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 Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence

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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeMar 9 Juil 2019 - 19:53


4ème jour de la 4ème ennéade
Karfias de l'An 17:XI



-Clémence ? Il se passe quoi entre Andran et toi en ce moment ?

Elise et l'estrevine étaient installées dans la chambre de l'Inquisiteur. Assises sur le lit, elles reprisaient quelques vêtements dont les coutures avaient lâchées. D'habitude, elles le faisaient dans la salle commune mais la métisse ne voulait pas y demeurer trop longtemps. Les chevaliers s'y détendaient... Et elle se sentait toujours aussi mal à l'aise en présence de son protecteur depuis qu'elle lui avait demandé de resté éloigné d'elle.

-De quoi parles-tu ? Il ne se passe rien.
-Ah oui, ça j'ai vu ! Il ne se passe tellement rien que c'en est devenu glacial entre vous.
-Ow... Tu as remarqué ?...

Clémence soupira. Elle espérait que la tension entre eux ne se verrait pas trop mais cela n'avait visiblement été qu'une vaine illusion... La jeune femme avait tout compris.

-Tout le monde a remarqué, ma belle. Pourquoi tu crois qu'Hermann a voulu te prendre la main hier ?

L'estrevine laissa sa tête tomber en arrière. Il avait donc bien tenté une approche... Malheureusement pour lui, il avait essuyé un échec. Sans le repousser vertement, elle lui avait repris ce qu'il lui avait ravi avec un regard d'incompréhension et de frayeur mêlées avant de s'en aller tout simplement. Cela faisait quatre jours déjà et elle avait l'impression que la situation empirait un peu plus chaque jour.

-Bon, tu vas me le dire oui ou non ? Il s'est passé quoi ?

Clémence ramena sa tête droite et toisa le regard de la jeune femme dans une expression teintée de culpabilité et de désespoir. Elise soupira, une peu agacée.

-Tu l'as éconduit...
-Éconduit ? Le terme est un peu exagéré, tu ne trouves pas ?
-Non. Lui assura l'employée de maison un peu sèchement avant de reprendre avec une voix plus douce. Mais je peux comprendre que ce genre de situation te mette mal à l'aise. Même si tu sais qu'Andran ne te fera jamais de mal...
-Tu as l'air bien sûre de toi.
-Il t'en as fait le serment, Clémence. Tu n'as pas l'air de comprendre à quel point ce genre de promesse est importante aux yeux des chevaliers, et plus encore à ceux de cet Ordre. La métisse resta là, à ne rien dire, gardant les yeux baissés et visiblement sceptique face à l'affirmation de sa collègue. Bon sang, mais qu'est-ce que tu as fait pour que tu doutes comme ça ?!

L'estrevine hésita quelques instants. Le souvenir de cette conversation l'habitait encore et lui était toujours aussi douloureuse.

-Je... Je lui ai fait comprendre qu'il fallait qu'il reste loin de moi...

Elise en resta bouche bée durant quelques secondes avant qu'elle ne décide soudainement de venir piquer la cuisse de la métisse avec son aiguille, l'enfonçant à peine et la retirant aussitôt.

-Aïeuh !
-Ça t'apprendra à faire des choses aussi idiotes !
-Mais je ne fais que lui attirer des problèmes, Elise !
-Si tu crois ça, c'est ce tu es réellement aveugle. Tu lui apportes bien plus que ça et si tu ne le vois pas, c'est que tu ne le mérites pas.

Clémence fixa son amie, abasourdie par ce qu'elle venait de lui dire. Est-ce qu'elle pensait réellement ce qu'elle disait ? Que devait-elle en comprendre ? Qu'il s'était attaché à elle bien plus qu'elle n'osait le croire ? Elle ferma les yeux dans un soupir. Bien sûr qu'il s'était attaché à elle. Elle le savait et le niait à la fois. Et les propos qu'elle lui avait tenu leur avait fait autant de mal à l'un qu'à l'autre. Elle s'en voulait et en souffrait mais pouvait-elle vraiment revenir en arrière maintenant ? Ne serait-ce pas égoïste de sa part que de lui demander de tout oublier ? De lui parler de tout ce qu'elle avait ressenti ce jour-là et de lui demander si la réciproque était belle et bien vraie ? Et que ferait-elle si ce n'était pas ou plus le cas ?
Elle était perdue...

-Je ne sais pas ce que je dis faire, Elise...

La jeune femme posa sur le lit la chemise qu'elle avait dans les mains après y avoir préalablement planté son aiguille de manière à ce qu'elle ne traîne pas n'importe où. Puis elle posa ses doigts sur ceux de son amie. Elle lui répondit avec une légèreté et une assurance des plus déconcertantes.

-Moi je sais. Laisse-moi faire.

Sans plus rien ajouter, Elise se leva et quitta la pièce d'un pas guilleret sous le regard interloqué de Clémence.


Dernière édition par Sauveur Hadjaoui le Mer 10 Juil 2019 - 8:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeMar 9 Juil 2019 - 21:21

Panahos de la Quatrième Ennéade de Karfias,
31ème jour de l'An XVII du Onzième Cycle,
Sainte-Berthilde, Marquisat de Sainte-Berthilde,
Avec Clémence HADJAOUI.

Ils étaient tous dans la salle commune à se détendre. Sortis de table il y a peu, les chevaliers digéraient tranquillement le repas avant de s'entraîner pour l'après-midi. Andran était très amer depuis quelques jours. Il essayait au mieux de rester courtois et chaleureux avec ses frères, mais il n'arrivait pas à cacher sa froideur. Tout le monde l'avait remarqué, que ce soit ses plus proches amis ou ceux avec qui il avait le moins d'affinité. Ce jour-là, Reold le convia à lui parler dans ses quartiers. Ayant facilement compris la manœuvre, Kolgrim se glissa parmi eux. Évidemment, les deux avaient compris d'où venait cette attitude : Clémence. Ils étaient dans la confidence après tout.

« Je crois que tu as tiré à côté, Reold. Andran a obtenu sa confiance, mais rien de plus visiblement. »
« Pffeuh. Laisses-le d'abord expliquer ce qu'il s'est passé entre lui et la jeune fille, non ? »

Andran soupira d'une lassitude teintée d'un certain mépris. Cela faisait quatre jours qu'il l'évitait, qu'il ne lui parlait plus, et qu'il faisait taire son cœur pour ne plus penser à elle. Et voilà qu'il devait en parler, certes à ses amis, mais cela restait une barbe.

« Qu'est-ce que tu crois qu'il s'est passé ? » demanda sèchement Andran. « On a fait l'amour ? On s'est marié en cachette ? » Il hocha négativement la tête comme si la réaction pleine d'espoir de Reold était ridiculement stupide. « Elle m'a rejeté, voilà. C'est bien pour ça que je ne lui parle plus, d'ailleurs. »
« Sans plaisanter, Reold, tu n'avais toujours pas compris ? À ton avis, pourquoi Hermann a retenté sa chance l'autre jour ? »
« Ce gamin a toujours été insolent, et il s'est fait repoussé bien comme il faut, c'est d'ailleurs pour cela que je me posais la question. »

Andran leva les yeux au ciel. Le jeune chevalier ne perdait pas de temps. Cela faisait que quelques jours que le lien entre Clémence et son protecteur était rompu qu'il se mettait déjà en chasse. Mais bon, pourquoi lutterait-il contre Hermann ? Il n'attendait plus grand chose de personne et il n'avait plus aucune raison d'empêcher Clémence d'avoir une relation amoureuse avec quelqu'un d'autres, si tant est qu'elle en avait envie. Elle avait repoussé Hermann, après tout.

« C'est venu comment, tout ça ? »
« C'est idiot… Tu te souviens de la convocation de Markus ? He bien, tout est parti de ce vieux croûton décrépit. »
« Oh… la religion. Quelle idée d'avoir amené une infidèle jusqu'ici aussi. »
« Je lui ai dis que tout irait bien. Je pensais avoir le temps de trouver une solution avant que tout le monde ne le sache. »
« Mais tu n'avais pas prévu que cela te dévasterait que de l'éloigner de toi. »
« Exa. Et maintenant elle me repousse. Comme quoi j'aurais tout perdu avec cette histoire. Plus de protégée, plus de sorties agréables, et Markus me déteste encore plus qu'avant. »
« Mais son initiation s'est bien passé, non ? Elle n'a plus aucun soucis ? Que craint-elle alors ? »
« Peut-être, mais j'ai osé supposer le contraire. Forcément, je lui ai conseillé de parler à un prêtre de Néera, comme ça je n'aurai pas d'ennuis, que je lui dis. C'est à partir de ce moment qu'elle s'est éloignée de moi, et quand j'ai cherché à savoir pourquoi elle m'évitait, elle m'a répondu qu'elle ne voulait plus m'attirer d'ennuis et donc qu'elle préférait rester loin de moi et continuer de parler au prêtre. »
« Je ne sais pas lequel d'entre vous est le plus stupide. Vraiment. »

Kolgrim se frottait les yeux en disant cela. C'était le fruit d'une relation entre deux personnes qui n'ont jamais connu de tels sentiments. La maladresse était de mise entre Clémence et Andran, de part et d'autres. Forcément, il avait toujours peiné à lui avouer ses sentiments vis-à-vis d'elle, de peur de la troubler. Et, à chaque fois qu'il essayait de s'approcher, il faisait face à un refus. Et Reold lui disait que ce n'était qu'un déni temporaire. Andran, lui, n'y croyait plus vraiment. Il était le seul à ressentir quelque chose pour l'autre, visiblement.

