[Foire d'Oësgard] Le tournois - L'épreuve de tir

La Grande Foire d'Oësgard
~ Tournoi : L'épreuve de tir ~

Crédit : Andrew Ryan

Sujet de présentations de l'évènement

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Suite (A venir)

Précisions sur ce RP :

• L'épreuve de tir se déroule le 3e jour de la 6e ennéade de Bàrkios. Il devait à l'origine se dérouler le 2nd jour mais a été déplacé pour cause d'intempéries.
• Ce RP concerne essentiellement l'épreuve de tir et ce qu'il s'y passe, du coté des participants comme du public.
• Pour toute question, contacter Brohan Wulfekiin.

Contexte :
La Grande foire d'Oësgard bat son plein et le tournoi de chevalerie d'Oësgard continue. Après avoir passé le premier tour des deux autres épreuves, les chevaliers sélectionnés vont prouver leur adresse dans une épreuve de tir.

Rappel des règles:

Bàrkios de l'An 17:XI ~ Automne
Calimehtarus (3e jour) de la 6e ennéade
Château d'Oësgard

Hier le temps n'était pas au plus beau, les pluies automnales s'étant rappelées à Oësgard. Ce matin encore la brume s'était levée sur l'Oliya, venant visiter les rues de la cité en fête, pour ensuite laisser place à de gris nuages. Ce n'est qu'aux alentours de la mi-journée que les nuages se sont écartés et que le ciel s'est éclairci. Profitant du retour du beau temps les étals se sont rouverts, les visiteurs sont sortis des bâtiments et les rues ont repris leur animation des derniers jours. Dans la cour du château l'on en a profité pour installer les cibles, préparer les arc et vérifier les flèches. Les gradins, bien au sec, accueillent déjà les nobles spectateurs tandis que les chevaliers se préparent. Les quelques bourgeois et privilégiés qui y assistent n'auront quant à aux que des places dans l'herbe encore trempée ou sur des bancs humides, disposés le long du terrain aménagé pour le tournoi.

Aujourd'hui point de duel armé ni de joute à la lance pour ces fiers participants, non. Aujourd'hui se déroule l'épreuve du tir, à laquelle chacun devra montrer son adresse et sa précision à l'arc. Pour ce faire chaque participant disposera d'un arc et de cinq flèches. Positionné à bonne distance de ses cibles, il devra tirer ses flèche et atteindre la bonne cible avec le plus de précision possible. Les trois première flèches devront atteindre la cible immobile tandis que les deux dernières auront pour visée une cible mouvante, animée par un simple mécanisme. Au plus les flèches se planteront proche du centre, au plus le participant marquera de point. Et si le tireur manque la cible, alors il ne pourra que se blâmer de ne pas s'être exercé à la chasse. Les places pour cette épreuve seront ensuite attribuées en fonction du nombre de points marquées, et le vainqueur sera celui ayant marqué le plus de points.

Notes MJitage:

Raoul de Prademont

Calimehtarus, 6e ennéade
An 17, Cycle XI

Ser Raoul. Ser Raoul !

Les appels de Germain étaient ponctués du son de son poing qui s'écrasait sur la porte de la chambre de l'odélian. Relevant la tête de son oreiller, le benjamin des Prademont balaya d'un regard brumeux la chambre et sa couche. Les coups contre la porte se répercutaient dans son crâne alors qu'il découvrait une paire de jambes fines couvertes de draps froissés par les ébats de la veille. Remontant ses yeux le long du corps allongé, il découvrit le visage endormi d'une jeune femme aux cheveux d'or qui s'étirait avant de poser sa main sur le torse velu du chevalier. Qui était la gueuse et d'où sortait-elle ? Une question qui resterait probablement à jamais sans réponse, tant fouiller dans ses souvenirs s'avérait douloureux.

La pluie avait retardé l'épreuve de tir prévu la veille et Raoul en avait profité pour fêter dignement la nouvelle. Sur la table de nuit, un pichet à demi-vide attendait paisiblement qu'on en finisse avec lui. La blonde qui était allongé à ses côtés faisaient vagabonder ses doigts sur le torse de l'odélian qui cherchait à remettre ses esprits en ordre. De nouveaux coups retnetirent contre le bois de la porte.

Vous allez être en retard, Messer !

