[Chez Eänwen] Une danse pour oublier | Dante & Elia

<< J'ai rien à me mettre
Quand on te dis que ça va aller >>

Chronologie du séjour chez Eänwen:

Au plus fort de l'été - 6e jour de la 1ere ennéade de Karfias
An 17 du XIe Cycle
Juste après la mise en plis d'Elia et Aliénor

La porte d'entrée de l'auberge s'ouvrit dans un chuintement rapide pour laisser passer une petite silhouette bleu tirant derrière elle une autre d'un roue profond. S'arrêtant à deux pas de la devanture dans un cliquettement de bracelets, la plus petite des deux femmes fit volte face. Sans être réellement énervée, elle toisait la plus jeune, décontenancée.

- Qu'est-ce qui t'as pris de minauder comme ça ? "

Décidément elle ne la comprenait pas. Un instant elle agissait de façon logique, comme une enfant découvrant le monde et s'interrogeant sur les êtres et les gens. La seconde d'après, elle devenait polissonne et provocante comme une courtisane voulant se faire remarqué dans les Soieries. Elle s'y perdait. A quelle point son éducation et sa connaissance du monde avaient du être morcelée pour en arriver à ça... Et à quelle point devrait-elle encore l'être pour qu'elle se rende compte de ce qu'elle faisait et de ce qu'elle risquait si elle n'y prenait pas garde.

Le fait est que dans les circonstances présentes, elle ne risquait pas grand chose. Les habitués étaient des gens biens et Eänwen en connaissait la majeur partie, mais on ne pouvait jamais savoir ce que les autres avaient dans l'esprit. Un peu de vin, une mauvaise journée, et le gaillard le plus affable pouvait se révéler monstrueux. En tant que femme, plus encore lorsqu'on ne savait se défendre, il fallait mesurer ses actes et leurs conséquences. C'était une leçon de vie des plus salutaires. C'était même une base si fondamentale qu'il était étrange qu'elle ait atteint un tel âge sans y être confronté... Surtout d'après ce que lui avait dit Halewyn à son sujet.

Images non contractuelle des robes:

Tout de suite, elle ne rendit pas tout à fait compte du comportement d’Aliénor. Elles étaient habillées pour plaire et se faire voir dans la fête au village. Le fait de s’installer sur l’auberge, de guetter la réaction aux alentours étaient peut-être normal à ses yeux. C’était le but même de porter des beaux habits ? Plaire et se faire voir ? Non ? Du moins, dans les soieries c’était d’être la plus provocante ou celui qui se pavaner le plus. A cet instant, elle portait cette magnifique robe pour une fête tout en étant coquette. Provocante, elle ne s’y imaginait pas du tout. Juste, une fille coquette dans une auberge qui était curieuse du regard des autres. Dans une auberge, proche d’un village et éloigné de la c, elle se doutait bien qu’une fille portant une robe rouge et une autre avec une robe bleue ne passeraient pas inaperçu.

Elle se sentait bien gêner pour le coup. A ses yeux, c’était juste le plaisir de regarder, de plaire et de taquiner un peu. Il n’y avait aucune intention derrière. Elle faisait souvent ça avec ses proches amies que ça soit dans les Soieries et avec ses amies du quartier populaire. D’ailleurs, c’était bien sous les conseils de ses amies qu’elle jouait ce jeu. D’où le nom : le jeu du regard ou tu bois.

« Je…Je te prie de me pardonner. » disait-elle. « Je voulais juste connaitre leur regard, tout simplement. Et, d’attendre avant de partir. Enfin, je ne voyais pas le mal de ce que je faisais ou aucune chose malsaine. Mes amies faisaient ça dans les quartiers populaires ou dans mon groupe artistique…C’était juste un jeu et…Ce n’était pas méchant. J’ai toujours un peu aimé d’être regardé. Pour ça que je porte toujours des habits excentriques dans la cité. » elle redétourna du regard « j’en ai surement trop fait. »

Ainsi, Elia ne comprenait pas tout à fait la réaction. Enfin, si…peut être qu’elle avait trop fait et que ça a surpris Aliénor. De là, elle détournait un peu du regard sentant la réaction d’une grande sœur en train de raisonner une petite sœur. C’était étrange de se sentir traiter ainsi. Quand un malaise se fit sentir, Elia a le tic de se gratter la joue et détourner le regard. Mais, ce qu’elle ne voulait pas était de gâcher une éventuelle soirée….Elle avait juste envie de s’amuser et de rire.

Surprise, la jeune fille se dégonfla comme une outre percée, détournant le regard. Elle était gênée, mais ne semblait pas comprendre réellement les récriminations de son aînée. C'était comme... Comme si le simple fait que la rouquine lui demande de s'expliquer lui donnait l'impression d'avoir fauter. Comme si... l'avis de cette inconnue comptait pour elle au point de la laisser dicter ce qui était bien ou mal.

- Tu n'as rien fait de 'mal'. "

Enfin, la rouquine en question eut l'impression de comprendre un peu mieux. Elia était un arbre sans racine. Ni plus ni moins. Une fillette à qui on avait raconté beaucoup de chose, fait beaucoup de chose, montré beaucoup de choses. Mais qui n'avait aucun moyen de les intégrer. Ses amis lui disaient d'aguicher et de plaire. Elle séduisait. Pour trouver une attache, une accroche, n'importe laquelle. Dépourvue de repères, elle se complaisait dans son excentricité. Dépourvue de valeurs, elle oscillaient entre celles de la péninsule et celles d'Ithri'Vaan sans réfléchir à ce qu'elles lui apporteraient à elle. Dépourvu de réflexion, elle recrachait les idées d'une minorité pour paraitre subversive. Dépourvue de conscience, la peur et la douleur n'avaient aucune réalité.

L'adolescence dans toute la splendeur la plus médiocre.

Elle était encore réellement une enfant. Et comme elle n'avait pas eu de sol stable dans lequel enfoncer ses racines, cette période de teste et de découverte que représentait l'adolescence était d'autant plus lente et fastidieuse. Son inconscience était ni plus ni moins qu'un mode de survie.

Cécilie lâcha le poignet de la jeune fille et soupira profondément en fermant les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit pour l'observer, elle replaça quelques mèches brunes derrière son oreille d'un geste doux.

- Écoute. Ce n'est sans doute pas à moi de te dire ça, mais quand tu t'engages dans un jeu, tu dois en connaitre les règles. Tes amies, ton mentor, peu importe ce qu'ils font, ce sera à toi de supporter les conséquences de tes propres actes. " Avisant le muret non loin, elle invita la plus jeune à l'y suivre, qu'elles puissent s'y asseoir côte à côte, parlant plus bas. " Tu as le corps d'une femme, Elia. C'est ainsi que te voient les gens. Pas comme une enfant ou une artiste, mais comme une femme. Et ta façon de te comporter pose les limites du comportement des autres. Quand tu es provocante, ils ne voient pas une enfant qui s'amuse, mais une femme qui les séduit. Ils se comporteront en conséquence et ce sera à toi de le gérer. Tu comprends ? ... Alors tu n'as rien fait de mal et tu fais bien ce qui te chante, mais pense juste à ça. " et pour alléger un peu son sermon, elle ajouta " Et puis tu n'es pas la seule. Toutes les femmes aiment être regarder. "

Tout de suite, elle sentit la surprise de Cécilie dans son regard, ne s’attendant pas de la réaction d’Elia. Puis, cécilie l’invita de nouveau à s’éloigner et s’installer sur un muret. Ainsi, silencieusement, Elia écoutait les discours d’Aliénor. Elle demeurait attentive aux discours. Ses yeux bleus croisèrent ceux d’Aliénor. Elle hochait légèrement la tête, tentant de nouveau de sourire.

« Je comprends, oui. Je ferais plus attention. » conclu-t-elle

Le serment était une bonne mise en garde qu’Elia était en train de ressentir. Faire attention à ses choix, à ses gestes. Ne laisse simplement personne choisir à ta place. se souvint-elle. Cette citation faisait un bon écho avec les serments d’Aliénor. Elle se rendit compte de son inconscience par moment, de prendre des risques. L’inconscience la caractérisait bien… Par son inconscience, elle avait sauvé Ilan contre les voyous. Joshua était intervenu par l’action de cette dernière. La jeune femme par inconscience avait joué le feu en fuguant du Palais en pleine nuit pour explorer les ruelles chaudes de Thaar. Pourquoi ? L’envie d’observer pour dessiner… Par ailleurs, la petite demoiselle avait réussi à cramer le cul d’un homme qui violentait la Grise…. Sur ce point, elle était parfois dangereusement inconsciente de faire des actions qu’une personne lambda ne ferait pas.

Elle repensa un instant…Qu’elle était le véritable but de vouloir attirer le regard ? Comme toujours, elle aimait attirer le regard…Comme dans les rues de Thaar, elle aimait se distinguer et se promener avec élégance. Oui, elle aimait exhiber ses beaux habits car elle aimait s’exposer tout simplement. Alors, peut-être, elle créait des envies, de la jalousie ou de l’admiration. Mais ça, elle ne faisait pas vraiment attention ou ne voulait juste pas voir.
Ah, la paradoxalité d’Elia…Une fille en train de se chercher, de se trouver ses propres limites et faire des expérimentations pour se connaitre. Étrange femme un brin compliquée, n’est-ce pas ?

« Je suis curieuse de savoir ce que ça va être la fête. Je suis curieuse, oui. Ça fait très longtemps où je n’ai pas fait de festivité. Je vais rarement à des soirées mondaines, je dois dire. »

Un peu plus loin près des écuries un homme se tient de dos. Grand certes, Aux épaules pas aussi larges que celles de Joshua qui le flanque, un maigre 5 centimètres les séparant. Sagement nattés à la Thaari, les longs cheveux noirs de l'individus lui balaient insolemment les omoplates. Une chemise d'un blanc pur faisant plisser les yeux sous la lumière du soleil, des pantalons d'un noir d'encre coupé étroitement, mettant en valeur les hanches étroites que ceint une ceinture de cuir neuve, supportant une dague et une petite sacoche de taille, . Les bottes ont manifestement été cirées de frais. Il se tient droit comme un i majuscule. Sans son matériel usé, ses multiples couches de gris disparates, son armure malmenée, la silhouette mince de Dante se dévoile dans toute sa finesse. Sous le tissus qui tend ses épaules se devine une musculature fine, faite pour la rapidité et la souplesse. Il n'a pas les bras de Joshua, ni la carrure d'épaules, et pourtant…

Attendant patiemment avec trois chevaux, l'étalon de Mascide , l'ongre Gris pommelé de Baal et une belle jument racée à la robe marron, les deux hommes discutent tranquillement. Ils attendent les femmes. Si les deux premiers sont scellés ordinairement, le dernier est fait exprès pour la monte dite en amazone, spécialement pour les femmes portant des robes.

Quand il se retourne, Aliénor et Elia peuvent voir que les bracelets de force de l'homme tiennent ses manches de chemise. Loin de dépareiller l'ensemble, ca ajoute une touche de classe… Surtout que eux aussi ont été nettoyés et cirés de frais, autres taches d'encre qui tranche sur la blancheur étincelante de la chemise lacée quasiment jusqu'au cou, rehaussant le teint de miel et le noir de sa chevelure. L'oeil marron, couleur de terre riche, est incisif, analytique. Un bandeau noir neuf cache l'oeil gauche du borgne, histoire de ne pas incommoder ces dames.

De cette distance, Elia et Aliénor peuvent sentir le regard incandescent de son compagnon qui passe sur la rousse en premier, Le bleu de la robe, la coupe… L'aisance…. Elles peuvent s'apercevoir qu'il a camouflé ses cicatrices, ce qui le rajeunit de quelques années. La grande bouche s'étire en un large sourire plein de dents aussi blanche que le reste tandis que l'oeil marron se pose sur la demoiselle à la robe sanguine. Il la regarde de haut en bas, de bas en haut, avant de revenir planter son regard unique dans le gris de la jeune fille. Manifestement, il aime ce qu'il voit. Beaucoup. Enormément.

Le pas léger, aérien, félin, il laisse les chevaux au domestique pour aller rejoindre les deux femmes devant lesquelles il s'incline bien bas. Sa tresse passe par dessus son épaule. La voix grave s'élève, basse et affable.

Veuillez m'excuser mesdames, si je suis sans voix devant l'éclatante splendeur de vos beautés. Aliénor, tu es…

Il hésite manifestement. Aliénor est différente et il en reste manifestement sans voix.

Superbe, jamais une femme ne m'aura autant glacé le coeur. Elia…

Il se relève, regarde de nouveau la superbe brunette en plein dans les yeux. Dans la prunelle marron danse une lueur admirative teintée de mystère. Comme la veille au matin quand il la regardait sans rien dire.

