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| Les pieds dans la tourbe (Magnus) | |
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Gaubert de Prademont
Humain
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| Sujet: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Lun 20 Jan 2020 - 22:06 | |
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Elenwënas de la 7e ennéade de Barkios An 17, Cycle XI Par les cons de la Damedieu et de Tyra réunis ... Qu'est-ce que c'était que ce pays de merde ... Littéralement ... Il y en avait partout, qui collait aux sabots des braves destriers odélians et qui manquaient d'embourber les chariots des serviteurs tous les deux-cents mètres. La malaisante Malelande et ses ornières visqueuses de glaise et de limon infâme qui lâchaient des bruits de succion à chaque pas et qui alourdissait tout ce qu'elle touchait. Et après on s'étonnait que les arétans aient l'air de gorets en tunique, ils pataugeaient dans la fange à longueurs de journées. Il planait dans l'air comme une odeur suintante de mort et de vomi, à moins que ce soit ainsi que sentait la gueusaille de ce pays boueux. Fort de son triomphe dans les ombres de la terrible Hedda, Gaubert avait fait inventorier le butin qu'il avait glâné dans les caches gobelines. De l'or, des bijoux, des objets en argent, des armes, quelques pièces d'armure, des étoffes dans un état variable et un écu usé et crotté. Après avoir fait réparer et lustrer le tout, l'écu révéla un blason caprin. Il fallut fouiller les grimoires d'éhraldique de la bibliothèque en compagnie de Paulin pour découvrir que c'était là le blason des Terresang d'Arétria. Un échange épistolaire plus tard, le prénommé Magnus de Terresang, comte d'Arétria, invita Gaubert en sa capitale, afin de le rencontrer. Une occasion de rencontrer le nouveau comte voisin. Dans ce pays de sauvages, le trône comtal changeait tellement souvent de propriétaire qu'il semblait idoine au comte d'Odélian d'en rencontrer un avant qu'il ne se fasse assassiner par son successeur, et qu'il puisse lui rendre l'écu qui portait ses armoiries. Alors Gaubert partit, caracolant à l'avant de sa garde, dirigée comme de coutume par le fidèle Roland. Plus de six jours de voyage, en passant par Serramire, avaient été nécessaire pour atteindre le tas de boue que les arétans appelait capitale. Par les Cinq, le bled était aussi moisi et triste que le pays. Tout semblait gris et terne, comme si un peintre avait perdu sa palette de couleur en traçant le tableau de la Malelande. Même la nature avait oublié ses couleurs vives et chamarrées de l'automne, n'offrant que des arbres nus et tortueux qui attendaient l'hiver tristement. Même dans les rues de la ville, la boue rongeait les pavés et le bas des bâtiments, un véritable fléau que cette saloperie. Arrivant en vue de la poterne du château du comte, Gaubert fit hisser son étendard et demanda à Roland de souffler deux fois dans la corne pour annoncer l'arrivée de la délégation odélianne devant la demeure du comte. Terresang, un nom qu'il ne connaissait pas ou presque, la seule information qu'il avait sur le dit Magnus est qu'il était d'un âge avancé, le faisant, lui, passer pour un jouvenceau. Quelques serviteurs s'attroupèrent autour de Gaubert et de ses hommes, alors qu'une silhouette se tenait devant la porte qui menait à l'intérieur de ce que Prademont jugea être le logis du seigneur. Encore juché sur sa selle, il leva une main vers la silhouette, fronçant légèrement les sourcils. Ola, Messire !
Dernière édition par Gaubert de Prademont le Mer 22 Jan 2020 - 14:37, édité 1 fois |
| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Mer 22 Jan 2020 - 13:42 | |
| « Et qu'est c'que j'en ai à foutre ?! »
Grogna alors le Comte tandis qu'il engloutissait une cuisse de chapon en signe de déjeuner, il était attablé à la grande table de la salle du trône qu'il avait lui même ordonné de mettre dans cette pièce et qu'est ce que ça pouvait foutre ? Il aimait pas être sur ce trône ! Il aimait pas être aussi inconfortablement assis alors qu'il crevait la dalle, il avait donc décidé d'aménager la salle malgré la réticence de Bertrand qui ne trouvait pas cela très « comtal » mais il en avait rien à foutre, c'était un boulot à plein temps c'truc là ! Encore plus que de diriger une petite seigneurie de la Malelande, il avait donc le droit de bouffer là où ça l'arrangeait bordel de Néera !
« C''que m'seigneur, l'seigneur d'Lün n'souhaite pas avoir à faire à une seule aut' taxe comtale »
Ce putain de freluquet ! Ce maudit salopard ! Cette catin boiteuse ! Cela faisait un moment qu'il avait demandé à l'Ordre des Marcheurs Austères de régler son cas mais malgré l'ultimatum du Comte ces derniers étaient encore à l'enquête préliminaire qui devait démontrer que Radbod était bien le scélérat que le Terresang avait décrit … Bordel de culs bénis ! Ils étaient des adorateurs du Dieu de la Colère mais ils voulaient des preuves ! Il balança son os dans son auge avant de reprendre une aile … bordel, qu'est ce qu'il était sec ce volatile de merde !
« Il refuse ? Et en quel honneur ?! J'suis le Comte d'Arétria ! Je ne suis pas Wenden ou Le Jeune ! S'il ne s'décide pas à se mettre cela en tête, Ruy-des-Vierges va s'faire dézinguer par trois catapultes et m'garde ! »
« Seigneur ... »
« L'Comte d'Terresang veut dire qu'si Radbod n'se décide pas à payer au moins l'moitié d'cette nouvelle taxe, i'sera un ennemi comtal. »
Magnus failli avaler de travers, il balança son os a moitié rongé sur le sol aux pieds du messager.
« Vas ! »
Il attendit que l'indiscret messager s'en aille, que les portes se referment sur sa silhouette avant de fixer Bertrand de Montbard qui était attablé à son côté gauche.
« Pour un gars qui v'lait pas c'te table ici, tu sembles à ton aise, Bertrand ! Je n'ai pas voulu dire ça ! »
Bertrand mit à la bouche un morceau d'oignon trempé d'eau avant de répondre.
« J'sais bien Magnus mais t'n'es plus un 'tit seigneur d'la Malelande, t'es comte maintenant ! Tes paroles ont dorénavant d'répercussions sur tout le Comté ! Tu es trop impulsif ! M'nacer un seigneur aussi influent qu'Radbod de guerre s'il ne payait pas deux malheureux écus ! »
« Et alors ?! I'serait plus qu'temps d'mettre un terme au règne d'ce pseudo seigneur ! T'es pas mon chaperon !»
« Ch'ui ton conseiller d'l'intérieur, Magnus ! Et l'commandant d'ta garde ! J'vais pas envoyer une c'taine de gars contre l'murs d'une cité pour ton p'tit plaisir, tu es plus fin qu'ça par Néera ! »
« Bord... » Les portes s'ouvrirent alors sur la personne de Ulric de Les-Quatre-Pierrepont, le fils d'Alain du même nom et s'agenouilla devant les deux seigneurs qui étaient en pleine discussion.
« Qu... »
Deux fois, deux fois le cor avait sonné … bordel ? Une attaque ?! Non … ils n'auraient pas atteint l'intérieur de la Cité … mais … hein ?! On pouvait le laisser finir une phrase ?! Il se leva alors faisant tomber sa chaise en arrière avant de se diriger vers le balcon qui bordait la salle du trône, il sortit en dehors et vit une bannière, Odélianne apparemment… qu'est ce qu'un vassal de Seramire foutait là ?!
« Qui va là ? Qui ose tourmenter le déjeuner du Comte d'Arétria ?! »
Et ils étaient où les gardes ?! Bordel, qui avait laissé une délégation armée arriver jusqu'à la Citadelle ? Ils étaient vraiment temps de réformer ce foutu comté ! |
| | | Gaubert de Prademont
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Mer 22 Jan 2020 - 15:23 | |
| Alors que Gaubert affichait un petit sourire aimable, saluant son homologue d'un geste de la main. La réponse de l'arétan cingla dans l'air frais de l'automne.
Qui va là ? Qui ose tourmenter le déjeuner du Comte d'Arétria ?!
