Plus de terre que de mer [Myosotis & Amaryllis]

Troisième ennéade de Barkios,
An 17 du XIème Cycle,
Diantra

« Allons Gougniaphe, mais quel est donc le problème mon garçon ?! »

Baphragore et les siens étaient toujours à bord de leur énorme carrosse allongé, mais ils n’étaient plus dans la campagne diantraise. Passées les portes orientales, c’était au sein de la Cité du Roy qu’ils avançaient à grand peine. L’engin dans lequel ils voyageaient n’était pas réellement adapté aux rues de la capitale, et en une heure de voyage, ils n’avaient réussi à parcourir qu’une bonne centaine de mètres tout au plus. Quand ce n’était pas le passage d’un carrefour à un autre qui gênait, c’était la présence d’autres charrettes, plus petites mais foisonnantes dans cette partie très fréquentée de la ville. Les Cataphractaires faisaient tout leur possible pour mettre la gueusaille au pas et leur faire bouger leurs bêtes, mais tout cela prenait un temps monstre.

Petit-Gougniaphe était lui aussi à bout, juché sur son cheval de guerre enarmoré, et s’emporta :

« Père, les bourriques de ce foutu gueux n’avancent pas ! Permission de transformer les bêtes en sauciflard ?! »

Baphragore passa la tête par l’ouverture, pour voir effectivement un fermier tenter de faire bouger ses ânes avec l’aide d’autres personnes. Les bestioles, fidèles à leur nature, restaient de marbre et ne bougeaient pas d’un centimètre. Le baron soupira.

« Ha oui, et après, les saucissons tireront leur carriole peut-être ? Allez, mets-y un coup de cravache sur le flanc, ou nous allons rester coincés ici jusqu’à la fin du Concile ! »

Son butor de fils se contenta d’un regard méprisant avant de lancer son cheval en direction des paysans. Baphragore referma l’ouverture de sa grande carriole, et se rassit en lâchant un long soupir de dépit. A son arrivée en ville, tous les occupants du chariot hormis sa femme Ariana et son beau-père, le seigneur de Gardeflot, avaient été forcés de s’en aller du carrosse. En arrivant dans les murs de Diantra, Baphragore avait en effet reçu un papier à la fois mystérieux et fort préoccupant. Les châtelains de Termer, qui avaient tenté leur chance à la cour du Roy, requéraient son concours. Aussi, il les avait invités tout de suite à rejoindre le Buffet ambulant, afin de ne pas perdre trop de temps et de rendre également la traversée de la ville moins ennuyeuse.

Ils étaient donc dans le carrosse, avec lui. Et alors que sa petite altercation avec son fils prenait fin, il leur servit un sourire diplomate, comme si rien ne s’était passé, et reprit :

« Donc ! Mes chers amis... »

Il sortit le petit bout de papier qu’il avait reçu des mains moites de leur émissaire, il y a de cela quelques heures.

« Vous m’avez envoyé ce pli dans l’espoir que je vous réponde au plus tôt. Je crois qu’il aurait été difficile pour quiconque de faire plus rapide… »

Et effectivement, la lettre lui était parvenue un peu par hasard, car le messager, qui s’était préparé à voyage vers Merval, avait appris que le baron s’était justement invité dans la capitale. Ce qui aurait pris des jours pour se mettre en place n’avait pris, apparemment, que quelques petites heures… Les dieux étaient sans doute derrière cette ingénieuse machination.

« Ma femme et moi-même aimerions donc savoir ce qui vous préoccupe, et en quoi je puis vous être d’une quelconque utilité ? »

Car oui, il fallait bien intégrer sa femme dans la conversation, quand bien même elle eut préféré continuer sa digestion tranquillement.

En tant que bons seigneurs les époux Termer avait répondu à l'invitation du Marquis de Langehack. Il faut dire que l'évènement était suffisamment historique pour y participer et que les marais à cette saison étaient bien trop humide pour le teint de Rose. C'était ainsi qu'ils avaient cheminé comme bon nombre de leurs pairs dans les pas de leur suzerain.