Les yeux de Raoul se refermaient déjà pour finir de cuver, tandis qu'il se faisait redessiner le contour de sa musculature par sa compagne de lit. Germain persista en envoyant une nouvelle rafale de coups qui donnèrent l'impression au chevalier d'être au centre d'une cloche. Il trouva la force de beugler.

J'arrive ! Par la Damedieu, arrête de buquer sur cette foutue porte, gamin !

Il porta une main vers son front, étourdi d'avoir hurler à la cantonnade. Il tenta d'avaler sa salive mais sa bouche était pâteuse, comme si sa langue était recouverte de mélasse gluante. Il expira longuement, parvenant à s'incommoder lui-même de son haleine fermentée. Il prit la main de la jeune femme et l'écarta de son torse en se relevant sur les coudes. La terre tanguait encore autour de lui, mais il parvint, avec moults efforts, à s'asseoir sur le bord du lit. Il fallut quelques secondes pour que ses pieds s'acclimatent à l'horizontalité rassurante du sol. Dans un effort sonore, il parvint à lever ses fesses de la couche et à se mettre debout, tendant les bras de chaque côté pour ne pas trop vaciller. Il attrapa la hanse du pichet et s'envoya une grande lampée de vinasse, pour s'hydrater, et tituba ensuite jusqu'à la chaise non loin, ou pendait ses chausses et une tunique, qu'il enfila dans un exercice d'équilibriste qui l'étonna presque.

Une fois vêtu, il avança vers la porte et lança par-dessus son épaule à la jeune créature encore allongée dans les draps, sa poitrine à nu offerte au regard vaseux de Raoul.

Merci pour cette nuit ... Maria ?
Martha.
Oui voilà ... Reste si tu le souhaites ... Je reviens ... après le ...

Il mima le geste de l'archer avant de souffler et de hausser les épaules. Il ouvrit la porte pour tomber sur son écuyer, les bras croisés, le regardant d'un regard sévère.

Quoi ?
Vous allez être en retard ! Il est midi !
Oula ... Ne cries pas ... S'il te plaît ... Ne cries pas ...

Il posa une main sur l'épaule de l'adolescent, bien trop sérieux à ses yeux, et ils gagnèrent, lentement, Raoul ne pouvant mettre un pied devant l'autre trop vite, le champ de tir dans la cour du château. Le bourdonnement de la foule de spectateurs agressa une fois de plus le pauvre cerveau de l'odélian qui attendit le début de l'épreuve en tentant de garder les yeux ouverts, qui lui donnaient l'impression d'être deux braises incandescentes.

Barkios, VI ennéades, an 17, cycles XI, Automne.
Dans une auberge d'Oësgard

-Encore gagner !
-Ah non ! Vous trichez !

Le chevalier s'était arrêter en cours de route, en direction de l'épreuve, dans une taverne, modeste en voyant les meubles qui était régulièrement propres mais bon matchées. Il fut rapidement invité dans une partie de dés qui accepta avec plaisir, les autres croyant qu'ils profiteraient du jeunot facilement, il n'aurait en aucune façon deviner qu'il allait gagner plusieurs fois de suites, et ceux depuis plus de trois heures consécutifs, ce qui lui donnait une estime de lui-même bien haute et la sensation de ne pouvoir en aucun cas perdre, son adversaire devant lui le comprit bien vite, en profiter ne fera de mal à personne..

- Dites-moi, mon seigneur, vous participer au tournoi je présume ?
-Oui, d'ailleurs, je ne devrais pas tarder, ce fut un plaisir de jouer avec vous. Cyrpian se leva de sa chaise et s'apprêta à partir.
- Attendez ! Une autre partie de dés ne ferait de mal à personne, que dites-vous de parier ? Hmm ?
- Je suppose qu'une dernière partie ne me retardera pas, que voulez-vous parier ? Il retourna s'asseoir, intrigué par le parie de son adversaire.
- Je parie quatres souverains ! Et si vous perdez, ce qui me parait impossible avec votre chance incroyable, vous devrez rester sur une planche suspendu dans les airs et rester en équilibre avec votre jambe levée, alors ?

Cyprian ricana, l'offre était très peu équitables, en plus de lui donner un air ridicule, il était impossible pour un archer comme lui.Il sait utiliser un arc, certes, mais cela n'était en aucun cas sa spécialité. Mais sa précédente chances et sa gourmandise lui fit accepter cet offre stupide, d'un simple hochement de tête et un sourire narquois, il prit les dés de sa main droite avec un poing ferme, le visage de l'adversaire impassible face à lui, il lança les dés, le visage niais et ne donna même pas la peine de regarder les petits cubes de bois roulait sur la table, tandis que l'autre cessa de paraître dur avec son visage neutre pour devenir un visage de pitié et qui implorait les Cinqs, et puis les dés cessèrent de rouler.

