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| Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence | |
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Auteur | Message |
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Andran Straggen
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 43 ans en l'An 22:XI Taille : 1m89 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Mer 8 Jan 2020 - 16:23 | |
| L'idée d'Andran avait quelque peu tourné au vinaigre. Chacun avait un douloureux passé et il était difficile d'en parler, surtout à des inconnus. D'une certaine manière, il valait mieux crever les abcès maintenant plutôt que d'attendre une occasion encore plus profitable que ce petit instant de pause. Et malgré tous ses efforts, Clémence avait encore du mal à évoquer le sien avec l'aisance d'une personne qui a fait la paix avec ses affres. Mais le chevalier l'aiderait jusqu'au bout, il le lui avait promis.
L'épouse de Gaël changea rapidement de sujet avant que l'ambiance ne devienne des plus désagréables. D'un autre côté, Andran n'était pas sûr de préférer aborder la vie dans le Nord du Royaume. Nul doute que le Sud avait cet image des hommes du Nord comme de robustes gaillards, avec les cheveux longs et blonds et très belliqueux. En y pensant légèrement, Andran ne s'écartait pas tant que ça des standards septentrionaux. De toute façon, ce n'est pas comme si le Nord n'avait pas de préjugés sur le Sud. Finalement c'était de bonne guerre.
« Je ne suis pas le plus grand amateur d'art, mais j'apprécie cela de temps à autre, surtout la lecture et l'écriture. J'avais même trouvé le temps d'apprendre Clémence à lire et écrire, puisqu'elle me l'avait demandé. » répondit-il avec un sourire rêveur. Quand il était plus jeune, il adorait lire des livres de n'importe quel genre. Sa soif d'apprendre n'a pas réellement disparu, d'ailleurs. « Mais, je plaide coupable, j'apprécie ces choses-là, de temps à autre. Cela permet de nous soulager le Souffle et de nos doutes. »
Le sujet était véritablement plus léger. Il préférait cela que d'évoquer son propre passé, qu'il n'avait pas envie de raconter pour assombrir l'ambiance une nouvelle fois. Personne n'avait pas besoin de cela. Andran était un lettré, comme beaucoup de nobles, finalement. Lire était primordial pour n'importe quel seigneurqui avait des responsabilités. Simplement, certains appréciaient cela plus que d'autres.
«Mais, au sein de mon Ordre, certains ont une certaine plume poétique. Je ne crois pas rivaliser avec eux, pour être honnête. Chacun a son opinion sur les livres, la lecture ou la poésie. Je suppose que c'est la même chose dans le Sud ? »
Andran parlait d'un ton léger, détendu. Il était moins difficile de partager des moments plus quotidiens et communs. Les Marcheurs Austères n'étaient pas des savants vautrés dans le velus des livres, mais certains y attachaient de l'importance, notamment pour ceux traitant de guerre, tactique et stratégie, mais également des livres différents.
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| | | Gaël de Laval
Ancien
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| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Mar 14 Jan 2020 - 11:40 | |
| Le chevalier semble plus sensible que les préjugés des Sudérons et autres Médianais ont sur les habitants du Nord. Est-ce en soi une mauvaise chose ? Assurément que non. Ces braves hommes tenants les frontières septentrionales ne sont certes pas les plus grand poètes ou écrivains de ce royaume mais il n’empêche qu’un simple livre de temps à autre suffit pour maintenir une quelconque attirance pour ces traits de l’esprit.
_ Mais, au sein de mon Ordre, certains ont une certaine plume poétique. Je ne crois pas rivaliser avec eux, pour être honnête. Chacun a son opinion sur les livres, la lecture ou la poésie. Je suppose que c'est la même chose dans le Sud ?
Alors il semblerait que certains soient dotés d’une vraie plume poétique ? Eh bien ça alors ! Surprenant ! Dans le bon sens il en va de soi. Linaëlle laisse courir ses yeux entre les deux chevaliers avant de répondre tout en réajustant un fin collier.
_ Du fait de ma condition, c’est presque un devoir de m’intéresser à la philosophie et aux livres religieux afin de démêler le vrai du faux et de suivre des valeurs profondément bonnes. Un travail sur soi permanent. Je dois à la fois être digne de mon rôle de prêtresse sans pour autant dénigrer mon rang de noble. Bien que j’apprécie la peinture et le chant, c’est surtout la lecture et l’écriture qui me passionnent. Comme quoi, une Langecine peut avoir les mêmes goûts qu’un Berthildois !
