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 Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël

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Gaël de Laval
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MessageSujet: Re: Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël   Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël - Page 2 I_icon_minitimeSam 20 Juin 2020 - 14:15

_ Pardon, c'est vrai que toi et ton ami ne quittiez pas la cour pour ce genre de bagatelles.

C’était bas. C’était vraiment bas. Tu grimaças mais une fois n’est pas coutume, aucun son ne sortit de ta bouche. Tu juras intérieurement et en vînt à douter du bien fondé d’être venu jusqu’ici. Personne n’avait osé poser ce sujet sur la table depuis bien longtemps et c’est ta plus vieille connaissance qui osa l’inosable. Ton corps resta de marbre et tu te râclas la gorge sans daigner déporter ton regard. La stratégie fonctionna puisque c’est l’instigatrice qui déposa les armes et se mit à mander ton pardon. Vos mèches étaient si lourdes.

_ Pardonne moi.

Elle ne reçut que le silence perturbé par les clapotis de l’eau et les conversations des pièces adjacentes. Ben voyons, ça a l’air si simple. Elle se justifia. Elle se justifia probablement bien. Vivre auprès de manants et autres gens de rien pouvait semble-t-il altérer la noble éducation d’un sang bleu. Cette réalité te soutira une grimace qui s’effaça bien vite. Sa voix. Sa voix sonnait vraie.

_ Ce n’est rien.

Il ne fallait pas être doté d’une grande empathie pour deviner que la réflexion t’avait déplu. Tu n’es pas fier de ce passé mais il a existé et rien ne changera cela, était-ce pour autant une raison de le pointer du doigt dans ce genre d’endroit ? Certes il valait mieux le faire ici qu’au milieu d’une foule de courtisans mais ne pas l’aborder du tout aurait encore été l’idéal. Personne n’avait le droit de vous prendre de haut et certainement pas l’un sur l’autre. Là encore tes pensées n’osèrent se muer en paroles. C’était inutile de jeter de l’huile sur le feu.


Tu la sentis bouger derrière toi, ses mains, douces, effleurèrent ta peau légèrement brunie par l’astre. Ta respiration se saccade, un frisson se faufile sous ta peau et tes yeux se closent. Ses ongles glissèrent lentement entre tes muscles et réussirent à les détendre. Ses doigts habiles ne firent qu’une bouchée de ton appréhension et jouèrent avec ta peau et tes tissus, surpassant de loin ceux de ton guérisseur.

_ Laisse-moi faire. Un ami m'a appris.

Les yeux fermés, les lèvres entrouvertes et le souffle lent, tu te détendis au rythme de ses doigts. Son odeur se mit à embaumer l’air et tu te surpris à espérer que ce moment ne s’arrête jamais. Tous tes membres s’abandonnèrent et bientôt le moindre effleurement de la nuque se traduisit en une douce caresse dans la cuisse. Un sourire un peu insouciant perla sur tes lèvres et sous l’effet d’un doux geste sur le haut de ton crâne, tu basculas lentement en arrière.

Ta nuque vînt délicatement se poser sur son buste, tes yeux toujours clos, le sourire amusé, tu ressentis sa chaleur et le battement de son cœur. Sa régularité se mit à vaciller tandis que l’on pouvait se demander si le tiens battait encore. Dans cette position plus que louche, tu brisas enfin le silence.

_ Tu as des doigts de fée…

Tes lentes inspirations se muèrent en souffles silencieux mais longs. Ton échine suivit les formes contre lesquelles elle s’appuyait. Comme un enfant en quête d’une bonne place, tes omoplates frissonnèrent et se détendirent instinctivement. Tu pris alors conscience de ce que Cécilie prononça durant ta lente phase d’abandon.

_ A quel moment le plaisir dérape-t-il dans la débauche ? Quelles limites doit-on respecter ?