- Et mer...

Mais qui c'est qui voilà, qui c'est qui voilà qui ? L'vieux Eustache, pardi ! Qu'les nuages s'écartent et c'la Grande Porte qui s'ouvre ! Qu'il contait à qui voulait l'entendre - ou pas, d'ailleurs -. Avec ses vêtements un peu usés, aux multiples poches, et son air très éveillé pour son âge, le vieux Eustache agitait ses guibolles osseuses pour se faire une petite place. C'est qu'il y avait du monde, huhuhu, avec de belles tenues, hohoho, ah que les marrons étaient chauds, hahaha ! Les ayant échangés contre quelques pièces à un marmot bien dégourdi, le vieille homme se faufilait dans la foule sans banc avec le naturelle d'une poule dans un poulailler, et la même loquacité, ce qui en renfrogna plus d'un.

Arrivé quelque part où il avait correcte vue et oreilles à saouler de sa bonne humeur, il croqua un marron en attendant le signal. Ouh, qu'il était chaud !

"Hou hou, c'est qu'ils ont l'air bien fameux dans leurs couleurs... ! racontait-il gaiement. Et leur flèches vont s'envoler... C'est que j'en ai taillé quelques unes dans ma jeunesse, le saviez-vous ? Faisant risette à une dame, celle-ci parut dérangée par son attention, mais Eustache n'en prit pas note et poursuivit. Ah, tant de petit bois, à tailler, tailler, tant qu'il y a d'la joie ! Et des pointes pour piquer, et des archers pour tirer... Un cycle sans fin, j'vous l'dis, mes doigts s'en souviennent, oooooh que oui ! S'occupant avec l'énergie d'un gamin, il lança un marron en l'air en tendant les lèvres... Et celui-ci rebondit sur la tête d'un voisin. Comme ça, oui ! La flèche peut retomber si l'archer bande mal le bras. Ah, ces têtes perdues, ce qu'il y en a ! Mais pas ceux-ci sans doute, oooooh... Se détournant de la figure agacée, la vieille moustache l'agita d'ailleurs, tout en dévisageant tendant le coup pour inspecter les participants. Hoho, mais c'est qu'cui-la m'pas l'air réveillé tudiou ! Quelle idée d's'entraîner toute la nuit, tant de dévotion !... Mais il me semble que son veston est à l'envers non ? Oh, je vois si mal, mes aïeux... Gloussant tout seul, il poursuivit. Et celui-la, quel air dépité ! Une petite souris lui aurait-elle soufflé qu'il aurait perdu d'avance ? Oh, mais il ne faut pas écouter les petites souris. C'est qu'elle passe par de si petites portes, leurs secrets ne les suivent pas, il n'y a que du vent... !"

Agaçant ses voisins, ce prenant en un temps record quelques sermons et coup de coude pour les plus mal élevés, le vieux secoué se recroquevilla un instant sur lui-même en tenant sa poignée de marron, sur un pauvre vieux tissu... Avant qu'un sourire ne revienne illuminer sa figure ridée, et qu'il poursuive ses commentaires, un peu plus discrètement. C'est qu'il semblait avoir tant à dire, le vieux Eustache... Les oreilles de son ânesse ne suffisait pas toujours à rassasier sa soif d'écoute...

Raoul tanguait sur ses pieds, ou la terre tanguait sous ceux-ci ... Par les Cinq réunis, cette épreuve de tir allait être des plus compliqué. Quelle idée saugrenue de lui fourrer un arc dans les pattes, à lui, le jouteur, le cavalier, le tournoyeur. À croire qu'il n'avait que ça à faire de bander cette cochonnerie de corde avec ces stupides morceaux de bois empennés de plumes pourries dessus, et de viser ces saloperies de panneaux ronds et colorés à une distance incroyablement conne avec un gougniafier de vent qui ...

tchac

La flèche accrocha le bord de la cible et vibra dans un son qui s'étouffa au fur et à mesure. De faibles applaudissements retentirent dans l'assemblée alors que les tireurs avaient tous décochés la première volée. Continuant à jurer dans sa tête, Raoul encocha la deuxième flèche, se sentant comme sur le pont d'un navire en pleine tempête, il ferma un oeil pour tenter d'immobiliser l'image dansante de la cible qui lui faisait face.

tchac

La flèche vint s'immobiliser en plein dans le milieu ... du champ de tir, peinant à parcourir la distance qui le séparait de sa cible.

