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| Un parfum de nostalgie | Dante | |
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Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Un parfum de nostalgie | Dante Ven 9 Aoû 2019 - 15:29 | |
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été - 2e jour de la 5e ennéade de Karfias Soieries de Thaar
C'est en chevauchant côte à côte, évitant les caravanes et les yeux d'éventuels traqueurs eldéens en passant par les chemins moins fréquentés qu'ils atteignirent Thaar. A force de chercher et de flâner dans la région, ils en connaissaient les grandes reliefs et les axes principaux, la tâche n'était donc pas particulièrement difficile, mais avait rendu le voyage plus long que la normale.
A présent, ils savaient que leur but se trouvait quelque part dans les Soieries de Thaar. Où exactement ? ça c'était un autre problème et il faudrait certainement qu'ils demandent leur chemin à moult serviteurs, marchands et gardes pour trouver le manoir de la princesse de Geresh. Ce ne serait pas compliqué à priori, juste long. Et en attendant, il faudrait trouver un autre lieu pour vivre que l'habituel quartier des lanternes. Si les drows surveillaient un seul coin dans ce monde pour trouver l'Ombre, maintenant qu'ils savaient qu'il était également Dante et X'andarin, c'était bien le quartier des prostituées. Celui là même où Krish l'avait repéré et où elle-même avait retrouvé sa trace quelques années plus tôt. Les putes n'offraient plus de couverture fiable en ce moment…
Tandis que les premières maisons vétustes de la périphérie de Thaar allongeaient leurs façades disgracieuses autour des voyageurs qui ne comptaient pas prendre les axes principaux, ils gardaient, l'un et l'autre, un œil sur leurs fontes de selles bien remplies. Ils avaient déjà discuté de la question, mais pour l'instant, aucun plan définitif n'avait été établit. L'avantage de leur journée de retard, c'est que plus personne ne savait où ils étaient partis après leur passage à Geresh. Si les eldéens flairaient leur piste là-bas, ils seraient bien emmerdés.
Rien ne sert de courir, il faut arriver à point. Vêtu de noir propre, sans cape, Dante mène le pommelé tranquillement, calme et détendu mais néanmoins alerte. Il n'a pas mis son bandeau de borgne aujourd'hui. Il veut tout ses yeux pour regarder partout. Ses cheveux noirs rabattus sur son œil marron, il a un air rébarbatif pour qui ne le connait pas. Se tenant droit comme rarement, il a tout d'un homme d'arme aguerri. Une nouvelle coiffure, un autre côté de figure, une autre personnalité, un autre rôle.
- Si je vais la voir seule vu la réputation qu'elle a, ça pourrait nous faciliter l'entrée en matière et te garder en arme secrète si les choses tournent mal... Mais bon, tu l'as rencontré chez le Prince Vossula. Tu as sûrement plus idée que moi de la façon dont elle réagira face à quelqu'un qui lui pose des questions sur son agresseur. Au final, je me demande s'il ne faudrait pas carrément jouer franc jeu... - Les meilleurs mensonges sont les demis vérités. On a rien à cacher. Il nous est tombé sur la gueule en vacance. On le cherche depuis. La question qu'on va nous poser c'est: pourquoi? Que vas tu répondre ma Ténébreuse? Pour ma part, je ne suis que le mercenaire qui te suis. Je ne parlerai pas à moins d'être obligé. Tu as plus le don que moi avec les gens.
Elle lui lança un regard moyennement convaincu. Il pouvait raconter ce qu'il voulait, il était capable d'enfumer quelqu'un avec maestria lorsqu'il s'y mettait. Elle ne doutait pas un instant de la performance qu'il avait pu donner pendant cette soirée chez le prince des Soies, mais s'il préférait qu'elle mène elle n'y voyait pas d'inconvénient.
- A ton avis, elle serait plus sensible à une quête de Vengeance à un danger type 'on pense qu'il a une maladie contagieuse' ou à l'envie de recherches d'une magicienne curieuse... Quoi que si elle est intéressée par la recherche, elle serait capable de s'en mêler. Peut-être seulement lui dire qu'il y a un contrat sur la tête du drow pyromancien qui l'a attaquée. Même si c'est pas lui au final, on aura la vérité par sa réaction.
Il hocha la tête, approbateur
- Ta dernière option me semble franchement la meilleure. Je l’ai vue chez Vossula mais je n’ai pas pu lui parler pour me faire une idée d’elle. On plonge à l’aveugle. - Alors on part sur la dernière et au besoin j'improviserai. " Elle hocha la tête à son tour. " Par contre il va falloir trouver un lieu dans lequel poser nos affaires parce qu'on ne nous laissera jamais approché une Princesse dans des tenues pareilles.
Dante a un sourire en coin. Elle sait qu'il a des tenues et des repères un peu pour toutes les circonstances, mais contrairement à lui - d'ailleurs elle se demande bien comment il fait - elle n'avais pas un pécule illimité. Très très loin de là. A croire qu'il était la fourmi et elle la cigale. Et une fois encore, ça ne ratte pas.