Raccourcissant les rênes de targon entre ses gants de monte, Gaubert leva les sourcils, presque choqué par les propos de l'homme aux cheveux blancs qui venaient de s'adresser à lui comme aux derniers des pécores. Il resta quelques secondes silencieux, essayant de deviner si l'outrecuidant était bien le comte ou s'il s'agissait de son frère imbécile, ou tout autre famille honteuse dont il aurait aimé cacher l'existence. Il s'averra malheureusement que ce cuistre fut le seul a émergé du logis seigneuriale et donc, Gaubert avait face à lui le vrai comte Magnus, qui avait donc les manières du pourceau arétan moyen. Les mâchoires de l'odélian se crispèrent à mesure qu'il réalisait l'accueil que lui réservait le malelandais et fit faire un demi-tour à Targon sur les pavés de la cour, avant de s'écrier, fulminant.
Celui que vous avez invité à venir. Celui qui ramène chevauche depuis presque sept jours pour être reçu comme un gueux ! Celui qui vous apprendra les bonnes manières, espèce de porc !
Il baissa les yeux vers les quelques serviteurs qui s'était réunis autour de la côterie odélianne et poursuivit ses invectives.
Par la Damedieu ! Est-ce ainsi qu'on reçoit un comte dans votre pays ? Un comte invité qui plus est ?! Un comte qui vient ramener un blason appartenant à la famille du seigneur en personne ?!! Est-ce ça, l'hospitalité arétanne ?!
Targon sentait la tension de son cavalier et se mit à taper des sabots contre le sol, prêt à ruer et à charger si Gaubert en donnait l'ordre. Les postillons pleuvaient autour de la bouche tordue par le mépris du comte. Il tendit le doigt vers l'impoli, dans un geste aussi menaçant que provocateur.
Est-ce ainsi qu'on accueille Odélian ?! Lorsque vous vous adressez à moi, vous dites, Votre Grandeur ! J'attends vos excuses, Messer, ou votre mépris sera considéré comme une insulte et j'en réfèrerai à votre lige !
Le premier contact entre les deux comtes ne pouvaient pas être plus compliqué.
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Mer 22 Jan 2020 - 20:24 | |
| « Mais … il m'raconte quoi ... »
Commença alors le comte avant de se tourner vers Ulren et Bertrand dont ce dernier était entrain de se lever dans un soupir … il avait un faciès de gamin honteux mais aussi de père courroucé alors qu'il avait pratiquement le même âge que le Comte, cela ne l'empêchait pas d'être parfois sa raison mais à ce moment précis il était plutôt la mémoire défaillante du Comte.
« C'quoi c'te histoire d'arriéré ?! »
Ulren voulait prendre la parole mais ce fut le commandant de la garde comtale qui fut celui qui osa ouvrir la bouche.
« J'ai oublié de v'prévenir, comte … N'avons r'çu une missive d'la part du comte Gaubert d'Prademont … j'ai cru bon d'répondre à votre place et de l'inviter ici... »
Cette fois le Comte vit rouge et les Odélians ainsi que les gardes et serviteurs se trouvant en dehors de la salle du trône ne pouvait qu'entendre les cris de colères du Malelandois qui ne semblait vraiment pas au courant de toute cette histoire.
« Bordel ! Par l'cul d'la DameDieu ! Qui habite ici ?! Qui est Comte ici ?! Qui s'occupe de c'te terre ?! Qui est l'Seigneur ici ?! Ch'ui entouré d'incapable, par les DIEUX ! Qu'ai-je fais pour mériter tout cça ?! ch'ui entouré d'incapables !! » On entendit alors un bruit sourd, des éclats de bois se déversèrent par la rambarde du balcon … cela chauffait à l'intérieur.
« Ouvrez les portes bande d'incapables ! Ouvrez ces putains de porte, vous êtes pas foutu de faire ça aussi ?! » On entendait le Comte à travers les étages de la Citadelle et malgré les murs épais … et bah on pouvait dire qu'il avait la voix qui portait … c'est qu'il était colère le Magnus.
Un bruit sec se fit entendre contre les lourdes portes de la Citadelle et lorsque celles-ci montrèrent l'imposant corps comtal, on pouvait voir un homme étalé au sol… il semblait avoir prit un pain dans la face.
« Incapable ! J'ai dis d'ouvrir ! »
Magnus de Terresang s'approcha alors de la délégation Odélianne avec une mine plus que courroucé, posant sa main gauche sur le pommeau de son épée qui se trouvait à son flanc, il renifla bruyamment et observa la délégation.
« I'semble y avoir eu manque d'communication, Comte d'Prademont ou Vot'Grandeur si vous préférez… au nom d'la Terre Arétanne et en m'nom, j'm'excuse pour l'accueil que j'vous ai fait mais... » Un sourire se dessina alors sur ses lippes … oulah, c'était bien rare de voir ça. Un porc mérite mieux que d'être comparé à un Arétan ! HAHAHA ! » énorme rire gras, il fut accompagné par ses servants et les gardes aux alentours, certains presque par force au risque de voir une nouvelle fois le courroux comtal s'abattre sur un pauvre gars.
Il s'arrêta alors en un éclair, son sourire avait disparu et il reprit.
« Et en parlant de malpolitesse, comte … z'êtes pas mieux, est-ce ainsi que l'on discute entre nobles chez vous ? Vous s'un cheval et votre égal obligé de vous r'garder du bas ? » |
| | | Gaubert de Prademont
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Jeu 23 Jan 2020 - 20:42 | |
| L'arétan fit volte face en vociférant et rentra à l'intérieur. L'immonde bâtard tournait le dos à son invité sans daigner lui adresser la moindre réponse, et poussait une gueulante contre ses gens à l'intérieur. Les narines de Gaubert se dilatèrent de colère, souffrant le nouvel affront de ce pendard sans éducation. Comment pareil boursemolle pouvait se prétendre comte ? Des éclats de voix et un grand fracas de bois brisé retentit et l'odélian respirait profondément pour ne pas à son tour exploser de la colère qui ourdissait sous son crâne.
La porte retentit d'un grand coup avant de se lever pour dévoiler l'impoli à la chevelure blanche étendu sur le sol. Qu'est-ce que c'était que ce pitre de bas-étage ? Le bouffon se releva en vociférant de plus belle et se dirigea d'un pas décidé vers Targon et son cavalier agacé. Le destrier râclait le sol boueux de ses larges sabots, piaffant comme avant de mener un combat. Il se planta face au comte, toujours en selle, les jambes tendues dans les étriers, les gants cripés autour des rênes.
I'semble y avoir eu manque d'communication, Comte d'Prademont ou Vot'Grandeur si vous préférez… au nom d'la Terre Arétanne et en m'nom, j'm'excuse pour l'accueil que j'vous ai fait mais... Un porc mérite mieux que d'être comparé à un Arétan ! HAHAHA !
Il n'eut pour simple réponse qu'un reniflement désapprobateur de la part de Gaubert. Il parlait comme un paysan. Même un bouffon avait de meilleures boutades que ce paltoquet. L'assemblée se força à rire alors qu'il regardait alentour. Ne manquant pas de souffle, le coquebert continua son intervention avec le même vocable de ribaud.
Et en parlant de malpolitesse, comte … z'êtes pas mieux, est-ce ainsi que l'on discute entre nobles chez vous ? Vous s'un cheval et votre égal obligé de vous r'garder du bas ?
Le comte tira d'un coup sec sur les rênes de Targon qui se cabra, déployant toute sa stature imposante devant le maudit arétan et joua des sabots avant de retomber lourdement sur le sol, quelques centimètres devant Magnus. Il aurait tant aimé que son destrier ne lui fenda la caboche d'un coup de patte "accidentel", au lieu de juste l'effrayer. Gaubert releva le menton et fronça les sourcils, avant d'envoyer un glaviot au pied de l'arétan, lui signifiant ouvertement son mépris, pour lui, son langage et son accueil. L'odélian éructa, incapable de garder un ton neutre face au méprisable individu.
JE NE SUIS PAS MIEUX ? J'ai traversé votre boue pendant des jours pour venir vous rencontrer à votre demande !! Et vous n'êtes même pas foutu de m'accueillir, ni de me parler avec respect !! C'est donc ça que vous appelez "recevoir comme il se doit" dans votre lettre ?