Une fois dans la capitale, ville qu'ils connaissaient fort bien et dont ils avaient leurs habitudes, ils transmirent un pli fort succinct à remettre au Baron de Merval. Il y avait suffisamment de mots pour attiser la curiosité et pas assez pour forcer l'ennuis. Ce petit mot fonctionna tellement bien qu'ils furent convier le jour même.
Pas peu fiers de l'intérêt porté à leur missive, ils se présentèrent prestement et c'est ainsi qu'ils visitèrent le carrosse si… unique.  

Elle, fidèle à son nom, portait une robe aux couleurs d'une rose. Le tissus de velours d'un magnifique rouge bourgogne, était agrémenté au niveau du corsage d'une dentelle écrue aux motifs raffinés qui se soulevait à la moindre respiration. Lui, avait la tenue assortie. Tout deux avaient le sourire poli et le front soucieux. Après tout, ils avaient reconnu leur peine. Qu'avaient ils écrit ? Incommensurable.

Adonis de Termer avait été impressionné par le carrosse du Baron. Assurément un véhicule extraordinaire à la hauteur du rang du sieur de Merval, à savoir très grand et spacieux. En tant normal, il aurait été enchanté de partager un moment avec son suzerain, et aurait souhaité avoir le sien. Mais visiblement, la peine et l'angoisse obscurcissait une expression d'habitude enjouée, et il aurait été difficile de manquer

"Mon épouse et moi-même manquons de mots pour exprimer notre gratitude pour nous avoir reçu si vite, sire. Votre carrosse est magnifique. Je suis Adonis de Termer, mon épouse Rose de Termer, notre seigneurie est située au nord ouest de Merval, entre marais et collines." L'homme se serra les mains, avant de parvenir à se lancer. Sa femme était restée silencieuse, et posa la main sur celle de son mari pour lui apporter son soutien.

"Ce sont mes deux cadettes. Il y a de cela plus d'un mois maintenant…" Plus d'un mois… le temps passait à la fois si vite, et semblait s'être arrêté en même temps. "Nous avons fêté le mariage de notre aînée à Scylla.  Mais… au cours de cette nuit fatidique… Des ravisseurs anéantirent notre  joie… Amaryllis et Myosotis, la prunelle de nos yeux.. Dérobées. Je tenta de retenir les criminels. Je suis bretteur voyez-vous. Mais l'un d'eux se glissa avec la plus grande fourberie dans mon dos."

Il y eut une pause. Manifestement l'homme s'était emballé dans sa description, ou bien tentait-il d'y mettre du suspense. Sa femme serra la main de son époux en le regardant, éprise d'amour pour l'homme avec qui elle partageait sa vie.

"Le coup de dague aurait du me tuer. Mais j'ai survécu, par miracle à l'attaque. Et nos filles n'ont pas reparu. Nulle demande de rançon, nulle nouvelle. Nous craignons le pire. Les autorités du comté de Scylla affirment la chercher, mais leur absence totale de résultat est insupportable."

Il n'était apparemment pas du genre à le dire ouvertement, mais il était clair qu'il doutaient que les autorités en question se souciaient vraiment du cas des filles d'un seigneur de Merval.

"Malheureusement, notre seigneurie a été durement touchée par les événements des dernières années, et nous manquons de fonds pour lui redonner sa gloire d'antan, et encore plus pour entamer des recherches sérieuses et indépendantes. C'est pour cette raison que nous avons besoin de votre aide. L'enlèvement de nobles demoiselles, l'agression d'un seigneur. Cela ne peut pas rester impuni.

La mère porta à ses yeux un mouchoir assorti à la dentelle afin de tamponner ses yeux rendus humides par leur demande désespérée.

Adonis et sa femme étaient retournés par les événements tragiques qu’ils décrivaient dans la carriole. Baphragore écoutait tout ceci dans un silence circonspect, se brossant lentement la barbe. Il connaissait bien les déboires de la famille Termer, dont la soudaine richesse avait entraîné une montée effrénée en direction de la capitale et des hautes sphères, pour retomber comme un soufflet après l’épuisement de ses miraculeuses ressources. L’histoire des habitants du marais pharétan était parsemée de seigneuries pauvres, et maintenues comme telles par les gens de la côte afin d’y assurer leur contrôle total.

