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 Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]

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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeMer 28 Aoû 2019 - 15:49


Arkuisa de la 6e ennéade de Karfïas
17e année du Onzième Cycle





À Thaar vous aviez été un groupe particulièrement soudé, un petit îlot d’Anaëh au milieu de l’océan Thaari. À Thaar vous aviez beaucoup partagé, car il n’y avait que vous pour vous comprendre, que vous pour comprendre votre mélancolie, que vous pour comprendre votre indignation, et que vous pour comprendre d’où venait votre colère. En quelques ennéades vous étiez devenus une véritable unité familiale, comptant les uns sur les autres tant pour l’accomplissement de votre mission qu’en tant que soutien émotionnel.

Cependant vous étiez à peine arrivés à Alëandir que cette unité familiale avait éclaté.

Ici vous n’étiez plus les seuls sur qui vous pouviez compter. Surtout, ici vous aviez chacun d’autres personnes comptant sur vous. Les dernières heures de bateau étaient les dernières heures de votre mission, et les dernières heures de votre mission marquaient le retour à celles que vous aviez quitté. Miresgal et Ciriyë vous avaient quitté à Ardamir. Les soldats avaient filé vers la milice, afin d’y faire leur rapport. Lyorindel était parti vers les ambassades, afin de reprendre son déguisement de diplomate. Quant à toi… toi tu ne redeviendrais pas réellement roi avant quelques temps encore.

Là-bas à Thaar, tu avais pris des responsabilités que tu ne pouvais pas déjà abandonner, sous prétexte de l’importance de ta tâche d’Aran. Là-bas à Thaar, tu t’étais érigé en figure paternelle, contre l’influence d’un père de sang, espérant ramener une sœur à un monde qui lui soit plus agréable. Et ta sœur t’avait suivi. Elle avait continué à te suivre même après avoir appris votre rencontre s’être faite dans le mensonge. Aujourd’hui elle entrait avec toi dans Alëandir, la Cité promise, et c’était à toi que revenait la responsabilité de l’y guider.

- Ça change un peu de Thaar. tu souris, fier de ton foyer Bienvenue à Alëandir.

Ces trois derniers mots, ce n’était pas la première fois que l’un d’entre vous les prononçait. Ils avaient été les premiers qui lui avaient été adressés lorsqu’en voguant sur l’Elorëa vous aviez passé la frontière. Ils lui avaient été répétés par un autre lorsque son pied avait touché le sol. Ils lui avaient été répétés par un autre au moment où vous aviez passé les immenses portes de la Cité, en même temps que le reste du groupe faisait ses au-revoirs. C’était à ton tour maintenant, alors que le Palais du Trône Blanc se dévoilait à vous.
Au fort de la journée, c’était l’effervescence autour du Palais. Les messagers allaient et venaient dans une danse qui ne paraissait organisée qu’à ceux qui la connaissaient déjà. Les artistes pour certains se posaient devant l’édifice pour peindre, tandis que d’autres se risquaient à l’intérieur sans le moindre scrupule, et sans non plus être le moins du monde importunés par des gardes au sérieux égal à leur tranquillité d’esprit. Vous ne vous dirigiez pas vers les portes du Château. Plutôt vous le dépasseriez pour gagner les quartiers populaires.

Ça et là… ou plutôt en permanence, tes frères et sœurs te saluaient. Les cuirs de voyage récupérés à Ardamir auraient peut-être fait une allure discrète à qui que ce soit d’autre. Ils étaient définitivement plus discrets que le reste de ta garde-robe. Mais lorsque l’on était aussi imposant que toi, l’attention était vite attirée, et une fois l’attention attirée, ton visage ne trompait pas. À l’occasion tu t’étais arrêté pour échanger quelques mots avec les passants, t’enquérant de l’intégration de l’un, de comment l’enfant de l’autre vivait ses premières classes, de ce qu’elle ne s’ennuie pas de sa forge, et de ce que lui ait toujours matière à faire courir sa plume.

- Surtout, essaie de ne pas toi-même te reclure. tu conseilles, avec tendresse Les Lëandrins sont bien plus accueillants que l’on aurait pu te le faire croire en Ithri’Vaan. Pour peu que tu te laisses guider, et que tu te laisses un peu aller, tu devrais vite trouver tes marques.

Et finalement, c’est sous les scintillement de l’eau des fontaines que votre marche sembla enfin ralentir. Que Lirunwen ait été assez attentive, et elle se serait rendu compte que vous n’étiez pas bien loin des quais, de retour dans le quartier dans lequel vous étiez arrivés après une « courte » promenade dans la Cité. Sauf que ce n’étaient plus les quais la raison de votre présence, mais le bâtiment dans lequel tu l’inviterais à entrer.

- Si te lancer tout de suite au cœur d’Alëandir t’effraie, c’est ici que tu résideras. Mais surtout… tu cherches des yeux un porteur de l’aile qui ne soit pas déjà trop affairé …c’est ici que l’on trouvera quelqu’un pour t’introduire à la vie dans nos Cités.

Et qui de mieux pour cela que quelqu’un ayant vécu exactement la même expérience ?

- Ah ! surprise et soulagement se mêlent Eraïos ! d’un signe de la main, tu salues le jeune elfe Je pense avoir quelqu’un à te confier si tu le veux bien. Ta main passe dans le dos de Lirunwen, la poussant légèrement en direction du brun. Lirunwen, voici Eraïos, Eraïos, voici Lirunwen. tu souris Ses parents sont d’Anaëh, mais elle est née à Thaar. C’est la première fois qu’elle voit la forêt de ses yeux.

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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeJeu 5 Sep 2019 - 16:48


Bienvenue à Alëandir, une phrase qui faisait beaucoup de sens mais en même temps pas du tout.