Elle lui sourit et se lance dans une légère révérence en direction du chevalier du Nord. Linaëlle faisait au mieux pour ne pas te décevoir en tant que Dame et dans le même temps, elle se donnait corps et âme pour le Culte. Elle est sur tous les fronts sans jamais se plaindre et en les assumant du mieux qu’elle le pouvait. Le Rivage autant que Missède bénéficient de l’aumône qu’elle offre aux pauvres, du conseil qu’elle distille aux nobles et de sa douceur qui fait l’unanimité. Il n’y a pas à dire, tu ne pouvais rêver meilleure épouse.
Tu enchaînes.
_ La bibliothèque de Missède dispose d’un nombre incroyable d’ouvrages en tout genre. Je ne vous raconte pas le nombre de livres que ma tendre a déjà dévorée ! Personnellement, la lecture n’a jamais été mon fort. Une obligation plutôt qu’un plaisir alors que la peinture… Mais soit dit en passant mon ami, qu’est ce que l’art si l’on ne prend pas en compte la joute, l’escrime ou la lutte ? Si l’un exige de nous un fin esprit, l’autre nous encourage à dépasser notre condition physique.
Comment critiquer le chant alors que ta grande sœur est de celles qui font chavirer vos tympans dans le bon sens du terme. Hélas depuis son départ, tu ne peux plus apprécier les performances vocales à la hauteur de ce qu’elles sont, trop occupé à te rappeler ce que furent celles de Cécilie. Du chant tu es passé au dessin et à la peinture. De la nature morte aux projets architecturaux il n’y a qu’un pas. Un gros, un grand, un large mais un seul. |
| | | Andran Straggen
Humain
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| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Sam 18 Jan 2020 - 14:56 | |
| « Ma condition également me pousse à lire certains livres. Stratégie, guerre, combat… nombreux sont ceux qui en traitent. »
Le culte d’Othar avait une place dans le Nord qu’il n’avait pas nécessairement dans le Sud. Andran ne savait pas réellement comment était l’armée dans ces régions méridionales. Surtout, il n’arrivait pas à l’imaginer ou à le concevoir. Il savait que la magie y était plus présente, sans pour autant chercher à ouvrir sur ce sujet donnant lieu à controverse, surtout dans le Nord. Mais dans l'ensemble, il était difficile de comparer Andran et Linaëlle, tous deux dévoués à un Dieu bien différent, et contraint de lire et s’instruire sur ce qui s’y rattache.
La réflexion du Gaël qui succéda à l’humble révérence de son épouse fit glousser le chevalier. La joute, les combats… bien évidemment que c’était un art, pour lui, mais son objectivité laissait à désirer, d’autant plus que la régularité de ses entraînements était pour le moins rigoureuse. L’âge n’avait jamais eu raison de sa très bonne condition physique, car, même s’il était assez pudique, Andran n’avait probablement rien à envier aux autres. Après tout, quoi de mieux qu’une bonne musculature pour soutenir le poids de son armure ? Ceci étant, il n’a jamais eu besoin d’aucune raison spécifique pour garder sa corpulence très athlétique.
« Cela va de soi, pour nous autres, combattants. Je ne pense pas que l’esprit et le physique peuvent être dissociés à souhait, quelque soit la situation. Chaque moment, chaque évènement exige autant d’esprit et d’intelligence que de force et de robustesse. »
Après le passé de chacun, la discussion trônait désormais autour d’une certaine forme de philosophie. Andran n’avait pas l’habitude d’en parler, surtout avec des personnes qu’il ne connaissait pas depuis bien longtemps. En général, il discutait avec ses frères d’armes, et le ton montait très rapidement. C’est que certains étaient bornés et bourrus. En tout cas, ceux qui ne prenaient pas part aux discussions riaient bien de ces disputes qui se réglaient par une franche camaraderie le lendemain. Néanmoins, cela lui changeait des discussions superficielles.