Connerie d'arc !

Il encochait déjà une troisième flèche et tenta de s'appliquer, calamant sa respiration et visant soigneusement la cible. Il leva son coude bien haut pour garder l'équilibre du trait pendant son vol.

tchac

Un tir superbe, la flèche volant dans les airs en sifflant avant de venir frapper la cible dans un brit sec ... En plein dans le mille ! De la cible de son voisin de gauche ... Un nouveau juron s'échappa de la bouche pâteuse de l'odélian, furieux. Et il n'en avait pas fini ... Il y avait encore deux tirs à effectuer, sur des cibles mouvantes dorénavant ... Parce qu'elles étaient immobiles jusque là ? Il y avait triche là ! Non ? 'Chier ... La flèche se posa sur la corde et l'index puis la corde se tendit.

tchac

Par le con de la Damedieu !

Il fallait espérer que personne n'attendait nonchalamment derrière les cibles en mouvement, sinon il était mort après ce spledide tir totalement manqué qui passa à plus d'un mètre. Plus qu'une flèche, et Raoul en était rendu à un point où l'épreuve en cours était déjà d'un ennui mortel. Il inspira profondément en bandant l'arc.

tchac

Il laissa choir l'instrument au sol, ne remarquant même pas que la cible avait été atteinte. Il se tourna vers les autres concurrents en haussant les épaules et marcha vers l'ombre des gradins sans se retourner, une seule pensée habitant son esprit. Il n'était pas un archer, ce n'était pas un tournoi. Une fête incongrue où on mêlait la gueusaille et la noblesse. Il pensa rapidement à son frère qui aurait vociféré pendant des heures sur cette mixité d'épreuves tirés des contes. Le vieux Gaubert et ses principes ...

Il eut un petit rire avant de vomir une flaque bileuse et odorante à côté de l'escalier qui permettait aux nobles de monter sur leur estrade. L'épreuve de tir se conclut ainsi pour Prademont.

Andran semblait flâner dans cette vaste foire alors qu'il était inscrit au tournoi qui avait lieu incessamment sous peu. Mais, le chevalier voulait profiter du chemin pour se détendre, et admirer ce que son regard pouvait apprécier, même dans le froid et la météo capricieuse qu'Oësgard connaissait sûrement très bien, même si cela pouvait être un trait commun avec le Nord. À dos de cheval marchant d'un pas lent, le chevalier n'esquivait aucun détail. Ni les bêtes, ni les étals, ni les gens, ni rien ni personne. La plupart du temps, il était venu ici pour guerroyer contre les Drows du Puy d'Elda, cela changeait de découvrir cette région si bagarreuse sous un jour plus gai et plus chaleureux.

Bienveillant qu'il était, Andran laissait un sourire arqué sur son visage, saluant ceux qui lui accordaient quelques secondes lorsqu'ils l'apercevaient. Ils devaient apprécier la vue d'un chevalier prestant, qui plus est un fidèle d'un Dieu qu'ils appréciaient tous très bien ici. Si cela pouvait l'aider de bien des manières, alors qu'Othar guide ses pas, son bras, ses flèches, sa lance et sa lame.

Le berthildois continua lentement jusqu'à son arrivée à destination. L'adrénaline augmenta d'un léger cran alors que les minutes l'approchaient toujours plus du début du tournoi. Il pouvait enfin mettre des visages sur les concurrents qu'il n'avait pas encore vu. Le chevalier d'Odélian, Raoul, le frère du Comte, ainsi que le chevalier d'Oësgard, le jeune Harald qui jouait donc à domicile. Cela pouvait paraître étonnant de choisir un si jeune concurrent pour représenter le jouteur maison, mais Andran préféra ne pas le juger sur ce simple critère. S'il était là, c'est qu'il devait le mériter.

~~

Les concurrents s'alignèrent devant leurs cibles respectives. Andran ne préféra pas regarder les autresn ni leurs résultats, ni leur position, s'assurant de ne pas être découragé par les meilleurs archers, même s'il ne serait pas rassuré si jamais personne ne valait mieux que lui. Le chevalier d'Eyroles s'empara de son arc et de sa première flèche puis l'encocha. Il se concentra sur sa cible, lâchant d'un coup sa flèche au signal lancé.

