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| [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) | |
| | Auteur | Message |
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Dante Corvac
Humain
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| Sujet: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Ven 13 Déc 2019 - 18:05 | |
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Soir du 3 au 4e jour de la 2e ennéade de Barkios ~ Automne 17e année du XIe Cycle Principauté des Sept-Monts
Il pleut des cordes le cavalier, sur la monture piaffante et renâclante avance sur le chemin, prend le petit sentier de terre battue menant à la masure... Il n'a pas envie... Au fil des ennéades, il a de moins en moins envie de revenir. Au fil des ennéades, seul, à souffrir et a saigner, seul, à se battre. A reprendre le contrôle. Au fil du mois, il n'a eu aucune nouvelles, aucune prise de contact de la part de celle qui lui a causé des nuits de tourments... Les sentiments qui se sont bousculés et qui l'ont submergés de prime abord, prélevant leur dîme de chair et de sang au passage, se sont calmés. Il paie encore sa dîme de sang d'ailleurs, son bandage sur son torse, sous son plastron, se trempe tranquillement de son fluide vital. Mais, au moins, tout est rentré dans le rang. A quel prix. Sous la capuche baissée, la grande bouche fermée a un pli neutre. Recroquevillé un peu sur lui même pour se protéger des intempéries, le cavalier dans sa cape miteuse, déchirée, sur un cheval trempé qui fait bien savoir sa mauvaise humeur. Et sous le ciel de plomb, le cavalier d'attacher sa monture pour toquer à la porte de la masure. Il sait qu'il y a quelqu'un… La lumière filtre de par les planches disjointes. Il ne veut pas entrer dans cet endroit. Il hait cet endroit. Mais il y a quelque chose qu'il doit faire, et après, il l'espère, il sera libre. Jamais liberté n'aura été autant synonyme que de vie froide et sans saveur. Et la tête sous la capuche baissée attend patiemment que quelqu'un vienne ouvrir. Les prunelles dépareillées, incisives ne marquent aucune inquiétude ou aucune peur. En lui même cependant, il n'a qu'une hâte… Fermement, il toque encore. |
| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Sam 14 Déc 2019 - 2:44 | |
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Le mouvement du départ était enclenché depuis quelques jours déjà et Shyn'tae m'avait plusieurs fois fait la réflexion que j'étais d'une humeur massacrante... Ce qui n'avait en rien arrangée la dite humeur. Pourtant, prise dans ces préparatifs et dans l'optique de quitter encore ce repère et mon envahissant geôlier, j'aurais du exulter !
Cette morosité me rend la vie difficile pour rien. Vraiment, c'est navrant et stupide d'être dans un état pareil sans raison !
Depuis le matin, je m'occupe en révisant mes options pour définir l'itinéraire que je compte prendre. Nelen serait intéressant mais il me faut l'occasion et l'argent. M'éloigner de Sol'Dorn est désormais inutile mais j'ai mieux à trouver que les basses œuvres de Frontière. Repasser par Thaar me semble la meilleur option... Mais cela me semble également creux. Affreusement creux. Ultimement creux. Pourtant je n'ai jamais été aussi proche de mon but et ces nombreuses expériences avec Shyn'tae m'ont permise d'avoir de réelles pistes pour arriver à bon port. Ça me rend folle ! Je commence à me demander si ce n'est pas dû à la nature première des Lamentation. Leur soif de vengeance tant peut-être à me faire adopter la survie comme un moyen et non un but ? Mais pourquoi ne pas avoir soif de sang dans ce cas ?
Qu'Arcam les emporte tous !
Et qu'Arcam emporte aussi ce fichu livreur qui frappe à la porte !
Laissant là mon grimoire et mes pensées, je sors de ma chambre pour aller ouvrir. Shyn'tae a pris l'habitude de sauter sur la poignée avant moi pour m'empêcher de renvoyer le porteur mais si elle n'a pas répondu au premier battement c'est qu'elle doit être occupée ailleurs. En passant devant le miroir brisé que j'ai du nettoyer avec précautions dans l'espoir de pouvoir encore l'utiliser vaguement, je réarrange mes cheveux d'encre et vérifie que ma longue chemise de corps en fin lin blanc n'est pas tâchée.
Puis, pieds nus, j'ouvre la porte en grand, régalienne. Autant accueillir l'énervant porteur comme il se doit pour lui passer un savon en bonne et due forme.
...
Bordel de merde...
Après un instant de surprise réelle, je ne peux m'empêcher de me retrancher froidement dans le contrôle glaçant qui - sans que je puisse en avoir conscience - me fait tant ressembler à mon père. Mon cœur bat à grands coups, puis se serre.
J'hésite.
Que fait-il là ? Pourquoi se montrer franchement alors qu'il me puni depuis un mois à roder sans le moindre mot ni la moindre explication. Pourquoi maintenant alors que je m'en vais enfin. En a-t-il assez de me surveiller comme le plus abjecte des maris jaloux ? Son œil terne me jauge. Une série de souvenirs et d'images me jugent.
Je m'écarte de la porte pour le laisser entrer dans le salon toujours vide de meuble. La table et toutes les affaires que nous avons pu déplacées sont soit dans l'avancée qui tient lieu d'écurie, soit réparties dans les chambres. Le sol, les murs et le plafonds sont couverts de cercles rituels et de symboles peints en plusieurs couleurs. Le tout associé à aux crépitements de l'âtre et à une odeur d'herbes aromatiques séchées donne un aspect mystique et profondément dérangeant du lieu.
