Thaar ne dort jamais | Owen & Modeste

Milieu de la première ennéade
Automne, Barkios de l'An 17:XI

Le soleil était couché depuis des heures déjà mais ce n'était pas ici que cela se verrait. Ici, il n'y avait plus de jour ni de nuit. La rue possédait un ciel qui toujours rayonnait. Entrecoupé d'une multitude de fils et de câbles, des lanternes et des bougies y étaient accrochés et brillaient au-dessus de la tête des passants jusqu'à l'aube, tels de minuscules soleils.
Cependant, cet éclairage n'était pas là uniquement pour embellir des lieux. Il fallait permettre à la populace de voir ce qui se déroulait tout autour d'elle. La rues étaient larges, assez pour que de petits groupes parviennent à s'y croiser entre les animations qui s'y déroulaient. Il y avait des magiciens, avec ou sans pouvoirs. Des dessinateurs au fusain qui tiraient le portrait de ceux qui leur donnaient une pièce. Des coloristes à la craie qui ajoutaient quelques teintes sur les murs, les sols, les boiseries... Des jongleurs, des acrobates, des dresseurs d'animaux... Et des musiciens, bien sûr ! La rue entière baignait tant dans la lumière que dans la musique. Quelques carrés d'une placette ou deux offraient un espace de danse à ceux qui voulaient se laisser emporter par cette mélodie enivrante.

Un nouveau venu aurait pris tout cela pour une fête de quartier... Mais ici, au quartier des lumières, c'était ainsi tous les soirs.

Ce soir, Modeste était particulièrement de bonne humeur. Plus que d'habitude, s'entend. Il n'y avait pas de raisons particulière à cela. Elle se sentait tout simplement légère, le rire lui venant aisément. Sa joie de vivre était si communicative que tout le petit groupe qui l'accompagnait se trouvait dans le même état de bien-être. Il ne s'agissait là que de quelques amis qui, comme elle, aimaient l'Art sous différentes formes. Alors ils progressaient dans cette rue interminable, allant de spectacle en démonstration, s'arrêtant pour admirer un numéro qui attirait davantage leur regard expert, pour boire quelque chose à l'une des nombreuses tavernes et auberges qui parsemaient leur chemin ou pour danser sur le rythme d'une mélodie particulièrement entraînante. Et pas besoin de pistes de danse pour cela d'ailleurs...
Dans les bras de l'un de ses amis, Maud riait alors qu'il la faisait se mouvoir maladroitement sur un air des plus dynamiques. Il en était un peu honteux mais ne pouvait s'empêcher de se moquer de lui-même tant la chose était presque risible et tant son amie lui témoignait de la bienveillance. Elle qui était si à l'aise dans ce domaine...

Un faux pas de plus... Le jeune homme perdit l'équilibre. Sa partenaire aussi. S'il parvint à se rattraper, il ne put qu'assister à la chuter Modeste qui se déroulait sous ses yeux... Mais celle-ci percuta quelque chose et s'y agrippa comme elle put. Elle réussit ainsi à éviter de rencontrer le sol et releva les yeux pour regarder à quoi elle s'était retenue... Ou plutôt à qui. Ses mains tenaient fermement les épaules d'un inconnu qui ne semblait pas avoir son âge, ou à peu de choses près. Ne parvenant pas à se départir de sa bonne humeur, la belle lui sourit alors qu'elle se trouvait presque dans ses bras.

-Pardon. Dit-elle dans un rire.
-Maud, ça va ?! Demanda son partenaire de danse en la rejoignant.
-Oui, je vais bien. Lui répondit-elle avec sincérité tandis qu'elle se détachait de son sauveur.
-Je suis désolé ! Continua le jeune homme en se tournant vers lui. Je lui avais dit que j'étais mauvais danseur mais elle est têtue parfois.
-Eh ! Protesta la jeune femme en faisant mine de bousculer gentiment son ami. Il était tellement impossible de croire que ses paroles l'avait réellement blessée qu'il en rit.

