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| Après l'orage. [ Ala ] | |
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Auteur | Message |
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Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Après l'orage. [ Ala ] Lun 6 Jan 2020 - 22:46 | |
| L’éternité lui semblait bien peu de chose lorsqu’ils se trouvaient ainsi entrelacés. Leurs corps embrassés semblaient se bercer au son délicat de leurs respirations, à peine troublées de temps à autres par quelques caresses et baisers. Que ces choses-là lui avait manqué ! Car outre l’appui, le Géant Berthildois lui apportait la sérénité et le réconfort qu’elle avait toujours souhaité. Nul doute à présent : il était l’homme de sa vie, une âme sœur si bien que leurs cœurs pouvaient battre à l’unisson. Qu’importait dès lors les disputes et les mois amers, quand au lendemain de la tempête ils se retrouvaient comme deux amants que le temps avait épargnés. Etrangement, elle ne ressentait aucune lassitude à ces choses-là, à ce corps qu’elle avait ravagé, étudié, regretté tant de fois pourtant. Elle se sentait prête à vivre mille vies encore pour en apprécier chaque morcellement, chaque mont et vallée, chaque cicatrice ; s’imprégner de son histoire, de celle que l’on ne conte pas.
Un peu rêveuse, la Marquise aima à s’imaginer avec ses petits enfants, et leur raconter cet amour véritable. Là oui, jamais elle n’avait imaginé un jour vivre aussi paisiblement. Les épais bras de Louis lui faisait presque oublier que le temps s’écoulait au dehors de cette chambre, au dehors de leurs sentiments. C’était une drôle de sensation que d’être suspendue dans ce vide chaud et douillet, qu’en aucun cas elle ne songeai quitté. Plutôt elle dessinait du bout de ses doigts quelques volutes imaginaires sur son poitrail, un sourire figé sur les lèvres. Il lui était difficile d’en faire autrement, elle était si bien ici. Au diable leurs obligations, ils pourraient bien rester encore un peu ! Lentement, elle enfouissait sa tête dans son cou, humant son parfum avant de dévorer sa peau fine. Cela, personne ne pourrait leur prendre, non personne.
« Cherches-tu à me faire mentir ? Tu sais que je n’aime guère que l’on s’approche de trop près ».
Faignant la jalousie – sans trop de mal -, elle lui tapota l’épaule en signe de protestation en se redressant à demi. S’il lui fallut fournir un effort incommensurable pour garder une mine boudeuse, ses yeux eux refusèrent de se prêter au jeu et brillaient de malice. Comment avait-elle fait pour se priver de ces moments ? Elle demeura ainsi quelques secondes avant de se rapprocher à son tour de son esgourde pour lui glisser quelques mots :
« A moins que tu ne veuilles qu’ils ne me voient ainsi, moi aussi ».
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Après l'orage. [ Ala ] Mar 7 Jan 2020 - 23:07 | |
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Ainsi avachi sur la chaotique couche qui les accueillit, il dût s’avouer à lui-même, c’est sur les doigts d’une main unique qu’il pouvait compter d’aussi plaisants moments. Bien qu’au dehors patientait une pléiade de rustres, il était une certitude que leur paix n’en soit perturbée ni s’en voit écourtée. Ils étaient deux, deux âmes béates, se complaisant l’une de l’autre dans ce pieux silence. Elle s’amusa de quelques doigts sur sa musculature, tandis que lui, faisait valdinguer de sa patte contre son épaule nue, logeant machinalement quelques caresses ci et là. Il aimât à la tenir contre lui, lui interdisant la fuite d’une étreinte solide et protectrice. Et au fond, il savait, qu’elle aimait tout autant qu’il en aille de la sorte. Il inspira à plein poumons tout le bonheur de leur union, puis décrocha un sourire goguenard à mesure qu’il envisageait là où elle voulut en venir.
« Point du tout! Déjà que je digère mal certaines de tes toilettes trop suggestives … » Et il laissa son épouse s’imaginer seule les réactions possibles de son ogre de mari, s’il eût fallut qu’on l’aperçoive en tenue d’Ève. Pour autant, il préserva son air amusé, sachant bien qu’elle cherchât à l’escagacer comme elle savait si bien s’y prendre.
« Je crois que les thermes d’Alonna me manquent, se surprit-il à soulever, passant du coq à l’âne. Par Arcam, je pense que c’est là que je vis pour la première fois une femme aussi pauvrement vêtue. » Et, alors qu’il lui énonça son aveu, il la serra un poil plus fermement, comme pour lui remémorer son excitation d’antan. Au détour de son souvenir, il soutira de sa belle un rire bien avenant, ce souvenir probablement tout aussi frais en sa mémoire qu’en la sienne.