Aujourd’hui, plus que leurs problèmes financiers, d’autres problèmes plus graves les touchaient. Cette nuit à Scylla ressemblait à un enlèvement mais, sans demande de rançon, le pronostic de Baphragore s’assombrissait bien plus encore. Il n’osait pas vraiment évoquer la possibilité que le ravisseur en ait voulu après les filles expressément, comme certains déviants honnis des dieux et des hommes. Aussi, devant la mine contrite évoquant leur infinie tristesse, le baron se contenta de dire aux parents démunis :

« Hé bien, voilà une histoire bien tragique, mes bons amis… »

La baronne fit la moue, se mettant sans doute à la place de ces braves gens en pensant à ce qu’elle ressentirait si sa petite Frigida lui était enlevée.

« Mais c’est terrible, oui. Et de rester ainsi sans nouvelles… Je ne pense pas que je tiendrais le coup. »

Elle avait cherché à attraper la main de la dame de Termer, mais comme l’une d’elles était serrée à celle de son mari, elle avait atteint celle portant le mouchoir. La position était un peu étrange à observer, avec la dame tenant à la fois la main de son mari et la main de la baronne Ariana. Le père de cette dernière, Timon de Gardeflot, rajouta de son grain de sel :

« Je dirais même que c’est intolérable ! Enlever des enfants à un mariage, non mais où va le monde ?! »

Timon était certes véhément lorsqu’il avait trop bu, mais il était loin d’être à côté de la plaque. Baphragore était aussi du même avis. Le rapt de deux jeunes Mervaloises et l’attaque portée sur un de ses vassaux sans qu’il ne réagisse pouvait le faire paraître faible aux yeux des autres. Il était même un peu gêné que le couple n’ait pas daigné lui en parler personnellement et se soit contenté des vains mots de ces empotés de Pharembourg.

« Cela ne peut rester impuni, oui, c’est un fait. Et vous auriez dû m’en parler bien avant. Il ne faut pas trop faire confiance à ces butors de Scylla. Leur mépris envers nos gens doit être aussi égal que le nôtre à leur égard. »

Il leva une main.

« Une fois arrivé au palais, je vais faire rédiger une missive destinée à Gougniaphe, mon demi-frère. Il ira en Scylla sous mon mandat, avec l’ordre d’enquêter pour retrouver vos filles. Si elles sont encore en vie, il les trouvera. Il n’est guère très fréquentable mais il est buté, et bon chasseur qui plus est. »

Baphragore croisa alors les bras, dirigeant son regard énigmatique d’un parent à l’autre. Seul l’un de ses yeux bougeait, cependant, mais l’illusion était presque parfaite, dans la semi-pénombre du carrosse.

« Cependant, si j’étais le ravisseur, sachez que je ne serais plus en Scylla depuis longtemps. La quête de Gougniaphe pourra peut-être prendre son temps… Qui sait où ce monstre a bien pu emmener vos enfants ? »

Ariana offrit un regard désapprobateur à son mari, mais Baphragore l’ignora. Après tout, à quoi servait-il de leur cacher une vérité si criante qu’elle leur sautait déjà sans doute aux yeux ?

Adonis avait pleinement ressenti l'effet dramatique que son histoire causait chez son auditoire, et en fut lui-même profondément touché. Il aurait certainement plus pleurer. Il en était capable, car c'était un homme plein de talents. Mais ce n'était pas ce qu'on attendait du chef de maison, et encore moins d'un seigneur respectable, et respecté. Ainsi, il se redressa, solide comme le roc malgré la peine visible dans ses yeux, et serra la main de son épouse pour la réconforter comme il se devait. La dame était quelque peu écartelée entre son tendre époux et sa noble suzeraine.

Le regard d'Adonis passa d'un interlocuteur choqué à l'autre. Il hocha la tête avec respect, pleinement en accord avec ce qu'il se disait. Oui, c'était intolérable. En réalité, ce qui était intolérable, c'était que ses filles lui aient fait l'affront de le traiter ainsi, elles qui lui devaient tout. L'existence déjà, parce que très clairement elles ne seraient pas nées sans lui, c'était un fait indiscutable à propos duquel même l'insupportable Amaryllis n'avait rien trouvé à répondre lorsqu'il le lui avait fait remarqué. Puis il avait pourvu à leur éducation, les avait nourri, protégées d'elles même, il est vrai parfois avec grande difficulté, et maintenant, elles s'étaient permises de manquer à toute convenance.