Il fit faire demi-tour à targon et se dirigea vers les chariots qui clôturaient la ligne odélianne.
Donnez-moi l'écu !!
Autour du comte, les gardes resseraient les rangs, gardant à portée de main leur épée, prêts à défourailler dans la seconde où leur seigneur en donnerait l'ordre. Les serviteurs dans le premier chariot s'agitèrent et l'un dentre eux tendit un drap soigneusement plié autour d'un écu en forme de goutte d'eau. Gaubert s'en saisit avant de jouer à nouveau des talons pour revenir face à l'outrecuidant arétan et jeta le bouclier sur le sol.
Voilà ce que nous avons trouvé en Hedda et qui a valu ce désagréable voyage ! Nul besoin de démonter, je ne vois pas pourquoi je perdrais du temps avec un paysan qui me parle comme à un gueux et oublie ses devoirs d'hôte !
Le comte d'Odélian, si attaché à l'étiquette et aux bonnes manières, était vexé comme un pou. Tellement vexé, qu'il en avait Larmanon qui le démangeait dans son fourreau. Le seul fait que saigner le comte comme le pourceau qu'il était en plein milieu de sa capitale le mènerait, lui comme ses hommes, à la mort, retint son bras de venir s'encastrer dans la tête vide de l'arétan. Le deuxième contact était toujours tendu entre les deux hommes ...
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Ven 24 Jan 2020 - 15:20 | |
| Putain, c'est un gars du Nord ça ? Il avait l'air coincééééé … putain … non mais sans déconner, il avait un bout de bois dans le derche ou quoi ? Oui, c'était un noble. Oui, c'était un haut-seigneur et alors ? Il était jamais venu en Arétria ? Magnus était de la Malelande pas du Nord Arétan et encore moins du Sud mais bien de la pleine Malelande ! Il était un campagnard, ici, on pouvait dire que c'était un noble paysan mais apparemment le vieux Prademont semblait sûr qu'il était beaucoup mieux que tout ceux qui se trouvaient ici.
Il se recula au moment où son maudit canasson semblait motivé par l'envie de lui fendre la gueule à coup de sabot, bordel ! Il dégaina presque son épée alors qu'un rot l'accueilli ainsi qu'un glaviot à ses pieds, chacun des gardes se trouvant aux alentours avaient dégainés une épée, un coutelas, une dague voire même un gourdin et étaient prêts à s'opposer à la Garde Odélianne et son comte coincé.
Il intégra les informations : Invitation, recevoir… quoi ?! C'était quoi ce bordel ?! Puis un écu à la blanche colombe se posa devant lui .. 'fin, il tomba plutôt. Quoi ? Ah, ça c'était l'écu des Rouge-des-Près, une famille au lointain cousinage des Terresang … qu'il avait fait tuer d'ailleurs mais qu'importe. Un sourire se dessina sur les lippes du vieil homme pendant qu'il scrutait le Comte dans les yeux.
« Vous osez insulter ma terre ? Vous osez insulter mon sang ? Vous êtes quoi, vous ? Un noble d'ancien lignage ? Moi aussi et pourtant, je parle comme le dernier des gueux parce que je les côtoient tout les jours c'qui ne semble pas être votre cas seigneur de Prademont, Comte d'Odélian. »
Euh … Magnus venait-il de parler à peu près correctement ? C'est que le Comte semblait on-ne-peut plus sérieux contrairement à l'instant d'avant, il était prêt à en découdre mais le seigneur Bertrand de Montbard apparu derrière lui et s'agenouilla à côté de son comte. Le vieux guerrier était fier mais il savait faire preuve d'humilité quand la situation l'exigeait.
« Messeigneurs, cette situation est entièrement de ma faute. » Il parle mieux celui là aussi. « Je suis Bertrand, Seigneur de Montbard et premier conseiller de sa Grandeur le Comte de Terresang. N'ayant pas eu le temps de s'occuper de cette missive je me suis chargé de cette tâche oubliant de prévenir mon propre seigneur de votre arrivée.»
Magnus tourna la tête d'un coup, ses yeux envoyaient des éclairs pendant qu'il relâcha le pommeau de son épée qui glissa dans son fourreau. Il fit un signe de sa main droite aux gardes qui se trouvaient aux alentours de ranger les armes, il n'y avait pas encore d'incident diplomatique .. 'fin ça l'était a moitié mais qu'importe, il était peut être temps de se rattraper.
« Seigneur de Prademont, veuillez accepter mes plus plates excuses, j'fait l'erreur de ne pas m'occuper d'ma correspondance et voilà dans quelle situation nous sommes … veuillez recevoir les excuses d'Arétria et de moi même. » ça sonnait un peu faux, non ? Bah qu'importe ! Si cela aidait pour rétablir une certaine stabilité dans cette discussion même si c'était mal barrée.
« J'me rend bien compte qu'après c'long voyage vous d'vez être exténuée, acceptez donc l'hospitalité Arétanne, j'vous offre le couvert et le gîte pour quelques jours. » |
| | | Gaubert de Prademont
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Sam 25 Jan 2020 - 10:24 | |
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Targon piaffait sous les cuisses de Gaubert, sentant son cavalier échaudé par les premiers échanges avec le comte d'Arétria. Les quelques gardes autour de Magnus défouraillèrent, augmentant d'un cran la tension qui régnait dans la cour du château. À l'insulte s'ajoutait désormais la menace, les lois de l'hospitalité étaient toutes bafouées. Le malelandais ne semblait même pas se rendre compte que tout était faute et manquement au protocole. Un sourire, très agaçant, aux lèvres, il déclara en croisant le regard furibond de l'odélian.
Vous osez insulter ma terre ? Vous osez insulter mon sang ? Vous êtes quoi, vous ? Un noble d'ancien lignage ? Moi aussi et pourtant, je parle comme le dernier des gueux parce que je les côtoie tout les jours c'qui ne semble pas être votre cas seigneur de Prademont, Comte d'Odélian.
Ils retrouvaient donc un vocable complet, il était presque capable de parler correctement. Il déployait sa bêtise et sa mconnaissance totale de son invité et des moeurs odéliannes, mais il le faisait avec des mots intelligibles. Penser qu'en Odélian, terre d'élevage et d'agriculture, on ne côtoyait pas la populace paysanne, ne faisait que marquer un peu plus la médiocrité de Magnus aux yeux de Gaubert. Un autre homme arriva en trombe et se plaça aux côtés du comte arétan avant de mettre un genou au sol.
Messeigneurs, cette situation est entièrement de ma faute. Je suis Bertrand, Seigneur de Montbard et premier conseiller de sa Grandeur le Comte de Terresang. N'ayant pas eu le temps de s'occuper de cette missive je me suis chargé de cette tâche oubliant de prévenir mon propre seigneur de votre arrivée.
Un nouveau reniflement désapprobateur retentit. Magnus ne prenait même pas le temps de lire ou de dicter la réponse à des courriers officiels. Qu'est-ce que c'était que cet énergumène qui n'avait de comte que le titre ? Entre les mâchoires serrées, Gaubert laissa échapper en fronçant les sourcils.
Est-ce une plaisanterie ?
Magnus leva une main à l'attention de ses hommes qui rangèrent leurs armes dans les fourreaux. Les bougres d'arétans tentaient d'apaiser la situation que leur incompétence avait rendu si tendue. Dans une démonstration de couardise incroyable, ou de lucidité quand à leurs erreurs commises, ils s'appliquaient à présenter leurs excuses.
Seigneur de Prademont, veuillez accepter mes plus plates excuses, j'fait l'erreur de ne pas m'occuper d'ma correspondance et voilà dans quelle situation nous sommes … veuillez recevoir les excuses d'Arétria et de moi même. J'me rend bien compte qu'après c'long voyage vous d'vez être exténué, acceptez donc l'hospitalité Arétanne, j'vous offre le couvert et le gîte pour quelques jours.
Le type ne manquait pas de souffle. Comme si, après tout ceci, Gaubert avait la moindre envie de passer "quelques jours" en compagnie de ce manant couronné. En quelques minutes, l'arétan avait accumulé plus d'erreurs de protocoles que la famille Prademont depuis son apparition dans les chroniques péninsulaires, de quoi passer l'envie de lui laisser le temps d'établir le record de conneries à ne pas faire. Les dents toujours crispaient les unes contre les autres, les mots de l'odélian sifflèrent.