Lirunwen était la seule qui ne rentrait pas vraiment, et pour autant elle comprenait que c’était chez elle, chez eux tous, et c’était une bien étrange impression. Elle pensait au début que tout abandonner serait comme une déchirure trop grande, mais il y avait une sorte de calme qui l’avait envahie, un calme qu’elle n’avait jamais ressenti dans le chaos de Thaar, alors que le Silencieux était celui qui avait veillé sur elle. Un regard attentif mais jamais aimant, omniprésent et pesant, qui ne s’était jamais matérialisé autrement que sous la forme de ces masques effrayants qui allaient et venaient dans son temple. Non, ici elle savait qu’elle serait en sécurité, et que quelque part dans l’Anaëh, ici ou ailleurs, il y avait une famille qui l’accueillerait. On l’avait rassurée, elle ne se dirigeait pas vers un monde plus violent que celui qu’elle avait quitté, et c’était comme ça qu’elle comprenait les trois mots prononcés par son protecteur, protecteur qui l’était resté depuis cette rencontre et ce moment où il l’avait projetée dans les airs. C’était un message d’espoir.

Mais d’un autre côté, c’était aussi l’inconnu, et tous ceux qui l’entouraient devaient bien s’en être rendus compte, alors que ses yeux écarquillés qui l’étaient restés depuis son entrée dans la forêt cherchaient à comprendre comment la grandiose ville avait fait pour apparaître là. Une deuxième cité blanche qui portait bien son nom, après celle légèrement moins verdoyante du sud, une que son protecteur dirigeait. Mais l’inconnu apportait aussi son lot de craintes et Lirunwen n’était pas exemptée. Elle avait tant de questions à poser et n’osait même pas commencer, surtout auprès d’un elfe comme Artiön, qui était connu de tous, attirait plus l’attention qu’elle ne pourrait jamais le faire, et s’arrêtait volontiers pour discuter avec ceux qui passaient. Il faudrait qu’elle se fasse une place dans une société comme celle-là ? Une société dans laquelle on ne pouvait être avantagé par une richesse héritée. Elle serait comme tout le monde, les connaissances de ce monde en moins, et on attendrait éventuellement d’elle qu’elle fasse quelque chose. Dans ce contexte, bienvenue à Alëandir sonnait aussi comme un défi qui découlait du choix fait à Thaar.

Artiön prit la parole à plusieurs reprises, souvent pour ne pas qu’elle soit trop craintive, voire pour lui donner des conseils pour la suite, jusqu’à ce qu’il lui présente le lieu qui serait sien tant qu’elle aurait encore besoin de temps, un bâtiment qui ne semblait pas si différent de beaucoup de bâtiments qu’elle avait vus à Alëandir, il y avait seulement plus de passage… Le roi des citadins héla une elfe, là était ma destination, donc ?

***

Je tournai la tête dans la direction de cette voix que je n’avais pas entendu depuis un grand nombre d’ennéades, une voix qui venait de beaucoup plus haut que les autres voix. « Artiön ! » Je souriais à pleines dents, il n’était pas de raison de ne pas sourire quand le colosse vous repérait, ou pas encore, en tout cas. Je levai un sourcil à ses prochains mots alors qu’il se rapprochait en manipulant ce que j’imaginais être une jeune elfe de cette façon très tactile qui en avait sûrement apeuré certains. Pas elle, en tout cas, même si elle me regardait avec une intensité presque trop pesante. Ce n’était pas la première fois qu’on m’observait de cette façon, avec un doute presque palpable, mais il n’y avait qu’ici, dans l’hospice des libertaires, que je pouvais encore déceler ce regard là, de temps en temps, même si c’était de plus en plus rare. L’œil plus affûté et le désintérêt des elfes qui n’avaient pas quitté l’Anaëh était moins scrutateur que celui de ceux qui n’avaient pas tant vu des nôtres.

Lirunwen. Artiön s’était adressé à elle en Oliyan et je pris note, décidant de ne lui parler que dans cette langue pour le moment.

Une ombre fugace était passée sur mon visage à la mention de la ville dans laquelle j’avais été vendu, plus d’un siècle plus tôt, mais le sourire revint vite, alors que je m’adressai plutôt à celle qui avait besoin d’être rassurée avant le roi . « Bienvenue à Alëandir, Lirunwen. » Comme si j’étais la ville elle-même qui voulait accueillir une nouvelle habitante j’inclinai respectueusement la tête. J’avais envie de lui poser mille questions mais j’allais me retenir, elles viendraient en temps et en heure, l’assaillir maintenant ne ferait que l’effrayer. « J’étais dans ta situation il y a quelques années, s’il y a un conseil que je dois te donner en premier c’est de respirer, de respirer et de contempler tout ce qui est beau. » Deux conseils, finalement, et je me tournais vers le colosse. « J’espère que vous avez fait bon voyage… et que les enfants d’Elenwë ne vous ont pas causé trop de problèmes… » Je n’avais pu m’en empêcher et je m’en voulais déjà, le sujet était vaste et ma curiosité débordait depuis que j’avais appris qu’ils étaient revenus. Il devait être un grand nombre d’ailes blanches curieuses, mais peu que leur roi venaient saluer.

Une aile blanche vint me sauver en passant dans mon champ de vision et après avoir accroché son regard elle se rapprocha. « Fais chercher Eiva s’il te plaît. » Puis, j’essayai autant que faire se pouvait d’englober Artiön et Lirunwen dans mon regard. « Si tu n’es pas trop pressé, Artiön, je peux vous accueillir tous les deux comme il se doit. Si tu l’es – et si tu l’acceptes, Lirunwen – je peux prendre le relais et te laisser à tes devoirs de roi. » Je me sentais un peu trop maladroit, pas certain de ce qui m’arrivait et de quelles raisons il pouvait y avoir, mais je faisais ce que je pouvais.
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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeJeu 5 Sep 2019 - 22:06


C’est l’attitude fière comme celle d’un jeune père que tu regardais un Eraïos souriant prendre en main la situation. Il était loin le jeune elfe perdu d’il y a quelques années. Il était loin l’oiseau blessé et timide, craignant qu’ouvrir ses ailes ne les brise à jamais. Aurait-il été n’importe qui d’autre que tu te aurais probablement vu d’un mauvais œil un rapprochement du culte d’Elenwë. Après tout, celle qui vous avait offert le Choix, c’est avec une certaine amertume que vous l’en remerciez, mais pour lui… la voie semblait toute indiquée. De nouvelles plumes et un courant d’air, c’est tout ce dont il avait besoin, alors qui d’autre que l’Ailée pour les lui offrir ?

- Je viens à peine d’arriver ! tu confortes le jeune prêtre dans l’Oliyan Alëandir pourra se passer de son Aran encore une petite heure j’espère ! Ça me fait plaisir de te voir dans ton élément.