Touc ! La flèche atteint la cible, pas loin du centre. Une flèche si correctement placée que son tireur en fut surpris. Andran demeura concentré sur ses prochains tirs et sur sa prestation uniquement, même s'il se réjouit de ce premier tir. Hors de question de se laisser déstabiliser par les autres tireurs et leurs tirs. Le chevalier empoigna sa deuxième flèche, confiant pour la suite. S'il réitérait le même geste, il pouvait peut-être gagner cette épreuve qu'il pensait perdue avant même qu'elle ne débute.

Il banda son arc, le regard figé sur la cible fixe, puis décocha la deuxième flèche. Sa flèche passa largement à côté de la cible, s'écrasant sur le sol à quelques mètres, derrière la cible. Un tir bien pauvre qui n'apporte donc aucun point au chevalier côtier et qui lui rappela que cette épreuve n'allait pas être facile du tout. Voilà pourquoi il détestait le tir à l'arc : il n'arrivait jamais à être régulier.

S'emparant de sa troisième flèche, Andran respira un grand coup pour reprendre sa concentration. Allez, il pouvait le faire ! Cette première flèche ne pouvait pas être un simple coup de chance ! Le chevalier pria les dieux lorsqu'il encocha la flèche. La patience et le flegme payèrent : sa flèche atteignit la cible. Elle était moins bonne que la première, mais de peu, et Andran ne crachera pas sur quelques points.

Quatrième et avant dernier tir, cette fois-ci sur des cibles mobiles. Andran ne songeait déjà plus à la victoire. Il était déjà très médiocre sur des cibles immobiles, alors sur des cibles mobiles… autant dire que le défi s'annonçait de taille. Le chevalier prit sa flèche et banda son arc avec, essayant de se détendre au mieux pour ne pas se laisser submerger par l'adrénaline. Au moment du signal, il décocha et… swim. Encore une fois, la flèche n'atteignit point la cible et se planta plus loin dans le sol. Andran soupira, dépité.

Le dernier tir approchait, et le moins que l'on puisse dire est qu'un loupé serait pour le moins préjudiciable. Deux succès sur quatre, ça n'était pas beaucoup, même si ça aurait pu être bien pire. Ce n'était qu'un mauvais moment un passer. Andran prit sa dernière flèche, et, une fois qu'il la décocha, se soulagea d'avoir atteint la cible. Un tir loin d'être excellent, mais suffisant pour se relancer. Au final, l'épreuve se solda par un score plutôt positif, pour ne pas dire extraordinaire car Andran détestait profondément le tir à l'arc.

Pour la première fois, le chevalier d'Eyroles et des Marcheurs Austères passa le regard sur le résultat des autres concurrents et s'étonna de figurer parmi les meilleurs. Appuyé sur son arc comme s'il s'agissait d'une canne, Andran étira un très léger sourire, rassuré d'avoir plutôt bien réussi cette épreuve, d'autant plus que les deux qu'il préférait n'avaient pas encore eu lieu. Posant son arc, il remercia silencieusement les Dieux en joignant les mains, leur priant également de continuer de guider son bras.

Chose promis, chose dû. Devant la cible de Cyprian, se trouvait avec deux parallèles, avec une planche de bois par dessus. Cyprian soupira, et puis s'avanca vers son terrain, il leva une jambe pour se soulever et se mettre ensuite en équilibre sur la planche, qui ne cessait de trembler et se secouer. Le garçon qui tenait son arc lui tendit, Cyprian le prit tout en hochant de la tête en guise de merci, le visage éberlué du garçon, face à Cyprian qui faisait son cirque, et il n'y avait pas que lui qui trouver cela étrange qu'un des participants au tournoi se retrouve suspendu dans les airs sur une planche qui n'était pas stable avec en plus une jambe levée, il allait perdre d'avance, c'était sûr, ses pensées allèrent à son seigneur, qui sera ridiculisé par cet événement..