Mais, alors que le chevalier sentait arriver le courage d’étayer son propos, il aperçut Léon, le chasseur à qui il avait confié la tâche de trouver la tanière de l’ours. Il ne fallait pas oublier la raison pour laquelle tout le monde était dans ce village : tuer un ours qui faisait régner la terreur sur ses paysans, et qui s’en prenait à leur bétail. Après une révérence maladroite en direction des deux couples, dont il ne savait pas que l’une des quatre n’était pas une noble, il s’adressa aux deux hommes.
« L'ours a sa tanière en plein cœur des bois. Il s’est frayé un chemin tout droit qui mène directement ici… et comme sa sortie mène droit à la bergerie… Pas la peine de prendre son temps à chercher un cerf. J’ai attaché des petits rubans orange et jaunes pour que vos hommes puissent repérer la zone, car elle est bourrée d'empreintes de pas et d'arbres griffés. Par contre, c’est un mâle et il est assez costaud, mais il est bel et bien seul. »
Andran posa le regard sur ses trois compagnons. Les choses sérieuses repartaient de plus belle. Il n’avait jamais chassé l’ours, ni même avec ses compagnons qui s’adonnaient à de la chasse régulièrement et qui ramenaient souvent du gibier pour le faire cuisiner. Il espérait sincèrement ne pas échouer et limiter la casse, car cela lui serait sûrement préjudiciable, et il n’avait certainement pas besoin de ça. Surtout ici, proche de la capitale, et surtout devant sa compagne, qui pourrait presque se dire que son protecteur n'est peut-être pas si efficace que cela.
« Très bien, il ne nous reste plus qu’à confectionner un appât. » « Avec un peu de viande, il n’est sûrement pas difficile d’attirer un ours… à part si vous préférez que j’aille le provoquer pour l’amener jusqu’à vos hommes. La bête dormait que je l’ai repéré, donc nous avons encore un peu de temps, sûrement. » « Cela fait deux jours qu’il n’est pas revenu, et la régularité n’est pas son fort. Nous devrons sûrement forcer le destin pour le combattre. » « Je crois que les bêtes qu’il a ciblé s’était écarté du troupeau. Nul doute qu’avec un bon appât bien placé, il reviendra. Mais vous devriez sûrement jeter un œil à la zone de combat. Elle peut ne pas être avantage, ou l’être, j’en sais rien. C’est vous les Sires. » « Oui, nous n'avons pas le choix. Nous devons examiner la zone pour placer nos hommes. » Andran se tourna vers ses compagnons, et prit doucement la main de Clémence. « Je crois, mesdames, que nous allons devoir nous séparer. Vous devriez vous mettre à l'abri, comme tous les paysans, jusqu'à la fin des combats. » « Vous n'avez qu'à prendre ma maison, puisque je n'y serai pas. Inutile de demander à tout le monde de vous loger. Bon, ce n'est pas du luxe, mais au moins, vous serez en sûreté. »
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| | | Gaël de Laval
Ancien
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| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Ven 24 Jan 2020 - 11:58 | |
| _Cela va de soi, pour nous autres, combattants. Je ne pense pas que l’esprit et le physique peuvent être dissociés à souhait, quelle que soit la situation. Chaque moment, chaque évènement exige autant d’esprit et d’intelligence que de force et de robustesse.
Il existe de nombreux éléments permettant de s’améliorer et devenir meilleur dans mille et un domaines. Lire, chanter, danser, se battre, savoir se repérer dans une forêt… Parfois tu envies les Elfes de pouvoir méditer sur la nature profonde de l’existence et de pouvoir s’améliorer encore et encore jusqu’à briller dans un domaine. Puis, assoiffé de connaissances et dans une quête ultime de développer ses capacités, il change de centre d’intérêt et de néophyte, devient maître. Comme tu aimerais maîtriser les arts et danser, lame à la main, avec une précision dépassant l’imagination. Mais Néera voulue les humains imparfaits, cherchant constamment un moyen de dépasser leur condition mais toujours rattrapés par leurs défauts et, surtout, par le Temps qui passe. Vous pouviez passer des heures à bavarder de la meilleure façon de progresser dans tel ou tel domaine mais la Réalité surgît d’un fourré et par la même occasion, t’arrache un sursaut qui fit sourire ton épouse.
Il s’agissait du chasseur du village. Un fin pisteur selon Andran. L’homme apporta avec lui de bonnes nouvelles. La première fut bien évidemment la découverte de la tanière de la bête, la seconde retentissait comme une libération : il n’y en avait qu’un. Ouf. Le travail ne sera pas bien difficile à réaliser dans ces conditions. Le pisteur et Andran se lancèrent dans un échange que tu suivis tout en restant silencieux. Ce n’est qu’à la fin de celui-ci que le Berthildois se retourna vers le reste du groupe.
