| | A la tablée des Croustillants [Neassa-Laella Siryn] | |
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Lucrétia
Humain
Nombre de messages : 173 Âge : 124 Date d'inscription : 12/03/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 31 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: A la tablée des Croustillants [Neassa-Laella Siryn] Ven 26 Juil 2019 - 23:05 | |
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9e jour de la 1ere ennéade - Les Terrasses – Cité de Thaar
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_____________ Le faubourg Est de Thaar était plus communément connu sous le nom des Terrasses. Nichés sur une série de collines bordant l’Est de la cité, au-delà de ses remparts, les Terrasses constituaient un des quartiers les plus tranquilles de la cité et aussi un des plus charmants. Construit il y a des décennies par des notables désireux de s’éloigner de l’activité effrénée de la cité pour y mener une vie au calme, les Terrasses étaient devenues au fil des années un des quartiers les plus agréables de la grande cité, bien loin du clinquant des Soieries. Le quartier des Terrasses n’était pas bien grand et avait été progressivement rattrapé par l’urbanisation des faubourgs, mais avait su garder son charme d’antan. Sa position surélevée en faisait un lieu très vertical, quoique peu étendu en termes de surface, mais surtout, doté d’une vue imprenable sur l’océan.
Les Terrasses avaient pour particularité d’être un des rares endroits à Thaar où chaque escalier était un travail unique d’artisan et possédait sa propre identité et son propre nom. De l’Escalier Trémoussant aux Pas de l’Âne en passant par les Marches Florales, les artisans avaient pendant des années redoublé d’inventivité pour faire des escaliers des œuvres d’art. Moulures florales, pavés de matériaux différents, éclairage fait de lanternes ouvragées, … tout était prétexte à faire des rues des Terrasses de véritables bijoux représentant le savoir faire ordinaire des artisans estreventiens.
Mais le véritable joyau des Terrasses étaient bien entendu les terrasses elles-mêmes. Ces petites esplanades coincées entre plusieurs bâtiments étaient autant de lieux d’observation sur la ville et ses alentours. Véritables lieux de rencontres pour la petite noblesse et la petite bourgeoisie de Thaar, ces terrasses bénéficiaient du même soin que les fameux escaliers du quartier. Chaque terrasse était traditionnellement détenue et financée par un notable, qui en assurait l’entretien à titre grâcieux. Détenir une terrasse était une marque de distinction parmi la haute société de Thaar et il n’était pas rare que lors des successions, les héritiers finissent par s’écharper pour le titre de propriété car en effet, revendiquer la propriété d’une terrasse, c’était apparaître aux yeux de la noblesse comme parangon de vertu, dédié au bien public et tous ce que les nobles peuvent inventer pour se donner bonne conscience. Il en résultait que les Terrasses étaient l’un des rares endroit à Thaar où des individus privés parvenaient à créer des espaces publics de qualité.
Les bâtiments des Terrasses étaient pour l’essentiel des maisons de ville construites en pierre recouvertes d’enduits à la chaux et aux toits de fines tuiles rosées. De bonne qualité malgré les affres du temps, ces bâtisses disposaient le plus souvent de plusieurs entrées, généralement disposées sur plusieurs niveaux, ce qui renforçait l’aspect très vertical du quartier. Ces bâtiments reflétaient parfaitement le savoir-faire des constructeurs estreventiens : de solides édifices aux modénatures raffinées sans être clinquantes. Il en résultait une impression de douceur et de paix qui tranchait particulièrement avec l’activité vibrante du cœur de la cité.
C’est dans ce quartier à l’apparence tranquille que la confrérie des Croustillants avait décidé de tenir sa nouvelle et truculente réunion exceptionnelle, gustative et culinaire. La confrérie des Croustillants était connue pour être l’un des cercles de lettrés les plus atypiques de Thaar. Loin des réunions formelles entre vénérables vieux birbes autour de livres poussiéreux, les Croustillants étaient avant tout de bons vivants, unis par les bons mots et surtout par la bonne chair. La tradition des Croustillants remonte à loin : certains disent qu’elle est aussi vieille que Thaar elle-même, mais faute d’éléments suffisants, il s’agit avant tout d’une rumeur populaire. Les Croustillants constituaient un réseau informel de « gens de bonne compagnie » qui s’étaient fait une spécialité de faire découvrir à leurs invités les spécialités méconnues de la culture estreventine.
Les réunions des Croustillants suivaient un principe simple. Les membres faisaient découvrir chaque mois à la Petite Tablée (le cercle fermé du club) un plat raffiné servi dans l’un des nombreux établissements de la cité. Chaque année, le plat le plus apprécié de la Petite Tablée était désigné à la majorité et les préparatifs commençaient pour rassembler la Grande Tablée. La Grande Tablée n’était convoquée qu’une fois par an dans l’établissement dont le plat avait séduit la Petite Tablée. Cette Grande Tablée recevait une invitation comprenant l’adresse du rendez-vous, la date et l’heure, ainsi que le titre d’un sujet mis en débat lors du diner. La Grande Tablée était un assemblage hétéroclite qui changeait tous les ans. Les Croustillants ne délivraient leurs invitations qu’à un nombre restreint de personnes dont ils estimaient que leur contribution au débat pourrait être soit pertinente, soit décalée et amusante.
