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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Lun 13 Jan 2020 - 20:24
Le docteur Mimosa interrompit son entrée fracassante en découvrant la silhouette malingre et encapuchonnée qui lui faisait face. Il écarquilla les yeux en levant les sourcils bien haut.
Oh la vache !!
Il recula d'un pas, masquant assez mal l'horreur que lui inspirait la malheureuse. Sa voix, chevrotante et peu assurée, s'échappa de sous sa capuche, comme les murmures d'un fantôme.
Si tel est la volonté d'vot' sire... J'm'appelle Ellola, m'sire Mimosa. J'comprend l'inquiétude d'celui-ci, mais faut point donc. Comme j'ai dis, j'ai vu bien des guérisseurs, bien des prêtres. Les premiers ont pas su faire disparaître l'mal, les seconds l'ont qu'contenu dans mon corps. Personne n'a été malade d'puis lors... Le mal est encore là, me marque encore, moins qu'aux débuts, oh oui, je n'vous raconte pas... La peau, la chair, qu'dev'naient noires, rongées par l'mal, puants... Quels prêtres m'auraient laissée reprendre mon périple si j'étais un danger encore, ah ! C'la n'est plus, plus tout à fait, gloire aux saints servants d'la Damedieu. Mais à présent, j'm'en vais la prier en son grand sanctuaire. Qu sait si elle me libér'ra définitivement... Sinon, pour ses bienfaits, j'me dédierai à elle, pour sûr.
La bouche en cul de poule, les yeux aussi ronds que l'était le bonhomme, Egmont tentait de se concentrer sur les paroles de la lépreuse, mais il était à vrai dire plus obsédé par la courbure de son dos. La pauvrette était bossue. Elle tripotait ses bandelettes, leur donnant un mouvement de pendule quasiment hypnotique, alors qu'elle poursuivait en ayant perdue l'attention du médecin depuis belle lurette.
Avez-vous déjà entendu d'pareil mal, m'sire Docteur ? C'est qu'j'délirais aussi, et qu'j'parlais une langue qu'était pas la mienne. On m'raconta même qu'j'tournais la tête à un point qu'devait pas être possible. Maladie, malédiction ? Personne à jamais su m'dire...
Il hocha la tête, perdu dans ses pensées, concentrait sur les vapeurs d'alcool qui embuaient sa vue et sur les bandelettes qui gigotaient. Captant après quelques secondes qu'elle en avait fini avec son monologue, il releva les yeux vers la capuche, souriant largement, les joues cramoisies.
Très bien tout ça ! Maintenant, déshabillez-vous ! Je dois vous osclu ... osc ... rah ... vous examiner Monsieur ... Madame ? ... Hm ... Vous là.
Il posa sa sacoche sur la table de chevet et commença à en extraire quelques fioles et pots, ainsi qu'une bouteille de verre marron. Il fouilla avec une certaine nervosité le fond du sac, avant de s'écrier, triomphant.
Ah ! Elle est là !
Il sortit un étrange appareil, semblable à une tête de canard allongé, la tête percé d'une vis à ailettes, qui servait à écarter le bec. Il montra l'objet à sa patiente, avant de loucher dessus.
Ah non ... AH ! La voilà !
Il sortit sa pipe et la tapa contre le dos de sa main pour s'assurer que le foyer était vide. Il ouvrit un petit pot remplit d'une herbe qui libéra une odeur végétale et légèrement sucré qui embauma la pièce. Il prit entre ses doigts une petite boule où on pouvait deviner comme de la poudre blanche saupoudrée. Il compressa la boule entre ses doigts qui s'effrita en petites miettes avec lesquelles il remplit le foyer, avant de tasser avec son petit doigt. Il releva les yeux, abandonnant un temps la tâche qu'il s'était fixé en omettant la raison de sa présence avant de lancer à la silhouette floue qui lui faisait face.
Et du coup, cette rotation de la tête ? Vous l'estimez à combien de degrés environ ?
Il se saisit d'un bougie et l'approcha du foyer de la pipe. Il inspira profondément, faisant crépiter la plante émietté qui prenait feu. Une odeur forte se répandit dans toute la pièce, chatouillant les narines d'Egmont qui retint la fumée en essayant de poursuivre.
Bous abez eu des colliques, bomissements, débangeaisons ?
Il souffla la fumée, toussant légèrement en observant la malade, un sourire béat sur le visage rougeaud du rouquin. C'était d'la bonne !
La Grise
Ancien
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Mar 14 Jan 2020 - 0:01
Est qu'est-ce qu'il compte faire 'vec ça ? Fort heureusement, le 'ça' retourna dans sa cachette, et le gaillard se prit de quoi se parfumer l'haleine. Et quelle haleine ! Bien ennuyée de ne pas l'avoir détourné de son but, la demi-sang tripotait de plus belle ses bandages. C'qui va voir, y va comprendre, non ? C'pas compliqué... Mais c't'un péninsulaire, l'a p'tète jamais vu d'drow d'sa vie... P'tète ? De plus, elle s'interrogeait aussi quant à son état. Elle-même tenait fort bien la bouteille et ce qui s'en suit - sans doute grâce à son sang, et une bonne dose de pratique -, mais elle avait vu plus d'un humain se vautrer dans ses excès. Peut-être outrepasserait-il ses capacités... ?
Mais... Vaut mieux qu'y tombe sans avoir rien vu et qu'j'me taille, est-ce qu'y m'laiss'ra tranquille l'autre ? Ou vaut mieux qui voit ? Mais comment qu'y voit sans savoir ? Bon, verra comment qu'y réagit... Pis lui faire avaler l'serpent... En disant quoi ?