Avant de prononcer le moindre mot, je referme la porte derrière lui et croise les bras, têtes hautes, menton levé. Je couve son visage asymétrique d'un œil acéré, m'obligeant à accommoder au maximum de mes capacités. Il me semble émacié alors que j'ai repris la chair qui me faisait défaut depuis plusieurs mois...
Peu importe !
- Tu te décide enfin à venir au lieu de me surveiller de loin ?
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Sam 14 Déc 2019 - 3:27 | |
| Il ne s'attendait pas à ce que Cécilie réponde… Il pensait délivrer ses informations à la Sombre et s'en aller. Ce moi sans un signe de CÉcilie a été long. Très long... Et il s'interdit d'y penser. Et pourtant.
Pourtant, il ne peut s'empêcher de la regarder… Elle est encore plus belle que quand ils sont arrivés. Manifestement elle a fait bon usage des provisions et du buffet. Sous la pluie, leurs éclats éteints par l'ombre de la capuche, il ne manque rien. Ni la jupe, ni la chemise… Ni l'absence de mobilier et les symboles ésotériques un peu partout derrière elle.
Son coeur rate bien un battement ou deux, mais Dante le rappelle à l'ordre. Il est content de se rappeler de Cécilie avec une telle précision. Elle hésite et il ne dit rien, se contentant de la fixer sans rien dire, sous l'ombre protectrice de sa capuche.
Et elle s'efface, le laissant entrer. C'est au tour de l'homme d'hésiter avant de pénétrer dans l'antre de magie. L'odeur entêtante qui alourdit la pièce lui fait inspirer profondément, narines évasées, essayant instinctivement de découvrir les herbes qui composent le bouquet.
Alors, lentement, le pied botté de cuir souple se meut et fait entrer l'homme à l'intérieur, juste assez pour que Cécilie puisse refermer derrière. Il ne fait pas de mouvements plus brusques ou non nécessaire. Et la jeune femme l'attaque sans tarder.
- Tu te décide enfin à venir au lieu de me surveiller de loin ?
Alors seulement, d'un geste lent et mesuré, enlève t'il sa capuche. Si Cécilie a pu penser qu'il avait les yeux ternes, l'éclat reflété par le feu est on ne peut plus incisif. La prunelle marron lui de reflets ambrés sous l'éclat des flammes tandis que la verte est on ne peut plus claire.
Quoi dire?
Je suis content de voir que tu va bien? Je ne te surveillais pas? Je passais une fois ennéade? Je couvrais les traces que tu met un peu plus partout. Sous son bandage, ses plaies le lancent atrocement et l'assassin se sert de cette douleur pour aiguillonner son esprit. Oui il est amaigrit, mais ca ne l'inquiète pas. Il se fait des réserves pour mieux les dépenser. Ses séances de remise en forme lui otn énormément coûté.
Je venais parler à Shyn, ya des nouvelles d'Elda qui la concerne… Je ne t'ai pas surveillé du mois si c'est ce qui t'inquiètes. Tu m'aurais entendu.
Il ne se secoue pas par réflexe, pour ne pas tremper son hôtesse. L'oeil marron se pose dans les ténèbres cerclées de bleu. La voix basse, agréable, est légèrement plus rauque que dans les souvenirs de Cécilie.
Mais je suis content de te voir parce que je vais en profiter avant que tu me laisse pas en placer une, laisse moi parler jusqu'au bout.
Se décalant un peu, il fait totalement face à Cécilie de Missède, trempé comme une soupe, en espérant qu'elle l'écoute cette fois. La voix grave ne montre aucune inflexion. Pourtant si elle le regarde
-Je t'ai fait mal voilà un mois, je n'ai jamais voulu tout détruire entre nous… Aucun mot peut racheter comme tu me l'a fait remarquer… J'ai juste voulu te tenir en sécurité, avec moi, de la façon que je connaissais… ...
Non mon grand, tu t'étais promis de rien lui dire, de rien faire… Tu es au dessus de ça. Pourquoi tu perd ton temps? Lui dirait la Bête si elle n'était pas murée. Retourne sur un terrain que tu connais. …
Dis lui que tu t'en va, balance lui tes informations et va t'en! La mâchoire se carre légèrement.
….
Il aimerait dire ce pour quoi il est venu. Mais tant de choses se bousculent au portillon qu'il ferme sa grande bouche.
Si seulement c'était Shyn qui avait ouvert, il serait déjà reparti. Il est en pleine possession des es moyens le Dante, sauf de sa bouche.
… |
| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Sam 14 Déc 2019 - 15:34 | |
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Pas surveillée... Il me prend vraiment pour une courge ! Mais le reste... Le reste coule lentement dans ma poitrine comme une chape de plomb.
J'aurais aimer l'interrompre et crier, libérer un courroux salvateur. Lui dire d'arrêter ce jeu de dupe. Le mettre à la porte et m'écrouler sur le battant. Ma gorge se serre. Il n'a vraiment pas compris... Il n'est plus question de trahison finalement. Il n'est plus question de fatalité... Mais de choix et d'évidences. Les murmures restent muets. Jugent-ils que cela ne les concernent pas ? Leur présence est juste là, au creux du cœur, mais ne comble aucun vide.