« Sans plaisanter. Jusqu'à aujourd'hui, elle ne parlait qu'à toi, et toi, tu lui dis d'aller parler à quelqu'un d'autre ?! C'est comme si tu lui consignais d'aller me voir pour que je devienne son nouveau protecteur ! Forcément, elle croira que tu ne veux plus l'être. Ça coule de source bordel ! C'est normal qu'elle l'ait mal pris ! »
« Mais les raisons d'Andran sont bonnes, et elle aurait pu les entendre, Kolgrim, pas vrai ? Il ne voulait pas la mettre en danger et c'était la meilleure solution pour elle comme pour lui. Rien ne les empêchait de continuer à discuter et à faire des activités ensemble. »
« Évidemment que c'était pour son bien. Si j'avais su qu'elle le prendrait ainsi, j'aurais sûrement agi différemment, c'est sûr. »
« Frérot. Après tout ce que tu as fait pour elle, tu crois vraiment que parler à Otheron change quelque chose ? Tu as enduré tellement de risques que celui de garder ses secrets intimes ne vaut plus rien. De toute façon, Markus t'a toujours détesté. Autant que nous autres attendons patiemment qu'il décède. »
« Kolgrim, la ferme ! »
« Bah ! Ce n'est un secret pour personne. Mais qu'est-ce que tu comptes faire, maintenant, Ann' ? »
« Bah rien. Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je ne vais pas l'obliger à me parler, et encore moins à m'accompagner où je le désire. Quelques soient mes sentiments, elle me repoussera. Je ne peux plus rien faire. »
« La question est : est-ce que tu ressens toujours quelque chose pour elle ? »
« Si les sentiments s'éteignaient en quatre jours, je crois que cela se saurait. Dans le fond je la déteste d'avoir attendu si longtemps pour clairement me faire comprendre qu'elle ne ressentait rien. Mais bon… » Andran soupira, résigné au fait qu'il ne pourrait pas bien la haïr bien longtemps. « Tu as compris. »

Évidemment, ses sentiments ne s'étaient pas envolés en si peu de temps, il le savait et il le ressentait. Il avait toujours de l'affection pour Clémence, il ne pouvait pas le nier. Kolgrim tripotait les rideaux de la fenêtre pendant que Reold était assis sur un coin du bureau. Andran s'était appuyé sur la fenêtre, juste à côté du premier. Il fixait les bâtiments qui étaient à vue depuis la vitre. Son œil droit laissa une larme rouler sur sa joue avant de s'écraser sur le sol. Juste après, une autre l'imita à l'opposé. Un silence de plomb s'installa et domina la pièce. L'inquisiteur était impuissant, amer, et triste. Et les deux autres dans la salle savaient qu'ils ne pouvaient rien pour lui, pour le réconforter. Kolgrim se lassa à une accolade amicale et chaleureuse, et Reold posa sa main sur le dos de son ami. Au moins, ils étaient toujours là pour lui, et c'était un réconfort qu'il ne pouvait pas dédaigner. Ils restèrent quelques instants ainsi avant de ressortir. Andran s'était ressaisi et l'entraînement lui fera sûrement du bien.
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeMer 10 Juil 2019 - 11:44


Le soir venu, alors que le repas s'annonçait, Elise se dirigea vers les quartiers des chevaliers. Clémence aidait Hans en cuisine et sa journée à elle était terminée. Les membres de l'Ordre se lavaient après leur dernier entraînement afin d'être propres pour passer à table. Une fois arrivée, elle passa une tête par l'entrebâillement de la porte et guetta à l'intérieur. Elle aperçut bien vite celui qu'elle cherchait et attira discrètement son attention pour lui faire signe de la rejoindre avant de refermer.
Kolgrim, un peu surpris, acheva de se rhabiller avant de quitter la salle. Depuis l'arrivée de Clémence, ils faisaient tous en sorte d'être assez décents à la sortie de la salle de bain, dans l'éventualité où la jeune femme aurait à traverser le dortoir. Cependant, l'attitude de la femme de ménage l'étonnait un peu. Lorsqu'il passa la porte, il ne trouva personne et chercha aux alentours. Elise s'était déjà éloignée et se trouvait près des écuries. Elle se retourna et lui fit de nouveau signe de la suivre. Le chevalier fronça légèrement les sourcils mais lui emboîta le pas malgré tout. Lorsqu'il arriva sur place, il trouva la roturière qui l'attendait devant les boxes.

-Désolée pour tout ce mystère, Sire Kolgrim, mais je préférais que nous soyons au calme pour discuter. Je vous ai vu sortir des quartier du Maître tout à l'heure avec Sires Reold et Andran. Je venais moi-même de m'entretenir avec Clémence et quelque chose me dit que nous parlions de la même chose...
-C'est possible. Répondit le chevalier en croisant les bras, n'ayant visiblement pas l'intention d'en dire plus.
-Je sais que vous ne trahirez pas la confidence de votre ami, c'est pourquoi je vais me lancer la première. Clémence a commis une erreur... et je crois qu'elle s'en est rendue compte à la seconde où elle l'a faite. Elle n'a aucune envie de s'éloigner de Sire Andran mais elle est persuadée de le faire pour son bien seulement je crois qu'il en souffre autant qu'elle... Je me trompe ?

Kolgrim ne dit rien mais mon son regard en disait suffisamment long...

-Ils sont aussi maladroits l'un que l'autre, c'est ça ? Dit-elle avec un sourire amusé.

Le chevalier laissa tomber sa tête en avant dans un soupir avant de se redresser pour toiser la jeune femme.

-On dirait bien... Lâcha-t-il.
-Je crois qu'elle était dans le déni jusque là... N'importe qui pouvait voir qu'il se passait quelque chose entre eux mais elle n'a pas voulu y croire et a essayé de se protéger pour ne pas risquer d'être déçue. Il a fallu tout ça pour qu'elle s'en rende compte... et je pense qu'elle voudrait revenir en arrière mais qu'elle ne sait pas comment faire.

Kolgrim plissa les yeux et sonda la jeune femme du regard.

-Toi, tu as une idée en tête. Je me trompe ?

Elise lui répondit d'un sourire malicieux.


Dernière édition par Sauveur Hadjaoui le Mer 10 Juil 2019 - 18:37, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeMer 10 Juil 2019 - 14:44

Sire Kolgrim SASTEFOR

Kolgrim plissa les yeux. Si ce qu'Elise disait était vrai, cela changeait pas mal de choses pour Andran. Ce dernier était résigné et dévasté, mais il est vrai que si Clémence lui avouait qu'elle ressentait des choses pour lui, leur relation pourrait repartir. Avait-elle besoin d'attendre si longtemps pour s'en rendre compte et pour en faire part à quelqu'un ? Kolgrim soupira.

« Oui, je vois. »

Le chevalier comprit rapidement ce que la jeune fille avait en tête. Il fallait que Clémence et Andran renoue le contact, en espérant surtout qu'ils ne soient pas assez maladroits pour tout jeter en l'air à nouveau. Cela dit, il fallait trouver un bon prétexte, sous risque d'essuyer le refus de l'inquisiteur, profondément marqué par cette histoire.

« Bon, je ne vais pas garder le secret plus longtemps : Andran est complètement dévasté par cette situation. Cela faisait déjà plusieurs jours que la distance qu'installait Clémence à chaque approche le travaille. Je ne vais pas y aller par quatre chemins : pour l'instant, sa seule volonté c'est de ne plus en entendre parler. »

Kolgrim avait vu Andran pleurer pour la première fois, alors qu'il était connu pour être un chevalier très solide en ce qui concerne les émotions. On raconte souvent que la seule fois où il a pleuré, c'est quand il perdit son meilleur ami en guerre. Alors, forcément, ils devaient être prudents mais rapides, pour être sûr que l'inquisiteur ne devienne pas haineux.

« Si tu veux qu'ils s'isolent, il faut les emmener loin d'ici. Peut-être même hors de la ville. Ici, nous sommes tous là, et cela les bloquera. Dans la ville, il y aura trop de monde aussi. Dans la campagne, c'est plus simple de trouver un coin tranquille, tu ne trouves pas ? »

Il fallait feindre une course à faire. Kolgrim avait son idée. Une sortie hors de Sainte-Berthilde obligerait la mobilisation d'un chevalier pour les protéger. D'où Andran ? Ce n'est même pas sûr qu'il accepte, mais pour protéger Clémence… quoique c'était une de ses promesses. Le chevalier se frotta la barbe, pensif.