Il s’agissait donc d’une réunion prisée des lettrés de Thaar à plusieurs titres. D’une part, elle permettait de découvrir une spécialité culinaire unique. Deuxièmement, elle permettait de débattre avec des têtes plus ou moins connues autour d’un sujet posé. Enfin, elle permettait de faire d’agréables rencontres. Le diner était présidé par le Grand Gourmand, le représentant officiel de la Petite Tablée, qui se faisait hôte le temps de la soirée et s’occupait de l’ensemble de l’organisation. Son nom et son identité n’avaient finalement que peu d’importance d’autant que les membres de la Petite Tablée se mêlait anonymement aux autres invités. Il s’agissait surtout de prendre du plaisir. Un hédonisme raffiné !
Cette année, le Grand Gourmand avait rassemblé la Grande Tablée au Paon Rougissant, l’un des estaminets des Terrasses. L’établissement avait engagé récemment un chef cuisinier demi-drow qui s’était fait force de faire découvrir aux palais délicats des Terrasses les subtilités du dragon de mer braisé aux épices du Puy, un poisson thaarien cuit et accommodé avec une sauce épicée servi avec un ensemble de petits légumes caramélisés aux notes de miel. Si le plat avait séduit la Petite Tablée, nul doute qu’il saurait séduire la Grande Tablée. Le Paon Rougissant était un petit établissement coincé entre l’Escalier des Pas Perdus et l’Escalier Trébuchant, au croisement des Marches Angéliques. Cette bâtisse de 3 étages et d’un sous-sol était connue des habitants non seulement pour la qualité de sa restauration, mais aussi son côté discret : l’établissement était situé loin des chemins les plus empruntés. Il servait en outre un excellent vin de noix de Thaar.
Lucrétia avait reçu son invitation depuis plusieurs semaines. Ce n’était pas la première fois qu’elle était invitée par les Croustillants, mais son travail au dispensaire l’avait empêchée de prendre le temps de participer aux précédentes éditions. Curieuse de nature, la servante de la DameDieu s’était jurée cette année de participer à cet évènement. Elle avait bien entendu dans l’idée de rencontrer d’éventuels mécènes pour le dispensaire de Sainte Iselda et s’était dit qu’il serait temps pour une fois, de joindre l’utile à l’agréable.
La jeune femme avait revêtu pour l’occasion une des robes qu’elle avait pu acheter il y a quelques semaines. Il s’agissait d’une robe en soie bleu clair asymétrique dévoilant son épaule gauche et son bras et tombant jusqu’à ses chevilles. Une broche d’argent frappée des symboles de Néera servait de fermoir au haut de la robe et son médaillon ne la quittait jamais. Elle était nouée avec une ceinture noire fine à la taille à laquelle pendait une petite sacoche de cuir noir contenant ses écus et du matériel de soin dont elle ne se séparait jamais. La jeune femme avait troqué sa paire de bottes habituelle pour des sandales à talons nouées autour des chevilles, moins pratiques mais plus adaptées à des soirées dans ce genre. Ayant été élevée dans la bourgeoisie péninsulaire, elle connaissait les us et les coutumes de la haute société et se devait d’agir et de se présenter comme une prêtresse de son rang. Elle avait noué ses cheveux en une tresse qu’elle avait agrémenté d’un ruban bleu, dévoilant les perles à ses oreilles. Cela faisait bien longtemps que la jeune femme n’avait pas pris le temps de se vêtir ainsi : ses occupations journalières laissaient peu de temps à la coquetterie. Néanmoins, elle savait apprécier ces occasions quand elles se présentaient. Elle ne pouvait pas prétendre représenter le clergé de Néera à Thaar et passer pour une souillon.
Trouver le Paon Rougissant n’avait pas été une mince affaire. La jeune femme ne se rendait pour ainsi dire jamais aux Terrasses, ses patients étant essentiellement la population pauvre du centre de la cité. Après avoir demandé plusieurs fois son chemin aux locaux, elle avait enfin fini par trouver l’entrée de l’établissement. Le soleil commençait à se coucher au moment où elle entra dans l’établissement.
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L’intérieur du Paon Rougissant était d’une simplicité étonnante. L’établissement comprenait des salles spéciales au niveau de la rue basse et une salle commune au niveau de la rue haute. Les étages au-dessus de l’établissement étaient dévolues au patron de l’établissement et probablement à une floppée de domestiques logeant sous les toits.