"Des... Des degrés m'sire ? Qu'est-ce c'est ?hasarda-t-elle, jouant la pauvresse ignorante.J'saurais pas vous dire m'sire. C'les prêtres qu'savaient. Mais j'ai plus la tête qui tourne d'puis, non ! Ni de colliques, ni rien...Les doigts, fébrilement, tiraient sur le bout d'un bandage blanc.Avant ça m'brûlait, ça m'grattait, mais pu' d'puis les prêtres. Mais... Ça reste moche. J'suis désolée d'vous montrer ça...Combien de miséreux avait-elle entendu geindre et s'excuser, dans la rue comme au bordel ?Oh, c'tait horrible m'sire, horrible... Même 'vec toutes les crèmes, pommades, cataplasmes des soigneurs...Et lentement, du gris apparaissait au creux des blancs.Des plaies, partout, et la douleur, tout l'jour et la nuit... C'est loin, mais quand j'ferme les yeux, j'peux m'rappeler... Ah, je ne veux pas voir !"
Et soudain, la capuche au visage caché sous les bandages se détourna, alors qu'une main, intraitable, continuait de déballer, dévoilant une phalange, oh ! Un doigt. Fichtre, une main ! Dont la peau était un peu crasseuse, étrangement poisseuse, portant quelques minces cicatrices, mais au derme en bon état. Et pourtant, la - fausse - lépreuse se montrait toute fébrile de dévoiler cela, détournant la tête - mais pas assez pour l'empêcher de garder un oeil sur la figure du médecin -. Il voulait voir, eh bien... ! Qu'il voit ! Avec tout le cérémoniel dramatique.
Au pire elle l'assommait, sautait par la fenêtre et tentait sa chance avec le premier tas de foin à portée, où autre espace d'atterrissage ne lui valant pas un décès prématuré.
"Est-ce... Est-ce qu'c'est toujours cloqué ? J'sens plus trop..."souffla-t-elle avec une pauvre crainte.
Gaubert de Prademont
Humain
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Mar 14 Jan 2020 - 21:11
Une bouffée avait suffi pour que les effets se fassent sentir. Les pensées de Mimosa, noyées d'alcool, commençaient à retrouver un semblant de clairvoyance, du moins le voyait-il ainsi. La patiente bredouilla.
Des... Des degrés m'sire ? Qu'est-ce c'est ? J'saurais pas vous dire m'sire. C'les prêtres qu'savaient. Mais j'ai plus la tête qui tourne d'puis, non ! Ni de colliques, ni rien... Avant ça m'brûlait, ça m'grattait, mais pu' d'puis les prêtres. Mais... Ça reste moche. J'suis désolée d'vous montrer ça... Oh, c'tait horrible m'sire, horrible... Même 'vec toutes les crèmes, pommades, cataplasmes des soigneurs... Des plaies, partout, et la douleur, tout l'jour et la nuit... C'est loin, mais quand j'ferme les yeux, j'peux m'rappeler... Ah, je ne veux pas voir !
Qu'est-ce qu'elle racontait celle-ci ? Il fallait ajouter des propos ineptes aux symptômes de cette étrange maladie. Pour se donner du coeur, il reprit une bouffée, retenant la fumée au fond de sa gorge pendant quelques secondes et la relâcher lorsque des larmes humidifiaient le blanc de son oeil qui se vitrifiait. La voilà la main nue, en ayant fait toute une cérémonie comme une pucelle qui se dévêtisait devant un homme pour la première fois. Elle ajouta avec une voix pleine de drame.
Est-ce... Est-ce qu'c'est toujours cloqué ? J'sens plus trop...
Après une troisième bouffée, il tapota le cul de la pipe sur le coin du lit et s'approcha en relâchant la fumée, avant de tousser. Il se pencha sur la main, louchant malgré lui, avant de secouer la tête pour y voir clair. Il bloqua un instant, incapable de se rappeler ce qu'il regardait précisément. Ah oui ! La main de la malade.
Hm ... Hm ... Hm ... HMMMM ! ... Y pas d'cloques.
Il plongea de nouveau les mains dans sa sacoche en déclarant, le visage fermé et renfrogné.
Mais z'avez la peau grise, Madame. Grise comme ... euh ... comme ... 'fin vous voyez ... Un machin gris ! ... J'vais vous désfin ... déééési ... désfec ... J'vais nettoyer
Il sorti une bouteille arrondie et un linge soigneusement plié, avant de faire sauter le bouchon avec les dents. Il s'apprêtait à verser le liquide sur le linge quand il renifla le contenu de la bouteille.
Raah merde, c'est d'la gnole.
Il tendit la bouteille à la malade, avant de plonger la tête dans sa sacoche.
T'nez-moi ça. Où c'est-y, par le con de Tyra, qu'j'ai foutu c'foutu ... AH ! Ah non ...
Il releva les yeux, penaud, cherchant le regard de la patiente sous sa capuche.
J'l'ai oublié ... Héhé ... Héhéhéhéhé ... Oh le con ! HAHAHAHAHAHAHAHA
Un autre effet surprenant de cette herbe à l'odeur si particulière et prenante était qu'elle pouvait déclencher des épisodes de rire incontrôlable. Egmont en fit tomber sa sacoche, reprenant la bouteille des mains de l'autre encapuchonné et avala une grande rasade pour se calmer. Son rire s'éteignit difficilement, à grands renforts de soupirs sonores, puis il releva la tête, surpris de voir une personne face à lui.
Oui ? C'est pour quoi ? Oula ... Z'avez une main bizarre vous ... ouhou ... ouhouhouhou .... Hahahahahaha ...
La consultation allait être longue ... Très longue ...
La Grise
Ancien
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Jeu 16 Jan 2020 - 23:56
De... Il a oublié ? S'étant fait reprendre la bouteille de gnôle, la demi-sang demeura confuse, un instant, devant le médecin décalqué. Qu'est-ce qu'y s'est mis dans l'sang pour... Ah, pas mon problème. Faut qu'y pige et m'foute la paix !