Autant ne pas perdre de temps, Cyprian banda son arc, avec la jambe qui commençait à avoir des douleurs, le temps semblait ralentir au tour de lui, de la sueur coulait sur son front, de peur de perdre toute crédibilité ? Le stress  ? Ou tout simplement parce que cet fichtre jambe le déconcentrait ? Il ne saurait dire. Et puis tout redevint à la normale lorsque qu'il lâcha prise sur la flèche, qui siffla, et puis toucha sa cible, la seule chose qui était encore plus surpris que Cyprian, était les spectateurs, ils n'y avaient de cri de joies ou une foulé qui applaudissais si fort que cela pourrait rendre sourd quelqu'un, non, ils étaient tous tout simplement surpris.

Et puis bon, il avait que tout simplement que de la chance, non ? Cela était complètement faux puisque lorsqu'il décocha sa deuxième flèche, elle atteignit elle aussi sa cible, pas aussi bien que la dernière mais à un résultat similaire. Cyprian n'en croyait toujours pas, oubliant un instant la douleur au bas de sa jambe gauche. Un sourire niais et qui ne pouvait s'enlever apparu sur ses lèvres. Mais bon, sa bonne chance aller bien s'éteindre un jour..

Sauf que non ! La troisième s'envola dans les airs tel un barde qui courait à gueuse, le résultat fut bien meilleur que la première tiré, elle n'était pas aussi bien loin du centre, environs deux pouces. Le jeune chevalier chanceux avait une chance exceptionnelle ! Peut-être que le fait d'avoir perdu ce pari et se retrouvait sur une planche dans les airs était un mal pour un bien, enfin, pour Cyprian.

Et elle toucha de nouveau ! Un résultat à peu près identiques que son premier tir. L'égo de Cyprian se nourrissait des applaudissements de la foule. Il avait toujours la jambe dans les airs, et la planche semblait encore résister au poids du chevalier, Cyprian reprit une autre flèche, il se devait de faire un résultat merveilleux, digne des quatres derniers tirs, il leva son arc, prêt à faire siffler une dernière flèche.

Il en avait peut-être trop demandé, le résultat n'était pas... Aussi bien que les précédents. Certes, il avait touché la cible, c'est ce qui compte au final, mais Cyprian semblait un peu irrité par ce dernier résultat. Au moins, son grand-père sera honoré de savoir que son petit-fils, qui même en faisant le rigolo, savait tirer à l'arc.

Le "preux" chevalier remit son arc au garçon, et puis bondit hors de la planche pour atterrir au sol. Sa jambe se soulagea de retrouver la terre, un soupir s'en suivit, et le sourire sur ses lèvres ne le quitta toujours pas. Cyprian partit rejoindre son estrade,  d'une démarche noble et légèrement prétentieux, toujours aussi fier, d'avoir eu le meilleur résultat.

Les mires toutes agitées, le vieil Eustache suivait les gestes de ces beaux sires aux arcs tendus avec la plus grande attention. Oh, que de force dans leurs bras - il en avait eu aussi, un temps, à présent, c'était des brindilles ! Mais qui connaissaient toujours leur affaire, avec le bois du moins -, que de prestance, que de... De... Oh, le vilain gros mot ! Pouffant comme un garnement, le vieux grignota un marron du bout des dents.

"Mais c'est qu'ils viseraient presque bien... Et l'autre, tout perché, qu'est-ce qu'il fait donc ? L'oiseau, l'oiseau j'paris ! Lequel ? Je ne sais plus... 'Vec une drôle de couleur je crois... baragouinait-il bas.
- Ah, Josiane, ne les trouves-tu point splendide ? Celui-ci, là, n'est-il pas charmant, brillant, galant ? Je l'ai vu tantôt, sur son cheval, si tu l'avais vu... ! soupirait une damoiselle. Un chevalier, ah, je défaillis... !
- Point maintenant, tu vas tout rater. souriait son amie, tout en roulant des yeux.
- HUAHUAHUAHUA ! brailla soudainement le vieil homme en se tenant la panse. Av-av-avez-vous vu lui ? L'a visé bien-bien ! La cible d'son voisin ! Hoho, du genre à piquer dans le panier d'autrui je paris, une erreur de visée qu'il dira !" renchérit-il, comme s'il avait discuté avec les demoiselles depuis le début.

Celles-ci firent de drôles de tête, et préférèrent se décaler de quelques pas, laissant la place à quelqu'un de derrière, sans qu'Eustache ne s'en émeuve, grignotant de plus belle, alors que la foule se répandaient en exclamation à chaque flèche volant dans les airs.