A son arrivée, Lucrétia comprit que l’établissement tout entier avait été réservé par les Croustillants. Pas un seul client à l’horizon dans la salle commune. Dès son arrivée, elle fut accueillie par un valet d’âge mûr, bien endimanché, qui lui réclama son invitation avant de l'emmener au sous-sol.
Les tablées avaient été installées au niveau inférieur, dans une salle cernée par une voûte en berceau dont les parois avaient été enduites à la chaux. La salle en elle-même ne brillait pas par son décor. Une simple cheminée de pierre trônait au milieu de la pièce et on pouvait apercevoir, au travers de la fenêtre et de la porte à carreaux vitrés les passants dans la rue. Le sol de pierre nue avait clairement été balayé récemment et dans l’âtre avaient été disposés quelques bâtons d’encens qui avaient été allumés pour l’occasion. Les flambeaux avaient été allumés, le soleil n’allant pas tarder à se coucher sur les Terrasses.
Quatre tables de huit couverts avaient été disposées dans la pièce et des mets frais avaient été placés sur les grandes nappes blanches. Pas plus de 32 convives donc. Elle trouva instantanément sa table pour la soirée : table 3, place numéro 5. Parfait ! Non pas qu’elle accorda une quelconque importance à son placement, mais il était bon de voir que l’organisation était parfaite.
La jeune femme jaugea les invités déjà présents. Rien ne semblait les faire sortir de l’ordinaire a priori. Seuls 5 d’entre eux étaient arrivés avant l’heure. Elle salua discrètement les présents. Un seul de ces visages attira son attention. Il s’agissait d’une femme qui la dépassait au moins d’une bonne tête, richement vêtue et visiblement non-humaine … une demi-elfe. Cette femme dégageait quelque chose d’extraordinaire, sa simple présence éclipsant celle des autres convives. Son maintien était à la fois digne et ses gestes trahissaient une élégance rare. Lucrétia fixa longuement la femme qui discutait avec les autres convives debout à côté de l’âtre : il y avait quelque chose chez elle qui sortait définitivement de l’ordinaire.
C’est alors qu’elle cessa de porter son regard sur les traits envoutants de la demi-elfe pour remarquer un détail qui trahissait sa fonction. Lucrétia comprit un peu trop tardivement qui se tenait à l’autre bout de la pièce. Un voile noir … comment avait-elle pu ne pas le remarquer ? Cette femme était une prêtresse de Tyra. Néanmoins, au vu de sa stature et de sa présence, la femme ne semblait pas être une prêtresse ordinaire de la déesse de la mort. Plus son regard tentait de décortiquer cette femme et plus elle sentait quelque chose en plus … mais quoi ?
Lucrétia avait rencontré des prêtresses de Tyra par le passé dans la Péninsule. Son clergé et celui de la déesse de la mort travaillaient main dans la main. Or, depuis son arrivée en Ithri’Vaan, elle s’était aperçue que le clergé de la DameDieu et celui de Tyra restait assez étanches l’un vis-à-vis de l’autre. Elle n’avait, pour ainsi dire, eu affaire aux prêtres de Tyra qu’en de rares occasions, généralement après la mort d’un patient. Les choses se passaient généralement de commentaires : le prêtre de Tyra venait chercher les corps sans dire un mot et repartait aussitôt. Tout se passait de manière informelle, comme si cette pratique était inscrite depuis des générations en Estrevent sans qu’il fut nécessaire de les expliciter. Les prêtres de la DameDieu qu’elle avait pu interroger sur ces pratiques s’étaient contentés d’un haussement d’épaule. Les choses en avaient toujours été ainsi : on célèbre et on pleure les morts, mais on ne pose pas de questions aux fossoyeurs.
La présence de cette prêtresse était donc un évènement en soi pour Lucrétia. Elle allait peut-être avoir l’occasion de nouer des liens avec le clergé de Tyra en Estrevent … Mais quelque chose la retenait. Le trac ? Etrange, elle n’avait jamais ressenti cette sensation avant. Non, ce n’était pas du trac. Elle ferma quelques instants les yeux et comprit d’où cette angoisse venait. Cette femme était plus qu’une représentante de Tyra : c’était une utilisatrice de la magie … Et d’un tout autre niveau que le sien. Instinctivement, Lucrétia se mordit la lèvre inférieure.
Thaar était définitivement un endroit bien surprenant.
