Sujet: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Ven 6 Mar 2020 - 16:16
5e jour de la 1ère ennéade de Favriüs ~ automne 17e année du XIe Cycle Non loin de la Porte Ouest d’Alëandir
Votre chemin retour, c’est dans la précipitation que vous l’aviez tracé. L’artefact était entre vos mains. Vous aviez réussi. Vous reveniez victorieux. Vous pourriez permettre aux Mages du Chapitre Blanc de mettre un terme à la catastrophe. Vous pourriez sauver Alëandir… peut-être même plus qu’Alëandir ! Et pourtant, dans vos cœurs, il n’y avait pas que l’empressement pour obscurcir votre fierté. Vous aviez tous laissé une part de vous là-bas, en Aduram. Certains plus que d’autres. Vous vous étiez montrés sous vos jours les plus vulnérables là-bas, en Aduram, et certains d’entre vous n’en étaient pas revenus. De ces certains, Lyorindel faisait partie. Lui que l’ancien Linoïn avait appelé aux armes et poussé à la violence, vous n’aviez pas pu vous résoudre à le laisser vous suivre sur le reste du chemin. Vous aviez dû le confier à qui saurait lui offrir l’aide dont il avait besoin. Le temple de Tari d’Ardamir serait sa demeure pour un temps.
Combien de temps ? Seul le temps vous le dirait.
Et le temps vous ne l’aviez pas. Le temps, la lettre que vous aviez reçue à votre arrivée en Ardamir vous l’avait retiré.
Le temps vous ne l’aviez pas, mais cette fois-ci, étrangement, ni les clans ni les druides ne se tentèrent à vous le dérober. Et pour certains d’entre vous, c’était peut-être là le plus inquiétant.
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Tu as demandé et ils ont exécuté, plus rapidement encore que tu ne l’aurais cru. Si les Ornedhels n’avaient pas – durant ta rémission – osé prendre quelconque décision, ils s’étaient préparés à mettre en œuvre la moindre des options leur étant venu à l’esprit. Des jours durant ils avaient vécu sur le bout des orteils, à la fois prêts à bondir et craignant trop de se tromper. Une fois de plus ils s’étaient retrouvés opposés à ceux des pierres. Une fois de plus, les motivations de ceux des pierres leurs étaient sibyllines. Une fois de plus ils se retrouvaient à devoir jongler avec la peur et l’appréhension, parce qu’ils ne savaient pas. Ils ne savaient pas, et ne pouvaient pas se targuer de savoir. Et ce que tu leur avais dit… avec ce que tu leur avais dit, ils ne pouvaient en vouloir à leurs cousins perdus d’eux aussi lutter contre ce qui les effraie.
La peur affrontait la peur, et il fallait éviter que le sang coule.
La peur affrontait la peur. Comment faire pour empêcher que le sang ne coule ?
Les chasseurs d’Alëandir s’étaient réunis. Résolus à garder leurs armes au fourreau. Les chasseurs d’Alëandir s’étaient réunis autour des plus Anciens de chacun de leurs clans. Les Anciens avaient fait appel à ceux qu’ils savaient le mieux connaître l’Histoire, l’Histoire, la Science et la Magie. Et ils étaient peu, bien peu en comparaison à ce qu’ils auraient pu être, mais comment faire autrement lorsque le temps était si court ?
Portée des bras d’un frère aux épaules solides et au tempérament hardi, tu avais guidé tous ces elfes vers la capitale. Toujours extrêmement fébrile, et forcée dans cet état par le manque de repos, tu avais envers et contre tout rassemblé les plus Sages des Ornedhels des terres voisines face aux portes de la Cité Blanche.
C’était là ta seconde et dernière chance, Lareless.
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Ombre fugace Maître de ton destin
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Artiön Laergûl
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Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Sam 7 Mar 2020 - 12:44
L’artefact était entre leurs mains, et ils ne devraient pas tarder à arriver, voilà un espoir auquel se raccrocher pour les Mages du Chapitre Blanc. Pour toi aussi d’ailleurs, mais pour toi la nouvelle ne serait jamais que douce-amère. Tu savais depuis le départ cette expédition être dangereuse. On ne pose pas le pied dans l’Aduram en espérant en ressortir totalement indemne, mais cela ne t’avait pas empêché d’espérer que les choses se passent pour le mieux. Et lorsque tu as su pour les druides, puis lorsque tu as su qu’ils étaient passé outre leur rencontre avec l’une d’entre eux, tu n’avais pas pu t’empêcher d’espérer qu’en comparaison, la traversée de la forêt maudite devienne la partie la plus facile. Ne vaut-il pas mieux lutter contre soi-même que contre ses frères ?
Tu t’en accommoderais. Tu t’en accommodais toujours. Mais le prix de l’aventure te pesait sur le cœur. Plus que de potentiellement y perdre un ami, tu voyais d’avance tes frères y perdre un peu de leur innocence, parce que de même la tienne vivait des temps bien troubles. Tout s’est passé dans le secret, les Taledhels ne savent pas, mais il suffit de peu. Que toi, l’Aran tu laisses les doutes nés de ces rencontres – que tu n’as pas même vécu – te peser, alors tu pourrais bien être celui qui agrandirait la déchirure entre les deux moitiés de ton peuple, et ça tu ne pouvais pas te le permettre. Au jour où l’on t’a confié ta charge, tu avais promis d’œuvrer à unir une Anaëh pour qu’elle puisse faire face au reste du monde et vaincre. Tu avais promis d’œuvrer à unir une Anaëh qui pourrait progresser en même temps que Myrhammen, la guide silencieuse qui gît vivante dans les racines de l’Estel. Tu ne peux te permettre de nourrir les luttes intestines qui tiraillent déjà ton Royaume.