C'était intolérable. Malheureusement, l'avouer aurait été reconnaitre que des gamines lui avaient tenu tête, qu'elles avaient refusé d'obéir, et pire, qu'elles s'étaient soustrait à son autorité. L'homme serra plus fort la main de son épouse, ce qui ne fit pas particulièrement les affaires de cette dernière, qui adressa un sourire peiné à la baronne tout en tentant discrètement de se défaire de la poigne de son mari.

- Oui. Où va le monde. Autrefois, on respectait l'autorité. Heureusement qu'il y a des hommes tels que vous pour aider notre royaume à retrouver sa splendeur d'antan." Ca sonnait bien. Le ton était décidé, les mots puissants, Adonis jugea son intervention fort réussie. Peut-être pourrait-il réutiliser l'expression plus tard.

Il allait poursuivre lorsque son baron leva la main. Autant Adonis aimait-il parler, autant la parole de ses suzerain passait en premier. Après tout, on lui avait appris qu'il était important de leur témoigner respect en toute circonstance, du moins si on souhaitait conserver toute l'intégrité de son anatomie.

A l'évocation du beau frère de leur baron, la dame de Termer avait réussi à extirper sa menotte de la paluche de son mari qui venait de subitement se détendre pris au dépourvu.

- Je… ne sais que dire, sire.

Mais ce qu'Adonis avait le plus noté, c'était le moment où le baron affirmait que son beau frère était "guère fréquentable". L'expression lui fit hausser un sourcil, car ce n'était pas tout à fait ce qu'il s'attendait à entendre de son suzerain. Cela signifiait aussi que la situation était en train d'échapper à toute forme de contrôle.

Mais ce fut la suite qui secoua son épouse. Rose mit la main devant la bouche. Manifestement elle n'y avait pas pensé. Ou peut-être l'avait elle en effet, et se demandait-elle comment quelqu'un aurait pu enlever ses deux filles là. Celles là surtout. Son imbécile de mari n'avait aucune chance de les retrouver, Rose en était certaine. Par contre, si quelqu'un qu'elle ne contrôlait pas se mettait à leur recherche, qui sait ce qui pourrait advenir.

- Nous ne savons pas comment vous remercier ! Mais si la recherche est si longue, cela ne risquerait il pas de pénaliser vos affaires ? s'empressa-t-elle d'ajouter.

- J'ignorais que votre demi frère était un spécialiste de… de telles recherches, c'est… une formidable nouvelle!" Renchérit son mari avec enthousiasme. "Mais… que voulez-vous dire par… guère fréquentable?"

Baphragore ne comprenait pas vraiment en quoi retrouver les filles d’un de ses vassaux pouvait pénaliser ses affaires, aussi ne prit-il le temps que de secouer la tête pour signifier que non. La dame était sans doute bien trop bouleversée. Bien que le baron ne soit pas trop sensible à la flatterie, celles qui venaient des cœurs tristes et véritablement reconnaissants avaient une saveur toute autre que les boniments des courtisans mervalois. En vérité, les flatterie gonflaient bien plus l’ego de sa femme et de son beau-père, qui par un effet de proximité se croyaient soudainement être les cibles premières de ces compliments faits au baron.

Ce dernier se rendit d’ailleurs compte que confier la mission à l’Oncle Gougniaphe ne semblait pas vraiment ravir les Termer. En vérité, il les comprenait un peu. Il se lustra un instant la barbe, avant de tourner la chose autrement :

« Hé bien, disons que mon frère est un homme avec ses qualités et ses défauts. Il est courageux, inflexible, bon combattant, et ne perd jamais le nord. Malheureusement, il n’est guère porté sur l’étiquette et la bonne tenue en société. »

Il fit un sourire diplomate.