Thaar, grand ville avec pleins de secrets, la cité était vaste et l'on pouvait passait un mois à vivre ici que l'on n'a pas fini de découvrir plus. Ce qui fut le cas du jeune péninsulaire Owen. Il s'était installé dans le Bazaar, quartiers souvent pleins, il lui arrivait de confondre bien de monde, pour le bien et pour le pire, l’œil au beurre noir dans son œil gauche en témoignait. Il devait être en milieu de journée et venait de malencontreusement confondre un marchand de drow, alors qu'il n'avait que la peau foncée, l'homme le frappa dans l’œil en plein milieu de son échoppe, des cris de stupéfactions et d'ennui envers l'étranger, son poing fort et ferme envoya sur le sol le garçon, le marchand lui cracha dessus de suite après avant de jurer, la marque sur son visage resterait sûrement pendant un certain temps.

La douleur sur le visage, le jeune garçon rampait sur les dalles délavés essayant de se lever en plein milieu de la foule, l'enjambaient et ne le prêtait nullement attention. Il se leva en grognant, la plupart des personnes le heurtait par mégarde, une fois, deux fois, trois fois, sa taille assez grande pour un péninsulaire, le rendait minime dans ces terres chaudes. La foule l'englobait et Owen sentit de la pression, du manque d'air, son corps traînant dans le sol rampa vers les murs, hors de la masse.

Il longea les murs de la cité, se dirigeant devant lui, sans avoir de destination précise, des heures et des heures de marche, le nuit venait de tomber, dans un monde qui lui est inconnu, il ne reconnu plus le Bazaar tel qu'il était, le quartier avait changé d'atmosphère pour bien resté bondé de gens mais la place semblait plus joyeuse, cela ne prit trop de temps avant qu'il comprenne qu'il n'était plus dans le Bazaar. La place était vive, les gens dansaient, des musiciens jouaient de leurs instruments, des acrobates faisant des numéros impressionnant qui épatait Owen ! Le ciel recouvert de lumière, tant qu'il était impossible de deviner si il était le jour ou la nuit, bien qu'il savait pertinemment que le ciel était sombre à présent. À l'intérieur de lui, Owen se sentit bien, de sa malheureuse épopée, il ne regretta en rien ces deux derniers mois pour connaitre l'existence de cet endroit.

Il marchait de réjouissance, observant les moindres recoins qu'il trouvait, il avait l'air d'un touriste, un vrai de vrai et n'en avait fichtrement rien à faire. La musique efficace et diligente s'infiltrai dans les oreilles d'Owen. Il vit la chose la plus étonnante par ici, un musicien à la peau pâle, vêtu d'un pourpoint de colorés, sans chapeau avec une plume et le luth à la main, il jouait d'un air enthousiastes et vigoureux, Owen l'écouta un certain temps, avant que les passants jetait sur lui ldes pains et tomates, alors qu'il bloquait la nourriture avec son luth. Intrigué par le musicien raté, Owen s'approcha délicatement alors que le musicien nettoyait avec un chiffon son luth.

- Qu'est ce qu'il y a ? tu veux te moquer de moi toi aussi ?

- Non, je voulais juste savoir pourquoi les autres se moque de toi.

-Les gens de la région ne savent pas apprécier de la bonne musique, je suis un ménestrel de bonne qualité ! Que dis-je ? Un ménestrel de renommé ! c'est un sacré bleu que t'as là mon petit. Dis moi, tu es originaire de la péninsule toi aussi ?

-Oui, Saint-Berthilde.

Velteroc, enchanté, monsieur...

- Owen, Owen De Villiers

- Velian Murhil, mais mon nom de scène est Vel. Fait attention, derrière toi.

- Quoi ?

Owen se retourna brusquement derrière son dos, une jeune femme tomba sur sa veste de lin, il essaya de la retenir de tomber mais la personne s'était agrippé à lui et Owen rencontra malheureusement le sol pour la troisième fois cet journée. Il se redressa rapidement avant de voir la personne responsable de sa chute, une jeune femme aux yeux bleues foncées qui venait de s'excuser. Elle remarqua elle aussi l'allure du péninsulaire, jeune et naïf et une chemise maculé mais étonnamment blanche, les cheveux du freluquet d'un brun qui était bouclés et mêlés, son partenaire de dance s'en venu ensuite et s'excusa à son tour pour sa maladresse. Owen se retourna un instant et remarqua rapidement que le ménestrel avait disparu.