Il n’était là que depuis quelques années, et déjà, ce qu’il lui avait été offert, Eraïos le rendait. Comme quoi, tu ne t’étais pas trompé, là-bas en Ardamir, quand tu lui avais dit une place toute prête l’attendre quelque part en Anaëh. Et tu es certain de ne pas de tromper en tenant exactement le même discours à Lirunwen.

- Mais si tu veux tout savoir, tu poses les mains sur tes hanches le voyage a été loin d’être de tout repos. C’est effrayant le chaos qui règne à Thaar. Pour être honnête, je crois que je me sentais plus en sécurité dans les campements sur le front au temps d’Uraal. Au moins j’avais une idée de ce qui m’attendait. tu lèves un sourcil Par contre, pour le coup, à Thaar, les Arïn en tant que race ont été le dernier de nos soucis. Là-bas n’importe qui peut être n’importe quoi, et ce sont souvent ceux qui de prime abord ont l’air le plus respectables qui sont les plus dangereux.

Tu te tournes un peu vers la réfugiée, lui offrant une main se voulant réconfortante sur l’épaule. C’était elle finalement qui en avait le plus souffert ici. Des siècles d’existence n’avaient pas suffi à ce qu’elle accepte le monde Vaani, et encore moins à ce qu’elle s’y habitue. Tragique situation. Seulement, pour autant fut-elle tragique, peut-être serait-ce là de bon augure pour son retour dans son véritable foyer.

- Lirunwen t’en parlera certainement mieux que moi. Et peut-être d’ailleurs que tu la comprendras mieux que moi. tu souris Quoique de ce que j’en sais, sa situation est au final assez différente de la tienne après tout.

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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeMer 11 Sep 2019 - 15:35

Mon sourire s’élargit un peu plus alors qu’il me révélait être heureux que j’aie trouvé ma place. Pour l’instant c’était la bonne, à n’en point douter, et la communauté religieuse dans laquelle j’occupais une place de choix n’était qu’une confirmation de ce fait. Artiön ne partageait sûrement pas mes convictions, comme nous l’avions tous deux confirmés lors de cette discussion quelques instants après mon choix, mais il aimait assez les siens pour que ça ne pose aucun problème, et ce serait mentir que de dire que je ne comprenais pas sa position. Je m’en étais rapproché un peu, au fil du temps, au fil des discussions, même si Elenwë restait la clef de voûte sur laquelle reposait mon existence ici. Et toute ma vie lui était vraiment dédiée, ce que je montrais sans honte, jusqu’à cette nouvelle couleur de cheveux que j’arborais et qui me rapprochait de l’apparence de la Muette, en plus de me donner l’impression de cultiver encore plus une certaine ambiguïté.

J’écoutais attentivement Artiön, intrigué mais pas étonné par ses mots, qui ne condamnaient pas les humains mais qui condamnaient une ville dans laquelle ils n’étaient qu’une part de la population. Ma seule expérience de Thaar était récente dans mes souvenirs, et si mon esprit avait sûrement inventé nombre des choses que j’y avais vues, le chaos était quelque chose dont je pouvais me souvenir. Le reste je l’apprenais, alors que ceux qui m’avaient condamné à un long exil n’avaient jamais semblé le moins du monde respectables. Quand ses mots le rapprochèrent de Lirunwen je décidai de porter mon regard sur le sien plutôt. Je ne parvenais pas à déceler quoique ce soit de non elfique chez la brune et décidai de partir du principe qu’elle était totalement une elfe, non pas que la différence soit importante maintenant, même si elle l’avait sûrement été, ou je doutais qu’elle soit revenue avec notre roi.

Les derniers mots d’Artiön me soulagèrent, je ne pouvais assurément pas souhaiter pour elle une vie comme la mienne.

« Nous aurons tout le temps d’en parler, mais venez, votre voyage a été long, je m’en voudrais de ne pas être un bon hôte. » Je les entrainai enfin à l’intérieur, les guidant quelques instants avant d’entrer dans ce qui ressemblait à un petit salon, au centre duquel se trouvait une table sur laquelle trônait une petite carafe. L’hospice des libertaires n’était pas l’endroit le plus tranquille d’Alëandir, loin de là, et surtout pas avec les importants déplacements de population, mais le plus dur était passé et la situation revenait petit à petit à la normale. Je ne savais en fait ce salon paisible que parce que j’y avais reçu une famille d’elfes qui s’en étaient allés quelques minutes avant l’apparition du colosse. Alors que je les invitais à rentrer d’un mouvement de la main, un vent frais et agréable qui venait de l’extérieur fit remuer un peu ma chevelure, la fin de l’été était proche mais le climat était encore chaud.

Je n’allais pas m’asseoir, les laissant prendre la place qui leur irait le mieux, avant de m’exprimer d’une voix douce et calme. « Je ne me vois pas te demander qui tu es avant d’avoir partagé mon histoire. » Celle qui était restée muette peut-être par timidité acquiesça. S’en suivit un récit que je ne voulus jamais larmoyant, un récit qui n’allait pas entrer dans les détails les plus personnels, mais qui ne cacherait pas l’esclavagisme, qui n’oublierait pas deux parents qui avaient décidé de quitter l’Anaëh, et qui n’aurait aucun de mal à mentionner factuellement les places qu’avaient prises les quatre factions miradelphiennes dans mon malheur. Il ne manquait que les nains et elle aurait illustré une multiculturalité qui n’aurait presque pas pu plus mal tourner. Mais comme toujours il n’y avait aucune accusation, et depuis peu je me rendais compte pouvoir sourire tout du long, ce qui de ce qu’on m’avait dit avait tendance à simplifier la réception d’un tel récit.

Lirunwen me regarda, regarda Artiön, se sentit sûrement assez supportée pour continuer et sourit. Ce n’était sûrement pas la première fois qu’elle racontait l’histoire mais se permit peut-être plus de détails alors que nos histoires avaient au moins la même base. « Je… ça a commencé de la même façon, un couple d’elfes qui se lançait à l’aventure… » L’histoire était bien différente de la mienne et plus courte, mais je n’en loupais pas une miette, notant entre autres le mauvais rôle de son père, et la famille qu’elle avait abandonné ici, une famille qui ne savait sûrement pas que Lirunwen existait. Et pour compliquer le tout, le nom qu’elle avait toujours porté était celui de son père, Erunielyn, un nom dont elle ignorait toute l’histoire. Je décidai à ce moment si elle le souhaitait de l’aider à faire ce que je n’avais pas osé faire, partir à la recherche de ceux dont elle n’avait qu’entendu des histoires.

