s’agite, Halewyn la reprendra illico Eanwen attendit que la place se libère, prête à bondir si il le fallait. Elle savait très bien que un coup de folie pouvait tuer la jeune femme si elle ne restait pas tranquille. De nouveau libre de ses mouvements, Elia recula lentement, doucement se repliant contre elle même. Elle se recroquevilla en boule, fixant Eanwen dans les yeux, totalement sous l'effet de panique. La rousse lui offrait un visage réconfortant doux et amical. elle se glissa à la place de Halewyn lui signifiant par un signe de tête qu'elle avait la situation en main et qu'il pouvait partir sans crainte.

Doucement, Aliénor accompagna Joshua à l'extérieur. Le garde à l'arc, resté dans le couloir, les regarda passé avec circonspection, mais ne bougea pas. Le premier qui approcherait de cette porte aurait désormais affaire à lui. Une main rassurante sur son épaule, elle le guida jusqu'à sa propre chambre, juste en face, pour pouvoir parler sans que des oreilles indiscrètes ne s'en mêlent.

- Asseyez vous, je vous en prie. " indiqua-t-elle en désignant le lit pendant qu'elle s'approchait de la coiffeuse pour lui servir un verre d'eau.

Contrairement à la chambre d'Elia, celle-ci ne disposait pas de tout le confort imaginable. Il n'y avait d'ailleurs qu'une chaise croulant sous les affaires de deux voyageurs. Le volet très légèrement entrouvert laissait passer un seul rayon qui s'écrasait sur les draps défaits, faisant danser la poussière en un ballet de mille étincelles. Une odeur de fleur d'oranger et de savon flottait dans l'air tiède.

Le jeune homme semblait plus qu'inquiet à cause du comportement étrange d'Elia. Ce n'était pas simple de voir une amie saine d'esprit se transformer en enfant paniquée en l'espace d'une soirée. Il se posait beaucoup de question. De base, il avait toujours eu une certaine méfiance à l'égard d'Halewyn. Il se demandait ce qu'il avait encore fait mais resta très silencieux. Son regard exprimait toujours le même sérieux lorsqu'il s'assit en quête de réponse, gardant le verre d'eau que la voyageuse lui avait offert en s'installant près de lui.

- Merci...." disait-il sous le ton inquiet.
- Il faut pardonner Halewyn. Il n'a pas dormis de la nuit pour s'occuper d'Elia et elle nous a fait une belle frayeur.
- Que c'est-il passé ?" il allait droit au but oubliant les propos inapproprié d'Halewyn.
- Hier soir, elle s'est... comment dire. " Aliénor hésita, croisant les doigts dans un geste un peu gêné. " Elle en avait assez d'attendre et elle avait décidé de profiter de la fête pour s'offrir à un homme. Je n'avais pas compris que tout ce maquillage et ces belles robes étaient dans ce but. Elle parlait beaucoup de vous... " La jeune femme accrocha le regard du jeune homme, vérifiant qu'il comprenait de quoi elle parlait à mi-mot.

Il la regarda un moment, comprenant qu'Elia avait décider de passer à l'acte sans lui en parler. Il se souvint de leurs échanges sur la question et plus précisément de celuis après qu'il ait eu une aventure avec Eanwen. Ils étaient là, en train de discuter, de s'échanger leurs points de vue et se taquiner. Cependant, Joshua savait que la jeune artiste avait longtemps hésité à franchir le cap. Aujourd'hui, la jeune femme avait osé, et il s'en étonnait.

- Elia aime porter de belles choses, s'habiller pour plaire. Que ça soit ici ou à Thaar, d'ailleurs... Elle a toujours voulu plaire." Un sourire lui vint sur les lèvres, presque malgré lui avant d'être rattraper par l'instant. Il attendit encore un peu avant de reprendre. " Je vois ce que vous voulez dire. Qu'est qui c'est passé ensuite? Avant la soirée, Elia avait beaucoup de mal digérer la trahison de Mascide et Baal... et tout ce qui s'est passé. Ca a pu jouer aussi. Vous n'êtes pas d'accord?"
- Je ne suis pas ici pour juger ses actes ou les expliquer, Joshua. " Elle eut un sourire désolée. " Je n'en aurais pas parlé du tout si tout n'était pas parti de là. Elle a passé une grande partie de la soirée à séduire diverses jeunes hommes du village... et est allé très loin avec Halewyn. Elle s'est montré très insistante et de ce qu'il m'a dit, il a du promettre qu'ils s'échangeraient des lettres et apprendraient à se connaitre sur le long terme pour lui faire lâcher prise. Les choses semblaient rentrer dans l'ordre. " Elle secoua la tête, ses mains bougeant au rythme de ses explication comme si elle en revivait certains passage. Son manque de discernement était déplorable et elle en avait parfaitement conscience. " Halewyn et moi dansions quand elle a disparu. D'après ceux qui l'ont vu partir, elle nous regardait et semblait bouleversée de nous voir ensemble. Je ne sais pas si elle a agis par jalousie ou autre chose, mais elle a frappé un jeune homme du village, elle a repris son cheval et elle est partie au galop en pleine nuit sans même prendre une torche avec elle. "

Il resta un moment silencieux, se remémorant les autres souvenirs qu'il avait d'Elia. Il croisa les bras un moment, en train de réfléchir. Il essayait de comprendre les raisons de sa meilleure amie. Néanmoins, une chose le dérangeait plus que tout. Séduire de jeunes hommes... Peut-être. Par contre, il était prêt à mettre sa main à couper qu'elle n'aurait pas donner sa virginité à un inconnu. La seule personne dans cette histoire à laquelle elle aurait réellement pu s'intéresser était Halewyn. Elle le lui avait dit ce soir là : " Mais, je ne ferais pas comme notre aubergiste m’offrir à un inconnu. Je préfère connaitre au minimum à une personne avec qui je partage un vécue ou une histoire. Ilan, toi…des proches. Mais, m’offrir en une soirée. Non, c’est trop rapide."

Halewyn et elle avaient une histoire, un vécu, un lien. Et si elle s'était faite rejetée... Elle avait craqué. Entre ça, le précédent coup dure avec les gardes, le dernier comportement d'Halewyn et toute la pression du lendemain avait du la faire craquer. Il connaissait déjà son impulsivité. Avec Ilan, elle n'avait pas eu peur de prendre des risques ou de mettre sa vie en danger. Mais, il se demandait tout de même s'il y avait pas autre chose qui aurait pu pousser à Elia à fuir. Prendre le risque de fuir au galop en pleine nuit était insencé.