"Je... M'sire ?hoqueta-t-elle, mains jointes, préférant mimer un début de sanglots que laissait un flot d'insultes lui dégouliner du bec.Vot' sire vous a d'mandé d'savoir si j'suis contagieuse ou pô. Malade, j'le suis toujours, mais des médecins et des prêtres ont fait qu'j'menace plus personne. Pis qu'j'infecte personne. J'ai juste... Des traces. L'peau grise. Voyez ?Pour compléter, elle lui tapota une joue de sa main débandée, au lieu de la lui gifler.Vous aurez-rien, j'vous l'dis."
S'étant reculée, penaude et recroquevillée sur elle-même, la Grise cogitait furieusement. Je le cogne ? Je le menace ? J'lui en fais r'prendre jusqu'à qu'y finisse par terre ? M'plait pas que j'crame dépende de... Bah, s'il t'nait sur ses deux jambes, l'aurait compris d'puis longtemps. Mais au moins j'saurais ! Elle ne remarqua que tardivement qu'elle lui avait chouré la bouteille d'alcool. Les vieilles habitudes. Partage, couillon ! Et, plutôt que de lui rendre, elle prit une longue gorgée. Au moins une dernière, si j'dois crever à cause d'l'enfoiré ! La main agrippée à la bouteille, vivifiée par la boisson, elle décida de jouer une autre carte... Et éclata en sanglot.
"J'veux, j'veux juste aller prier la Damedieu, m'sire...hoqueta-t-elle.L'grand temple, qu'est magnifique qu'on dit... Qu'j'le voie, qu'j'pris d'jour comme d'nuit... Et qu'la Damedieu m'dise enfin c'qu'il en est... Qu'j'puisse m'regarder dans un miroir... Soignée, ou au moins en la servant elle... J'vous en prie..."larmoyait-elle, ses mains jointes sur la bouteille au si doux liquide.
Gaubert de Prademont
Humain
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Ven 17 Jan 2020 - 14:46
La pauvre femme, dissimulée dans son drap, joignit les mains avant de tenter d'attirer l'attention du médecin hilare.
Je... M'sire ? Vot' sire vous a d'mandé d'savoir si j'suis contagieuse ou pô. Malade, j'le suis toujours, mais des médecins et des prêtres ont fait qu'j'menace plus personne. Pis qu'j'infecte personne. J'ai juste... Des traces. L'peau grise. Voyez ? Vous aurez-rien, j'vous l'dis.
D'un geste vif, elle lui chipa la gnôle, déclenchant un nouveau fou rire de Mimosa. Elle s'enfila une longue rasade en l'observant, alors que l'odélian retrouvait peu à peu son calme, goûtant moyennement qu'on lui vole sa bibine. Et soudain, elle éclata en sanglots, déclamant avec une intonation de pleureuse funèbre.
J'veux, j'veux juste aller prier la Damedieu, m'sire... L'grand temple, qu'est magnifique qu'on dit... Qu'j'le voie, qu'j'pris d'jour comme d'nuit... Et qu'la Damedieu m'dise enfin c'qu'il en est... Qu'j'puisse m'regarder dans un miroir... Soignée, ou au moins en la servant elle... J'vous en prie...
Les lèvres d'Egmont se crispèrent et une larme commença à poindre sur la paupière du bas, alors qu'il contenait un nouvel éclat de rire. Le spectacle de l'autre encapuchonnée, se livrant à une démonstration de tragédienne larmoyante, la gnôle à la main et la main grisâtre, avait quelque chose de bien plus comique qu'il ne l'aurait cru. Il tenta de prendre un visage concerné, hochant la tête en fronçant les sourcils, parvenant à garder son sérieux.
Oui bien sûr, je comprends ... La Damedieu oui ... Hihi ... Hihihi ... Je vois bien votre détrehéhéhésse ...
Sans s'en rendre compte, le docteur Mimosa bourrait à nouveau sa pipe de l'herbe étrange en tentant de contenir son hilarité maladive. Il se leva et tendit la pipe à la malade, d'un geste vif.
Prenez çahaha ! Voilà qui devraithéhé dissiper votre chagrinhinhin ... Et donnez-moi cette bouteille.
Joignant le geste à la parole, il récupéra sa bibine et en téta le goulot avec avidité. Il tituba en arrière et posa une main sur la table pour arrêter sa course. Il tourna la tête autour de lui et observa la fenêtre fermée de volets à battants. Il s'excalama alors.
Fait chaud izi !
Il ouvrit les volets et avec un nouveau petit rire amusé, bascula vers l'avant.
La Grise
Ancien
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Sam 18 Jan 2020 - 20:51
Mais qu'est-ce que j'vais en tirer d'cui-la ? Entre l'oubli impromptu et les crises de rire, la Grise se retrouvait quelque peu prise au dépourvu dans son rôle de pauvresse. Que ferait une pauvre femme face à pareille situation ? S'insurger, larmoyer encore un peu... ? Se faisant reprendre la bouteille pour récupérer une pipe en bois, elle suivit d'un regard nerveux les aléas du gus.
"J'vous en pris, suffit qu'vous disiez à vot' sire..."avait-elle commencé en s'avançant vers lui.
Entre l'alcool et l'herbe, et son comportement étrange, ne manquait plus que cet énergumène lui claque entre les doigts... Eut-elle un pressentiment ? Une intuition ? Ou fut-elle seulement portée par la fébrilité d'une pauvresse s'accrochant à celui détenant les mots pour lui garantir un passage sûr ? A deux pas de lui, elle en fut pour des yeux ronds à la vue du gaillard qui se penchait dangereusement... Avant de réaliser qu'il se penchait trop.
