Un dernier hommage [Thorgrel]

5ème ennéade de Karfias, an 17 du XIème Cycle

L’odeur de la ville fut exhalée à des lieux à la ronde. Une odeur d’abord âcre, celle du carbone consumé. Plus proche vinrent celles des bêtes, des gens, de la population et de la vie elle-même. Enfin, ce furent les commerces qui rejetèrent leur odeur dans ses narines délicates. A mesure que les grands bâtiments se présentèrent, il sentit comme un étouffement jusqu’au fond de sa poitrine. Mais jamais il ne détourna le regard, car il avait une mission à accomplir, une tâche peut-être divine. Et surtout, une tâche d’honneur. Mogar seul sachant à quel point l’honneur clanique Haralfar était pilier fondamental. Sur le dos de Kathkar, il avait voyagé depuis Haralfardazad, ne s’interrompant que très rarement. Avec lui, Tharm et un autre de ses frères d’armes, vétérans de la mine du Nord. C’est lui qui menait le chariot, sans hâte et avec déférence. Chariot normalement destiné au transport de marchandise, la planche arrière avait été enlevée. On y avait couvert le plancher de glace des hauts monts et placé le corps au centre. De part et d’autres, quelques feuilles odorantes et fleurs avaient été placées. Le Nain avait été nettoyé, les yeux clos, le corps droit. Sa hache sur le corps, tourné vers ses pieds et les mains posées sur le manche. Une procession macabre menée dans un silence solennelle.

On les laissa passer l’entrée une fois le nom du défunt évoqué. Quelques nouveaux gardes prirent alors sur eux d’escorter leur groupe, comme un détachement officiel. Konghrim ne regarda pas ceux qui lui lancèrent des regards tantôt interrogateur, tantôt courroucés ou bien plus tristes. Il était concentré, la mine sans aucune forme de sentiment. Sa barbe avait été tressée convenablement et des anneaux en étaient accrochés à leur base, portant le sceau du clan. Une marque de sanglier, entouré d’un cercle. Ses vêtements de peaux avaient été troqués pour son armure de bataille, grisâtre comme les hauts monts de la Virnée, incrusté de quelques joyaux bleutés sans valeur autre que sentimental. Kathkar avait été nettoyé, son armure installé sur le crane, sorte de casque dont dépassait une corne centrale. Pour ses deux compagnons, la tenue était similaire. L’on voyait alors les monteurs comme sous leur meilleur jour, comme ils étaient dépeints dans les récits du Haralfarkhâm. Rares étaient les moments où l’armure de guerre était revêtue. Cela n’était pas le signe des corbeaux guerriers, mais plutôt un signe d’admiration et de défiance face à ce qu’ils étaient réellement. Les soldats nains du Zagazorn.

On les mena le long des murailles pour éviter le gros des quartiers commerçants et la foule éventuelles qu’elle pouvait contenir. Ils continuèrent jusqu’aux quartiers Nord-Est, à l’autre extrémité de la ville. Là, ils rejoignirent les quartiers dédiés aux divinités. Celle d’Ikthor en particulier, dont le Thane jeta un regard des plus interrogateurs. Ces derniers temps, sa foi avait été ébranlée. Depuis le Voile, il s’était mis à douter. De Mogar et de son panthéon. De la sagesse des divinités ou même simplement leur existence. Mais depuis ce moment-là, dans cette grotte immense, il était tombé sur le seul nain dont la foi pour Ikthor était restée sauve. Un nain qui avait vu dans ses derniers moments un signe du demi-dieu pour le sauver. Là où Konghrim avait vu un message de ce même demi-dieu, sans en comprendre le sens. Pourquoi avait-il croisé la route de la Hache d’Or ? Pourquoi n’avait-il pas pu le ramener en vie ? Pourquoi le demi-dieu lui avait envoyé un de ses fidèles ? Autant de questions restées sans réponse et plongeant le Thane dans une profonde incompréhension. Dont il pensait, espérait, que les dépositaires de l’ordre saurait répondre.
Dans les quartiers, le nain posa pied à terre au premier membre de l’ordre identifié. Une main sur le torse, il plaça un genou à terre et baissa la tête. Ses compagnons l’imitèrent.

« Baruk, Hache d’Or. Je suis Konghrim Forte-Poigne, Thane des Haralfar, monteur du Nord des plaines. Et voici mes compagnons, Tahrm Ecrin-de-Chêne et Baldr Kilhromson. Je vous apporte le corps de votre frère, Korban Ragefer, tombé vaillamment à mes côté dans la mine de Marazanduraz. Permettez-moi de vous remettre son corps et de vous conter Ô combien ses derniers instants furent à l’effigie de l’héroïsme Dawi.»