« Oui, oui. J'ai une idée. Admettons que Clémence et toi ayez besoin de sortir, quelque soit la raison, fausse ou non. Si on fait croire à Ann' que cela nécessite deux chevaliers pour être sûr que vous soyez en sécurité, je viendrai avec vous. Une fois loin de la ville, on essaie d'aborder le sujet en douceur et dès qu'on y vient : hop on dégage ! » Elise semblait d'accord et cela donna le sourire à Kolgrim. « Je me charge d'Andran, et toi de Clémence. »

Le chevalier lui fit un petit clin d'œil avant de quitter Elise. Le repas allait bientôt commencer, alors il se précipita vers Andran et l'isola du reste du groupe pour l'embobiner un petit peu. Kolgrim vérifia qu'ils étaient bien seuls avant de tout lui dire. Il espérait surtout le convaincre rapidement et facilement. Ce n'était pas toujours une mince affaire.

« Bon, frérot, on a un petit problème. Demain, Elise et Clémence ont besoin d'aller faire une course pas loin de la ville. Je me disais qu'on pouvait les accompagner, toi et moi. »
« Kolgrim… »
« Écoutes, je sais bien ce que tu penses, mais il faut bien que quelqu'un s'en charge. Nous restons des chevaliers avant tout, la haine n'a pas sa place dans notre vie. »
« Mais bon sang, j'essaie d'oublier ces derniers jours, Kolgrim, tu ne veux pas le comprendre ? »
« Tu peux oublier tes sentiments, mais tu n'as pas le droit de bafouer tes promesses et ton honneur. Si elle a besoin de protection, tu dois être là pour elle, pas vrai ? »