J’allais aussi entendre parler de leur rencontre à tous les deux, et c’était là que Lirunwen s’arrêterait. « Merci, de te confier, je veux dire. Les histoires comme ça, elles aident à ne pas oublier qu’on n’est pas seul… » Puis je souris en me tournant vers le roi des citadins. « Je ne te savais pas être un gymnaste aussi doué, mais… j’aurais dû m’en douter. »
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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeJeu 12 Sep 2019 - 19:17


L’hospice des libertaires, un endroit bâti par les elfes, mais pour les étrangers. Les hauts de porte en témoignent. Avec la même attention que durant ton temps dans les terres Thaaries, tu pénètres le petit salon et prend place autour de la table en compagnie de l’ancien étranger et de celle destinée à suivre ses pas, la tranquillité se refusant à se détacher de ton visage. Tu observes avec fierté Eraïos prendre d’une certaine manière pour elle le rôle que tu avais joué lors de votre rencontre, et tu constates avoir avoir eu raison lorsque tu l’avais pensé la première fois. Tu es heureux qu’il n’ait pas choisi de complètement faire table rase sur son passé, et qu’il l’ait pris à bras le corps plutôt que de l’enterrer. Lirunwen n’est certainement pas la seule elfe… ou même la seule personne en ce monde pour qui une histoire comme la sienne est précieuse. Aujourd’hui d’ailleurs, cette histoire, toi aussi tu la découvrais enfin en entier.

Aujourd’hui même, cette histoire t’était probablement plus douloureuse à toi qu’à lui. Vous en étiez enfin arrivés là. Au stade où sa vie ayant été assumée comme sa normalité, son trauma ne lui était pas plus éreintant que l’idée de telles expériences ne l’était à un Sylvain tel que toi, ayant vécu de longs siècles dans un monde ou tout cela n’est pas acceptable. Maintenant tu pouvais librement t’indigner silencieusement, froncer les sourcils, grogner, siffler entre tes dents et fulminer à l’idée de ce qu’on lui avait fait, parce que maintenant, Eraïos n’avait plus besoin que tu sois fort à sa place.
Pour Elle par contre il en était autrement. Elle cherchait encore ses marques, et bien qu’appartenir de nouveau à votre monde soit son plus grand désir, il serait bien naïf de ta part de croire qu’elle n’a pas peur du rejet. Mais tu es là. Il est là. Et de vos regards, vous lui ouvrez vos bras, lui laissant l’occasion de faire le conte de sa vie, et de se laisser aller à ces émotions si dangereuses pour vous les elfes. Alors qu’elle contait, ta main est venue chercher son dos, et y déposer une rassurante caresse, que jusqu’au bout, elle se sente accompagnée. Puis vint l’instant où elle eut fini, et au travers de la sombre ambiance trancha l’une des plumes blanches d’Elenwë.

- Parce que tu pensais en savoir beaucoup sur moi peut-être ? tu ris L’Aran est un individu de bien plus de mystère que tu ne pourrais l’imaginer ! tes mains se rejoignent devant toi, et tes yeux se perdent en nostalgie Mais puisque nous en sommes à raconter nos histoires…

Et là c’est à ton tour de te confier. Tes premiers pas dans la magnifique Cité de feu Lanthaloran. Ton éducation stricte au point de presque en être militaire. Tes deux premières passions, la milice et la magie de vie. Ton apprentissage auprès des prêtres, jusqu’à ton entrée dans l’armée. Les inquiétudes et insécurités venues avec ta croissance à la fois trop rapide et trop longue jusqu’à ce que tu ne termines de poser les premières pierres du bâtiment que tu étais aujourd’hui. Tes premiers pas sur les champs de bataille, ta première expérience de la mort. Les grandes guerres, la perte de ton père, la chute de ta mère, la difficile décision que tu dus prendre lorsqu’elle demanda la mort… et puis ton nom de famille. La famille, comment tu avais fini par en même temps en constituer et en reconstituer une, c’était l’un des plus importants des thèmes de ton récit de vie. La famille, le devoir et les dieux. Trois thèmes que tu avais encore aujourd’hui beaucoup plus de mal que d’apparence à concilier.

- Mais du coup, avec une épouse qui aime danser, une famille qui aime le patin et les exigences de la guerre… difficile de ne pas faire un gymnaste décent.

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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeMar 17 Sep 2019 - 19:38


Forcément, je ne connaissais rien de l’histoire de notre Aran et tout ce qu’il venait de nous raconter était nouveau pour moi. C’était une histoire riche, aussi riche que celle de la plupart des gens une fois qu’on avait gratté suffisamment pour aller voir ce qu’il se trouvait sous la surface. Et bien sûr il y avait la mort, une mort qui chez les éternels n’était jamais rien d’autre que choisie ou violente, mais qui dans le monde de Lirunwen et celui duquel je m’étais extirpé avait souvent été naturelle, son entourage humain ne pouvant pas remporter une course temporelle avec le trio qu’elle formait avec ses parents. Aborder des sujets aussi compliqués était rare, mais au vu des histoires de ceux qui habitaient l’hospice des libertaires, les prêtres d’Elenwë n’étaient pas en reste. Peut-être aussi qu’une part de moi cherchait à se rassurer, dans une démarche qui si elle servait aux autres valait le coup.