- Oui. Ils nous cherchent dans les endroits miteux parce que c’est toujours là que je crèche. El a une minuscule parfumerie dans le quartier marchand. C’est là qu’on va. Il faut que je regarde ce qu’il a de puissant en stock - Je te suis. " Quant à savoir ce qu'ils mangeraient, si ce n'était pas trois bout de pain et quelques dattes, il était largement décisionnaire étant donné l'incapacité de la jeune femme à cuisiner, même après les quelques jours qu'ils avaient passé à aider au Crin d’Écume. " Tu voudras que je passe à la volière pendant ce temps ? "
Dante a un léger sourire. Ce sont des questions légitimes. Il prend le temps d’y penser en faisant les gros yeux à un gamin qui passe un peu trop près à son goût. La voix grave, aussi placide que le Pommelé traverse l’air.
- A moins que tu ne change ta glace en abysses, nous ne pouvons prendre directement contact. On enverra l’employé. Il fera les courses le temps qu'on se pose. Ça va moins attirer l’attention.
Le sourire se fait légèrement moqueur.
- Aurais tu peur de manquer de bouffe par hasard? Tu devrais réellement essayer mon ragoût tu sais? Je ferais même l’effort de le faire au bœuf.
Elle tordit le nez, se redressant de toute sa maigre hauteur pour se draper dans sa dignité face au sourire railleur de son compagnon. Avec toute la froide sérénité du monde, elle répondit l'air de rien.
- Je ne mange pas beaucoup, tu le sais. Je proposais simplement d'aller prendre des nouvelles de Tessa. Savoir si elle avait repéré quelque chose. " Elle raccourcit la bride de Zayase, agacé par un badaud qui le suivait visiblement de trop près. " Mais si ça te fait plaisir à ce point de faire un ragout... "
D’une pression du talon et d’un claquement de langue, Dante ralenti sa monture jusqu’à la hauteur du badaud. Puis l’oblige mine de rien à s’éloigner en faisant passer le gris de l’autre coté de Zayase pour remonter a sa hauteur. Il bouscule bien un peu l’individu mais mieux vaut ça qu’un coup de sabot de l’étalon.
- Je pourrais même essayer des langues de chat ou des gaufres - Une vrai fée du logis... " sourit-elle à son ton taquin assez peu convaincue - une fois de plus - de son talent pour réaliser la moindre recette à base de sucre ou de miel. " Et sinon pour la volière ? - Je suis sûrement paranoïaque...concède t’il Vas y voir Tessa. Elle sait sûrement où Aerianna pourrait crecher, elle a une carte exhaustive de la ville. - Bon sang... Je ne sais vraiment pas comment tu fais. Tu sais à l'avance qu'un jour ou l'autre tu auras besoin de quelque chose d'aussi particulier qu'une carte... - Pour livrer les messages c’est obligé. Je m’occupe des courses. Mais en premier, établir le lieu de chute.
Dernière édition par Cécilie de Missède le Jeu 15 Aoû 2019 - 3:16, édité 1 fois |
| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: Un parfum de nostalgie | Dante Sam 10 Aoû 2019 - 2:48 | |
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La parfumerie en tant que telle, dans la partie modeste des Soieries était judicieusement sise entre un bijoutier et une couturière. L’étroit bâtiment de 5 mètres de large et de 20 mètres de profond comporte deux étages et les combles, ainsi qu’une petite cours arrière ombragée et arrosée de façon à ce que la végétation reste foisonnante. Si le devant, sobre, est bien entretenu et ne comporte aucune fioritures, autre que quelques fioles fantaisies dans la devanture, le derrière est fermé par le muret de pierre fermant la petite cours intérieure et donnant sur une ruelle, derrière. Le rez de chaussé, séparé en deux, comporte la boutique en avant et la pièce à vivre derrière. Il y a des flacons partout sur les murs de la boutique des petits et des grands, chacun soigneusement étiquetés du nom de la recette. Ainsi quand un client veut un échantillon, l’employé n’a qu’à le faire. Au milieu de la boutique, il y a un comptoir et les précieux flacons d’huiles parfumées sont derrière. Parfaitement visible du client un rideau sépare les deux pièces, aussi quand ils arrivent par la cours, ils ne voient que la porte grande ouverte de la cuisine. Dante se glisse en bas du pommelé, va fermer la barrière donnant accès à la ruelle et revient prendre la longe de Zayase qui renâcle et piaffe. -Descend, fait comme chez vous.... Je vais mettre ces deux là loin des plantes toxiques. - L'employé ne va pas nous mettre dehors ? Ben non... Je le connais depuis tout gamin, c'est le vieux Claude. Un ancien herboriste du Nid… En tout cas, s'il a pas clampsé depuis ma dernière visite. Il fait un bon 60 piges. - Mon mais... Si je rentre seule comme dans la boutique, sans toi, je ne risque pas d'être mal reçue ? Dit moi si je me trompe mais tu n'as pas dû ramener grand monde ici… Dante comprend le problème, traine deux chevaux vers le