- Ce ne devrait plus être qu’une question d’heures avant qu’ils arrivent. tu confies aux Mages de l’Académie Je m’occupe d’aller préparer leur accueil.
- Si ça veut dire accélérer l’arrivée du cristal… une Laurënis agacée et épuisée intervient d’un ton cassant tu ferais mieux de te dépêcher au lieu de jacasser.
Tu soupires, et acquiesces de la tête avant de te retourner, et de prendre la direction de la milice, l’air sévère, et ta cape flottant sombrement dans ton sillage.
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Tu ne portais que rarement la Couronne. La silhouette et le visage de leur Aran étant déjà bien assez distinctifs aux yeux des tiens. Mais aujourd’hui était une occasion particulière. Aujourd’hui il était quelques-uns de te tes frères qui auraient besoin d’un symbole fort, d’un phare auquel se raccrocher, de quelqu’un sur qui se reposer voyant la fin de leur tâche arriver. À ceux qui portaient l’outil de votre salut entre leurs mains, c’est ce que tu voulais offrir.
- Aran Lîn!un épervier essoufflé t’interrompt alors que tu terminais d’organiser le déroulé des prochains événements avec guérisseurs, messagers et soldats Il semblerait que les Ornedhels se massent aux alentours de la Porte d’Elorëa. Pour l’instant ils ne sont pas encore bien nombreux, mais les patrouilles rapportent des mouvements convergents venant de tout l’Ouest du Protectorat.
- La milice est prête à réagir ? tu réponds presque trop froidement
- Oui. les sourcils du soldat se froncent Une part des gardes d’Alëandir a déjà reçu l’ordre de se déplacer en direction de la porte, et nous avons pris la liberté de prévenir heri Kielendar, pour qu’elle puisse diriger des tractations diplomatique s’il y en a lieu.
- Excellent. tu souris légèrement, d’avance las de ce qu’il pourrait arriverHanòr !tu lances en direction de ceux avec qui tu discutais précédemment En route !
Et en même temps que des éperviers qui précéderaient cavaliers et guérisseurs, tu prenais la direction de la Porte d’Elorëa, décidé à faire au mieux et préparé à faire face au pire.
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Tes hommes t’entourant, Cinnaeth à ta droite, tu faisais enfin face – de loin pour l’instant – aux elfes des bois. Les patrouilles ne s’étaient pas trompées. Ils avaient bel et bien convergés vers la Cité, et tu parierais sans hésiter ta vie sur leurs motivations. L’artefact. Ils voulaient l’artefact. Depuis le début ils s’étaient opposés au voyage en direction d’Aduram. Depuis le début ils s’étaient évertués à vous condamner, inconscients qu’ils étaient des forces que vous affrontiez, et persuadés qu’ils étaient de mieux comprendre ce monde que vous. Mais maintenant… il suffisait de poser l’œil sur ton sceptre, dont l’Akhar s’était obscurci, excité par les sombres lumières éthériques qui lui dansaient autour contre ta volonté. Il suffisait de poser l’œil sur ton sceptre, dont les veines de Pierre de Yutar réagissaient à la surnaturelle intensité de la trame autour d’Alëandir pour comprendre pourquoi vous faisiez ce que vous faisiez.
- Aìyatu inclines la tête en signe de salutations face aux Ornedhels les plus avant Artiön Laergûl, Seigneur-Protecteur d’Alëandir. tu marques une courte pause Il m’a été fait dire que vous vous étiez rassemblés à nos portes.
Mais leurs expressions, les traits de leurs visages, la profondeur de leur regard... les marques de l’âge. Les marques de l’âge qui décoraient un trop grand nombre des elfes face à toi te forçaient à te poser une nouvelle fois la question de pourquoi, exactement. Si les Sages font la guerre, elle n’est pas censé être leur apanage.
La tenue d'Artiön ( sans le casque moche par contre ):
Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Sam 7 Mar 2020 - 16:46
L'urgence et l'inquiétude. La nécessité de leur donner ce dont ils ont de besoin, et non ce qu'ils veulent, guident les pas de Lareless… Ou plutôt guident les pas de ceux qui la portent tel un chaton. En sept siècles d'existence elle ne s'est jamais sentie aussi faible de corp.
Son esprit par contre, ne faiblit pas. Elle essaye de voir toutes les possibilités, même la pire. Peut-être mène t'elle tout les anciens à la mort? Peut-être ont ils déjà reconstitué le puit et est ce déjà commencé?
Les pies bavardes se taisent et murmurent sur son passage. Elle ne comprend pas ce qu'elles disent, elle ressent l'urgence et l'inquiétude de leur ton cependant. Mais elle ne peut que fermer les yeux et s'appuyer sur son porteur pour écouter.
A leur arrivée, il y a déjà des anciens qui sont là. Etrangement, ils semblent l'attendre. Ca irrite un peu la druidesse ce manque d'initiative. Comme s'ils ne voulaient faire quelque action de par eux-même. Elle se morigène aussitôt. Probablement prennent ils plutôt le temps de parler du problème entre eux avant de se présenter aux elfes de pierres. D'ailleurs, elle prend le temps qu'elle n'a pas pour discuter du problème et de ce que leur cousin peuvent ressentir. Et elle prend le temps d'écouter aussi ce qu'ils en pensent.
Ne vous gênez pas pour m'interrompre et exposer vos connaissances sur le sujet qui les préoccupent. Je ne suis ni une sage, ni une diplomate.