La pipe rebondit sur le sol. En grandes enjambées, la demi-drow se jeta, bras en avant, pour saisir un vêtement, une jambe, quelque chose... !
La ceinture lui échappa des doigts, ses ongles tentant désespérément de s'accrocher à une once de tissu, alors que l'homme tombait intégralement dans le vide... Presque ! Avec un grognement de douleur, la demi-drow fut plaquée contre le rebord par le poids qui l’entraînait. Les épaules douloureuses, les bras crispés à s'en faire mal, elle fixait avec rage la cheville qu'elle tenait désespérément. Le bougre n'était qu'à un pied près de finir écrasé en contre-bas.
"Garde... Gaaaaarde... "tentait-elle de crier, le souffle coupé par l'effort.
Pèse son poids l'salaud... Quel dieu a cru bon d'me l'tuer sous l'nez ?! Gueule pour ta vie crétin, appelle de l'aide ! Elle l'eut volontiers encouragé à le faire, mais devoir retenir plus que son poids requérait toute son énergie. Serrant bigrement les dents, elle enragea : ses mains poisseuses, dont l'une encore couverte de bandage, n'offraient pas la meilleure des prises.
Gaubert de Prademont
Humain
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Dim 19 Jan 2020 - 10:25
Le fond de l'air était frais en cette matinée légèrement ensoleillée. Egmont était suspendu dans le vide, maintenu par les chevilles et ballotait contre la paroi grisâtre du château. Toujours sous l'effet incongru des diverses substances qui inondaient son corps, le médecin observait en silence le sol à plusieurs mètres sous lui. Il ne criait pas. Il regardait le spectacle d'un monde à l'envers, s'interrogeant sur l'inversion du ciel et de la terre dans son champ de vision. À l'horizon, il voyait quelques voiles glisser sur la mer, à moins que ce ne fusse des nuages dans le ciel, difficile à dire, la tête en bas. Tournant le regard autour de lui avec une sérénité déconcertante, le docteur Mimosa balbutia.
Qu'est-ce que j'fous là ?
Il baissa la tête vers son ventre, pour voir ses jambes accrochées à une fenêtre dont les battants étaient ouverts. Un craquement de tissu se fit entendre, tandis que ses chausses se montraient un peu plus lâches et qu'il descendit de quelques centimètres. Il sentit la morsure du vent s'engouffrer sur la naissance de ses fesses alors que le craquement retentissait à nouveau. Egmont se blançait légèrement, comme un jambon sur sa ficelle, repérant sur sa droite une pierre qui ressortait légèrement du mur. Supposant que quelqu'un l'empêchait de choir dans le vide, il s'exclama à son sauveur providentiel, qu'il sentait plus qu'il ne voyait.
Hé ... Heeeeyy ... J'vais tenter d'm'accrocher au ... truc, là ... Bougez pas, j'arrive.
Il se dandina, ondula, se balança pour saisir l'aspérité dans la paroi. Un nouveau "crac" retentit et, cette fois-ci, le vent froid de l'automne lui cingla sur le fessier avec vivacité. Cocasse spectacle pour qui levait la tête, d'un gros moustachu rouquin, cul nu, suspendu par un pied à une fenêtre, qui jouait les acrobates pour ne pas s'écraser dans la cour du château. Dans un exercice de contorsion remarquable pour un homme de son gabarit, Egmont parvint à se redresser et à trouver une seconde prise qui le fit remonter la tête à hauteur de son pied maintenu à l'intérieur. L'autre pendouillait mollement dans le vide, au point qu'il en perdu son soulier à talonettes, lequel s'écrasa sur les pavés avec un "ploc". Il découvrit alors l'étrange silhouette enturbannée et encapuchonnée qui lui maintenait la cheville et eut un petit sursaut. C'est qu'il l'avait oublié celle-ci ! Il posa une main sur le rebord de la fenêtre avant de déclarer.
Bien aimable ! Encore un peu et paf ... Héhé ...
À grands renforts de grognements, Egmont parvint avec l'aide de sa patiente à se hisser à l'intérieur de la petite chambre, avant de rouler sur le sol en respirant de grandes goulées d'air. L'effort l'avait épuisé et à voir l'état dans lequel était la malade, ils étaient deux. Il tenta de se relever en s'appuyant sur la table, qui glissa sur le parquet en grinçant de manière sonore. Il aperçut sa pipe sur le sol, allongeant le bras pour s'en saisir, offrant ses miches au regard de sa patiente, sans en avoir une seconde quelque chose à cirer. Il se releva, triomphant, muni de son objet fétiche. La porte s'ouvrit en claquant contre le mur et des gardes, dirigé par le brave Roland firent irruption dans la pièce. Les chausses d'Egmont tombèrent au même instant sur ses chevilles.
Qu'est-ce que c'est que ce vacar ...
Pas troublé un seul instant par la situation propice au quiproquo, Mimosa tendit une main vers eux, se montrant rassurant.
Tout va bien, Messieurs ! J'allais procéder à l'examen. Comme ça ??
Le sergent moustachu écarquillait les yeux. La soi-disante malade était agenouillée contre le mur, le médecin face à elle, les chausses en bas des jambes, révélant la partie basse de son corps roux et poilu à tout le monde, sans aucune vergogne, une pipe à la main et une bouteille d'eau-de-vie à portée de main. Egmont réalisa alors qu'il était cul nu et s'écria en recouvrant son intimité, révélant encore plus aux gardes qu'ils auraient jamais aimé voir.
Oh, bah dis-donc hé !
Le médecin tourna les yeux vers Roland et lui sourit benoitement.
Madame et moi avons établi les symptômes, il me faut maintenant élargir mon point de vue sur la question pour traiter le mal en profondeur. Une histoire de quelques minutes.