"Jalousie, non... Je ne pense pas... Impulsive, elle est. Par contre, il a du y avoir quelque chose qui l'a vexée, comme une trahison...
- Une trahison... Vous pensez que nous... ? " murmura Aliénor, abasourdit et attristée en le regardant droit dans les yeux.
-Je ne sais pas. Je n'étais pas là. Je ne pense pas que vous soyez une traîtresse mais je sais qu'Halewyn et Elia ont pas mal de différents. Elia peut avoir sentit une trahison." il mettait bien en avant le mot sentir comme pour expliquer que chacun n'avait pas la même vision de trahison. "Elle peut s'être trompé. Les sentiments sont très personnels...
- Très bien... Peu importe votre opinion sur nous ou vos spéculation sur elle j'imagine. "

La jeune femme sentait Joshua en train d'essayer de disculper son amie de toutes les façons possibles, comme si elle était attaquée. Une expression attendrie passa néanmoins sur ses traits

- C'est touchant de vous voir la défendre ainsi. Je comprend mieux pourquoi elle en est arrivée à de telles extrémités... " Elle prit le gobelet d'eau des mains de ce qui n'était qu'après tout qu'un très jeune homme, pour glisser ses doigts fins entre les siens. " Écoutez... Je me permettrais juste un conseil, même si la situation s'y prête mal. L'esprit des jeunes filles est plus chaotique qu'il n'y parait, et vous le dites fort bien, les émotions sont changeantes. Lorsqu'elle ira mieux, faites un peu plus attention à elle au lieu de courir le guilledou. Et pas seulement à ce qu'elle vous demande et ce qu'elle accepte pour rester la personne la plus proche de vous malgré vos aventures avec d'autres femmes. Elle m'a avoué presque mot pour mot, rêver souvent de vous même si elle pense également à un garçon de Thaar. Elle même n'est pas au clair avec ses sentiments et si je devais donner mon avis, je dirais qu'elle avait quelque chose à se prouver ce soir. Alors ne soyez pas trop prompt à évaluer les formes que peuvent prendre la jalousie... ou à décider que parce qu'elle est votre amie, elle ne ressent rien d'autre... C'est pour ça que Halewyn vous tient pour responsable. "

Sa tirade se termina sur un sourire plus appuyé. La jeunesse devait faire ses erreurs et ses propres armes après tout. Il était libre de ne pas la croire, mais ce qu'elle racontait n'était que pure vérité. Hélas, la situation ne permettait pas non plus de s'attarder sur les sujets les plus frivoles et Aliénor du bien retrouver son sérieux, sans lacher les mains qu'elle réchauffaient délicatement.

- Enfin... Toujours est-il que jalousie ou caprice, elle est partie seule. Nous l'avons suivi le plus vite possible, mais le temps de retrouver sa trace, elle était sur la plage et se faisait agressée par des chasseurs de prime. Elle leur a fait peur avec sa magie et est remonté à cheval pour fuir à nouveau. Halewyn s'est occupé des brigands et j'ai tenté de rattraper Elia pour la ramenée en sureté. Elle était paniquée et affaiblie par l'explosion. Je n'ai pas réussi à arriver jusqu'à elle avant qu'elle ne tombe, et c'est là qu'elle s'est cogné la tête. J'ai attendue Halewyn pour pouvoir la transporter sans risquer d'empirer son état et il l'a veillé depuis.

Le jeune homme restait silencieux, ne disant rien sur les longues explication de la voyageuse. Il savait pertinemment que leur relation était ambiguë mais qu'Elia aimait Ilan. De cette amour, elle n'était pas prête à se donner à quelqu'un... Du moins, il savait que c'était beaucoup plus compliqué. Joshua était certains que si la relation avec Ilan n'avait rien donné... leur relation à eux serait sûrement bien plus simple. Par contre, il s'attarda sur l'attaque des brigands et l'utilisation de la magie.

"Vous pensez qu'un simple cognement de tête peut la faire paniquer autant? Ou la magie? Et... J'ai vu que sa robe était habimée tout à l'heure. Vous pensez que les hommes ont réussi à..." il n'aurait pas préféré entendre ça. L'idée qu'elle ait pu subir une chose pareille lui était insuportable. Il pris néanmoins une inspiration pour finir. " Ils auraient pu la toucher?

- Honnêtement... je n'en sais rien. " acquiesça Aliénor après quelques instants d'un silence pesant. " Nous n'avons pas... vérifier. Nous étions à peine sur la plage quand nous avons vu l'explosion. " Elle sembla hésiter un instant avant d'ajouter. "Nous l'avons entendu crier un peu avant mais il n'y avait pas assez de lumière pour voir ce qui se passait. J'ai déjà vu des commotions faire délirer des soldats vétérans pendant plusieurs jours ou les faire pleurer comme des enfants. Certains s'en remettent, d'autre... Moins bien. Mais quand Elia est partie de la fête, sa robe était intacte... "

-"Bien... Bien... Bien, ça peut être un peu de tout....sans réellement connaitre la vérité. Comment je peux faire pour l'aider, Aliénor? Je m'inquiète réellement pour elle.

- Soyez là pour elle. " sourit-elle. " Restez toujours calme en sa présence, même si elle vous rejette ou se montre violente. Quel que soit ce dont elle se souvienne, ne la brusquez pas. Il se peut qu'elle soit véritablement convaincue de ce qu'elle raconte. S'il s'est vraiment passer quelque chose, son esprit peut essayer de transformer les souvenirs, ou n'en avoir que des bribes dont elle remplit les blancs avec ce qui lui tombe sous la main. Il ce peut aussi que tout soit un pur cauchemar, comme les terreurs nocturnes dont les enfants n'arrivent pas à s'éveiller. Ne réagissez pas non plus devant elle si elle dit des choses dérangeante, que vous la croiyez ou non. Soutenez là tant que vous pouvez, mais l'encourager dans une version de ce qu'elle vous racontera pourrait la pousser à s'enfermer dans un délire. "

Elle le laissa assimiler ces questions conseils, répondant à ses questions s'il en avait. Elle partageait volontier ce qu'elle avait appris au contact des soigneurs et des guérisseurs lors des guerres qu'elle avait connu et ce que Halewyn lui avait transmis également. Elle s'efforça d'être la plus précise et la plus exaustive possiblble jusqu'à ce que le jeune homme soit satisfait. Elle lui rappela alors le plus important.

- Dans tous les cas, il vous faudra être patient.
- Bien...Vous pensez qu'elle s'en remettra? Pensez vous qu'elle soit... détruite?" Joshua la regarda un moment avant de lui dire quelque chose qui l'inquiètait encore davantage. La soierie risquerait de la blesser d'avantage....Il avait déjà bien peur de son état mais il avait bien peur de la suite " Les filles de la soieries vont profiter de la rabaisser. On la fait penser pour une étrangère..."

Il était amusant de voir les gens coller sur des choses totalement futiles lorsqu'un drame potentiellement grave arrivait. Le jeune homme ne semblait pas faire exception, mais Aliénor n'en fut pas agacer le moins du monde.

- Joshua... Nous parlons d'une blessure grave, peut-être d'un viol. Je ne pense pas que l'avis des jeunes fêtards de Thaar devrait vous préoccuper pour l'instant. Pensez à Elia et à son rétablissement. Elle est forte. Vous l'êtes aussi. Elle s'en remettra, j'en suis sûre. " C'est ce que dans le milieu des guérisseurs, on appelait un pieu mensonge...
- Je sais... madame... Je sais. Je pense déjà à son rétablissement et à l'aider à se relever. Vous n'imaginez même pas tels point je voudrais avoir une formule magique, aujourd'hui et au Palais... Je prie pour qu'elle s'en remette, oui. Mais... une blessure ne laisse pas indemne. Même après... Je m'inquiète pour aujourd'hui, lendemain et pour l'avenir. " il marmonna avec peine et tristesse " Mais, vous avez raison...ne sautons pas les étapes.