S’il donnait toutes les informations, il attendait néanmoins de recevoir les ordres de son interlocuteur. Tout le temps, il resta à genoux et c’est seulement son regard bleuté qui perça celui de l’auditeur.

« La peur ? Pourquoi vouloir t'en défaire jeune Snorri ? »
Interloqué par la question, le nainiot haussa un sourcil et gratta les trois poils qui lui mangeaient déjà le bout du menton. Pour se donner un peu de contenance, il fronça du regard et serra fermement son poing.

« Mais nous on est des nains Gormisson ! On fuit pas devant les salopards verdons ! On a pas le droit d'avoir peur pour sûr ! Moi j'ai pas peur non non, jamais non. Tu as peur toi Gormisson ? »

Un rire gras, incontrôlé, s'échappa du glissoir à Thorgrel devant tant d'innocence et de fougue réunit dans un même être. Son sourire se figea, dévoilant les nombreuses rides et cicatrices lui marquant la trogne.
La myriades de rose-joues semblaient pendu à ses lèvres, attendant la réponse.

« Bien sûr que j'ai peur -Oh de surprise dans l'assemblée, nous devrions tous avoir peur jeune Snorri. Tu me demanderas pourquoi alors ? Et je te donnerai cette réponse : La peur, est une grande alliée. Seul les fous partent haches levées prêt à trancher dans le gras sans craindre. Ils oublient alors tout ce qu''ils apprirent par le passé, la discipline, la stratégie et même l'honneur, tout cela passe à la trappe car ils ont perdu leur peur. Ils ne valent ainsi pas mieux que les meutes de pistars qui grognent une fois la nuit venu. Le vrai cognard lui, doit connaitre la peur, ainsi il pourra la dompter, en faire une amie fidèle qui toujours lui rappellera les règles.
Crois tu que que le Grand-Roi Jortan Barbechêne n'a point eu peur alors qu'il affrontait le premier des Grand Vers du Nord dans la légendaire Ankorong ? Pour sûr que chaques poils de sa barbe en tremblèrent d’effroi quand il se tint devant la bête, seul.
Mais ce temps ne dura qu'un instant, car notre Grand-Roi se souvint alors de son devoir sacré, celui qu'il avait accepté devant tout les siens, et la promesse qu'il avait fait de les protéger.
Il se souvint aussi qu'aux premiers jours du monde, Ikthor le Puissant vint à nous avec ses enseignements. Une fois acquis, ils permirent à nos ancêtres de reconquérir le Monde du Dessous, chassant les Béhémoths ancestraux d'on même le plus petit des représentants feraient passer le plus grand des dragons pour un simple bêlard des campagnes ! - Rires enfantin dans l'assemblée.
Fort de ces savoirs, fort de ses croyances, Jortan Barbechêne accepta alors sereinement son dernier combat. Il chassa le dragon et sauva les siens en donnant sa vie.
Souvient t'en Snorri. Souvenez vous en tous. Vous aurez peur dans votre vie, cette chose est certaine, mais gardez toujours la foi en vos enseignements, gardez toujours en tête l'histoire de Barbechêne et remettez vous en toujours à Ikthor quand vous sentirez celle ci vous étreindre.
Ainsi, vous découvrerez le vrai sens du mot courage.»

Farulf Tranche-Pogne

L’auditoire toujours suspendu, sans mots, on pouvait entendre jusqu'aux crépitements des braseros du Grand Temple d'Ikthor.
C'est le grincement des lourdes portes de fer qui sortirent les nainiots et nainiottes présent.
Thorgrel leva du menton et distingua la mine sombre d'un nain qu'il connaissait bien : Farulf dit le Tranche-Pogne. Un surnom acquit plus que pragmatiquement pour cet ancien du clan Duracier. Sans plus de cérémonie, il devança le groupe d'enfants accroupi avant de se pencher aux esgourdes du Gormisson.

« Un clan des plaines se présente aux portes Thorgrel, les Haralfar, ils rammènent le corps du Ragefer.»

Thorgrel tourna la caboche, perdant son sourire. Sa pupille mordorée fixé sur son interlocuteur, sa mine devint grave. Se relevant de son coussin de peaux, il ne prit pas le temps de donner quelques consignes que ce soient aux naniots qui sans dire mots, suivirent le pas en direction de l'extérieur.