La mâchoire de Roland pendait alors qu'il observait la scène, mal à l'aise. Il ne savait même pas comment réagir, décontenancé par le bonhomme, ses actes et ses propos. Il finit par tourner les yeux vers la galeuse, toujours ébaubi.
Tout va bien, madame ?
La Grise
Ancien
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Lun 20 Jan 2020 - 22:31
Le souffle encore coupé par l'effort fourni, la demi-sang maudit sur trente générations le gaillard qui arborait ses bijoux de famille, tout en continuant de 'faire le médecin', avec un naturel désarmant. C'genre d'gars, où t'as autant envie d'les cogner que t'marrer d'leur connerie. Il fallait le dire, sa déconvenue manqua la faire sourire, avant qu'elle ne se rappelle le plus important : elle était une pouilleuse révérant Damedieu la Prude.
Au lieu d'ironiser sur le peu qu'il y avait à voir, la bougresse affecta un certain trouble, détournant les yeux de l'entrejambe grassouillette, ainsi que du regard du garde. Mains jointes, tant pour montrer sa ferveur - à tord et à travers peu être - que pour dissimuler sans trop en avoir l'air sa mimine sans bandage, elle hocha fébrilement la tête.
"Tout-tout va bien, m'sire... J'crois qu'la dame d'ce sire s'trompée d'chausses pour l'vêtir..."
Crier à l'agression eut été fort amusant, mais aussi lourdaud soit-il, le gaillard lui en devait une - s'il avait l'esprit assez clair pour l'avoir compris et en tenir compte -, et son avis serait sans doute préférable à celui d'un autre, capable de reconnaître dans sa 'maladie' un mal tout autre que ce qu'elle clamait.
Une fois le bougre moustachu repartit - avec ses doutes sans doute, mais qu'importait pour la demi-sang, qui ne comptait pas se créer une réputation dans le coin -, elle se redressa, les jambes enfin à peu près stable. Dans le doute, elle s'appuya contre un meuble.
"Par la Damedieu, v'z'êtes vivant...souffla-t-elle.C'est qu'elle doit vouloir qu'j'atteigne son temple ! N'croyez-vous pas ? Que je parvienne à vous rattraper, et vous d'remonter... Rassurerez-vous vot' sire sur mon compte ? Si la Damedieu le veut..."disait-elle encore, toute fébrile.
Jusque-là, le numéro de la pauvrette n'avait pas donné les résultats escomptés, mais garder une certaine continuité lui semblait d'importance, quand bien même elle se serait giflée si elle avait été face à son alter-ego de circonstance. N'ayant toujours pas ramener son regard vers le gus, elle ajouta, au cas où il aurait oublié cela aussi :
"Pourriez-p'tète r'monter vos chausses, non... ?"
Ou va t'effondrer sur ta gueuse et laisse-moi r'partir avec un laissez-passer, par le dieu d'tes joyeuses atrophiées !
Gaubert de Prademont
Humain
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Mar 21 Jan 2020 - 19:26
Les chausses toujours ratatinées autour des chevilles, Egmont assista au questionnement quelque peu vindicatif de la part du chef de la garde à la moustache cocasse. La patiente joignit les mains en position pieuse et rassura les hommes du comte.
Tout-tout va bien, m'sire... J'crois qu'la dame d'ce sire s'trompée d'chausses pour l'vêtir...
À l'évocation de sa dame, le coeur de Mimosa se serra. La cause de sa déchéance et sa boisson, de ses insomnies et de sa dérive, lui qui, quelques mois plus tôt, était encore réputé comme le meilleur médecin d'Isgaard. Sa brave femme aux joues et aux fesses potelées qui lui avait brisé son coeur de rouquin en partant avec un autre. Sa Domithilde. Sa moumoune. S'enfonçant dans de tristes pensées, il ne remarqua même pas que les gardes étaient ressortis, ni que la gâleuse s'était relevé pour lui faire face.
Par la Damedieu, v'z'êtes vivant... C'est qu'elle doit vouloir qu'j'atteigne son temple ! N'croyez-vous pas ? Que je parvienne à vous rattraper, et vous d'remonter... Rassurerez-vous vot' sire sur mon compte ? Si la Damedieu le veut...
À croire qu'elle lisait en lui et son histoire comme dans un livre. Elle remuait le couteau dans la plaie, martelant le souvenir de ce prêtre néerite qui lui avait séduit Moumoune et l'avait enlevé un beau matin d'été. Foutu salopard que cet immonde pendard qui sous ses atours de curé avait secoué bien plus qu'un goupillon dans sa chapelle. Les larmes montaient lorsque la malade pointa les jambes nues d'Egmont, déployant son petit étendard, dernier vestige de sa virilité que sa bedaine dissimulait grandement.
Pourriez-p'tète r'monter vos chausses, non... ?
Il posa sur ses jambes dénudées et remarqua la pipe qui gisait sur le sol. Cette vision fut le goutte d'eau qui fait déborder le vase et le médecin éclata en sanglots.
Ah non, mais là ... Nooooooon !
Réaction qu'on aurait pu trouver excessive si on ignorait que la dite-pie était l'ultime cadeau de Moumoune avant son départ, sa trahison même. Pleurant comme un gros bébé, les fesses à l'air, Egmont rampa jusqu'à l'objet avant de s'en saisir de ses doigts boudinés en sanglotant.
Moumooooouuuuuuune ...
De grosses larmes roulaient sur les joues rebondies du médecin qui prenait une position foetale en ramenant précieusement la pipe contre son coeur. Après avoir eu une vue sur l'avant, la patiente pouvait découvrir l'arrière dénudé et charnu d'Egmont qui n'en avait pas grand chose à faire du regard de la malade. Entre deux sanglots, il parvint à beugler.