Il était recroquevillé sur son bout de lit, les yeux baissés, les épaules rentrées. Le timbre de sa voix était douloureux d'émotion contenue. Il s'en faisait à ce point pour l'état de son amie... Touchée, Aliénor, s'approcha pour le prendre dans ses bras, passant une main dans son dos, d'une façon presque maternelle. Surpris, sur le coup, il accepta l'embrassade et serra fort. Il sentait bien aussi toute la pression qu'il avait pour soutenir sa meilleure amie. Au plus profond de lui, l'homme se maudissait de ne pas avoir suivit Elia. Joshua se sentit coupable mais il ne pouvait pas rester sur la culpabilité. Il fit une petite tape sur le dos de la voyageuse pour la remercier. Le jeune homme ne s'attardait plus sur son sort, décidant de venir en aide à sa meilleure amie. Il se leva

"Merci, je vais allez rejoindre, Elia. Je pense qu'elle a encore plus besoin de son meilleur ami plus qu'autre chose."

Il s'approcha de la porte d'entré avant d'adresser un sourire à la Dame se demandant si elle allait le rejoindre ou non.

- Laissez un peu de temps à Halewyn pour se calmer. Elia est entre de bonnes mains et elle semble avoir arrêter de crier. Vous descendriez avec moi, boire quelque chose ?

Il hésita un moment, avant d'hocher la tête/

-D'accord.....Je pense que boire quelque chose nous fera du bien pour nous deux. Vous n'êtes pas d'accord?

Elle acquiesça et le suivit dans le couloir. Ses doigts s'agitèrent, sans doute pour chasser leur crispation. Puis elle s'étira et ils descendirent les escaliers à pas de velours.

" Elia je te crois, je te crois mais le danger est loin maintenant. Il faut que tu te calmes que tu te repose je ne laisserais personne te faire du mal. Joshua veille sur toi aussi. "

A l'idée de s'endormir, Elia est encore davantage effrayée. Tout de suite, elle sent la peur l'envahir, secouant la tête sur le coup à l'idée de dormir de nouveau.Eanwen lui attrapa la tête pour la maintenir en place. Sa prise était ferme mais délicate. Elia planta ses ongles dans les draps. Cependant, elle frisonnait d'autant plus de voir Eanwen la toucher de nouveau. Les mains de la jeune fille agrippa fermement les poignets de l'aubergiste, plantant ses ongles, retirant ses mains de son visage, s'adossant réellement contre le dos. Pour le coup,son corps se mit à trembler de panique à l'idée de se rendormir. L'aubergiste ne bougea pas, maintenant son emprise.

"Elia tu vas finir par te tuer toute seule à t'agiter comme ça calme toi."

Sa voix douce n'était plus délicate mais ferme tout en essayant de rester rassurante.

"Elia rappelle toi les étoiles. Rappelle toi le bateau et l'océan. Rappelle toi que tu n'es pas en danger tant que je suis là. Rappelle toi que tout va bien. C'est fini tu n'es pas obligé de dormir mais reste calme. "

Elia tenait toujours les mains de la jeune femme, plantant bien ses ongles. La jeune femme respirait rapidement, tentant de se calmer avant de pleurer.

"Je sais pas....je sais plus. Je me sens plus en sécurité....on m'a trop de mal....La douleur...tu n'imagines pas la douleur jusqu'à vouloir mourir.On voulait me prendre quelque chose, on m'a pris quelque chose... Je voulais réellement mourrir. Aujourd'hui, je sais pas...je sais plus. Il y avait des brigand...Robe arraché...puis la magie....puis plein de chose. Tout est flou, tout est pas clair. Mais, on m'a fait du mal! Trop de mal! "

"Je t'écoute Elia raconte moi si ça peut t'aider. je t'écoute et on va démêler ça ensemble d'accord, tu sais les brigand ont peut être lancer un poison dans l'air pour faire avoir des hallucination c'est assez courant sur la côte. Mais raconte moi je t'écoute je suis là."

-"C'est trop flou, on m'a fait du mal....je sais juste...Ils étaient..trois, ils ont fait quelque chose.....Ma robe était arrachés j'ai fais quelque chose....Je sais pas..je sais plus.....Mais on m'a pris quelque chose," elle avait du mal à expliquer avant de s'effondrer en sanglot et de terreur

-Ils sont morts . Coupe la voix grave d'Halewyn, provenant du bain. Jte ramènerai les corps demain si tu veux... tes en sécurité Elia... Je suis là, je veille.

"Tu vois Elia tu n'as plus rien à craindre le plus difficile est passé"

Elle regarda une partie de sa robe arraché. Peut être qu'ils avaient osé quelque chose....réussie à faire quelque chose....

La rouquine observa la jeune femme

"Elia est ce que tu veux que je t'aide à enfiler autre chose ? "
"Ils m'ont....ils m'ont...." Elia la regarda..

"On ne peut pas savoir pour le moment quand tu seras suffisamment remise physiquement on pourra vérifier mais pour ça il faut que tu reste calme et que tu ne bouge plus pendant un certain temps "
-"D'accord....s'il te plait...ne me laisses pas seul.."

Elia tentait de se détendre, avant de se fondre en larmes une nouvelle fois Eanwën lui sourit et lui caressa du bout des doigts les cheveux.

"Est ce que tu veux que je vienne avec toi dans le lit ? "

La jeune fille se contenta de hocher la tête.

La rousse se leva, prenant le draps sec enleva le draps de dessus mouillé pour le remplacé par le sec. Elle le mit aussi sur Elia avant de venir se glisser dans le lit avec elle assise de façon à ce que son dos soit contre le mur, et qu'elle puisse maitriser Elia si elle se mettait de nouveau à paniquer elle se remis à fredonner la comptine de son enfance.

Une fois les deux femmes dans le lit et l'atmosphère relativement apaisée, le mercenaire se relève et va se coucher en boule, appuyé sur la porte, protecteur. Ignorant superbement l'épéiste qui peut bien foutre ce qu'il veut, tant qu'il touche pas à sa putain de lame. Les replis du vêtement s’immobilisent Tandis qu’il essaye de pioncer un peu. Un soupir épuisé traverse les ombres des vêtements à la forme rendue indéfinie dans la pénombre ambiante. Dans son dos, quelques chuchotements sortaient tout juste d'une autre pièce. Aliénor et Joshua. Leurs pas discrets se dirigeaient vers le rez-de-chaussée. Au passage, une magie bien connue le caressa l'espace d'un instant. Comme un souffle chaud sur sa nuque. Le visage bien caché dans son manteau, l'homme a un léger sourire avant de se caler plus confortablement sur le plancher dur.

Les heures s'écoulèrent, plus paisibles. Halewyn ne quittait pas le chevet de la jeune fille et après quelques heures de sommeils pour le mercenaire, Eänwen put retourner à ses obligations avec de sincères remerciements de la part d'Aliénor. Joshua laissa passer quelques heures supplémentaires sans se montrer impatient. Et peu à peu, Elia se calma.

Les autres clients de l'auberge se plaignirent bien un peu, ou offrir leur soutient à la jeune fille en ces moments difficile sans trop savoir ce qui se passait exactement. Lors des repas, on apportait trois plateaux en haut pour ceux qui ne quittaient plus la chambre. Mais cela ne pouvait durer dans une telle mesure...