« Difficile, en effet. J’aurais bien voulu être là, voir ta performance… et voir la réception des enfants d’Elenwë à quelque chose qu’ils n’ont pas dû comprendre. Je me trompe ? » Un sourire s’affichait sur mon visage, alors que pour toutes les raisons que je trouvais de ne pas juger les humains je n’avais jamais été en contact avec un spectacle raffiné une fois chez eux. Lirunwen leva un regard interrogateur dans ma direction. « Les enfants d’Elenwë ? » Je m’excusai en un mot, retrouvant mon sérieux avant de lui expliquer brièvement. Il n’y eut aucun jugement émis, et surtout pas un positif, sur les humains, alors que j’essayais de ne respectueusement pas prêcher pour ma paroisse. Me rendant compte avec un rapide regard vers mon interlocutrice que mon explication était celle d’un prêtre, je m’excusai une deuxième fois avant de résumer en quelques mots. « Celle de nos dieux qui a donné le Souffle aux elfes comme aux humains de sa création, pour le meilleur et le pire. »

La discussion continua longuement, et si j’essayais tout de même régulièrement de la rassurer avec le concours d’Artiön, elle ne semblait pas en avoir tant besoin que ça. Il n’y avait aucun doute qu’elle s’était déjà faite à beaucoup de choses pendant ce voyage, et qu’elle avait au moins la volonté d’apprendre et de se confronter à ce nouveau monde, peut-être plus même que je ne l’avais, alors que l’amour d’une mère et la cruauté d’un père lui avaient fait miroiter un monde bien différent du sien, un monde où on ne lui demandait pas d’écraser d’autres avec le simple pouvoir de son sang. Elle avait l’espoir de retrouver les siens, aussi, et elle semblait prête à déplacer des montagnes. Bien évidemment, elle ne ferait peut-être rien de tout ça, et c’était un optimisme qui m’était très familier qui avait pris les commandes à chaque fois que mon esprit s’attardait sur quelque chose de nouveau chez la jeune elfe.

Je souris à nouveau, il faudrait y aller doucement quand même, elle avait beaucoup à apprendre, et c’était mon rôle de l’aider, tant qu’elle accepterait que je le fasse.

Comme si elle lisait dans mes prochaines pensées Eiva apparut alors, se tenant dans l’arche qui donnait sur le salon. Je me tournai doucement vers elle avant de prendre une nouvelle fois la parole. « Je vous présente Eiva, elle appartient à la même… communauté… de serviteurs d’Elenwë que moi. Notre dernière recrue. » J’étais empli de fierté, une fierté qu’elle méritait tout entièrement. « Eiva, tu reconnais sûrement notre Aran, et voici Lirunwen, c’est sa première fois en Anaëh. » L’elfe aux cheveux d’or inclina la tête à deux reprises, une fois pour chacun de mes invités, ajoutant quelques mots respectueux à chaque fois. A ceux à qui je n’avais jamais raconté mon histoire le nom d’Eiva ne devait rien dire, si ce n’était qu’il sonnait suspicieusement humain, rien de bien étrange pour les adorateurs fous de celle qui les avait créé. Mais pour ces deux là, à qui je venais de raconter l’histoire, à qui j’avais parlé de l’humaine du même nom, il y avait un mystère, là, et il était bien étrange, presque malsain ?

Me dirigeant doucement vers la sortie de la pièce je lançai quelques mots à la jeune elfe. « Viens Lirunwen, je veux te montrer quelque chose, et je pense que là se séparent vos chemins, à toi et Artiön. » Elle comprit ce que je sous entendais et leva la tête vers le colosse. « Merci, Artiön… pour tout… » Elle sourit à son tour. « La prochaine fois que je te vois je t’appelle Aran, c’est ça ? » Quand elle me suivit je regardai finalement Eiva, je la voulais à cet endroit, je la voulais face à Artiön, et je la testais finalement. « Prends soin de notre hôte, s’il te plaît. » Eiva aurait pu aussi s’occuper de Lirunwen, mais le message envoyé à Artiön, en laissant la première prêtresse au nom humain embarquer celle qu’il m’avait confié n’aurait pas été des plus positifs. Elle ne m’avait que répondu un bien sûr en prenant place en face de son Aran alors que je disparaissais avec ma protégée.
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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeMer 18 Sep 2019 - 20:46


- Il doit bien y en avoir eu un pour comprendre, et au final, il suffit d’un seul pour que ce soit une victoire.

Le reste de la discussion, aussi casuel qu’il ait pu sembler n’en resta pas moins lourd de vérités quant à la manière dont Lirunwen commencerait son parcours parmi les elfes. Déjà il y avait la volonté d’avancer et de se creuser une place dans ce nouveau monde et c’était le plus important. S’il y a bien une chose que vous elfes, lorsque vous parlez de votre société, vous garder de dire, c’est que si elle est un tel idylle, c’est qu’elle est par la même occasion d’une insoupçonnée sévérité. Oh, pour vous qui y êtes nés ce n’est rien d’autre que votre normalité, mais pour un étranger… l’idée d’avoir à servir non pas un maître, mais un monde dans son entier peut être effrayante. Pour Lirunwen par exemple, après qu’elle se soit ainsi révélée avoir été maintenue étrangère aux dieux, sans eux donc pour la guider, le moment de trouver sa place deviendrait peut-être ce qui affaiblirait ses résolutions. Ce moment cependant n’était pas encore venu, et c’est donc avec une optimiste patience seule que vous pourriez répondre à ses questions.

Une optimiste patience et des aînés – du point de vue de leur ancienneté entre ces murs du moins – pour la guider le long de son parcours. Rendre ses salutations à la dénommée Eiva t’arracha une étincelle de mélancolie. Il y avait eu Eraïos. Il y avait eu elle. Maintenant il y avait Lirunwen… plus tu y pensais, et plus la réalisation du nombre d’elfes arrachés à leur foyer se faisait pesante. Seulement qu’y pouvais-tu, juste toi seul ?

- À moins que l’on ne se revoie au cours d’une cérémonie politique, juste Artiön reste très bien !

Un court éclat de rire marque le départ de l’une, et l’installation de l’autre. Eraïos et Lirunwen t’abandonneraient donc avec la fameuse Eiva. Eiva… c’est qu’il y avait de ces coïncidences parfois ! À moins que les humains ne soient moins créatifs que leur nature chaotique ne le voudrait. Mais tout cela mis de côté tu t’accordas quelques instants de silence, juste pour observer ta nouvelle hôte. Jeune. Plus encore qu’Eraïos. Familière. Autant que peut l’être un visage croisé trop peu souvent et depuis trop peu de temps pour quelqu’un de physionomiste.