La petite troupe parvint aux portes dans un brouaha de chuchotements d'enfants et de pas lourds écrasants les pavés en pierres taillées du Grand Temple.
Se présentant dans un vêtement simple fait d'une chemise et de braies de lin, le Gormisson scruta le groupe de nains qui se présentaient à eux. Un convoi funèbre, caractérisé par la charrette et le corps immobile qui s'y trouvait.
L'odeur particulière des Horokür emplis l'air ce qui ne manqua pas d'arracher quelques cris aux plus jeunes. Thorgrel leur ordonna de ce taire d'un geste de la paluche avant de s'approcher d'un nain qui se trouvait toujours agenouillé.

« Relève toi Thane Konghrim Forte-Poigne, relève toi et raconte moi comment le Ragefer est mort. »

Le nain roux a qui il avait raconté sa mésaventure s’en fut sans laisser d’ordre. Les lourdes portes du temple s’ouvrirent en un craquement de gons entretenus mais pourtant anciens et plus rien. Les soldats se dispersèrent un à un. Ses deux comparses regardèrent de part et d’autres à travers les quelques badauds curieux qui se regroupaient. Ils se tinrent bons sur leurs montures tout aussi décontenancées par ce peuple. Konghrim fut véritablement le seul qui marqua la pause solennellement devant le bâtiment et ce qu’il lui inspirait. Le Thane se permit également de fermer les yeux et de se laisser la brise de la ville lui caresser le visage. Véritable main doucereuse invisible qui l’accompagnait dans ses voyages. Il prit une grande inspiration et la retint quelques instants, avant de souffler doucement. Quand la porte de nouveau craqua, c’est une assemblée particulière qui en sortit. Des naniots pas plus haut que trois pommes, voire deux même. Accompagnant un personnage tout aussi singulier, dont la stature trahissait l’identité. Konghrim le fixa, de la tête aux pieds. Les marques qu’il portait, les bijoux qui brillaient ou encore les habits qu’il portait. Tout fut passé au peigne fin à travers les yeux d’azur. Sous l’ordre donné, Konghrim se releva et croisa les mains au niveau du bassin.

« Gormisson, pour bien vous situer les évènements, il faut savoir que j’étais en traque d’un des lézards des montagnes. Par méfiance pour nos bêtes, puisqu’il est dangereux pour eux qu’une de ces bêtes rodent autour de nos camps. Je l’ai retrouvé dans une grotte dans les montagnes, mort. En m’aventurant, j’ai découvert que des Grobi avait élu domicile dans c’te grotte. Une menace directe à détruire sans perdre du temps. Je me suis fait repérer, Gormisson et battu contre ces peau-vertes. Mais ils ont réussi à me faire tomber dans une crevasse et c’est là où j’suis tombé sur Ragefer. Littéralement. »

Konghrim gardait une mine grave, bien qu’édulcorer de quelques sourires quand c’était nécessaire. Essayant de synthétiser au maximum. On prenait le temps d’expliquer devant une bière, mais il n’en était pas ici. Au détour d’une rue, il n’était alors qu’un résumé.

« Au fond de ce trou, il a failli me tuer, me prenant pour un des ricaneurs. Mais par Ikthor il n’en fut rien. Le pauvre bougre était bien esquinté. Une flèche dans l’arrière, une entaille dans la cuisse et un mollet en sang. Le temps nous était compté, alors nous avons rapidement décampé et suivit un chemin au hasard. Quelques temps de marche plus tard, nous sommes tombés sur Marazanduraz. Une ancienne mine abandonnée. Mais le Ragefer en était arrivé à ses limites. C’est alors que son regard se figea dans le vide. Je l’ai vu, comme agité d’une nouvelle force. Ses blessures n’existaient plus. Son mal avait disparu. Les Grobi nous ayant alors retrouvé, il me promit du temps. Il me promit de vous compter comment il a foncé seul dans ce boyau noir. Hache à la main avec son corps défoncé. C’est bien plus que simplement du temps qu’il m’a donné. C’est la vie. »

Il s’arrêta et baissa quelques temps la tête.

« On y est retourné pour nettoyer ce trou des ricaneurs. Et on l’a ramené, comme une promesse faite à ce compagnon d’infortune trouver au fin fond d’une montagne. »

Il écarta la main et présenta le chariot.