Je ne suis plus riiiiiieeeeen sans eeeeellleeeee
Le fait que cette visite médicale allait être fichument longue avait-il déjà été abordé ?
La Grise
Ancien
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Mar 28 Jan 2020 - 17:02
La Grise vit avec ahurissement le gaillard s'effondré sous le poids de la dénommée 'Moumoune'. C'genre d'chagrin, misère... Ce n'est pas comme si ceux-ci lui étaient inconnus, mais la situation ne la rendait guère encline à des accolades de consolation comme elle avait pu en faire dans de multiples tavernes. En attendant... Elle ne voyait pas trop quoi tirer du 'médecin' qu'elle avait sous le nez en train de geindre et de câliner sa pipe en bois.
Pestant intérieurement, le laissant gueuler à loisir, la demi-drow ne dit plus un mot et prit tout bonnement le chemin de la sortie, sans trop savoir comment elle allait sortir de ce merdier. Rase les murs, baisse la tête... Mais si le moindre nobliaux lui collait au miche un médecin, elle n'en verrait pas le bout, songeait-elle en se glissant hors de la pièce, pour descendre les escaliers. Eviter les gardes, se fondre dans la foule... Un exercice qu'elle connaissait, mais guère en Péninsule. Bah, faut une première à tout ! Retrouver les autres plus tard ?... Rebrousser chemin ?
Une petite voix agaçante - celle de la raison, que la demi-sang ignorait bien souvent pour celle de l'audace et des plans foireux - se faisait bien trop entendre à son goût... Le sentiment d'échec pointait sous la forme d'un goût amer et, la mort dans l'âme, elle tâcha de se faufiler en faisant profil bas, afin d'annoncer, d'une manière ou d'une autre, qu'elle s'en retournait.
Gaubert de Prademont
Humain
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Sam 1 Fév 2020 - 17:19
Pleurant à chaudes larmes, en position foetale sur le sol, les fesses à l'air et la pipe dans les mains, serrées contre sa poitrine, Egmont se balançait légèrement d'avant en arrière en couinant comme un porcelet qu'on égorge. Il se remémorrait les moments les plus heureux de sa vie conjointe avec Moumoune et plus rien d'autre n'avait d'importance. Pendant ce moment pathétique et dramatique (comique ?), la patiente en profita pour prendre la fille de l'air et le médecin, noyé dans son malheur, ne remarqua rien, pire, après quelques minutes à sangloter, il sombra dans un sommeil sans rêves, cuvant son ivresse et sa plante à fumer pendant de longues minutes.
Il s'éveilla en se plantant une écharde dans le gras de la fesse droite et ses idées semblaient éclaircies par sa petite sieste improvisée. Comme souvent après ces semi évanouissements dus à ses excès, il ne souvenait de rien ou presque. Une femme qui se dissimulait sous une grande cape, des bandelettes qui cachaient une peau grisâtre et une fenêtre ouverte. La patiente n'était plus là ... De vagues souvenirs de corps suspendu dans le vide vinrent frapper son esprit. Il fut soudain pris d'une bouffée d'angoisse. Avait-il commis l'irréparable ? Au comble de son désarroi, avait-il passé ses nerfs sur la pauvre galeuse ?
Il se pencha par la fenêtre après avoir inspecté les placards et sous le lit. Les maigres bien de la pauvrette n'avaient pas bougés. L'angoisse tirailla ses entrailles alors qu'une goutte de sueur roulait le long d'un pli du cou. Il rangea rapidement ses fioles et ses feuillets lorsque les gardes du comte entrèrent dans la chambre, leur sergent moustachu en tête.
C'est terminé ? Euh ... Oui ... Ouioui ... Le comte vous attend pour le compte-rendu.
Sans un mot de plus, les gardes accompagnèrent le médecin jusqu'au bas des escaliers et tombèrent sur le comte qui ôtait ses gants de monte en rentrant au château.
Votre Grandeur, le médecin. Ha ! Quand même ! Alors, docteur ? Contagieuse cette gueuse ?
Egmont dansait d'un pied sur l'autre en faisant face au seigneur Gaubert. Visiblement, personne n'avait noté son infortune, ni la disparition de la malade. Ou il était présentemment interrogé pour cette même raison ? Face au suzerain, qui le toisait de son oeil inquisiteur, entouré des gardes à la mine sévère qui n'attendait qu'une chose, un aveu de sa culpabilité pour le jeter dans les oubliettes ou pire encore. Il devait broder une histoirequi le dédouannerait.
Hé bien ... Alors ... Euh ... Non ... Pas contagieuse ... Oula non ... Fort bien ! Où est la galeuse ? Mais ! Mais ... Pardonnez-moi, Votre Grandeur ... Mais ... Une forme très rare de ... Gangrène zurthaanienne ... Je ... Je lui ai recommandé de se rendre sur-le-champ ... Chez un ... comment dit-on ? ... Spécialiste ... En ... Comment ? ... En Estrevent, voilà ! Je ... Je crois qu'elle a du me prendre aux mots, puisqu'elle a ... euh ... filé imédiatement. Voilà ... Voilà, voilà. De la gangrène zurthaanienne ? ... Il n'y a définitivement que de la merde de chameaux et des malédictions qui sortent de ce désert ! Merci docteur, mes gardes vont vous raccompagner jusqu'à votre domicile.
Et ainsi fut fait. Roland désigna une escorte de deux hommes pour renvoyer le docteur Mimosa dans ses pénates et le comte se pencha vers son sergent en regardant le rouquin quitter le château.
Il a l'air d'un brave homme ... Bien, Roland, faites venir Dame Noblegriffon et ses gardes du corps ... Et assurez-vous que cette paysanne ne soit plus ici. Faisons confiance à Mimosa et foutons la dans un navire si on la retrouve. Bien, Votre Grandeur !