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| | | Sirthaliel Adilys
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| Sujet: Re: A la tablée des Croustillants [Neassa-Laella Siryn] Mar 30 Juil 2019 - 20:41 | |
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-Et que pensez-vous de celle-ci ?Neassa-Laella se retourna pour voir la robe que lui présentait Anora. Si d'aucun aurait écarquillé les yeux, la sang-mêlée savait parfaitement comment faire bonne figure en tout instant. Sans étudier l'habit bien longtemps, elle savait qu'il ne conviendrait pas à l'évènement auquel elle se préparait à participer. -Non. Bien trop voyant. Elle conviendrait pour une soirée mondaine chez un Prince Marchand mais, ce soir, c'est un dîner un peu particulier. Le but est moins de se faire remarquer que d'être présent, tout simplement. Les invités n'y étaleront pas autant leur richesse et leur pouvoir. Nous nous y rendons pour le repas en lui-même et pour la conversation. C'est un évènement raffiné et très prisé.-Ah... Oui, d'accord, je vois... Pardon Votre Sainteté. Dit la jeune femme en s'inclinant, confuse. -Je te l'ai déjà dit : ne t'excuse pas à chacune de mes paroles. Tu n'as pas commis d'erreurs. Corrigea la prêtresse avec douceur.Anora étira un sourire timide et contrit puis pivota pour remettre la robe dans la penderie. D'ordinaire, Neassa-Laella se débrouillait seule, tant pour le choix de ses tenues que pour le reste. Il était fort rare qu'elle ait besoin d'aide. Elle appréciait d'ailleurs ce moment de la préparation avant de sortir. Elle aimait sélectionner sa tenue avec soin, selon l'occasion et son humeur, avant de définir comment elle allait se coiffer et sublimer le tout avec quelques touches d'or ou d'argent. Cependant, elle faisait une exception ce jour-là. Un des prêtres du Temple de Tyra lui avait demandé de la prendre sous son aile quelques ennéades. Son père était décédé depuis longtemps, laissant derrière lui son épouse seule pour subvenir aux besoins de ses huit enfants. Le prêtre avait veillé à trouver un emploi aux plus âgés de la fratrie de même qu'à la maman qui était devenue servante pour un riche marchand. Anora était la petite dernière et elle briguait la place de sa mère bientôt trop âgée pour continuer à travailler activement. Le confrère de Lessie lui avait demandé de lui apprendre les subtilités d'un tel travail et lui permettre d'avoir une référence à présenter le jour de son embauche. Chose qu'elle avait volontiers accepté et raison pour laquelle elle l'aidait en ce jour. Debout dans sa chambre, la sang-mêlée regardait avec attention la jeune fille en train de consulter chacune de ses tenues pour les étudier. Elle sourit en la voyant passer très rapidement sur les plus brillantes d'entre elles, les jugeant trop clinquantes pour cette soirée. Elle apprenait vite et ne laissait pas ce qu'elle avait sous les yeux la détourner de sa tâche. Elle avait des qualités sûres pour ce métier. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Aussi belle qu'intrigante. C'était ainsi que l'on définissait la prêtresse que les puissants de ce pays appelaient pour prendre soin de leurs morts et mourant ainsi que pour veiller au maintien dans ce monde des vivants qui souffraient. Et elle se tenait là, près de l'âtre encensé, à converser avec une riche marchand joufflu et un homme bien plus discret et dont les doigts calleux trahissaient son statut de lettré. La jeune femme parlait à l'un comme à l'autre, sans distinction d'aucune sorte, tant dans ses paroles que dans ses manières. Anora et elle avaient sélectionné un robe d'une couleur que la prêtresse ne portait que rarement malgré sa fonction. Cependant, l'aspect brillant de la soie rendait le noir bien moins sombre que du lin ou du coton. De plus, les larges broderies d'or blanc au niveau du buste l'illuminaient encore un peu davantage. Pour la coiffure, la sang-mêlée avait opté pour quelque chose de sobre et élégant mais qui mettrait en valeur le dos à demi nu de sa tenue. Ainsi, elle portait un élégant chignon ni trop serré -pour le pas lui donner une air trop strict- ni trop lâche -afin que chaque mèche de cheveux reste bien à sa place-. Toutes les attaches de sa coiffe étaient invisibles afin de ne pas venir s'ajouter au véritable accessoire qui agrémentait l'ensemble. En effet, si elle avait opté pour le port du voile noir, elle avait posé dessus une sorte de large tiare en or blanc, rappelant les broderies de sa robe. Comme à son habitude, sa posture trahissait son éducation et son tempérament des plus posés. Son visage arborait toujours un sourire très discret, lui donnant un air à la fois chaleureux et mystérieux. La prêtresse était arrivée en avance et ne vit pas entrer son homologue de Néera dans la pièce, tournant le dos à la porte. Si elle l'avait entendu approcher de l'une des tables, elle ne s'était pas tournée pour voir de qui il s'agissait, concentrant son attention sur la conversation en cours. Cependant, elle lui accordait bien plus d'intérêt qu'il n'y