- « C'est toi qui avait quand même eu l'audace de te déshabiller devant moi. Tu semblais si mal à l'aise que je craignais que tu ne t'effondres sur mon carreau. - Tu n’es pas loin de la vérité. J’ai souvenance que mes genoux aient claqués tous deux à outrance, tant la gêne m’habitait! Mais là … C’est toi qui s’est dévêtue la première, que je sache, la corrigeât-elle tout bas, tout en venant gratifier son front d’un chaste baisé. - Je n’avais rien à perdre : un beau jeune homme chez moi, point encore marié…, chuchota-t-elle, s’extirpant avec gentillesse de sa prison de muscle pour poser son menton sur son torse brûlant. - Pire! Presque promis au vilain Corbac –Maudit soit-il! Et puis, rien ne me laissait entendre que c’était une première … - Adoncques … Je transpirais la virginité! Quiconque aurait osé, aurait eu raison de me traiter de pucelle!, ajouta énergiquement le cervidé. Et cette risée eût l’effet escompté, un rire second, plus franc que le dernier, mais tout aussi sincère, secoua l’Alonnaise. - Je crois qu’il s’agira là de mon seul regret, Louis. » acheva l’araignée, la mine légèrement redressée.
Les deux pattes de Louis vinrent, après un temps, se loger aux aisselles d’Alanya pour mieux l’exhorter à s’approcher de lui. Son visage se plaqua au sien et ses lèvres vinrent étreindre les siennes une énième fois, le cœur aussi léger qu’à ses primes embrassades. Il huma son parfum, une flagrance qu’il avait dégusté aussi souventefois qu’il avait profité de ses lèvres, puis lui chuchota ces quelques mots :
« Si tu m’assures que nous passerons au moins un peu de temps dans les thermes de Diantra, je veux bien t’y accompagner le temps que neige se passe. »
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Après l'orage. [ Ala ] Mer 8 Jan 2020 - 23:31 | |
| Elle regretta presque aussitôt la chaleur de ses lippes alors que se mêlait leurs souffles tant ils demeuraient près l’un de l’autre. Ses prunelles ne cessaient leur ballet envieux, entre ces lèvres entrouvertes et ses yeux émeraudes. C’était là presque un supplice que de devoir choisir entre l’un et l’autre ; car si la Damedieu lui avait céans demandé, elle les aurait pris conjointement. La chaleur de ses bras lui tira un frisson de plénitude, tandis qu’elle passait ses doigts graciles sur sa joue. Elle lui aurait sans doute promis la lune cette journée-ci : rien n’avait plus son égal lorsqu’il s’agissait de son amour pour l’Ogre du Berthildois. Toutefois, elle rongea son frein. Devait-elle vraiment engager la conversation là où elle voulait la mener ? L’Arachnide connaissait bien l’aversion de son époux pour les choses de la politique, et après une si belle réconciliation, il lui coûtait de le contrarier à nouveau. Pourtant c’était des choses dont ils devaient parler, et plutôt deux fois qu’une. Avec précaution et non sans un charmant sourire – dans l’espoir vain que cela aide mieux -, elle s’essaya à la pratique.
« Nous pourrions même nous rendre chaque jour dans ceux du palais, tu sais ». « Après un temps, j’ai bien peur que cela perde de sa saveur… Nous nous arrangerons pour renouveler autrement… » Aucune forme d’agacement ne vint obscurcir son visage, et le ton léger qu’il avait su employer ne la rassurait guère. Il n’avait donc pas compris l’allusion ? Sans vouloir de trop rompre l’étreinte, elle se recula un peu le minois pour mieux le voir. Il était important qu’ils s’entendent sur ces affaires, avant que d’autres ne commencent leur œuvre. Le Concile sonnerait bientôt, et s’ils y venaient à réfléchir à la suite une fois à la capitale il serait probablement trop tard. Aussi, sans se départir de sa bienveillance, elle insista un peu plus. « Là oui, c’est sûr. Tu as toujours été d’un naturel inventif ». Puis, après un bref rire, elle reprit plus sérieusement. « Mais Louis, j’entendais par-là que nous pourrions en jouir disons… plus longuement ». S’il n’avait bronché jusqu’alors, l’insouciance qui brillait dans ses yeux s’éteignit pour laisser à la place plus de sérieux. Il n’en demeura pas moins doux – ou impatient -, mais l’exhortait à venir à bout de sa vilaine pensée. « Nous avons largement passé cette époque où nous tournions autour du pot, Alanya. Epargnes-moi tes sous-entendus et dis-moi où tu veux en venir ». La Marquise savait qu’il avait parfaitement saisit à présent, mais plutôt il voulait l’entendre de sa bouche. Et là, elle le connaissait assez pour s’attendre à un refus ; Louis n’était pas ce genre d’homme-là. Et dans un sens, c’était peut-être ce qui la séduisait plus encore que le reste. « Présente-toi face aux pairs, Louis ». Elle avait soufflé cela avec assurance, et quelques caresses vinrent glisser sur son torse – sa façon de passer la pommade, en quelque sorte.