Et pourrais-je savoir la raison qui fait que vous ne daignez même pas lire et répondre à une missive portant le sceau d'un comte ?
Il tourna les yeux vers l'autre arétan, toujours agenouillé, préférant ignorer totalement le pendard à la toison blanche qui l'insupportait. Il traiterait cet homme comme le responsable du château, puisque c'est lui qui agissait comme tel.
Mes hommes et moi ne resteront pas plus d'une nuit et c'est surtout pour reposer nos bêtes. Mais soyons clairs, Messer, à la prochaine offense, je quitte vos terres. Et croyez bien que je fais preuve de mansuétude...
D'un hochement de tête, Gaubert signala à ses gardes de démonter, ce qu'il fit également, la mine toujours crispée, presque méprisante, lorsqu'il observait Magnus. La situation semblait être en voie de désamorçage, uniquement par la volonté de Gaubert, qui prenait sur lui énormément. Sa main d'épée continuait de le démanger et lorsqu'il fut entouré de sa garde, il parvint à articuler, les narines encore dilatées de fureur contenue.
Je vous suis.
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Lun 27 Jan 2020 - 20:09 | |
| La situation semblait s'adoucir … un tout petit peu, mais c'était déjà ça mais si Magnus avait eu la stabilité du pouvoir comtal qu'il voulait, il aurait probablement laissé ses hommes aller dans leur envie d'en découdre ...cela aurait provoqué une guerre très certainement mais il n'aurait pas eu à s'abaisser comme le dernier des clébards devant un maître ayant la main leste … ah s'il avait eu le soutien de la plupart de ses vassaux, ce n'était qu'un doux rêve à l'heure actuelle.
Pourquoi ? Pourquoi Magnus ne s'était pas occupé de cette missive ? Sûrement parce que le comte d'Arétria avait fort à faire depuis qu'il avait gagné le trône comtal et le Comté d'Arétria n'était pas un modèle de stabilité ou de gestion de la criminalité … ce qui était normal lorsque on changeait les dirigeants comme si on changeait de femmes mais le vieux Magnus comptait bien faire régner la justice comtale.
« J'ne suis pas souvent à Arétria-la-Ville, Seigneur de Pradement. J'ai des affaires à régler notamment dans ma seigneurie. Ma correspondance est donc transmise à mon conseiller mais il semble avoir oublié de m'avoir prévenu de cette missive. »
Bon, il l'ignorait presque mais au moins, il accepta de rester une nuit … bon c'était déjà ça, il allait rester une bonne partie de cette journée et repartirait probablement à la même heure qu'il était arrivé mais cela importait peu, il y avait donc encore largement le temps pour que la situation se dégèle un petit peu ou au contraire qu'un brasier fasse son apparition.
« Une nuit. Très bien. » Il se détourna de l'assemblée pour se retourner vers un garde qui semblait prêt à écouter les ordres de son seigneur.
« Qu'les écuries comtales accueillent les montures Odéliannes, qu'elles soient correctement soignées. »
La mine sérieuse, Terresang fit un signe à Montbard de se relever pendant que le garde accompagnait par des serviteurs se mirent au travail, le Comte fit signe à ses invités de le suivre à l'intérieur du château où la vie semblait reprendre son cours, en montant les étages, le comte de Terresang intercepta un serviteur.
« Faîtes préparer les quartiers des invités ainsi que les quartiers seigneuriales … dîtes aux cuisines de préparer un banquet, nous allons montrer l'hospitalité arétannes à nos invités. » Elle était belle pour l'instant l'hospitalité, tiens… mais, Magnus semblait vouloir se rattraper.
Le serviteur partit alors à sa besogne avec une mine déconfite … ça faisait longtemps qu'un banqquet avait été organisé et voilà que les pauvres bougres allaient avoir du boulot supplémentaires, comme-ci c'était pas assez dur, tiens.
Le Seigneur Magnus accueillit alors ses invités dans la salle du trône où trônait encore la table qui avait encore les reliquats du déjeuner des deux hommes avec une chaise qui avait été explosée sous le coup de la colère du Terresang(uin). Il ordonna alors qu'on débarrasse tout cela et des serviteurs s'exécutèrent mais il fallait bien que la dure réalité revienne… Ulren, qui était resté dans la salle du trône sortit de son coin et s'agenouilla devant les seigneurs.
« Bon sang, Ulren… qu'est c'qui se passe encore ? »
« Je … désolé, monseigneur mais … euh … hm. Nous avons reçu des nouvelles alarmantes de la Malelande, hm… il semblerait que des bandits aient décidé de piller Montfort … hm... »
Magnus leva un sourcil, nom des dieux … bon sang, le sort s'acharnait sur le seigneur, bordel de merdas, il fallait que ça arrive maintenant ! On voyait qu'il faisait un effort surhumain pour ne pas péter une durite, il se tourna vers Montbard.
« Vas avec Ulren et trois gardes, vois avec le seigneur de Montfort c'qui s'est passé. J'veux un rapport dès ce soir. »
Ah … voilà ta punition, connard ! T'as pas prévenu ton seigneur de l'arrivée d'un comte, voilà ! Cours à des lieues de là bas et revient le soir même mais tu rateras probablement le banquet, on va rigoler un peu, tête de con !
« Bien. »
Puis il partit à son tour en compagnie du messager de mauvaise augure, Magnus se massa la tempe droite avant de demander à l'un des serviteurs qui ramassait les auges de chapon.
« Ramenez une cruche d'vin et des coupes, j'crois qu'nos invités ont besoin de se désaltérer. » Il se tourna vers Prademont et ses hommes. « Asseyez vous Seigneur Comte, vous d'vez être éreinté. » |
| | | Gaubert de Prademont
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Mer 29 Jan 2020 - 16:08 | |
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J'ne suis pas souvent à Arétria-la-Ville, Seigneur de Pradement. J'ai des affaires à régler notamment dans ma seigneurie. Ma correspondance est donc transmise à mon conseiller mais il semble avoir oublié de m'avoir prévenu de cette missive.
Gaubert n'avait pas encore oté un de ses gants que l'arétan écorchait déjà son nom. La justification était vaseuse, au mieux, complètement pourrie étant plus juste. L'odélian crispa les mâchoires avant de laisser échapper quelques mots à mi-voix.
Prademont ... Pas Pradement.
Il prit un grande inspiration afin de ravaler sa frustration tandis que Magnus donnait ses ordres.
Une nuit. Très bien. Qu'les écuries comtales accueillent les montures Odéliannes, qu'elles soient correctement soignées. Faîtes préparer les quartiers des invités ainsi que les quartiers seigneuriales … dîtes aux cuisines de préparer un banquet, nous allons montrer l'hospitalité arétannes à nos invités.
Ah parce qu'en plus, aucune chambrée n'avait été préparée, les cuisines n'avaient même pas été prévenues. Non mais c'était vraiment une mauvaise plaisanterie. Le comte d'Odélian préféra garder le silence, notant qu'encore une fois ce comté était dirigé par une bande de ploucs. Il en ferait part au comte, mais il en était rendu à un point où il préférait attendre d'accumuler les informations avant de les envoyer en pleine poire du malelandais. Ils entrèrent dans une grande salle, où les débris d'une chaise étaient restés au sol et ceux du repas interrompu, sur la table. L'incompétence semblait également être de mise dans le service. Malgré le temps de l'altercation au dehors et la montée des escaliers, tout avait été laissé en plan, et on l'accueillait encore une fois comme le dernier des pécores. La moutarde piquait le nez de Gaubert de plus en plus et son teint devint cramoisi à force de se contenir. Il se tourna plusieurs fois vers Roland et les quelques gardes qui l'avaient suivis à l'intérieur et même eux, de naissance modeste, avait du mal à en croire leurs yeux et leurs oreilles. C'est seulement sur ordres du comte que tout fut débarassé. En Arétria, l'initiative n'était visiblement pas une vertue. Surgit alors un autre gaillard qui s'agenouilla face aux comtes, même si imaginer Magnus partager le même titre que lui, hérissait les poils de la barbe de Gaubert.