paraissait... Tout en parlant avec légèreté, Neassa-Laella ressentait le moindre mouvement, la moindre perturbation au sein des flux magiques qui l'entouraient. Ce n'était en aucun cas une mesure préventive ou la preuve d'une méfiance quelconque mais simplement de la curiosité. Une curiosité permanent puisqu'elle utilisait si souvent ce sort qu'elle pouvait en perdre le compte en une seule journée. C'était plus fort qu'elle. Sentant la jeune mage approcher, ses yeux se détournèrent très légèrement de son interlocuteur sans pour autant chercher à aller à la rencontre de ceux de la néerite. Elle ne reconnaissait pas son empreinte. En soi, cela n'avait rien de surprenant mais, pour un évènement si particulier que l'on n'y invitait qu'une poignée de convives, cela le devenait... Sans compter que la prêtresse de Tyra avait un carnet d'adresse des plus complets. Il y avait fort peu de gens influents qu'elle ne connaissait pas. -... et c'est pour ça que depuis je ne mange plus de fruits des bois.Revenant sur son interlocuteur, Neassa-Laella continuait d'afficher ce sourire qui ne la quittait pas. Elle avait largement profité du peu d'intérêt que revêtait le présent sujet de discussion pour s'intéresser un peu plus à la personne qui se trouvait dans son dos. Ayant appris le peu que la magie pouvait lui offrir sur cet individu, elle brûlait d'envie de découvrir de qui il s'agissait. Avec un calme tout naturel, elle coupa gentiment court à la conversation. -Pardonnez-moi de vous interrompre mon cher mais je crois que nous avons un nouveau convive. Que diriez-vous de l'accueillir ?L'homme joufflu d'une quarantaine d'années tournant un regard surpris vers la jeune prêtresse de Néera qui se tenait près de la table, de même que l'homme lettré et sec. Ils ne l'avaient même pas vu entrer. -Alors ça ! Puis, revenant sur la femme voilée. Vous êtes surprenante, Madame !Neassa-Laella lui adressa un sourire amusé et mystérieux dont elle seul avait le secret avant de se retourner lentement vers la nouvelle venue. Elle remarqua aussitôt le symbole sur sa robe et redressa légèrement la tête d'un air intrigué et satisfait. Une collègue pentienne... Voilà qui était inattendu. Que leur réservaient donc les organisateurs ? -Bonsoir. Approchez, joignez-vous à nous, je vous en prie. Tandis qu'elle venait vers eux, il prit l'initiative d'entamer les présentations. Je suis Hermann Pentier, penseur et poète. Et voici Bahkrim Mamzouz, marchand actif d'un bout à l'autre du pays, ainsi que Neassa-Laella, rentière des Siryn et prêtresse de Tyra.Le joufflu inclina la tête à l'écoute de son nom tandis que la sang-mêlé lui adressa un sourire un peu plus chaleureux.
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| | | Lucrétia
Humain
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| Sujet: Re: A la tablée des Croustillants [Neassa-Laella Siryn] Lun 5 Aoû 2019 - 19:41 | |
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« Bien le bonsoir messires. Madame … »
La haute-prêtresse fit une simple et respectueuse révérence telle qu’elle se pratiquait dans la Péninsule. Elle se redressa et se présenta d’une voix claire et teintée de son accent scyléen.
« Je suis Lucrétia, haute-prêtresse de Néera en Estrevent, abbesse de l’hôpital de Sainte Iselda. C’est un plaisir de faire votre connaissance en cette belle soirée. »
Ne désirant pas créer un creux dans la conversation, la jeune femme passa sa main droite sur sa tresse et relança la discussion.
« Vous êtes donc le fameux Hermann Pentier, l’homme qui a écrit les Sonnets des Sept-Monts ! Laissez-moi vous féliciter pour cette œuvre. Vos vers sont très touchants et débordent de métaphores savamment sélectionnées. J’ai souvenir de les avoir lus dans ma jeunesse à Pharembourg … Douce Néera, si mes précepteurs du temple m’entendaient, je serais bonne pour plusieurs jours de pain sec et de sévères remontrances. Ce ne sont pas des lectures recommandables pour de jeunes filles. »
Elle avait prononcé cette dernière phrase avec le doux son de l’ironie complice. Hermann Pentier était connu, certes, pour son talent rhétorique dans l’Estrevent, mais ses qualités d’écrivain ne se limitaient pas à l’étude des discours. Il était l’un des auteurs que d’aucuns qualifieraient des plus … coquins … de sa génération. Lucrétia avait souvenir d’avoir trouvé l’un des exemplaires des Sonnets des Sept-Monts lors de son noviciat. La jeune fille s’était alors bien gardée de le dire à ses pairs. Elle avait passé des nuits à découvrir un univers de plaisirs que le clergé de Néera ne semblait pas pressé de lui apprendre. Elle était cependant étonnée de voir que le fameux Pentier n’était guère plus âgée qu’elle … Et surtout, quelle déception. Elle s’attendait au moins à un homme aussi bien « charpenté » que dans ses écrits. Encore une fois, la légende n’était pas à la hauteur de l’homme. Néanmoins, l’homme, s’il n’était pas un parangon de beauté, avait ce petit quelque chose qui le distinguait des masses, notamment une certaine aisance en société, qui était palpable.