- Alors Eiva… tu offres une moue sereine à la jeune demoiselle Je sais que c’est pour concilier deux parts de sa vie qu’Eraïos a rejoint l’hospice et les prêtres de l’Ailée. Une histoire similaire de ton côté ? tu te recules légèrement dans ton siège Enfin… n’hésite pas à me le dire si tu me trouves invasif, c’est juste que… ton nom m’a intrigué.

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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeMar 24 Sep 2019 - 17:02

« Non, je n’ai pas d’autre part de ma vie que celle d’Alëandir. J’ai juste toujours trouvé l’histoire d’Elenwë tragique… » Et injuste, elle pense, sans oser l’exprimer à son roi. « …et je ne veux la laisser tomber dans l’oubli, ce qui arriverait sans doute si personne ne faisait ce qu’on fait. » Elle marqua une pause avant de se mettre à sourire. « L’histoire d’Eraïos est tout aussi tragique, et je me suis attachée à lui, et j’essaie de lui apporter quelque chose qu’il a perdu là-bas, en Péninsule. Le nom par lequel on m’appelle n’est pas une coïncidence, c’est celui de l’humaine qu’il a vu grandir, de l’humaine qu’il a vu se blesser, de l’humaine qui lui a tant appris, de l’humaine qu’il a vu vieillir, de l’humaine qu’il a vu mourir. » Ça n’expliquait pas tout, elle en était consciente, et ça n’expliquait surtout pas pourquoi elle était celle qui avait hérité d’un nom, et ça pouvait surtout donner des idées étranges sur le comportement de l’elfe.

« Il m’a tant parlé d’Eiva que pour lui j’ai décidé d’être comme elle, pour lui j’ai décidé de jouer le même rôle. » Elle semblait frustrée alors que tous les mots qu’elle cherchait ne venaient pas, et ses sourcils se fronçaient entre chaque morceau de phrase. « Il vous a dit que si elle n’avait pas été là il aurait repris les armes, ici ? Il vous a dit qu’il n’aurait pas pu apprécier la paix, ici ? Sûrement… » Rien que parler de celui qu’elle avait choisi comme modèle dans sa vie, depuis quelques années, rien que ça l’émouvait, et ses yeux brillaient comme si elle pouvait se mettre à pleurer à n’importe quel moment, ce qu’Artiön ignorait ne pas être le cas. « Mais ce n’est pas ça le plus merveilleux dans cette relation. Le plus merveilleux, c’est que si Eiva a pu lui offrir tout ça, c’est parce qu’elle ne faisait que lui rendre ce qu’il lui avait offert. »

« Il ne voulait pas que je m’appelle comme ça au début, il voulait que je garde mon nom d’elfe, et il insistait, il continuait de m’appeler par ce nom bien après que les autres aient cédé. Mais j’ai su être plus têtue que lui, et maintenant c’est comme si je m’étais désignée comme la prochaine personne qui devait apprendre de lui, qui devait ouvrir les yeux quand la plupart les fermaient, et qui devait lui rendre ce qu’il me donnait quand d’autres essaient de l’éloigner. » Ses yeux d’or cherchaient maintenant le regard de son roi, avant de poser une unique question. « Vous avez vu tout ça, chez lui ? »
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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeJeu 26 Sep 2019 - 22:20


    Jeune et naïve, à défaut de mots plus sévères.


Pour tout le mal que ton peuple et toi pensez d’Elenwë, vous savez son don être précieux. Pour toute la rancœur que vous puissiez nourrir envers la dernière née d’Iben et Alm, vous lui étiez tout de même reconnaissants. Sans elle, vous seriez incapables après tout, de vivre vos émotions de la manière dont vous le faites. Sans elles, et sans le Choix votre relation avec I Emël n’aurait été en rien différente de celle des cerfs, des loups et des faucons. Vous deviez beaucoup à Elenwë, et ses prêtres étaient là pour vous le rappeler. Seulement la liberté de s’écarter de La Mère c’était aussi l’occasion de chuter, et à ton visage perplexe, il était simple de deviner qu’à tes yeux, la jeune Eiva avait déjà fait un pas de plus qu’il n’en fallait pour admirer la vue depuis le haut de la falaise.

- J’ai connu Eraïos alors qu’il luttait encore contre lui-même. tes doigts se croisent entre tes genoux et tu te penches en avant Je ne savais pas quelle était exactement sa Tourmente, mais ce que tu me dis ne me surprend pas. l’un de tes sourcils se soulève Par contre, j’ai du mal à croire qu’il ait accepté de te prendre sous son aile dans ces conditions.

Et si tu n’oses pas le dire, tu te permets de le penser, tu es même profondément déçu de savoir les prêtres d’Elenwë laisser une telle mascarade se jouer au sein de l’hospice. Parce que ce comportement n’était pas sain. Ni pour elle, ni pour Eraïos. Ce comportement relevait exactement de ce que reprochaient le reste des elfes aux disciples d’Elenwë. À trop abuser de leur liberté, ils en oubliaient les traditions dont ils étaient eux-mêmes garants.

- Eraïos n’a pas besoin d’une nouvelle Eiva. tu fronces les sourcils Eiva est morte. tu laisses le silence s’installer un instant avant de reprendre Et pour autant que tu essaies, jamais tu ne pourras la remplacer. tu soupires Toi tu es née ici, en Anaëh, et c’est même probablement l’un des elfes présents ici qui a présidé la Cérémonie durant laquelle tes parents t’ont donné un nom. Est-ce que tu te rends seulement compte de l’affront que tu leur fais en l’abandonnant ? Au jour de notre Choix il nous est déjà offert de briser un lien. Nous sommes libres de choisir notre lignage, nous l’avons toujours été, et malgré tout, c’est toujours douloureux pour des parents de voir leur enfant choisir un nom qui n’est pas le leur… alors changer ton prénom, et abandonner le seul symbole du lien qui t’unit à eux… et tout ça pour quoi ? Pour maintenir Eraïos dans le passé alors qu’il essaie péniblement d’avancer ?