Bon sang, Ulren… qu'est c'qui se passe encore ? Je … désolé, monseigneur mais … euh … hm. Nous avons reçu des nouvelles alarmantes de la Malelande, hm… il semblerait que des bandits aient décidé de piller Montfort … hm... Vas avec Ulren et trois gardes, vois avec le seigneur de Montfort c'qui s'est passé. J'veux un rapport dès ce soir. Bien.
Les deux hommes partirent alors que Magnus se tournait vers ses feignasses de serviteurs.
Ramenez une cruche d'vin et des coupes, j'crois qu'nos invités ont besoin de se désaltérer. Asseyez vous Seigneur Comte, vous d'vez être éreinté.
Gaubert réajustait ses gants, les narines écartés par la colère. Il déglutit pour ne pas se mettre à beugler comme un âne, même si l'envie y était. Les mots cinglèrent en se répercutant sur les murs de la salle à manger.
Non ! Je vais ... Rentrer ... Je vous ai prévenu ... Mais là ... Là ... C'est trop ... Que votre conseiller s'occupe de votre courrier officiel pendant que vous êtes parti courir le brigand en campagne, au lieu de l'envoyer comme vous venez de le faire et de répondre vous-même, cela m'échappe ... Que ce crétin oublie de vous en faire part, cela m'interroge ... Que PERSONNE dans votre château ne le sache ou ne soit prêt à nous accueillir cela m'exaspère ! Depuis mon arrivée, je n'ai pu que constater à quel point vous êtes un pignouf ! UN PIGNOUF ! Mon devoir est accompli, je vous ai rendu votre écu, je vous ai laissé une chance de rattraper l'accueil de paysans que vous m'avez offert et vous me faites entrer dans une salle où la table est encore couverte d'os de poulets mal décortiqués. Adieu, Monsieur.
Il tourna les talons, flanqués de ses gardes et se précipita dans les escaliers. Il dévala les marches pour rejoindre la cour, où les chariots de serviteurs n'avaient toujours pas bougés et où les chevaux étaient à peine emmené vers leurs stalles.
À cheval, Messieurs ! On ne me reprendra plus à visiter cette terre de coquebert ! MON CHEVAL !
L'ambiance s'était adoucie, certes ... Pas longtemps ...
Dernière édition par Gaubert de Prademont le Mer 29 Jan 2020 - 18:08, édité 2 fois |
| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Mer 29 Jan 2020 - 17:16 | |
| « Pignouf »
Pignouf ? PIGNOUF ?! PIGNOUF ?!?! QUOI ?! IL ETAIT ENTRAIN D'INSULTER MAGNUS DE PIGNOUF?!BORDEL DE LATRINES ! BORDEL DE MERDAS ! Il insultait le comte dans sa propre demeure ? Oh le vil vieux freluquet ! Oh, le salopard ! Les serviteurs s'étaient arrêtés de débarrasser la table et les gardes présents ne savaient plus sur quel pied danser, oh le mécréant, oh le vil faquin ! Le vieux connard partit alors sans demander son reste … putain d'merde ! Il désigna l'un des gardes Arétans.
« Alerte la garde du château ! Qu'tous les soldats soient d'hors en plus d'ceux d'jà présents ! » Puis il partit en compagnie de l'autre soldat tout en dévalant les escaliers, Ulren et Montbard se trouvaient toujours en dehors près des chariots et avant que le vieux con ne récupère son canasson, il haussa le ton.
« Non ! Ne laissez pas ce cheval retourner à son vieux ! »
D'un seul coup, les gardes qui s'occupaient des chevaux dégainèrent leur épées pendant que des serviteurs s'occupaient prestement des montures, Magnus se tourna vers Ulren.
« Vas aux portes de la Cité ! Ordonne la fermeture des portes ! »
Alors que le gamin entreprit d'exécuter les ordres de son suzerain, des bruits de pas se firent entendre tout autour et notamment dans le château où une dizaine de gardes sortirent tout en ayant l'arme déjà au clair, ils furent suivis par une demi douzaine d'hommes qui faisaient partie de la garde des portes, ils entourèrent alors la délégation Odélianne.
«C'la fait depuis que vous êtes arrivés que j'ai envie de vous sauter à la gorge comme un Wandrais… Vous osez m'insulter dans MA DEMEURE ! VOUS OSEZ ! Si vous aviez prévu de nous envoyer un éclaireur pour nous prévenir de votre arrivée, peut être que, malgré notre manque de communication, vous auriez eu un accueil digne de ce nom ! MAIS ! M'INSULTER DE PIGNOUF ET DE PAYSAN DEVANT MES HOMMES ! DEVANT MES SERVITEURS ! DANS MA DEMEURE ! » dégaina alors son épée longue sous le regard horrifié de Bertrand de Montbard qui se résigna à l'idée de défendre les intérêts de son maître.
« Alors ! Soit vous restez et vous essayez d'arrêter de faire votre vieille putain mal dégrossie en mal de bite et vous enlevez la lance que vous avez dans votre derche tout en vous excusant , soit, je vous fous dans mes geôles et vous allez goûter à la véritable hospitalité Arétanne ! Au pain sec et à l'eau croupie comme le dernier des criminels ! Et encore ! Je vous ferais crever de faim à moins que vous bouffiez un de vos compagnons ! Je vous foutrais avec les sodomites, avec les Wandrais, avec les violeurs, je vous jure que vous allez regretter de m'avoir insulter ! Faîtes votre choix, espèce de vieux connard frustré ! » |
| | | Gaubert de Prademont
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Mer 29 Jan 2020 - 20:57 | |
| Alors qu'il arrivait au bas des escaliers, le fidèle Roland un pas derrière son suzerain, Gaubert entendait l'arétan braire comme l'âne qu'il était.
Alerte la garde du château ! Qu'tous les soldats soient d'hors en plus d'ceux d'jà présents !
Sans un regard en arrière, Gaubert demanda à ce qu'on lui amène son cheval, alors que huit de ses hommes remontaient déjà en selle à son commandement. Encore une fois, la voix de l'arétan tonnait quelques pas derrière lui.
Non ! Ne laissez pas ce cheval retourner à son vieux !
Les serviteurs se figèrent tandis que des soldats arétans convergeaient vers la cour, arme au clair. Gaubert posa un regard noir et furieux sur la troupaille menaçante qui arrivait au pas de course. Magnus pointa un garçon du doigt avant de l'invectiver.
Vas aux portes de la Cité ! Ordonne la fermeture des portes !
Les gardes de Prademont défouraillèrent à leur tour, et ceux restés à pied ressérèrent les rangs autour de leur seigneur. Une servante odélianne cria depuis son chariot en voyant l'acier luire sous les rayons blafards du soleil automnal. Le gamin partit en courant, il ne fallait pas perdre de temps. Le malelandais défourailla à son tour et s'avança, menaçant, des postillons s'échappant de ses lèvres alors qu'il éructait ses mots.
C'la fait depuis que vous êtes arrivés que j'ai envie de vous sauter à la gorge comme un Wandrais… Vous osez m'insulter dans MA DEMEURE ! VOUS OSEZ ! Si vous aviez prévu de nous envoyer un éclaireur pour nous prévenir de votre arrivée, peut être que, malgré notre manque de communication, vous auriez eu un accueil digne de ce nom ! MAIS ! M'INSULTER DE PIGNOUF ET DE PAYSAN DEVANT MES HOMMES ! DEVANT MES SERVITEURS ! DANS MA DEMEURE ! Alors ! Soit vous restez et vous essayez d'arrêter de faire votre vieille putain mal dégrossie en mal de bite et vous enlevez la lance que vous avez dans votre derche tout en vous excusant , soit, je vous fous dans mes geôles et vous allez goûter à la véritable hospitalité Arétanne ! Au pain sec et à l'eau croupie comme le dernier des criminels ! Et encore ! Je vous ferais crever de faim à moins que vous bouffiez un de vos compagnons ! Je vous foutrais avec les sodomites, avec les Wandrais, avec les violeurs, je vous jure que vous allez regretter de m'avoir insulter ! Faîtes votre choix, espèce de vieux connard frustré !
Gaubert tira Larmanon de son fourreau, dévoilant l'épaisse lame familiale, qui s'était abreuvé du sang de chaque ennemi des Prademont, depuis des générations. Il hurla à son tour.