Il ne répondit rien et resta là, étonné, à l’observer dans un mutisme parfait. Ils demeurèrent ainsi quelques secondes, sinon une minute entière. Pourtant ce temps-là lui parut une éternité. « Euh… Tu n’es pas sérieuse ? ». « Je le suis Louis ». Cette fois-ci ses traits s’étaient durcis quelque peu, et il s’était même un peu redressé. Il fallait bien avouer que la teneur de leur conversation se prêtait moins à la légèreté qu’avant, si bien qu’elle se retrouva même mal à l’aise de discuter de ces choses nue. « Nous avons déjà eu cette conversation Alanya… Je ne suis pas homme de pouvoir et ne le serai jamais ; tu es bellement placée pour le savoir ». « Et s’il ne s’agissait pas uniquement de pouvoir, y as-tu seulement songé ? L’autorité n’est qu’un moyen, tout comme le titre ». « Que ferais-je de telles prérogatives ? Le Royaume est robuste, il se tient droit ; Aymeric s’en est assuré avant de rejoindre le Royaume aqueux de Tyra… Je… Je ne suis pas fait du même bois qu’Aymeric ». Elle l’avait senti. Elle l’avait entendu pour sûr cette petite hésitation. Adonc y avait-il tout de même songé. Et là, sa réponse ne l’impressionna guère – c’était du Louis tout craché ! A croire que son époux n’était capable de reconnaître sa propre valeur. Aussi se saisit-t-elle à pleine mains de sa bouille, s’asseyant sur lui pour mieux planter ses prunelles grises dans les siennes. « Bien sûr que non, tu ne l’es pas Louis ». Alanya laissa les mots en suspens un bref instant. « Aymeric était certes un habile homme, mais ce n’était point quelqu’un de bon et bienveillant. Il n’avait à cœur que ses intérêts, et quand bien même il te coûtera de l’avouer, tu sais que mes paroles sont vraies ». Elle avait sûrement bien plus cotoyé le Corbac – maudit soit-il ! – que lui. Et si elle vouait une animosité certaine envers l’ancien régent, il la savait encore capable d’assez de discernement pour reconnaître ses prouesses comme ses défauts. Après tout, elle les avait longuement étudié. « Tu es juste, Louis, et humble. Ton peuple, tes gens, sont ta seule priorité en ce monde et la Damedieu me pardonne de les jalouser pour cela ». Elle approcha son visage jusqu’à coller son front au sien, les yeux clos. « Offre au Royaume ce que tu offres au Berthildois chaque jour. Fais de notre Roy un brave aussi bienveillant que tu l’es. Je t’en prie, Louis ».
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Après l'orage. [ Ala ] Jeu 9 Jan 2020 - 5:57 | |
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Le pauvre cerf, les pattes empêtrées dans les ronces, se retrouvait encore malgré lui dans la plus fâcheuse des positions, soit celle de l’envoûtement de sa femme. Toutes ces années passées à sa dextre lui semblèrent suffisamment nombreuses pour que l’ensemble des mystères l’édifiant soient élucidés. Pourtant, preuve était qu’elle trouva encore moyen de faire usage de ce don d’Arcam, faisant plier à sa convenance la bien rigide pensée de son époux. Et À épier l’abysse qui miroitait dans le cœur de ses mires, le court d’un silence, il se demanda si devant la Damedieu, il ne s’était pas uni à une vile sorcière, capable des plus adroits ensorcellements. Ou élaborait-il pareille chimère parce qu’il ne pouvait s’avouer tenté par la Régence ? Louis se redressa un iota encore, secouant de ses larges épaules contre l’amas de plumes que constituât l’oreiller, puis continuât d’observer sa femme, se ressassant les mots derniers qu’elle venait de lui susurrer. Une saillie qui lui sembla plus vraie et agréable à l’écoute que toutes ces occasions où on avait cherché à le couvrir de ces mêmes lauriers. Et, depuis sa tendre jeunesse, où il demanda congé du castel pour quérir les prés, à labourer les champs des petites genses, les opportunités n’avaient pas manquées. D’une autre part, il retira de ce ravissement un bien âpre arrière-goût : était-il une époque où la noblesse ne cherchait guère à s’éloigner de ces valeurs ? La bonté, l’abnégation, le sens du devoir et du dévouement, pourquoi ces valeurs s’étaient-elles perdues au fil du temps ? À bien y penser, c’était peut-être là le cœur de toute cette affaire, car le Saint-Aimé avait toujours fait preuve d’une prudence sans pareille lorsqu’il lui fallait s’approcher du pouvoir. Pour le bien commun, dans l’espoir que le Roi se dévoile comme un être aussi pieux, bon et juste qu’il ne l’était lui-même, il acquiesça enfin à sa mie.