_ Je crois, mesdames, que nous allons devoir nous séparer. Vous devriez vous mettre à l'abri, comme tous les paysans, jusqu'à la fin des combats.
Linaëlle acquiesce. Hors de question pour elle de participer de près ou de loin au meurtre d’un pauvre animal. Certes il est la source de bien des troubles mais comprenez, la Mort, elle l’a trop souvent côtoyé. L’ex duchesse s’approcha de Clémence et posa délicatement sa main sur ses omoplates. D’une voix douce, elle l’encouragea à l’accompagner jusqu’au village. Les trois hommes suivirent les femmes de près pour rejoindre les soldats missédois.
Après quelques minutes de marche, le groupe se scinda en deux. Linaëlle et Clémence pénétrèrent dans la demeure du chasseur tandis qu’Andran et toi appeliez tes hommes. Ceux-ci s’approchèrent armés d’arbalètes, d’arcs et de lances. Ils vous assurent que toutes les armes ont été vérifiées et que les montures sont prêtes à partir. Tout est en ordre, la chasse peut débuter. Le fiacre est tiré par quatre chevaux, dans ces conditions, trois soldats de la garde purent suivre les deux chevaliers. Les autres soldats quant à eux, s’armèrent d’une arbalète et s’avancèrent à pied en direction de la cible.
Le chasseur, également à cheval, guida le bataillon de fortune en direction de la tanière de l’ours. Celle-ci s’enfonçait dans le sol à la base d’un large tronc d’un arbre probablement centenaire. Le groupe s’arrête et observe en silence. Le pisteur valide le lieu. C’est bien ici. Le piège peut donc être mis en place.
Comme convenu, une bête fut attachée à un tronc. La pauvre biquette se mit à hurler son désarroi au milieu du petit bois. Les arbres sont espacés et à proximité s’étend une vaste plaine, il ne restera qu’à déplacer l’ours jusque dans celle-ci tout en le harcelant de flèches et de carreaux. A couvert derrière des fourrés, les arbalétriers se tiennent prêts à enclencher la détente. Plus loin, face au vent, les cavaliers attendent le signal des premiers pour s’élancer à l’encontre de la bête sauvage. Tout est prêt pour la recevoir.
L’attente ne fut point longue. L’ours s’approcha du pauvre animal qui se mit à gesticuler à tout va à la vue de la bête. Les mètres se rétrécissent à vue d’œil. L’our se lève sur ses pattes arrière pour donner le coup de grâce quand soudain, tranchant le vent et faisant vibrer l’air, trois carreaux vinrent se planter dans le thorax du géant. Le cri poussé par ce dernier fit office de signal par son intensité. Les cavaliers se mirent en scelle et chargèrent la créature pour former un cercle autour d’elle permettant de protéger les troupes pédestres.
Les deux archers décochèrent leurs flèches les unes après les autres tandis que les autres tentèrent de jouer de leurs lances en guise de javelots. Peu à peu l’ours fut forcé de se mouvoir vers la plaine adjacente. Semblable à un porc épique, son sang vint couler sur l’herbe grasse tachant celle-ci d’un rouge ocre. Une fois dans la plaine, les chevaux se séparèrent permettant aux arbalétriers de lancer une nouvelle salve. L’animal tenta de fuir mais c’était mal connaître tes talents de jouteurs. Chargeant de dos, tu réussi à lui planter ta dernière lance dans l’épaule, le forçant à ralentir puis s’arrêter. Epuisée, la créature tomba sous son propre poids et les dernières lances purent abréger ses souffrances.
Pendant ce temps, dans la maisonnée du chasseur, Linaëlle et Clémence discutaient seules à l’abri des oreilles indiscrètes. La Langecine prépara un thé qu’elle versa dans deux récipients en terre cuite. Après avoir dégustée la première gorgée, elle prit la parole.
_ Comment se déroule votre vie dans le Nord ? N’est-ce pas trop ardu ? La pluie, le vent, la neige… Sans parler des Berthildois.