En fin de journée, Joshua frappa à la porte de son amie et fut de nouveau mis dehors par son Cerbère. Cette fois, le ton monta, si bien que les deux rouquines furent obliger d'intervenir pour calmer les choses tandis qu'Elia se remettait à sangloter en laissant tomber des mots à peine compréhensibles. Les deux hommes eurent droit à un remontage de bretelle en règle chacun de leur côté avant qu'il ne soit convenu qu'aucun des deux ne lèverait plus le ton en présence d'Elia, pour le bien de la jeune fille. S'en suivit de longues discussions croisées. De Joshua à Aliénor. d'Aliénor à Halewyn. De nouveau d'Aliénor à Joshua pour lui expliquer que le mercenaire pensait qu'Elia finirait par trop s'appuyer sur lui et à en rester dépendante si elle ne se relevait pas seule de cette histoire. de Joshua à Halewyn. Des gardes à Joshua. D'Halewyn aux gardes. Et d'Aliénor à Eänwen pour lui demander comme ultime service de veiller sur le jeune homme angoissé. Au final, Joshua ne chercha plus à voir son amie, mais à chaque fois que quelqu'un quittait la pièce, il sauta sur pied pour lui poser mille questions.

Le lendemain, il rodait encore comme un lion en cage, incapable de se détendre. Aliénor le mis à contribution pour une chasse aux ingrédients. Puisque les simples décoctions n'avaient pas marché, il était temps de tenter un remède un peu plus puissant pour pousser la jeune fille à dormir. Elle s'épuisait d'heure en heure et son esprit ne survivrait pas à l'effritement mental que causait la privation de sommeil. Entre les villages alentours et le bois, ils y passèrent la journée, mais le résultat était concluent. Il fallut encore quelques heures pour arriver au bout de la préparation, mais après le diné, deux flacons d'une teinture âcre et alcoolisée revêtant une teinte violacée étaient prêt à l'emploi. Pour preuve se sa bonne fois à l'intention de Joshua, elle en prit deux gouttes de chaque dans un verre d'eau, plaisantant sur le fait qu'elle allait dormir comme une masse cette nuit là.

Lorsqu'elle monta de nouveau pour les remettre aux gardiens d'Elia, Halewyn avait de quoi être surpris. Des deux, c'était lui l'herboriste et l'alchimiste. Cécilie savait à peine touiller un brouet d'ordinaire, quand à évaluer les quantités de plante qu'il fallait, c'était toujours très approximatifs dès qu'on sortait des faits les plus basiques. Pourtant la mixture à laquelle elle avait aboutit était plus qu'honorable... et ne faisait pas partie des recettes qu'il lui avait déjà expliqué.

- Au moins deux gouttes. Pas plus de dix en six heure. " expliqua-t-elle sommairement en laissant un des flacons. Voyant l'état zombiesque de son amant, elle parvint également à le convaincre de laisser le garde présent veillé seul pour quelques heures. Sans quoi plus personne ne serait apte à la protéger d'ici le lendemain soir.

En échange, le départ fut annoncé pour le sur-lendemain si Elia n'évoluait pas d'ici là. Une demie heure plus tard, elle dormait comme une souche, nue comme un ver sur son coussin raplapla.

Au petit matin, c'était une nouvelle surprise qui les attendaient. Un cheval en moins dans l'écurie. Toutes les affaires de la chambre des deux gardes vidées, y compris les chandelles de rechange dans la table de chevet. Il n'y avait plus trace d'Imran, le meilleur archer du groupe. L'homme n'avait même pas laissé de vêtements de rechange à son frère d'arme, embarquant jusqu'aux morceaux d'armure qu'il ne portait pas sur lui dans la chambre d'Elia au moment ou il avait tout raflé. Il ne restait à Wassim que son glaive, les vêtements qu'il avait sur le dos et le contenue de la sacoche qu'il avait toujours à la ceinture.

Lorsque Wassim vint gueuler son désarrois dans la grande salle, Aliénor dormait toujours. Mais Joshua était prêt à partir au quart de tour... Après avoir repérer quelques traces élémentaires, il quitta l'auberge comme une furie, armes à la main.

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1er jour de la 2e ennéade de Karfias
An 17 du XIe Cycle

A l'aube, tous étaient réunit. Joshua était de retour. Wassim et Halewyn n'avaient toujours pas quitter la chambre d'Elia. Aliénor préparait les chevaux. Après le petit déjeuner, ils partiraient pour Thaar, quittant ce qu'ils auraient voulu voir comme un îlot de détente ce vaste monde.

En pansant Zayasse, la jeune voyageuse se demandait s'ils reviendraient ici quelques jours encore, comme il le lui avait promis, où s'ils iraient ailleurs. Une part d'elle se disait que s'ils n'avaient pas pu s'empêcher de taquiner Elia, c'est qu'ils ne pouvaient tout simplement pas tenir en place. Les vacances se terminaient d'elle même d'une certaine façon... Ou bien c'était parce qu'ils avaient besoin de solitude ? Oui... sans doute. Mais trouver à la fois de la solitude et un lit restait hors de leur portée. Peut-être en s'organisant bien pour décimer une ferme reculée ? Il faudrait qu'ils y pense lorsqu'ils en auraient fini avec Elia.

Enfin pour l'heure, ce n'était pas encore la question. Et c'est avec un appétit redoublé que Cécilie s'assit à la grande table pour partager brioche et infusion. Une fois n'est pas coutume, elle demanda même à ce qu'on lui passe la corbeille de poisson.

Joshua avait tenté de poursuivre l’homme qui avait tenté de déserter en suivant les traces du cheval pendant tout le long de la route. Il mettait toute sa colère à retrouver le déserteur qui ne remplacer plus son rôle de garde. Non seulement, il mettait en danger Elia mais il mettait en danger les autres. Joshua n’en pouvait plus de cette situation et de se sentir impuissant. Encore une fois, il aurait de l’être là pour éviter ce tragique incident. Maintenant, il ne savait plus où donner sa tête. Il ne savait pas du tout si son amie de toujours s’en sortirait de cet incident ? Était-elle fichu mentalement ? Allait-elle s’en remettre ? allait-il retrouver l’Elia d’avant ou voir Elia se transformait ? Tout un tas de question…Aucune réponse ne venait à son esprit.

Il avait pris son cheval, tentant de suivre les traces de pas du cheval du déserteur. Il arriva au premier village, cependant, une multitude de trace de pas l’empêcher de vraiment le retrouver. Il questionna, posa plein de question aux gens du village. Puis, il se dirigea vers le Nord d’après les propos des villageois. Puis, il s’arrêta sur un autre village, puis, un autre hameau…Cependant, il sentait bien que le déserteur lui mettait une très grande distance. Plus, le jeune homme insistait à retrouver ce traitre, plus le déserteur lui mettait une distance. Lorsque la journée toucha à sa fin. Le jeune homme se mit à l’évidence qu’il était incapable de retrouver le garde du corps. Il n’était qu’un simple serviteur sachant bien se débrouiller à l’épée…Mais, il n’était pas un grand guerrier et ni un professionnel.

Il s’arrêta dans un village, profitant de l’hospitalité d’un villageois pour se reposer la nuit contre un petit service tels qu’aider la vielle dame à ramasser la récolte. Durant la nuit, le jeune homme lachait silencieusement des larmes de colère en direction de son amie qui était une nouvelle fois inconsciente et de cette garde qui était l’élément déclencheur de tout ce drame. D’une autre part, il était en colère envers sa propre personne. Il aurait dû mieux gérer la situation et faire son véritable travail : Un serviteur. En tant que serviteur, il aurait de l’être prêt d’Elia dans la fête du village. Non, seulement, son amie et lui auraient pu s’amuser mais il aurait pu surveiller et éviter un drame. L’aubergiste l’avait complètement séduit et l’homme regrettait de s’être fait avoir. Joshua sentit la sensation d’avoir profiter de la liberté que la jeune femme lui avait accordée pour faillir à son devoir principale.
Il ne pouvait plus se permettre de reproduire cette même erreur.