* Je t'aime comme tu es... *
Mes ongles s'agrippent à mes bras sans ménagement. Je suffoque mais n'en montre rien. Mon cœur se serre à en faire mal. Après avoir cacher si longtemps tant de choses à tant de gens, le masque est facile à tenir. Le froid et la distance perdurent... Mais le regard qui sonde le mienne se laissent pas si facilement dupé d'ordinaire.
Tu aurais du partir... Si seulement...
Si seulement...
- Je comprends. J'ai toujours compris. La morsure, je m'en moque. J'aurais même pu te pardonner le sédatif si tu m'avais promis que ça n'aurait plus jamais lieu. Je voulais seulement te faire comprendre le mal que ça m'a fait sur le moment. Si au lieu de jouer les grand rois et de faire la liste de tes soit-disant sacrifices, tu...
Mais cela ne vaut pas le coup... Je cille pour tenter de chasser le flou qui s'empare peu à peu de ma vision. Sans grand succès. Je prends une inspiration, impériale dans mon maintien. Je tente d'articuler encore un mot qui ne veut pas sortir. La bouche pâteuse, je prends une pause avant de me forcer à continuer, faisant digne à Dante de ne pas bouger si nécessaire.
- Je comprends ce qu'il s'est passé sur la route. C'est tout le reste que je ne peux pas tolérer. Tu as essayé de me contrôler. Quand tu t'es retrouvé en position de faiblesse, tu a tenté de me manipuler. Et quand tu as tourné les talons, tu n'as même pas eu suffisamment confiance en moi - en nous - pour me laisser réellement de l'espace. " Je tente de garder un ton égal mais un vibrato incommodant se glisse malgré moi le long de mon souffle. " Tu viens de passer près de cent jours à roder autour de cette maison sans jamais m'adresser la parole. Tu peux dire que tu ne me surveillais pas, mais tu nous as envoyé un porteur chaque ennéade. Les rumeurs. Les villages alentours. Je m'attendais à tout moment à te voir surgir entre les arbres. Tu n'es jamais venu. Mais tu étais là. Tout le temps ! " J'ai perdu le contrôle un bref instant, un début de sanglot poussant ma voix à se lever plus que nécessaire. Je respire, affermissant cette poigne sur moi-même que j'ai du mal à garder intacte. " Sans jamais venir. Hors d'atteinte. Comme si tu attendais que je te revienne, suppliant à genoux sous la pression. Et ça, je ne le supporte plus. "
Je t'aime... Toi, cette loque sanglante et décharnée. Toi, l'homme brisé et torturé. Toi qui comprends et que ne dis mot. Toi qui dans l'horreur à su trouver son salut. Toi qui voit dans mon enfer éternel un paradis damné... Toi, qui sans moi est à la fois plus et moins que ce à quoi il aspire et qui part ses attentes et sa fragilité, fait planer sur mes épaules un poids dont je ne veux pas.
- Je t'aime... Je sais que tu ne me feras jamais de mal physiquement, malgré ce qu'il s'est passé ce jour là... Mais ça fait un mois que je me réveille chaque nuit... en te cherchant du bout des doigts. Un mois que j'espère te voir à nouveau dans mes cauchemars... Mais je suis seule face au Néant. Encore et encore. Un mois que je rêve de ton corps. Tes mains, ta peau, même ta voix me manque. Nos discussions. Ton soutien... Mais je ne peux plus... Je n'ai plus... Je n'ai plus confiance en toi... concernant ma liberté et mon intégrité.
La douleur et la colère mêlées me font lâcher une larme dont la course est interrompue par un brutal revers de main.
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| | | Shyn'tae Vaen're
Drow
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Sam 14 Déc 2019 - 22:53 | |
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Shyn'tae aimait la forêt. Cela aurait peut-être paru étonnant à un non drow, mais c'était pourtant vrai. Elle avait passé plus d'un siècle sans voir le soleil, mais sitôt que lui étaient parvenues des descriptions de l'extérieur, elle en avait été assez fascinée pour vouloir en savoir plus. Elle aimait son foyer, ses escaliers interminables, ses abysses sans fond, ses piliers de pierre creusés de foyers, ses grottes labyrinthiques où la pierre façonnée par la magie côtoie les concretions naturelles. Une cité impossible, en apparence infinie, aux secrets et anecdotes innombrables dans laquelle elle pouvait se perdre des heures, et aurait pu se perdre des jours. Une citée faite du sang et du travail des siens, de couches et de couches de constructions. entremêlées. Mais ce mois-ci, elle avait été plongée dans un autre univers. Un autre labyrinthe de bois, de feuilles, d'eau et de pierre, qu'elle avait à peine effleuré. La drow adorait s'y isoler. Les épais nuages avaient recouverts la vallée, les racines des premiers masquaient les hauteurs des seconds et, comme souvent dans ces cas là, la pluie s'était abattue. Il pleuvait souvent dans la région. C'était une pluie chaude et drue qui parvenait difficilement à refroidir l'atmosphère poisseuse. Shyn'tae aimait la pluie. Elle aimait sentir l'eau glisser sur son corps, l'impact des gouttes sur sa peau. Alors, lorsque les premieres flaques avaient commencé