"C'est qu'il vise bougrement bien l'aut', hé. attaqua le nouveau-venu, surprenant le vieux avant qu'il n'ait pu prendre l'initiative de la conversation. 'Vec sa planche, j'sais pô comment qu'y fait, mais y vise, et y touche !
- Oui oui, tout à fait ! Il touche, il tangue, et pif, la flèche ! Oui, eheh, pif... répondit presque timidement le vieux.
- ET PAF ! s'égosilla l'autre. Qui qu'est l'meilleur ? C'lui-lô, j'vous l'avez dit !
- Oui oui, c'est lui... souriait le vieux, tout en regardant ailleurs, notamment un autre qui tanguait, tout en ayant bien les pieds sur terre pourtant. A l'oreille, le vieil Eustache crut entendre, au milieu des bavardages, un dégobillage en règle. Il vise, et touche, huhuhu !"

Et tandis que les braves se retiraient du champ de bataille - Ces pauvres cibles, huhuhu, toujours à se faire planter ! -, le vieux bavarda gaiement, expliquant notamment l'intérêt de mettre des portes sur le trajet des flèches, afin de pimenter le suspense - vous savez, des portes à petites portes, que des assistants pourraient ouvrir selon leur bon plaisir, laissant passer, ou non !, la flèche des ambitieux -. cependant, sa mine manquant de noblesse, le vieil Eustache s'en fut au gré de la foule se dispersant sitôt que les regards des gardes se firent trop pesant. Et il croqua son dernier marron, hehe !

L’œil plissé, l’air particulièrement concentré, Méléhant maintenait la corde de son arc tendue. La cible ne se trouvait qu’à quelques mètres, rien de bien difficile à toucher en somme. Cependant le poids des regards des spectateurs rendait l’exercice bien plus difficile. Et celui qui se révélait être le plus pesant de tous restait bien évidement le regard de Wisigarde. Méléhant sentait dans son dos le sourire déjà moqueur barrant le visage de la petite tête blonde installée sur l’estrade, en compagnie des autochtones.
Et Méléhant relâcha sa corde entre deux souffles. La flèche partit se ficher dans la cible. Plus au bord qu’au centre, mais au moins elle était dedans ! Le prochain tir serait meilleur, après tout il fallait toujours un tir de chauffe !
Il banda son arc une fois de plus, et il entendit le rire si reconnaissable de Wisigarde lorsqu’il laissa sa flèche filer. Une fois de plus, elle alla se planter dans la cible, une fois de plus assez excentrée. Méléhant pivota accrochant le regard de Wisigarde, dont le sourire narquois disparut dans la seconde pour laisser place à son attitude flegmatique habituelle. La bougresse fit même mine de regarder les cieux. Le suderon préféra ignorer sa comparse, il n’allait pas se faire coiffer au poteau à cause des simagrées de cette garce ! Encochant la dernière flèche pour cette partie de l'épreuve, il banda son arc à nouveau :

- Et te rate pas cette fois ! Beugla la mage en utilisant ses mains en porte-voix.

Ainsi ce dernier essai fut aussi impressionnant que les deux précédents, c'est-à-dire proprement lamentable. Méléhant laissa échapper un long soupir, particulièrement déçu de sa performance. Il se déplaça jusqu’à la cible suivante, une cible mouvante, actionnée par un jeune garçon à l’aide d’un cordage.

- Point de défaitisme, le tour de chauffe est terminé. Murmura le suderon en bandant son arc. Aller, cette fois-ci…

Et la flèche fila droit dans le centre la cible alors qu’elle revenait proche de sa position initiale ! La foule se leva pour applaudir, coup de chance ou véritable maîtrise ? C’était la question que Wisigarde se posait, elle qui n’applaudissait pas mais affichait un air ahurit au plus grand bonheur de Méléhant.
Fort de son coup de maître, il ne perdit pas une seconde pour tirer à nouveau. Il aurait dû prendre le temps de mieux viser, car cette ultime flèche fut loin d’égaler la précédente.

- Ha ha ! S’esclaffa Wisigarde en désignant son ami du doigt.

Le jeune chevalier s'est plutôt bien préparé pour cette épreuve du tournois. N'étant pas le plus fin des archers, c'est avec persévérance et rigueur que le höginois s'était entraîné à l'arc, sous les conseils du meilleur archer qu'il connaisse. Bjorn, fidèle chevalier de son père, est un pur montagnard originaire de la vallée de Kharig. En bon trappeur et en chasseur compétent, le kahrigais a par le passé maintes fois prouvé son adresse au tir, tant et si bien qu'il a un temps assuré la charge d'entraîner les artilleurs Höginois avant d'être affecté à la garde rapprochée du Seigneur actuel. Et c'est auprès de cet homme que le jeune chevalier Harald s'est exercé au tir, au cours des dernières ennéades.