« Quelques années seront devant le prochain Régent afin de s’assurer que le Roi s’éveille comme l’homme valeureux qu’il se doit d’être. Et la péninsule, si elle pouvait prospérer comme il le fût jadis, ne pourrait s’avérer plus doux présent à offrir, lorsqu’icelui sera en âge de gouverner. » Derechef, le cerf du Berthildois inspira, plongeant faussement dans l’attente celle qui l’avait exhorté à voir son murir son avis. « Si une majorité de nos pairs venait à me céder leur confiance, je tâcherai à ne pas les décevoir. », lui avoua-t-il cette fois, la bouille illuminée d’un de ses affables sourires.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Après l'orage. [ Ala ] Sam 11 Jan 2020 - 2:25 | |
| Son cœur s’ouvrit si grand que l’on eut pu le croire capable d’ouvrir le monde entier. Surprise par la réponse de son époux, elle écarquilla les mires avant d’écraser ses lèvres dans un geste emporté. Non qu’elle fût totalement surprise d’avoir raison du Cerf Berthildois, mais plutôt ébaudit qu’il accepte sa sentence sans rechigner. Il avait même, tout compte fait, l’air heureux et soulagé. Elle ignorait qu’il y songeait avant ce soir ; il n’avait jamais guère apprécié ces choses de la politique, ni même quitter son foyer. Là, c’était certainement le plus grand changement de sa vie qui l’attendait. Loin des gens qui l’avait vu grandir – et qui l’aimait pour ses vertus -, elle le propulsait bien volontairement au milieu du recoin le plus puant de tout le Royaume. Mais là, sa tête toujours dans ses mains, leurs souffles mêlés ; oui là à ce moment précis, elle débordait d’une confiance aveugle. S’il y avait un homme sur cette terre capable de diriger promptement et avec justesse, c’était lui. Louis de Saint-Aimé, celui qu’elle avait un jour épousé devant les Cinq. Celui à qui elle confierai son âme sans sourciller, et pour cause : il ne l’avait jamais déçu dans sa tâche. Les mois de silence avaient pu être rude, mais cela ne soulignait que son égoïsme exacerbé. Simplement jalouse de cette attention volée, de ces responsabilités jetées à la va-vite, elle n’avait su voir qu’en réalité il ne faisait ça que pour eux – ces gens qu’il ne connaissait pas -, et que s’il lui avait confié les affaires politiques les plus pressantes, c’était bien que lui aussi la croyait au-delà de tout.
Et si elle se réjouissait de la décision de son mari, elle n’en prenait point encore ombrage. Là oui ! On disait l’Arachnide bien ambitieuse et sans scrupule, et certains lui prêtait même le don de marionnettiste. Pour autant elle l’aimât si sincèrement que ces considérations n’avaient guère d’importance. Ils étaient deux à présent, deux êtres pour un seul cœur. Et si d’aventure l’entreprise qu’il fomentait dans le feutré de ce taudis prenait vie, alors elle serait aussi impliquée qu’il ne l’était. Certes elle ne se targuerait pas d’un titre ronflant et de prérogative importante. Mais quelque part, à travers lui, elle le vivrait un peu. Et comme le rôle que l’on donnait volontiers aux femmes, elle le conseillerait le soir venu, dans la chaleur de leur lit, dans ces silences qui n’en sont pas. Il s’emporterait de temps à autre, et peut-être userait-elle de mots trop durs encore une fois, mais l’aube emporterait avec elle la rancœur de la nuit. Ils étaient ainsi, ces amants. Là, si vivement blottie, elle laissa son pouce effleurer sa joue dans une dernière tendresse alors qu’elle lui rendait sa liberté. La Marquise rayonnait d’un sourire satisfait. Leur réconciliation n’aurait pu mieux se passer.