à se former, la daedhelle, habillée de ses quelques bijoux, s'étaient esquivée de la cabane. Elle avait profité de la pluie de longues minutes. Puis elles avait dansé entre les arbres, le pas léger, ses mouvements gracieux et ensorcelants. La pluie s'était abattu, frappant le sol comme les feuilles. Le bruit, assourdissant, masquait tout le reste. Caché au creux d'un tronc, un écureuil observait avec curiosité cette drôle de créature qui se jouait des éléments. Puis les éléments avaient dansé avec elle. L'écureuil avait vu les gouttes incurver leur trajectoire, s'élever avec ses bras, tourner avec elle, scintillante. Elle était loin d'avoir la maitrise qu'Eveil lui procurait. Même après ce mois et demi d'exercices elle avait la puissance d'une apprentie, mais c'était une si belle victoire qu'elle exultait. La sensation de sentir circuler la magie, d'influer sur les motifs était une drogue qui lui avait trop longtemps manqué. Le flux magique, irrégulier, brouillon, maladroit comme la premiere marche d'un jeune enfant. Mais il était là, assez fort pour faire danser quelques gouttes d'eau. Quelques minutes plus tard, exténuée, elle s'était couchée sur l'humus, haletante, souriante, yeux clos. *** La drow s'immobilisa, trempée par la pluie. Ses oreilles se tendirent, son visage pincé. Elle avait repris le chemin de la cabane quelques minutes plus tôt, et le bâtiment venait d'apparaitre au détour d'un arbre contre lequel elle s'appuya. Dans l'écurie, quelqu'un avait attaché un cheval de plus. Un étalon noir. Il était revenu. Était-ce une bonne chose? Une mauvaise? La drow serra le poing, crispée. L'instant d'après ses pieds nus battaient le sol herbeux, et la pluie fouetta son visage. Heureusement, ses perceptions magiques ne percevaient rien d'anormal. Lorsque sa main se posa sur la poignée, elle s'arrêta à nouveau, soudain hésitante. Était-ce une bonne chose? une mauvaise? La sombre prit une profonde inspiration et ouvrit la porte. Cécilie lui avait toujours paru en contrôle. Cela faisait partie des choses si séduisantes à son sujet. Mais cette fois-ci, elle ne l'était pas. Et c'était normal, car lui était présent. Shyn'tae avait tout fait ce mois-ci pour ne pas attiser les emotions contraires de son amie vis à vis de Dante. Elle l'aimait, c'était évident. Tant de douleur. Tant de regrets. Tant d'orgueil. Et là était le dénouement... Le regard de la drow dégoulinante passa de l'un à l'autre. Elle n'avait pas passé le seuil. Dur, il se posa sur le mâle. - Dante. J'en peux plus... Soit Tu disparais… Soit tu utilises ta satané bouche pour le truc que tu sais faire bien: l'embrasser. Elle n'aurait peut-être pas du dire cela, mais les mots étaient venus, d'eux même, sans filtres, portés par la colère brillant dans ses yeux.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Dim 15 Déc 2019 - 0:01 | |
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"Je comprends ce qu'il s'est passé sur la route. C'est tout le reste que je ne peux pas tolérer. Tu as essayé de me contrôler. Quand tu t'es retrouvé en position de faiblesse, tu a tenté de me manipuler. Et quand tu as tourné les talons, tu n'as même pas eu suffisamment confiance en moi - en nous - pour me laisser réellement de l'espace. "
Dante ouvre la bouche, avant de la refermer. Ce n'est pas ca du tout. Mais en même temps… Peut-être? Le doute la lui fait refermer. Et il garde silence, l'écoutant comme il l'écoute toujours. Le ton sur lequel elle le dit l'impacte plus que les paroles. Et, pour la première fois de sa vie, il se rend compte que ses distances l'ont plus heurtée que s'il était resté.
" Tu viens de passer près de cent jours à roder autour de cette maison sans jamais m'adresser la parole. Tu peux dire que tu ne me surveillais pas, mais tu nous as envoyé un porteur chaque ennéade. Les rumeurs. Les villages alentours. Je m'attendais à tout moment à te voir surgir entre les arbres. Tu n'es jamais venu. Mais tu étais là. Tout le temps ! "
Dante fronce les sourcils devant le sanglot qu'il entend dans la voix. Pleurer est étranger pour lui. Les proies pleurent… Cécilie a écouté ce qu'il avait à dire jusqu'au bout mais c'est lui qui n'a pas été capable de parler. Il lui doit bien cette écoute attentive. La jeune femme souffre, c'est évident. S'il adore voir les moutons souffrir, il déteste la voir ainsi. " Sans jamais venir. Hors d'atteinte. Comme si tu attendais que je te revienne, suppliant à genoux sous la pression. Et ça, je ne le supporte plus. "
Non, c'est elle qui ne comprend pas, ce n'était pas ça du tout… Non, c'est lui qui ne la comprend pas… Depuis quand ont ils arrêté de se rejoindre? Dante se rend compte qu'il a été d'un égoïsme crasse… Si c'est pratique pour la survis, lorsqu'il est question de vivre, c'est fichtrement autre chose. C'est elle qui en a payé le prix. Même fâchée, il aurait dû lui balancer à la gueule ce qu'il devait faire avant de partir, Seul…
Hors de question que ca ne se reproduise.