Elle les enjoint aussi de TOUS se présenter désarmés à la cité. Une lame est un risque de dérapage de plus. S'ils restent ensemble, tout ira bien. Le coeur de Less se serre au fil des secondes. D'une légère tape amicale sur l'épaule de son ami, elle lui demande de la poser au sol. Caressant la corne brisée d'Estoniel, repoussant l'impression de se battre contre des monolithes, cerclée par les ornedhels, elle se met en route tranquillement. C'est un quitte ou double.
La druidesse a quand même un minimum d'orgeuil, elle n'arrivera pas dans les bras de quelqu'un alors que le moment est si critique.
Aìya. Artiön Laergûl, Seigneur-Protecteur d’Alëandir... Il m’a été fait dire que vous vous étiez rassemblés à nos portes.
Aìya, je suis Lareless… Malheureusement, le temps n'est pas propice aux rencontres. Répond une voix douce derrière les anciens qui s'écartent pour laisser la druidesse apparaitre au regard de l'elfe de pierre. Il lui a été fait dire qu'ils se rassemblaient aux portes. Elle ne relève pas l'insinuation, ne fait qu'espérer qu'il n'y ait personne d'armé de son côté.
La noss apparait, son masque d'os relevé, se tenant debout. Les prunelles de mousses sont fatiguées, les traits de la druidesses sont tirés, mais elle est alerte.
Nous savons… Annonce t'elle sans ambage. Et nous sommes venu vous offrir ce dont vous avez besoin. La Mémoire et le Savoir des Sages.
Nous devons nous unir, sinon ca sera la fin, Kyriä est claire la dessus. Vous auriez dû nous consulter. Termine t'elle mentalement, pressentant que toute phrase alarmiste ou pouvant passer pour un reproche pourrait être interprétée de travers.
Les … Je ne sais pas comment le définir… émanations je dirai... de votre puit font souffrir l'Anaëh toute entière. La Symphonie est perturbée.
Ne pas parler de l'artefact. Less ne peut qu'espérer que ca ne vienne pas sur le tapis. Sans en avoir l'air, elle pose une main sur l'avant-bras de son compagnon de voyage. Se cantonner aux faits...
Aegden Orian
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Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Sam 7 Mar 2020 - 19:13
-Et elles continueront à le faire tant que nous en seront à parlementer devant cette porte. Anaëh souffrira tant qu'on aura pas put faire le nécessaire.
C'est un elfe aux traits tirés par la fatigue mais surtout à l'air profondément agacé, presque agressif qui gronda ses derniers mots tandis que le bruit de sabots de six chevaux résonnaient à travers la forêt.
Aegden n'avait entendu que la dernière phrase de la druidesse qu'il ne reconnaissait que trop mais cela lui suffisais amplement.
Il n'avait même pas envie de savoir pourquoi ils étaient autant rassemblées devant cette porte, même s'il s'en doutait fortement. Il voulait en finir avec toute cette histoire et les ornedhels réunis étaient un obstacle. Les oredhels réunis ici la suivaient Elle et ça suffisait à faire d'eux des menaces.
Il n'avait d'ailleurs prêté qu'une attention relative aux citadins à qui la noss s'adressait. Peut importait au final.
Il était tendu et sa se voyait derrière la colère. Ils entrevoyaient enfin le bout de ce calvaire. Ils effleuraient du bout des doigts le sauvetage de leur foyer. L'espoir était là au fond de leurs souffles fatigués. Et puis il y avait ces sauvages pour leur barrer la route...
Encore et toujours.
Tendu il devait l'être tout autant que le mage du groupe. Pâle comme un linge ce dernier avait encore un bras en écharpe et lançait par moment un coup d'oeil anxieux à sa camarade silencieuse qui depuis peu avait accroché au pommeau de son épée un ruban coloré.
-La dernière discussion entre nous, Lareless, a failli se solder par des morts.
Avait-elle failli seulement ? On pouvait se poser la question à en voir l'état des deux blessés. Ils étaient en vie certes. Mais au fond d'eux quelque chose avait été brisé.
Oreleth emis un sifflement qui devait être un soupir. Elle aussi, l'archère maternelle qui ne voyait partout qu'Anedhels, elle aussi elle avait peur. Même elle elle ne protesterait pas devant la violence des mots de son supérieur.
-Je ne tiens pas à reprendre ce risque aujourd'hui. Acheva le mainyth sur un ton qu'il savait pertinemment être dur alors qu'il toisait ses interlocuteur imprévus.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Sam 7 Mar 2020 - 23:06
Ton visage déjà dur se creuse soudainement des fossettes de l’inquiétude. Lareless. S’il devait être la moindre confusion quant à son identité, la moitié de masque qui lui décorait le crâne l’aura vite dissipée. C’était elle. La druidesse. Celle qui entre Ardamir et Wyslena avait manqué de mettre à mort tes camarades… celle dont l’Œuvre avait coûté les vies de moins chanceux parmi vos frères. Ta poigne se resserre sur l’acier noir de ton sceptre, et ta peau goûte à la chaleur pulsante des arcanes qui le traversent. Tu déglutis, ravales la bile qui t’est remontée à la bouche, et avec cela, tu espères qu’il te passera : le goût de commettre l’impardonnable.
Tu inspires, t’apprêtes à parler, mais un mouvement te coupe dans ton élan. Un éclair sombre traverse ton focaliseur, les doigts des archers Lëandrins filent vers leurs carquois, mais ta main droite s’échappe de sous ta cape, et alors que retentit une voix connue, tu mets une halte aux élans des tiens pour fixer ton regard sur leur Mainyth. La colère qui anime Aegden, tu la comprends, mais elle ne fait jamais que te renvoyer à la tienne. L’observer, tendu et épuisé au point de s’être jeté droit vers ce qui aurait pu être – pour lui et sa suite tout particulièrement – un danger mortel ne faisait que te rappeler contre quelles humeurs il était encore temps pour toi de lutter. En tant qu’Aran, il était de ton devoir de tout mettre en œuvre pour la protection des tiens ; même si la manière ne plaisait pas.