Le dernier commentaire était plus ironique que les mots précédents. De toute sa courte vie, elle connut peu d’Hommes du Nord. Mais on lui en a beaucoup dit. Et puis il y avait Gaël. Le régent ne portait point ces hommes outre Médian dans son cœur et cela déteint sur ses proches. Si certains appellent les hommes du Sud « serpents », ceux-ci qualifieraient leurs homologues septentrionaux de « barbares » ou d’ « attardés » à l’image du fameux Wandrais. Légende plus que réalité pour celles et ceux vivants à l’ombre des oliviers. Quoi qu’il en soit, tous s’accordaient à dire que le climat dans le Sud est plus clément. Il arrive même à la prêtresse d’envier les Soltarri qui bénéficient véritablement d’un climat exceptionnel tandis que celui de Missède est plus tempéré.
_ J’ai vu votre réaction quand mon époux aborda le sujet de l’Estrévent. N’en prenez point ombrage, il parle souvent sans considérer l’émotion que ses mots peuvent causer. La diplomatie n’a jamais été véritablement son fort je dois bien le reconnaître. En revanche, dès lors que les contrées du nord viendront à bout de vos nerfs, n’hésitez pas à m’écrire. Et si l’envie vous prends à tout deux de voir un bout de Soleil quand l’hiver viendra, notre porte vous sera toujours ouverte.
C’est sur ces belles paroles que Linaëlle leva sa tasse accompagnée d’un sourire réconfortant. Ce thé était vraiment bon.
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| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Dim 2 Fév 2020 - 19:12 | |
| Clémence sursauta presque lorsque la dame rompit le silence qui régnait dans la petite maison. La métisse n'avait plus ouvert la bouche depuis qu'elle avait été contrainte de se replier ici. Elle avait quitté Andran à contre-cœur, la peur emplissant son regard et sa poigne ferme sur sa main. Mais elle n'avait rien dit, rien fait pour le retenir. Il était chevalier et il devait mettre son courage et son épée au service des autres. Tel était sa vie et elle était mal placée pour le lui reprocher car, sans cela, elle ne serait pas là. Observant Linaëlle, l'estrevine réalisa qu'elle avait préparé du thé et qu'elle leur avait servi une tasse à chacune. Après une hésitation, la métisse quitta enfin le chevet de cette fenêtre par laquelle elle avait observé le départ de la petite troupe et d'où elle guettait déjà leur retour. Elle rejoignit la prêtresse et s'assit à la place qu'elle lui avait attribuée. Elle saisit le récipient avec délicatesse et en huma le contenu. Elle n'était pas très habituée à ce genre de breuvage mais elle saurait s'en accommoder sans le montrer. Elle reposa néanmoins la tasse sans y toucher, se tournant vers la noble dame qui achevait sa proposition.
-Merci... Finit-elle par répondre un peu timidement. C'est gentil.
Clémence n'avait pas vraiment l'habitude de discuter avec une personne de la condition de son interlocutrice. Le fait qu'elle soit une femme aidait un peu plus même elle n'en restait pas moins indécise concernant ce qu'il pouvait dire ou non. Dans ce monde, les gens étaient tellement attachés au protocole et au sens des mots... Elle n'était pas certaine de pouvoir parler avec franchise, aussi choisit-elle de limiter ses paroles au strict nécessaire.
-Le Nord ce n'est... pas si mal. Quand une personne comme moi à un protecteur en tout cas.
La jeune femme ne pouvait pas dire qu'elle était à plaindre. Grâce à Andran, elle avait accès à des choses dont elle ne pouvait même pas rêver autrefois. Elle avait un toit au-dessus de sa tête, des vêtements dans un état plus que correct, l'assurance de ne pas se faire lyncher à tous les coins de rue... Certes, si elle s'y trouvait seule, les choses seraient bien différentes pour elle et elle devait tout à son compagnon mais elle n'était pas mécontente de cette vie. Elle se racla la gorge pour changer de sujet.
-Quant à l'Estrevent, ne l'excusez pas. Il ne pouvait pas savoir. En vérité, j'aimerais beaucoup y retourner mais, comme je vous l'ai dit, je ne saurais pas où aller. Je n'ai plus de chez moi et... je ne sais pas où sont les miens.