Tu m'a déjà demandé, voilà quelques années ce que je voulais faire de toi. J'ai voulu te le dire hier, mais c'était pas le moment. Je voulais te dire que je ne regrette pas de t'avoir donné l'occasion de grandir pour te voir aujourd'hui en cette occasion unique. J'ai dû marchander ferme avec Joshua pour qu'il nous laisse l'opportunité de faire table rase du passé, qu'on puisse se connaitre enfin réellement ce soir.

Il a un autre moment de pause.

Mesdames, ce soir je suis vôtre. Vos caprices seront les miens. Mais nous avons un léger problème pour l'aller. Je crains que les selles des chevaux ne soient pas adaptées à vos toilettes. Celle de ton cheval Elia, ca va, il a une selle amazone. Mais les deux autres non… Je devrai prendre une de vous deux avec moi.

Peut-être avait-elle comprit. Peut-être que non. Cécilie en avait déjà trop fait en un sens. Ça ne lui ressemblait pas. Ça ne lui ressemblait plus. Mais quoi que cela donne, il ne fallait pas qu'elle en soit frustré. La soirée suivrait son cours et elle se posait encore bien des questions à ce sujet.

- Ce n'est pas une soirée mondaine, seulement une fête de village. Où nous allons dénotées d'ailleurs... "

Aliénor souriait à la jeune fille, un rire clair pointant dans sa voix à chaque mot. Elle devait déjà trouver ce qui lui arrivait compliqué, et pourtant elle n'en était qu'au début. La voyageuse souriait encore lorsqu'un frisson lui remonta le long du dos, venant hérisser sa nuque. La sensation d'un regard dérobé... Elle se redressa par réflexe. Quelques secondes plus tard, Halewyn était près d'elles. Le compliment rapide tomba dans son oreille, mais elle ne tourna pas la tête pour le saluer du regard, restant droite et concentré sur Elia, comme s'il n'existait pas.

Elle devait encore réfléchir... Et tant que sa décision n'était pas prise, elle suivrait la ligne qu'elle s'était fixée. Doucement, noblement, elle se releva.

- Est-ce que ça te gêne si je monte sur ta jument ? Ça me permettrait de reposer mon pied jusqu'à notre arrivée. " Il ne faisait plus mal tant qu'elle n'y pensait pas trop, mais s'ils passaient la soirer à piétiné - et surtout qu'elle comptait bien danser - autant s'économiser ce qui n'était pas nécessaire.

Halewyn s’approcha, habillé tels un magnifique serviteur du palais, se présenta devant ses dames. Il les regarda avec son sourire et son regard analytique. Elle reconnaissait bien ce fameux regard, cependant, ses yeux étaient plus doux que d’habitude. C’était étrange de la part de cet homme dont elle avait le don de l’insupporter. Puis, la jeune femme était doublement surprise de voir un autre aspect d’Halewyn et finalement être un bel homme.

La surprise était d’autant plus grande quand son fameux protecteur lui fit un compliment. Elle était très surprise et très touchée. Ça sentait bizarre qu’elle soit bien reconnue par son protecteur. Puis, au fond d’elle, elle avait d’autant plus peur de faire un mauvais pas…. Pour le coup, elle se mit à rougir, visiblement très touchée. Elle détourna des yeux, reprenant contenance avant de lui adresser un sourire reconnaissant.

« Merci, je suis touchée. »

Doucement, Aliénor se releva avec la grâce d’une femme de haute société. Elia pouvait admirer son œuvre et la prestance de sa compagne du moment. Oui, l’artiste était fière et satisfaite de son œuvre. Comme quoi, elle n’avait pas besoin de peinture pour admirer sa création.

« Bien sûr, tu peux monter sur Leia, elle est très gentille. Ne te fais pas de soucis avec elle. » disait-elle pour éteindre une crainte d’avoir peut-être un cheval récalcitrant.

Cependant, Elia était un tout peu embêter. Devait-elle partir avec les deux ? Joshua…il était Joshua. Car, après tout, elle voulait plaire à une personne à cet instant. Cette personne était lui, voir de passer un moment avec son meilleur ami. Elle étirait un petit sourire gêner. Oui, elle était bien gênée de ne pas avoir son Joshua…Oui, elle était un peu possessive, voir un petit caprice de ne pas avoir une personne auprès d’elle.

« Il vient avec nous, Joshua ? » demanda-t-elle tout en regardant droit dans les yeux son protecteur.
« Demandes lui, il est assez grand pour te répondre. Je sais qu’il a d’autres projets pour ce soir par-contre »

Sur le coup, elle cacha au fond d’elle sa frustration. Joshua préférait d’être avec cette fille que d’être avec sa meilleure amie. Pour le coup, elle était un peu blessée et contrariée. Elle ne fit aucune remarque, respectant le choix de sa meilleure amie. Elle ne désirait pas être une maitresse possessive et oppressante. Elle était tout le contraire à son égard. Mais, cette robe était pour lui pour cette soirée. C’était un peu triste qu’il ne partage pas cette soirée avec sa meilleure amie.

Elle hocha la tête, se levant par la même occasion. Elle gardait son sourire, se demandant ce que Halewyn avait réservé à ces deux femmes.

« Je ne vais pas le déranger. Il mérite avoir du temps pour lui, se recharger. » disait-elle avec douceur « He bien, pour le cheval, tu as ta réponse. On peut partir » termina-t-elle avec un sourire.

Si Halewyn semble insensible à la froideur de la jeune femme rousse, l'éclat du regard d’Elia ne lui échappe pas du tout. Et si il est agacé par la question de la jeune fille, il n’en laisse rien paraître non plus. Plutôt offre t’il ses bras aux Belles, le droit pour Elia qui peut poser sa main sur le bracelet de force. Le gauche pour sa compagne de route

S’avançant vers les montures, le galant prends alors sans cérémonie Aliénor par la taille pour la déposer sans douceur ni brusquerie sur la jument sous le regard d'Elia. Une main calme arrange rapidement les plis de la robe bleue pour éviter qu’elle ne se froisse durant le trajet.

Ensuite saute il en selle et prend Elia avec lui. Elle peut sentir ses bras qui l’enserre délicatement, comme si il craignait de lui faire mal. Les longs doigts ont toujours cette force contrôlée, pouvant se transformer à tout moment. Il se tient toujours droit, comme pour ne pas écraser sa passagère tout en lui laissant le loisir de s’appuyer contre lui si elle en a envie. La grande main arrange les plis de la robe rouge avant qu’il ne prenne les rênes. Devant lui, entouré par ses bras puissant, Elia était dans une position bien étrange. Elle avait du mal à reconnaître le même Halewyn qu'à la Dross. Sa douceur était inhabituelle, voir désarmante . Mais, la jeune fille se contenta de rester silencieuse et souriante. C'était mieux ainsi.....Mais, c'était plus que bizarre.

- En route! C’est plus agréable qu’a La Dross....
- C'est différent. La Dross, c'était une expédition et un stage." Répond-elle.
-Effectivement. J’espère t’avoir appris quelque chose au moins.
- Oui....dans certaines situation, j'ai utilisé mon savoir pour me défendre." repensant à Ilan lors de leur première rencontre. Elle était devenue la sauveuse d'un jeune homme dont elle était devenue amoureuse. Ca serait une bonne histoire à raconter.

La jeune fille sentit néanmoins une sensation étrange. Plusieurs indices indiquaient qu'Aliénor et Halewyn étaient en froids. Les petites réactions d'Aliénor trahissaient une petite colère, accompagné par la façon de l'homme de prendre sa compagne. Pour le coup, la jeune femme ne voulait pas être en plein milieu d'une éventuelle dispute... Elle faisait gaffe pour éviter d'alimenter une tension qui était là. Pour le coup, la jeune femme aurait préférait voir Aliénor sous les bras protecteurs d'Halewyn que d'hériter de cette place. Oh, elle ne se plaignait pas car elle appréciait d'être guidée ainsi par un bel homme. Oui, ça serait bien hypocrite de sa part. Mais, elle préférait de voir le couple et d'être avec Joshua.

Halewyn n’est pas affecté du tout par la situation, la tension glisse sur lui comme l’eau sur le dos d’un canard. Il profite de la promiscuité pour humer discrètement l’odeur d’Elia. Il n’a aucun geste déplacé, se contentant d’etre là, une présence rassurante ou inquiétante selon quel côté de la barrière on est. Il laisse le temps passer, quitter la vue de l’auberge, que le rythme du voyage se fasse. Pour lui ordonner de sa façon particulière.

"Enlève moi mon bandeau s’il te plaît. Je veux avoir mes deux yeux pour te voir."

Elle était surprise par sa demande, se questionnant sur les drôles de réaction ou si l'homme en question n'était pas là en train de la charmer. Elia le regarda un moment avec un air interrogatrice; suspicieuse. Qu'avait-il en tête? Elle ne disait rien, retirant simplement son bandeau, le mettant sur son poignet. Pour le coup, elle était plus que gênée par la situation.

De cette façon particulière qu'il a, Halewyn examine Elia avant de reporter son attention sur le chemin et les sous bois, à l'affût. L'oeil vert étincelle, ayant la teinte riche des aiguilles de pins, l'oeil marron ayant quand à lui la couleur des terre riches.

Moins à son aise en amazone qu'en homme, Aliénor n'en restait pas moins étrangement décontractée pour une fille des routes Vaanies. Les rênes dans la main gauche, la droite sur ses genoux, elle accompagnait sans mal le pas régulier de la jument docile. Suivant l'étalon - enfin l'ancien étalon - de Mascide, l'animal n'avait même pas besoin d'être guidée. Elle était si placide qu'elle lui rappelait Poudreuse.

Le paysage s'écoulait doucement. Le sous-bois. Le chemin. L'air moins cuisant que durant l'après-midi. Elle en regardait les teinte. Elle en écoutait les murmures. L'esprit ailleurs, ses sens s'occupaient de mille et un détails admirables pour que son humeur reste égale.

A l'abri des regards, la mémoire lacunaire de la rouquine retrouvait des sentiers défraichis. Des noms poussiéreux venaient froufrouter dans des salles délimitées uniquement par des sons et des voix. La douceur des draps et le froissement du matelas de plume sur le grincement imperceptible des lattes souples. Les murmures des regards. Là-bas les craquement du bois flotté et l'odeur d'iode et de sang. Les choses qu'elle avait faites. Celles qu'elle avait subies.

Les billes bleues de la belle se posèrent sur le profile d'Elia à demi caché par les bras de son cavalier. Le bandeau en moins. Les mots sulfureux. Ses larges mains prêtes à la soutenir. Et au milieu de tout ça, le visage juvénile de la jeune fille. Elle lui sourit un moment avant de se remettre à sa contemplation silencieuse.

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Elia regardait le paysage, profitant du silence de la nature pour profiter de regarder l'environnement qui composer la route. Comme toujours, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de regarder chaque détails, le visualiser et s'imaginer de le reproduire avec sa main. Instinctivement, elle bougea légèrement sa main, s'imaginant de dessiner. Un regard en coin de Dante, interrogatif, effleure son visage avant qu'il ne reporte son attention sur le chemin. Il sent le savon, avec une légère touche de musc. Son odeur naturelle, celle d'un homme propre. Son haleine fleure la cannelle. A-t'elle jamais réussit à s'approcher assez pour humer cet homme avant? Non, parce qu'il ne s'est jamais laissé approcher quand ils sont partis ensemble en l'an 14.

Elia craqua ses doigts pour venir caresser le cheval. Ses lèvres lâchent un soupire détendu, visiblement décontractée. Ses yeux, se portèrent au loin, guettant les signes d'un village à proximité.

"Ca fait combien de temps que vous êtes ensemble?" demanda la jeune fille.

-Aliénor et moi? On est des compagnons de route. On s'est dit que ca serait bien de faire croire qu'on est ensemble, histoire de s'éviter les putes et les porcs… Au fil des routes, on en a profité à plusieurs reprises. C'est plus sécuritaire… Elle connait pleins de trucs c'est plaisant. Ca nous a jamais empêché d'être libres pour faire ce qu'on veut.

Répond Halewyn en plongeant de nouveau ses prunelles dans celles d'Elia. Le sourire en coin s'élargit,

-Pourquoi tu demande ça?
-j'aurais cru....Du moins, une relation pas comme les autres."

Elle repensa à la discussion privé entre Aliénor et Elia. Enfin, elle avait juste essayé de comprendre leur relation.