Gardes à cheval ! À Lourmel ! Prévenez le seigneur Ruthger de mon infortune ! Qu'il informe Odélian ! Votre Grandeur ... ALLEZ !!
Les huits cavaliers firent faire volte face à leurs montures et cognèrent leurs talons dans le flancs de leurs montures avant de partir au galop à travers la poterne. Ils détalèrent en dépassant le jeune garçon qui courrait à toute vitesse prévenir les portes. Ils auraient le temps de passer et de faire savoir au monde, la façon dont on avait traité le comte d'Odélian en Arétria. Roland et la douzaine de gardes encore dans la cour, se regroupèrent, lame en avant, prêt à vendre chèrement leur peau si leur seigneur en décidait ainsi. Les serviteurs, qui avaient fait la route avec la côterie, s'entassaient dans leurs chariots en frissonnant et en priant la Damedieu de ne pas être victime de la folie arétane. Le comte, les traits crispés, fusillait Magnus du regard et finit par déclarer.
J'ai répondu à votre invitation ... Immonde goret. Vous avez manqué à tous vos devoirs de noblesse et d'éducation, depuis que j'ai franchi les portes de votre château. Vous m'insultez, vous me menacez, moi et mes hommes et vous attendez des excuses ... À votre ignorance vous ajoutez de la bêtise.
Il cracha sur le sol, devant lui, montrant une nouvelle fois le mépris que lui inspirait l'arétan.
Les voilà, vos excuses. Vous n'en aurez pas d'autres.
Il jeta un regard autour de lui, observant les soldats arétans l'entourer, lui et ses hommes. Il tourna le regard vers Roland, qui ne trésaillait pas un instant, brave comme toujours, veillant sur sa droite comme à chacun de ses combats. Odélians et arétans se regardaient sans bouger, attendant les ordres des seigneurs pour décider si cette journée serait marqué du sang des braves. Les cavaliers avaient eu assez de temps. Gaubert jeta sa lame sur le sol, qui résonna contre les pavés plein de la tourbe si caractéristique de ce pays mille fois maudit.
Nous nous rendons !
Après une seconde, les gardes observèrent leur suzerain, interdits, puis l'imitèrent en déposant les armes. Gaubert ne risquerait pas la vie de ses gens sans la moindre chance de l'emporter. Il l'aurait sa vengeance sur ce pendard. Elle allait être sanglante et impitoyable. Pas ce jour-là. Bientôt.
Conduisez-moi dans vos maudites geôles.
Il leva les mains en l'air, en signe de reddition et attendit qu'on l'emmena, lui et ses hommes, jusqu'aux cellules merdiques qu'on lui avait promis. Un seul mot résonnait dans son esprit. Guerre ...
|
| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Ven 31 Jan 2020 - 14:53 | |
| Les gardes détalèrent comme des lapins, c'était à prévoir, il fit signe aux Arétans de ne point les poursuivre, ce n'était pas nécessaire. Il avait peut être la ferme attention d'emprisonner ce coincé du derche mais il n'allait pas tenter de tuer des hommes qui faisaient qu'écouter les ordres de leur seigneur … et puis c'était une affaire entre deux seigneurs, pas ceux des hommes d'armes et des serviteurs. Il dévisagea le maudit Odélian qui cracha une nouvelle fois, cela faisait deux fois ! Deux putains de fois qu'il manquait de respect au Comte Magnus ! Oui, il avait été accueilli comme le dernier des paysans mais si il avait envoyé un éclaireur prévenir de l'arrivée prochaine de la délégation peut être que cette situation n'aurait pas eu lieu … ou si il avait répondu à sa propre missive ça aurait était mieux aussi mais bon, on peut pas être partout ! « Gardes ! Amenez ces hommes dans les cachots jusqu'à ce que j'décide que les Odélians méritent mieux ! »Bertrand blêmit et s'approcha un peu plus de Magnus mais ce dernier se décala. « Je te prie de fermer ta gueule, toi ! Je statuerais sur ton cas plus tard ! Allez, emmenez les ! » Il avait complètement oublié les serviteurs Odélians … bon sang, qu'est ce qu'il allait faire d'eux ? Il fit signe à l'un des gardes qui restaient suite au retrait des autres qui allaient foutre ce vieux connard dans les cachots avec les sodomites comme le Comte l'avait promit. « Amène c'chariot jusqu'à la frontière avec un peu d'chance les couards qu' sont partis auront laissé quelqu'un, tu ne fais rien à ses occupants. »Il acquiesça et prit les choses en main. Le comte rengaina son arme et cracha à son tour par terre, bon sang … il venait d'se foutre dans une merde noire mais cela importait peu , son honneur était en jeu bon sang ! Elenwënas de la 7e ennéade de Barkios An 17, Cycle XI Trois heures après les événements entre les deux comtes. Salle du trône comtal « Bon sang, Seigneur de Terresang, qu'avez vous fait ?! » Hurla alors Montd-Berthe Conchie, l'avocat royal à la cour d'Arétria depuis des années, il avait supervisé la transition à l'ascension au trône comtal du prétendant qui avait été Magnus de Terresang, le bonhomme était rouge de colère et c'était compréhensible … même le Terresanguin le savait. « J'n'ai fais que défendre mon honneur. » Répondit alors le comte assis sur son trône en bois entouré de Bertrand de Montbard, d'Alain Des-Quatre-Pierrepont, de Jon de Terrefière et Herald de Runevert, le chef de la garde des cachots, il semblait ennuyé par ce qui allait suivre. « Votre honneur ? Votre honneur ?! » Il balança un bloc de parchemin à la face de Magnus qui ne répliqua même pas. « Et c'est votre honneur qui va vous sauver de la colère du Seigneur Régent de Saint-Aimé ?! Ou d'Odélian ?! Vous êtes un débile mental ma parole ! »Le comte releva la tête en fronçant les sourcils et pointa du doigt l'homme de loi. « Ne m'insultez pas ! Il y en a déjà un dans mes cachots pour l'avoir fait ! » Rétorqua le comte qui en avait oublié à qui il parlait. « Ah ! Je voudrais bien voir ça ! Vous êtes un idiot sans nom ! Vous venez d'abattre la colère de Serramire sur nous et peut être même celle de Sainte-Berthilde voire du Roi en personne ! Vous êtes idiot ?! Je n'ai pourtant pas vu cette facette de vous lors des réunions du conseil de régence ! Vous allez me rattraper tout cela espèce d'idiot au moins pour votre vie et celles des gens de ce comté ! J'ai reçu des missives de Wenden, de Sorosd ! De Stern ! Tous vos principaux vassaux attendent que vous régliez cela au plus vite ! » « Je vais devoir me rabaisser face à ce ... » « Ne finissez pas cette phrase ! Vous allez devoir rendre le comte de Prademont à Odélian ! Vous avez enfermé un homme qui a nettement plus de relation en dehors de son comté contrairement à vous et si le Régent Louis décide de vous garder à cette place, vous pourrez vous estimer heureux ! Et tout ça pour quoi ? Pour une stupide dispute ! Bon sang, vous n'êtes plus un gamin de cinq ans et le comte non plus !» «Bordel ... » L'avocat commençait à partir et avant qu'il ne franchisse les portes, il tonna : « Et relogez Prademont ainsi que sa Garde ! »L'assemblée attendit que l'avocat ne se casse avant que Montbard n'ouvre la bouche avant de se faire rabattre le caquet. « La ferme… putain, la ferme. C'est de ta faute si on en est là, crois moi si j'dois abandonner ce trône, tu vas le regretter. Alain vous accompagnez Hérald jusqu'aux cachots où vous allez transférer les prisonniers dans les étages des quartiers seigneuriaux que vous aurez au préalablement vidés, Jon. Donnez de quoi écrire à chacun. » « Mais cela va prendre toute l'après midi restante, seigneur … presque jusqu'au milieu de la nuit. » « Et alors ? Faîtes ! Il n's'ra pas dit que Magnus de Terresang ne sait pas recevoir. »Et les hommes s'exécutèrent laissant là un comte soucieux, bordel de merdas, il était de sale drap et il valait mieux couvrir ses arrières. Il hurla alors : "Une plume ! Et un encrier !" Puis pour lui même. "C'est l'heure d'abaisser mes braies." |