Se saisissant à nouveau de sa tasse, elle but une petite gorgée de son thé puis observa le liquide coloré tandis qu'elle analysait son goût. C'était étrange... Cette eau chaude parfumée... Il fallait parvenir à passer outre la saveur de vapeur pour se concentrer sur l'arôme qui avait été rajouté. Ce n'était pas mauvais mais elle avait du mal à déterminer si elle aimait cela ou non.
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| | | Gaël de Laval
Ancien
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| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Dim 16 Fév 2020 - 20:14 | |
| Les vêtements fastueux de la noble n’allaient pas avec son rang de prêtresse. Ils étaient soigneusement brodés et n’importe quel néophyte devinerait que ces tissus valent plus que la maison dans laquelle les deux femmes s’étaient réfugiées. Pourtant, dans l’obscurité de la pièce, leur éclat ne portait pas. Bien qu’ils soient beaux et clairs, ils n’en restent pas moins soumis à cette atmosphère pesante d’une maisonnée mal éclairée, aux fenêtres trop petites, mal orientées et aux trop nombreux murs.
L’ex duchesse touilla son thé tandis que Clémence répondit à sa plaisanterie. Le breuvage était chaud mais pas assez pour brûler les lèvres. Dès la seconde gorgée, Linaëlle remarqua qu’objectivement il était plus tiède que chaud. Le goût était bon, c’est au moins cela.
_ Le Nord ce n'est... pas si mal. Quand une personne comme moi à un protecteur en tout cas.
La Langecine sourit mais celui-ci s’envola bien vite quand l’Estréventine se râcla la gorge. Très bien, aborder le Nord et Andran n’est peut-être pas une très bonne idée. Clémence poursuivit sous le regard bienfaiteur de Linaëlle. Son visage était encore celle d’une adolescente, on ne lui donnerait pas vingt ans. Ses grands yeux reflétaient l’innocence du monde et l’expression de son visage encourageait son interlocuteur à la considérer avec affection. Car au fond, le premier sentiment qui se dégage en regardant la noble prêtresse, c’est l’empathie, un sentiment de douceur qui s’empare de votre être et vous soulage.
_ Quant à l'Estrevent, ne l'excusez pas. Il ne pouvait pas savoir. En vérité, j'aimerais beaucoup y retourner mais, comme je vous l'ai dit, je ne saurais pas où aller. Je n'ai plus de chez moi et... je ne sais pas où sont les miens. _ Nous connaissons quelques marchands qui voyagent entre Chiard et Ys, si jamais un jour vous souhaitez y aller, je suis certaine de pouvoir vous trouver une place à bord.
Elle lui fit un clin d’œil tout en approchant la tasse de ses lèvres roses. Quelques gorgées plus tard, Linaëlle s’essuya délicatement la bouche avec le dos de sa main à défaut de disposer d’une serviette à proximité. Elle reprit.
_ Pensez à vous et à vôtre avenir aux côtés de Messire Andran. Que ce soit dans le Nord, le Sud ou même dans le Pays des Nains, peu importe tant que vous êtes heureuse. Il a fallu que je renie mon titre de duchesse, que j’entre dans les Ordres et que je me fiance à l’homme que j’aime pour trouver mon bonheur. Il fait ce qu’il considère comme juste et me laisse libre d’en faire autant, cherchez ce qui vous plaît Clémence et ce qui vous fera vous sentir vivante.
Elle posa sa main sur celle de l’étrangère, arborant ce même sourire presque maternel. Cela dura peu, quelques secondes tout au plus avant que les fins doigts ne se retirent pour regagner la chaleur de la tasse. La religieuse pu sentir un frisson de surprise au touché mais ne s’en offusqua pas.
_ J’espère sincèrement que vous réussirez à refaire votre vie. Ici ou ailleurs. S’il vous faut quoi que ce soit, n’hésitez pas à m’écrire ou à venir me trouver dans le Missédois. Ma porte vous sera toujours ouverte Clémence.
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| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Dim 23 Fév 2020 - 20:09 | |
| Les paroles de Liliana laissèrent l'estrevine songeuse. Si elle était sans nul doute plus âgée que son interlocutrice, son expérience de vie à elle était très différente. Jusque là, elle s'était contentée de survivre, cherchant des moyens physiques et psychologiques pour ne pas sombrer dans le désespoir et la servitude, se rattachant à des souvenirs afin de demeurer vaillante et de trouver la force d'attendre son heure. Et cette heure était venue. Andran était venu.