Elle se tourna vers le discret Bahkrim Mamzouz. Elle ne le connaissait que de réputation puisqu’il était un négociant respecté de Thaar … et fidèle de Néera, bien qu’il ne priât pas à Sainte Iselda. Néanmoins, le négociant était toujours occupé et elle savait qu’il finançait en partie l’un des temples de Néera dans le nord de la cité. Si elle pouvait le convaincre de verser une offrande régulière au dispensaire … L’homme s’était contenté d’un salut poli. Il ne semblait pas de nature très expansive.
La jeune femme était en revanche particulièrement intriguée par la prêtresse de Tyra. Cette femme était non seulement d’une beauté envoûtante, mais elle dégageait un charisme certain. Elle semblait parfaitement à l’aise dans son élément. Lucrétia ne pensait pas rencontrer son homologue local de Tyra ici. Les voies de la DameDieu étaient impénétrables…
La jeune femme soutint le regard de ladite Neassa-Laella et lui sourit poliment. Elle ne souhaitait pas commettre un impair devant une femme qui semblait être de loin plus expérimentée et surtout … Lucrétia sentait que la femme était bénie par le don de sa déesse. C’était une intuition, certes, mais son petit doigt lui disait qu’elle voyait juste. Au vu de ses propres finances, Lucrétia ne pouvait se permettre de porter des vêtements d’aussi bonne facture. Quelque chose lui disait que le clergé de Tyra avait les caisses mieux remplies que son propre dispensaire … Elle souhaitait bombarder la prêtresse de Tyra de questions, mais elle s’en tint aux formalités, ne sachant si elle était plutôt figue ou raisin.
« C’est un plaisir de vous rencontrer chère consœur. Je n’ai malheureusement pas eu le loisir de vous rendre visite depuis mon arrivée dans cette belle cité. Et les prêtres de Tyra que j'ai pu rencontrer sont pour le moins … discrets dans leurs activités auprès de mes frères et sœurs. Pardonnez ma curiosité, mais que pouvez-vous me dire sur le clergé de Tyra en Estrevent ? J’ai bien peur que mes connaissances ne soient que très limitées en la matière. »
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| | | Sirthaliel Adilys
Fossoyeur
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| Sujet: Re: A la tablée des Croustillants [Neassa-Laella Siryn] Mer 21 Aoû 2019 - 12:13 | |
| Découvrant la voix de la nouvelle venue, la curiosité de Neassa-Laella fut piquée au vif. A chaque seconde, elle en apprenait de plus en plus sur cette inconnue sans même connaître encore son nom. Magicienne, néerite et péninsulaire, elle en savait finalement beaucoup sur une personne qui ne se trouvait là que depuis quelques instants à peine. Mais elle n’eut guère à attendre plus longtemps pour découvrir l’identité de son interlocutrice. La sang-mêlée regarda alors la jeune femme avec un intérêt nouveau, conservant toujours cette étrange lueur dans les yeux. Elle avait en effet entendu parlé de la Haute Prêtresse et du dispensaire qu’elle tenait mais elle devait bien avouer qu’elle ne s’attendait pas à la trouver ici ce soir.
L’anecdote évoquée par la dame ne manqua pas d’égayer son auditoire. Il était vrai que la vie en Péninsule était très différente de celle d’Ithri’Vaan. Si ici, l’ouvrage d’Hermann était loin d’être prohibé, il n’en était certainement pas de même à l’Ouest. Cependant, le fait que Lucrétia l’ai lu étant adolescente n’avait rien de choquant pour ses interlocuteurs.
-Je suis désolé que vos précepteurs aient eu si peu d’ouverture d’esprit. Mes écrits appellent surtout à l’imagination. Si celle des jeunes filles est fertile, elle reste limitée par leur inexpérience. Vous les aviez lu vous, Neassa-Laella ? -J’ai bien peur d’avoir atteint un âge que vous n’aurez jamais mon cher. Rétorqua-t-elle paisiblement avec une pointe d’humour. J’étais déjà adulte et expérimentée lorsque j’ai découvert votre premier ouvrage. Mais je reconnais que le livre dont nous parlons est savamment bien écrit. Et il n’y a pas que les jeunes filles dont il éveille l’imagination. Conclut-elle posément, un discret sourire malicieux aux lèvres.
L’écrivain ricana doucement, bientôt accompagné du marchand. Le sexe n’avait rien de honteux dans cette contrée et faisait même partie de la vie courante et des affaires. Certes, la prêtresse ne cautionnait guère ces pratiques mais, à l’image de ses concitoyens, elle ignorait le tabou que pouvait représenter un tel sujet. La sang-mêlée reporta toutefois son attention sur Lucrétia tandis que celle-ci lui adressait directement la parole. Elle l’écouta d’un air à la fois attentif, distant et pourtant doux. Celle-ci semblait curieuse d’apprendre à connaître le fonctionnement du culte de Tyra. Si elle n’en montra rien, Lessie ne manqua pas d’être interloquée par une telle demande mais il n’était jamais trop tard pour se renseigner.