Même si pour cela il te fallait t’attirer leur ire.
- Aegden ! tu frappes de ton sceptre sur le sol alors que l’elfe prononce sa dernière syllabe Assez !
De ta main droite, tu signes au groupe mené par le Mainyth de prendre la direction de la Cité. Les doigts de tes archers se crispent à quelques millimètres de leurs flèches, les jambes des fantassins extérieurs se préparent à les propulser, et de l’intérieur le groupe t’entourant s’ouvre, traçant un passage tout fait aux membres de l’expédition. Ton regard à toi cependant retourne à la druidesse.
- C’est justement pour stopper ces « émanations » que mes frères sont partis en mission. mission durant laquelle tu as failli les tuer Grâce à leurs efforts nous avons ce qu’il nous faut pour stabiliser l’artefact. tu baisses la tête, et ton front s’obscurcit dans une moue entre défi et respect Nous n’avons besoin de rien de plus.
Vous n’aviez besoin de rien de plus, seulement tu sais à quel point une aide véritable serait appréciée. Laurënis pourrait s’en défendre autant qu’elle le veut, tu sais qu’elle en sait bien trop peu sur l’artefact pour pouvoir affirmer la situation totalement sous contrôle. Alors si tu pouvais découvrir à quel point ils étaient sincères, les Ornedhels, lorsqu’ils disaient vouloir « aider. »
Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Dim 8 Mar 2020 - 4:34
L'éclair sombre du sceptre, les cordes d'arc qui se tendent. Sur un groupe de Noss désarmés. Pour toute réponse, la druidesse prend le temps de se défaire de son masque et de sa corne arrachée, qu'elle pose respectueusement sur son front en signe de respect. Dans un cliquetis de breloques, l'artefact change de main, pour se retrouver dans celle de la doyenne des Ornedhels ci présents.
La peur fait faire bien des choses… Et elle se refuse de se laisser aller aux apparences agressives. Elle refuse de voir dans cet acier pointé sur son coeur une malveillance quelconque. Il est le seigneur protecteur… L'Aran… Et en cette qualité, il devrait être mieux placé que quiconque pour entendre ce qu'ils ont à dire. Ce que Lareless aurait aimé que les pies bavardes caquètent à ses oreilles? Elle n'entend qu'un faible murmure décousu ici.
-La dernière discussion entre nous, Lareless, a failli se solder par des morts… Je ne tiens pas à reprendre ce risque aujourd'hui.
La voix dure de l'elfe de pierre Aegden monte à ses oreilles fines. Less ne se retourne pas pour l'acceuillir. Non pas par impolitesse mais par manque de force.
Tu as faillis mourir parce que tu n'a pas écouté. Je vous ai dit de faire le tour… Trois fois. Je t'ai dit, cousin, de ne pas me faire porter le fardeau de ton échec… Et tu n'a toujours pas écouté. Tu ne les a pas entendues crier ni agoniser… Tu ne les a pas entendues s'extasier de leur croissance, leur enthousiasme… Ni leur faim… Et pourtant… Je t'ai promis de t'aider à ma façon. As tu la mémoire si courte que cela elfe de pierre ou la peur t'a endurcit le coeur à ce point?
Aucune justification, aucune défense ne traverse pourtant les lèvres de la druidesse au visage maintenant totalement nu. En elle, Estoniel essaye de la réconforter. Des morts ce jour là, il y en a eu à la tonne… Une vie végétale ne vaut elle pas autant? Si elle se lance sur ce terrain là, le dialogue de sourd reprendra. Ils sont têtus. Mais elle aussi. Elle refuse de se laisser dicter par sa peur. Ici, et maintenant, elle a apporté une troisième solution.La troisième solution qui aurait dû avoir été la première. Une communication, une main tendue.
Il faut s'en tenir au fait… Pour une raison qu'elle ignore mais qu'elle pressent, les citadins en ont contre elle personnellement. Alors soit. La végétaliste sent la nervosité et l'inquiétude autour d'elle… D'ailleurs, l'avant-bras de son compagnon de voyage frémit sous sa main dont elle renforcit la pression, se voulant rassurante. Ils sont désarmés, face aux flèches et aux épées. Sous sa peau bronzée et lumineuse se devine la pâleur dûe à la fatigue.
- C’est justement pour stopper ces « émanations » que mes frères sont partis en mission… Grâce à leurs efforts nous avons ce qu’il nous faut pour stabiliser l’artefact. Nous n’avons besoin de rien de plus.
D'une pression de la main, Lareless demande à son compagnon de la soutenir pour les quelques pas qu'elle a à faire. L'oeil de mousse se pose dans celui du seigneur protecteur, avant qu'elle ne s'incline légèrement autant qu'elle le peut sans être prise de vertige. Avant que son regard ne se repose dans les prunelles du colosse devant elle.
En tant que seigneur-protecteur, tu te dois d'écouter ce que j'ai à dire... Je vais te répéter alors ce que j'ai déjà dit à votre groupe. Avec ce que je sais de plus. Aran, je ne suis ni diplomate, ni sage… Je suis une fille de la forêt qui passe la majorité de son temps à prendre soin de ses sœurs végétales, je n'ai pas souvent contact avec les autres. Donc, il se pourrait que je sois maladroite dans mes paroles.
Le temps d'une inspiration avant que la druidesse n'entame son récit.