Son corps ne portait plus les stigmates de son ancien état, si ce n'était une dernière que la déesse ne prendrait pas soin de lui retirer. A présent, une vie l'attendait. Une nouvelle vie à laquelle elle n'aspirait plus depuis longtemps. Une vie qu'elle avait renoncé à espérer pour ne pas endurer le poids d'une désillusion future. Une vie qu'elle ne savait plus comment appréhender... Alors, les quelques mots de la dame, aussi anodins pouvaient-ils paraître, étaient les bienvenus malgré tout. C'était un bon rappel de ce qu'elle avait oublié par dépit plus que par choix.
Lorsqu'une main se posa sur elle, Clémence dut faire un effort pour ne pas retirer la sienne. Effort que la prêtresse sentit sans doute. La jeune métisse n'était pas habituée à ce qu'on la touche et encore moins par des personnes qui lui voulaient du bien. Parce qu'elle n'en avait plus connu durant longtemps, voilà tout. Son histoire à elle était autrement plus difficile que celle de la noble. Plus traumatisante aussi. Elle luttait encore contre ses démons, s'évertuant à faire en sorte de les cacher aussi loin que possible de ceux qui l'entouraient.
Devant l'offre de Liliana qui se tenait à sa disposition, l'estrevine cligna quelques fois des yeux, chassant doutes et craintes. Elle semblait sincère et sa méfiance n'était pas une réponse appropriée face à une telle générosité et une telle bienveillance. Elle servait la Damedieu, elle n'avait pas de raisons valables de remettre sa parole en doute. Elle s'efforça alors de lui adresser un sourire qui se voulait sincère.
-Merci. Répondit-elle simplement.
Un bruit vint de dehors et Clémence tourna aussitôt la tête. Le silence revint et elle comprit après quelques secondes que ce n'était rien... Peut-être un panier tombé dehors ou une souris dans un placard. Dans tous les cas, ce n'était pas Andran.
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| | | Andran Straggen
Humain
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| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Dim 1 Mar 2020 - 12:05 | |
| La zone délimitée par la chasseur aurait sûrement pu, dans le plus utopique des cas, être meilleur, mais il était très correct pour que Gaël et Andran s'en contentent amplement. Le temps manquait également pour trouver un endroit plus parfait, car il ne faudrait pas que l'ours ne trouve un autre repas qui obligerait les soldats à attendre de nouvelles heures pour pouvoir affronter le monstre.
Ainsi qu'il le fut entendu entre ces hommes d'actions, et non sans crainte émise par les paysans, une biquette fut éloigné de son troupeau et attachée à un arbre pour attirer le bestial hors de sa tanière. Aussi facile que cela pouvait paraître, le plan fonctionna bel et bien à merveille. Les soldats missédois avaient été placés, au préalable, autour de l'appât, afin de surprendre la cible et lui infliger le maximum de dégâts. Plus loin, les cavaliers, dont Andran et Gaël, attendaient le moment opportun pour charger la bête.
Non pas que le chevalier de Sainte-Berthilde était déçu, néanmoins il demeura surpris de longs instants face au déroulement de la bataille, qui n'avait eu cesse de tourner en leur faveur. Même le stratège le plus pitoyable du monde connu aurait flairé un tel coup, tellement il était simpliste et superficiel. Ceci dit, c'était bien percé de plusieurs carreaux et de flèches, et lézardé de balafres que l'ours s'écroule dans un rugissement étouffé, après que les cavaliers n'aient foncé droit dessus pour protéger son infanterie.
Posant le pied à terre, Andran secoua la bête à plusieurs reprises pour s'assurer qu'elle était belle et bien morte. Si ce combat n'avait rien d'extraordinaire, tant il s'était presque trop bien déroulé, le chevalier pouvait au moins se soulager d'avoir pu aider des paysans dans la nécessité. Au moins, ils n'avaient plus à s'inquiéter pour leur bétail, ni pour leur vie. Rien que pour cela, il pouvait estimer avoir accompli sa quête, même s'il connaissait bien les rouages du bas-peuple pour savoir que rien n'était acquis pour eux.