« Et comme une promesse d’honneur, voilà le corps de Korban ramené aux haches d’Or. »

« Un lézards des montagnes ? »
« Quoi que c'est un ricaneur ? »
« Pourquoi qui poque comme ça le cognard ? »
« Beh ! La grognar à faillit me bequeter la paluche ! »
« Qui a foiré ?! »
« Mince il a calencher sec le vieux Korban ! »
« Fermez vos clapes les pisse-laits ! »

La voix tonnante de Farulf résonna, tranchant net dans les babillages des naniots qui commençaient sérieusement à échauffer les esgourdes à tout le monde. Le Tranche-Pogne avait une sérieuse réputation comme le dénoté son surnom, les enfants se turent, tachant de se faire encore plus petits qu'ils ne l'étaient vraiment.
Pourtant, Thorgrel était resté accroché aux paroles du Thane des Haralfar. Sans mots dire, il écouta le récit des dernières heures de Korban Ragefer, fier guerrier du clan homonyme. Un nain qu'a vrai dire il avait peu connu par rapport aux premiers de ses suiveurs, mais il avait été une Hache-d'Or et cela suffisait. Peut-être n'avait t'il pas était le plus vaillant ou le plus impliqué dans la vie commune du Grand Temple, étant un de ceux qui préférait opéré seul. Mais , il avait prouvé sa foi envers le Puissant, il avait passé les différentes épreuves et avait rejoint les rangs de ceux qui se battaient pour la défense des valeurs naines, ainsi il méritait toute l'attention du Gormisson.

Tandis que Konghrim parlait toujours, Thorgrel lui c'était rapproché du corps du défunt. Il reposait sur un lit de glace et d'herbes odorantes qui embaumait à peine plus que l'odeur musqué des sangliers géants du Brissalion. Effectivement le trépassé avait l'air plus qu'amoché, mais il se tenait encore fièrement dans ce qui serait sa dernière demeure.
Passant une pogne sur le bras de Korban, le Fils du Puissant recommanda la Braise-Vie de ce dernier par des prières qu'il adressa directement à son Père.

Que les Derniers Halls te soient ouvert Ragefer,
Que le Gardien du Pont accepte ton offre,
Que tu trouves le chemin jusqu'aux Halls de tes Ancêtres,
Que tu puisses siéger aux cotés du Puissant
Et ainsi lui conter, comment tu le servis.

Quand la recommandation fut terminé, Thorgrel reprit place devant son interlocuteur qui terminait à peine de s'exprimer.

« Tu rends grand honneur à Ikthor et au clan de Korban, Thane des Haralfar. Nous allons préparer son corps pour sa mise en caveau, il sera le premier des nôtres à rejoindre le Monde du Dessous et tiendra une place d'honneur dans les sous-sols du Grand Temple. »

A ces mots, le Gormisson s'inclina à son tour, signe de respect enver le dernier compagnon d'armes du Ragefer. Puis d'un signe de la main, il signa à Farulf et un garde du Temple à s'occuper de la dépouille, ceux qu'ils firent dans un silence respectueux.

« Je te suis reconnaissant Konghrim Forte-Poigne. J'avais moi même demandé au Ragefer de surveiller le Nord du Brissalion. C'est une chance que tu lui sois tombé dessus, littéralement. »
Malgré ce moment de receuillement, un sourire nacquit sur les lèvres de Thorgrel.
« Marazanduraz, ce mot m'ai inconnu. Qu'as tu découvert la bas ? As tu encore besoin de bras ? Nous te devons un service et mes poilus seraient fier de t'accompagner s'il le fallait. »

Konghrim inclina la tête dès lors que le Gormisson revint vers lui. Il l’avait observé tandis que les faits lui furent expliqués. Tout le long de cette funèbre marche autour du chariot où reposait sagement le vieux nain défunt. A travers cette caisse de bois, l’on entendait les gouttelettes d’eau qui s’écoulaient, provenant de la glace en liquéfaction. Surtout depuis qu’ils avaient franchi le périmètre de la ville et que la température avait significativement augmenté. Par la suite, il jeta un dernier regard au corps de son compagnon d’arme, quand il quitta son dernier véhicule pour se soustraire à ses obligations. Celles de veilleur endormi dans les antiques caveaux du temple. Le Thane reporta son attention finalement sur son interlocuteur, puis vers les naniots et leurs questions à répétition. Il n’esquissa pas un sourire à leur encontre, car le moment ne s’y prêtait pas. Mais en d’autres circonstances, il aurait pris le temps nécessaire pour leur répondre à chacune de leurs questions. Enfin, c’est le Gormisson qui posa les questions :

« C’est une ancienne mine, vraiment ancienne. Tout le matériel de nos ancêtres y ait encore en place, bien que partiellement inutilisable. Je ne sais pas encore quels travaux seront organisés là-bas. Peut-être allons-nous tenter de redonner à ces murs leur gloire d’antan. Il nous faudrait alors des spécialistes … Nous verrons en temps utile, j’imagine. »

Puis concernant la proposition :

« Votre proposition vous honneur, Gormisson, mais je me dois de la décliner pour le moment. Les Grobi ont tous été tués et la mine est sécurisée. Les Haralfar sont un clan du Nord du Brissalion. Avec votre consentement, nous continuerons la mission de Korban. Nos grognards nous permettent de couvrir les plaines, mais notre vigueur protégera les montagnes. »

Sur ces mots, il frappa du point contre son torse. Le tintement du métal résonna dans tout son corps. A son tour, le Thane étira un sourire. Sa mission de protection était dévolue au Zagazorn, et il s’était déjà fait le porte étendard de sa protection intérieur. Les Grobi étaient pour ainsi dire, déjà traqués.