-Non c'est pas commun. Je lui ai sauvé la peau, elle a sauvé la mienne… Ca s'arrête là. Ta relation avec ton brun, qu'est ce que c'est au juste?
-Ma relation est.....une amitié très proche. On a grandit ensemble, on se connait beaucoup et un sentiment. " ne sachant pas décrire réellement leur relation. Elle savait surtout qu'il y avait une ambiguïté.

Un léger grondement indéchiffrable monte de la poitrine de son cavalier. Les prunelles d'Halewyn deviennent fixes, droit dans celles de sa passagère. L'artiste de la mort et la jeune artiste. Il se demande quel tableau cela donnerait… Un truc teinté de rouge probablement.

-Et notre relation, tu la décrirait comment?

Demande il de son ton égal, bas. Puissant sans forcer, même dans un murmure.

"Mhhhhh...Je ne sais pas. Protecteur et protégée? Peut être, je ne serais pas te dire plus que ça...Et toi?"

Elle le regardait un petit moment. Son visage exprimait plus une réflexion pour définir leur relation. Elle le voyait réellement comme un protecteur....Pour le coup, en ce moment même, Elia sentit Halewyn comme un véritable protecteur et difficile à cerner.

"Protecteur....et une personne assez difficile à cerner."

Ca fait parti de mon boulot. Si j’étais prévisible je ne serais pas efficace. Toi aussi tu étais et tu es toujours aussi difficile à cerner. Tu es... mettons que... bref. Tu as bien et très bien grandie.

Termine t’il, soudainement mal à l’aise, rougissant comme un collégien et regardant un buisson fleuri qui passe. Sous une impulsion subite, il en cueille une qu’il pique dans la belle crinière brune. Elle toucha avec son doigt la fleur, visiblement touchée.

"Tu es très belle... "

La jeune femme se mit à rougir un moment, visiblement bien surprise par la réaction d'Halewyn. L'artiste avait réellement du mal à connaitre les réel pensé de son protecteur. Halewyn était peut être en train de se révéler, dévoilant sa réelle personnalité. Pour le coup, la pensée d'Elia était confuse, un brin perturbée. L'image qu'elle avait de lui était un homme violent, dur et implacable. Aujourd'hui, elle était en train de découvrir un autre homme beaucoup plus doux.....Et charmant. Pour le coup, Elia cacha sa gêne...

Ce qui était amusant était de lire la gêne d'Halewyn. Pour le coup, elle avait réussit à le charmer un tout petit peu. Cette idée enfantine l'amusa. Elle n'avait pas d'arrière pensée mais s'amusa par les touches délicates de son protecteur.

"C'est bien vrai, Halewyn. Je te retourne le compliment" disait-elle avec amusement.

Ou peut-être n'avait-elle pas tant de temps que ça pour réfléchir...

Ils parlaient bas. Quelqu'un d'ordinaire n'aurait surement entendu que des murmures, des sifflotements, des souffles. Mais hélas pour elle, elle n'était pas ordinaire. Malgré l'attention qu'elle portait aux fleurs, au ciel, à la brise légère qui caressait sa peau, elle entendait.

Elle ferma les yeux un moment. Les frottements du vêtements. Le tapotement des rênes contre la cuisse gainée de rouge. La déformation du cuir de la selle tirant sur la sangle quand il se penche sur le côté. Le fouet des tiges qui reviennent après avoir été étirées au point de voir une de leurs fleurs arrachée. Le contrecoups des feuilles qui s'agitent et balancent... Et la chaleur de ce compliment dans la voix grave. Très belle... Elle pouvait même y deviner un sourire en piège à loup.

Elle savait qu'il charmait et séduisait pour bien des missions et elle s'en amusait. Elle aurait été bien mal avisée de lui en tenir rigueur alors qu'il répétait sans cesse qu'elle faisait ce qu'elle voulait de son corps... Quoi qu'elle même n'avait jamais eu l'audace de prétendre qu'il pouvait faire ce qu'il voulait.

Si elle l'avait croisé dans ces moments là, elle se serait joué de lui, l'ignorant ou lui rendant la tache plus difficile. C'était ses missions après tout. S'il rencontrait un problème, c'était à lui de récupérer le coup. Alors elle pouvait bien être son problème. Les disputes dans ce cadre là n'était pas vraiment importantes à ses yeux tant qu'elles n'étaient pas quotidiennes. S'il s'était mis en tête de l'agacer une fois de temps en temps pendant ses propres chasses, elle l'aurait assumé de la même façon. Mais ici...

Pourquoi s'infliger ça alors qu'une soirée si simplement belle lui tendait les bras ? Elle en était la seule bénéficiaire... Ou du moins elle était sensé l'être. Et plus que tout... Elle savait dors et déjà qu'elle ne permettrait pas qu'ils aillent au bout. Une part d'elle le désirait ardemment et voulait même bien pire, mais tout son être rejetait violemment ce que cela impliquait. Tuer oui. Voler oui. Mais ça... S'abaisser au niveau de ceux qui l'avaient... Et Elia...

Comment en vouloir à une enfant d'être un parasite stupide et naïf ?

Elle aurait bien d'autres moyens... Et qui sait, d'ici ses vingt ans, elle aurait grandi, mûrit et serait devenue une personne libre. Une personne qui se moquait réellement de ce que les gens pouvaient dire ou penser. Une personne bien. Il serait toujours temps d'arrêter les frais à ce moment là.

Un gloussement amusé fusa dans l'angle mort des deux tourtereaux.

- Tu ne crois pas qu'elle est un peu jeune pour ce genre de choses ? "

Bien moins froide que depuis la veille, Aliénor poussa sa jument d'un roulement de hanche pour revenir à côté de l'étalon racé que montaient ses compagnons. Un sourire serein passa de la fillette au cavalier qui resserre légèrement son étreinte, surpris. La jeune femme ne bougea pas, regardant la réaction d'Aliénor qui ne semblait pas s'énerver.

- Elle a pas 14 ans, elle est une femme aujourd’hui. En quoi partager ses sentiments c’est mal Aliénor?

Elia écoutait, sans bouger, lèvres closes. Elle semblait aussi gênée que dans la chambre en parlant de son premier béguin ou sur le muret. La jeune voyageuse était en contrôle cette fois... Si ce qu'elle prévoyait lui laissait un goût de pourriture sur la langue, c'est qu'elle n'avait plus aucune raison de le faire.

- Tu te trompes. C'est mal parce qu'elle n'est pas une femme faite. " Elle soutint le regard du mercenaire plus directement, ses yeux ourlés de noir portant plus intensément l'étrangeté de ses pupilles réduites à deux minuscules points.

Il y a un moment de silence, d'immobilité absolue tandis que le vert et le marron sont plongés dans la glace bleue. Pendant un moment, il n'y a que le bruit des sabots claquants sur le chemin, tandis qu'Halewyn marque une immobilité absolue. Cette étincelle dans ses iris asymétriques... Un frisson lui remonta le long du dos. Une qualité de plus ajouté à la souris qu'il avait entre les pattes. Il voyait comme une qualité de plus le défaut qui venait d'arrêter la décision de sa compagne de chasse et cette dernière le sent jusqu'au fond de ses tripes et la bile lui monte aux lèvres.

Déjà, il reporte son attention sur Elia De Courevent qu'il examine attentivement, le marron plus foncé et le vert plus profond que jamais. Dans les yeux, cherchant manifestement quelque chose. La surprise la plus pure teinte ses prunelles.

-C'est vrai ça? "

La jeune fille resta coite. Elle avait déjà du mal à soutenir le regard de l'homme contre lequel elle était serrée. Elle ne savait même pas quoi répondre bon sang... Peut-être n'avait elle même pas compris ce qu'impliquaient les quelques mots de Cécilie. Faiblement, elle haussa les épaules sous les regards attentifs qui pesaient sur elle. Sa longue chevelure brune soigneusement apprêtée vint innocemment flatter le torse du cavalier qui la fixait plus intensément à chaque seconde.

Il capturait son regard, creusant, cherchant, griffant à la rechercher de quelque chose. Les émotions défilent, cryptiques, pour finir par un étonnement profond suivit d'un éclat lubrique qui serre les mâchoires d'Aliénor. Il avait vu beaucoup de choses, mais il ne s'attendait certainement pas à une vierge de dix-sept ans. Sa compagne non plus ne s'y attendait pas d'ailleurs, sinon leur projet n'aurait jamais été mis à exécution.

Tandis que le regard de Cécilie devient plus intense et plus régalien, un léger sourire effleure la grande bouche de cette bête.

-Bien... Je peux t'enseigner, comme je peux me faire le gardien de ta "vertue" ce soir... Ordonnez, dame et j'obéirai. "

Le maintien de la voyageuse se fit plus noble. Elia rosissait à vue d’œil, de plus en plus gênée. Loin de sembler en vouloir à celle qui venait de mettre sur le tapis les intimes confidences qu'elles s'étaient faites dans cette chambre, elle ne savait plus ou se mettre. La sensation était étrange pour elle. Halewyn était en train de lui proposer de coucher avec lui de la façon la plus directe qui soit. Là, sur le ton de la conversation. Devant Aliénor. Il s'était cogné ? La jeune fille était perdue. Et le pire, c'est qu'elle ne s'offusqua en rien de la proposition. Non. Elle ne savait plus. Elle minaudait une nouvelle fois.

- C'est déstabilisant...."

Oh... Elle avait de la chance que la jalousie et l'esprit combattif de la voyageuse ait pris le dessus pour affermir sa décision. Cette façon misérable de se laisser envisager par un homme qui avait manqué plusieurs fois de la tuer, soit elle était débile, soit elle était encore plus immature que Cécilie le pensait. Dans le premier cas, elle aurait mérité que la rouquine la laisse morfler entre les griffes de la Bête, mais l'avide demoiselle n'était pas prête à le laisser faire. Pas après ce qu'elle avait perçu dans son œil. Pas alors qu'elle venait de prendre une décision qui allait dans le sens contraire. Elle ne le laisserait pas l'emporter tout de même !

Aliénor ne prit même pas la peine de répondre au regard que la petite posa sur elle. Alors Elia tenta à nouveau de regarder Halewyn... elle cherchait elle aussi. Mais que pouvait-elle bien savoir ? Que pouvait-elle bien comprendre ? Elle avait fait la maline dans la taverne. Elle voulait être regardé. Maintenant elle voyait nettement ce qui se cachait derrière les regards. De plus en plus rouge, elle détourna le regard, minaudant de plus belle du fin fond de sa stupide candeur.

- Relaxe... Personne va te bouffer.

Ce sourire... Halewyn parle calmement, sur un ton bas, murmurant. Dans le dos de la jeune fille qu'il serre contre lui, son cœur bat puissamment. Lentement.

La jument d'Aliénor force le pas, gagnant une bonne longueur sur la monture du duo... Pour volter aussitôt et se mettre en travers du sentier. Elle ne pouvaient être plus explicites : elle ne voulait pas continuer.

- Elia, tu descends. " Laissa-t-elle tomber avec un calme qui n'avait d'égale que la froideur glaciale de sa voix. N'importe qui d'autre, Elia comprit, devait avoir du mal à discerner autre chose qu'un blizzard cassant. L'éclat qui luisait dans ses yeux régaliens, son Chasseurs ne devaient pas l'avoir vu si souvent d'ailleurs. Plus que de la colère, c'était du défi. Une opposition farouche mais qui n'engendrait aucun rejet. L'ombre d'un sourire se laissait deviner sur ce visage neutre. Premièrement, il était à elle et à nulle autre. Deuxièmement, elle annulait purement et simplement cette mission. S'il n'était pas d'accord, c'était maintenant entre eux deux, et elle ne comptait pas perdre. " Maintenant. " Elle ponctua sa première phrase sans même jeter un coup d’œil à la jeune fille.

D'un mouvement ample, elle se laissa glisser au sol. Laissant la placide juments sans se soucier de la retenir, elle vint jusqu'à l'épaule de l'étalon Zurthan, flattant son encolure sans même y penser.

- Toi, tu ne vas pas la bouffer en tout cas. " reprit-elle en échos aux mots du cavalier, une telle vulgarité chantant étrangement dans sa bouche.

Elle lui fait quoi là? Elia dans les bras, il la regarde prendre de l'avance et s'arrêter dans le chemin. Un léger rire grave remonte le long du dos de l'artiste.

A bien... Finalement, il faut croire que tu avais raison Elia... Finalement notre relation est aussi ambigüe que la tienne et Joshua. Je pensais que c'était clair, que nous étions libres.

- Elia, tu descends.

Les sourcils d'Halewyn se haussent devant la froideur de la voix de la jeune femme en bleu. Si le marron reste presque noir, le vert pâlit sensiblement, prend la teinte radioactive de ses mauvais jours. Il penche d'ailleurs la tête légèrement de côté, plongeant de nouveau dans le regard régalien en faisant piler sa monture sur place. La mine tout ce qu'il y a de plus confuse et interrogative.