-Euh... Je crois que je vais vous laisser, et ce n'est pas grave pour la chute, j'ai l'habitude depuis ce matin. D'ailleurs, que célèbre t-on dans le quartier pour une si grande fête ? L'accent du péninsulaire ressortait alors qu'il parlait l'oliyan.

-L'important, c'est de se relever. Répondit la jeune femme avec douceur, comme si sa phrase possédait un sens plus subjectif que littéral. Plus profond même.

Si son ami eut un regard interloqué vers elle, il ne s'y attarda guère longtemps, se disant qu'il avait dû rêver. Modeste était loin d'être superficielle mais elle n'était pas une philosophe pour autant. C'était la première phrase de ce genre qu'il l'entendait prononcer et cela eut le mérite de le rendre perplexe. Cependant, il se ravisa bien vite. Elle n'avait certainement rien voulu dire d'autre qu'il fallait savoir se remettre debout après une chute. Il secoua donc la tête et en revint à celui qui avait un accent qu'il reconnut comme étant celui de Péninsule. Sa question fit sourire gentiment les deux vaanis.

-Non, ici c'est le quartier des lumières. C'est comme ça tous les soirs.
-Les artistes en tous genres viennent y montrer leurs talents.

Il n'y avait qu'à regarder autour d'eux pour comprendre que "en tout genre" était un faible mot. Il y avait les musiciens, certes, mais aussi des danseurs professionnels qui profitaient de leur mélodie pour se donner en spectacle. Un jongleur qui avait troqué ses quilles contre des lames courbes et qui, au vu des nombreuses cicatrices sur ses bras, avait dû se manquer un certain nombre de fois avant de maîtriser ce tour. Un mime singeait à la perfection l'expression des gens qu'il suivait discrètement, amusant les passants alentours puis feignant de regarder ailleurs lorsque sa victime se retournait. Un mage qui créait de petites scènes attendrissantes à l'aide de quelques illusions miniatures. Il y en avait vraiment pour tous les goûts.
Finalement, le vaani tendit une main en direction de l'étranger.

-Je m'appelle Kassim et voici Modeste. Venez, je vous offre un verre. C'est la moindre des choses.
-Je crois que j'ai vu Samson et les autres entrer au Comptoir des papilles.
-Ah ? Bah j'espère que vous avez faim aussi dans ce cas... Dit l'homme en revenant sur le péninsulaire.

Avant qu'il ait eu le temps de répondre, la jeune femme lui avait pris la main et plongeait son regard bleuté dans le sien. Un discret sourire aux lèvres l'invitait à ne pas refuser leur invitation. Ils voulaient se faire pardonner mais aussi lui faire découvrir un peu de cette culture qu'il ne connaissait pas encore et dans laquelle il baignait déjà... mais sans savoir nager. Elle respirait la bienveillance et la gentillesse plus encore que son ami et elle espérait que cela suffirait à le convaincre d'accepter.

À la réponse de la vaani, Owen ne dit rien, il avait tout simplement un air perturbé face aux paroles dites, qui semblait portait un double sens. Il ne s'y attarda guère et se contenta d’exquiser un sourire. Il constata le sourire des deux alors qu'il venait de poser sa question, il n'était probablement pas le premier à le demander et les vaanis, ou du moins les personnes traînant par ici, adorait probablement répondre à cet question.

À leurs réponses, il fut étonné par savoir que ce quartier, le quartier de lumière selon leurs dires, se passait en permanence en pleine activité vives et colorés, sans parlé de la lumière presque aveuglante à ses yeux. De nombreuses questions lui trottinait la tête, du simple comment jusqu'au pourquoi, mais cela n'avait guère d'importance pour le moment et ne voulait pas gacher la soirée du duo en leurs posant ce qui lui passait par la tête.