Bien avant que le soleil se lève, Joshua quitta le village profitant de retourner à l’auberge lorsque le soleil était bien présent. Il descendit du cheval, laissant l’animale se reposer à l’écurie. Une fois rentrée à l’intérieur de l’auberge, son visage était marqué par la fatigue et de remords. Il s’installa sur le banc en face de Cécilie. Il poussa un soupire qui exprimer une profonde frustration.

« Je n’ai pas réussi. Il a été bien trop rapide pour que je puisse le retrouver. »

Eanwen avait attendu jusqu'à ce que la jeune fille s'endorme puis elle l'avait changé délicatement. Le peu de temps où elle dormait son sommeil était peu reposant et le fait que l'homme reste en permanence dans la pièce ne mettait pas spécialement alaise l'aubergiste. Puis la rouquine pu reprendre son activité une fois tout le monde réveillé. Elia était plus calme. Elle avait toujours cette lueur étrange dans les yeux, un mélange d'angoisse et d'horreur absolue.
La pêcheuse pensa qu'elle avait de la chance que le chasseur ait réduit au silence ces chasseurs de primes. Au vu de ce qu'avait l'air d'avoir subi la brune elle n'aurait pas donné cher de sa peau. Certe elle savait se battre un minimum mais jamais contre plusieurs hommes en même temps sa rapidité et sa fluidité lui permettait de prendre un avantage dans un duel mais à 1 contre tous elle ne se faisait pas d'espoir. L'idée lui fit avoir un frisson. elle décida de la chasser il y avait bien trop à faire dans l'auberge et un employé en moins ça se faisait sentir tout de même.

Sa relation avec Joshua avait doucement basculé. Il n'y avait lus de jeu de séduction , plus de tendresse due à l'attraction. Non il n'était qu'une boule d'angoisse que la rouquine s'évertuait à rassurer comme elle le pouvait. Quand l'annonce du départ lui vint aux oreilles elle ne pu retenir un soupir de soulagement. Elle appréciait sincèrement ces clients et éprouvait de la peine pour Elia et Joshua mais elle la réalité était qu'elle n'en pouvait plus. Plus les jours passait plus elle perdait en réputation et en argent. Elle avait du offrir des réduction à des clients mécontents et déjà qu'elle rentrait juste dans ses frais avec les réduction qu'elle allait faire aux voyageur qui l'avaient aidé elle ne savait pas vraiment comment elle allait rattraper le tout. Peut être en organisant une soirée dansante ou un tournoi de lancé de botte de paille. Elle allait devoir rattraper tout ça avec un gros événement qui allait lui demander beaucoup d'énergie. Energie qu'elle n'avait plus. Ils l'avaient épuisé. Tout particulièrement Joshua qui était incapable de dormir chaque nuit.

Le jour du départ un garde avait filé en volant tout ce qu'il lui était possible de voler. Heureusement que tout ce qui avait vraiment de la valeur était enfermé à double tour en cuisine ou dans ses appartements. Joshua lui ne réfléchit même pas et parti le chercher. Eänwen elle se contenta de servir le petit déjeuné. Le soir venu elle n'avait pas décoléré ainsi quand Joshua annonça qu'il ne l'avait pas retrouvé Eanwen se retira dans le fumoir ou elle donna un grand coup de pied dans la porte pour l'ouvrir. Puis passa ses nerf sur une viande à grand coup de marteau. Elle n'en pouvait plus elle en avait marre. Ce défouler ainsi lui prit une ou deux heures peut être. Ce soir ce n'était pas elle qui servait le repas. Elle n'avait pas faim et elle voulait juste que son auberge redevienne calme.

Ell avait fini par se glisser dans le lit alors que Joshua dormait déjà. Il lui tardait également de retrouver le plaisir de dormir seule. Le lendemain au réveil elle se rinça le visage avant de préparer le petit déjeuner et d'attendre le départ de ses clients agités. Pour leur jour de départ elle avait préparer un petit déjeuner encore plus important que d'habitude en servant également des délices d'Arcam et des jus d'agrumes pressés. Elle fini par s'asseoir à côté de la rouquine. Elle posa la main sur la sienne

"Alienor je suis heureuse que votre voyage vous ait mené ici j'espère que le vent vous portera une nouvelle fois sur mon chemin. Vous avez été des clients que l'on oublie pas."

Puis elle lâcha sa main pour prendre une gorgée d'infusion. Elle attendait le départ des uns et les arrivés des autres. Le cycle naturel des clients d'une auberge. Ceux ci ont laissé plus de traces que d'autre.

C'est le jour du départ. Le silence plane dans la chambre tandis que Dante attend patiemment qu'elle finisse par se réveiller. Pendant ce temps, lent et méthodique, il prend soin de son matos. Il a envie de bouger, de se débarrasser de tout cela. Il est supposé être en vacances bordel. Il déteste être enfermé.

Scriiitch…

La lame racle sur la pierre à aiguiser qu'il tient tranquillement dans l'autre paume.

Les gouttes de Cécilie avaient vaincue la jeune femme. Elia avait finit par dormir comme une loque sous l’effet du sédatif. Elle n’a pas fait de rêves… Depuis la veille, elle a enfin succombé au néant réconfortant dont elle a désespérément besoin.

Au réveil, la bouche pâteuse, la jeune femme ouvre difficilement les yeux, son corps se sentant encore épuisé par les évènements survenus trois jours plus tôt . L'esprit encore embrumé, elle est un moment en plein désarroi. Serait-elle encore dans un cauchemar ? Le silence seulement lui répond… puis...

Scriiiitch....

Des flashs l’assaillent. Elia se sent frissonner de dégoût et d’horreur, ses mains se crispant dans le vide. Immobile, respirant lentement pour tenter vaguement de reprendre le contrôle d’elle-même, elle essaie de se calmer. La jeune femme, se croyant seule, se lève enfin, dans sa nuisette vaporeuse. S'étire pour se délier et chasser les dernières brumes du sommeil avant de se gratter le crâne d'un geste absent. Ses jambes semblent être très lourde et son estomac gronde sourdement, lui rappelant qu'elle n'a pas mangé depuis longtemps.

Scriiiitch..

Le bruit simple de l'acier sur la pierre… Sursautant, Elia se retourne, d'un geste pour apercevoir un homme dans sa chambre. Interdite, elle le fixe avec stupeur tandis que, tranquillement, il s'arête et marque un léger temps de pause pour la regarder avec des prunelles dépareillées. C'est Dante, mais qu'est ce qu'il peut bien faire ici?..... Imperturbable, Il reprend son aiguisage, tranquille. Ne lui apportant plus d’attention apparente. Une douche glacée ne la ferait pas plus frissonner.

Scriiiitch....

Elia prend instinctivement les draps pour se couvrir comme si elle voulait se faire une armure de tissus. sentir une protection. Elle le regarde un moment, à la fois gênée et perdue, tremblante. La jeune fille se sent revenir réellement dans le monde réel, pourtant, elle ne se sent franchement pas bien . Son coeur cogne fort et vite dans sa poitrine. La chair de poule la couvre des pieds à la tête. Les souvenirs sont encore fragmentaires, par contre, son cauchemar la hante encore, s'accrochant à elle comme des innombrables mains squelettiques… ou… comme des tentacules pleines de ventouses immondes. Sans qu'elle ne puisse en comprendre la raison, les larmes glissent sur ses joues avant de tomber sur le sol sous l’indifférence placide de l’assassin qui continue d’aiguiser sa lame en silence. Elle sent un long frisson lui traverser le corp sous la vision du couteau qui s'aiguise. Elle se tétanise.