" Maintenant. "

Pendant un moment, le mercenaire réfléchit à ses options. Et avec reluctance, il se laisse descendre de sa monture. avant de prendre Elia dans ses bras, comme un trésor. La jeune artiste peut sentir une brève raideur dans son maintien avant qu'il ne serre son corp souple contre lui

-Ta entendu La dame? Avec une sainte nitouche pareille, tu n'a pas besoin de moi comme garde. Je crois qu'elle réclame son tour de canasson... Je te dépose sur ta jument...

- Toi, tu ne vas pas la bouffer en tout cas. "
Avec une délicatesse folle, le faux borgne place Elia sur la selle de la placide monture tout en répondant indirectement à la belle rousse, fixant Elia droit dans les yeux. Elle est une reine et il est son chevalier servant ce soir. Il l'a promis et il compte bien tenir cette promesse

-Pourquoi je te boufferais? tu n'es plus une gamine.

Sur ce, la grande main de replacer les plis de la robe rouge. Il se penche vers l'avant et lui murmure doucement

-Quand tu aura choisis, fais moi signe...

Puis de se retourner vers Aliénor.

-Partagerons nous ma fidèle monture ô impératrice? Ou suis-je condamné à marcher sur les éclats de mon coeur que vous avez si injustement fait éclater en milles morceaux en expiations de crimes imaginaires? Si l'amour d'une jeune fille pure est un crime, je plaide coupable.
- Quel gentilhomme... Moi qui pensais que tu me ferais marcher. " laissa-t-elle tomber avec un sourire légèrement plus marqué, tenant par la bride l'étalon esseulé.

La prenant par la taille sans lui demander son avis, il la dépose sur l'étalon Zurthan sans douceur ni brutalité, les prunelles dépareillées fixant la glace.

-Allez devant mesdames, je vous rejoindrai à pied. Ne faites pas trop de bêtises. Elia, s'il te plait, mon bandeau.

Sans résister, elle se contenta de l'interroger du regard. Auquel ne répond qu'un regard impénétrable de l'homme... Ainsi qu'un léger sourire en coin. Elle plissa les yeux, s'attendant à tout et rien à la fois. Il savait très bien ce qu'il faisait... trop bien ce qu'il faisait.

-Je pourrai me rafraîchir les idées sur le chemin? Je vous ai promis une soirée et je compte vous la donner. Je tiens MES promesses.
- J'y compte bien.

La situation était bien tendue. Du moins, une nouvelle fois, Elia ressentit la friction entre Aliénor et Halewyn. Elle comprit très vite que la relation était un réel amour entre les deux. La réaction d’Aliénor démontrait parfaitement la jalousie d’une femme qui tenait à un homme et sentit l’autorité glaciale de cette voyageuse. Cependant, elle se demandait une chose. Halewyn se jouait vraiment d’elle pour la mettre dans une position inconfortable, pire, de profiter de faire jalouser sa compagne ? Les indices montraient bien les preuves de la relation. Elia était là au milieu d’un combat de couple ? Franchement, elle n’aimait pas trop ça…. Je pensais que c'était clair, que nous étions libres. Ils étaient libres dans quel sens ? Ils jouissent d’une liberté sexuelle ? Oui, c’était surement ça…Cependant, la compagne d’Halewyn ne semblait pas être si libre que cela. Au contraire, elle ressentit bien la jalousie de cette femme. Aliénor était peut-être jalouse qu’Elia attire plus. Ça pouvait se comprendre. La beauté d’une belle brune, portant les gênes d’une mère séduisante et réputée pour être une croque-monsieur, pouvait rendre jalouse la belle Aliénor. Après tout, Elia avait hérité beaucoup du physique de sa défunte mère avec un peu plus de prestance. Enfin, n’attirons pas les foudres glaçants de notre belle Aliénor.

Elia était bien dans une position inconfortable, préférant réellement de s’amuser. Elle aurait préféré s’amuser que sentir une tension au sein de ce couple. Qu’est qu’elle pouvait dire pour arrêter ça ? Chercher un compromis ou faire taire toute véhémence. C’était peut être la bonne solution.

Assise sur son propre cheval, Elia tira sur les rênes de son animal, caressant avec douceur sa jument. Elle avait gardé une attitude bien cavalière, témoignant sa pratique du cheval. Elle porta son attention sur Aliénor, suivit de celle d’Halewyn. Elle en profita pour lui remettre le bandeau autour de son œil, bien entendue, avec soin. De là, elle en profita pour les regarder.

-Je pourrai me rafraîchir les idées sur le chemin? Je vous ai promis une soirée et je compte vous la donner. Je tiens MES promesses.
- J'y compte bien.
D'accord disait-elle adressant un regard sur son protecteur dont elle n'arrivait plus à le juger. Peut-être était-il vraiment devenu son protecteur ? Après tout, il avait bien montré plusieurs fois…Avec aussi ses mauvais cotés dont la jeune femme préférait oublier.

Elle avança un peu sur son cheval, coupant aussi le chemin à la manière d’Aliénor. Cependant, elle maintena son cheval avec fermeté et douceur. Sa main passa sur une mèche de cheveux pour la mettre derrière son oreille. Elle en profita pour dire haut et fort ce qu’elle pensait.

« Je ne sais pas ce qui se passe entre vous deux. Je ne connais pas grand-chose de votre relation, mais, je soupçonne que vous êtes réellement un couple. Cependant, je n’ai pas envie d’être sujette à querelles ou de blesser une personne. Je veux juste m’amuser et profiter de cette soirée. » disait-elle avec douceur, sans une once de violence. Mais, une simple contestation « Essayez de trouver une solution, voir un compromis. »

Puis, elle serra la rêne de son animal, détournant légèrement son regard. Elle était vraiment là pour oublier ses soucis, s'amuser et de ne pas penser au lendemain. Elia là aussi pour se chercher, peut être tenter quelque chose lorsque ses envies prendraient vraiment le dessus de ses questions. alors, elle redit une nouvelle fois avec la même voix que d'habitude, mais, avec son petit caractère qui la caractérise bien: elle était joueuse et taquine. Elle comptait bien retrouver ça avant son accident comme le premier jour à l'Auberge. D'un air gracieux, elle tendit la main vers le village pour désigner le chemin, invitant le couple à la suivre. Elle adoptait une attitude sûre d'elle accompagnée par son excentricité.

Profitons de ce moment pour nous détendre et oublier. D'accord? sourit-elle

Bon sang... Elle ne doutait vraiment de rien cette gamine.

Au moins elle lui facilitait la tâche. Cécilie avait rompu le contrat. Maintenant ils étaient libres. Si Elia agissait, ce serait de sa propre volonté. . Pour le reste, elle n'avait plus à se poser de questions. Elle avait fait ce qu'elle voulait faire. Certains auraient pu parler de morale, ou d'éthique, mais rien n'aurait été plus faux. Elle savait qu'elle devrait en parler à Halewyn, mais elle ne redoutait pas l'explication. Il comprendrait sans aucun problème sa décision. Savoir si la Bête l'accepterait c'était une autre chose, mais elle ne s'en faisait pas trop non plus. S'il voulait la petite souris pour lui, il agirait pour son propre compte et ça ne la concernerait plus.

Hautaine et joueuse, la souris prenait les devant en reine de rien. Les manières, les ordres et les conseils de l'innocente dévergondé définissaient une fois de plus son destin. Elle était désormais libre de vouloir, et d'avoir ce qu'elle voudrait.

Cécilie gloussa. Visiblement, elle était soulagée d'un poids. Était-ce la distance d'Halewyn qui lui rendait le mordant tout en retenu qu'elle avait eu un peu plus tôt ?

- D'accord, mais ne t'inquiète pas pour nous. Il n'y a rien entre lui et moi que tu pourrais blesser. " lui sourit-elle sincèrement.

Elle tenait l'étalon d'une main ferme, la bête caractérielle - et tendue par la présence de la jument toue proche - ne mouftait pas. La demoiselle s'arqua avec grâce pour mettre l'étrier à la bonne longueur et plia le quartier pour se faire une amazone d'appoint. Puis elle releva complètement l'étrier de l'autre côté pour éviter qu'il ne batte les flancs de l'animal qui ne semblait pas familier du tout avec ce style de monte, ce qui le rendait encore plus à cran.

- J'avoue m'être un peu emporté. J'aurai dû te laisser gérer la chose, mais je voulais simplement qu'il sache très exactement où il mettait les pieds. " Ce n'était pas vraiment des pieds qu'il était question cette fois-ci, mais l'expression ne méritait pas d'être plus imager. Lorsqu'il avait fait sa déclaration échevelée, elle avait faillit répondre en riant que l'amour d'une jeune fille pure devait être le pire de tous. Hélas, pures, les jeunes filles aimées ne le restaient pas longtemps... Mais elle serait passer pour aigrie aux yeux de la dite jeune fille et elle ne voulait pas se l'aliéner. " Pour le reste, c'est à toi de choisir, sans contrainte. Si tu as envie de lui comme d'un autre, tu as ma bénédiction. Je t'ai dit de ne laisser personne décider pour toi. J'étais sincère. Ce soir, je te promet de ne plus m'interposer entre toi et qui que ce soit. " Elle jeta un regard par dessus son épaule pour vérifier la distance d'Halewyn et se pencha vers la fillette. " Et puis tu n'as pas encore vu le bucheron que je me réserve. Des mains à faire frémir une Néerite... " murmura-t-elle avec un sourire joueur.

D'un bon pas, parce que les femmes semblent vouloir flâner et après tout, il n'est pas un vulgaire morceau de viande qu'on se dispute, l'homme dépasse ses deux compagnes du moment pendant qu'Elia avance un peu, en digne reine et lance sa diatribe. Ce qui le fait se redresser encore plus, d'un air régalien. Au détour du chemin, il se retourne à la tirade d'Aliénor. Le menton haut et fier, il toise les deux Belles.

Le Il en question, il entend parfaitement ce que vous dites. Le Il en question dirait bien quelque chose, mais ca plomberait l'ambiance. Et le Il en question, Mes reines, n'est pas un vulgaire morceau de viande qu'on se dispute seulement quand ça fait son affaire. Le Il, a beau faire ce qu'il fait comme boulot, mais Il a des sentiments aussi... Je suis votre obligé ce soir, mais pas votre tapis à toutes deux. Je. Suis. Libre... Sur ce, je vous retrouve au village, je vais vous trouver de quoi vous acceuillir...

Termine t'il en s'inclinant profondément, balayant quasiment le sol du front avant de se retourner et de sortir du chemin, sachant exactement où il s'en va. Comment un mec en chemise blanche éclatante parvient à disparaitre dans les frondaisons si facilement? Mystère.

Elle le vit disparaitre.

Elle se retrouva de nouveau seule avec Aliénor. Aliénor lui avait donné sa bénédiction. Cela veut dire que son protecteur était réellement attiré par Elia. Arcam faisait bien les choses pour perturber la jeune fille tout au fond de son être. Après tout, cet homme l’insupportait et il lui rendait la pareille. Il y a deux jours, il était limite violent après l’incident. Aujourd’hui, il était étrangement doux…Et, pourtant, elle se sentit réellement protégée…. Et ça, la jeune fille se questionnait. Pire, Halewyn était enrobé de mystère que la fille avait envie de savoir plus. Qui sait ? Elle était peut-être attirée par des gens peu commodes. Peut-être qu’elle aimait vraiment les gens « originaux ». Elle était amoureuse d’un Albinos, elle avait du désir pour son meilleur ami dont il était un esclave dans la société Vaanie et être charmé par un homme qui avait envie au départ de la frapper. Au fond dans son être intérieur, Halewyn attirait par la petite peste était quelque chose qu’elle appréciait.

Le monde est stupide Élia. Lorsque tu t’en rendras compte que la stupidité des gens est sans précédent, tu pourras apprendre à les manipuler à ton avantage. Et seulement là, tu feras partie de l’élite. Et lorsque tu deviendras maître dans ce jeu, tu n’auras plus aucune limite.

Les paroles de Maralina revenaient dans son esprit. Dans un léger regard, elle regarda son corps avant de porter son attention sur les buissons. Si, elle aimait jouée et plaire sans avoir une arrière-pensée. Si, elle arrivait à charmer un des hommes le plus dangereux de cette principauté, sans faire un moindre effort ou se laissant faire. Elle s’aperçut que son corps n’était pas une œuvre d’art…mais une arme ou objet de manipulation. Cette idée la fit frissonner d’un léger dégout, se rendant vite à l’évidence qu’elle pouvait être très fourbe si elle le souhaitait et sortir vraiment des valeurs péninsulaires... Mais là, ce n’était pas la question…C’était une autre question à se poser pour plus tard au retour dans les Soierie.