coin de la source d'eau de la cours. -Ah oui… Le mot de passe c'est de demander le parfum du Lys noir, mais tu lui présente une fiole rouge étiqueté parfum de pavot…- Lys noir. pavot... D'accord. Jusque là ce n'était pas trop compliqué, mais elle n'avait toujours pas l'air convaincue. D'habitude si prévoyant et analytique, Dante en oubliait que tous ne pouvaient voir qu'elle était liée à lui. On aurait dit un jeune homme rentrant à la maison familiale en oubliant que ses proches ne réserveraient pas un accueil aussi chaleureux à la nouvelle venue qu'à lui-même. Toutefois, savoir que l'endroit était l'antre d'un assassin se faisant passer pour un parfumeur avait de quoi pousser à la prudence, d'autant plus si l'assassin en question était celui qui avait tout apprit à Dante. Descendant de la monture et flattant son encolure, elle laissa son compagnon l'attacher avec le Pommelé pendant qu'elle scrutait l'intérieur de la cuisine déserte, comme si elle s'attendait à voir surgir Kiel en personne du fond d'un alambique. Il fallut quelques instants supplémentaires, mais au moment ou elle posait le pied sur le seuil en se demandait si elle ne ferait pas mieux de refaire le tour du pâté de maison pour entrer par la porte des clients, la voix grave de son Chasseur la rattrapa. - Ça va être effectivement moins compliqué si je te présente.- Indubitablement , oui. - Ça amuse El d'être compliqué. Elle tenta de dissimuler son soulagement derrière sa froide vanité, mais il la connaissait suffisamment pour le deviner, même derrière ses simagrées. La réplique suivant lui confirma qu'ils revenaient dans le giron paternel de Dante, dans un sens. Un lieu qui n'était pas sien mais pas étranger pour autant. Elle en rit sincèrement. - Tu va te plaire ici, c'est trop confortable pour moi. - Il m'intrigue de plus en plus ce El. Père. Parfumeur. ET il possède des lits dignes de ce nom… Dante la détrompe d'un ton sec, étrange. Un ton ou le respect se le dispute à une certaine crainte. Mais nul amour dans sa voix. S'il a déjà eu peur de quelqu'un… Ca doit être de lui.
-Mon Père? Certainement pas, j'ai ni père ni mère, je me suis élevé tout seul" dit il avec une certaine fierté. Loin de le contredire, elle s'éloigne du seuil pour le rejoindre près de l'écoulement discret de la fine source d'eau claire. Rien que cette présence révèle le prix réel de cette maison malgré son emplacement populaire. " … Il aime son confort et s'acoquine avec ceux qui lui rapportent de quoi. Les autres... Zayase! Si tu me mord mon salaud, tu va avoir les naseaux qui vont saigner."Dit il en donnant une tape sèche sur le chanfrein du cheval qui n'apprécie pas du tout se faire attacher si serré. Il lui flatte ensuite l'encolure pour le calmer avant de laisser la tâche à Cécilie pour vérifier les attaches en toute tranquillité. Le Pommelé, lui, se laisse faire sans renâcler et son cavalier lui en est gré. -Ca va t'es malin. Mais ce qu'il y a ici, ca se bouffe pas. Ténèbres a failli crever en bouffant de la Digitale. Faudrait pas que ca t'arrive. Pommelé, veille sur lui qu'il fasse pas de connerie. termine t'il en attachant sa propre monture moins serré. La main contre les naseaux de l'étalon têtu qui commençait à se faire un peu à la présence de sa plus si nouvelle cavalière, Cécilie le laissa finir sans le presser. Mais elle ne laisserait certainement pas les choses en l'état. - Pardonne-moi. J'ai parlé sans réfléchir. " s'excusa-t-elle avec un mouvement de tête digne, sans tomber pour autant dans le pathos. -T'a rien à te faire pardonner. - Il n'empêche que je suis curieuse…-La baraque est à El, Claude est son associé, c'est lui qui fait tourner la boutique quand le vieux est pas là. Dans le fond, le truc c'est de s'assurer que tout roule tout seul quand t'es pas là. Comme à la Volière. La maison est inhabitée en haut. Claude rentre au Nid chaque soir et revient chaque matin. El, lui, descend deux fois par années depuis l'an 10… Quand on est allé habiter en Péninsule. Il se sent obligé de lui dire, de lui expliquer. Après tout, elle met un pied dans son monde. Un jour, si il met un pied dans le sien, ce qu'il n'espère pas trop, il sait qu'elle va lui raconter aussi. Ce qui s'est passé en Péninsule, par contre, il n'en parle pas. Et dans cette petite cours ombragée, remplie de plantes aussi diverses que dangereuse, il lève un autre petit pan de sa vie. Elle l'écoute, la main toujours sur l'animal rétif, le maintien droit comme a son habitude. Ils ont le temps, la boutique n'est pas près de fermer. -Depuis mon retour, c'est deux fois où je m'arrange pour être au diable vert. Moins je le vois, mieux je me porte. Je lui rapporte je pense, c'est l'essentiel. Bon, vient… Ils vont être bien le temps qu'on sera en dedans. -Je te suisEn silence, elle