[Chez Eänwen] Autour du paddock (Cécilie)

- Pendant un moment, j'ai cru que moi je pourrai. " L’état de rage dans lequel la gamine était capable de la mettre en quelques mots était tel qu'elle l'avait envisagé sans même se rendre compte de ce que leur plan sous entendait si elle souhaitait une réussite absolue... Les forcer. C'était ça, plus qu'une quelconque morale qui l'avait rattrapé. Ce n'était pas Dante qu'elle mettait en cause dans son raisonnement, mais bien elle-même. Elle savait que, malgré son ininterêt, son compagnon se serait forcé lui-même à ce niveau pour atteindre le but fixé par la jeune femme sans rechigner. Pour elle. Et l'idée qu'elle ait accepté le plan sans y penser, sans même lui demander jusqu'où il irait, la répugnait au plus haut point. Mais il n’aurait jamais obligé Elia. C’était sa deuxième barrière, celle qu’il s’était toujours refusé à traverser.

-ca va... je lui ferai rien qu’elle ne m’aura auparavant supplié de lui faire. Fête tranquille.  
- Alors tu as envie d'elle ?
-Moi non....

Il regarde Cécilie dans les yeux, marron.... le vert caché sous le bandeau.

-moi oui...  
- Pourquoi ?

Un sourire de malice pure éclaira la grande bouche, là où le froid et la neutralité la plus totale s'étaient refermés sur le visage de la jeune femme. Certes, elle ne voulait pas se rendre coupable d'un viol. Elle ne voulait pas le pousser non plus à faire quelque chose qu'il ne voulait pas... Et elle aurait aimer que les doutes qu'elle ressentait depuis leur départ ne soient du qu'à ça.Mais loin de sembler soulager depuis qu'elle avait marquer un point d'arrêt pendant leur chevauché, il continuait de jouer le jeu... Il voulait continuer. Elle n'avait pas rêver... Et l'entendre de sa bouche aiguisait son appétit, lui serrant le coeur au passage. C'était elle qui l'avait mis en chasse après tout... Elle avait approuvé ce plan sans lui poser de limites. Qu'il finisse par en avoir envie était normal. Ils étaient libre...

- On a pas besoin de la tuer pour la détruire...
- Tu parles... Elle va prendre son pied et se vanter  auprès de ses copines une fois rentrée à la maison.

Il y eut un rire guttural

- Pour se vanter ma belle, il va falloir être capable de parler.
- L'un de vous refusera d'aller aussi loin. Vous allez vous affronter.  

Il y a un moment de silence et Dante reprit la parole.

- Tu sous estime ce que je suis capable de sacrifier pour une mission. Pour parler, il faut remplir des pré-requis. Du genre aimer ça... On parie?...

Mine de rien, par contre, il avait bien entendu ce que sa compagne avait dit. Il s'approcha enfin d'elle et s'autorisa à prendre la belle rousse dans ses bras. Elle le laissa faire, mais beaucoup de choses se bousculaient. Son envie de simplement lui dire d'abandonner cette putain d'idée pour passer la soirée avec elle. Son désir de le laisser entièrement libre de faire ce dont il a envie. Son orgueil qui lui soufflait qu'il était inutile de lui demander de passer la soirée près d'elle s'il pensait à Elia. Sa jalousie en imaginant Dante avec cette chienne, si ce n'était pas pour lui faire cracher jusqu'à la moindre goutte de son innocence. La haine qu'elle avait pour la gamine. Ses doutes au sujet de l'équilibre instable qui s'était instauré entre les deux facettes de son amant. L'Ombre de Maralina... Et de nouveau cette rage viscérale qui rendait chacune de ses pensées sadiques au point d'en perdre de vue ses soi-disant limites. Elle crispa la main sur le bras de son Chasseur.

- Je ne comprends pas. Tu dis que tu ne lui feras rien qu'elle ne veut pas. Tu dis la haïr mais tu as envie d'elle. Tu dis que tu la briseras mais qu'elle n'en parlera pas. Tu dis que tu es capable de faire des sacrifices pour une mission que tu te fixes seul. Soit je suis complètement demeurée, soit ça n'a pas de sens. " Elle chercha son regard, soutenant l’œil unique qu'elle détestait tant voir sans son jumeau. " J'ai l'impression d'entendre les mêmes désaccord que sur la plage avant-hier. Je ne sais pas à quel point tu te rend compte de tes actes. Est-ce que tu as pris en compte Maralina ? Les retombées que ça pourrait avoir sur Thaar ? Est-ce que tu as pensé à tous ces paramètres ? Je veux sa tête, mais pas au prix de la tienne... Et je... et bien je suppose que je suis jalouse à l'idée qu'elle soit le centre de ta soirée sans que je fasse partie de la fête. "

Halewyn releva alors son bandeau. Il y a des choses qui se disaient entre quatre yeux et non trois. Le vert blanc se dévoila alors dans sa malignité.