Jusqu’où peux-tu aller ? Est-ce donc ça la vie que mène ta chère sœur ? Fixer ses propres limites, faire fi de son passé et de son éducation, renaître ailleurs ? Est-ce raisonnable ? Est-ce nécessaire ? Tes paupières toujours closent trahissait ton bien être soudain et inattendu.
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël   Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël - Page 2 I_icon_minitimeDim 21 Juin 2020 - 23:40


Une jambe repliée sous moi, l'autre étendue sur le rebord, je m'appuyais contre le mur brûlant pour tenter de trouver un minimum de confort malgré le peu d'espace. L'humidité ruisselait le long des carreaux de mosaïque jusqu'au bas de mes reins. A chaque inspiration, l'air saturé d'eau m'emplissait le nez et me gorgeait les bronches d'une senteur mentholée faussement froide.

Sous mes mains, je sentais les muscles fondre bien plus vite que ce que j'aurai parié. La peau légèrement halée, comparée à la pâleur immaculée de la mienne, s'assouplit peu à peu. Quelque chose en moi aurait aimé se gargariser de ses connaissances anatomiques, mais les phrases filées tout au long du massage devaient endosser une part non négligeable de son résultat. Les épaules de mon patient redescendirent, froissant le drap qui se faisait plus lâche autour de ses côtes. Puis son buste s'affaissa, tête la première, pour se caler contre moi. Peau contre peau. Je me laissais surprendre un instant par la carrure de l'homme qu'il était devenu, mais ses cheveux clairs faisaient revivre les remarques perpétuelles sur sa ressemblance avec notre mère. Je devais les croire sur parole à l'époque. Sa tempe sur ma clavicule, je devinais à ses pommettes un sourire détendu. Attendrie, je ne pus m'empêcher de sourire en retour.

Mes doigts, chassés de leur territoire par la capitulation de Gaël remontèrent dans ses cheveux jusqu'au sommet de son crâne. L'une resta là, mêlée aux mèches blondes qu'elle caressait doucement. L'autre glissa sur quelques points névralgiques du front qui détendaient les yeux à merveille. La femme allongée de l'autre côté de l'étuve se redressa lentement, lança sa serviette sur son épaule et sortit sans un regard. Ses tatouages oniriques faisant rouler sa silhouette comme la houle souligne la forme des vagues. Mes faibles yeux en suivirent les remous jusqu'à sa disparition tandis que ma main descendait pour faire lâcher une tension sur l'encolure de Gaël. Il soupirait d'aise.

- La débauche... " répétais-je pensive. Cela valait bien quelques secondes de réflexion. Mes mains s'abimant dans leurs mouvements répétitifs et je laissais rouler ce mot âcre sur ma langue. Je ne lui mentirais pas, mais je ne voulais plus le braquer. Je voulais que ce non-temps s'étire simplement un peu plus. " La débauche n'est qu'un mot. Il est manié par ceux qui pensent avoir le droit de dire aux autres comment mener leur vie. Lorsque ces gens parlent de débauche, ils déclarent une sentence de culpabilité absolue. Le plaisir n'a rien à voir avec ça. " Je baissais à nouveau le visage vers lui, inconsciente des milliers d'yeux dont les espoirs guettaient depuis l'ombre de mes pupilles. " Quant aux limites... j'ai appris que celles des autres ne tenaient pas à grand chose. Les respecter sans les comprendre ne mène qu'à l'épuisement. On en finit... vidé. Les seules qui vaillent sont celles que tu établis. Tu es un adulte après tout. Tu sais prendre des décisions et en assumer les conséquences. Alors pourquoi laisser quelqu'un d'autre décider pour toi ? Les conseilleurs ne sont jamais les payeurs. " Un sourire doux-amer passa sur mes traits. Ma main caressait tendrement l'angle de sa mâchoire. Malgré la profondeur du sujet, ma voix restait douce, à peine plus qu'un murmure dans le silence du bain de vapeur. " Certes, je te l'accorde, c'est difficile au début. Il faut apprendre à s'écouter. Connaître et reconnaître ses désirs et ses besoins. Accepter la personne que tu es, le bon comme le mauvais. S'aimer avec sa part d'ombre et non malgré elle. Avancer sans avoir toujours une direction. Mais petit à petit on se trouve, et cette force ne nous quitte plus. Au lieu d'être vidé, on se remplit. Le devoir lui-même se transforme en désir. Les personnes autour de nous sont celles qui nous conviennent. On sais pourquoi on agit et jusqu'où aller. Au lieu de subir, on choisit. Tu choisis... quel sera ton bonheur, quels désirs assouvir, quels plaisirs t'offrir. "
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Gaël de Laval
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MessageSujet: Re: Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël   Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël - Page 2 I_icon_minitimeLun 22 Juin 2020 - 10:18