Et lorsqu'on lui dit que le quartier habitait des artistes en tout genre, il tourna autour de lui même pour voir cela de ses propres yeux, son regard était ébloui par la masse d'artistes, des musiciens pour la plupart, il fallait bien en avoir, mais s'arrêtait à cela était se priver du meilleur, le jongleur sucidaire usant de lames fit retourner le regard du péninsulaire, le mime qui copier les faits et gestes des passants, jusqu'au magicien créant des illusions, ce qui frétillait Owen, les rares fois auquel il avait assisté à de la magie se comptait sur les doigts d'une main, d'un infirme. L'émerveillement dans son regard se dissipa bien vite, il avait déjà la preuve des artistes lors de son chemin de ce que les gens étaient capable, ou non capable, le ménestrel de tout à l'heure en était la preuve.

- Leurs talents, sont extraordinaire en tout cas.

Il observé les marginaux, selon ce que son père aurait dit  en voyant ce monde. Owen avait le dos tourné vers ses interlocuteurs, ce qui pourrait être malpoli mais il était un peu trop préocuppé par le spectacle qui s'offrait à ses yeux, le vaani tendit sa main vers Owen, il ne le vit pas en premier lieu mais un léger frémissement dans le dos le fit se retourner, il resta perplexe un instant en voyant la main étendu. Et puis le vaanie se présenta, lui et sa partenaire de danse, Owen resta silencieux, ne sachant que dire, le péninsulaire finit par se présenter, non sans garder son fort accent.

- Owen, Owen de..


Et sans qu'il ne puisse réagir ou continuer de parler, sa main fut agrippé par la dénommé Modeste, prénom qu'il trouvait assez originale, mais bon, la culture du sud lui était étranger. En premier lieu, Owen fixa sa main un instant d'un air vide, essayant de comprendre tout simplement pourquoi, n'étant pas très à l'écoute tout à l'heure. Il releva rapidement la tête et contempla les pupilles bleues de Modeste, comprenant bien vite qu'on l'invitait et le mot faim qui s'était immiscé plus tôt dans ses tympans le fit comprendre qu'on l'inviter à manger, invitation qu'il répondit d'un air simplet.

- Je trouverais malpoli de refuser...

A la réponse du jeune homme, Modeste étira un sourire plus grand encore, dévoilant ses dents blanches dans une expression bien heureuse. Ce pauvre hère semblait presque perdu dans ce paysage qui lui était plus étranger encore qu'Ithri'Vaan lui-même. Pourtant, tout cela n'était qu'un décor de plus. Les estrevins savaient le distinguer quand lui n'y comprenait rien. Alors elle se ferait forte d'être son guide dans ces brumes.
Resserrant son emprise sur ses doigts, la jeune femme l'attira à sa suite.

-Alors viens, Owen. Dit-elle comme pour clôturer leurs présentations.

Elle finit par faire volte-face, ne présentant plus que son dos au péninsulaire qu'elle n'avait pas lâché. Loin d'elle l'idée de le capturer pour le contraindre à la suivre. Mais s'il n'était pas habitué à la cité, il n'était certainement pas préparé à l'agitation qui régnait ici et il risquerait de la perdre à tout moment. Aussi, son emprise sur ses doigts était à la fois douce et ferme afin de lui faire comprendre qu'elle faisait cela pour son bien mais qu'il était libre de partir s'il le souhaitait.
Les trois jeunes gens se faufilèrent entre les donneurs de spectacles et leurs admirateurs. Les deux vaanis avaient le pas sûrs, l'une ouvrant la marche tandis que l'autre la fermait. Toutefois, leur destination n'était pas bien loin et il ne leur fallut que deux minutes à peine pour l'atteindre. Modeste s'engouffra alors dans la bâtisse aux multiples arcades et à la façade si lumineuse que l'on aurait dit qu'aucune lumière ne brillait à l'intérieur. Cependant, l'éclairage à l'intérieur était plutôt tamisé. Les bougies brillaient derrière des verres et des abats-jour colorés, répandant leur éclat rouge dans toute la pièce. La salle était bondée. Que ce soit les places assises à table, les coins salons ou les mange-debout, tout était plein. La musique tentait de se faire plus forte que le brouhaha ambiant afin de parvenir aux oreilles les plus attentives. Seulement les gens n'étaient pas là pour écouter. Ils venaient savourer. Des serveurs circulaient entre les clients attroupés par paquet pour tenter de satisfaire chacun sans trop perdre de temps.