| | | Gaubert de Prademont
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Mar 4 Fév 2020 - 21:33 | |
| Les geôles du château arétan étaient à l'image du reste du pays et de leur comte. Pourries. Une odeur de déjection et de vieille pisse imprégnaient les murs et le sol recouvert d'un fourrage blanchi qu'aucun cheval n'aurait accepté dans sa stalle. Quelques marauds en guenilles, maigres comme des clous, survivaient en toussant et en rampant dans leur fange. Les odélians furent enfermés au bout du couloir, dans deux cellules contiguës. L'affront était total, la guerre, inévitable. La colère d'Odélian ferait de ce trou à rats un gigantesque cimétierre et seul, l'incompétence et la bêtise du suzerain et de ses conseillers seraient à blâmer. La porte se referma derrière Gaubert, qui posa un regard plein de mépris sur les deux souffreteux qui étaient accroupis dans un coin, sûrement les sodomites que l'autre pignouf lui avait promis. Le premier qui m'approche, je le pends par les roustons aux barreaux. Est-ce bien clair ?******* Quelques heures passèrent sous la pierre poreuse et ruisselante d'une eau noirâtre, gorgée de la fange qui recouvrait ce comté de gorets. Quelques heures pendant lesquelles Gaubert échauffaudait déjà les première étape de sa stratégie. Si tout se passait comme prévu, le brave Ruthger préviendrait Serramire et Odélian en moins d'une ennéade et les bans pourraient être convoqués dans la foulée et le lige berthildois, dorénavant protecteur du Royaume, serait mis au courant immédiatement. L'affront ne resterait pas impuni. L'arétan paierait. Cher. Le bruit des clefs qui tournaient dans la serrure firent tourner la tête au comte d'Odélian. Le geôlier, un chauve au visage rongé de petite vérole, ventru et puant la sueur, observa de ses yeux porcins Gaubert avant de lui bredouiller. Z'êtes libre, Monseigneur. Y a l'seigneur 'agnus l'a décidé de vous installer dans les chambres final'ment.Un petit rire s'échappa de la gorge de l'odélian et il ne put retenir un commentaire. Quel immonde boursemolle ! Ne vous fatiguez pas mon brave. Amenez-nous, mes hommes et moi aux écuries, et nous partons immédiatement.Et ainsi fut fait. Une fois sorti des cachots merdiques d'Arétria, le comte, flanqués de ses braves gardes qui l'avaient entourés jusqu'au dernier instant, se plantèrent dans la cour et refusèrent d'en bouger. Un serviteur insista pour les faire entrer mais il reçut comme réponse. Nos chevaux, pendard ! Hors de question de rester une minute de plus chez ce cul terreux de Terresang. Il a déclaré la guerre à Odélian. Il l'aura ! NOS CHEVAUX !Et ils avaient intérêt à leur amener, ils ne seraient pas prisonnier dans des draps de soie. Gaubert ne le tolèrerait pas. Mieux valait les geôles. Le son des sabots raclant le pavé fit tourner le regard à la côterie odélianne. Les portes de la liberté, bien que closes peu de temps, s'ouvrirent de nouveau.
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Jeu 6 Fév 2020 - 18:23 | |
| « Ce château est-il rempli de débiles profonds ? » « Pardon mon seigneur ? » « Ce château est-il rempli de débiles profonds ? » « Euh … je … » « Fermez là, sans déconner, par la Sainte Néera, fermez votre mouille ou je vous écartèle et je ferais un lot avec Montbard. »
Magnus transperça alors la table en bois avec son coutelas qui resta planté, il se leva alors de tout son long, habillé d'une simple tunique de lin, son corps semblait prêt à rompre le tissu. Il observa alors Jon avec une mine désespéré, Bertrand était là aussi. Magnus semblait avoir envie de tout foutre en l'air, il avait une veine palpitante sur le front.
« Votre arbalète. » « Par...pardon ? » « VOTRE ARBALETE ESPECE DE SOURLARD ! Arrêtez d'vous tirer sur l'asticot espèce d'immonde porcelet, ça rend sourd d'après les prêtres. »
Le bonhomme en charge des geôles s'approcha alors puis tendit l'arme en bois au seigneur de Terresang, ce dernier lui prit violemment et sortit de la salle du trône sommant les gardes de le suivre pendant qu'un Montbard de nouveau horrifié suivit son suzerain.
Il dévala les escaliers deux par deux et à chaque étage deux gardes suivirent le comte, putain même à cette heure on peut pas être tranquille … cette journée avait été merdique et elle n'était pas prêt de se finir. Il passa alors les portes de la citadelle avec six gardes pendant que les gardes des écuries semblaient ne plus savoir quoi faire.
« Vous n'irez nulle part ! »
Il déclencha alors le tir de l'arbalète vers les pieds du vieux coincé, le carreau se planta alors dans le sol et il jeta l'arbalète vers l'un des hommes de l'Odélian qu'il prit en pleine face, il dégaina alors son épée longue … bordel, il aurait dû prendre sa hallebarde.
« D'toute façon, l'incident diplomatique est d'jà là. » Dit-il sur un ton neutre. Il se tourna vers le serviteur qui ne savait pas quoi faire. « Allez ouvrir les chambres ou … » Regard reporté vers le Comte. « Non, LA chambre. J'accepte d'laisser partir votre garde, vos hommes ne m'ont pas insulté mais VOUS ! Vous restez jusqu'à l'arrivée soit de mon suzerain, soit de ceux qui veulent bien de vous. » Il cracha alors au sol devant l'Odélian. « Vous m'avez insulté chez moi, d'vant mes sujets, vous restez là jusqu'à c'que j'ai des excuses ou alors … un duel. J'demande un duel pour l'affront que vous m'avez fait. » |
| | | Gaubert de Prademont
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| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Ven 7 Fév 2020 - 23:19 | |
| Alors qu'il allait se tourner vers le son des chevaux qu'on amenait vers leurs propriétaires, la voix du comte d'Arétria, irritante, comme le personnage l'était, tonna.
Vous n'irez nulle part !
Un carreau d'arbalète vint se ficher à quelques pas devant le comte, déclanchant une succession de lames s'extirpant des fourreaux odélians. Les gardes du comte se postèrent devant leur suzerain, prêt à transpercer de leurs lames ce maudit maraud qui se croyait être noble. Jusqu'au bout, cet energumène se sera montré plus bête qu'un âne. Et Gaubert n'était pas au bout de sa pensée que le malelandais en rajoutait une couche, se vautrant dans la bêtise qui le caractérisait.
D'toute façon, l'incident diplomatique est d'jà là. Allez ouvrir les chambres ou … Non, LA chambre. J'accepte d'laisser partir votre garde, vos hommes ne m'ont pas insulté mais VOUS ! Vous restez jusqu'à l'arrivée soit de mon suzerain, soit de ceux qui veulent bien de vous. Vous m'avez insulté chez moi, d'vant mes sujets, vous restez là jusqu'à c'que j'ai des excuses ou alors … un duel. J'demande un duel pour l'affront que vous m'avez fait.
Quel plouc à vociférer face à douze lames odéliannes, son arbalète déchargée dans les mains, l'écume aux coins des lèvres à force de braire comme un mulet. Avant de répondre aux élucubrations grotesques de Magnus, Gaubert posa une main sur l'épaule d'un garde pour lui faire faire un pas de côté et traverser le rang de ses bretteurs. Le regard du comte d'Odélian était fixé sur l'arétan, ridicule pantomime de ce qu'était un comte digne de son rang. Il toussota pour s'éclaircir la voix, se résignant à donner un cours de noblesse à cette malgaigne de bas-étage.