Kolgrim avait raison. Il pensait qu'il aurait besoin de mentir, mais l'honneur d'Andran était un argument bien plus puissant. Ce dernier avait fait une promesse à Clémence et il devait la tenir. Il serait déshonoré dans le cas contraire, et c'était la dernière chose que voulait Andran. Ce dernier se résigna, et accepta à contrecœur la proposition. Kolgrim se fendit d'un petit sourire rassurant avant de convier Andran à rentrer. La journée se solda par un repas dans la bonne humeur, mais l'inquisiteur appréhendait déjà le lendemain.

~~~~~~~~~~~~~~~~~

Arkuisa de la Quatrième Ennéade de Karfias,
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Sainte-Berthilde, Marquisat de Sainte-Berthilde.

Le lendemain, tout le monde se leva à l'aube. Les chevaliers se préparèrent pour l'entrainement, sauf Kolgrim et Andran. Ils s'étaient armés de leurs épées pour accompagner Clémence et Elise loin de la ville. Officiellement pour assurer leur protection, officieusement pour essayer de les rabibocher. D'un pas lent, et avec la mine froide, Andran sortit le dernier du bâtiment avec son cheval. Kolgrim mit Reold dans la confidence, qui prêta son cheval à Elise pour le déplacement. La raison exacte du déplacement, c'était un besoin d'acheter quelques herbes spéciales auprès d'un herboriste en campagne.

Andran était froid et silencieux. Pour la première fois, il était le plus loin possible de Clémence. Kolgrim ne savait pas comment radoucir l'ambiance, et il chercha Elise du regard pour essayer de lui faire signe d'essayer de le faire. Il fallait d'abord que tout le monde soit à l'aise avant d'aborder le sujet fâcheux qu'était la relation entre Andran et Clémence. Mais, là, Kolgrim n'avait aucune idée pour briser la glace et ne savait pas trop quoi dire sans faire référence à leur relation. Ils étaient déjà hors de la ville et aucun mot n'avait été prononcé jusque là. Fort heureusement, l'allure était relativement lente. Le silence de la campagne serait sûrement propice pour palier cette humeur glaciale.
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeMer 10 Juil 2019 - 18:35


Lorsque Kolgrim se tourna vers elle pour lui signifier en silence de prendre la main, elle plissa les yeux et le fusilla gentiment du regard. Comme par hasard, il la laissait gérer le lancement de la conversation. Quelle gentille attention... Elle ne lui en voulait pas vraiment, ils étaient de mèche après tout. Et puis, Andran était à l'autre bout de leur convoi alors que Clémence se trouvait juste à côté d'elle. Elle râlait mais elle ne le pensait donc pas tout à fait et il pouvait facilement le voir à son sourire en coin.
La jeune femme se tourna donc vers son amie.

-Tu te souviens des règles du jeu de l'autre jour ?

Clémence toisa la péninsulaire du regard, un peu surprise par sa question.

-Hm... Oui, je crois.
-Petit test dans ce cas. Tu peux me redonner l'ordre de force des cartes ?
-Les normales ?
-Non, les normales, tu connaissais déjà, c'est facile pour toi maintenant. Dis-moi les atouts, en partant de la plus forte.

La métisse réfléchit quelques instants, essayant de se rappeler ce qu'elle lui avait dit.

-Le valet. Le neuf. L'as. Le roi et la reine... Le... dix ? Et puis, les autres... huit et sept.
-J'y crois pas... Tu lui as appris la belote ?!
-Je n'ai pas fait que le lui apprendre. J'ai amené un jeu de cartes. Répondit-elle d'un air faussement innocent.

Kolgrim se retourna, un sourcil redressé. Elle voulait vraiment les faire jouer pendant une halte ?

-Je suis sûre qu'on peut vous battre. Ajouta-t-elle avec un regard et un sourire emprunts d'espièglerie et de provocation.
-T'entends ça Andran ? Ces demoiselles se croient plus habiles que nous à la belote !

Alors que l'Inquisiteur n'avait pas prononcé un seul mot depuis leur départ, son intérêt fut soudain ravivé, son goût pour la compétition se retrouvant piqué au vif. C'était plutôt bien joué de la part d'Elise. Le chevalier releva le défi mais il fallait avouer qu'il ne prenait pas trop de risques avec elles.

-Enfin... Il faudra lui apprendre les règles pour jouer à quatre. Ce ne sont pas les mêmes qu'à deux.
-Elle a retenu les valeurs des cartes dès la première leçon, je suis sûre qu'elle saura s'adapter très vite. On fera quelques tours de chauffe, voilà tout.
-Oui enfin... Pour les cartes, je les ai notées après. Cela m'a aidé.
-Ah ! Je vois que tu fais déjà un usage intelligent des leçons d'Andran. La charia Elise qui faisait exprès de ne pas prendre de gants. Son objectif était d'amener sur la table le fait que l'Inquisiteur lui apportait quelque chose. Et l'écriture représentait si peu comparé au reste...

Clémence n'osa pas répondre et regarda le sol devant elle. Andran n'était plus venu lui enseigner depuis qu'elle l'avait repoussé. Il continuait de l'escorter jusqu'au temple de Néera pour recevoir ses cours de théologie mais ils ne se parlaient plus... Il était un ordre homme depuis ce jour... et elle ne disait rien car elle savait que c'était sa faute.


Ils marchèrent encore quelques heures avant de faire une pause, tant pour eux que pour les montures qu'ils avaient fini par utiliser. Ils s'écartèrent un peu de la route pour être tranquilles pour jouer et s'installèrent, les chevaliers l'un en face de l'autre et ces dames entre eux. Elise distribua les cartes et Clémence remarqua vite la différence avec la partie à deux. Cette fois, il n'y avait plus de cartes disposées devant elle mais uniquement celles qu'elle avait dans les mains. En dehors de cela, il n'y avait pas de changement dans les règles ou les valeurs des cartes. Ils firent un tour d'exercice seulement avant de vraiment lancer la partie. Comme prévu, les filles perdaient, et de loin. Il fallait dire que ces messieurs avaient quelques années de pratique de plus qu'elles et que l'estrevine était une débutante. Elle jouait assez bien mais elle n'avait pas encore toutes les astuces. Cependant, il n'était pas rare qu'ils prennent le temps de lui expliquer les stratégies afin qu'elle les comprenne et les assimile.
Vers la fin de la seconde manche, Clémence rata quelques coups mais cela ne se vit que vers la fin du tour.

-Vous sortez de dix maintenant ? C'est tout à l'heure que vous en auriez eu besoin. Là, il va se fait juste croquer par mon sept d'atout. Annonça Kolgrim en posant sa carte.
-Oui, je... j'ai mélangé un peu l'ordre des cartes. Je me suis trompée.
-Boh, ce n'est pas la première erreur qu'elle commet ces derniers temps ! Déclara Elise sur un ton faussement innocent mais qui n'avait rien d'accusateur.

Clémence resta interdite un moment. Est-ce qu'elle était vraiment en train d'évoquer ce qu'elle lui avait confié la veille ? Elle l'interrogea du regard. La femme de ménage lui répondit en désignant Andran des yeux...

-Elise ?!
-Tu dois le lui dire, Clémence. Ordonna-t-elle à mi-voix alors qu'elle savait pertinemment que les deux chevaliers ne pouvaient que l'entendre quoi qu'elle fasse.
-Il n'y a aucune de raison...
-Il n...
-J'avais une bonne raison de le faire, Elise. Pourquoi faut-il que tu abordes le sujet maintenant ?!

Clémence lâcha la carte qu'il lui restait en main et se leva pour s'éloigner, seule. De son côté, son amie avait fermé les yeux, parfaitement consciente de la trahison que représentait son geste. Seulement les amis étaient là pour ça des fois : Mettre un coup de pied dans la botte de paille afin d'en chasser les souris. Alors que la métisse se trouvait déjà à plusieurs dizaines de mètres, Elise rouvrit les yeux et se tourna vers Andran. Elle venait de prendre un risque... Et il était le seul à pouvoir faire en sorte que cela ne devienne pas une faute impardonnable.

-Je fais ça pour vous autant que pour elle. Ne me faites pas regretter d'avoir dévoilé la confidence qu'elle m'a faite...
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeMer 10 Juil 2019 - 20:28


Andran était distant et froid depuis le début du voyage, mais force est d'admettre que la partie lui donna un peu de baume au cœur. Avec Kolgrim, ils formaient déjà une bonne équipe contre les autres chevaliers, alors contre deux femmes qui ne jouent pas souvent dont une qui débute… du gâteau. Ça s'est confirmé rapidement, Clémence ne connaissait pas les stratégies et donnaient des points importants aux chevaliers. Mais l'ambiance se détendit légèrement, et cela n'était pas déplaisant.

Elise était d'humeur taquine, et Clémence semblait son passe-temps favori pour cela. Andran y aurait prêté attention, une ennéade plus tôt, mais il voulait la laisser tranquille, ne plus être proche d'elle. Mais, les sous-entendus de l'amie de Clémence devenaient de plus en plus étranges, jusqu'à ce que l'estrevine quitte subitement le jeu, après une altercation avec l'employée de maison. Elise fixa l'inquisiteur, lui faisant clairement comprendre que la “confidence” le concernait. Andran se tourna vers Kolgrim.

« Il n'y a pas de courses à faire, pas vrai ? » L'inquisiteur soupira, reposant les yeux sur Elise. « C'est moi qui regrette, depuis déjà plusieurs jours. »
« Si je t'avais dit la vérité, tu ne serais jamais venu, et je connais la confidence de Clémence. Si ça n'en valait pas la peine, je te jure que je ne t'aurais pas amené. Mais ce n'est ni à moi, ni à Elise de te dire. »

Le chevalier se leva et poursuivit Clémence avant qu'il ne soit trop tard. Elle était partie assez loin. Après plusieurs pas, il la retrouva assis au pied d'un arbre. De loin, il la fixa. Il avait peur qu'elle le repousse à nouveau, mais il ne pouvait pas ne pas aller la voir. Chacun de ses pleurs lui soulevaient le cœur. Il s'approcha lentement de la jeune femme, les joues mouillées par quelques larmes. Quelle était “cette confidence” ? Que lui cachait Clémence ? Il se mit devant elle avant de se mettre un genou à terre pour se mettre à sa hauteur.

« Vous semblez avoir confié quelque chose à Elise… visiblement quelque chose qui me concerne. »