Modeste s'arrêta à l'entrée jusqu'à ce que quelqu'une voix attire son attention. Un homme lui faisait signe sur sa gauche. L'apercevant, ses lèvres s'étirèrent dans un nouveau sourire puis elle se tourna vers le péninsulaire avant de l'entraîner une fois de plus avec elle. Arrivé près du mange-debout où le petit groupe d'amis du couple de danseurs s'étaient installés, l'un d'eux les toisa bien vite.

-Eh bien, qu'est-ce que vous nous ramenez là ?
-Samson, voici Owen. Fit-elle sans chercher à lui présenter les autres personnes présentes.

Etant donné le bruit, il aurait toutes les peines du monde à discuter avec ceux qui se trouvaient à l'autre bout de la table. Il était donc inutile de le noyer dans les prénoms. L'homme près d'eux lui tendit une main, l'invitant à la serrer pour le saluer. Malgré quelques pattes d'oie au coin des yeux, il était difficile de lui donner un âge. Cependant, les autres ayant entre dix-huit et vingt-cinq ans, il était évident qu'il était le plus âgé de la tablée. S'il était habillé avec goût, ses mains étaient caleuses, trahissant le fait qu'il avait manifestement un travail manuel.

-Ravi de te rencontrer. Où est-ce qu'ils t'ont ramassé ?

La jeune vaani souria en dévoilant ses dents blanche après qu'Owen ai donné sa réponse, éberlué par ce monde dont il connaissait à peine ces terres désertiques. Il n'avait pas fini de tout voir et il avait beaucoup à découvrir, et rien de mieux qu'un guide ayant vécu dans ces terres pour le faire découvrir, ne serait-ce, que ce quartier lumineux jovial et pleine de vie. Owen était bien heureux d'avoir fait cet rencontre, qui aurait su ce qu'il lui aurait été advenue s'il avait été englouti par cet cité ? Ou qu'il aurait fait une rencontre des plus malheureuses ? Ces pensées envahissa son esprit mais il secoua la tête comme pour les reprendres.

Lorsque Modeste resserra la main du jeune Owen, il avança pas à pas vers l'avant en suivant la cadence de Modeste ne lui montrant que son dos à présent. Il aurait très bien pu décidé qu'il n'avait pas besoin qu'on lui tienne la main tel un bébé pour pouvoir avancer mais sachant que la foule l'engloutira s'il décide de lâcher la main, Owen ne fit rien de plus, que de suivre Modeste. Durant le chemin, il était en plein millieu des deux vaanis, Owen fit un sourire gai et tout de même délicat, content de savoir ne plus être seul, pour le moment. Le lieu auquel le couple de danseurs amena le jouvenceau était une battisse avec plusieurs arcades et où la clarté du quartier empêchait la lumière intérieur d'en émanait, faisant croire au péninsulaire qu'aucune lumière ne se trouvait à l'intérieur du lieu.

Ils fut donc bien surpris et comprit bien vite la raison du manque de lumière à l'extérieur lorsqu'il vit la lumière timide sans être dans pourtant inexistante de l'intérieur, qui quand bien même ferait noir, se dévoilerait que très peu, si ce n'est pas du tout. Jetant un coup d’œil autour de lui, Owen comprit que n'était visiblement pas un lieu plus calme, bien que cela soit un tantinet moins mouvementé, des personnes et musiciens, se trouvant dans des coins salons ou sur des tables, à provoquer un brouhaha y tandis que les musiciens tentaient de camoufler ce bruit pour se faire entendre. Les bougies se trouvant derrière les verres l'intrigua profondément et fixa cela, il en découvrait de plus en plus à chaque instant, même les choses les plus inutiles et banales.