Un défi ? Vous avez une ordonnance judiciaire royale qui le permet ce défi ? Des témoins à présenter ? Non, bien sîr que non. Vous pensez que nous sommes des barbares sigols qui règlent leurs différents à grand coup de hache dans la tête. Vous voulez un défi d'honneur ? Mais quelle honneur avez-vous, Monsieur ? Incapable de recevoir un invité dignement, lui parlant comme un chien, l'insultant, l'emprisonnant avec, je cite vos propres mots, "les violeurs et les sodomites", défouraillant alors que je suis désarmé, venant à l'instant de tirer dans ma direction, ajoutant à l'affront et l'insulte, la menace. Vous êtes indigne de votre place, indigne de votre rang. Vous ne méritez même pas que je daigne m'abaisser à vous corriger une épée à la main. Un duel est une affaire de nobles gens en litige. Il n'y a aucun litige sur le fait que vous êtes un paysan mal dégrossi, qui pense jouer au nobliau parce qu'il pose ses fesses sur un trône vermoulu au coeur d'un château. Vous êtes un plouc, un jean-foutre, une plaisanterie pour quiconque est né noble et connaît les usages. Qui croyez-vous impressionner ? Qui croyez-vous intimider ? Vous êtes un homme mort, Terresang. Un gueux qui s'est cru roi mais qui n'était qu'un étron au fond des latrines royales. Enfermez-moi si cela vous chante, avec des sodomites, des assassins, des voleurs, allez-y. Votre tête finira au bout d'une pique avant l'hiver et je pisserai sur votre tombe en riant. Tuez-moi, et vous vous condamnerez aussi sûrement que votre peuple entier, votre famille, vos descendants ... Le nom de Terresang sera rayé des chroniques à jamais ... Si vous avez une once d'honneur, vous me laisserez partir et vous préparerez pour la guerre qui s'annonce. Je vous offre une occasion de mourir en héros, dignement, libre à vous de refuser mon offre et de crever comme un rat honteux dans l'indifférence générale.
Gaubert cala son pouce sous sa ceinture, pliant légèrement une jambe. Il fit claquer sa langue avant de lancer sa dernière phrase.
Pouvons-nous récupérer nos chevaux maintenant ? Ou devons-nous continuer cette mascarade jusqu'à ce que vous ayez causé la perte de tout votre territoire ?
|
| | | Magnus de Terresang
Humain
Nombre de messages : 351 Âge : 36 Date d'inscription : 30/12/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 55 ans Taille : 1m90 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Mar 11 Fév 2020 - 17:52 | |
| Attendez, l'autre connard d'Odélian venait-il encore de l'insulter ? Il se pensait réellement vraiment invincible … putain, il n'avait qu'une envie c'était de lui foutre son épée dans la couenne et il pourrait le faire ! Du bruit se fit entendre derrière la garde Arétanne … des archers et des arbalétriers se positionnaient sur les balcons de la Citadelle, prêts à planter leurs projectiles de morts dans le gras de ces putains d'enculeurs de chèvres ! Il fixa alors le comte dans les yeux avec un terrible regard meurtrier, allait-il vraiment commettre l'irréparable ? Allait-il ordonner l'exécution de ces hommes ? C'était assurément bien connaître le Terresang ! Il ouvrit la bouche mais une voix tonna dans le hall de la citadelle.
« Assez ! »
La voix du petit homme tonna assez fort pour que les deux courroucés se taisent. Se plaçant au milieu du fourmillement, il arborait un air sévère.
« Là ! Messieurs, j’aime à croire que vous saurez m’expliquer pourquoi l’on me tire de mes appartements au pas de course ! ».
Se tournant poliment vers l’homme qu’il ne connaissait point, il s’inclina brièvement.
« Maître Mond-Berthe Cauchie, homme du droit et de la Justice. Veuillez pardonner mon introduction si brusque ».
"Maître ! V'llez vous r'culer, il m'a encore insulté, c''un affront qu'j'ne cautionnnerai pas, une fois de plus." « Adonc, votre Grandeur se prévaudrait de toute justice pour quelques mots ? Là, baissez vos carreaux, rappelez vos hommes car je crains que votre cas ne soit déjà assez lourd pour s’entâcher d’une nouvelle idiotie que vous viendrez à regretter ».
Il soupira doucement en ajustant son col.
Magnus regarda le bonhomme puis le comte et se retourna vers ses hommes prêts à en découdre, devait-il -une fois de plus- laisser passer les insultes de ce gros con coincé ? Il se mit à soupirer puis rengaina son arme à contrecoeur. Il reporta son regard vers le connard sans un sourire tout en se mettant de côté faisant signe à ses hommes d'en faire autant.
« Allez chercher les chevaux de ces hommes ! Maintenant ! » Il cracha alors un glaire verdâtre au sol avant de reprendre :
« Ouvrez les portes de la Cité. » Il fixa alors le Comte. « Je vous revois donc sur le champ de bataille, Comte Gaubert, Seigneur de Prademont, Comte d'Odélian. » |
| | | Gaubert de Prademont
Humain
Nombre de messages : 268 Âge : 39 Date d'inscription : 23/10/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 51 ans Taille : 1m74 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Les pieds dans la tourbe (Magnus) Jeu 13 Fév 2020 - 13:55 | |
| C'est la voix d'un petit homme qui fit détourner le regard de Gaubert de l'arétan vindicatif. L'inconnu vint se placer au centre de l'assemblée qui se toisait d'un oeil torve.
Assez ! Là ! Messieurs, j’aime à croire que vous saurez m’expliquer pourquoi l’on me tire de mes appartements au pas de course ! Maître Mond-Berthe Cauchie, homme du droit et de la Justice. Veuillez pardonner mon introduction si brusque. Maître ! V'llez vous r'culer, il m'a encore insulté, c''un affront qu'j'ne cautionnnerai pas, une fois de plus. Adonc, votre Grandeur se prévaudrait de toute justice pour quelques mots ? Là, baissez vos carreaux, rappelez vos hommes car je crains que votre cas ne soit déjà assez lourd pour s’entâcher d’une nouvelle idiotie que vous viendrez à regretter.
Enfin, il y avait dans ce château moisi un homme avec un brin de jugeote et d'éducation. Le comte d'Odélian ne put que hocher la tête face à l'affirmation de l'avocat qui semblait avoir l'oreille de Magnus. En deux phrases, l'homme de loi avait fait preuve d'une bien plus grande courtoisie que l'empaffé de malelandais en une journée presqu'entière. Comment cet individu avait pu accéder à une si grande responsabilité ? Le mystère demeurerait dans l'esprit de Prademont, pendant des jours entiers. Après un instant d'hésitation, Magnus s'écria, non sans cracher un glaviot sur le côté.
Allez chercher les chevaux de ces hommes ! Maintenant ! Ouvrez les portes de la Cité. Je vous revois donc sur le champ de bataille, Comte Gaubert, Seigneur de Prademont, Comte d'Odélian.
Gaubert jeta un regard incrédule au comte d'Arétria, hésitant encore entre le couvrir d'insultes supplémentaires ou l'ignorer. Il attendit quelques instants de voir Targon être amener par la bride, de son pas placide et puissant, pour enfin répondre à son hôte, qui avait manqué à tous ses devoirs.
En effet, seigneur de Terresang. Sur le champ d'honneur.
Il posa le pied dans l'étrier de sa monture et bondit sur son dos, retrouvant le confort de sa selle et la hauteur de vue que lui offrait le destrier. Il se tourna vers Maître Cauchie, inclinant doucement la tête vers l'homme de loi.
J'aimerai, Maître, vous remercier de votre intervention. Je crains que sans votre arrivée providentielle, le sang aurait été versé plus que de raisons. Puis-je vous suggérer de quitter la ville dans les plus brefs délais. Un homme représentant la justice du Roy ne devrait pas rester sur la route de mes soldats lorsque je raserai ce taudis. Jusqu'au revoir, Maître.
Gaubert fit faire une volte à sa monture, aussitôt imité par ses gardes, eux aussi, remontés en selle. Il lança par-dessus son épaule, avant de planter ses talons dans le flancs de son cheval.
Adieu, Terresang ! Que le Royaume de Tyra vous accueille dans toute sa noirceur !
Ainsi s'acheva la rencontre entre les comtes d'Odélian et d'Arétria. Les graines de la première guerre péninsulaire, depuis cinq ans, étaient plantés et avaient déjà germés. L'odélian devait d'abord rejoindre Lourmel, d'où il enverrait des pigeons à qui de droit, afin de prévenir du comportement de l'arétan. Puis viendrait l'heure du lever de ban, des tambours qui résonnaient, des étendards qui claquaient ... Mais aussi de l'hiver. Peu importait, cet Elenwënas de la 7e ennéade de Bàrkios marquait le début de la guerre.
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