Andran soupira par les narines en baissant la tête. Il était prêt à tout entendre, même le pire. Mais Elise avait insisté et si Kolgrim était dans le coup, c'est que la confidence avait son importance. Surtout si Clémence réagit ainsi et qu'elle en soit venu à verser quelques larmes. Et ils avaient insisté sur le fait que c'était pour son bien à lui aussi.

« Je vous dirais bien que vous n'êtes pas obligé de me le dire d'autant plus que vous ne voulez plus me faire part de vos secrets, mais j'en connais une qui risque d'insister encore plus… et la subtilité ne semble pas son point fort. Elle n'arrête pas de dire que c'est pour votre bien, et aussi le mien. » Andran regarda à sa droite, comme s'il voulait être sûr qu'il n'a pas été suivi. « Même si mon bien ne veut pas dire grand chose vu comment je suis depuis quelques jours. »
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeMer 10 Juil 2019 - 21:11

Clémence s'était assise. Elle ne pouvait pas s'éloigner indéfiniment et prendre le risque de croiser quelqu'un qui l'attaquerait pour sa couleur de peau... Alors elle était bien obligée de s'arrêter une fois à bonne distance du reste du groupe. Une fois seule, des larmes se mirent à couler sur ses joues. Elle ne comprenait pas pourquoi Elise avait fait ça ! Parler de ce qu'elle lui avait confié, sans la moindre discrétion et devant l'homme qui en était au centre... Qu'est-ce qui lui avait pris ?!
Bien vite, elle perçut des pas qui se précipitaient pour la rejoindre. Elle releva les yeux en espérant que c'était son amie qui venait s'excuser mais il n'en était rien, évidemment... C'était Andran. Il s'approcha, venant se poster juste devant elle et posant un genou à terre pour se mettre à sa hauteur. Sans surprise, il voulait comprendre en quoi tout ceci le concernait, ce qu'elle avait bien pu dire à la roturière dont la révélation potentielle pouvait la mettre dans un tel état.

Au début, Clémence l'écouta sans un mot et sans chercher à l'interrompre. Elle ne voulait pas lui raconter tout cela, ce serait aller contre l'objectif de sa manœuvre... Mais Elise venait de l'y contraindre. L'Inquisiteur reconnut finalement qu'il n'était pas au mieux ces derniers temps. Là encore, il ne lui apprenait rien. Cependant, il semblait croire que ce qu'elle pouvait avoir à dire n'y changerait rien.
Lui avait-elle vraiment fait tant de mal que cela ? Andran ne la regardait même plus, comme s'il avait honte ou comme une âme blessée. Elle ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit durant plusieurs secondes. Et puis, après plusieurs tentatives...

-Justement... Commença-t-elle en réponse à son mal être. Vous êtes comme cela à cause de moi. A cause de ce que je vous ai dit. Vous avez fait comme si vous étiez d'accord avec mon choix mais c'est faux... Et... En d'autres circonstances... Je ne l'aurais pas été non plus.

Sa gorge se serra à ce dernier mot, lui permettant tout juste d'achever sa phrase. Elle réalisait ce qu'elle était en train de dire, la portée cachée de ses paroles qu'elle-même avait encore du mal à admettre, par crainte de s'être trompée.

-Vous êtes mon protecteur, vous m'avez sauvée la vie, vous avez pris soin de moi, vous m'avez défendue contre les membres de l'Ordre et contre Markus. Vous avez fait tout cela pour moi. C'était à mon tour de faire quelque chose pour vous... Afin de vous éviter de perdre ce qui vous tient le plus à cœur... De perdre les Marcheurs Austères.

Elle se souvenait parfaitement de leurs premières conversations, dans la cabane et à l'auberge de Châteauvieux. Il aimait sa vie et son rôle de chevalier et d'Inquisiteur. Il aimait protéger les plus faibles et rendre la justice, aussi dure soit-elle. Elle ne voulait pas qu'il perde tout cela uniquement pour elle... Pourquoi ferait-il cela ? Sur l'instant, elle avait cru qu'il partageait sa vision des choses mais son départ brusque de sa chambre et les jours qui s'en étaient suivis lui avaient prouvée qu'il n'en était rien. Il tenait trop à elle... Et elle tenait trop à lui pour que son propre geste lui soit sans effet, comme le prouvait ses larmes. Elle avait fait tout cela pour lui... Même si cela devait lui coûter la perte des attentions d'Andran à son égard.

Plusieurs secondes s'étaient écoulées déjà lorsque des voix lointaines commencèrent à se faire entendre. Elles ne provenaient pas de là où ils avaient laissé Kolgrim et Elise et ressemblaient à ses cris bien plus qu'à des paroles. Clémence porta son regard vers la source des sons et, bien vite, ses yeux furent attirés par le ciel. Là, au-dessus des quelques arbres qui leur bouchaient la vue, s'étirait une colonne de fumée... Trop large pour être un feu de camp et trop peu étendue pour être un feu de forêt.
C'était un bâtiment qui brûlait...
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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeMer 10 Juil 2019 - 22:07

Clémence finit par lui expliquer le fond de cette histoire. Elle venait de lui révéler qu'elle ne voulait pas qu'il s'éloigne de lui. Enfin, son cœur et ses sentiments ne le voulaient pas. Sa raison l'y poussait pour préserver la carrière du chevalier. Ce dernier écarquillait les yeux. Pincez-le, il est en train de rêver ! Alors Reold avait raison ? C'était réciproque ? Pourquoi avoir attendu qu'Elise ne vende la mèche pour l'avouer ? Elle s'était forcée, tout ce temps, à ne pas le lui dire ?

À peine elle eut terminé, le chevalier entendit des cris qui l'interpellèrent ainsi qu'une atmosphère lourde. Ce n'était pas Kolgrim et Elise, les cris venaient de l'opposé. Andran se leva subitement, regrettant presque que ce moment ne vienne gâcher leur réconciliation. Il se dirigea vers la source des cris, suivi de Clémence. La source de ce tumulte était un incendie. Avec la chaleur de l'été qui pouvait avoir lieu, le foin pouvait facilement prendre feu. Rien de criminel dans tout cela. Un homme était aux abois avec une jeune fille devant le grand feu qui consumait la petite ferme.

« M'sire ! M'sire ! S'il vous plait, aidez-nous ! Ma femme et mes deux autres enfants sont coincés à l'intérieur. Ma dernière est tou'p'tite et d'vait êt'e avec ma femme ! J'sais pas où était mon fils ! »
« Elles sont où ? À l'étage ? »
« Oui, ma femme et mon bambin ! Mon fils est un adolescent, il devait être en bas. »
« Entendu. » Il se tourna vers Clémence. « Je vais m'occuper de la femme et de son enfant, je peux vous demander d'aller chercher le fils ou vous préférez attendre Kolgrim ? Il arrivera rapidement, il a les chevaux. »

Clémence, comme s'y attendait Andran, prit son courage à deux mains et accepta d'entrer pour sauver le fils. Le chevalier, après lui avoir étiré un joli sourire plein de fierté, se rua vers l'escalier qui était branlant mais capable de le supporter… quoi que. Une fois au premier étage, l'escalier s'écroula alors que la fumée était intense par là.  Il entendit les cris d'une femme et se dirigea vers la provenance du cri, l'une de ces mains couvrant sa bouche. Se frayant un chemin parmi les flammes, il trouva la femme et son bébé qui criait au secours sans cesse. Elle était complètement apeurée par les flammes, alors que la salle où elle était n'était pas la plus prise par le feu.

« Sauvez mon bébé, je vous en prie ! » qu'elle hurlait.
« Je vous sauverai tous les deux, n'ayez crainte. Gardez votre bébé, et suivez-moi. Vous n'avez qu'un seul escalier ici ? »
« Non ! Il y a celui à l'entrée et un autre vers la grange, qui est relié à notre maison. »
« Celui de la grange s'est sûrement effondré aussi… Ce n'est pas grave… Suivez-moi ! »

Le chevalier guida la femme vers les escaliers principaux, de là où il venait. Il gardait ses protégées près de lui pour encaissant pour lui les poutres affaiblies par les flammes qui tombèrent sur eux. Une fois devant l'escalier en brisé, Andran prit le bébé dans ses mains et, sans aucune hésitation, il sauta en bas, malgré tous les risques que cela supposait. D'un geste de la main, il convia la fermière à le suivre, ce qu'elle fit après un beaucoup plus long moment d'hésitation. Le chevalier l'attrapa de son bras qui ne tenait pas le bébé.

« Courez sans vous arrêter dehors, votre mari et votre jeune fils vous y attendent. Je vais voir où en est ma protégée avec votre autre fils. Courez sans vous arrêter, le feu n'aura pas le temps de prendre sur vous si vous êtes rapide ! »

Il était épuisé et étouffé par la fumée, mais il ne voulait pas repartir sans Clémence et se mit très rapidement à sa recherche pendant que la femme et son bébé sortirent de la ferme sans heurts. Enfin… sans plus d'heurts que ceux que causaient les flammes. Il finit par trouver Clémence et le dernier fils de la ferme. Il était désormais très difficile de se frayer un chemin car le feu s'intensifiait très rapidement et qu'ils allaient étouffer s'ils ne sortaient pas rapidement.
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeJeu 11 Juil 2019 - 7:34

Clémence n’avait pas hésité une seconde. Voyant Andran partir en direction de la fumée, elle s’était aussitôt levée pour lui emboîter le pas. Une fois sur place, ils virent bien vite l’ampleur de la situation… Un homme les alpaga dès qu’ils furent à portée de voix pour les alerter sur la présence de son épouse et de ses deux autres enfants à l’intérieur. Lui ne pouvait pas laisser sa fille seule…
L’Inquisiteur se tourna vers Clémence pour l’interroger sur ce qu’elle comptait faire.

-Je viens avec vous. Avait-elle répondu en ne laissant apparemment pas la possibilité au chevalier de refuser. Certes, Kolgrim arriverait bientôt cependant, entre la fumée et les flammes, quelques minutes pouvaient suffire lorsqu’il s’agissait d’un incendie… Mais cela ne sembla pas poser le moindre problème à l’Inquisiteur, bien au contraire… Et elle crut lire dans son attitude et son regard quelque chose qu’elle n’avait plus vu depuis bien trop de jours.