Le nom. Il t’est sensible le sujet du nom. Pendant longtemps tu as été Sinyàra. C’était ton nom, ton nom à toi seul. Tu l’as choisi au jour de tes 120 ans pour te séparer de tes parents, qu’ils fassent leur deuil ce jour-là, afin que si la guerre vienne jamais à te prendre, tu ne les emporte pas avec toi. Mais tu étais toujours Artiön. Du nom dont ils t’ont baptisé lorsqu’ils célébrèrent le Don. Un fils se voulant loin du cœur, mais un fils tout de même. Et même étant resté toi, quand vint le jour où ta famille te manqua et où tu manquas à ta famille, même face à un Luthànar aussi rèche que la langue d’un Phish Oura, tu avais été forcé de ressentir le poids d’un nom redevenu Laergûl.

- Je ne doute pas que tu aies beaucoup à apprendre d’Eraïos, comme lui a certainement beaucoup à apprendre de toi. Mais aucun d’entre vous n’arrivera à rien si tu n’es pas… toi. Et très honnêtement, même là, ce n’est pas en nourrissant une pareille fascination pour un elfe que tu apprendras quoi que ce soit de lui.

Certes, c’était sévère. Certains iraient peut-être jusqu’à dire que c’était froid. C’était surtout pour son bien, et elle en avait besoin. Vivre par procuration n’est pas vivre, et il valait mieux qu’elle l’apprenne aujourd’hui plutôt que trop tard.

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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeDim 29 Sep 2019 - 20:58


La jeune elfe resta silencieuse, longuement, alors qu’elle écoutait les paroles de son Aran.

Elle se retenait, non pas d’exploser, mais de se recroqueviller sur elle-même et d’essayer de disparaître. Elle savait qu’Eraïos avait partagé certaines de ses pensées, elle savait qu’il n’avait pas vu tout de suite l’idée d’un bon œil, mais il était venu un jour où il n’avait plus rien dit, et elle avait pris ça comme un accord silencieux. Elle aurait dû se poser plus de questions, mais elle avait tant l’impression d’en avoir besoin qu’elle n’en avait rien fait et avait embarqué avec elle le terrain qu’Eraïos lui avait cédé. Il y avait bien des choses avec lesquelles elle n’était pas d’accord dans les mots de son Aran, comme son rapport à ses parents, qui n’avaient jamais accepté qu’elle se lance dans une voie qui vénérait celle qui avait créé les humains. D’une certaine façon, l’envie de se séparer d’eux avait participé à cette décision de changer de prénom, et elle voulait le rétorquer, mais ça semblait si ridicule au milieu de toutes les autres idées qu’il avait présenté.

Eiva était morte.

C’était vrai, mais c’était aussi frustrant de l’entendre de cette façon, quand elle avait fait un effort pour être elle-même et à la fois Eiva, pour apprendre de la morte plus qu’être la morte, et il remettait ça en question, en n’ayant que des mots maladroits pour essayer de la comprendre. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, d’utiliser ce qu’elle lui avait dit, mais elle trouvait ça un peu injuste, car il n’avait pas posé de question, il ne s’était pas intéressé, et il jugeait. La jeune femme désorientée avait commencé par se fermer, rétrécir, mais elle grandit à nouveau, et s’ouvrit. « Je suis moi, ce n’est pas un prénom qui change ce que je suis, ce n’est pas non plus un prénom qui le maintiendra dans le passé. » Elle manqua de s’emporter légèrement alors qu’il avait attaqué Eraïos avec ses mots durs, encore plus qu’il ne l’avait attaquée elle, mais elle resta maîtresse d’elle-même. « Il n’essaie pas péniblement d’avancer, il avance, il avance avec ce qui l’a construit, quand personne ici n’a été construit par la même chose, il avance mieux que beaucoup d’autres. »

« Vous pouvez penser ce que vous voulez du choix que j’ai fait, vous pouvez même penser que le prénom d’une morte n’a pas à être porté par une vivante, mais ne pensez pas un instant qu’un choix idiot venant d’une idiote puisse affecter Eraïos. » Elle était restée calme tout du long, face à une colère qui aurait pu l’emporter. Il lui restait quelques mots à partager, pour contextualiser quelques éléments de l’histoire qu’elle avait racontée à son Aran. « La lignée de l’idiote préfèrerait qu’elle n’existe pas, elle préfèrerait qu’elle disparaisse plutôt que de vénérer l’Enfant, elle préfèrerait qu’elle vénère ceux qui L’ont violentée, ceux qui se sont servi d’Elle, plutôt que Celle qui a perdu sa voix, Celle qui a souffert et qu’on essaie d’oublier. » Elle était émue car elle défendait celle que personne ne comprenait, celle qu’on accusait de tous les maux quand elle avait plus souffert que tous.
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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeDim 29 Sep 2019 - 22:29


Les jeunes prêtres d’Elenwë… tu avais oublié à quel point ils pouvaient être fatigants. Et ingrats. Comme les enfants qu’ils choisissaient de rester au final, le jour où ils se faisaient les représentants d’une éternelle enfant. Tu écoutes, tu entends, mais tout ce qu’elle te dit te semble dénué de sens. Derrière tes sourcils froncés tu réfléchis, mais tu n’arrives pas à voir autre chose que la rébellion d’une enfant frustrée, se refusant à voir les implications de ses actes.

- Il n’est pas une existence sur Miradelphia qui ne soit pénible. Aussi léger soit-il, nous portons tous un poids à notre mesure. ton front se plisse un peu plus Et dès lors que l’on a décidé de toucher à celui d’un autre, il est naïf de croire que l’on n’affecte pas son équilibre.

Tu laisses un instant à la jeune elfe pour qu’elle s’imprègne de ces mots avant de reprendre. Car la suite est bien moins générale, plus personnelle, et plus forte de reproches.

- Sache déjà qu’il n’est aucun elfe sain d’esprit en ces terres qui ait jamais sincèrement souhaité voir sa progéniture disparaître. Le don de la vie est bien trop précieux pour ça. Que ta lignée t’en veuille pour ton Choix et que vos relations soient conflictuelles est une chose, mais réalises que l’accusation que tu portes sur les tiens est extrêmement grave. tes pouces s’appuient l’un contre l’autre Peut-être que tu ne voyais pas en quoi. Peut-être que tu ne vois toujours pas en quoi. Mais rends-toi compte que ce sont exactement les mêmes raisons qui t’aveuglent face à l’importance de ton nom, à ton pouvoir sur Eraïos, et à la raison des souffrances d’Elenwë.