-Le terme de “consœur” me flatte mais, si j’ai de l’influence, je crains de ne pas en avoir autant que votre homologue au sein du culte de Tyra. Si vous souhaitez le rencontrer, vous introduire auprès de lui serait assez aisé.
Neassa-Laella fit cette proposition en toute sincérité. Il était dommage que les hautes instances de cultes d’une même religion aussi proches que ceux de la vie et de la mort ne se côtoient pas davantage. Leurs missions étaient complémentaires selon elle et ils pourraient s’accorder sur de nombreux points afin de travailler en bonne intelligence. Cependant, elle ne détailla pas sa pensée et reporta son attention sur les interrogations que Lucretia avaient formulé préalablement. La question posée était plutôt vague finalement. Voulait-elle connaître leur rôle ? Leur organisation ? Leur lien avec les autres cultes et religions ?
-Les cultes pentiens péninsulaires et vaanies ne sont pas si différents l’un de l’autre. Que souhaitez-vous savoir exactement ?
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| | | Lucrétia
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| Sujet: Re: A la tablée des Croustillants [Neassa-Laella Siryn] Lun 26 Aoû 2019 - 22:58 | |
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Ainsi donc, cette femme n’était pas la haute-prêtresse ou une grande-prêtresse comme elle s’y était attendu, mais une simple prêtresse. Mais depuis quand les simples prêtresses de Tyra dégageaient-elles une telle aura ? Lucrétia se ravisa … elle ne devait pas oublier qu’elle-même, dans la Péninsule, elle n’était que prêtresse de Néera et qu’elle ne devait son statut actuel qu’à un heureux concours de circonstances.
Son erreur ne lui avait cependant pas fait perdre la face, mais c’était quand même déplaisant … Cela faisait des années qu’elle arpentait les rues de Thaar et elle n’avait encore jamais posé les yeux sur le haut-prêtre de Tyra. Lorsque Neassa-Laella lui offrit l’opportunité de le rencontrer, elle ne s’en sentit que plus honteuse. Non seulement, elle passait quelque peu pour une novice mais en plus, elle allait lui être redevable.
Lucrétia sourit, espérant que sa gêne ne se lise pas trop sur son visage, et déclara :
« Et bien, ce serait un véritable plaisir que de le rencontrer. Malheureusement, mes activités au dispensaire consomment à la fois mon temps et mon énergie et cela fait des années que j’aurai dû lui rendre visite. Je manque à tous mes devoirs. »
La jeune prêtresse joignit les mains dans son dos et reprit, de manière plus discrète :
« Et bien, depuis mon arrivée en Estrevent, j’ai pu remarquer de sensibles différences dans la manière dont est perçu et pratiqué le culte de la DameDieu. Ce sont plus que de simples différences de Saints ou de langage employé lors des sacrements … Comment dire ? Tout semble moins … »
Lucrétia chercha ses mots. Cela faisait des années qu’elle étudiait la question en filigrane, mais qu’elle n’arrivait pas à mettre des mots adéquats dessus. Les différences entre les deux cultes péninsulaires et estreventiens s’exprimaient non seulement dans des pratiques différentes, mais aussi dans une approche beaucoup moins rigide que le Dogme pratiqué à Pharembourg. Si elle avait commencé à coucher ses pensées sur le papier, elle restait encore au stade de l’observation et de la réflexion sur les particularités estreventiennes et leur compatibilité avec le Dogme péninsulaire. Il lui manquait un interlocuteur neutre pour progresser et trancher sur cette question. Lentement, elle reprit :
« Pesant … je crois que c’est le mot juste. Depuis mon arrivée en Ithri’Vaan, j’ai pu remarquer que la pratique du Dogme de la DameDieu était beaucoup moins pesante que dans la Péninsule. Je ne peux malheureusement pas aborder ces questions théologiques de front avec mes coreligionnaires de peur de les froisser. Ma question sur les pratiques votre clergé peut paraître très candide, mais pour tout vous dire, je cherche surtout quelqu’un de neutre et assez versé dans la théologie pentienne pour offrir un contrepoint à mes réflexions. »
Le ton se voulait cordial et diplomatique. En Péninsule, une prêtresse n’était pas autorisée à questionner le Dogme et poser des questions sur les rites pouvait être très mal pris par les pères et les mères supérieures. Lucrétia se permettait de poser à Thaar les questions qu’elle n’avait pas pu poser lors de son noviciat en Péninsule. Elle pensait sincèrement que questionner les us et les coutumes du Dogme était un exercice mental intéressant. Après tout ... il ne s'agissait que de questionner les affaires des mortels. Cela ne remettait en rien en question son engagement auprès de Néera.