« Tu es ami avec la plupart mon Amour. Je sais qu’à ton appel, ils sauront répondre avec intelligence ; d’aucun ne saurait trouver meilleur parti que celui que l’on surnomme Le Bon ». Et bien gentilhomme, il lui rendit le même éclat lumineux. Bientôt ses joues ne tarderaient pas à la faire souffrir tant elle avait envie de sourire ! « Ce sobriquet n’a de sens qu’aux gens de bien. Aux pompeux de pouvoir, à ceux qui s’enorgeuillissent de leurs richesses… A quoi bon élire un homme de bien qui n’aura jamais prix à sa parole ? » « Il est vrai, tu as raison sur ce point ». Elle se redressa tout à fait en s’installa au plus confortable sur son époux, devenu chaise malgré lui. « Mais ces gens-là ignorent mes talents de persuasion. Pour preuve, n’ai-je pas fait qu’une bouchée du Saint-Aimé ? ». Elle se retint de rire à sa taquinerie et lui aussi, visiblement. Toutefois il retrouva un peu son calme. « Il te faut savoir une chose. S’il advenait que j’obtienne ce titre, alors je le ferai correctement. Tu ne pourras être en mon ombre, à œuvrer à ta manière, même en allant dans le même sens. Je te connais, Alanya ». L’Arachnide, quoique conquise par cette soudaine autorité enrobée sous le miel de son babillage, ne put cette fois s’empêcher de laisser passer un petit rire. « Et comment alors ? Devrais-je te demander quelques audiences privées ? ». Une lueur traversa son regard, alors que le sourire se transformait en moue plus carnassière. Sûre qu’elle n’agirait jamais contre lui, mais cette mule entêtée la remercierait bien vite d’être elle ; autrement Cantharel aurait été à feu et à sang plus d’une fois ! Son index dextre traça quelques tourbillons négligemment sur sa poitrine. « J’ai bien peur que vous ayez épouser la mauvaise, Messire de Saint-Aimé ».
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Après l'orage. [ Ala ] Sam 11 Jan 2020 - 5:40 | |
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Le monde tel que nous le connaissons était fait et débordait d’autant d’évidences que d’incertitudes, il en avait toujours été ainsi. Pour le coup, si l’auguste marquis savait une chose, réelle et indéniable, c’est que son union fût faite à la bonne âme. Qu’elle fût la cible des invectives les plus cinglantes, des sobriquets les moins seyants et des ragots les plus abjects : il n’est de moments où le cervidé avait douté. Aussi pesants pouvaient-ils paraîtres, c’est sans même broncher un instant qu’il les avait balayé du revers de la main, s’en remettant de suite à ce qu’il connaissait d’elle. Voilà bien d’ailleurs une chose qui n’avait de cesse de l’amuser lorsqu’on s’en prenait à la fidélité de sa belle! Comment en était-on venu à en croire pareille chose, alors que loyauté faisait en son sens parti de ses primes valeurs?
Enfin! Alors qu’elle était là, postée en conquérante devant lui, qu’elle pensait à l’avenir de son Royaume, lui, fût gagné derechef de ses instincts les plus virils. Comment aurait-il pu en être autrement, alors qu’elle était là, posant dans ses plus simples appareils, comme l’idôle d’Arcam qu’elle reflétait ? Ses pattes se réveillèrent, remontant le ruisseau de ses jambes pour passer de ses cuisses jusqu’à ses hanches et, ainsi, achever leur ascension à son grand dorsal où il la tracta contre son torse pour mieux la serrer contre lui. Il aimât à sentir la chaleur de sa peau contre la sienne, profiter de sa proximité pour mieux lui rappeler comme il la désirait, comme elle était belle. Ses battoirs se séparèrent, l’un s’en allant couler jusqu’à la chute de ses reins, à la naissance d’une fesse, tandis que l’autre s’en alla fureter dans sa chevelure pêle-mêle, jusqu’à ce qu’elle se niche à sa nuque. Alors, il l’embrassa, d’une étreinte qui avait toutes les allures de ce qui était de plus amoureux et de beau. Après un temps, après que l’ardent boléro de sa langue fût achevé, il s’empara d’elle et la fit basculer sans préavis, de sorte à ce qu’ils se retrouvent là où l’autre était.
« S’il me faut être Régent, qu’il me faut assurer le bonheur de mes gens, je commencerai par toi. » Et, vous le devinerez bien, Louis entreprit un deuxième tour de piste en s’appropriant fourreau à mettre à son acier. Bien que cette fois, ce ne fût pas tant pour son propre plaisir, que le sien. Car c’est ainsi que l’on gouverne la péninsule, de la même manière que l’on baise une femme : en prenant son temps et en y mettant du sien. Une formule qui, au final, s'assurait de la jouissance de tous.
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