Il y a quelques ennéades de cela, j'ai eu un appel... Je suis désolée de ne pas avoir recu de message écrit de notre mère à vous transmettre. Il y a eu un grand bouleversement, puis le vide, Aran. Plus de fleur, plus d'arbre... Plus de vent dans le ciel, ni d'algues au fond des ruisseaux... Qu'un vide total et la Mort. La terreur s'est emparée de nos cœurs et nous, druides appelés, nous avons suivis ce que Kyriä nous a demandé.
Les elfes de pierres ne doivent pas atteindre les gémissants, écrits en lettre de feu dans nos esprits... C'est sybillin pour vous j'en conviens, la majorité de mes compères druides auraient adoptés une autre approche, dictée par la terreur, sans chercher à savoir pourquoi... La même terreur qui vous habite en ce moment précis et qui vous fait agir avec hâte, nous la partageons. La Symphonie, les druides, les Ornedhels aussi...
D'une voix calme et posée, Less continue son récit. Sans son masque et ses breloques, elle est comme n'importe quelle autre Noss.
Donc, j'ai pris sur moi de vous retarder, d'essayer de vous parler. J'ai voulu comprendre pourquoi vous nous plongeriez tous dans l'anéantissement le plus pur et simple... Et quand j'ai parlé à vos émissaires, j'ai compris. La peur et l'urgence... Et la méfiance. J'ai promis que je les aiderais à ma façon et la voilà ma façon. J'ai avertis les anciens pour qu'ils viennent partager avec vous votre savoir. Parce qu'il y a des choses qui ne s'apprennent pas dans les livres. Pour la Symphonie, pour l'Oeuvre, mettre ce cristal sur ce puit, le remettre dans son intégralité, ca sera son glas. C'est très clair... Mais je ne suis pas là pour vous en empêcher si c'est cela que vous souhaitez. Trop de sang a été versé au nom de la défiance et de la peur...
Elle marque un temps de pause. Prends le temps de réfléchir pour bien formuler ses phrases sans porter d'accusation.
Ce qui s'est passé sur ce chemin, si vous le désirez, j'y répondrai personnellement après, enfermez-moi si vous le désirez, si cela peut vous rassurer ou vous sembler être justice... Mais, par défiance, ne refusez pas ces Souffles emplits de savoir, cette expérience, ces voix, ces souffles qui ont répondu à l'appel pour VOUS, sous prétexte que vous avez peur et que vous ne comprenez pas tout ce qu'il y a au delà de vos murs. Maintenant, ce n'est plus à moi de vous parler, mais à eux Aran... Ce n'est pas mon mandat de vous dicter vos choix en tant que peuple elfe, quand bien même ca signifierait un génocide. Mais, au nom de la Mère, pensez y bien avant de mettre ce cristal dans son socle... Demandez vous plutôt pourquoi il a été caché si loin dans nos terres et pourquoi ca coûté tant le chercher. Pourquoi briser un Puit magique voilà tellement longtemps que personne ne s'en souvient et aller mettre la part manquante aux Gémissants... Là où sa corruption passera inapercue... Au lieu de vous hâter de peur, réfléchissez... Vos hommes ne m'ont apporté aucune réponse. De plus ce n'est pas à moi que vous devez en parler, mais aux membres de notre peuple. Nos frères et nos cousins qui nous entourent en ce moment précis.
Un vertige prend Lareless, et son compagnon de route, par réflexe le ceint par la taille. Elle ne dit pas qu'elle a veillé Lyorindel et Aegden le plus qu'elle a pu, ni qu'elle a combattu Gingal pour éviter le sang... Ni les kilomètres parcourus et les appels non répondus par calao, et que l'elfe de Pierre Haldren était de la partie... Peut-être plus tard... Pour le moment...
Elle se passe une main lasse et tremblante sur le visage.
Il faut se concentrer sur l'essentiel c'est presque fini... Se reposer, bientôt.
Aegden Orian
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Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Dim 8 Mar 2020 - 12:40
Ceux assez proche du soldat pouvaient sans doute facilement remarquer ses poings serrés à en blanchir ses phalanges. Cependant il ne renchérit pas directement aux paroles de la druidesse. Dieux qu’il en mourrait pourtant d’envie. Non, il resta silencieux comme le lui avait intimé la soudaine intervention de L'Aran.
Mensonges, semis vérités.
Voilà de tout ce dont était constitué le récit de celle que l’Anaëh avait choisie pour une bien obscure raison aux yeux du maintyh…
Il avait mis un temps avant d’obtempérer au geste du l’Aran, craignant une réaction peu amène de la part des ornedhels. Ladite réaction ne venant pas, il termina donc sa route dans ce qui lui sembla être un silence de plomb, jusqu’à l’Aran auquel il adressa quelques mots d’une voix aussi lasse qu’il était en colère.
-Ne fait pas la même erreur que moi Artiön. Ne trahis pas les tiens pour les mots d’une meurtrière qui le revendique en prenant un soit disant message de la Mère pour excuse.
Il en était persuadé depuis un moment maintenant. Le récit de lareless était un mensonge. Si la Mère avait voulu les stopper elle l’aurait déjà fait. Elle leur envoyé un rêve, une vision, un signe quelconque. Elle n’aurait pas ordonné à une "fille d’Anaëh", puisqu’elle se surnommait ainsi, de créer souffrance et discorde. Elle ne lui aurait pas ordonné de tuer des innocents, pas plus qu'elle ne lui aurait ordonné de torturer ses camarades.