- Je t'aime... Je sais que tu ne me feras jamais de mal physiquement, malgré ce qu'il s'est passé ce jour là... Mais ça fait un mois que je me réveille chaque nuit... en te cherchant du bout des doigts. Un mois que j'espère te voir à nouveau dans mes cauchemars... Mais je suis seule face au Néant. Encore et encore. Un mois que je rêve de ton corps. Tes mains, ta peau, même ta voix me manque. Nos discussions. Ton soutien... Mais je ne peux plus... Je n'ai plus... Je n'ai plus confiance en toi... concernant ma liberté et mon intégrité.
Une larme… Une simple larme…
Dante ne le supporte pas. Une main aux grands doigts intercepte la petite main délicate, sans douceur ni brusquerie. Les yeux dichotomiques regardent avec attention l'eau qui rendent les doigts luisants, avant de se reporter sur ce visage qu'il aime tant, se plongeant dans les prunelles de ténèbres cerclées. Lui aussi a les prunelles particulièrement brillantes. Il pleurerait s'il savait comment faire. Son coeur bat fort dans sa poitrine blessée. Cécilie doit sûrement l'entendre de là où elle est. Il aimerait tant lui dire, mais ce n'est pas le moment. Alors elle pense comme ça qu'il l'a laissée seule? Alors que c'est pour qu'elle ne se sente pas seule qu'il ne s'est pas éloigné. S'il lui dit ce qu'il a réellement fait ce mois écoulé, sa Ténébreuse ne le croirait pas. Elle l'a dit, elle n'a plus confiance en lui.
Les relations, les mots quand c'est sincère aussi, c'est compliqué, alors il ferme sa grande gueule, l'autre main allant essuyer le reste de la larme impie maculant le visage si fier.
Ou l'aurait fait, si la porte ne s'était pas ouverte sur un vilain petit chaton aussi trempé que lui. Interrompant son geste à mi-course, l'assassin tourne la tête vers la sombre, les yeux plissés. Elle a toujours eu le sens du timing celle-là.
- Dante. J'en peux plus... Soit Tu disparais… Soit tu utilises ta satané bouche pour le truc que tu sais faire bien: l'embrasser.
Non mais elle se mêle de quoi? Et qu'est ce qu'il en a à foutre qu'elle soit en colère? Par réflexe, l'assassin avance d'un pas, s'exposant volontairement. Si elle le laisse faire, il attire Cécilie à lui, dans les amples replis du manteau miteux où règne une inhabituelle odeur de sang frais. Même s'il est trop tard, il ne veut pas que la drow voit l'humaine pleurer. Lâchant la main de sa Ténébreuse, si elle le laisse faire, l'homme l'enlacera dans ses bras.
Du regard, lui demandant muettement la permission, Dante pose son front contre celui de la belle. Il sent son odeur, il ressent ses courbes maintes fois parcourues. Mais ce n'est pas ce qui lui importe en ce moment. Un corp est un corp et s'il goûte pour la première fois en un mois l'odeur et le contact de la jeune femme, c'est ce qu'il y a dans ces superbes yeux qui l'intéressent. Il s'intéresse à ce qu'elle est à ce qu'elle ressent. Etant l'homme qu'il est, Dante ne s'imposera pas dans un baiser non consentant. Timidement, la grande bouche effleure les lèvres de La Maitresse des Lamentations… Avec plaisir, il découvre que, malgré le fait qu'elle l'ait frappé, il ne ressent encore aucune douleur à son toucher si on excepte sa poitrine… Mais cette région n'est plus maintenant que douleur permanente. Ca l'angoissait tellement mine de rien.
Ils se sont fait tant de mal mutuellement… Il n'y a jamais de demi mesure avec Cécilie… Dante l'aime tellement. Et s'il ne le dit pas avec des mots, les prunelles dépareillées parlent pour lui.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Dim 15 Déc 2019 - 2:40 | |
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Je ne voyais que cette main qui m'empêchait de chasser cette faiblesse infâme. Je refusais obstinément de lever le regard, ne voulant soutenir le sien dans un état aussi pitoyable. Je n'en peux plus...
- Je t'en prie, Va-t-...
La porte me coupe. Je sursaute. Je me tends. Les lamentations à fleur de peau, elles sont sur le qui-vive comme autant de louve protégeant leur petit. Les yeux grands ouverts sous le coup de la surprise, c'est pourtant mon oreille qui se tourne d'instinct vers la porte... Et un bras m'attire d'instinct. Légèrement déstabilisée, je fais un pas en avant et me retrouve entre les pans d'un manteau de voyage. Contre le torse chaud de celui qui aurait du partir. La foudre remonte le long de ma colonne vertébrale.
- Qu'est-ce que... ?!
... Et Shyn'tae se met à parler. Je ne l'ai pas entendu arrivée. Ni par ses pas, ni par son Rythme. Et qu'elle la ferme !
Angoisse, révulsion, soulagement et espoir se mêlent en une pelote compacte de laquelle ne dépassent que quelques fils infimes. Il lâche ma main... mais je ne recule pas. Ma main est posée contre son torse étrangement irrégulier. Des bandages ? Je reconnais enfin l'odeur qui flotte autour de moi : celle du sang. Ma gorge ne s'en serre que plus. J'arrive à peine à respirer. Logée contre lui et dans son cou, il... m'enlace ?
Je frémis. Je respire. Son front contre mon crâne. Son front contre le mien. J'ai relevé la tête... Son visage tout proche. Ses yeux luisants. Je l'aime... Mais je ne dois pas oublier. Ma main remonte jusqu'à son cou. Ses lèvres me frôlent... Et je lui répond. Mille et une tensions quittent mon corps. Un baiser si rapide... Si furtif...