« Mais rien qui ne lui porte ombrage dans ses recherches, soyez-en assuré. Il n’est ni dans la nature de mon frère d’abandonner, ni de me désobéir. »

Il se rappela fugitivement cette scène dans les marais, avec la boue envahissant la gorge et les naseaux de son frère. Gougniaphe lui était fidèle. Peut-être même avait-il peur. Mais sa loyauté était assurée par bien plus que des menaces d’enfant.

La baronne Ariana répondit avec verve :

« Mon beau-frère commande la force la plus importante de Merval ! Si vos filles sont en danger, je suis sûre qu’ils ne laisseront pas faire les ravisseurs ! »

Le tonus de sa femme sortit Baphragore de ses réminiscences. Il acquiesça d’un hochement de tête franc, et donna une coupe de vin à ses deux invités.

« Détendez-vous donc plutôt. Je sais que ce n’est guère facile. Mais votre affaire est entre de bonnes mains, mon frère mènera une équipée en Scylla, avec l’autorisation du Roy. Entre natifs du marais, n’est-il pas commun de s’entraider ? »

Timon de Gardeflot, natif de la côte, se contenta de faire comme s’il n’avait pas entendu. Depuis son ascension en tant que baron, Baphragore avait fait de sa cour mervaloise un repère à margoulins et un havre pour les brutes du marécage. L’Eparque lui-même était un Cathusne, et Timon s’était considéré chanceux d’avoir pu donner sa fille en mariage à un homme qui détestait tant les gens du rivage.

Pour dire vrai, Adonis en avait un peu toujours voulu à son père d'être originaire des marais. Pourquoi diantre n'avait-il pas fait plus d'efforts en naissant, par exemple baron ou marquis d'un pays sec et prospère? Mais personne ne pourrait dire qu'il était un fils ingrat, car il lui était reconnaissant d'avoir travaillé dur pour faire quelque chose de ses terres si lamentables que le destin leur avait infligé. Son fils pouvait profiter de ce travail, et ce serait à ses successeurs de réitérer l'exploit du grand père.

La vie n'était pas si mal faite finalement: Il aurait pu avoir à travailler...

L'humeur de l'homme s'assombrit un peu plus alors même que son baron lui suggérait de se détendre. En réalité un peu plus. Tout cela lui avait rappelé qu'il n'avait eu que des filles. Même pas un fils pour accomplir son devoir pour la lignée. Et qui plus est, seule la première s'était révélée potable. La seconde se prenait pour un garçon malgré tous ses efforts pour lui faire comprendre le contraire... Et la troisième... Il préférait ne pas penser à la plus cinglée des trois. Bien que ce soit difficile à croire, il était maintenant certain qu'elle était pire que sa sœur. Un danger.

Un profond soupir fut l'expression visible de son dépit.

Merci Sire, merci ma Dame. Nos terres ne sont pas les plus faciles, mais elles sont le marteau et l'enclume qui forgent les caractères les plus tenaces et les familles les plus unies de Merval. Vous pouvez compter sur moi autant que nous pouvons compter sur vous. "

Il allait vraiment falloir qu'il trouve un moyen de retrouver ses catins de filles avant son baron. Sinon ca risquait de mal tourner.

- Merci sire, merci ma Dame. Je suis émue que nous puissions compter sur des cœurs comme les votre dans cette épreuve... Nous n'aurions révé mieux, mon époux et moi.

Il allait vraiment falloir qu'elle retrouve ces deux écervelées avant qu'elles soient entre les mains du baron. Si elle perdait tout contrôle sur elles, ses plans risquaient d'être compromis. Son mari avait du faire une idiotie, sinon il n'aurait pas autant fait traîné les choses. Peut-être serait-elle capable d'en tirer partie.

Mais pour cela, il était impératif que ce Gougniaphe échoue. Peut-être même y avait-il moyen d'en faire porter la responsabilité sur son mari par la même occasion, si toutefois le mari d'Hesperis avait le malheur de trouver une fin tragique auparavant. Ce serait facheux qu'il devienne seigneur prématurément.

L'inquiétude se lisait sur les traits de la dame de Termer : Elle serra plus fort la main de son mari.

Aucune épreuve ne pouvait arrêter un couple uni.