Les ornedhels n’avaient pas plus d’informations qu’eux, cela aussi il en était intimement persuadé. Il fallait voir comment la druidesse avait dû insister pour leur arracher les précieuses informations qu’Aegden regrettais amèrement d’avoir partagé. La sagesse des ornedhels si elle existait réellement, ne leur servirais pas une seconde ici.
Artiön l'avait dit lui même, ils n'avaient besoin de rien de plus. Ils ne feraient que perdre leur temps si proche de leur but et Aegden n’était pas prêt à voir sa cité péricliter maintenant.
Aux milieux de tout ce ressentiment, il eut pourtant un discret soupir de soulagement en voyant des guérisseurs venir aider ses deux compagnons d’infortune à mettre pied à terre. Comme une étincelle au milieux de l'obscurité. Peux être même eut-il un bref sourire lorsque Malgelir fit comprendre d’un geste enfantin à Silivren qu’il voulait qu’elle reste à ses côtés à cause de son focalisateur. Même dans les pires temps le mage restait fidèle à lui-même...
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Dim 8 Mar 2020 - 14:44
Elle parle. Tu la laisses parler. Tu la laisses creuser son tombeau seule, de plus en plus conscient à chaque mot de ce que Laurënis reprochait aux Ornedhels. La druidesse est une ignorante se refusant à faire face à sa nescience. Mais si son cœur s’emporte, si sa pulsation s’excite, c’est que dans sa bêtise, elle est on ne peut plus sincère. Tu en es persuadé. Si seulement… si seulement plutôt que de prendre des vies elle s’était contentée de parler, et surtout d’écouter. Si seulement… si seulement plutôt que d’abandonner ce qui aurait dû être sa responsabilité à un ancien drow elle était allé chercher les réponses là où elles sont : auprès de vous. Si seulement au lieu de faire une vérité immuable d’une interprétation parmi tant d’autres des présages soufflés par Maurquimëlle elle avait essayé de comprendre. Avec vous. Si seulement elle vous avait présenté ses cartes, plutôt que d’arracher à Aegden les vôtres sans rien lui rendre en retour… mais quelque part tu la comprends. Voilà des siècles qu’elle est héraut d’Anaëh, choisie parmi les Fils, élue parmi les Anedhels.
Plus lourde est la couronne ;
Plus long est le règne ;
Plus Sourd devient le Souffle du Monarque à la vérité.
La lutte contre l’égo est l’un des plus ardus combats de l’existence. Là-dessus tu ne peux que faire preuve d’empathie pour celle qui comme toi par plusieurs fois a perdu la bataille. Du coin de l’œil tu observes le Mainyth, tu le regardes traîner des pieds, se refusant à te quitter de l’œil quand il devrait courir en direction opposée. Tu le regardes s’accrocher au ressentiment quand sa mission devrait être sa seule préoccupation. Tu le regardes perdre confiance en toi, pris à la gorge par la peur, et puis tes iris – de leur glacial bleu – reviennent se figer sur la druidesse et ses accompagnateurs.
- Fais ton travail Aegden. tu réponds froidement à l’elfe dans ton dos. Je ferai le mien. tu souffles, essayant de libérer un peu de la pression accumulée Toi, Lareless, ton regard balaie la suite de la druidesse vous tous ; réalisez – et je suis certain que vous en êtes déjà conscients – que si tout ne s’apprend pas dans les livres, nous ne pouvons pas non plus aveuglément nous reposer sur les présents d’I Mîngely. S’il nous a été offert l’intelligence, s’il nous a été offert le Choix c’est pour que nous en fassions usage. Et c’est en faisant usage de notre intelligence que nous avons retrouvé le cristal. Perdu de longue date dans le Linoïn, non pas parce qu’il a été caché là où sa « corruption » passerait inaperçue, mais parce qu’il y a été égaré durant l’invasion humaine. tes sourcils se froncent un peu plus encore Briser le puits n’a jamais été la volonté de nos Ancêtres. Ils s’y sont retrouvés contraints par la violence des Arïn
Tes doigts jouent sur ton sceptre, invoquant quelques lueurs plus claires dans son aura, et quelques éclats rougeoyants dans son métal.
- D’entre tous, c’est vous qui avez cédé à la peur. C’est vous Lareless, qui avez cédé à la violence. C’est vous, qui avez refusé de réfléchir. Savez-vous seulement réellement ce que sont « les gémissants » ? Avez-vous seulement pris le temps d’envisager qu’il pouvait ne pas s’agir d’Aduram ? Lorsque mes hommes vous ont offert les réponses qu’ils pouvaient vous offrir – parce qu’ils l’ont fait – trahissant par la même occasion leur promesse de garder leur mission secrète, vous êtes-vous une seule seconde demandé s’ils pouvaient être sur la bonne voie ? Si tout ce que voulait La Mère, n’était pas simplement que ce Puits soit à nouveau scellé par les cristaux qui en ont tenu la magie en équilibre durant des temps immémoriaux ? Le chaos dans la trame n’est-il pas suffisant à vous faire ne serait-ce qu’envisager que nous, Taledhels, le livre d’Elenmàr entre nos mains, ayons pu – en cherchant à stabiliser ce que le temps, l’expérience et les enseignements du Premier Fils nous permettent de reconnaître comme un déséquilibre – prendre la bonne décision ? la dernière phrase est accusatrice, mais prononcée sans le moindre élan de colère. De la tristesse plutôt. Il est une pointe de tristesse et d’indignation transparaissant dans ton timbre Pensez-vous vraiment que nous sommes bêtes et Sourds au point de valoir la mort ?
Tu fermes les yeux un instant. Tu prends le temps de penser à Aegden, mais tu ne laisses pas le temps ni à la druidesse ni aux Anciens de t’interrompre. Tu l’as laissée parler elle, qu’elle te laisse parler toi.