- La destruction appelle la destruction. La roue est enclenchée. Je la hais, nous la haissons depuis la minute où elle est venu réclamer le sang, mais sans ensuite faire face aux conséquences. J'ai pas envie d'elle comme de toi. Quand j'ai envie de quelqu'un ca implique une mort à courte échéance. Quand j'ai envie de quelqu'un d'autre que toi, ce n'est pas sexuel… En parler, elle le fera peut-être, peut-être pas. Pour souffrir, elle souffrirait… S'unir comme avec toi, il est hors de question. Hors de question que je fasse un avec une autre que toi… Je pourrais, mais je n'en ai pas envie. En mission je pourrais, mais elles crèvent avant, pas après. Leur toucher m'est insupportable. Pourtant tu m'a demandé de le faire pour la détruire. Je l'aurais baisée et elle aurait survécu, comme tu me l'a demandé... Les sacrifices pour une mission que tu nous a offerte sur un plateau d'argent et que tu nous enlève une fois qu'on a le gibier en bouche?… Une fois la chasse lancée, il nous faut une bonne raison pour abandonner. Et, il nous semble que tu en a autant envie que nous. Que Maralina protège cette conne m'a toujours mystifié. Elle est une des rares personnes qui t'arrive à la cheville. Et je pèse mes mots.  

Il s'arrêta, les yeux pétillants de malice. Remonta le menton pour amener la glace à lui, à eux.

-Maintenant , tu sais ce que nous ressentons quand tu décide de fricoter avec une Eldéenne en plein dans notre face. Nous sommes content que tu t'en rende compte. Nous te promettons, sur notre vie, ma chère âme, que nous ne lui feront aucun mal d'aucune sorte maintenant et à l'aven..." Deux doigts se posent sur les lèvres de l'assassin pour l'empêcher de finir sa promesse.


- Seulement tant que Maralina la protège... " susurra-t-elle avant de lui rendre toute liberté de parole. Le sourire simple et franc qui n'appartenait qu'à elle s'épanouit sur la grande bouche, le marron pétillait de joie pure, le vert de sauvagerie satisfaite.  Elle ne le leur avait pas interdit, elle ne faisait que repousser ce projet à plus tard, quand il y aurait de meilleures auspices.  Il avait raison. Elle en avait autant envie que lui... sans doute. C'était simplement plus confus... Distordu à cause d'un passé qui n'avait plus lieu d'être et éclaircit par la libération de son imagination trop fertile. Les images de Dante et Elia venaient de disparaitre. Il l'avait réellement poussée dans ses retranchements avec ses phrases ambiguës et ses manières distantes... Il lui avait proposé ce plan pour ça à l'origine ? Si c'était le cas elle était tombée dans le panneau. Elle aurait sûrement du le prendre mal, mais elle n'avait ni l'envie de se brouiller avec lui, ni la motivation de lui en vouloir alors que Shyn'tae semblait l'avoir troublé cent fois plus. Elle gardait les lèvres closes à ce sujet pour le moment, mais la leçon serait retenue.

- ... Tant que Maralina la protège... De toute façon, il ne reste qu'à la regarder s'auto-détruire… Ou finir par faire LA connerie qui nous soulagera tous de sa présence. Idéalement quand on sera pas là. En attendant, faut veiller sur elle, qu'on le veuille ou non  semble t'il.

- Même pas l'égratigner un peu ? " souffla-t-elle comme une provocation.
-Si on l'égratigne, ca risque de la faire pleurer…Et y'a un grand dadais et deux imbéciles qui l'attendent en un morceau et heureuse. T'es capable de souffrir la mascarade encore quelques heures?

- Après ce que tu viens de me dire. Tu pourrais l'embrasser juste devant moi, ça ne me ferait rien. " sourit-elle à demi. " Alors je suppose que oui.  

Avec un léger rire, Dante et La Bête embrassèrent Cécilie de concert en tenant son fier visage sans délicatesse ni brutalité, de cette façon qu'il a. Lui, Eux. Ils sont un et ils sont une équipe…La plupart du temps…

-Allez ma Belle, va danser. Et trouve toi ce bûcheron à faire mourir d'envie.  On se retrouve plus tard…