se glisse a son bras et avance de concert avec lui, tranquille. Les quelques informations sont notées A l'intérieur, la cuisine est austère. Deux chaises et une table simple en bois brut, une cuisinière au charbon. Un vaisselier et un escalier qui monte au deuxième. Les murs sont blanchis à la chaux, le sol d'une propreté aussi maniaque que les planchers que Dante récure. au fond, un rideau derrière lequel on entend des voix. Une féminine, forte, criarde et une masculine, aussi calme qu'un ruisseau coulant le long d'un soir d'été. Manifestement, la dame est fort heureuse. L'assassin jette un œil, tousse tranquillement selon un rythme étrange. Il y a un moment de flottement, quelques autres paroles et enfin, un homme entre. Vieux mais manifestement encore vert, un foulard proprement noué autour de sa tête. Son teint trahit une certaine ascendance Zurthane, des yeux sombres confirment l'impression générale. Il porte un simle vêtement blanc lui courant jusqu'aux chevilles, serré par une ceinture de tissus sombre. Les yeux se tournent vers Dante qui le regarde avec intensité. Le fier visage calme s'Anime alors. Les lèvres épaisses esquissent un large sourire. Il l'acceuille avec effusion, se rappelant qu'il n'Aime pas qu'on le touche. Tout gamin, haut comme deux pommes et demi, il n'aimait pas ca déjà. -Salut Vieux Claude, on venait savoir si on pouvait squatter un peu. -Courbache! Comment ca va gamin? Tu manque El de quelques jours à peine. Tu sais, j'en entend des vertes et des pas mûres sur ton compte jeunot. Allez, attend, je ferme pour l'après-midi. Tu pourra me dire… Les yeux sombres se posent sur Cécilie. La dévisage de haut en bas, de bas en haut et sur le travers tandis qu'il devient subitement moins chaleureux. Réservé. . -Vous, vous mangez pas assez de viande. Je m'appelle Claude. Et vous êtes?[/color][/color]
Dernière édition par Dante Corvac le Lun 14 Oct 2019 - 2:09, édité 2 fois |
| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: Un parfum de nostalgie | Dante Sam 10 Aoû 2019 - 10:36 | |
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Et bien finalement il n'était pas si seul que ça, son Chasseur. Il a choisi d'être seul... La façon dont il était accueillit après une longue absence la rendait quelque peu nostalgique. Le visage larmoyant de Gaël et la voix changeante, tantôt servile, tantôt acerbe, de Rose flottaient là. Elle n'aurait eu qu'à tendre le bras pour s'en saisir. Le sourire rayonnant du dit 'Claude' et la façon dont il se retint pour ne pas serrer Dante dans ses bras en disaient long. Le regard peu amène qu'il lui lança une seconde plus tard en la dévisageant en disait encore plus.
Passé à une observation en règle n'était jamais très agréable, mais elle ne s'en formalisa pas. Le vieil homme tiqua bien sur la main qu'elle laissait nonchalamment sur le bras de son Chasseur, mais il ne dit rien à ce propos. Le maintien noble et les mouvements gracieux, précis. Le port de tête orgueilleux. Elle ne cherchait pas à se transformer particulièrement. Ses courts cheveux d'encre restaient coupés droit au-dessus de ses épaules, ne tranchant que plus sur sa peau pâle - que l'homme devait croire anémiée - et ses yeux du même bleu qu'un ciel sans nuage, qui détaillaient l'homme en retour de son propre examen. Sur ses traits, l'ombre d'un sourire faisait briller ses yeux. Curiosité et attendrissement mêlés face à un professeur herboriste qu'elle devinait ne pas être entièrement étranger à la passion de Dante pour les plantes.
Et quand ils passèrent au vif du sujet... Pas assez de viande, hein... Elle lança un regard appuyé à son compagnon avant de répondre à leur hôte.
- Irulan. Je suis une amie de Courbache. Enchantée. "
Elle inclina gracieusement la tête en signe de respect - jusqu'à preuve du contraire. Même si cet homme connaissait le passé de Dante et représentait donc un danger quoi qu'il en soit, elle préférait ne pas donner son véritable nom. Voir un parfumeur courir dans la rue en hurlant au démon n'était pas vraiment dans ses plans immédiats. Elle pensa aussi soudain qu'il faudrait qu'elle pense à demander à Dante ce qu'était ce fameux Nid. Mais ils n'étaient pas sur la brèche - ou peut-être pas encore - alors autant en profiter comme ça.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: Un parfum de nostalgie | Dante Sam 10 Aoû 2019 - 19:02 | |
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Dante se referme d’un coup sec. On pourrait presque entendre le bruit de sa psyché qui se ferme à double tour. Il sent bien la curiosité du vieux, il n’aime pas et en même temps il ne veut pas cacher sa compagne. Il est fier d’être à ses côtés. Tout dans la posture de l’assass le laisse deviner d’ailleurs. -Elle est reglo Claude. Je m’en porte garant.