Et le sergent fit claquer les talons de ses bottes avant de faire volte-face et s'enquérir de sa mission.
Dernière édition par Gaubert de Prademont le Dim 1 Mar 2020 - 22:36, édité 1 fois
Sanaa
Humain
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Dim 1 Mar 2020 - 22:25
Aislinn Noblegriffon
Quand on lui annonça que le comte voulait la voir, le premier réflexe d’Aislinn fut de chercher un moyen de se dérober. C’était que les réactions du Prademont et le triste sort d’Eloas en particulier l’avaient plus choquée qu’elle n’avait bien voulu l’avouer à Digne. Bien sûr, de ces pensées effarées, elle n’avait rien dit aux gardes venus la chercher. Elle leur avait souri, avant d’opiner aimablement du chef sans rien trahir de son trouble. Tout juste se permit-elle de leur demander s’ils pouvaient l’attendre seulement quelques instants, afin qu’elle pût terminer de se préparer.
Son compagnon, qui la connaissait un peu mieux que l’escorte qu’elle se voyait offrir, ne se laissa pas le moins du monde tromper par les quelques paroles rassurantes qu’elle lui adressa ; il devait avoir compris que, malgré l’accalmie amenée par la reconnaissance par les autorités locales de sa filiation, il demeurait au-dessus de leurs têtes à toutes et tous une épée de Damoclès qui n’attendait que de s’abattre sur leurs nuques vulnérables.
Après s’être laissé un peu de temps pour prendre leur courage à deux mains, le jeune couple se laissa donc guidé. Pour s’arracher aux sombres prédictions auxquelles elle ne pouvait s’empêcher de se livrer, la jeune Noblegriffon cherche à engager une discussion, même futile, avec le garde qui marchait à sa droite.
Gaubert de Prademont
Humain
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Mer 4 Mar 2020 - 21:35
Sur les ordres du comte, on avait fait dresser une table avec quelques jattes de fruits, du pain sortant du fournil et de quelques belles pièces de charcuterie tout droit sorti de salaison. Après l'accueil matinal plutôt glacial, il était temps de réchauffer l'atmosphère, d'autant plus que la gâleuse avait été chassé d'Isgaard à grands coups de pompes dans le céans. Gaubert allait devoir reprendre depuis le début et avec un peu plus de tact. Le nom de Noblegriffon rimait avec pognon, et pas que dans la fable. Cette famille possédait des comptoirs un peu partout, et se mettre l'héritière dans la poche pouvait être des plus profitable pour Odélian. La porte s'ouvrit, dévoilant la jeune femme et ses deux estreventins qui lui servaient d'escorte. Le comte sourit avec amabilité en écartant les bras.
Dame Aislinn ! Je vous en prie, installez-vous ! Je tiens une fois de plus à vous présenter mes plus sincères excuses pour le traitement dont vous fûtes victime dès l'aube. J'espère que vous saurez trouver la bonté de pardonner cet excès de zèle, provoqué par d'honteuses délations de la part d'Eloas.
Gaubert posa son regard sur les deux sbires de la jeune femme, avalant sa salive pour se donner l'outrecuidance de prononcer les mots suivants.
Bien entendu, Messieurs, vous êtes également les bienvenus à ma table.
Oui ! Il allait partager son repas avec deux pouilleux d'estreventins à l'oeil aussi vide que celui d'un poisson fraîchement pêché, mais il se devait de faire amende honorable, afin de s'attirer les faveurs de d'Aislinn et de sa riche famille. Le visage de l'odélian était aimable, mais l'envie de rendre les quelques lampées de vin qu'il avait déjà ingurgité était déjà bien réelle. Il suivit les deux gaillards du regard avant de presser le pas pour tirer la chaise de la jeune femme et l'aider à s'asseoir. Il regagna sa place en quelques pas et se tourna vers sa jeune interlocutrice, un sourire toujours accroché aux lèvres.
Dites-moi, gente dame, qu'est-ce qui vous amène sur les nobles terres d'Odélian ? Quelques affaires en cours ?
Sanaa
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Sam 7 Mar 2020 - 22:15
Aislinn Noblegriffon
Le regard que dardait Aislinn sur le bon comte d’Odélian était aimable, mais malgré tous ses efforts et sa bonne volonté, il trahissait son manque d’assurance. Que Gaubert lui parlât avec autant d’amabilité si peu de temps après qu’il eût traité avec si peu de ménagement Maître Eloas était particulièrement sidérant. Elle avait l’impression d’avoir pris la place d’une autre… et se rendit compte que c’était exactement cela. Ce n’était pas « dame Aislinn » que le maître de Prademont accueillait à sa table, mais dame Noblegriffon. Elle avait affirmé que le nom de sa mère leur ouvrirait des portes, mais jamais elle n’avait anticipé que la lignée de Katalina la mènerait jusqu’à la table d’un comte !
« Vous êtes tout pardonné, mon seigneur, déclara-t-elle un peu précipitamment. Vous n’avez fait que lever un doute que j’avais moi-même créé en ne venant pas me présenter. » Elle se laissa guider et s’assit là où on le lui demandait, avant d’ajouter : « Je suis heureuse de savoir, en réalité, que l’on se souvient encore assez de ma mère pour chercher à protéger sa lignée. »
Et Aislinn de se rendre compte un peu trop tard qu’elle aurait sans doute dû parles de « leur » lignée. Elle se retint de se corriger : cela aurait semblé encore plus suspect à leur hôte. Gaubert ne sembla pas s’attarder plus que nécessaire sur ce malheureux lapsus, quoiqu’elle se doutât qu’il n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Elle n’était pas assez sotte pour croire que le Nordien n’avait pas une idée derrière la tête en se comportant ainsi qu’il le faisait.