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| | | Sirthaliel Adilys
Fossoyeur
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| Sujet: Re: A la tablée des Croustillants [Neassa-Laella Siryn] Mer 4 Sep 2019 - 8:26 | |
| Neassa-Laella écouta la jeune femme avec attention et ne semblait en rien la juger. Elle n'avait pas besoin de ses justifications pour imaginer que la Haute Prêtresse était très occupée. Même s'il était dommageable qu'elle n'ait pas pris le temps de rencontrer ses pairs des autres cultes -pentiens ou non-, elle comprenait qu'elle ait pu se consacrer exclusivement au sien dans un premier temps avant de se retrouver noyée et de ne plus parvenir à sortir la tête de l'eau. Même si elle ne l'avait jamais vécue elle-même, elle avait déjà pu observer cela dans d'autres activités que celle de la religion.
La sang-mêlée entendit les observations de Lucretia concernant les différences entre le culte pentien de Péninsule et celui d'Ithri'Vaan et songea qu'elle n'aurait pu trouver meilleure interlocutrice. En effet, elle-même avait déjà eu cette réflexion il y avait longtemps. Au début de son engagement en vérité. Aussi, elle avait quelques éléments de réponse à proposer à la jeune femme et serait ravie de les partager avec elle et aussi d'avoir son point de vue. Car, selon elle, les opinions étaient faites pour être sans cesse remises en question.
-Une seule religion est tolérée en Péninsule tandis qu'ici, elles cohabitent toutes en bonne intelligence. Je pense que si le culte pentien peut se permettre d'être aussi "pesant" à l'Ouest, il a nécessairement dû s'assouplir pour conserver ses adeptes en Ithr'iVaan. Il a peut-être aussi été influencé par les autres pratiques que l'on connaît ici. Prenons l'exemple du culte de la Voilée. Les principes observés par les serviteurs de Tyra et de Tari sont très proches. Cependant, ils le sont plus encore en Ithri'Vaan qu'en Péninsule. En revanche, je ne saurais en déterminer l'origine car le culte Ilethien est très peu représenté en dehors d'Anaëh. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir un ilethien se présenter au Temple de Tyra pour réclamer l'aide d'un prêtre. Avons-nous modifié ou assoupli certaines de nos pratiques pour répondre à leurs besoins ou nous consultent-ils parce que nos pratiques sont devenues si proches des leurs ? Je ne saurais le dire.
Les réflexions de Neassa-Laella étaient très sincères. Devant l'honnêteté de la Haute Prêtresse, elle ne pouvait que faire preuve de la même franchise afin de lui faire savoir qu'elle était tout à fait disposée à partager ce genre de questions avec elle. Tous les sujets l'intéressaient et la questionnaient et elle ne manquait jamais une occasion d'échanger avec les personnes concernées. Chaque individu avait sa propre perception des choses et pouvaient faire pencher sensiblement la balance d'un côté ou de l'autre. Ici, le sujet était probablement sans fin et, surtout, sans réponse qui soient définitivement justes ou fausses. Les théories de la prêtresses étaient peut-être toutes bonnes ou même totalement erronées. Malheureusement, elle ne pouvait remonter le passer pour arriver au jour de l'apparition de la religion pentienne en Ithri'Vaan afin d'en observer l'évolution et découvrir la vérité.
-Pour ma part, je n'ai pas eu l'occasion de me rendre à votre dispensaire. Je suis d'Ashraï mais je me rends régulièrement à Thaar lorsque le devoir m'y appelle et y réside pour plusieurs ennéades en général. Malheureusement, je ne sais jamais quand je dois repartir. -J'ai cru comprendre que les affaires de votre famille étaient toujours aussi florissantes, d'ailleurs. Interrompit Bakhrim, déviant quelque peu le sujet de la conversation. -Il me semble, oui. Mais vous savez que je ne m'en préoccupe pas. Je laisse cela à mes arrières-arrières petits neveux et nièces. Répondit-elle paisiblement.
Neasssa-Laella avait bien là perçu une tentative du marchand pour en apprendre plus sur les cultures familiales mais elle avait toujours adopté une position très neutre à ce sujet. Elle n'avait jamais souhaité prendre part aux activités commerciales des Siryn et souhaitait que cela reste ainsi. Elle avait déjà bien assez à faire au quotidien pour ne pas avoir à s'occuper de ce genre de choses. Sans compter qu'elle voulait pouvoir se dévouer entièrement à sa tâche et de manière impartiale. Faire entrer les affaires dans les questions de religion ne serait pas pour la servir. Et puis, cela ne l'intéressait tout simplement pas. Aussi préférait-elle détourner les curieux vers les personnes concernées. La sang-mêlée reporta bien vite son attention sur Lucretia, tournant son visage à l'expression si douce et si étrange à la fois.
-Me permettrez-vous une question, votre Bienveillance ? On dit que vous venez du Sud de le Péninsule. Qu'est-ce qui vous a conduit à tant vous éloigner de chez vous ?
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- Une belle histoire d'amour:
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