Le dit Claude reste impassible face à Irulan. Ne marque aucune réaction au fait que la jeune femme touche le gamin. En lui-même par contre il se pose maintes questions et se dit qu’il devra écrire à El sans tarder. Que cet individu particulier accepte un toucher est déjà exceptionnel en soit. Aussi les yeux sombres réanalysent celle qui se présente à lui. Le côté possessif de ces doigts, il ne le rate pas. Une peau pâle, trop pâle. Et elle est trop maigre. Sous alimentée manifestement, les yeux ont la conjonctive bien blanche cependant et ellesemble avoir toutes ses dents, signes d’une bonne santé manifeste. Il ne lui amène pas pour qu’elle se fasse soigner. Aucune arme visible à priori... Un silence se fait. Plein de questions non posées. Depuis quand? Ou se sont ils rencontrés? Comment? Tant de choses que El voudra savoir. Claude sait que le meilleur moyen de ne pas avoir de réponse de Courbache, c’est de poser des questions. -Bienvenu alors.... Tu n’a pas besoin de tour des lieux. -Je vais m’occuper de sécuriser les lieux. Attendez-moi ici. Dit Dante avant de disparaître dans l’avant boutique quelques secondes avant de réapparaître pour monter les marches trois à trois. Peu importe où ils se posent, il disparaît toujours quelques minutes le temps de vérifier la sécurité des lieux. Manifestement le parfumeur connaît cette manie parce qu’il se tourne vers la cuisinière et met de l’eau à bouillir dans deux chaudrons. Un long silence se fait. -Désirez vous un bon gruau au miel de coton mademoiselle ainsi qu’une bonne infusion fortifiante? VIl en a pour quelques minutes. C’est plus fort que lui. Et tandis qu’il touille, Claude demande à Irulan. -Alors... pour qu’il vous... amène ici, c’est que vous faites le même métier? |
| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Un parfum de nostalgie | Dante Dim 11 Aoû 2019 - 2:09 | |
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Pas besoin de le dire deux fois. Pas plus de réaction de la part de Cécilie que de Claude. Ils le connaissent. Chacun à leur façon, certes, mais cela ne change pas grand chose dans ce cas précis. Tandis qu'il monte les escaliers, elle s'assoit à la table, croisant les jambes sous son ample jupe d'équitation. Le crépitement du feu. Le clapotement imperceptible du liquide contre les chaudrons. de cuivre. Les insectes chantant sous la chaleur estivale dans la cour arrière. Elle jette un dernier coup d’œil par la porte pour vérifier que leurs chevaux ne sont pas en train de baver sur des plantes toxiques, puis elle reporte son attention sur le vieil homme dans le silence qui s'étire.
- Oui, merci. Nous n'avons pas mangé grand chose depuis hier matin.
Et de nouveau le silence. Dans les étages, un pas furtif fait grincer une marche, quelque part. Et devant elle, le dos de l'homme qui s'occupe de ses mixtures. Consciencieux. L'univers d'odeur qu'est cette bâtisse change progressivement. A présent elle est sûre qu'elle aura un sacré mal de tête avant de se coucher ce soir. Si elle n'a pas la nausée sur le long terme, tout ira pour le mieux...
- Nous avons la même cible. " rectifia-t-elle sans en dire plus. " Et vous êtes herboriste, c'est bien ça ? C'est vous qui lui avez appris ? "
Lui tournant le dos, Claude ajoute le miel à l’eau Frémissante avant d’aller chercher l’avoine. Pendant ce temps, il réfléchit: Elle le touche sans représailles et elle connaît son métier. Ils ont la même cible... Un sourcil se hausse, dubitatif. La voix clame répond aimablement
-Ah? Pour quelqu’un qui n’a que la même cible, vous en savez beaucoup plus que... je dirais... le commun des mortels? Ca me flatte qu’il vous ait parlé de moi... Et vous? - Oh il n'en a pas parlé. " répond-elle sur le ton de la conversation, comme si cette constatation était particulièrement normale. " Je m'intéresse, c'est tout. Et je doute que le commun des mortels sache ne serait-ce que son nom.
L'homme a un léger rire. Verse son avoine et les herbes. Une bonne odeur de mauve et de réglisse emplit l'air avec du gingembre.…
-Pour savoir son nom, en premier lieu il faudrait qu'il en ait un. Et le vôtre. Irulan… Ca veut dire quoi? D'où ca vient?
- C'est drôle. Vous êtes le premier à me poser la question. " sourit-elle sagement. " Et Claude, ça vous vient d'où ? -Vous êtes intelligente à vouloir me faire parler de moi. Mais je suis le premier à avoir posé la question. A moins que ça ne soit secret, je ne suis que curieux. Des yeux bleus comme les vôtres, je n'en connais pas de pareil en cette cité. - Je viens du Nord, mais Irulan signifie 'ruine' dans les langues anciennes. Un hommage à mon professeur le plus patient. -Je suis un métisse… Un père zhurthan, une mère Thaari qui l'a suivi un moment. Claude vient d'un ami. Il m'a, voilà très longtemps, bien avant la naissance du gamin, nommé ainsi et c'est resté. C'est plus facile à prononcer que mon vrai nom, plus court et en même temps plus mystérieux. Cet ami a , comme lubie, de renommer tout le monde. C'est distrayant.