« Pas des affaires, non, répondit l’héritière à la question du quinquagénaire avant de lancer un regard vers Digne à côté d’elle. Lorsque je vous ai présenté Layik et Saygili, je vous ai dit que leur histoire était de celles qui valaient la peine d’être contées. Il se trouve qu’elle est aussi la raison pour laquelle nous avons accosté à Isgaard. »
Elle avait vite reporté son attention sur le comte et, alors qu’elle était sur le point de lui avouer les dessous de sa visite impromptue, elle commençait enfin à se détendre un peu. Elle se rendait bien compte, cependant, que la patience de Prademont été limitée et elle fit de son mieux pour dire ce qu’elle avait à dire de la manière la plus concise possible.
« Vous n’êtes pas sans savoir que les Principautés s’avilissent encore à pratiquer l’esclavagisme, déclara-t-elle sans avoir besoin de forcer beaucoup pour laisser transparaître tout le mal qu’elle pensait de cet état de fait. La famille de Layik et Saygili a dû souffrir cette avanie il y a quelques années et Layik et Saygili ont été séparées de leurs sœurs quand ces dernières ont été vendues à des maîtres différents des siens. » Elle n’osait plus regarder dans la direction des Hadjaoui, qui ne devaient pas goûter qu’on racontât avec autant de légèreté leurs épreuves. « C’est dans l’espoir de retrouver l’une d’entre elles que nous avons entrepris notre voyage, mon seigneur, » conclut-elle avec douceur. Elle marqua une légère pause, avant d’abattre sa dernière carte. « Nous suivons un oracle de ma mère, déclara-t-elle avec une solennité renouvelée. Alors que Layik et Saygili perdaient tout espoir, la Voilée a consenti à nous donner le nom de l’homme qui a sauvé leur sœur : Andran Straggen. »
Gaubert de Prademont
Humain
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka Dim 8 Mar 2020 - 12:10
Vous êtes tout pardonné, mon seigneur. Vous n’avez fait que lever un doute que j’avais moi-même créé en ne venant pas me présenter. Je suis heureuse de savoir, en réalité, que l’on se souvient encore assez de ma mère pour chercher à protéger sa lignée.
Protéger sa lignée, certes. Protéger l'opportunité que représentait les comptoirs à travers le monde, surtout. Protéger ses relations avec celle qu'on appelait désormais la Voilée, l'avatar de Tyra dans le royaume des Vivants, aussi. Gaubert la laissa croire à ce qui lui chantait, il avait ses raisons bien à lui. Elle poursuivit, répondant aux interrogations du comte, toujours affable.
Pas des affaires, non. Lorsque je vous ai présenté Layik et Saygili, je vous ai dit que leur histoire était de celles qui valaient la peine d’être contées. Il se trouve qu’elle est aussi la raison pour laquelle nous avons accosté à Isgaard.
L'odélian suivit le regard de sa jeune invitée, levant un sourcil circonspect vers les deux hommes. Elle avait effectivement parlé de leur histoire et il avait déjà pensé en avoir cure. Un sourire de façade fut tout de même adressé aux deux gaillards, alors que la jeune Noblegriffon poursuivait son discours.
Vous n’êtes pas sans savoir que les Principautés s’avilissent encore à pratiquer l’esclavagisme. La famille de Layik et Saygili a dû souffrir cette avanie il y a quelques années et Layik et Saygili ont été séparées de leurs sœurs quand ces dernières ont été vendues à des maîtres différents des siens. C’est dans l’espoir de retrouver l’une d’entre elles que nous avons entrepris notre voyage, mon seigneur. Nous suivons un oracle de ma mère. Alors que Layik et Saygili perdaient tout espoir, la Voilée a consenti à nous donner le nom de l’homme qui a sauvé leur sœur : Andran Straggen.
Gaubert hochait la tête en écoutant les mots d'Aislinn, acquiesçant et partageant son dégoût pour l'esclavagisme. Cette pratique barbare, toujours toléré dans le Sud et pratiqué en Estrevent, soulevait les entrailles du comte. Même un gueux, aussi méprisable soit-il, avait le droit de vivre libre et de se créer la vie qu'il désirait. Traiter un humain comme un animal n'avait aucun sens et l'odélian avait toujours pensé que quiconque se voyait récompensé pour son labeur, était bien plus efficace et fidèle envers son seigneur. Le nom qui ponctua l'intervention de la jeune femme, fit froncer les sourcils broussailleux de Gaubert, qui prit une mine légèrement renfrognée.
Straggen ? ... Ce nom ne m'est pas inconnu ... Straggen ...
Il frotta son menton couvert de barbe poivre et sel, songeur. Le nom tournoyait dans son crâne, cherchant à se remémorrer où il avait pu l'entendre. Soudain, l'épiphanie.
Oui ! Les Marcheurs Austères ! C'est un de leur officier, me semble-t-il. Un ordre berthildois.
Il tendit l'index avant de se tourner vers un serviteur qui patientait à quelques pas derrière lui.
Faites mander mon clerc.
Il reposa son regard sur le visage doux de Dame Aislinn, un petit sourire aimable toujours accroché aux lèvres.
Il saura sûrement où se trouve exactement le Prieuré de cet ordre. On dit qu'ils portent bien leur nom, d'ailleurs. De grands gaillards sinistres à ce qu'on m'a dit ! Vous êtes-vous renseigné sur les quelques tournois dans le Nord ? Il y a toujours des membres de l'ordre qui portent les couleurs des Austères.
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Sujet: Re: Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka
Un Straggen vaut mieux que deux Ellola | Aislinn, Digne, Courtois, Mleshka