Elle entra donc à sa suite et ils se séparèrent, la jeune femme s’occupant du rez de chaussée tandis qu’Andran monterait à l’étage. La première pièce n’était autre que la pièce de vie. Une grande table trônait en son centre et dans la cheminée brûlait un feu que le reste de l’incendie n’avait pas encore atteint. Clémence observa rapidement la pièce, s’attardant sur les recoins, des fois que le jeune s’y soit écroulé… Mais il n’y avait rien. Elle ouvrit les quelques portes qu’elle trouva et répéta la même opération. Enfin, elle trouva une silhouette inanimée au fond d’une pièce en flamme qui devait être une remise. Un madrier lui barrait le passage. L’enjamber était possible mais pas en robe. Et puis elle ne pourrait jamais soulever le garçon de toute manière…

-CLÉMENCE !!

La métisse se retourna vivement. La voix était forte et pourtant difficilement audible avec le bruit des flammes et du bois qui crépitait.

-KOLGRIM ! JE SUIS LA !

Le chevalier apparut à la porte de la remise quelques secondes plus tard. Il était arrivé devant la maison depuis peu et s’était aussitôt enquit de la situation. Le fermier lui avait expliqué que deux personnes étaient entrées et où elles devaient se trouver. Il avait immédiatement choisi d’aider la jeune femme en premier, pour des raisons évidentes. Andran saurait se débrouiller tout seul et était assez fort pour porter la fermière et son bébé si besoin. Clémence, en revanche, n’y parviendrait jamais avec un adolescent… Et il avait eu raison.

-Le garçon est là-bas, mais je ne peux pas y aller ni le porter !
-Je m’en charge.

Kolgrim passa devant la jeune femme, enjamba le madrier enflammé sans traîner et récupéra le jeune. Il le plaça sur son épaule avant de tout refaire dans le sens inverse. A peine sorti de la réserve, il aperçut son ami qui semblait chercher quelque chose ou… quelqu’un. Il n’était toutefois pas temps de plaisanter sur la chose.

-C’est bon, on a tout le monde ! Sortons d’ici !

Le chevalier se dirigea aussitôt vers l’entrée, laissant Clémence apparaître dans l’encadrement de la porte derrière lui. Andran et elle échangèrent un regard avant de suivre Kolgrim sans plus traîner, l’Inquisiteur attendant la jeune femme afin de l’escorter jusqu’à la sortie. Tandis qu’ils marchaient d’un pas rapide, un craquement soudain survint au-dessus d’eux. L’estrevine leva la tête et vit qu’une poutre cédait au-dessus du chevalier. Sans plus réfléchir, elle le poussa pour l’écarter de la trajectoire de ce large madrier sans réaliser qu’elle prenait sa place par la même occasion…

La poutre s’effondra à grand bruit sur Clémence qui n’émit pas un son. Allongée sur le sol, la lourde pièce de bois lui écrasait la cage thoracique. Elle était consciente mais son souffle était coupé et la douleur se lisait sur son visage. Une douleur qui la paralysait et l’empêchait de se débattre contre cette masse qui l’oppressait.
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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeJeu 11 Juil 2019 - 14:52

Andran avait retrouvé Clémence et Kolgrim, qui était arrivé plus tard avec Elise pour aider tout le monde. Elise devait être restée dehors pour aider les fermiers et les rassurer. Le feu s'intensifiait et l'air devenait irrespirable. Andran ouvrait la marche, devant Kolgrim et Clémence. Une fois le chemin libre, l'inquisiteur s'éloigna pour laisser son ami tracer sa route en vitesse pour délivrer le dernier enfant des fermiers. Alors qu'il laissait la voie libre, derrière lui, il se sentit bousculé par quelqu'un… Clémence. À peine il eut le temps de se rendre compte de son geste qu'une énorme poutre s'écroula sur sa cage thoracique. Le chevalier se précipita vers elle pour soulever la poutre mais elle était beaucoup trop lourde, alors que la jeune femme ne pouvait pas bouger. Il se releva pour essayer de trouver une solution.

« Kolgrim ! Dis à Elise de venir m'aider, Clémence est coincée ! » hurlait-il.

Un peu plus tard, Elise arriva à sa rescousse. La jeune fille semblait effrayée mais Andran restait calme et serein, malgré le fait que Clémence pouvait perdre la vie. S'il montrait sa peur, Elise aurait tout aussi peur et elle devait rester calme aussi. Cela dit, cette dernière avait plus de mal à rester sereine, ce qui était normal.

« Écoutes-moi. Je vais soulever la poutre, juste assez pour que vous puissiez délivrer Clémence. Une fois ceci fait : vous ne réfléchissez pas, tracez vers la sortie ! La vitesse empêchera le feu de prendre sur vos vêtements et de vous bruler. Faites-moi confiance. Prête ? Allez ! »

Andran souleva la poutre plutôt haut, pendant qu'Elise tirait son amie vers elle pour la prendre doucement dans ses bras. Une fois sa protégée hors de danger, le chevalier laissa la poutre s'écraser sur le sol et souleva Clémence dans ses bras, en ordonnant à Elise de courir vers la sortie. Le noble suivit rapidement derrière elle et sortit sa protégée des flammes. Une fois sortie, les fermiers acclamèrent les chevaliers.

« Que Néera vous bénisse, m'sires ! Vous avez sauvé ma femme et mes enfants. »
« Une poutre s'est écrasée sur Clémence, elle respire difficilement. »
« Emmènes-là en ville, c'est peut-être grave ! Elise et moi resterons auprès des fermiers et on ramènera nos affaires. Allez, magnes-toi ou elle va périr ! »

Andran se précipita vers son destrier, Nirazam, et monta en selle avec sa protégée. Elle respirait très difficilement mais le chevalier n'avait pas le temps de savoir ce qu'elle avait réellement. Vue la taille de la poutre et la force écrasante qui s'est abattue sur Clémence, nul doute que ses os se sont renfoncés et ce peut-être même sur ses organes. L'inquisiteur n'hésitait pas, il agrippait la jeune estrevine par le bas-ventre de son bras gauche et tenait les rênes de son bras droit. Elle-même s'agrippait à lui pour essayer de tenir bon. Sans attendre, il enfourcha sa monture vers Sainte-Berthilde.

« Tenez bon, Clémence. Tenez bon. » chuchotait-il doucement pour essayer de lui donner du courage.

Sur le chemin, il remarqua que sa protégée ne respirait plus. Il craignait le pire, et plusieurs larmes roulèrent rapidement de ses yeux. Ce n'était pas possible… Pourquoi maintenant en plus ? À ce moment où elle lui avouait des choses que le chevalier rêvait d'entendre depuis des jours et des jours. Pendant quelques instants, le chevalier serrait la jeune femme contre lui, ne pouvant se résigner à la voir mourir. Il avait une folle envie de hurler, de damner les Dieux et de secouer la jeune femme en hurlant qu'elle ne pouvait pas l'abandonner. Il appuyait sa tête sur celle de sa protégée, laissant un flot de larmes s'abattre ses beaux cheveux noirs.

« Tenez bon, je vous en supplie. Vous n'avez pas le droit de m'abandonner… pas maintenant. » dit-il d'une voix étranglée.

Il finit par reprendre ses esprits, en se donnant l'espoir qu'elle n'était pas encore morte, simplement évanouie. Il devait encore y croire, ne pouvait se résoudre à la voir mourir. Il reprit la route de la ville en élançant sa monture au galop. Une fois aux portes de la ville, il ralentit l'allure sans descendre de Nirazam. Il devait faire vite ! En route pour le Temple, le chevalier ne pleurait plus, et la chaleur séchait facilement ses joues. Peu avant d'arrivée, il constata que Clémence avait toujours les yeux fermés et le protecteur lui décocha un long baiser sur sa joue droite, comme si ce geste d'affection pouvait lui rendre la vie.

Il arriva au temple de Néera en trombe. De nombreux prêtres étaient là, interloqués et surpris. Plusieurs vinrent à lui comme s'ils voulaient éloigner un trouble-fête. Le chevalier ignora ces avertissements et descendit rapidement de sa monture et prit Clémence dans ses bras et l'emmena près d'un groupe de prêtres.

« J'ai besoin de vous pour soigner mon amie ! Un incendie s'est déclaré plus loin dans la campagne, et une poutre lui est tombée dessus ! »
« Elle n'est pas encore décédée. Elle doit avoir les côtes fêlées et ses organes sont peut-être touchés. Laissez-là nous ferons le nécessaire. » supposait une prêtresse en palpant doucement le thorax de la jeune blessée.
« Sauvez-là, je vous en prie. J'ai besoin d'elle. »

Andran regarda les prêtres emmener Clémence dans le Temple, n'ayant pas la force de les emmener. Et puis, il ne ferait que déconcentrer les prêtres avec sa peur et sa tristesse. Le chevalier s'appuya sur un mur avec ses avants-bras, cachant son visage dedans. Il ne voulait pas montrer ses larmes et encore moins toute sa tristesse. Il était prêt à tout sacrifier pour Clémence, et voilà que c'est elle était entre la vie et la mort. Que ferait-il sans elle ? Dans le fond, il priait tout les Dieux pour épargner Clémence. Il n'était pas prêt à vivre sans elle. Pas maintenant qu'elle lui avait avoué qu'elle l'aimait au moins autant que lui. Un nouveau torrent de larmes s'échappa de ses yeux.
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeJeu 11 Juil 2019 - 17:59

Andran resta seul… Seul avec sur lui les stigmates de ce qu’il s’était passé. L’odeur de la fumée lui collait à la peau. Des traces noires marquaient ses bottes et ses vêtements là où les flammes les avaient léchées. Sur l'avant de sa chemise, une empreinte de sa mésaventure était différente des autres. Cette preuve, c’était là où Clémence s’était agrippée de toutes ses forces à lui pour tenter de ne pas sombrer. Là où elle avait essayé de tenir face à la douleur qui lui tenaillait le torse à chaque pas de Nirazam et à chaque respiration… Autrement dit, en permanence. Là aussi où se trouvait une part du diagnostic des médecins. Cette zone fripée à l’extrême était tâchée de sang. La jeune femme avait toussé dans la main qui avait vainement tenté de la maintenir contre lui et du sang était sorti de sa gorge… Du sang que personne n’avait remarqué jusque là et qui expliquait la pâleur de l’estrevine à son arrivée.

Tandis que le chevalier se tenait face au mur, une jeune apprentie prêtresse l’observait. Elle avait vu la scène de leur arrivée et, là où tous étaient prêts à le réprimander, elle avait porté son regard sur l’étrangère et avait compris la situation. Elle avait laissé les prêtres et novices présents se préoccuper de la jeune femme et elle était restée là à regarder cet homme que tout le monde avait subitement délaissé alors qu’il semblait au plus mal lui aussi. Mais pas pour les mêmes raisons.