Habilement, sa main passa sur sa chevelure ébène pour mettre quelques mèches derrière son oreille. Son attention se porta sur celle d’Aliénor.

« Un bucheron……Je me demande à quoi il ressemble…Fin, je ne pense pas, il doit être très musclé » demanda-t-elle « Je ne doute pas un instant que cet homme sera charmé par ton regard. Tu as tout ce qu’il faut. » Désigna-t-elle du doigt montrant la beauté de cette femme dont la robe mettait vraiment en valeur, suivit de sa prestance quelque peu vulgaire à certain endroit.

Elles continuèrent le chemin, s’échangeant quelques banalités avec quelque sujet intime dont la jeune femme avait un peu du mal à se l’avouer. Mais, elle était sûr d’une chose, cette soirée qui s’annonçait risquerait d’être une étape à franchir pour elle, réellement se découvrir et devenir une personne qu’elle ne soupçonnait pas d’être.

Au loin, elles s'approchèrent du village en pleine festivité....

Un sourire fugace passa sur les lèvres de la rouquine en voyant l'homme s'éloigner... Et elle manqua s'étrangler en voyant la gamine désigner sa poitrine d'un air nonchalant sans manquer de la pointer du doigt, histoire d'être sûre de la faire passer pour une vulgaire courtisane. Bien sûr... Le fait qu'elle ait un peu plus de poitrine que la jeune fille était tout son charme. Elle pensait vraiment que c'était un compliment ? Bon sang... Les crocs qu'elle avait rangé pendant leur fort sympathique après midi repoussaient un peu plus à chaque réplique de la vaniteuse fillette.

Elle n'en laissa pourtant rien paraitre. Aliénor parlait de tout et de rien aux convenance de la noblaillonne, jusqu'à ce que le village sur la plaine jaunie par le soleil, au bord d'un lac. Les typique masures de pierre blanche et de bois étaient bordé d'un champ en friche dans lequel des poteau et des tréteaux avaient été montés. Des guirlandes de fruits et de feuilles, des lampions et des monceaux de bois prêt à être changés en brasiers ponctuaient l'endroit. Trois musiciens jouaient déjà du oud et de la flute. Des jeux d'adresse avaient été monté ça et là. Du lancer de fer à cheval, des jeux de bois que l'on voyait souvent aux foires. Des bancs, des danses et de longues tables croulant sous la bonne chair et des tonnelets de liqueur de fruit de toutes sortes.

Au devant du village, deux jeunes gens vinrent à leur rencontre. Aliénor fronça les sourcils, étonnée en apercevant la brassé de petites fleurs d'été qu'ils avaient chacun en main.

- Olah les gazelles !
- Bienvenu à not' fête du Soleil.
- On vous a vu de loin su'l'chemin. Comment on aurait pu oublier des cheveux pareils ? " En effet, après tout, Cécilie et Dante étaient passés la veille... Le plus grand sourit en couvrant les derniers mètres vers la juments d'Elia. Arrivé à peu près à sa hauteur, il tendit le bouquet avec un sourire charmeur. " Mais qu'une p'tite fleur de plus vienne nous voir... Il fallait bien une fleur pour une fleur. "

Ils avaient à peine la vingtaine. Peut-être un peu moins. Tous deux avaient le teint brun et les cheveux sombres des Vaanis mais leurs traits étaient totalement différents. Glissé entre les deux femmes, celui qui avait offert son bouquet à Elia avait des yeux d'ambres et des boucles courtes. Son ami aux cheveux un peu plus long levait ses billes noires vers la dame en bleu et marqua un temps d'arrêt sur ses cheveux roux. Sa peau pâle. Non. Elle n'était pas de la région.

- Lui c'est Keftar et moi Sadhi. " indiqua l'homme le plus proche d'Aliénor en montant son petit bouquet pour qu'elle le prenne. Elle se cramponna à son son regard jovial pour ne pas le foudroyer du regard et la jeune voyageuse lui sourit, sans prendre pour autant le bouquet.
- Enchantée messieurs.
- Vous nous f'rez l'honneur de vous joindre à nous pour la fête ? " demanda encore Keftar, ses dents blanches souriant de plus belle à la brunette.
- V'nez. on a un enclos pas loin. On va s'occuper de vos chevaux.

Doucement, plaisantant et se faisant maladroitement les hôtes les plus agréable possibles, les deux jeunes gens les guidèrent par la bride à un paddock dans lequel paissaient déjà plusieurs chevaux de trait.

- Si la gazelle veut bien... " s'enquit celui qui n'avait pas quitté le côté d'Elia en se préparant à la réceptionner au niveau de la taille pour l'aider à descendre.

De son côté Sadhi tendait la main vers la rouquine, l'autre toujours occupée par le bouquet qu'elle n'avait pas pris. Aliénor lui sourit avec reconnaissance et s'appuya sur son épaule pour glisser à bas de sa monture sur le chemin de terre battue sans que sa robe ne soit prise dans les courroies de cuir.

N'ayant pas le réflexe de reculer pour lui laisser de l'espace à la cavalière vêtue de bleue, c'est tout proche qu'il continua.

- Suivez Keftar sans avoir peur. Il va vous montrer là où ça s'passe. Je vous promet de vous rejoindre dès que j'ai fini avec les chevaux.

Keftar, galant, prenait doucement la main de la jeune fille, la couvant d'un regard admiratif des plus appuyés.

- Oui. Belle gazelle. C'est juste derrière cette maison. On a des datte et de la liqueur de prune. Et des airs de oud qui jouent jusqu'au petit matin. " ajouta-t-il en la faisant tourner sur elle-même avec un rire contagieux, avant de reposer sa main sur son bras musclé de paysan.
- Vas-y Elia. " rit Aliénor au jeux des deux garçons. " Je m'assure que les chevaux sont bien installés et je te rejoint.
- Tu n'as pas confiance ? Tu as peur que je sais pas m'occuper de ton beau cheval ? " insista Sadhi.
- Rien contre toi. Je voyage. J'ai l'habitude de m'occuper de lui.
- Ok très bien. " céda-t-il avec forces geste de mains. " Si une belle gazelle comme toi veut s'occuper d'eux. C'est pas moi qui te dirait que tu n'as pas le droit." Il se déplace jusqu'à la clôture pour l'ouvrir " Mais une si jolie gazelle ne devrait pas abimer ses jolies mains comme ça. "

Aliénor gloussa, reprenant les brides des deux montures pour les faire entrer dans le champ, lançant un regard encourageant à sa jeune compagne. Sadhi referma les fils de la clôture derrière lui et s'approcha de Leïa pour lui retirer son filet.

- Non. Je t'ai dit que je préférais m'en occuper personnellement.
- Mais tu es vraiment sûre ?
- Oui. Oui. C'est très gentil à toi, mais j'en aurai pas pour longtemps. Tu devrais y aller aussi. Le champ est tellement grand que je ne risque pas de me perdre.
- Hmmm mais tu sais... C'est pas très sage pour une fille de rester loin comme ça, sans être accompagnée.
- On est venue toutes les deux du Crin d’Écume, l'auberge du côté de la côte. Alors ne t'en fait pas. Vraiment.
- Bon. Comme tu veux. Du moment que cette jolie gazelle me gardes une danse. " Son sourire rayonnant était revenu, sûr de lui et content. Aliénor laissa échapper un éclat de rire et le regarda tourner à l'angle de la bâtisse qui les séparait du champ où tout se passait avant de se mettre au travail. Quelques gestes et Leïa était libérée de son filet et de sa selle. Le tout était soigneusement posé sur la barrière de façon à ce que le cuir ne s'abime pas. Puis elle passa à Zayase. Elle prit le temps de remettre les étriers à bonne longueur, profitant de ces quelques instants de solitudes.

En arrivant devant le village, la jeune femme s’émerveilla de la beauté de cet endroit. Tout comme l’auberge, ce petit village était vraiment accueillant, dépaysant la jeune fille de sa cité d’adoption. L’Estrévent était vraiment une région magnifique et diversifiée. Au loin, elle vit toute la mise en place de la fête, suivit des musiciens qui préparaient l’ambiance de la nuit. Pour le coup, un souvenir d’enfance refaisait surface. Elle repensait aux fêtes de Serramire la Ville et la fête missédoise avec sa grand-mère. Elle sentait un petit retour aux sources.

Puis, elle vit les deux jeunes hommes en train de les accueillir à leur manière. Le mot gazelle fit tiquer la jeune fille, peu habituée d’être une « gazelle ». C’était même un peu vexant pour le coup. Mais, elle ne fit aucune remarque, regardant les jeunes hommes avec un sourire léger. Après tout, ils n’étaient pas du même milieu, ne venant pas de la cité. Les compliments ou dragues étaient différentes…Dans la cité, ces jeunes hommes risqueraient plus de se prendre une claque qu’autre chose. Ainsi, elle se souvint que Thaar était encore une nouvelle fois une cité particulière par rapport aux alentours. C’était vraiment un monde différent.

Malgré tout, le fameux Keftar lui offrir un bouquet de fleur, suivit d’un joli compliment. Elia lui adressa un sourire, inclinant la tête pour le remercier. Indirectement, elle voila un peu sa gêne avec le bouquet de fleur.

- Vous nous f'rez l'honneur de vous joindre à nous pour la fête ? "sourit-il avec ces dents blanches témoignant.

Comme a son habitude, la jeune fille ne pouvait empêcher de fixer son interlocuteur droit dans les yeux et son physique. Il n’était pas le plus parfait des hommes comparés à Joshua, mais, il était néanmoins mignon. Son coté jovial plaisait à la jeune femme. Enfin, elle sentit vraiment une différence sociale, se rendit vraiment compte une nouvelle fois de son privilège. Et si, elle n’était pas avec Maralina, restant au firmanent ? Elle aurait peut-être la même attitude qu’eux…. C’est ce qu’elle pensa Elia. Une correspondance avait tout changé…aujourd’hui, elle se rappella une nouvelle fois la différence de statut. Mais, elle n’était pas là pour faire une critique ou constater. La belle gazelle à la crinière brune était là pour s’amuser et oublier…

« C’est si gentiment demandé… » disait-elle
- Si la gazelle veut bien... " s'enquit celui qui n'avait pas quitté le côté d'Elia en se préparant à la réceptionner au niveau de la taille pour l'aider à descendre. De là, le jeune homme réceptionna l’artiste dont le poids était bien léger. Elle lui adressa un sourire bienveillant à son égard. Puis, suivit des paroles de Sadhi, Keftar profitait pour embrasser la main d’Elia. Elia gardait son bouquet avec sa main, sentant un homme très entreprenant. Pour le coup, elle restait légèrement sur ses gardes. Elle n’avait pas sa garde, Halewyn n’était pas encore là. Pour le coup, elle comptait que sur elle-même avec sa petite taille et son corps mince. Seul souci, elle n’avait pas mis sa précieuse dague à l’intérieur de sa robe… Son seul atout était son art de pyromancie et sa ruse...Mais bon, la jeune fille s’imaginait un peu trop de chose…Pas vraiment. Après tout, sa propre garde "d'élite" s’étaient entre-tués. La jeune femme s’en méfier d’autant plus à une personne qu’elle ne connaissait pas, tout en ne refusant pas les délicates attention.

Puis, elle quitta Aliénor et sadhi pour se retrouver seule avec son hôte. Le paysan était bien musclée, dont elle aimait tâtonné avec ses doigts. Ce n’était pas la première fois qu’elle appréciait un homme musclé. A force de côtoyer des hommes nus en train de poser dans l’atelier, son admiration était de voir une magnifique musculature…Lorsque ses doigts peuvent toucher légèrement un homme musclé pour le plaisir, elle ne s’en privait pas. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait un béguin pour Joshua…Ce n’était pas la première fois qu’elle aimait voir une femme au corps voluptueuse et un homme costaud

Assise sur le banc, derrière la dites maison. Elle avait dans ses main une petite cruche avec la fameuse liqueur de prune. Le jeune homme, légèrement plus vieux qu’elle, était en face d’elle le fixa avec attention. Elia mit sa liqueur sur ses lèvres, dégustant l’alcool. Elle déposa le verre, appréciant l'alcool qui était bon mais loin d'être parfait.