Dante sait parfaitement ce qu'il fait. Cette guerre des nerfs, cette façon calme de déstabiliser. Emmener le doute et les interrogations sans même dire ne serait-ce qu'un mot. Ca fait longtemps qu'il attends et se prépare à cette confrontation. Il est zen et prêt. Et elle est là, désorientée mais lucide. Il ne parle pas, prenant soin de Vicieuse avec application. Frustration… Ce n'est pas là où cette arme devrait être en cet instant précis.

Scriiiitch....

"j'ai faim......" Elia cale son dos contre le mur. Son regard est presque vitreux. Pour ce qu’il en a à foutre que son estomac gronde. Lui aussi a la dalle en ce moment, depuis le temps qu'il se fait chier à ne pas bouger, à dormir et veiller. Il est en manque d'exercice, de course… Il veut grimper, chasser, respirer de l'air. et pourtant il est pris dans cette pièce, avec elle, … Ca ne fait pas son affaire, mais il ne fait pas chier Miradelphia avec ses états d'âme. Le bruit s'élève encore dans l'air, frustrant

Scriiiitch....

Aucune réponse d’Halewyn. Un regard dichotomique rendu terne par l’ennui, l'envie de la tuer pour disparaitre dans la nature lui traverse l'esprit mais il se raisonne. Il faut penser long terme… Ils ont fait une promesse… Il reprend son aiguisage, lentement, consciencieusement, avec une méthodologie confinant au fanatisme. . Elia se crispe et fixe toujours la lame de l'homme. Elle revoit une nouvelle fois ses flash lorsque le couteau de Dante avait découpé ses tendons.

Les corps, le corp de l'homme… Celui de sa compagne… Et ces rires…. Ces rires…

Scriiiitch....

Elia ne bouge pas, le regard toujours posé sur l'arme en question. L’homme s’interrompt un moment, vérifiant le fil de l’arme du pouce. Il a un hochement de tête satisfait avant d'entreprendre de la huiler avec amour. Il ne répond toujours pas. Le linge vole le long de l’acier courbé, nettoyant les résidus de l'aiguisage. Que devrait-elle faire? Courir? Fuir? La jeune femme décide de bouger se dirigeant vers la porte de la chambre.

Sans tourner la tête, Halewyn hausse un sourcil. Non mais putain il lui flanquerait un peu de bon sens dans le crâne. Elle compte vraiment descendre là dedans? Aussi bien s'étaler sur la grande table et demander au clients de la sauter. Si il semble ne lui prêter aucune attention, rien n'est moins vrai. Elle n'a rien appris du tout. Il a hâte, vraiment hâte de s'en débarasser.

La voix grave claque comme un fouet avant que la main de la jeune fille ne se pose sur le clenche. Il rangea sa dague et plia soigneusement son matériel.

-Tu va bouffer habillée là dedans? Tu veux attirer le maquereau?

Elle reste statufiée un moment, totalement sous l'effet de la peur que lui inspire sa voix grave, intérieurement, Dante sourit. Enfin un peu de bons sens dans cette tête de linotte. Elle se recolle contre le mur, figeant son regard sur celui de l'homme qui la fixe enfin dans les yeux, une expression de bête sauvage apparaissant dans l'éclat de ces prunelles…

"Retournes toi, s'il te plait..."Elia montre une robe sur un de ses sac pour bien faire comprendre qu'elle avait envie d'intimité pour se changer. Aussi expressif qu'un mur, immobile, il se contente de lui retourner son regard. Intérieurement, Dante ricane. Elle était prête à aller manger quasiment à poil, mais veut qu'il se tourne pour se changer? Du Courevent tout craché. Dailleurs, elle ne devrait pas s'appeler Courevent, mais Girouette.

-Non. J’en ai rien à foutre...

Répond il, neutre. Il veut la déstabiliser, qu'elle le prenne pour un con tiens! Qu'elle croit qu'il a peur qu'elle lui plante une lame dans le dos. Il ne la regarde plus, commençant a sortir un fil et une aiguille pour repriser un accroc dans son manteau. Pourtant, l’assassin sait qu’Elia aime avoir son intimité pour se changer. Ca ne l'a jamais perturbé, parce qu'il s'en fout. Mettant un malaise entre la jeune femme et lui, malaise qu'elle est seule à ressentir ceci dit. La jeune femme reste silencieuse.

-Ta essayer de me tuer deux fois hier… Tu m'aura pas pour une troisième.

Elia le regarde droit dans les yeux. Incrédule, interrogative. Le mur de l'expression de l'assassin lui retourne ses questions en plein visage. En quoi, la jeune femme avait essayé de le tuer? Ces souvenirs éparses montrent plus une femme qui n'avait aucunement attenté à sa vie. Il veux plutôt la tuer? atteindre sa vie à elle? Il change totalement le rôle? A il raison? L’a elle fait? Que devrait-elle dire ? Elle n'en savait rien. Au fond, la jeune fille sait qu'elle ne se permettrait pas de le tuer...Elle avait tout de même failli tuer Mascide pour éviter que Dante ne fasse un massacre. Dans ce cas, elle ne le croit pas. accompagnée par un cauchemars qui prouve que l'homme était dangereux. Mais ca , il ne s'en est jamais caché qu'il est dangereux. Il l'a avertie à de multiples reprises. Doit elle croire un cauchemar? Ca lui semblait si réel pourtant. Elle serre ses draps autour d'elle dans un ridicule geste de protection, cherchant les yeux d'Halewyn.

"Non..." dit-elle, ne pouvant pas retenir sa phrase.

Elle tentait de garder son calme, puis, décide de prendre sa robe. Pendant qu'il daigne lui répondre.

-Ta belle dague d’Isten m’a dit autre chose hier. Deux fois.

Répond Halewyn d'un ton égal, penché sur sa couture. Au dos de la main visible par la jeune femme, une belle estafilade. Elia le regarde un moment, ne se rappelant pas de la soirée. Elle cherche un moeyen désespéré de se souvenir. Hélas, le flou de la soirée était encore épais. Ne sachant pas si elle avait utilisé la dague d'Isten ou non. Elle a le souvenir d'avoir jeté un puissant sort pyrotechnique, ses doigts picotaient encore d'ailleurs. Mais pour l'utilisation de la dague, l'artiste ne s'en souvenait pas. Une chose était certaine, Elia n'avait ni l'intention de le tuer.....Et, si un jour elle devait le tuer.....ca serait parce que que sa vie serait en danger. Le cauchemar était peut être un immense signal que l'homme avait tenté de lui faire quelque chose. Mais c'est absurde. Il est son protecteur!

-En réponse a ta question que tu me pose pas. J’ai juste veillé a ce que tu ne te blesse pas plus. Tes agresseurs sont morts, j’y ai veillé et tu étais dans un sale état quand on t'a rejointe. Eänwen a soulevé l’utilisation possible d’hallucinogènes. Ca l’air que cest dans les habitudes régionales.