« Est-ce qu'il y a des blessés ? » demanda le chevalier, à destination des autres combattants. Face au silence gardé par ceux-ci, il conclut. « Alors, je crois que l'on peut facilement s'estimer totalement victorieux. » « Je ne saurais dire si votre intervention n'est pas trop tardive pour nos éleveurs, néanmoins je me dois de vous remercier pour votre intervention. Sans vous, la situation du village aurait été, dans tous les cas, encore plus désastreuse. » « La forêt est désormais moins dangereuse. Vous pourrez plus facilement chasser sans craindre de tomber nez-à-nez contre un ours. Je dois admettre également que ce succès n'aurait pas eu lieu sans ce coup du sort, ou la volonté des Dieux, que Gaël de Laval soit passé par ici. » « Si je puis me permettre, nous pourrions emmener le cadavre au village. Tant qu'à faire, autant récupérer la fourrure et la viande de cette brave bête. Autant garder des souvenirs de ce jour. » « Allons donc retrouver nos compagnes. Elles doivent être mortes d'impatience … et de peur. »
Les soldats, aidé par le chasseur du village, portèrent le lourd cadavre de l'ours jusqu'au village. Andran et Gaël menaient la marche, et purent apercevoir les villageois sortir de leur maison respective. Nul doute que cela les soulageraient un peu de voir la bête terrassée, et surtout s'ils pouvaient se servir de ses attributs pour leur confort, ou qui sait même pour payer les impôts qu'ils devront bientôt à leur suzerain.
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| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Il faut sauver le bétail du village ! | Gaël, Andran et Clémence Sam 21 Mar 2020 - 7:01 | |
| Linaëlle tenta de changer les idées de la métisse en multipliant les sujets de conversation. Clémence ne chercha pas à couper court ou à esquiver. Elle comprenait sa démarche et lui en était gré, aussi répondait-elle à chacune de ses questions et sollicitations avec tout le soin qu'elles méritaient. Tant et si bien que le temps finit malgré tout par s'écouler et la nuit par arriver. Cependant, avec le ciel qui s'assombrissait, l'angoisse de la belle étrangère ne fit que croître davantage et ses interventions dans leur discussion se firent de plus en plus difficiles à mesure que son regard se perdaient dans la noirceur qui régnait à l'extérieur à une fréquence renouvelée. Mais alors qu'elle s'apprêtait à répondre à une sollicitation de plus, une torche passa non loin de leur fenêtre. Puis une deuxième. L'estrevine se leva et s'approcha vivement de la fenêtre. Alors que jusque là un calme des plus assourdissants régnait dans le village, l'agitation l'avait subitement saisit pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas mais qui ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose...
Clémence se dirigea donc vers la porte, l'ouvrit et fit deux pas à l'extérieur. Là, elle aperçut alors le groupe partit en chasse entouré de plusieurs villageois déjà rassemblé autour d'eux et de leur prise. Mais, dans toute cette agitation, la seule chose que la belle cherchait, c'était la silhouette de son compagnon. Et, elle avait beau chercher, à cheval ou à pied, elle ne la voyait pas. Elle sentit son cœur se serrer et son ventre se nouer. Où était-il ? Que lui était-il arrivé ? Était-il... Soudain, l'estrevine sursauta et sa respiration s'interrompit. Il venait d'émerger de la foule à seulement quelques pas devant elle. Il se dirigeait droit vers elle. A peine avait-il mis le pied à terre qu'il était parti la retrouver ? Peu importait, il était là et il ne semblait pas être blessé. Elle l'accueillit avec une expression qui trahissait à la fois l'angoisse qui avait été la sienne durant ces dernières heures et la joie qu'elle ressentait en le voyant sain et sauf. Cependant, elle ne bougea pas d'un millimètre, comme figée.
-Vous allez bien. Dit-elle comme pour s'aider à réaliser la chose.
C'était un tourbillon d'émotions qui circulait désormais en elle. La joie, le soulagement, l'amour... Tout cela virevoltait dans son cœur qui alternait entre chaque à une vitesse folle. Une larme coula sur sa joue en silence, témoin de la tornade qui se formait en elle. Et puis soudain, elle franchit le pas qui les séparait encore et se jeta à son cou, les bras passant derrière sa nuque et sa tête se dissimulant sous sa mâchoire. Peu importait le monde autour d'eux. Peu importait la démonstration de ses sentiments en public. Elle était bien trop heureuse de le trouver et de le savoir intact. Elle avait eu si peur... Mais tout était fini.
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