- Nous sommes d’autant de valeur que vous devant les yeux de La Mère. tu répètes le mot avec plus d’emphase encoreD’autant.tu baisses la tête, lève la main droite, et invite tes soldats au repos C’est pourquoi je vais accepter votre offre. Que les Sages parmi les vôtres qui savent le mieux la magie et l’histoire d’Alëandir me suivent. tu lèves le menton haut Mais qu’ils trahissent leur promesse, outrepassent les limites et mettent un seul des miens en danger… ton visage revient à niveau Il n’y a pas d’ennemi plus détestable que celui qui se dit votre allié.
Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Dim 8 Mar 2020 - 22:02
Ai-je fais le bon choix?…
Se demande Lareless, ses prunelles de mousse tendre posées directement dans celles de glace d'Artion. Son discours paternaliste et réducteur, révélant qu'il se fie à un écrit, aussi important puisse t'il être, le plaçant au dessus de la Symphonie… Ce qu'ils appellent livres ne renferment jamais toute la vérité… Comme une personne ne détient jamais toute la vérité, la vérité danse et est mouvante comme la lumière sur les feuilles bruissantes au vent.
Ses remontrances la laisse aussi froide. Artion n'était pas là. Il n'était pas là quand elle leur a dit, à tous les membres de l'équipée et ceux qui sont passés avant eux, de faire le tour. Il n'était pas là quand elle a affronté Gingal pour les défendre, eux. La druidesse fait cependant preuve de stoïcisme, acceptant les crimes imaginaires dont ils l'accusent. Les elfes de pierre ont besoin d'un bouc émissaire. Soit. Elle ne répliquera pas. Silencieuse, fixant le musculeux colosse dans les yeux sans ciller, elle a l'air d'une Noss comme les autre. Elle est une Noss comme les autres. Avec ou sans masque, avec ou sans breloques. Si elle s'est demandé si ils étaient sur la bonne voie? Seraient ils encore en vie si elle n'avait pas cru en eux?
Les fait sont. Les Aneldhels sont aussi coupables qu'eux, quand la découverte de l'artefact a été, ils auraient dû rameuter tout le monde, plutôt ils se sont murés dans un silence apeuré, paranoïaques… Il ne faut cependant rien rajouter, une parole supplémentaire pourrait rompre le fragile Equilibre qui s'instaure en cet instant précis. Alors encaisse t'elle les reproches et remontrances, incompréhensions et certitudes erronées en silence. Autour de Lareless, les anciens sont inquiets probablement. Mais ils savaient que ca pouvaient arriver. Et voilà le seigneur-protecteur qui défend la valeur de son peuple aux yeux de la Mère… Pourquoi cette phrase? En doute il au fond de lui même?
Sous la bravade et la condescendance du grand elfe, la druidesse décèle l'incertitude et la peur. Artion a besoin de transférer ses émotions sur quelqu'un et ca ne la dérange pas. Aussi attend elle, dans son immobilité absolue, soutenue par son aide, le verdict.
Ai-je fais le bon choix? Si je me trompe… Nous mourrons tous… Nous ai-je condamnés? Aurais-je dû écouter la Dame Sauvage?
Non, elle en a la certitude, et Leomenis aussi. Anedhels et Ornedhels sont égaux. Ce n'est pas le rôle d'une mère de protéger plus un enfant que l'autre. Maintenant, leur destins à tous est entre leur mains à eux. Ce n'est pas son mandat de leur dire quoi faire. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre.
Non, mais il y a des alliés qui sont capable de supporter la haine pour le bien du plus grand nombre. Une mère aime tout ses enfants, malgré leurs défauts et pour leurs qualités propres. Quand finirez vous par le comprendre?… J'espère juste que j'ai eu raison… Pense t'elle, a la phrase finale de l'Aran. Lareless s'incline légèrement, du mieux qu'elle peut.
J'ai entendu et écouté tout ce que tu as dit, seigneur-protecteur.Cependant j'ai une dernière chose à dire, Aran Artion. Merci de leur faire confiance et d'accepter leur aide. Ce n'est plus à moi de parler désormais pour eux, ils ont leur propre voix...
Elle se tourne vers les sages et les anciens. Sa voix rauque se lève juste assez pour se faire entendre de tous. Qu'ils ne pensent pas qu'elle conspire.
N'oubliez pas, vous tous. … La vérité n'est jamais dans les extrêmes… Gardez l'esprit ouvert, mais ça je n'ai pas besoin de vous le dire. Vous l'avez déjà pour avoir répondu à cet appel si vite… Si par malheur il faut un Souffle pour sauver les autres, rappelez vous, j'offrirai le mien sans hésiter.
Se tournant vers la doyenne qui a encore son masque dans les mains, elle s'incline avant de se diriger douloureusement hors de leur chemin, lui laissant son focalisateur. Si elle se plante, elle n'en n'aura plus besoin de toute façon. Qu'ils y puisent du courage s'ils le peuvent.
Les dés sont jetés. Maintenant, il faut savoir si les enfants de Kyriä sont capables de travailler ensemble. Elle n'a ni la connaissance ni la mémoire pour les aider. Et ca pourrait être mal perçu, une tentative de manipulation de sa part, tout ne tiens maintenant qu'à un fil… donc, à moins d'être convoquée, la druidesse n'a strictement rien à faire là où les arbres ne murmurent pas. Le sort d'Anaëh est dans les mains de ses enfants.
C'est réconfortant et terrifiant à la fois.