"c'est bon.. C'est issus de votre village? D'ailleurs, je n'ai jamais vue votre village, mais, je dois avouer que j'aime beaucoup la tranquillité qui en dégage."
- Oh ! C'est un petit village tout simple. Tranquille. Il ne se passe jamais rien. Alors on peut profiter de la vie et espérer rencontrer de jolies gazelles comme toi. " Le sourire toujours accroché au visage, il but deux lampés de son propre godet. Alentours les rires, les discussions et la musique un peu plus lointaine égayait la soirée. Le soleil caressait la peau brunie du jeune homme et donnait des reflets d'or à ses yeux d'ambre clair. " Tu aimes ? " ajouta-t-il en désignant la boisson de la jeune fille.
"Oui...." hocha-t-elle la tête. " Très différent de ce que je goutte chez moi. Mais, oui. Pour tout te dire, je n'ai jamais goutter la liqueur de prune.
- Elle est faites dans cette maison avec les arbres que tu vois là-bas derrière. " indiqua-t-il d'un ample mouvement de main. Elle en profita pour boire une nouvelle lampée, déposant la cruche sur la table. Sa main se déposa sur son propre menton, observant le jeune homme dont elle n'avait pas remarqué le beau regard. Elle lui adressa un sourire. Au même moment, elle sentit peu à peu la liqueur monter à sa tête. La chaleur et ne rient manger, l'alcool avait une voie rapide pour que l'effet commence à produire. Elle tournoie la cruche, fixant l'homme droit dans les yeux.
" Je vois, votre village a un don! C'est sur!" puis, elle reprit une de ses mots" Par contre,mon cher, une thaarie n'est pas une gazelle...Fais gaffe...elles peuvent piquer les Femmes de Thaar" disait-elle " ou une belle claque." rit-elle. "enfin... Je me présente Elia. Ravis de te connaitre Kaftar. Dis moi. Qu'est qu'elle représente cette fête pour vous ?
- Keftar, belle ange. " rectifie-t-il en appuyant sur la prononciation, les yeux toujours plongés dans ceux de la jeune femme. " ça veut dire Ami Sincère dans la langue de mon père. "

-Oh....Il vient d'où ton père...Cette expression est agréable à entendre." Elle ne le quitta pas des yeux, le regard amicale posé sur celle du jeune homme. Elle buvait son alcool, laissant la liqueur enflammait sa bouche et sa gorge. " Par les cinq, vous êtes des alchimistes...c'est sur...Je me demande pourquoi, je n'ai pas pu goutter cette liqueur à Thaar!".

Au loin, elle vit le compagnon d'Aliénor, mais, son attention se porta sur l'homme en face d'elle.

"Ton père est Zurthan, non? Keftar, ça sonne la belle langue Zurthane. Peut être que je me trompe.
- Il vient du village d'à côté. " rit le jeune homme en reprenant de sa propre liqueur. " C'est des vieilles expressions du coin. " Doucement, d'un mouvement ample, il tendit la main sans cirer gare vers la joue de la jeune fille. Elle retint la main avec douceur, tout en lui adressant un sourire.
-Comme quoi, j'ai beaucoup à découvrir. Faut croire." Le sourire du jeune homme redouble, laissant sa main dans celle qui vient de l'intercepter.

- C'était pour tes cheveux. Une feuille est accroché dedans. " indique-t-il en dardant son regard sur le brin d'herbe que la brise avait charrié jusque là. " Mais si tu as envie de découvrir les environs, je suis ton homme, bel oiseau. "

Elle réfléchissait un petit moment, enlevant la feuille sur ses cheveux. Elle termina sa liqueur, donnant sa main au jeune homme

"-Je suis prête à visiter."
- Et toute bonne visite commence par une danse. "
sourit-il, rayonnant en se levant sans lâcher la main de la jeune femme. " Vient ! Je vais te montrer !"

"Je ne dis jamais non pour une danse."

De là, arrivant dans la place centrale réservée à la danse. Elia écoutait la musiques des orchestres du villages. De là, la jeune femme se laissa guidé par la danse du jeune homme, adoptant une danse beaucoup plus populaire et groupée. Elle le suivait, en rigolant, tentant de suivre son rythme. Elle essayé de bien respecter son rythme de pas. La première danse était rythmique, typique de la danse du village. Ces danses groupées, elle avait déjà participé dans les quartiers populaires avec ses amis du monde artistique.

Cependant…Lorsque de nouveau orchestre arriva pour apporter du rythme avec les tambours. Tout de suite, elle changea sa danse, adoptant sa danse préférée. Oui, sa véritable danse qu’elle avait appris au palais juste pour le plaisir d’apprendre au palais et soirée mondaine. Elle se mit face à lui, l’invitant du regard, adressant toujours son sourire. Puis, elle leva ses bras en hauteur, jouant avec sa hanche et ses jambes. Elle s’amusait tout en tentant de suivre les rythmes de la musique. Si les musiciens étaient les charmeurs de serpents, Elia était le serpent en train de danser, invitant son partenaire de dessin de la suivre. Lorsqu’il la suivit, c’était la jeune fille qui lui indiquait les pas à suivre ou se laisser guider par la demoiselle. La jeune femme en profita pour le charmer par sa danse, son regard et son sourire, l’envoutant pour l’emmener là ou elle voulait.

A cette instant, Elia emmenait là où le garçon devait y être. Elle sentit quelque regards éparse mais vit la curiosité du jeune homme dans son regard. A la fin de la musique, Elia s'inclina avec grâce..... puis, elle éclata dans un rire enfantin.

"Merci, pour la dance.."

Keftar, s'était incliné, quoi que très maladroitement étant donné qu'il n'était pas le moins du monde habitué à ce genre de pratique. Il regardait avec ravissement la jeune fille devant lui éclater de rire. Soudain, comme touché du fond du cœur, il se laissa tomber à genoux en riant, levant les bras vers elle.

- Ô Belle gazelle qui danse comme la divine Isten. Merci de m'avoir donner cette leçon ! " Il se pencha à terre pour effleurer l'extrémité de sa chaussure du bout de ses doigts.

Quelques voix surgirent. Un oncle ou peut-être un ami de la famille se moquant gentiment du grandiloquent galant. Quelques rires bon enfant, ponctuant le regard joyeux qu'il lança à la jeune femme, attendant qu'elle lui prenne la main pour l'autoriser à se relever. Quelques applaudissements se faisaient également pour féliciter la danseuse qui n'était pas passer inaperçu entre sa robe et sa performance.

Non loin de la jeune fille, c'était une silhouette bien connue vêtue de bleu qui faisait du bruit en frappant dans ses mains. Près d'elle, un homme entre deux âges aux cheveux bruns enturbannés, à la barbe fournie et aux yeux gris. Il n'y avait pas plus différent du pauvre Sadhi qui tournait toujours dans le champ, un air maussade sur la figure en voyant son ami sous le feu des projecteur, la jolie brune à son bras. L'un des immenses battoirs de l'homme aux côtés d'Aliénor portait trois godets de liqueur de prune tandis que l'autre tapote son bras avec enthousiasme.

Lorsque Keftar fut relever et les rires pas tout à fait éteints, Aliénor s'approcha, un sourire resplendissant sur les lèvres. Le grand brun au turban lui emboita le pas, un sourire calme sur les lèvres mais les pommettes déjà rosées.

- Je ne te savais pas si bonne danseuse. " claironna la rouquine en s'approchant, bille en tête pour prendre sa camarade dans ses bras... et lui souffler à l'oreille " Merci d'être partie tout à l'heure. J'ai pu me débarrasser de Sadhi. Il est quand même mieux mon bucheron... " Puis elle recula avec un sourire espiègle pour se tourner vers son nouveau compagnon qui venait d'en profiter pour saluer Keftar. Dans ce petit village, il n'était pas étonnant de voir tout le monde se connaitre en même temps.
- Vous êtes très bonne danseuse. Keftou'shin à de la chance. Vous êtes pas de la région, hein ? Comme Aliénor.
- Je te cherchais et Tahir a proposé de m'aider à porter les verres... Tu n'as pas l'air d'en avoir besoin mais puisqu'ils sont servis... "

Le dénommé Tahir remis un gobelet entre les mains de la jeune fille et fronça le nez en posant les yeux sur Keftar.

- Ah, non. Celui-ci c'est le mien. Va falloir que tu ailles t'en chercher un comme un grand. " railla-t-il le plus jeune.
- Mais non. Prenez le mien. J'aurais du prévoir. "

La joie aux joues, Aliénor tendit son propre verre au jeune homme qui l'accepta sur quelques compliments médiocre en revenant périodiquement poser les yeux sur Elia, visiblement sous le charme.

Quelques notes de musiques sifflotèrent à nouveau et le visage d'Aliénor s'anima de nouveau.

- Oh ! Vous voulez bien m'accompagner pour cette danse ? " demanda-t-elle soudain en posant les deux mains sur le bras de Tahir.
- Ici ce sont plutôt les hommes qui invitent les femmes à danser.
- Et bien j'ai de la chance de ne pas venir d'ici. Venez ! " rit-elle en l'entrainant saluant la brunette d'un signe de main et d'un regard entendu.

Le grand barbu n'eut que le temps de poser son propre gobelet dans la main d'un des deux jeunes gens et se laissa tirer plus près des musiciens dans le petit groupe qui se formait pour la prochaine danse, sa voix grave riant plus que nécessaire à cause des premières gorgées de vin d'épice et de liqueur qu'il avait déjà du entamé dans la soirée.

Il y a un autre individu qui se démarque dans la fête de village. Si un homme aux yeux vairons passe pour taré, un borgne a une tout autre prestance. Si Halewyn n'est pas aussi charpenté que la majorité des individus présents, son aisance, sa fluidité de mouvement attire bientôt l'oeil de certaines demoiselles qui, dirons nous, ont aussi soif de sang neuf que les cavaliers de ces charmantes dames. Disons le franchement, il a fière allure dans les vêtements qu'il a acheté ici même la veille.

Son premier arrêt, tandis que Aliénor va à la chasse au gros et que Elia visite les lieux avec son cavalier, est au concours de tir à l'arc. Le borgne arrive et regarde le concours. Puis s'avance vers le compteur de points.

-Je veux participer. J'ai droit à un tir d'essai pour évaluer l'arc?

Pris au dépourvu, le vieillard cligne des yeux avant d'acquiescer. D'un geste expert, le faux borgne évalue les traits sous les quolibets de certains villageois, l'air dubitatif de d'autres, plus prudents et approbateur des rares qui s'y connaissent vraiment. Prenant son temps, il sort de sa sacoche de taille sa propre corde qu'il enfile sur l'arme grossière mais solide.

Le premier trait déporte à droite, beaucoup trop. Les villageois rient, mais pas Halewyn. Il avait besoin de ce tir d'essai pour savoir comment compenser son œil couvert avec cette arme en particulier.

Le deuxième trait donne dans le ligne bleue, deux dans la ligne rouge. Aucun tir parfait et c'est bien comme ca. Il ne veut pas se faire trop remarquer, juste avoir le plaisir de tirer. Il fait deux trois courbettes devant ses adversaires et leur laisse sa corde d'arc.

-Merci messieurs. Ce fut fort plaisant.

Bifurquant vers le buffet, il ramasse une assiette de viande qu'il entame tranquillement avec un gobelet de cet alcool de prune. Guidé par le oud, il arrive au lieu de danse au moment où Aliénor emmène son bûcheron sur la piste de danse. Elia quand à elle, semble quand même être en très bonne compagnie avec le mignon aux bouclettes. Les joues rouges, l'oeil pétillant, manifestement, elle a dejà entamé l'alcool de prunes. Déposant son assiette désormais vide, il regarde autour de la piste de danse. Il cherche une cavalière…. Non pas ni la plus belle, ni la plus flamboyante, ni la plus moche ou la plus timide, simplement celle qui le regardera dans l'oeil.

Et il la trouve, une jeune fille, se tenant dans un recoin, le dévorant littéralement du regard. La prunelle marron se fait douce, joueuse tandis qu'il va la chercher en ne la quittant pas du regard une seconde, esquivant les autres prétendantes sans même en avoir l'air. Il s'incline et tend la main vers la villageoise. elle semble fine et vive dans sa robe de lin indigo brodée de blanc ne laissant que deviner les futures courbes dont elle sera dotée une fois pleinement épanouie, quand sa silhouette n'aura plus l'acidité de la prime jeunesse un cordon blanc ceint ses hanches et croise entre ses seins pas encore tout à fait épanouis. L'éclat de sa chevelure d'un noir aux reflets rouges, coiffée en milles tresses, obtenus par une teinture au henné, les lèvres pleines et les immenses yeux noirs qui semblent vouloir vous aspirer l'âme, elle a tout d'une future croqueuse d'amants ou de la future promise la plus convoité à des lieux à la ronde.

Mademoiselle… L'éclat de votre regard m'a appelé . Je m'appelle Halewyn.

Le rouge lui montant au joues, avec une effronterie qu'on ne trouve que chez les adolescentes, la demoiselle de lui répondre.