Tu soupires, à la fois désolé d’en arriver là et incapable de te résoudre au silence. Trop naïve. Elle était trop naïve, et vient un temps où la naïveté devient un danger non seulement pour soi-même, mais aussi pour les autres.

- Oui un prénom changera ce que tu es, parce qu’un prénom changera la manière dont le reste du monde te regardera. tu croises les bras devant ta poitrine Changer de prénom c’est acter devant le reste du monde vouloir devenir quelqu’un d’autre. D’ailleurs je suis persuadé que tu en es parfaitement consciente, parce que si c’était un acte aussi inconséquent, tu n’aurais pas pris la peine de te battre contre tous tes frères et sœurs pour le leur faire accepter, ce Choix. tu déglutis Quant à Eraïos, c’est soit très naïf, soit particulièrement hypocrite de ta part de déclarer tes caprices ne pas l’affecter. Surtout quand tu dis toi-même l’avoir fait « pour lui apporter quelque chose ». Mais dans le cas où il ne s’agirait que de la première option, sache que le moindre de nos gestes peut avoir énormément de pouvoir sur la vie de ceux que l’on côtoie. D’autant plus lorsque l’on choisit de s’identifier à un mort, de marcher dans ses pas, et de l’infliger tous les jours à la personne censée en avoir fait le deuil.

Chacune de nos actions, chacun de nos choix a des conséquences et c’est pour cette raison que majeure partie de notre peuple – moi y compris – considérons comme juste le sort d’Elenwë. Parce qu’Elenwë est une éternelle enfant, possédant le pouvoir et le désir d’insuffler le chaos à la surface du monde sans porter le moindre intérêt aux conséquences. Elenwë, comme tous les enfants, s’amuse du changement, des nouveautés et péripéties, mais contrairement aux autres enfants, elle ne grandira jamais. Elle ne deviendra jamais plus sage. Certes, c’est un tragique destin, mais sans Arcamenel pour l’effrayer et sans ses sœurs pour la canaliser, Elenwë serait la plus grande des calamités, et c’est quelque chose avec lequel il te faudra faire la paix, même en tant que l’une de ses prêtresses.

Tes frères et sœurs à l’hospice te le diront bien assez tôt et bien assez souvent. Personne n’essaie d’oublier Elenwë. Nous lui devons notre liberté, et pour l’éternité le peuple Sylvain lui en sera reconnaissant. Si un jour en tant que peuple nous commencions à nous voiler la face, les prêtres seraient de toute façon là pour nous en empêcher. Pour autant vient un jour où il nous faut assumer des responsabilités. Ce jour-là nous nous trouvons forcés d’abandonner l’impossible idée d’un monde où pleine liberté ne rime pas avec souffrance. Ce jour-là, c’est aussi celui où l’on abandonne l’affection irréfléchie qu’ont presque tous les enfants pour « la pauvre » Elenwë pour devenir des adultes.


Enfin, tu y venais. Aux cinq mots lourds de sens qui résumaient si bien un propos bien trop long.

- Tu es encore une enfant.

Egoïste. Naïve. Fantasque. Aveugle. Narcissique. Turbulente.

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MessageSujet: Re: Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos]   Le grand retour | Confier à quelqu'un de confiance [Eraïos] I_icon_minitimeDim 6 Oct 2019 - 14:18


Il faisait parfois du sens, parfois non, mais dans tous les cas Eiva ne voulait plus vraiment l’entendre, car souvent elle savait qu’il était convaincu par ce qu’il disait, et qu’elle était dans une position qui l’empêchait de pouvoir changer quoi que ce soit. Et de tout le discours, elle avait choisi le dernier fragment auquel elle voulait répondre, le dernier fragment auquel elle pouvait répondre, et elle avait choisi que c’était le seul qui méritait son attention. « Dans l’ancien monde d’Eraïos, un monde qu’il ne veut pas repousser car tout n’y était pas mauvais et qu’il y a vu les plus belles choses, les prénoms des morts étaient réutilisés par les vivants. Il n’est pas question d’empêcher les autres de faire leur deuil, pas question de voler l’identité des morts, pas question de faire semblant d’être eux, simplement une façon de respecter leur mémoire et de leur donner une éternité qui n’aille pas à l’encontre du choix d’Elenwë. Et Eiva n’y a pas eu droit, alors qu’elle était de ceux qui méritaient le plus, alors qu’elle était la raison du retour d’Eraïos, qu’elle l’a sauvé, quand les siens étaient si loin et ne connaissaient même pas son existence. »

En prononçant les mots qu’elle venait de prononcer, l’émotion que son Aran avait retiré de la situation revint à la charge et elle sut qu’elle ne pouvait assurer ce pour quoi Eraïos l’avait emmenée là, elle sut qu’elle devait mettre un terme à l’entrevue ou elle craquerait.

« Peut-être que je ne suis qu’une enfant, peut-être que tous les prêtres d’Elenwë qui entourent Eraïos ne sont que des enfants, mais il est important pour tous et nous sommes les seuls à ne pas rejeter sa vie, à l’incorporer dans la nôtre, à en apprendre. » Une larme apparut. « Peut-être que vous avez raison, peut-être que la logique est avec vous, mais j’ai peur que des mots comme les vôtres ne l’amènent vers une vie de douleur plus vive encore que celle qui a précédé son arrivée en Anaëh. Il ne vous a sûrement pas raconté mais il a tué des enfants d’Elenwë, il a beaucoup trop tué, s’il ne peut pas les pardonner, s’il ne peut pas pardonner Elenwë, s’il ne peut pas tous nous faire pardonner à Elenwë, s’il ne peut pas tous nous amener à l’aimer à nouveau… il se tournerait sûrement vers la guerre… et si par hasard un prénom comme le mien peut l’empêcher de tomber, tant mieux. » Une pause et un aveu qu’elle ne pensait pas avoir à faire alors qu’elle ne comptait pas au début dévoiler ça d’Eraïos. « Et ce n’est pas de l’hypocrisie, je me pose simplement cette question tous les jours, et vos mots… je ne sais plus où j’en suis, mais j’ai peur pour lui. »

Elle se redressa alors, et essaya de mettre fin à la discussion. « Je peux peut-être le faire appeler si vous voulez continuer de discuter avec lui, mais il s’occupe sûrement encore de Lirunwen. »
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