L’argumentaire de ta sœur était juste et fin. Par moment, tu ouvris les yeux l’espace de quelques secondes pour balader ton regard sur les murs coloré de la pièce avant de les refermer sous les assauts de la vapeur. Dans ce lieu pour le moins étrange, venant agresser ton enfantine innocence, tu te surpris à réfléchir à des choses profondes et à des sujets rhétoriques. Les réponses de Cécilie étaient convaincantes et valaient peut-être beaucoup plus de la part d’une personne à la fois aussi proche et à la vie aussi dense. En un mouvement brouillon, tu viens te recouvrir plus encore avec la serviette humide.

_ Selon toi qui est le plus heureux, celui qui suit un code établit et quasi immuable ou celui qui se laisse porter par les vagues sans ne jamais rien s’imposer ?


C’était là une question toute noire et toute blanche à la fois, un moyen d’extrapoler deux conditions pour laisser le soin à la penseuse magicienne de choisir comment y répondre. L’interrogation pouvait paraître futile mais il n’en était rien, ton quotidien évoluait sans cesse et moult questions furent portées par les événements de la vie. Des événements que Cécilie connaissait : la guerre, l’amour, la haine, l’honneur et le devoir, toutes ces choses que tu croyais figées et qui grandissent ou s’étiolent.

La guerre que tu imaginais glorieuse et chevaleresque n’était en fait qu’un amas d’acier et de sang. Où est la gloire quand après avoir vaincu, on doit vous amputer un bras ? Ou est l’honneur chevaleresque quand un carreau d’arbalète vous fauche le cœur ? Ou est la morale quand vos compagnons sombrent sous le feu vert mervallois ? Ce feu qui ne respecte ni le sang, ni l’âge et encore moins le talent.

L’amour que ton père a toujours dédaigné. ‘On ne se marie pas par amour’ disait-il, le mariage n’est qu’un contrat permettant à ta famille de gagner en influence, en richesses, en terres ou en prestige. Pourtant te voilà marié à une femme sans titre et sans argent, héritière d’une maison déchue… Et pourtant. Et pourtant elle se donnait corps et âmes à ceux auxquels elle croit, aux Dieux certes mais aussi à tes sujets, à ses sujets. A-t-on réellement besoin du prestige lorsque l’on est bonne avec les nécessiteux ? A-t-on réellement besoin de richesses quand on offre amour et bonheur à son foyer chaque jour que les Dieux font ? A-t-on réellement besoin d’influence quand sa bonté est d’ores et déjà connue de tous ? Combien de femmes pourraient t’apporter tous ces bienfaits, cette confiance et cet avenir ?

La haine que l’on peut éprouver pour ceux qui s’en prennent à ses proches, à sa famille. Un sentiment détestable qui naît et se développe en parallèle de l’amour grandissant que l’on éprouve pour quelqu’un. On cherche alors à les défendre ou à les venger, parfois de façon excessive. Est-ce là bien ? Est-ce là ce qu’enseignent les Dieux ? Est-ce comme cela que l’humanité doit vivre ? Êtes-vous condamné à perpétuer vendettas sur vendettas par amour, par haine ou par cupidité ?