Le jeu des secrets, Claude n'en a pas le goût. Les mystères et les fumisteries non plus. Il n'y a rien de bien dangereux dans ce qu'il sait et il aime discuter. Elle semble dégourdie, bien éduquée à entendre son langage et sa posture. Il l'aime bien, instinctivement, comme Claude aime tout les écorchés de Thaar. Se tournant, il pose un pot de miel, avant de sortir quelques morceaux de viandes séchées qu'il pose dans une assiette. Il a le faciès franc, ouvert. Même s'il garde une attitude réservée devant cette jeune femme qui sent les différents produits qu'il pose sans en goûter un seul.
-C'est pour le gamin… Et pour vous aussi si vous voulez, vous en avez besoin. Vous êtes trop pâle… Avez vous des étourdissements?
Demande Claude, l'air concerné. Il agit comme une femme maternelle le ferait. Essayant de ne rien brusquer chez cette inconnue. Manifestement inquiet de son état de santé. Il a l’œil... Peut-être un peu trop. Que quelque chose cloche dans son état, elle veut bien le croire, même si ça n'est pas agréable à entendre. Leurs vacances lui ont permis de reprendre un peu de poids pourtant. Sa silhouette restait celle d'une voyageuse et sa peau bien trop pâle pour la région, mais elle ne se trouve pas trop maigre... encore moins maladive.
- Je n'en arrive jamais à ce stade. Je vais bien.
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| | | Dante Corvac
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| Sujet: Re: Un parfum de nostalgie | Dante Dim 11 Aoû 2019 - 3:24 | |
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Le vieil homme sourit gentiment. -Si vous en arrivez à ce stade, parlez en à Courbache, il m'a surpassé depuis longtemps. Je comprends votre méfiance… Vous ne me connaissez pas encore. J'espère vivre assez longtemps pour que ca soit le cas.
Elle lève un sourcil étonné. Il ne mâche pas ses mots. Et bien que ça ne lui permette pas de savoir avec certitude sur quel pied danser, c'est assez appréciable. L'exacte opposé des gens qui lui ont donné envie de devenir ce qu'elle est en un sens. Aussi, elle incline de nouveau la tête en étant toujours aussi sincère.
- C'est réciproque…
Lui tournant le dos de nouveau, il touille l'avoine. Un craquement ténu se fait entendre au plafond.
-Il teste voir s'il y a du changement dans les lattes piégées. Demain nous ne l'entendrons plus.
- Les lattes piégées... Vous êtes très précautionneux. Je dois m'en faire ?
-Non, simplement pour avertir si on a de la visite en haut. Je n'y vais que pour faire le ménage, mais ILS sont particulièrement paranoïaques, vous l'avez sûrement remarqué.
- Un peu... " avoue-t-elle en jetant un coup d’œil du côté de l'escalier. " Enfin au moins pour un des ils en question je ne crois pas avoir la chance de connaitre les autres.
-Ca me désole qu'il ait aussi ce trait de caractère. Je présume que c'est ce qui fait d'eux ce qu'ils sont…
Elle sourit de plus belle, attentive de bien des façons à ce que l'homme émiette dans ses paroles... Sachant parfaitement que l'individu devant elle est aussi attentif à ses propos et aux non dits qu'elle l'est aux siens.
- J'aurais cru qu'il avait toujours été ainsi. Vous avez l'air de connaitre votre gamin depuis longtemps. - Il a toujours été ainsi, dans une certaine mesure. Je le connais depuis longtemps, il m'arrivait au genou… et vous le connaissez depuis quand? Comment vous êtes vous rencontrés?
L'idée de répondre tout simplement ' Et bien moi je lui arrivais à la taille ' l'effleura, mais elle n'aurait pas été capable de l'articuler à haute voix. Le fait même qu'elle ait une idée pareille lui aurait fait monté le rose aux joues si elle n'était pas de glace depuis tant d'années.
Dante n'a rien ajouté lorsqu'elle s'est présentée comme une amie. Il ne lui a pas non plus signifié qu'elle pouvait être franche d'une quelconque façon et il s'est éclipsé, sans se montrer particulièrement chaleureux... Et c'était encore un euphémisme. Ajouté à ça la raideur dont il avait fait preuve à la mention d'El, elle a beau apprécié le vieil homme à première vue, elle ne lui fait absolument pas confiance pour autant. Elle ne s'en cache pas vraiment. Ne serait-ce que son attitude face à ce que l'homme a préparé est criante pour des gens du milieu. Elle n'a pas refusé, mais elle n'y a toujours pas trempé les lèvres.