Peu importe !
Prenant soudain appui sur ses épaule, je lui saute littéralement au cou, nouant mes jambe sur ses hanches en m’emmêlant dans son mantel. Le craque sonore du pas de ma chemise passe inaperçu. Seule compte sa présence. Je me serre contre lui et viens quérir le plus passionné des baisers. Jusqu'à ne plus avoir de souffle. Jusqu'à ne plus penser à rien d'autre qu'à ses lèvres sur les miennes. Jusqu'à ce que le passé et le futur ne représentent plus rien par rapport à cet instant.
Puis j'enfouis mon visage dans son cou. Le cœur battant. La respiration inégale.
Un moment... Juste un moment de répit avant que l'heure ne vienne...
S'il vous plait...
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| | | Shyn'tae Vaen're
Drow
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Dim 15 Déc 2019 - 17:19 | |
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Rétrospectivement, c'est à dire approximativement sitôt qu'elle avait ouvert la bouche, la daedhelle avait douté que son idée avait été bonne. Il fallait bien dire qu'elle était une experte en doute et que cela n'avait pas vraiment été une idée. Il avait fallu que ca sorte, l'expression de la seule frustration que ce mois avait fait grandir en elle.
Dante était tellement chiant, énervant, grandiloquent, et pas nécessairement dans cet ordre là. C'était un fait inéluctable, et la drow doutait que tous les efforts qu'elle pourrait mettre à le changer y changeraient quoi que ce soit. Mais il partageait avec Cécilie quelque chose qu'elle pensait avec réalisme qu'elle ne partagerait jamais.
Elle n'était pas sûre. Mais Dante n'ajouta rien. Dante ne se défendit pas, n'argumenta pas, ne gâcha rien. Il vint la trouver.
C'était à classer dans la catégorie des miracles. Un éclair zébra le ciel, projetant l'ombre de la drow, qui, ruisselante, agrippée au montant de la porte, n'osait bouger de crainte de…
Le temps s'arrêta. Juste l'espace d'un instant qui sembla une éternité. Il ne fallait pas bouger, car tout pouvait arriver. Le grand corps de Dante lui masquait la belle et pâle reine des lieux. Elle avait eu l'impression un instant qu'il s'était placé exprès ainsi, mais, étant donné que ce serait particulièrement stupide, elle préféra penser que… C'était crédible en réalité.
Cécilie saute soudain à son cou. Le cœur de la daedhelle manqua un battement. Ses yeux suivent le mouvement de ses membres fins qui enlacent la taille du mâle et que ses lèvres connaissent maintenant fort bien.
Un mince filet d'eau coule de sa tempe, le long de sa joue à la cicatrice affreuse, chemine de son cou fin au creux de ses seins sveltes, le long de son ventre orné d'une chainette et de cicatrices.
La main sombre abandonne finalement le montant, elle se redresse avec grâce. La pluie goutte le long de ses oreilles effilées.
Un sourire décore son visage abîmé.
Lui l'agace tellement. Lui et ses manières. Lui et ses excuses, Lui et ses certitudes, Lui et sa méfiance. Lui et ses airs de hérisson blessé.
Alors pourquoi est-elle heureuse?
Sans un bruit, elle se retourne. L'orage se lève. Et il est magnifique.
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| | | Dante Corvac
Humain
Nombre de messages : 1697 Âge : 46 Date d'inscription : 09/07/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29? Taille : 1.80 m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Dim 15 Déc 2019 - 22:42 | |
| La main dans son cou le fait frissonner, les lèvres qui répondent aux siennes si légères et douces… Ces yeux dans lesquels il plonge sans hésitation.
Saurait il se contenter de quelques moments fugaces au fil de leur rencontres fortuites? L'aime t'il assez pour la laisser libre et seule comme elle le réclame? Le coeur de l'homme s'arrête quand sa compagne se décolle légèrement de lui, que sa main quitte son torse, n'y laissant qu'une empreinte froide. Le moment de grâce est terminé, il doit s'en aller avant de la détruire tout à fait… Et pourtant…
Surpris, Dante l'est. C'est le souffle coupé mais sans une once d'hésitation qu'il l'accueille, pleine et entière. S'il se crispe sous le choc que l'élan de Cécilie lui donne, répandant des ondes de douleurs, il n'hésite pas une seconde. Une main aux grands doigts remonte le long du dos de son amante pour lui prendre les cheveux à pleine poigne ferme, ressentant chacun des poils soyeux sous ses paumes, entre ses doigts. L'autre encercle la taille fine, la main la soutenant sous les fesses pour ne pas qu'elle se blesse sur les gardes de ses dagues. Avec un léger grondement, il l'enserre fort, le plus fort qu'il l'ose pour ne pas la blesser. Chaque chose se remet doucement à sa place tandis que le monde se rétrécit autour d'eux. Le dehors disparais, la porte ouverte et Shyn'Tae aussi.