Il continue sa couture. Elia regarda ses marques, elle avait néanmoins pas mal de bleus et de marques sur sa peau. Aucune trace de coup de couteau ou de taillades que l'assassin aurait pu lui faire. Son rêve était issus d'un hallucinogène? Mais, on avait osé la violer? Ou.....ils ont vraiment accomplie l'acte? Cependant, la sensation qu'elle éprouve est étrange, terriblement insidieuse. Cette sensation est beaucoup plus profonde que d'avoir juste profané son corps. Elle est meurtrie....mais impossible de définir en quoi exactement.

"Je me souvins d'avoir fait une immense explosion....." Dit elle, la voix tremblante " le reste est flou...je sais rien....Mais, on m'a insidieusement touchée quelque chose... Elle est là...Elle m'a fait mal. Je sais pas comment définir mais c'était peut être comparable à un viol. J'avais l'impuissance....je sais pas. Je sais plus." se recroquevillant encore plus sur elle même avant de se mettre à sangloter silencieusement.

Mine de rien, il sait très bien ce qu’elle veut dire. Mine de rien, le regard de Dante, toujours posé sur son aiguille se durcit sensiblement. Il ne comprend pas, cet apitoiement, cette façon de jouer à la victime. Oui, Cécilie l'a un peu mâchouillée, mais ya pas de quoi en faire tout un fromage. Elle a la malchance d'en sortir vivante c'est tout. Les prunelles dichotomiques se tournent vers elle, pâles, si pâles…

Non… Il ne peut pas. Il se dit qu’il devrait la toucher, la réconforter… Non, il ne veut pas. Il faut que l'illusion tienne jusqu'à Maralina. Pour que la couverture de Cécilie tienne. Pourquoi ne peut il pas regarder le fruit de tant de labeur? regarder la corruption inscrite en tatouages d'encre dans l'âme de cette petite garce? Il ne peut goûter son sang, mais il se délecte de sa détresse. En ce moment, Elia est en train de s'effondrer. Mais il est trop tôt. Si elle continue, elle va s'ouvrir les veines avant Thaar. Il se remémore qu'elle est tactile. Non, il ne veut pas. Mais pour la suite des choses, il doit lui donner de la force, il doit… La toucher.

Dante dépose son ouvrage et se lève. S'approche de la jeune fille recroquevillée, le visage barbouillé de larmes. Du bout des doigts, de l'infime bout des doigts, il lui dégage le visage. Sans douceur, raide comme une barre de fer, se coulant à côté d'elle. Dante la prend sans délicatesse dans ses bras. Parce qu’il ne connaît pas ca. La jeune femme se raidit comme une statue, ne savant pas comment prendre cela. Il y a de la force potentielle dans cette étreinte, une force savamment dosée qui pourrait devenir mortelle à tout moment.

En lui-même il se demande ce qu'il ne ferait pas pour Cécilie. Fermant les yeux un instant, il soupire silencieusement en offrant sa douleur à Kiel.

Là où Elia touchait Halewyn, elle pouvait sentir quelques fins spasmes sous le tissus de la chemise. De sa voix grave, il tentait de la rassurer du mieux qu'il pouvait.

"-T'avais ta robe et tes culottes et on t’a entendu hurler. Tu es tombée juste avant qu’Alienor te rejoigne. Je ne pense pas qu’ils aient eu le temps. Tu en a cramé avant de filer. et on est arrivés presques en même temps"
"Comment t'ai je blessé? Pourquoi?.....j'ai des images étranges qui circulent dans ma tête...

Il haussa les épaules. Une statue serait moins dure que cette étreinte. Et pourtant, il était là quand même, à ses côtés. Il avait de quoi lui en vouloir mais il était quand même là.

-bah juste la main la deuxième fois. Ma cape et mon plastron ont absorbés le premier choc. Rien de grave… pour ce que tu avais dans la tête, je peux pas dire. Ça avait pas l’air jouasse en tout cas.
-Pourquoi, je t'aurais attaqué?" c'était une de ces question qui l'avait le plus intriguée. Dans ses souvenirs éparse, elle ne se souvenait pas du désir de l'attaquer. Quel était l'intêret d'attaquer Dante, qui était non seulement un agent de sa mère, et quand elle cherchait un moyen d'éviter son courroux.
-T’etais en plein délire j’en sais pas plus. Les hallucinations c'est ca, des fois ce que tu vois et entend, ce n'est pas la réalité.

S'il avait toutes les réponses du monde, ça serait louche. Comment pourrait il savoir pour ses cauchemars? Soudainement, sans agressivité, il se dégagea simplement de la jeune fille. L'air autour d'elle devint froid. Halewyn a enduré le plus possible. Il ne tolère plus ce contact tactile. Inconsciente de ce qui se passait en lui, Elia ne dit rien de plus, ne sachant pas d'avantage. Mais, la jeune femme avait un petit soulagement aussi minime soit il. Elle était à peu près sûre que les hommes n'avaient pas réussis à prendre sa vertue. Ce qui perturbait d'autant plus la jeune Elia était cette sensation d'avoir été bel et bien violée, mais d'une façon inexplicable. Si, une agression avait bien eu lieu... La jeune femme n'aurait pas été dans un état si alarmant. Ou peut-être que si? Peut-être serait elle morte? Ballottée par la marée? C'était ce qu'elle ressentait et tiré de son vécue. Mais, exactement sur quel vécu pouvait elle réellement se baser pour étayer cette affirmation? Pourquoi elle était si meurtrie? Pourquoi, elle se sentait si vide et effrayée à l'intérieur? Etait ce les hallucinations qui continuaient? Était ce une magie que les bandits avait réussie à lui infliger? Peut être que les brigands avaient réussie à bien attaquer son esprit.? Peut-être, peut-être... Pourquoi… L'assassin la tira de ses réflexions. Elle sursauta encore lorsqu'il parla enfin.

-Habilles, je te ramène aujourd’hui.
-D'accord..

Dit il en se rasseyant et reprenant sa couture. La mâchoire contractée, il retourne dans son mutisme. La jeune femme retrouva tout d'un coup son espace vital que Dante avait décidé de réduire par son étreinte. D'ailleurs, pourquoi L'appelait t'elle Dante? D'où venait ce nom? Elia ne fit aucune remarque, mais, elle avait un sérieux doute sur l'homme,magnifiée par la peur de ce dernier. Elle hésita de partir avec sa couverture pour descendre vers la salle commune. Son corps avait besoin d'énergie, accompagné par son estomac qui gronder de faim. La jeune femme garda sa couverture autour d'elle, décidant de sortir de sa chambre, de traverser le couloir et arriver vers la salle commune.Mais la voix grave de Dante claqua encore dans l'air confiné de la pièce.

-Non… Tu sors pas comme ca... Habilles. Peigne toi et lave toi les dent, tu pue de la gueule.

Cassant le fil avec ses dents, il finit par se relever, laissant le vêtement et le matériel de couture où il était. Elle put se voir retourner en arrière. En L'an 14. Quand il était venu la chercher et qu'elle avait refusé de s'habiller. Il avait alors la même expression, le même air. Il était un peu plus gras, les cheveux moins longs, sagement tressés comme aujourd'hui. Le côté gauche du visage arbore quelques cicatrices de plus. Sous la peau de miel, elle put déceler quelques traces de fatigue. Il était maigre aujourd'hui. Et plein d'impatience.

Elia le regarda un moment, secouant la tête.