- Si vous êtes curieux vous pourrez reposer la question lorsqu'il redescendra. Ça le concerne après tout... Mais dites moi plutôt. Comment était-il, petit ?
Un bruit de tambour résonne, d'en haut des escaliers.
Sans se démonter, l'herboriste sert l'infusion, puis le gruau. Trois bols bien remplis. Mine de rien, de sa cuiller et devant la jeune femme, il prend une bonne part de chaque qu'il mélange dans les deux autres, avant de remuer le tout et de goûter devant elle. Même chose avec les tasses. Puis il laisse le tout au milieu de la table.
-Servez vous… Et vous pourrez poser la question quand il redescendra. Ca le concerne après tout.
Répond Claude avec un sourire qui lui arrache un éclat de rire cristallin. C'est de bonne guerre. Malgré tout son orgueil elle n'arrive pas à le prendre mal alors que le vieil homme la laisse poser les limites depuis qu'elle a mis un pied dans cette cuisine. Pour faire bonne mesure, elle prend une tasse au hasard et en respire le contenu, énumérant quelques composant avant de la reposer pour ne pas s'y bruler les doigts.
-Nous pourrions parler longtemps du gamin sans en faire le tour. Mais si vous me parliez de vous? Courbache ne se promènerait pas avec un amateur. Qui vous a formée? Ne soyez pas timide, on se connait tous.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
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| Sujet: Re: Un parfum de nostalgie | Dante Dim 11 Aoû 2019 - 10:23 | |
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Son sourire reste le même. Ça c'est un art qu'elle maîtrise depuis près de quinze ans, même si elle l’exècre aujourd'hui pour ce qu'il lui a permis d'endurer autant qu'il lui est utile pour ce qu'elle a à cacher. Elle aurait pu esquiver de bien des façons, mais sa réponse n'aurait engendrée que plus de questions. Alors il lui vient ce qu'elle n'était pas sûr de pouvoir ou de devoir dire... Mais c'était quelque chose qu'elle dirait tout de même et avec plaisir, l'ombre de son sourire toujours sur les lèvres.
- Dante Corvac.
Du haut des marches, hors de vue, mais à portée d'oreilles de la belle, Dante ricane silencieusement. De l'autre côté du mur de glace qui rend ses yeux si neutres et donne un reflet étrange à un sourire posé, elle l'observe avec intérêt. Cette tête... L'air de stupéfaction de l'herboriste vaut son pesant de souverains, il a finalement pris une apprentie? Depuis le temps que El essaye de lui en imposer un. Il n'a jamais eu la patience envers quiconque pour montrer quoi que ce soit. Il a à peine la patience de vivre lui-même. Claude ne s'attendait visiblement pas à ça. Connaissant Dante, qui pourrait s'attendre à une chose pareille en même temps ? A moins...
Un sourire effleure les grosses lèvres de Claude tandis que l'évidence s'impose à lui... Et cette expression est beaucoup moins engageante du point de vue de la jeune femme. Il s'appuie les coudes sur la table, s'avance vers elle. Ainsi penché, il lui fait penser à sa mère de lait, lorsqu'elle surprenait une discussion entre Rose et elle. Bien sûr, ce n'était pas le visuel, mais le craquement de la table, la trépignation presque attendrie dans la voix. L'intérêt réel. Il n'est pas né de la dernière pluie non plus. Il la laisse le toucher… Juste cela est très révélateur.
-Qu'est il exactement pour vous?
Elle cille cette fois. De son poste d'écoute, l'assassin attend. Aussi bien la laisser gérer. Au moins il pourra dire la même chose. Inconsciente de la présence de l'espion, elle hésite. Les secondes s'égrainent tandis qu'elle scrute les prunelles du métis. La seule réponse qu'elle pourrait donner sincèrement, il n'a pas à l'entendre. Les autres ne le satisferaient sans doute pas... d'un autre côté, l'important était qu'il ignore qui elle était vraiment et ce qu'elle pouvait vraiment faire. Le reste n'était pas tant un secret... Mais la réaction de Dante concernant El reste toujours vive dans sa mémoire. Et de son point de vue, tout ce qu'elle dit à ce vieil homme pourrait tout aussi bien être murmuré à l'oreille de son maître. Ce n'est pas vraiment le moment de donner à un tel homme des moyens de pressions faciles, ou du moins des certitudes.
- Ça, il s'en fiche et vous devriez en faire de même. " lui répond-elle droit dans les yeux, se dénigrant sans trembler une seconde. Elle ne pouvait pas cacher lui être attachée, mais elle pouvait peut-être semer le doute sur la réciprocité de ces liens. Qu'avait-il dit sur El, déjà ? " Je lui rapporte, c'est l'essentiel. Je peux être ce qu'il veut, quand il le désire."