Tout en le détaillant, elle avait remarqué son état déplorable et pensa bien vite qu’elle ne pouvait pas le laisser ainsi, tant d'un point de vue physique que psychique. Alors, après quelques minutes, elle s’approcha lentement et lui parla d’une voix douce.

-Messire ? Les soins peuvent durer un moment, vous… voulez peut-être prendre le temps de vous laver en attendant ? Cela vous ferait du bien.

Lorsqu’il accepta, la jeune fille lui adressa un sourire sincère mais qui n’était pas dénué de tristesse. Elle faisait preuve de beaucoup d’empathie pour son âge et le voir ainsi accablé de chagrin ne la laissait pas insensible. C’était un défaut selon certains… Une qualité pour d’autres. Elle l’invita à la suivre et le conduisit dans une chambre habituellement réservée aux patients. Sur une table se trouvait tout le nécessaire pour se laver et des serviettes dans la partie basse. Elle étira le paravent qui le cacherait de l’entrée puis s’éclipsa en lui signifiant qu’elle allait lui chercher des vêtements. En revenant, elle déposa la tenue soignée qu'elle lui avait déniché sur une chaise puis sortit pour l’attendre dans le couloir. Lorsque la porte s’ouvrit, elle lui sourit amicalement.

-Votre amie est toujours en train de recevoir des soins. Je peux vous conduire à elle si vous le souhaitez mais il vous faudra attendre dehors que les prêtres aient terminé.

Il voulut se rendre malgré tout auprès d'elle et cela ne la surprit aucunement. Il le guida donc et, une fois devant la chambre, elle l’invita à s’asseoir sur un banc installé près de la porte. Avant de le quitter, elle posa une main sur sa tête et récita une prière à l’attention de Néera avant de le quitter enfin.

Une bonne heure après qu’il ait débarqué en trombe au temple, la porte s’ouvrit enfin. Les prêtres et les aides soignantes sortirent les uns après les autres de la chambre. Aucun n’avait la mine grave. Seulement quelques marques de fatigue. Le dernier à apparaître était un religieux d’un âge avancé. Celui-là même qui avait examiné Clémence à son arrivée. Il s’arrêta pour fermer délicatement derrière lui puis, au lieu de suivre les autres, il observa les alentours, semblant chercher quelqu’un. Son regard se posa bien vite sur l’homme qui se tenait là et le regardait d’un air soucieux. Il lui sourit pour le rassurer.

-Je suis le Père Erique. C’est moi qui suis en charge des soins qui sont portés à la femme que vous nous avez confié. Je peux d’ores et déjà vous dire que sa vie n’est plus en danger. Le religieux marqua une courte pause avant de poursuivre. Néanmoins, les jours à venir risquent d’être très pénibles. Elle a plusieurs côtes brisées et certaines ont perforé l’un de ses poumons qui s’est lentement rempli de sang. Elle était trop faible pour que l’on puisse la guérir complètement mais nous avons pu nous occuper du plus urgent. Nous achèverons de réparer ses côtés dès qu’elle aura repris un peu de force, ce qui risque de prendre du temps.
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeJeu 11 Juil 2019 - 20:22


Alors qu'il était en pleurs tout seul dans son coin, une prêtresse (sûrement une initiée) vint vers lui pour lui proposer de se laver en attendant. Elle était gentille et chaleureuse, même si cela n'était d'aucune utilité vu l'état dans lequel était le chevalier. Il accepta d'aller se laver et de se changer. Il est vrai que ses vêtements étaient crasseux et qu'il puait le brûlé à en faire fuir un putois. Il se calma un peu durant le chemin, et suivait la prêtresse sans un mot.

Il passa beaucoup de temps dans ce bain. Il était seul, un peu plus détendu. Certes il était toujours inquiet, mais les larmes ne coulaient plus. Une fois propre, il se vêtit de nouveaux vêtements proposés par les prêtres. Le chevalier en profita aussi pour laver ses bijoux qui avaient noircis aussi. Au moins il pensait à autre chose. À peine il eut terminé qu'un certain Erique vint lui informer qu'elle n'était pas morte. Silencieusement, il remercia la Damedieu et même Othar. Quelle soulagement ! Il s'en aurait voulu toute sa vie si Clémence avait perdu la vie. Mais, son état était déplorable.

« Elle est toujours inconsciente ? Ah… bon sang. »

Il aurait voulu lui parler, lui dire à quel point il s'est inquiété, à quel point elle était bête de l'avoir poussé pour se prendre la poutre à sa place… mais surtout à quel point il l'aimait, quelque soit cet amour. Le prêtre accepta de laisser le chevalier entrer pour qu'il reste à son chevet. Il entra dans la salle, seul. Il n'y avait plus personne. La respiration de la jeune femme était encore difficile… presque sinistre. L'épuisement se lisait facilement sur son visage, qu'Andran caressa doucement. À de nombreuses reprises, il passa le creux de ses doigts sur les joues et le front de la jeune femme. Au moins, elle ne pouvait pas le repousser, cette fois.

« Revenez-vite à vos esprits. Mon cœur ne supportera pas une trop longue attente. » laissa-t-il échapper avec un demi-sourire légèrement soulagé.

Il lui baisa le front. Il voulait retrouver la Clémence avec qui il adorait passer des bons moments, et dont il ne pouvait s'empêcher de lui montrer toute son affection. Leur petite discussion avant le drame l'avait chamboulé. Lui qui cherchait à l'oublier, presque à la détester pour ne plus penser à tout ce qu'il éprouvait pour la jeune femme, elle lui avait redonné un espoir non négligeable. Si ce n'est qu'elle lui avait clairement avoué que cette situation lui déplaisait autant qu'à lui. Il était heureux de savoir qu'elle ressentait des choses pour lui, même s'il ne savait pas pourquoi elle l'avait repoussé à tant de reprises.

Andran s'assit sur un fauteuil, surveillant sa protégée comme si rien ne s'était passé entre eux. Il éprouvait le même sentiment qu'au début de leur rencontre. Une jeune femme innocente dont la douleur suscitait sa compassion. Avec le temps, sa douceur, sa gentillesse et sa gaieté naissante avaient fait chavirer son cœur. Ses sentiments ont changé. Le chevalier s'affaissa sur la chaise, la tête appuyé sur son poing droit serré, le bras posé sur l'accoudoir. Il ne pouvait pas regarder autre chose que le visage de la jeune femme. Il resta comme cela assez longtemps… jusqu'à ce qu'il entendit un bruit en dehors de la salle. C'était Elise et Kolgrim qui revenaient de la ferme. Leur présence fit étirer un sourire sur le visage du chevalier.

« Alors ? Quel est le topo ? »
« Plusieurs côtes sont brisées, et elles ont percé ses poumons. L'un d'eux s'est rempli de sang, d'où cette respiration. Sa vie n'est plus en danger. »
« Vous voulez qu'on reste avec vous ? »
« Si vous le désirez, je ne veux pas vous forcer. S vous êtes trop fatigués, vous pouvez rentrer. De toutes façons ils ne reprendront les soins que plus tard. Ils attendent qu'elle reprenne des forces. Et pour les fermiers ? »
« On a réussi à éteindre le feu à force d'efforts. Je leur ai donné quelques pièces pour qu'ils puissent se racheter du mobilier. Ils sont ravis de ne pas déplorer de morts. Et on a récupéré toutes nos affaires et on est venu directement te rejoindre. »
« Bien. Vous avez été grandioses. »
« Toi aussi, frérot. Tu as sauvé la mère et son plus jeune fils, et ta protégée par la même occasion. On a tous notre part de fierté à tirer de cet évènement… même les donzelles. Pas vrai, Elise ? »
« Vous avez été aussi brave que Clémence. Elle ne vous en voudra pas bien longtemps, je pense. Elle vous doit la vie autant qu'à moi. »
« Elle a eu le temps de vous révéler la confidence ? »
« Oui, elle m'en a parlé. C'est un peu pour cela que j'attends impatiemment son réveil… »
« Bon, hormis cela… c'est plutôt une journée positive. Elle va guérir, les fermiers sont sains et saufs, l'incendie a été contrôlée, et… je suppose que votre relation repartira ? »
« C'est une façon de voir les choses… je me suis fais un sang d'encre. »
« Restons quelques instants. On rentrera plus tard. Elle ne se réveillera pas ce soir, je pense. »
« Je pense aussi. »

Kolgrim s'assit près d'Andran, enroulant son bras autour de son ami. Elise se mit à l'opposé, un poil plus proche de Clémence que les deux chevaliers. Elle n'avait pas vraiment à s'en vouloir. Elle pensait à bien pour son amie. Elle voulait que la relation entre Andran et Clémence reparte sur de bonnes bases. Et puis, pour se faire pardonner, elle l'avait quand même bien aidé à sortir des flammes. Andran ne pensait plus à l'Ordre, plus à sa chevalerie et encore moins à Markus et Reold. Il ne pensait qu'à elle et à ce qu'elle avait dit avant l'incendie. Après être restés un long moment au chevet de la jeune femme, les trois compagnons se décidèrent à rentrer au sanctuaire. Une nouvelle journée riche en péripéties… ils méritaient bien de se reposer.
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeJeu 11 Juil 2019 - 21:15

Dans son état, Clémence ne put malheureusement pas réaliser à quel point elle était entourée. Elle n'entendit aucun des mots qui furent prononcés et ne sentit aucune des attentions d'Andran sur son visage. Alors que les deux chevaliers et Elise veillaient sur elle, elle toussa à quelques reprises, se libérant les poumons de quelques gouttes de sang. Mais la douleur provoquée par cette toux ne la fit jamais ouvrir les yeux. Elle était encore trop faible.
Lorsqu'ils quittèrent la chambre, un novice prit leur place et passa la nuit dans le fauteuil qu'occupait l'Inquisiteur auparavant. Il avait été chargé de veiller sur la jeune femme jusqu'à l'aube. Cela n'avait malheureusement rien de passionnant et il s'autorisa plusieurs fois à fermer les yeux quelques heures. Les quintes de toux de la métisse le réveillèrent lorsque c'était nécessaire et il se levait alors pour lui essuyer la bouche avant de s'asseoir de nouveau.