Je m'appelle Zabia. Je suis la meilleure danseuse du village.

Et le mercenaire de rire. Un léger rire grave.

Ah c'est vous la gazelle qui est sur toute les bouches dans ce village. Chère damoiselle, s'il vous agrée, mettons en leur plein la vue. Vous n'aurez ensuite que le choix du prétendant pour le reste de la soirée.

Et elle, en riant, de lui donner sa main qu'il baise galamment selon l'usage en vigueur avant de l'emmener sous des regards envieux sur la piste de danse. D'un geste assurée, la belle se met en position. Il entend le gus rire, tant mieux, ca veut dire que sa compagne de chasse est d'humeur. Il voit Elia rire, c'est de bon augure, elle passe du bon temps. Maintenant c'est son tour. Découvrir le plaisir de danser pour simplement danser.

Les mesures s'élèvent dans l'air et la gamine est aussi bonne qu'elle le dit, se donnant en spectacle de façon quasiment scandaleuse, mise de plus en plus en valeur par l'assurance tranquille de son partenaire qui la met parfaitement en valeur, s'adaptant à son style flamboyant. Ce N,est pas désagréable en fait, même assez amusant. Ce n'est que lorsqu'elle se pend à son cou, une jambe remontant le long de la sienne, révélant la peau dorée de la jeune fille qui flatte la longue tresse noire, allant chercher la lanière de cuir qui la retient solidement. Alors son cavalier se permet un

NON, ne me détachez SURTOUT pas les cheveux…

Au même moment où la jeune femme en bleu passe à portée d'oreille. Le ton, assez sec, l'éclat de la prunelle marron arrête Zabia qui se raidie soudainement. Il adoucit son interdiction d'un sourire doux qui la rassure. Il l'a sentie sur le point de fuir comme la gazelle dont elle tient son nom.

Je suis borgne, si j'ai les cheveux dans mon seul œil valide, je ne pourrai plus danser.

Et la jeune danseuse d'éclater de rire, d'un rire de gorge chaud, rauque et sexy, avant de partir dans une vrille initiée par son cavalier. Au moins n'a t'elle pas l'idée de retenter l'expérience.

Elia s’amusa, voyant le jeune homme s’inclinait d’autant plus jusqu’à tomber sur ses genoux. C’était ridicule mais amusant à la fois. Le jeune homme était touchant. Elia prit délicatement sa main pour le relever.

« Être comparé à Isten. C’est un joli compliment. » disait-elle souriante, entendant les applaudissements

Il ne fallut pas trop longtemps pour retrouver Aliénor et son fameux bucheron. . Elle comprit très vite que l’homme avait une certaine stature qui pourrait faire jalouser quelques wandrais. Par contre, pauvre Sadhi était rejeter par la rouquine. Peut-être, en tant que futur représente d’Arcam, devrait elle jouer sur le cœur de Sadhi pour lui trouver une autre cavalière.

Acceptant le verre, Elia laissait l’honneur à Aliénor de danser avec son bucheron. Keftar était a coté d’elle. Elia était proche du buffet en train de déguster quelques raisins et des entremets gourmands. Curieuse de ses nouveaux petits plats qu’elle découvre, elle parlait chaleureusement avec Keftar. Elle le laissait parler par politesse, par curiosité avant de sentir une limitation dans la discussion. Oui, il y avait une grande différence entre les deux.

Entre deux plaisirs sucrés, le regard d’Elia se posa sur son protecteur en train de danser avec une jeune fille qui s’approcher de son âge. Elle était comment dire…très chaude de vouloir coller ainsi son protecteur. Elia aimait charmée, mais évité d’être si chaude. L’artiste se posa sur la table, dégustant quelques plats et son alcool. Les yeux d’Elia passèrent aussi vers le duo en train de danser ensemble.

Cependant, deux jeunes femmes s’approchèrent d’Elia. Très curieuses, Elia fut presque interrogé par les filles du village. Keftar était là en train d’observer le trio de femme. Elia s’en doutait…Les deux femmes posèrent la question d’où provenait la robe et ses pratiques de danse. Après quelques échanges conviviaux, une petite main tira sur la robe de la jeune artiste. Elia posa son attention sur la petite main avant de rencontrer le regard d’une jeune enfant qui devait s’approcher de la dizaine d’année. Elia posa le godet, se mettant à genoux face à l’enfant. Puis, les yeux de l’artiste se figea sur les yeux noisette, la chevelure crépue et la peau très halé de l’enfant. La fille lui adressa un sourire d’émerveillement, Elia souri par la dévotion de la petite fille.

« M’demoiselle, je veux danser avec vous… » prenant la main d’Elia au passage « S’il vous plait ».
« Je ne peux pas refuser la main d’une belle fille. » gardant la main de l’enfant avec la sienne.
Puis, dans un ton enjôleur, Elia adressa un dernier regard à Keftar. Elle s’inclina devant lui, adressant un regard à Keftar. Délicatement, elle prit la main de la première femme pour la déposer sur le bras de son partenaire de danse. Puis, le regard se porta sur l’autre fille avant de terminer par son partenaire de danse.

« demoiselle, je vous offre la main de cet homme. C’est grâce à lui que j’ai pu bien danser. » puis, elle fixa Keftar droit dans les yeux « Honorez cette demoiselle. Mais, aussi, cette demoiselle qui n’a pas de cavalier. Et, rendre joyeux votre ami Sandhi »

De là, elle s’éclipsa avec la petite fille qui voulez danser. De là, se mettant au niveau de la jeune fille, elle s’amusa avec elle pour le plaisir de s’amuser. Mais, la plus grande joie de l’artiste était de découvrir une jeune fille rayonnante dont le regard montrer une très grande fascination. Ce regard-là, elle le connaissait très bien. L’artiste avait le même regard et l’avait toujours d’ailleurs. Alors, elles dansèrent ensemble, s’amusèrent ensemble et Elia lui partagea quelques techniques. A côté, elle regarda Aliénor s’amusait et danser avec son bucheron. La jeune femme lui adressa un sourire ravi à Aliénor, lui adressant un petit baisé avec sa main. Peut être que l’alcool jouait un peu….mais, elle se sentait bien, tout en laissant s’exprimer ce qu’elle était vraiment : une joueuse.

Son attention se porta sur Halewyn occupait par sa partenaire du moment. Toujours en train de danser avec la petite fille. Elia lui adressa un sourire amusé, suivi d’un regard mystérieux que Halewyn devait déchiffrer. Alors, avec la petite fille, elle fit quelque danse, déhancha par ci et par là, tout en lançant quelque regard sur Halewyn. Mais, la représentante d’Isten et d’ARcam, était joueuse ignorant parfois son protecteur, tout en l’invitant à venir. Elle lui laissa la liberté d’agir.
Puis, elle joint ses mains sur celle de la petite fille, posant un délicat baiser sur son front

« Tu es magnifique. Tu le sais, ça ? »
« Oui mais pas comme vous… »
« Oh que si… Je disais la même chose quand j’avais le même âge que toi. » lui adressa un autre sourire. Elle dénoua un petit bijoux de son poignet, le mettant sur celle de la petite fille « Et j’adore tes yeux. »

La petite enfant rougissait et adopta une posture très gêner. En voyant le bracelet sur son poignet, elle fit une bise sur la joue d’Elia. Puis, comme un petit oiseau, elle s’éclipsa pour voir ses parents pour montrer son présent. Elia souri de joie, profitant réellement de ce moment présent…Elle se retrouva enfin…avec l’alcool en plus.

Puis, elle sorti une nouvelle fois de la scène, prenant le godet avec la liqueur de prune. Elle le mit en bouche, observant son ancien partenaire de danse. Son regard se leva au ciel, détendue. Elle était là, profitant de ce petit moment de solitude. Pourtant, Elia ne pouvait pas nier qu’une flamme était en train de germer en elle, en train de se nourrir et de prendre de plus en plus de place. Peut être que c’était l’alcool ou ses émotions ? Avant la fête, sa morale néérite commençait déjà à s’effriter par la frustration, l’envie non avoués et les discutions qui la mettait en branle. Les paroles de sa maitresse d’art, d’Aliénor…suivit de ses proches bombarda cette moralité frustrante. Si, le premier baisé amoureux pour Ilan l’avait marquée, mis dans tous ses états au tout début de l’ennéade par la peur de se faire rejeter et d’avouer son amour…Pourtant, ces véritables envies inavouées, ses fantasmes qu’elle avait lus dans des récits érotiques, imaginaire ou dans l’atelier avec les modèles vivants en train de poser nue… Ils étaient là avant sa relation amoureuse. Ilan était son premier amour. Mais, il n’était pas son premier fantasme ou d’envie inavouable. Et, c’était vraiment entant d’y céder……

Cette dualité en pleine guerre prit fin lorsque sa nouvelle morale prit le dessus, vainquant définitivement les valeurs de Néera. Marre d’avoir le cul entre deux chaises, elle fit un choix définitif C’est décidé…Je me laisse aller. Elle conclut son propre pacte en buvant la liqueur de prune.

Ses yeux ne se posèrent pas sur le jeune homme du village. Non, il était un étranger à ses yeux et n’avait pas envie de lui offrir ce cadeau… Il serait un simple objet à ses yeux, une vulgaire chose…. Et, elle n’était pas un chiffon…Ou se rabaisser comme cette fille scandaleuse.

Non, une nouvelle fois, son regard se porta sur Halewyn. D’un côté, la jeune femme le détestait pour différente raison tout elle appréciait son coté protecteur. Il était prétentieux mais responsable. Il pouvait être violent et doux à la fois. Tout un tas de de comportement d’où la jeune fille ne savait pas où se mettre. Mais, il avait fait une chose qu’Elia appréciait d’autant plus. Il avait donné sa vie pour elle, protégeant sa dignité et sa vie. Malgré tout, il avait fait ça à deux reprises. La Dross et l’auberge…Difficile à cerner…Oui, il était difficile à comprendre. Mais, elle sentait au fond d’elle que l’homme l’appréciait ou l’aimer d’une certaine façon. Elle se trompait peut-être….

Mais…..

Elle avait envie de lui offrir ce cadeau. Alors, la jeune femme attendit, souriante en regardant Halewyn. La jeune demoiselle n’adopta pas la même attitude que l’auberge. Elle n’avait plus besoin de provoquer, mais de s’éclipser tout en se démarquant. Mais, la jeune femme regarda son heureux élu avec attention. Dans combien de temps va-t-il se débarrasser de cette scandaleuse fille en train de se coller à lui. Alors, elle poussa un léger soupire en attendant son véritable cavalier en train de la chercher.
En attendant, son attention se porta sur Aliénor qui jouissait de ce moment. Elle leva une nouvelle fois son godet. Néanmoins, son cœur était en train de battre à mille allures, suivit de la chaleur qui montait aux joues. Elle était stressée par la peur de son choix. Peut être c’était l’alcool…..Elia était là en attente…
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En voyant l'étrangère repartir, la fille qui avait la main sur l'épaule de Keftar rit sous cape et lui tapota le bras.

- T'as entendu ? Tu es à moi pour la soirée.
- La ferme Paro. " souffla-t-il à sa sœur, faisant signe à Sadhi de venir par là. Les fêtes comme celle-ci permettaient de revoir des fermiers et des villageois des hameaux et exploitations alentours, mais le microcosme restait restreint.
- T'as de la chance d'avoir même pu l'approché, tête de brique. Vu comment t'es aimable, ça m'étonne pas que tu viennes de te faire jeter.
- Bordel mais va... !

La seconde jeune fille s'approcha pour poser la main d'elle-même sur l'épaule du jeune danseur.

- Moi je l'ai trouvé très gentille. Et puis elle n'est partie que pour quelques danses. " Le sourire de la timide fille du maraicher près de la dune fit tourner les yeux de Keftar et ralluma son propre sourire aux dents blanches. Elia ne quittait pas ses pensées et il n'avait pas du son dernier mot, mais c'était la première fois que Jamila lui adressait la parole à bien y penser...

Inconsciente des surprises et retournements de situations des autres participants à cette soirée, Cécilie se laissait aller au rythme de la danse. Après quelques minutes pour en comprendre bien les pas, elle trouva un rythme comparable au reste de la populace. Là ou elle était toujours surprise par contre, c'était au changements de partenaires et aux rondes qui se formaient et se brisaient sans sens à ses yeux. Plusieurs fois elle se sentit un peu bête, mais le rythme sautillant chassait rapidement toute forme de malaise. Changeant de main, changeant de partenaire, elle constata une fois de plus que les vêtements des riches Vaanis n'étaient vraiment pas fait pour les même choses que ceux de Péninsule. A chaque fois qu'elle tournait ou sautait, le drapé suivait et retombait sans heurt.