Son attention fut vite amené par Modeste le faire avancer, lui présentant Samson, un homme au goût raffiné, si on pouvait user de ce terme, en terme d'habillement et probablement le plus âgés du groupe. Owen s’avança d'un pas et puis regarda par dessus son épaule Modeste un instant et reposa sa vue vers ce Samson. Il lui répondit avec un air ravi de le rencontrer même s'il ne savait pas qui il était, parlant du mieux qu'il pouvait l'olyan.

- Dehors, dans la foule, je ne sais pas, je n'ai pas bien retenue où j'étais. Comment vous vous appelez déjà ? Le péninsulaire regarda de nouveau par dessus son épaule Modeste et haussa les épaules, et puis reposa ses yeux noisettes vers Samson.

Samson n'eut que peu de réactions face à la question du nouveau venu tandis que Modeste eut une rire doux qui n'était en rien moqueur. Elle était seulement amusée par la candeur du jeune homme. Elle se pencha alors pour lui répéter son nom à l'oreille. Les vaanis étaient habitués aux accents que pouvaient arborer leurs interlocuteurs. C'était un pays très hétéroclite qui accueillait des personnes venues du monde entier. A la seule écoute, ils sauraient reconnaître les nordiens des drows ou des nains ou même des wandrais. Ils avaient tous leur façon de prononcer certains mots, syllabes ou consonnes. Autrement dit, Owen pourrait faire autant d'erreurs qu'il le voudrait, ils le comprendraient toujours.
Tandis que Samson se détournait du Péninsulaire, la jeune femme attira l'attention de son invité.

-Alors dis-moi, que fais-tu si loin de chez toi ?

Etant donné son jeune âge et son accent à couper au couteau, il était évident qu'il s'agissait du premier voyage de l'étranger sur des terres aussi lointaines. Elle était curieuse de savoir ce qui avait pu conduire ses pas jusqu'à Thaar. Et jusqu'à ce quartier où elle lui était littéralement tombée dessus.

-Tu es là pour le travail ou tu avais simplement envie de voyager ? L'aiguilla-t-elle.

Autour d'eux, les discussions continuaient, laissant à penser que l'arrivée des trois jeunes gens étaient passée inaperçue. Pourtant, Kassim s'était inséré dans une autre conversation, riant avec ses amis sur un sujet des plus légers. De son côté, Samson goûtait au contenu de sa coupe en écoutant ce qu'il se disait à sa droite. L'ambiance était légère et bon enfant.

Être complètement perdu de ce qui se déroulait autour de lui n'était pas chose rare pour le péninsulaire, cela lui arrivait même le plus souvent. Ceci dit, il avait en réalité pleinement conscience de ce qui passait autour de lui, c'était tout simplement une sorte de stress et le brouhaha ambulant qui lui fit perdre ses mots et le fit poser cet question, en quelques sortes idiote. Il se sentait imbécile et insensé sur le moment, n'étant pas au courant que les vaanies avaient affaire à des gens comme lui plusieurs fois par mois, si ce n'est par jour, et qu'il aurait très bien pu donner son meilleur accent de nordien imberbe, les vaanies comprendraient tout de même, Owen sentit une pression monté sur ses épaules en regardant le manque d'expression de la part de Samson, son silence ne donnait qu'une autre couche. Par chance, la bonté de Modeste lui rappela le nom - qu'il savait et connaissait déjà, mais qui lâcha toute la pression en lui - de Samson en lui chuchotant à l'oreille. Owen se racla la gorge en plaçant un poing qu'il venait juste de formée à l'instant devant son visage, comme s'il toussait et puis radressa de nouveau la parole.

- Pardonnez-moi, j'étais ailleurs.. Ils m'ont ramasser dans la foulée, je ne sais où exactement.

Il le vouvoya. Il ne sait pas pourquoi, mais il le fit. Le fait qu'il était jeune aurait très bien pu lui donner une ambiance amicale et bonne enfant, mais en voyant qu'il était probablement le plus vieux, une forme de respect s'était imposé dans les paroles du péninsulaire. Quand Samson s’éclipsa, Owen se gratta ses cheveux ébouriffés et ne dit rien d'autre, perplexe à ce qui venait de se dérouler, les premières impressions n'était pas très souvent le point fort d'Owen, en fait il ne savait même pas s'il avait un point fort. Modeste attira ensuite l'attention d'Owen en lui posant une question des plus raisonnables.