Il y répond à ce baiser passionné avec une ardeur aussi égale que celle de son amante. Leur lèvres se joignent naturellement, avec des émotions similaires. Le baiser prend fin, mais non l'étreinte. Cécilie cache son visage dans le cou de Dante. La respiration aussi inégale qu'elle, en partie parce que son manteau l'étrangle à moitié, il cache aussi le sien. Pour ne pas la blesser, L'homme se met à enlever ses dagues une à une, les laissant tomber sans aucune considération au sol d'un côté, puis de l'autre totu en soutenant la jeune femme étroitement enlacée. Ce ne sont que de vulgaires bouts de métal. Elles ne sont pas importantes. Il n'a jamais agit ainsi avec ce qui assure sa survis quotidienne.
Après un moment, la grande main va retrouver la crinière hérissée de son âme soeur. Les prunelles dichotomiques se plongent de nouveau dans les prunelles de ténèbres cerclées de glace. Sans peur. Avec amour. Cet amour unique. Il hume profondément cette jugulaire palpitante. Il ne desserre pas l'étreinte. Mais elle n'a qu'un mot à dire, un geste à faire. Son coeur bat fort et rapidement, il a l'impression que le monde entier pourrait l'entendre.
Toujours dans les cheveux, la grande main affermit sa prise de cette façon qu'elle apprécie tant. D'instinct, Dante lèche langoureusement la jugulaire avant d'embrasser avec passion chaque once de peau accessible. Lentement, l'homme s'agenouille, ne la relâchant pas un iota. Peu importe où ils sont en cet instant précis. Il veut la regarder, la toucher. La voir… Comme pour graver ce moment de façon indélébile dans sa mémoire. Elle, la belle, la damnée, la Maitresse des Lamentations, Sa Ténébreuse…
Cécilie l'aime… Et lui aussi il l'aime. Il l'aime tellement, il a tellement voulu la préserver qu'il a oublié de la protéger de la personne la plus dangereuse pour elle.
Lui.
Et pour tout ça… Les grandes mains, sans douceur ni brusqueries, mais pleines de passion et d'amour, la laissent libre pour descendre le long des cuisses, jusqu'aux genoux, avant de remonter le long de la peau claire et parfaite. D'abandon absolu, Dante ferme les yeux, laissant ses mains, sa bouche, son corp parler pour lui. Qui sait quand ils se reverront, s'ils se revoient jamais… Ce n'est pas important.
Inspirant profondément et de manière saccadée, le souffle court, c'est au tour de Dante d'enfouir son visage dans la chaleur réconfortante de l'épaule de la femme, tandis que les mains remontent sous la chemise de corp ce sa façon si particulière, passant sur les zones qu'il sait qu'elle affectionne particulièrement. l'intérieur des cuisses, le ventre plat, le dos, les vertèbres… Il les explore comme si c'était la première fois… Il soupire profondément. Il n'est pas léger ni délicat. Mais ne lui fait pas mal, dosant son toucher…
Un moment… Accorde moi juste un moment avant que je m'en ailles… Je ne veux ni passé, ni futur, juste ici et maintenant… … Pas hier, ni demain… Juste aujourd'hui… S'il te plait...
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| | | Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Mer 25 Déc 2019 - 2:43 | |
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Le sol. Le mur. La façon dont il me décolle de lui pour tenter de me toucher. Sa tête au creux de mon épaule.
Très bien... Je comprends.
Je laisse retomber mon bras le long de ses côtes. L'autre se glisse jusqu'à sa nuque. Mes doigts furètent dans ses cheveux. Sans plus. Un moment. La tête baissée, je respire son odeur. Un moment.
Au loin, un bruit grave et vibrant. Le tonnerre. Je n'ai même pas perçu le flash lumineux qui le précède. Mon corps me semble aussi vide que mon esprit. Il n'y a plus ni mot, ni voix.
Il n'y a plus de geste non plus.
Je suis à peine là. Sans forme.
Sans substance.
Une surface qui réfléchit ce qui lui fait face.
Jusqu'à ce que le temps, l'angoisse et la douleur ne soient plus supportable. Jusqu'à ce que ce qui avait fait notre paix devienne mon cauchemar.
Mes mains viennent chercher les siennes pour les éloigner de mon corps. Ses paumes contre les miennes suivent le mouvement. Je me redresse. Je me dégage sans me relever. Une à une, je ramasse les dagues tombées au sol pour les remettre dans les fourreaux. Puis nos lèvres se scellent une fois encore. Je le regarde une fois encore. J'admire ses yeux une fois encore.
Puis je me lève.
Pas à pas, je me dirige vers la chambre, régalienne. Sans un regard en arrière.
A peine entrée, je refermerai la porte derrière moi.
Seule... J'ai besoin d'être seule...
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [La cahute] Je suis venu te dire... (Cécilie) Mer 25 Déc 2019 - 3:59 | |
| De un à deux, de deux à quatres, de quatre à trois. Deux qui ne faisaient qu'un maintenant en conflit ouvert. Deux qui étaient des étrangers et qui ne faisaient cependant plus qu'un. Il y a des moments difficiles dans une vie et ce moment en particulier est à marquer au fer rouge dans le coeur de l'homme.
Si elle voulait qu'ils communient, ce n'est pas ce genre de chose qui lui vient toujours naturellement à l'esprit. Il voulait lui dire au revoir comme il se fallait. On ne dit pas au revoir après une baise. Il ne voulait qu'un moment. Et c'est de courte durée. Et il le comprend. Pourquoi étirer la sauce?
Cécilie ne réagit pas. Elle lui caresse les cheveux, mais sans les dénouer. Il ralentit et s'arrête, la figure toujours dans le cou. Ils comprend… Étirer les adieux ne ferait que rendre le tout plus difficile.