« Je pense avoir été envoyé là-bas dans un but précis. Je suis tombé sur Korban dans ce but-là. Je ne prétends pas comprendre les paroles d’Ikthor. Ni même ne serait à même de déchiffrer ses desseins. Cette rencontre, ce trépas, m’a laissé un goût amer dans le gosier, comme de l’inachèvement. Tout cela m’a rendu confus quant à ma véritable place. J’avais espéré que vous pourriez également m’éclairer sur cet enchaînement de causalités qui me font me trouver devant vous aujourd’hui. »

Sujet: Re: Un dernier hommage [Thorgrel] Mer 4 Sep 2019 - 18:26

« Bien Thane des Haralfar, si tel est ton souhait, libre à toi de continuer l'exploitation des lieux que vous as livré la montagne, Korban n'avait qu'une mission, veiller à la sureté des frontières Nord et...il l'a accomplit. Le Puissant Père l’accueillera a ses cotés.»

La voix de Thorgrel perlait de fierté, la tristesse du moment n'avait plus lieux d'être, car la mort n'était qu'un autre chemin à arpenter pour les nains. Un chemin semer d’embûche mais qui débouchait sur une éternité de liesses dans les Derniers Halls. Une quête qui ne ferait pâlir aucuns cognards dignent de ce nom pour sûr.
Ainsi, le Gormisson le savait au fond de lui, Korban Ragefer n'aurait pas à pâlir, le Pont lui serait ouvert et le passage sûr. Les Flots déchaînées n'étoufferaient point sa Braise-Vie et un jour, ils se retrouveraient.

Ayant entendu les derniers paroles de Konghrim, Thorgrel se prépara à lui confier un des préceptes de la Voix de la Hache et des symboles de son Père, Ikthor.

« Tu seras toujours bienvenue Thane, sache le, par ton geste, nous contractons une dette qui te sera payé, il en va de notre honneur, de mon honneur. Tes interrogations sont légitimes, les voix des dieux sont étriqués, leurs desseins difficilement compréhensible, mais une chose est certaine, nous sommes leurs serviteurs. La notion de hasard n'a point court et...»

Une froid intense s'empara de Thorgrel.
Le temps semblait s'être figé, le sang coulant dans ses veines aussi. Autour de lui, la vision de la troupe de grognard à fier cognard n'existait plus. Lante avait disparut.

Devant lui, la montagne au delà,
Cimes enneigés tendant jusqu'à en creuver les nuages.
Il volait au dessus, fier, puis lourdement chuta.
Passant à travers la gangue sans un babillage,
Se retrouvant dans un lieux encore défaillant,
Kirgan.

Elle fondit, se démodela, finit poussière.
Et le décor changea.
Il volait, au dessus, fier, puis lourdement chuta.
Crête de pins et ruisselante rivière.
Se dessinant à l'horizon sans artifice,
Almis.

Va mon Fils,
N'attend pas.

Et le monde revint à lui avec la violence d'un plat de hache dans le faciès.
Son sang se remit à bouillir et à circuler, le temps reprit sa route et laissa dans son sillage, le Gormisson hagard, trempé de sueur. Un œil avisé aurait remarqué le changement.

« Il...il me faut te quitter Konghrim Forte-Poigne. Nos...nos chemins se recroiseront pour sûr et nous...continuerons cette conversation. Que le Puissant Père te veille.»

Il était fort peu poli de délaisser ainsi un hôte, mais le Gormisson ne pouvait résister à l'apppel de son maître. Il portait le nom de Fils, mais il n'était en réalité qu'une marionette d'on les fils étaient tirés depuis les profondeurs du monde.

Les suiveurs de Thorgrel ne s'en émotionnèrent pas. Au contraire.
Ils servirent d'hôte aux Haralfar et aux naniots toujours présents, les accompagnants tant que ces derniers le souhaitaient encore alors que le Gormisson lui, chevauchait déjà en direction de Kirgan.

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