L’honneur. Un mot aux vastes sens et dont on doute autant que l’on ne l’implore. Que deviendrait un homme sans honneur, que deviendrait un noble sans honneur ? N’est-ce pas cela qui dirige le cœur des Nains ? Les plus grands bâtisseurs de ce monde sont reconnus pour être à la fois sages et impulsifs, égoïstes mais également altruistes pour qui sait prouver sa noblesse à leurs yeux. Est-ce cet honneur là qui domine tous les autres ? Un code strict et partagé par tous de gré ou de force.

Le devoir d’un vassal envers son suzerain, d’un homme envers son roi, d’un mari envers son épouse, d’un frère envers sa sœur, d’un ami, d’un père, d’un oncle,… Les devoirs tout compte fait, les devoirs que l’on s’impose au long de sa vie pour respecter des règles, des lois, la confiance et les promesses. Faut-il être strict ? L’un prévaut-il sur l’autre ? Lequel est le plus important, lequel est le moins ?

Etait-ce ce genre de questions que les Elfes se posent tout le long de leur vie ? Comment trouver la paix ? Comment devenir un meilleur souffle ? Pourquoi ? Pour qui ? Pour soi ? Tu pris alors conscience de la futilité d’une vie, d’une vie humaine plus précisément. Peut-on suivre un carcan durant des décennies pour qu’une fois atteint, la mort ne soit plus très loin ? Le voyage est-il plus important que la destination dans ce genre de quête ?

_ Penses-tu qu’il y a une Vérité par Souffle ? Un but qui transcende nos vies, un point d’arrivée immuable pour lequel nos Choix ne sont que des raccourcis ou des chemins plus longs ?
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël   Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël - Page 2 I_icon_minitimeLun 22 Juin 2020 - 11:46


- Aucun des deux. " souriais-je face à son réflexe rhétorique. Il était certes plus simplement de mettre les mots que j'avais employé à distance en les laissant du côté de la théorie. " Celui qui ne s'impose rien peu agir exactement comme celui qui suis un code si ce qu'il désir concorde avec les visées du dit code. Seul compte l'état d'esprit. Les deux peuvent être heureux de faire ce qu'ils font ou haïr leur position. Rien ne les sépare vraiment. Mais bien sûr, il faut arrêter de voir l'être humain comme une créature néfaste qui doit se faire violence pour ne pas détruire tout ce qui l'entour et qui, sans carcan extérieur, n'agit que pour lui-même. "

En un instant, mes mots me rattrapèrent et j'eus toutes les peines du monde à ne pas cracher un rire grinçant. J'arrivais encore à tenir un tel discours, même maintenant. Même après des années d'errance à soulever les jupons les plus putrides de ce monde de mensonge. La confiance menait à la confiance, la trahison à la trahison et la douleur... finissait par être rendue. Hélas, l'ordre des choses était biaisé à l'origine, elle était bien placée pour le savoir. Créé sur une vérité horrible, élevage porcin à ciel ouvert destiné à engraisser ceux que nous apprenions à vénérer. Ce qui était beau et lumineux ne survivait pas longtemps.

Etait-ce justement au contact d'une de ces licornes que j'essayais de donner non plus la vérité mais quelques conseils pratiques. Prendre conscience de lui-même sans trop ouvrir les yeux sur l'ombre qui l'entour pour être heureux. Garder l'innocence lumineuse qui était la sienne malgré ce qu'il pensait savoir des horreurs du monde après la guerre et les récits de Linaëlle. Silencieuse, Leur présence tendre passa comme un baume frais sur mes pensées noires, inquiètes pour moi. Je ne pouvais lui dire que toute ses interrogations étaient inutiles sans le trainer dans les eaux les plus obscures... Alors je me tus, posant mes bras sur les siens pour couvrir ses mains des miennes, la régularité de mon cœur vacillant.

Et il rata un battement.

Ses mots... Pourquoi ?

J'avais passer tant de temps avec tant de gens différents et aucun d'eux n'avait poser ce genre de question. Aucun d'eux ne m'avait amener sur cette pente que j'aurai eu grand plaisir à leur exposer, pour voir la peur s'installer dans leurs yeux, ou le dénie les condamner à l'anéantissement. Mais pas lui.