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Mar 10 Mar 2020 - 17:55
Le soldat eut envie de répliquer et de se braquer. Il n’en fit rien. Il se contenta de secouer la tête et de soupirer, dégoutté. Un rictus désapprobateur s'affichait sur son visage. Il ne comprenait pas pourquoi l’Aran s’acharnait et d’une autre côté il ne comprenait que trop bien, puisqu'il avait eut un comportement relativement similaire envers Malgelir et Lyorindel avant le drame...
Artiön voulait faire ce qui lui semblait juste. Il voulait aller outre ce qu’il pensait probablement n’être qu’une peur irrationnelle. Sauf qu'Artion n'avait pas vécut ce qu'ils avaient vécu. Artiön n'avait pas eut l'impression de se perdre lui même d'un seul coup. Artiön n'avait ni vu ni ressentit, pas plus qu'il n'avait entendu.
Artiön n'avait pas été trahi par celle qui disait vouloir aider.
Aegden eut envie de lui hurler qu’il le faisait, son travail, en déconseillant à de négocier avec la sauvage. Il n’en fit rien non plus.
Après une ou deux seconde, il finit par lancer son cheval au gallo et ne ralentit que lorsqu’il croisa quelques personnes. Cependant en restant près des murs ils n’étaient pas très nombreux les elfes si bien que ce ne fut qu’exceptionnellement qu’il dût faire trotter sa monture.
A un moment il se rendit compte que l’une des noss suivait toujours. Celle qui avait des yeux étrange semblait visiblement assez téméraire pour mettre les pieds aux milieux de ces pierres honnies. S’il ne lui adressa pas le moindre mot, il ne fit malgré tout pas mine de la rejeter et avait continué son chemin.
Il lui sembla s’écouler une éternité avant d’enfin apercevoir les pierres blanches de l’académie. C’était probablement la première fois en quatre cent ans de vie, qu’il avait autant hâte d’y mettre les pieds…
Son poing se resserra par réflexe sur le cristal. C'était presque terminé. Encore un peu et Alëandir serait sauvée.
Artiön Laergûl
Modérateur
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Sujet: Re: [Mare Noire] La Pierre, la Feuille et le Ciseau Ven 20 Mar 2020 - 23:12
- Mahtari !à ton appel, les soldats se tendent un brin Accompagnez les Ornedhels jusqu’à l’Académie. Je compte sur vous pour assurer la sécurité de tous.
De tous, y compris des tiens. Car non, ta confiance était loin d’être pleine et entière ; les Noss t’avaient ces dernières années bien trop souvent prouvé qu’une confiance pleine et entière, ils n’en étaient pas dignes. Seulement, ils t’avaient aussi prouvé que s’il est une chose pour laquelle ils sont prêts à faire des concessions, c’est pour la protection de l’Œuvre, alors s’ils étaient véritablement là pour protéger l’Œuvre, tu pouvais au moins leur accorder le bénéfice du doute.
- Lareless. ton regard se tourne vers la druidesse mal en point Si vous voulez bien me suivre.
Après s’être proposée en sacrifice, a-t-elle vraiment le choix ? Aux yeux de celui qui la portait, il semblerait que non. Le grand elfe ne se gêna pour autant pas pour pester – quoiqu’intérieurement – de manière assez évidente pour que l’on comprenne cette situation lui être tout sauf plaisante. Pour autant, lorsque ta cape claqua et que tu fis le premier pas en direction de l’intérieur de la Cité, il ne perdit pas un instant pour prendre ta suite.
La peur n’aurait su l’entraver, mais la pierre…
Les lieder Chantés par la Sylve d’entre les murs sont bien loin des Symphonies de l’extérieur. Plus complexes, plus discrètes, plus évasives, plus difficiles autant à comprendre qu’à entendre, faites à un langage exploitant au mieux ce qu’il reste de puissance à ces lieux moins riches des dons de Liltalaima. Pour toi, pas de différence. Ou si peu. Car pour toi-même le plus puissant des chœurs ne serait jamais qu’un doux murmure. Pour lui cependant, pour eux, c’était un nouveau monde. Un monde dans lequel ils étaient privés de l’un de leurs repères, et affaiblis par ce que certains d’entre eux appelaient l’ire de La Mère. Porteur et druidesse prenaient tous deux leur mal en patience, mais porteur et druidesse chancelaient à l’unisson.
- Il nous reste encore beaucoup de chemin devant nous. tu te rapproches, et tends les bras en direction des deux Ornedhels Tu devrais me laisser la porter.
Un jeune homme jaloux. Autant de sa force que de son rôle. C’est ce que tu perçus de ce que devint le visage de celui qui soutenait la druidesse au moment de ta proposition. Il se méfiait de toi autant que tu te méfiais d’elle, et sans qu’il n’ait à prononcer un seul mot, tu comprenais que s’il se refusait à acquiescer, c’était pour les exactes mêmes raisons que celles qui t’avaient poussé à faire accompagner leurs anciens d’un groupe d’elfes en armes. Seulement…
- Plus vite on atteindra l’Estel, plus vite elle retrouvera le soutien des Chants, tu t’approches d’un pas de plus, ton ton se faisant péremptoire et on atteindra l’Estel beaucoup plus vite si tu ravales ta fierté et que tu me laisses la porter.
L’Ornedhel soupire, baisse la tête, cherche le regard de la druidesse, contemple comme s’il la connaissait la distance qu’il vous restait avant d’atteindre l’Arbre-Maître, et finit par se résoudre à te confier son fardeau. Lareless t’est confiée. Celle qui a blessé tes amis t’est confiée. Et dans un véritable défi à qui sera le plus fort d’entre ta rancune et ton respect pour les hérauts de La Mère[/size], tu continues – dans le silence le plus complet – votre chemin vers le don de Myrhammen.