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| | | Dante Corvac
Humain
Nombre de messages : 1697 Âge : 45 Date d'inscription : 09/07/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29? Taille : 1.80 m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Un parfum de nostalgie | Dante Dim 11 Aoû 2019 - 12:57 | |
| Ce n'est pas ce qu'elle dit, mais ce qu'elle ne dit pas. La jeune femme devant lui aurait pu répondre. Son apprentie, il l'aurait crue. Ca aurait été étrange, mais il l'aurait accepté. Avoir un maitre n'empêche pas du bonus. Le sourire reste, mais change légèrement tandis que les prunelles sombres ne cillent pas, contrairement à Irulan. Dans l'hésitation de son interlocutrice, il voit ses patients quand ils trient les informations honteuses qu'ils ne veulent pas lui avouer. J'ai couché avec Félicité et il m'a refilé la chaude pisse… Du genre… Il n'a la confirmation de rien. Mais cette absence de confirmation solidifient ses certitudes.
-Vous êtes des adultes… Il y a une chose que je sais par contre c'est que….
Dante descend les escaliers en étant volontairement bruyant et prends un bol sur la table. Le vieillard sursaute, s'écarte par réflexe et Cécilie s'autorise à boire une petite gorgée d'infusion.
- T'a entendu, c'est pas de tes affaires Claude… Tu le dira à El aussi. Tu as fini ton interrogatoire ? Tes pire que la milice. Elle sait mieux se défendre que toi, elle m'accompagne. Et elle est ce que je veux quand je veux donc… au final…
Il prend une bouchée de la mixture chaude qu'il mastique. Du même ton calme, entre deux bouchées, il leur révèle qu'il a entendu.
-Quand vous aurez fini d'échanger des confidences sur ma gueule… On pourra savoir ce qui se passe à Thaar? Ou vous avez des questions qui me concernent à poser?
Il y a un léger moment de silence. Puis.
-Oui, j'en ai une répond Claude sans se démonter. Depuis quand tu ne t'attache plus les cheveux? Ils sont trop longs, la vermine va s'y mettre.
Avec la plus grande application du monde et un silence tout aussi parfait, la jeune femme reposa son infusion pour s'emparer d'un bol de gruau à son tour. L'air de rien, elle tendait l'oreille vers Dante. Ce n'était pas à elle de justifier des choses pour lui après tout.
-Ca a rapport avec les rumeurs qui courent… J'aurais dû me laisser pousser la barbe aussi… On restera pas longtemps.
L'herboriste en est affecté. Il aime vraiment ce gamin. Il s'est toujours démarqué du lot. Mais il persiste à le repousser. Il aime aussi El… Mais lui aussi passe son temps à le tenir loin. Pourtant… Pourtant. Une lassitude infinie transperce le vieux coeur de l'herboriste qui prend un bol de gruau.
-Tu es ici chez toi Dante… Il faut vraiment causer nous deux. - Prenez le temps qu'il vous faut. " La voix de la jeune femme les interrompt sans vergogne. " J'ai une course à faire.
Elle les écoute, plus confortable de lui laisser mener la danser que de choisir elle-même le tempo alors que le vieil homme et son Indomptable se connaissent depuis si longtemps. Et s'il peut éclaircir quelque question que ce soit, ils n'ont que trop peu le luxe de perdre du temps. Leur présence ensemble dans Thaar est déjà un risque en soit. Elle s'incline avec légèreté face au vieil homme et glisse son regard bleu sur Dante. Il sait très bien ou elle veut aller. Le marron et le vert leur donne leur accord implicite. Il n'y aura pas de problème. Alors elle frôle son bras en se tournant pour quitter les lieux. Quand elle le frôle, la main aux longs doigts se referme sur elle. Retenue, elle l'interroge du regard, mais il ne prend pas même le temps de cette façade. Elle sourit lorsqu'il pose brièvement son front sur le sien, les yeux dans les yeux. Pour bien faire comprendre à tout le monde que non, il ne se cachera pas d'être avec elle. Il en est fier, qu'elle soit une faiblesse ou non. Elle est la sienne, elle est sienne. Elle lui offre un baiser du bout des lèvres auquel il répond franchement. Son sourire n'a rien à voir avec celui qu'elle tient depuis son entrée dans la petite pièce lorsqu'elle s'éloigne sans le brusquer, une simple pression pouvant la convaincre de rester.
L'Herboriste n'en manque pas une miette, trouvant dans cet échange muet bien plus que ce qu'il a eu comme réponse de la jeune femme. Dante laisse aller Cécilie avant de se tourner vers le vieux, aussi froid qu'un roc. Maintenant, ca va être de convaincre Claude, sans le tuer ou le malmener si possible, de ne rien dire à El… Une autre paire de manches pense t'il. Il lui a toujours tout dit...
L'herboriste qui semble maintenant très vieux mais en pleine possession de ses moyens. Dans les prunelles sombres, luisent de l'approbation. Cette façon de réagir à un autre être vivant lui donne de l'espoir pour cet être perdu depuis longtemps. Et, contrairement à ce que pense Dante, il est hors de question pour lui d'éventer ce secret. El ne comprendrait pas… N'a jamais compris… Claude soupire au même moment que le hennissement de Zayase traverse bruyamment la petite cours. .
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