- Que fais-je loin de chez moi ?

L'ancien palefrenier se désigna de l'annulaire, il eu un regard curieux, seulement visible de son œil gauche étant donné qu'il avait toujours cet œil au beurre-noire à l’œil droite. Il fut d'abord surpris de constater que la vaani serait doté de compétence en déduction, mais comprit bien vite que la pâleur de sa peau, et son accent ma foi horrible, qu'il ne fallait pas être devin pour deviner qu'Owen venait d'ailleurs. Il eu un regard pensif au ciel, comme s'il philosophait dessus, et puis il se mit à ricaner en répondant à question.

- Moi-même je ne le sais pas. Dit-il avec un grand sourire.

à la base, c'était une envie d'aventure, qui s'est vite dissipée à la rencontre de deux frères qui n'étaient pas des plus intelligents et de leur patron. Une mésaventure qui ramena à la réalités Owen. Et il n'osera surement pas de parler à propos du tonneau, des frissons lui parcourut le dos rien qu'à y repenser ... Ce que ses histoires avaient en commun était une seule chose, ils firent comprendre à Owen sa bourde. Alors le goût de l'aventure, il disparu aussi vite que sa bourse lors de son arrivée.

Il réalisa par la suite qu'il ne savait rien à propos de sa guide, et puis Owen était des plus amicales et intriguée de savoir qui elle était, du moins savoir un peu plus que juste son nom.

- Et toi, que fais-tu ici ?

La question d'Owen provoqua le rire de la jeune femme. Encore une fois, sans moquerie de sa part. C'était une question assez saugrenue quand on y réfléchissait. Après tout, elle avait tout d'une vaanie : les vêtements, l'accent, l'aisance, le goût des belles choses et même une certaine forme d'insouciance apparente. Alors qu'est-ce qu'elle faisait en Ithri'Vaan ? C'était chez elle, tout simplement. Quant à Thaar, il était vrai que les raisons de s'y rendre étaient nombreuses. Le goût du voyage, la famille, les affaires, la politique... Il pouvait y avoir tant de solutions possibles... Mais, dans son cas, la réponse était toute simple.

-Je vis ici. Répondit-elle sans se départir de son sourire amusé. J'ai une boutique de conception de bijoux avec Azhim.

Elle désigna alors un homme qui se trouvait à l'autre bout de la table. Il était assez grand et un peu plus âgé qu'elle. Ses cheveux noirs étaient attachés en une sorte de chignon rapidement exécuté au niveau de sa nuque. Coïncidence ou non, leurs regards se croisèrent à cet instant et le vaani n'afficha pas une mine des plus réjouies à l'égard du nouveau venu. Maud décida néanmoins de l'ignorer et de poursuivre son explication, détournant par la même occasion l'attention d'Owen à son sujet. Elle montra alors au jeune péninsulaire un bracelet qu'elle avait au poignet en le posant près de lui. Il s'agissait d'un bracelet composé de trois épais fils d'argent reliés entre eux par quelques ronds en émail. Chacun de ces ronds étaient décorés de dessins assortis dans les tons rouges avec quelques notes de bleus. Si on avait le goût du détail, on remarquerait alors que cela correspondait à la tenue de la joaillière qui était vêtue d'une robe carmin faisant ressortir la fraîcheur de ses yeux bleus foncés.

-Lui, il peint sur les bijoux puis on applique une résigne pour le passer au four. Moi je fais l'émail.

Lorsqu'il sembla avoir fini de détailler son bracelet, elle croisa les bras devant elle, s'accoudant ainsi à la table haute en laissant ses mains pendre dans le vide. Puis elle reporta son attention sur Owen. Elle avait beau le regarder, rien ne transpirait vraiment sur ce qu'il était. Et il n'avait pas voulu lui dire pourquoi il était venu jusqu'ici... Il demeurait un mystère en somme.

-Et toi ? Tu fais quoi dans la vie ?