Les mains fines sur les grandes mains aux doigts agiles se referment et l'écartent d'elle et il respecte son souhait. Toujours à genoux, elle sur ses genoux, elle ramasse ses lames et les remet aux fourreaux. Le geste est lourd de signification et si il ne peut mettre de mot dessus, il le comprend parfaitement. Sous les quelques mèches de cheveux échappés de sa tresse, il la regarde.
Il la regarde comme un animal domestiqué à qui on montre la sortie et qui hésite, entre celle qui l'a sauvée et les grandes étendues sauvages. Son coeur bat fort dans sa poitrine, la Bête s'agite dans sa prison… Mais il ne lui répond pas, il l'entend certes. Mais il lui résiste. La colère qu'il ressent… Non la haine qu'il ressent... Elle n'est pas dirigée contre Cécilie.
Leur lèvres se joignent en un ultime baiser. La main de Dante se pose sur la nuque de la belle. Il déteste la voir comme ca, elle si belle, sauvage, et fière. Dangereuse et mortelle. Il pose son front contre le sien, lui rendant son regard sans honte. La mâchoire, carrée, laisse deviner les émotions qui l'habitent. Ce qu'il n'est pas apte à gérer il le sait. Et Dante sait que c'est dangereux.
... Merci ma Ténébreuse... Pour tout...
Dit il simplement. Se relevant, il lui tourne le dos à son tour. Se dirige vers la porte sans se retourner...
Sans se retourner, vraiment?
A la porte de sortie, avant d'ouvrir, il entend la porte de la chambre. Il se demande si elle sait. Si elle sait s'ils se reverront un jour. La partie continue... Sait elle qu'elle n'aurait qu'un oiseau à envoyer, qu'un signal de détresse à faire pour qu'il traverse le monde entier pour elle?
Sûrement... Le lui rappeler serait mièvre et l'humilierait plus qu'autre chose.
Maintenant, il a deux certitudes. Ils s'aiment mais avant de se dévorer l'un l'autre, ils doivent se séparer. Etrangement, cette idée l'apaise... Ensuite, il doit apprendre à vivre par et pour lui-même. Et non survivre. C'est compliqué il le sait, tombant toujours dans un excès ou dans l'autre. C'est le message qu'il a compris durant ce mois écoulé et qu'elle lui a confirmé.
Ca lui arrache le coeur. Il aimerait lui laisser quelque chose d'autre qu'un souvenir, mais il n'a rien... Enfin... Il a Mensonge et elle a la statue d'Isten... Mensonge... Non... Fouillant dans sa sacoche de taille, il sort la pierre à aiguiser et la caresse du bout du pouce, en ressentant chaque ruguosité. Ca lui fait mal, certes, mais ca l'apaise. Un lingot d'or ne serait pas plus précieux à ses yeux.
Il se retourne vers la porte de la chambre. La voix grave traverse le battant.
Faut faire flamber cette putain de baraque jusqu'au sol en partant...
Effacer les traces, effacer les runes, les symboles, les pentacles un peu partout. Effacer les soupçons si quelqu'un venait à entrer ici et voir tout ca. Effacer les mauvais souvenir, faire table rase... Détruire... On en revient toujous à ça, détruire... L'assassin grimace un peu, se passe la main sous sa chemise, sur son bandage, il y a une plaie qui s'est encore rouverte la salope. Entre son plastron et sa chemise, il extirpe le message de Tessa. Un message taché de son sang qui en occulte quelques mots. Il l'épingle sur la porte intérieure de la cahute, là où les femelles le verront, avec une épingle identique à celle de la drow quand elle expérimentait le crochetage .
- message :
Sol'Dorn a chuté (sang) Krish Al'Serat est reine maintenant... (tache de sang) cier est un valsrik'Hrae, je ne suis pas capable d'écrire son nom de famille mon frère... Et il y a un nou(sang)Karlikk (tache de sang qui imbibe un coin entier du papier fin, rendant le reste illisible)
Doucement, la porte d'entrée s'ouvre et se referme sur l'homme. Sur le battant intérieur, deux traces de doigts sanglantes. Il peut s'en aller, il doit s'en aller, il va s'en aller, calme et en paix comme rarement, même s'il est atrocement triste. Mais ca, sous la pluie qui lui fouette le visage, comment savoir?
Sans un mot, il va chercher Ténèbres qu'il mène pour l'instant par la bride. Hors de question de monter durant un orage, des plans pour chuter de cet infernal canasson...
Seul, on nait, on grandit, on survis et on crève seul au final. Il se considère chanceux d'avoir vécu quelque chose d'unique... Peut-être est ce fini, peut-être est ce simplement une parenthèse... Il ne doit pas espérer, il ne faut pas espérer. L'espoir est un obstacle, un frein... une faiblesse. Perdu dans ses pensées chaotiques, parfois bonnes, parfois mauvaises, sous le grondement du tonnerre, Dante se met en marche. Il ne voit pas Shyn'Tae sous toute cette eau mais il s'en tape royalement. La pluie lui fait du bien même si il n'y voit rien. Le tonnerre engloutit son tumulte intérieur.
Finalement, c'est à bride abattue sous l'orage que Dante finit par quitter le terrain de la cahute. Puis les Sept-Monts. |
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