"Pas si tu ne sors pas de la chambre. S'il te plait....Ou tournes toi....." Une nouvelle fois, la présence de l'homme la dérangeait, le fait de se changer devant lui la mettait extrêmement mal à l'aise. Et pourtant ce n'était pas comme s'il ne l'avait jamais vue à poil. Comme ultime concession, il se tourna finalement de trois quart, la gardant à l'extrême limite de son champ de vision. Il y alla de ses instructions pendant qu'elle se changeait.

-Si tu essaye encore une fois de me buter... Et tant qu'à y être, tu devrais payer Eanwën tarif double. Pour tout les efforts qu'elle s'est donnée. Elle a été exemplaire.

Une nouvelle fois la femme douta sérieusement de son intention de le tuer.....Mais, elle ne fit aucune remarque. Comme l'homme avait enfin décidé de respecter a peu près sa volonté, elle arrêta de rechigner. Elia fit bien gaffe de ne pas être dans son champ de vision, enlevant sa longue robe de chambre avant d'enfiler sa robe verte.

- Et j'ai interdit à Joshua de t'approcher jusqu'à ce que j'ai parlé à Maralina. Tu es avertie.

Une nouvelle fois, la jeune femme ne comprit pas la décision de l'homme. Pourquoi, n'avait-elle pas le droit de voir son meilleur ami? Pourquoi on lui interdisait de le voir? A quoi jouait cet homme avec elle? Jouait il seulement? La seule personne avec qui elle avait confiance et de sentir sa présence était bien son ami. Elia ressentit une nouvelle fois de la méfiance envers Halewyn. Pourquoi, il prenait cette décision? Que c'était-il passé pendant sa nuit et ses souvenirs fragmentés? Serais ce Joshua qui avait essayé de le tuer et il ne voulait pas le lui dire? Avait t'il tué son meuilleur ami?Plus, le temps avançait, plus la jeune femme se sentait perdue et méfiante.

"Pourquoi?" une question qui lui paraissait si évidente.

-Il est temps que tu apprenne à marcher seule. Plus de béquilles, que tes deux jambes et tes épaules pour porter le poid de tes décisions.

Fut la réponse laconique de l'homme. tandis qu'il rangeait le matériel et vérifiait sa couture. Sur son plastron, une estafilade de cuir mis a nu attestait de la présence d'un coup qui aurait pu l'atteindre au coeur. Il avait mis sa chemise et ses pantalons neufs, d'un noir profond. Roulant son vêtement et se le calant sous le bras, Halewyn mit son bandeau de borgne.

Elia posa son regard sur le plastron. Cependant, elle n'avait pas souvenir d'avoir vu Halewyn avec un plastron pendant la fête au village. L'artiste fronça un peu les sourcils, maudissant le flou de ses souvenirs. qu'avait-elle fait ou pas fait?... Il lui interdisait de voir Joshua, elle avait la désagréable intention d'être séquestrée. Puis, il lui avait dit qu'elle avait tenté de le tuer? La jeune femme avait bien peur. L'amère sensation de ce flou qui la dirigeait sur un chemin inconnu. Et si le cauchemar que ce couple tentait de la tuer était réel? Mais non, elle se faisait des idées… Ils auraient laissé les brigands accomplir leur desseins ou l'auraient achevée sur la plage. Malgré tout, la question tournait en boucle dans sa tête. Et si le danger était bien plus proche qu'elle ne pouvait concevoir?.... prise au piège?.....indécise, l'artiste ne savait pas du tout quelle décision prendre. La fuite était peut être une option?...L'homme pouvait la prendre de force. Pourquoi le ferait il? Pourquoi? Il ne l'avait jamais touchée avant et aujourd'hui et, maintenant, il le ferait? L'affronter? Elle n'avait plus du tout la force de combattre. Au final, elle conclua que c'était idiot de l'affronter. Mais combien de jour s'était il écoulés? La jeune femme ne savait rien du tout. Tout était flou. La réalité ne l'aidait en aucun cas.

-Peigne toi et brosse toi la bouche, je ramène pas une souillon. Torche toi.

Soumise, Elia accepta sans rechigner les ordres de l'homme. Cependant, elle n'avait plus la force de prendre réellement soin d'elle. Néanmoins, la jeune femme peignit sa longue chevelure ébène , puis, elle fit un bain de bouche avec de l'eau issue de la carafe remplissant son verre versant un peu d'infusion concentré de clou de girofle. Elle termina son bain de bouche en avalant la mixture.

Elia enfila sa sandale, voyant enfin l’opportunité de sortir de sa chambre. Dante lui emboita le pas, comme son ombre. Attentif. Ils pouvaient enfin descendre bouffer avec les autres en attendant que Keftar arrive avec sa mère. Ils arrivèrent au rez de chaussée. Dante s'installa en face de Cécilie. Quant à Elia, elle était installée à coté de Dante. La jeune femme ne disait rien, restant bien silencieuse. La femme était bien présentable, cependant, son visage n'exprimait la joie de vivre ou d'espoir. Comme une fleur, la jeune femme avait perdue de son éclat....C'était presque inquiétant de voir une fleur se faner.

Après le déjeuner dans une atmosphère à couper au couteau, le carosse de Keftar et sa mère arrive. ils ont été assez sympathiques pour accepter. C'est toujours dans une ambiance à couper au couteau que Joshua et le garde embarquent les affaires d'Elia tandis que Aliénor ramasse ses affaires, les chevaux piaffent devant l'établissement. Alors prend il tout son temps, finissant sa viande et son infusion en homme qui ne sait jamais quand il va pouvoir ravoir un repas correct.

C'est alors que le borgne finit de manger avant de se lever, une bourse de velours apparue mystérieusement dans la main. C'est la bourse d'Elia qu'il a escamoté un peu plus tôt, se doutant bien que personne n'allait payer quand c'était le temps. alors, il en profite le salaud.

Bjour m'dame, je viens régler les comptes pour toute la bande… Prenez votre temps. Les autres sont occupés et ca va m'empêcher de faire leur boulot.

Pendant un moment il s'amuse à observer Eänwen dans ses calculs, retranchant et ajoutant. Se mordillant la lèvre avant d'arriver avec le prix.

Ca fera 900 écus.

Un prix plus que raisonnable si on compte le trouble occasionné, le nombre d'adultes bouffants, les problèmes, l'hébergement des chevaux et tutti quanti. Sans discuter, il ouvre le sac d velours précieux et les longs doigts agiles plongent dedans, tassant les écus pour se concentrer sur les souverains. Tranquillement, il en aligne 10 sur le bureau entre eux. Et il continue. Jusqu'à atteindre le nombre de 15 Souverains. Puis, ne se démontant pas, il laisse aller toute la menue monnaie… Au total, on bon 17 Souverains et des poussières se retrouvent entre eux.

Je ne tolérerai pas de refus madame. Les problèmes causés valent bien ce pourboire. Dépensez le comme il vous plaira.

Sans attendre la réaction de l'aubergiste, le mercenaire fait sauter la bourse dans sa main en se tournant et en rejoignant le groupe. Et c'est une bourse délestée de quelques souverains supplémentaires qui atterrit dans les mains de Joshua, les dits souverains trouvant place dans la sacoche de taille du borgne.

Tout le monde n'attend que lui maintenant. Il y a un court moment où il dit au revoir à Aliénor qu'il retrouvera à l'endroit convenu préalablement. Puis, sautant à côté de Keftar sur le carosse, il donne enfin le signal du départ. Avec la disparition de ses étranges clients, le calme descend enfin sur l'auberge du Crin d'Ecume.

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