Au petit jour, le Père Erique découvrit le jeune homme endormi à son ouvrage mais ne fit rien pour lui faire savoir qu'il était là. A la pile de mouchoirs tâchés de sang qui étaient posés sur la petite table près de lui, il savait qu'il avait fait ce qu'on lui demandait. Et il était inutile de demeurer éveillé pour prendre soin d'une comateuse qui ne risquait plus de s'arrêter de respirer. Se postant près du lit, le religieux se pencha au-dessus d'elle pour l'examiner. Elle respirait toujours bruyamment mais très légèrement moins que la veille. C'était certes peu mais tout progrès était encourageant.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Quelques heures plus tard...


Une quinte de toux plus violente que les autres secoua le corps de Clémence. Celle-ci bascula sur le côté mais, contrairement à ce que l'on pourrait craindre, elle était très loin de tomber. Ce geste était volontaire. Elle toussa un long moment et un goût âcre vint s'installer dans sa bouche alors qu'un mouchoir était maintenu devant ses lèvres. Chaque secousse provoquée par son diaphragme lui provoquait une immense vague de douleur et elle était coincée entre cette envie irrépressible de tousser et la souffrance que cela engendrait. Malheureusement, elle n'avait aucun pouvoir là-dessus et son corps prenait les décisions pour elle.
Finalement, après quelques minutes, les expectorations prirent fin et on retira le tissu de son visage. Elle chercha à reprendre son souffle mais elle ne semblait pas pouvoir y parvenir. A peine avait-elle commencé à inspirer que ses poumons semblaient pleins... La respiration courte et sifflante, elle ouvrit les yeux et vit une silhouette penchée sur elle. Elle fronça les sourcils et cligna des yeux à plusieurs reprises pour essayer de retrouver une vue plus nette. Finalement, elle reconnut la coiffure, la barbe, la posture... et la voix. Andran était là. De ses doigts, elle chercha faiblement sa main sur la couverture sans être sûre de pouvoir la trouver. Ni même qu'il remarque son geste. Elle voulut parler mais elle n'arrivait pas à produire un son autre que ce sifflement qui se faisait entendre à chaque fois qu'elle inspirait... Elle commença à prendre peur, respirant plus vite, écarquillant les yeux et posant une main sur son buste.

-J... Je... Qu...

Elle tenta d'entamer plus d'une phrase mais sans succès. Elle regarda finalement Andran -qu'elle voyait bien plus clairement à présent- et l'interrogea d'un regard inquiet et plein d'incompréhension.
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeVen 12 Juil 2019 - 13:31

Andran était revenu assez tôt dans la matinée pour vérifier que Clémence était bien prise en charge par les prêtres. La nuit servait surtout à ce qu'elle vide ses poumons de son sang. Il était seul au chevet de sa protégée, et il avait apporté un livre pour s'occuper tout en surveillant sa protégée du coin de l'œil. Peut-être qu'Elise, Kolgrim ou même Reold viendront plus tard, mais le chevalier en avait cure pour l'instant. Il voulait surtout qu'elle soit soignée rapidement. Il fut interpellé par une quinte de toux de la part de la jeune femme… une quinte qui l'avait fait vacillé sur le côté de son lit. Rapidement, le noble intervint et se pencha sur elle. Elle s'était réveillé ! Encore épuisée et brumeuse, mais réveillée. Cela lui suffisait pour sourire légèrement. Alors qu'elle essayait de balbutier quelques mots et de respirer, Andran lui posa le doigt sur la bouche.

« Chhhh. N'essayez pas de parler, cela va plus vous faire mal qu'autre chose. » dit-il d'une voix douce et rassurante. « Je suis là, détendez-vous. Tout va bien se passer. La poutre qui vous est tombée dessus vous a fait beaucoup de mal. Respirez doucement et ne bougez pas. »

Andran s'éloigna prestement pour appeler un prêtre et lui annoncer que la jeune femme s'était réveillé. C'est Père Erique qui arriva. Il examina Clémence, qui avait du éjecter le sang qu'il fallait de ses poumons durant la nuit. Le chevalier restait proche pour vérifier ce qu'il faisait. Le prêtre expliqua doucement à la jeune femme son état… les côtes fêlées, les poumons plein de sang, et sa perte de connaissance. Il lui expliqua ce qu'il prévoyait de faire pour la soigner.

« Ne faudrait-il pas qu'elle avale quelque chose, Mon Père ? Une soupe ou un potage ? »
« Si, vous avez raison, Sire. »
« Je m'en chargerai. Cela vous laissera le temps de vous préparer. »

Erique acquiesça et demanda à l'une de ses initiées de ramener une soupe de légumes pour Clémence. Elle ne pouvait pas avaler d'aliments trop durs et épais, vu son état. La soupe serait assez nutritif et le moins douloureux possible. La jeune femme qui avait proposé à Andran de se laver, la veille, lui apporta la soupe. Il s'installa juste à côté de Clémence et commença à l'aider à manger. Il était lent et patient, et essayait de rester souriant pour encourager la jeune femme. Aussi pour espérer lui redonner du moral.

« Cela vous fera mal mais vous devez affronter la douleur. »

Cela dit, Clémence se montrait souvent courageuse. Ceci n'était pas grand chose en soi, vu ce qu'elle a pu enduré depuis qu'ils se connaissent. Le jeune femme n'hésitait pas vraiment, même si le chevalier remarqua qu'elle était toujours interrogative. Elle ne semblait pas complètement au jus de ce qui s'était passé hier. C'était logique, en soi. Elle avait perdu connaissance, et cela pouvait être source de perte de mémoire.

« Vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé hier ? La partie de cartes avec Elise et Kolgrim, notre petite discussion quand vous avez quitté le jeu en larmes, l'incendie. Vous… vous m'avez bousculé pour prendre la poutre à ma place. »

“Notre petite discussion”… Andran désirait tellement en reparler depuis hier. Ils avaient été interrompu dans un très bel élan de réconciliation lorsqu'elle lui fit part de la confidence qu'elle avait déjà partagé avec Elise. Voir Clémence en pleurait lui avait fait beaucoup de mal mais également beaucoup de bien. Maintenant il savait un peu mieux ce qu'elle avait dans l'esprit et dans le cœur, même s'il ne s'y attendait pas. Le chevalier pensait vraiment qu'ils pouvaient repartir comme avant. Pour sûr, elle ne pouvait pas mentir sur ses sentiments. Elle ne pouvait pas en être capable.

« Je resterai à vos côtés jusqu'à la fin des soins. Promis. »
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MessageSujet: Re: Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence   Les mots sont parfois inutiles... | Andran & Clémence I_icon_minitimeVen 12 Juil 2019 - 18:36


Andran ne répondit qu'à moitié à ses questions mais son regard et son comportement ne traduisaient aucune inquiétude alors elle s'efforça de se calmer à son tour, essayant de réduire le rythme de sa respiration. Lorsque le prêtre entra, il se présenta à elle et lui demanda si elle savait où elle était ? Clémence balança la tête de gauche à droite et le religieux commença alors à tout lui expliquer : l'endroit où elle se trouvait, le chevalier qui l'avait amenée la veille, l'état dans lequel elle était arrivée et les soins qu'elle avait reçu depuis. L'attention qu'elle lui porta lui permit de ne moins penser à ses poumons douloureux et bruyants et au peu d'air qu'elle parvenait à y faire entrer.

-J'achèverai de réparer vos côtes mais vous devez reprendre des forces avant.

L'Inquisiteur proposa alors qu'elle avale un peu de soupe et offrit de s'occuper d'elle lui-même. L'estrevine posa alors son regard fatigué sur lui et réalisa soudain qu'il avait changé depuis la veille et elle ne put s'empêcher de se demander si son accident y était pour quelque chose. Elle ne se souvenait plus de grand chose depuis leur départ de Sainte-Berthilde pour aller faire une course dans le village voisin et les fragments qu'il lui restait étaient assez flous...
Tandis qu'il la faisait manger, Andran essaya de lui rappeler les évènements qui avaient précédé son accident. Oui, ils avaient joué aux cartes... Elle faisait équipe avec Elise. Elles perdaient, non ? Puis la métisse s'était emporté contre son amie. Qu'avait-elle dit pour qu'elle réagisse de la sorte ? Elle ne se savait plus... Mais alors qu'elle arrivait à la moitié de la soupe, elle sentit qu'elle avait de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts. Elle commença à sombrer doucement et la dernière chose qu'elle entendit avant de s'endormir fut une nouvelle promesse du chevalier...

Clémence passa trois jours au Temple. Ses côtes avaient été assez vite réparées mais Erique avait souhaité la garder sous surveillance jusqu'à ce qu'elle se soit libéré suffisamment les poumons pour pouvoir parler et marcher sans avoir à fournir trop d'efforts. Durant son séjour, elle reçut également quelques visites telles qu'Elise, Kolgrim, Hans, Otheron, Hermann et Reold. La visite de ce dernier la surprit un peu d'ailleurs. Depuis qu'il l'avait conduite chez Markus, elle ne lui accordait plus autant de confiance qu'auparavant et avait fini par penser qu'il était de connivence avec Markus...
Andran, quant à lui, passa beaucoup de son temps avec elle. Elle profitait de ses absences pour dormir, les quintes de toux et le manque d'air la fatiguant à outrance. Cependant, son état s'améliorait au fil des jours si bien qu'on lui offrit de rentrer chez elle après soixante-douze heures passées dans le Temple. L'Inquisiteur la raccompagna et elle reçut une chaleureux accueil en arrivant dans la cour de l'Ordre. Le dîner fut une vraie fête qu'elle quitta malheureusement avant la fin car elle était trop fatiguée pour tenir plus longtemps.
Même si elle toussait encore pour évacuer ce qu'il restait encore de sang dans ses poumons et qu'elle avait besoin d'un peu de repos dans la journée, Clémence demanda à reprendre le travail. On lui confia des tâches simples et qui ne lui demandaient pas de bouger ni même de demeurer longtemps debout. Jours après jours, elle reprit une vie un peu plus normale.

Quant à Andran, il recommença à porter un regard différent sur elle... Comme lorsque tout allait bien entre eux. Elle avait fini par se souvenir de ce qu'elle lui avait avoué avant l'incendie et avait compris que c'était la raison de ce changement d'attitude. En la présence de l'Inquisiteur, elle était à la fois plus gênée... et plus heureuse que jamais.
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