C'est ainsi un homme confiant qui entre dans la cour du château, où sont disposés les installations de l'épreuve de tir. Par ailleurs enorgueilli de ses duels et lices remarquablement menés l'ennéade précédente, le Wulfekiin n'en oublie pas son objectif dans ce tournois : faire honneur à son nom et rendre fier son sénéchal de père. La pression sur les épaules du jeune chevalier en est d'autant plus forte que ce tournoi est, pour lui, le premier auquel il participe. Et maintenant qu'il se positionne, l'arc à la main, face à ses cibles, Harald sait que d'y participer est bien différent que d'en être spectateur. Le poids des regards posés sur lui, et parmi tous ces gens celui, de son respecté géniteur. Le jeune höginois n'a nul besoin de le voir pour les deviner, les yeux gris du Chasse-Bêtes perçant derrière son masque impassible, son masque dur de sévérité. Le jeune homme tente tant bien que mal d'y faire abstraction et se concentre.

Harald encoche la première flèche et tend son arc, se remémorant les conseils du vétéran kahrigais. Se tenir droit, bander l'arc avec force mais rester souple. Le compétiteur lâche la corde et le trait fuse, pour se planter dans la cible. Le résultat tire une grimace au jeune blond d'argent : trois points, il aurait pu faire mieux. Peu importe, se dit-il, ce n'était que la première. Le jeune chevalier prend une longue inspiration et encoche une seconde flèche. Il expire longuement et, tout en inspirant à nouveau, bande son arc.
Visualise, concentre-toi sur ta cible. Tu es la flèche... Je suis la flèche.
Le jeune archer lâche la corde et cette fois le résultat est bien meilleur : non pas au centre, mais tout juste à coté. Harald sourit, fier de lui. L'entraînement avec celui que l'on nomme l'Edenté porte ses fruits. Peut-être un peu trop sûr de lui, le chevalier encoche sa troisième flèche. Celle-là se plante encore plus loin que la première, ne rapportant que deux malheureux ponts au Höginois. Ses lèvres se crispent de contrariété tandis que le chevalier saisit une autre flèche. La tension se propage dans le reste de ses muscles, et lorsque part le trait le jeune archer réalise, trop tard, son erreur. La flèche ne touche même pas sa cible, la plaque mobile esquivant sa trajectoire sans être inquiété. Au même moment la foule applaudit, et d'un coup d'oeil sur les cibles de ses concurrents immédiats le chevalier d'Oësgard en devine la raison : une flèche droite plantée au centre de la cible. Le blond chevalier soupire et encoche le dernier de ses projectiles. Se reprenant, il respire à nouveau et tend son arc. Le höginois doit bien se rendre à l'évidence : non, il n'est pas un archer. Pourtant il doit sauver l'honneur, il doit se rattraper. Il doit se concentrer. Le trait part, le dernier trait. Et s'il a bien atteint sa cible, le chevalier d'Oësgard n'a pour autant pas marqué un score si formidable.

Fin du jour

L'épreuve s'est poursuivie après ce groupe, montrant toujours des performances formidables et d'autres qui ne l'étaient moins. C'est ensuite en fin de journée, alors que chacun des chevaliers inscrits a pu montrer ses compétences aux tirs, que les résultats ont été annoncées. Parmi ceux-là, nul n'ignore plus le score pitoyable du chevalier Raoul d'Odélian, que certains surnomment désormais le chevalier soûlot Odélian, qui aura tout de même arraché trois points à la chance. Le jeune chevalier Harald de Höginheim, quant a lui représentant l'hôte du tournoi, n'aura pas fait grande impression dans cette épreuve en ne marquant que treize points. Se sont également faits remarquer les chevaliers Andran Straggen pour Eyroles et Melehant de Parmeni de l'Ordre du Calice Impérissable, non pas par leur résultat tout au plus correcte, ayant marqué chacun seize points, mais par leur style unique. Le plus remarqué de cette épreuve restera tout de même le chevalier Cyprian de Villier pour Sainte-Berthilde, qui tout en jouant l'acrobate aura dominé l'épreuve en marquant vingt-deux points.

Note MJ :