Au détour de quelques pas, elle se retrouva au bras d'Halewyn sans perdre son sourire simplement heureux. Un bref instant, son regard bleu croisa son œil unique dans les rayons descendant du soleil d'été encore très tardif. Trois pas et la danse les renvoya auprès de leurs partenaires originaux.

Tahir gardait un silencieux sourire jovial guidant avec soin sa jeune cavalière. C'était sûrement pour ça qu'il était vraiment plus agréable que les deux blanc-becs qui leur était arrivé dans les pattes à leur arrivée : il parlait peu. Doux malgré sa stature et conscient de n'être ni le mieux fait ni le plus intelligent des hommes elle l'avait trouvé d'une humeur égale la veille. C'était lui qui les avaient conduit jusqu'au village en les croisant dans les bois. Il plantait quelques graines entre les dernières racines d'un arbre creux qu'il venait d'abattre pour rendre hommage à Kÿria quand les étrangers avaient débarquer, arc en main. Un homme simple, pieux et droit comme en produisent parfois les plus petits hameaux.

Après deux ou trois danses, essoufflée et ravie, Aliénor et lui s'approchèrent des plats que mitonnaient les villageois depuis plusieurs jours pour remplir les panses de tous les convives. La femme qui s’aperçut la première de la façon dont elle regardait les énormes dattes l'encouragea à ne pas faire de chichi et c'est en picorant que des conversations se lancèrent. Entre l'étrangère et la nourriture, cela faisait un point d'attraction facile.

Nous elle n'était pas mariée à l'homme avec lequel elle était passé hier. Non elle ne venait pas de la région. Non elle n'était pas parente avec l'aubergiste du Crin d’Écume que le père de Sadhi prétendait aussi rousse que leur hôte de ce soir. Elle venait de Naelis. Non elle n'était pas riche. Elle avoua sans une once de honte que sa robe était un empreint et qu'elle n'avait jamais rien porté d'aussi beau. L'alcool et la chair déliaient les langues. La majeur partie des gens qui restaient pour discuter plus de quelques seconde étaient bien plus âgés que les vingts ans de la jeune femme. Elle leur donna des nouvelles de différentes villes qu'ils avaient traversé, de Frontière, de Sol'Dorn. Elle leur parla de choses qui pouvaient les intéressé. Des taxes. Des caravanes qui avaient plus de mal à passé. Des prix qui montaient ou descendaient. Ils lui parlaient de leur village, de la loi de Geresh. Elle leur parla des eldéens, ce à quoi deux doeben se trouvèrent particulièrement sensibles. Même dans ce petit village, si les humains étaient majoritaires, le patinage des races et des croyances était perceptible au sein d'une culture pourtant incroyablement commune. Ici des iris rubis, là un charpente toute nanesque. Un ancien à la longue barbe blanche et une vieille toute chenue à l'allure de drow mais aux yeux bruns se joignirent aux papotages. Les anecdotes filaient, comme les rires.

Il se trouve bien un des trois compères pour bien apprécier ces danses. Ce sont les danses Vaanies, du plus sordide taudis à la plus huppée des réceptions. Depuis tout petit qu’il les connaît.

Chaque doigt, chaque main, chaque corp contre lui est ressenti de sa façon particulière. Pourtant, il continue de danser… une danse une partenaire… Aliénor discute, détendue, sur le bord du buffet. Elia le regarde d’un air étrange. Ne pas la connaître, le mercenaire la croirait jalouse. Elle a le même éclat dans ses prunelles grises que celles que sa compagne de chasse avait dans ses yeux de glace plus tôt.

Occupé à faire tournoyer Zabia, il porte plus ou moins attention à l’esquive de la jeune fille.

Deuxième danse, nouvelle partenaire, plus timide certes. Le rythme est plus rapide mais plus simple à la fois. Elle l’effleure comme un papillon hésitant, saturant le toucher de son cavalierqui lui offre un superbe sourire en coin.

Elia n’est pas en champ visuel, Aliénor continue de papoter gentiment. A y réfléchir ça doit bien faire dix minutes qu’il ne l’a pas vue.

Ala troisième danse, nouvelle partenaire qu’il acceuille sans cérémonie, la musique repartant de plus belle. C’est une danse pour les amoureux aussi sa cavalière se fait elle purement Estreventine tandis qu’il la met parfaitement en valeur encore une fois. Quand la dernière note se termine, les sens sursaturés d’Halewyn crient grâce. Sur une révérence à sa cavalière, il va rejoindre la dame en bleu sur le bord du buffet. Se joignant à la conversation quelques minutes, l’œil marron parcourt l’assemblée, cherchant la dame en rouge. Au bout de deux chansons, intrigué de ne pas savoir où elle est, l’archer se met en frais de la retrouver, avec une petite cruche d’alcool de prune et une assiette remplie de douceurs.

Quand il la trouve, le soleil s’est couché depuis un moment et les étoiles commencent à enbijouter le ciel indigo

—Pourquoi tu t’amuse pas?

Demande il simplement en lui tendant le cruchon et l’assiette. L’oeil marron interrogatif

Halewyn avait enfin terminée de danser avec ces demoiselles. Elle jeta quelque regard sur le mercenaire en train de s’approcher du buffet, puis, le vit en train de la chercher. Elia ne fit aucun signe, laissant l’homme en question s’approcher d’elle. Elle n'était pas très loin du buffet, tout en étant assez loin d'Aliénor et du protecteur. Elle était approximativement proche d'un arbre.

avec un cruchon et l’assiette. Elle en profita pour remplir son godet, prenant quelques entremet de dégustation. A son interrogation, elle ne répondit pas tout de suite. Tout d’abord, elle dégusta la sucrerie, suivit de la liqueur de prune. Elle déposa son godet, s’approchant délicatement de Dante.

Son cœur se mit à battre la chamade. Oui, à cet instant, elle était bien stressée d’être si proche. Car, après tout, elle allait « trahir »,du point de vue Péninsulaire, Ilan. Mais, elle changea doucement sa vision pour partir à l'exploration de ce monde. Qui sait, elle embarquerait peut-être aussi Ilan dans son monde.....

Remplie de doutes, elle ne savait pas comment l'attirer auprès de lui. Du moins, elle ne trouva pas le moyen de ne pas être semblable à une prostituée en train de le racoler ....C'était bien ce qu'il faisait dans les maison close de Maralina supposait elle.

« Si, si je m’amuse. » le rassure-t-il « Je t’ai admiré de te voir danser et la prestance que tu possèdes. Tu sais très bien danser. »

Elle le fixa droit dans l’oeil, lui adressant un petit sourire espiègle, tandis qu’il s’assis à côté d’elle, remplissant son verre galamment avant de le lui retendre.

« Puis, autre chose, je voulais que ça soit toi, mon cavalier. »

-Tu n’a rien demandé... Je ne suis pas devin. Le beau bouclé te plaît pas? Et l’autre aux yeux noirs non plus?

Elia ne répond pas à sa question.

C'est impoli de priver ces demoiselles de danser... Puis, j'ai admiré ta danse. C'est agréable à regarder

Il y a un moment de silence où l’homme semble se demander si c’est un compliment. Il porte la cruche à ses lèvres. La pomme d’Adam s’agite

-Heu... merci. Tu veux danser?

Demande t’il en fixant Elia droit dans les yeux, la prunelle marron couleur de terre riche. Sans attendre, Elia prit la main de son cavalier, l'attirant dans la place centrale. Sans marquer d'autres émotions particulière qu'un flegme exceptionnel, il la laisse faire, jeune femme pleine d'enthousiasme au milieu d'une fête. Ce faisant, il remarque que Cécilie est de nouveau sur la piste de danse, ce qui lui amène un sourire léger aux lèvres. Elle semble bien s'amuser et il en est content.

Une nouvelle fois, au rythme de la musique, ils se remirent à danser. Homme de noir et de blanc, contrastant avec la femme de sang et d'or. Lui grand et droit, fier sans être arrogant, elle aguicheuse et coulante, toute en volupté et en grâce, les plis de sa robe rouge volant au gré de ses mouvements. S'il danse pour la mettre en valeur, Halewyn s'aperçoit rapidement qu'elle ne fait preuve d'aucune initiative, le laissant mener à sa guise. Se faisant plus directeur en réponse, il la guide comme il se doit, rejetant la lumière, mine de rien, sur la femme. En danse, quand on danse, c'est pour mettre en valeur. Il reste correct dans ses mouvements, comme avec ses autres partenaires, ne se permettant aucun, mais aucun geste déplacé. Ce retour de lumière donna quelque chose d'étrange, comme si l'attention se portait sur le duo plutôt que sur un seul. Si,Halewyn mettait en valeur les jeunes demoiselles. C'était le contraire, Elia mettait en valeur ce qui était vraiment Halewyn: un excellent danseur tandis que lui mettait en valeur la jeunesse la grâce et la fougue de sa partenaire. Ainsi, elle laissait la priorité à l'homme de mener la danse, de prendre les initiatives et de devenir l’accessoire du danseur. Ce qu'il utilise avec brio sans en avoir l'air, la faisant littéralement briller.

Il accepte sans broncher ces mains sur son dos, sur son bras, sur son torse. Cette jambe, ces jambes, qui jouent avec les siennes. Ces hanches qui ondulent contre lui, Ce tissus qui lui coule entre les doigts. Et toujours le marron plongé dans le gris, sans ciller. Ce léger sourire mystérieux qui relève le coin de sa bouche.

Et sur un dernier porté, un dernier déhanchement, les dernières notes du Oud s'évanouissent dans l'air. En espérant qu'Elia soit satisfaite de cette performance artistique, il la relève galamment avant de s'incliner devant elle, la remerciant par ce geste de cette danse, de ce moment partagé. La jeune femme délicatement de lui, prenant sa main et le regarder droit dans les yeux. Elle lui adressa un sourire reconnaissant. Sa main se posa sur son torse. Sous le tissus, elle put sentir une infime contraction de l'épiderme, en réflexe.

"Merci....." elle lui adressa un sourire auquel il lui répond. "Je.....Je suis à toi" murmura-t-elle sans que personne ne puisse entendre. La jeune femme ne pouvait pas être plus claire dans ses paroles.

Elle le regarda droit dans les yeux, sentant les rougeurs parvenir à ses joues. Cependant, la jeune femme haussa un peu la tête, lui adressant un sourire un peu joueur. Ses yeux bleus guettaient la réaction de l'homme en question. Son coeur se mit à se battre, sa peau se hérissa par ce désir qu'Halewyn lui procurait. Il y a un moment de silence, où il semble ne pas être trop sûr de ce qu'il vient d'entendre. L'oeil marron la fixe aussi intensément que sur le cheval à l'aller, cherchant quelque chose. Son regard bleuté se figea sur le sien, toujours aussi troublée par le regard de l'homme. Elle s'avança d'un pas, levant la tête, tendant les lèvres. Pour le coup, Elia hésita un moment de faire cette action. Une nouvelle fois l'ultime frontière était encore présente, pouvant se rétracter à tout moment. Sa main se posa sur son épaule. Son regard montrait une petite hésitation.

Avec un long soupir, elle glissa main sur son cou. Elle vint chercher ses lèvres contre les siennes comme pour confirmer son désir d'aller plus loin.

L'hésitation d'Elia de Courevent, il la voit dans ces yeux, il la voit au toucher qu'elle a. A chaque fois que ces doigts remontent le long de son bras, une infime contraction se fait sentir. La main délicate de l'artiste se pose sur son épaule. Impassible, le regard impénétrable, il s'approche d'elle.

Leur lèvres s'unissent alors. Celles de Dante reste immobiles, ressentant l'hésitation de l'adolescente. Il sent la poitrine entrer dans ses scarifications. La main qui pèse sur son cou, s'alourdit tandis qu'elle se fait de plus en plus audacieuse…

Les mains remontent le long des bras fins, des épaules. Dégagent la nuque qu'ils parcourent de l'infime bout de ses grands doigts souples. Qu'il dépose de chaque côté de la mâchoire d'Elia, emprisonné dans l'étreinte. Il ne se dérobe pas à ce baiser. Y répond même brièvement, se collant brusquement à l'adolescente avant de reculer doucement, comme à contrecoeur.

-Non.

Il emprisonne le regard gris dans sa prunelle marron dans laquelle danse une lueur indéfinissable. Et lui répond doucement.

-Je l'ai dit, je ne suis pas un prix de consolation. Tu hésite je le vois, je le sens. Je ne suis pas celui que tu veux. Tu m'a pris juste parce que je suis là… Je serai là même si il n'y a pas de couchette tu sais?

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