Cette vérité. Ce but transcendant l'existence. Cette raison d'être donné par le Destin lui-même et dont nul ne pouvait déroger... Je le connaissais. Il n'était pas unique à chaque Souffle. Il n'était pas bon ou mauvais selon la chance. Il n'était pas fait de mots ou d'accomplissement. Nous le savions si bien. Nous l'avions éprouvé dans nos êtres et dans nos chairs. Nous l'avions refusé et nous le refusions encore. Mais pour l'heure, nous savions qu'il nous rattraperait si nous n'avancions pas dans nos recherches.

La gorge serrée, mes mains avaient cessées leurs caresses. Ce qui avait été une peur abyssal faisait désormais brûler en moi une fureur qu'Othar lui-même avait à craindre. Mes pupilles dilatées à l'extrême je ravalais ma gourme. Une haine justifiée. Une rébellion totale contre ce fameux "destin" qui nous poussait tous dans la même unique direction. Et voilà que lui, lui parmi tous les autres, essayait de gratter la mince couche de glace sous ses pieds.

Par les Anciens, qu'il n'aille pas plus loin. Qu'il reste ce magnifique jeune homme, vaillant et droit, aussi longtemps que possible. Je me contrôlais à grands peines. Malgré mes efforts, ma peau se rafraichit légèrement.

- Il n'y en a pas. Il n'y en a aucun. " répétais-je en forçant sur ma voix pour qu'elle ne paraisse pas trop rauque. " Aucun point immuable. La vie est ce qu'on en fait. Rien de moins et rien de plus. Une chose fragile et incertaine qui mérite d'être vécue sans regret. "

Mes petites mains se faufilèrent entre ses bras et son drap pour l'enlacer étroitement, le serrer contre moi. Mon visage s'enfouit dans ses cheveux.

Je l'aimais cet imbécile. J'en avais honte et cela ne m'aiderait absolument pas à avancer sur le chemin que j'avais choisi, mais je l'aimais... Et à son contact, j'avais l'impression déchirante de devoir choisir entre celle que j'étais devenue et celle que j'avais été. Choisir entre le briser aujourd'hui en espérant qu'il vive demain ou le laisser vivre aujourd'hui pour le condamner à jamais. A présent j'en était certaine. Je lui devais la vérité, mais le jour ou il l'entendrait, je le perdrai d'une façon ou d'une autre. Il n'y avait qu'une chance infime qu'il accepte la réalité sans y laisser sa Lumière.

Une chance infime... Rien n'était immuable.

- Tu te poses beaucoup de question... "
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MessageSujet: Re: Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël   Vienne la nuit sonne l'heure | Gaël - Page 2 I_icon_minitimeMer 24 Juin 2020 - 10:20

Tu pouvais deviner le tremblement de sa voix, le frisson qui parcourait sa peau laiteuse, sa respiration irrégulière et ses battements déraillants. Tu sentis son visage s’enfouir dans tes longues mèches et ses bras vinrent encercler ton buste. Etait-ce toi qui étais la cause de ce trouble ? De ce tiraillement. Etait-elle vraiment la Cécilie que décrivais la Noirelfe en Odélian ? Les questions fusaient de part et d’autre de ton esprit. La situation te donna néanmoins confiance en l’avenir, confiance en l’idée qu’un jour elle retrouvera foi en ce que tu défends et en l’avenir auquel tu crois.

Vous restez ainsi de longues minutes, de silencieuses minutes qui seront peut-être les dernières ainsi avant ton départ… ou du moins ton retour. Elle retournera à ses recherches, tu retourneras à ta gouvernance et qui sait quand est-ce que vous vous retrouverez ? Ce n’est pas le moment de penser aux adieux, il ne te reste que quelques heures, quelques jours tout au plus.

_ Je te demande pardon, ne pensons point au futur, profitons de l’instant présent.

Tu te redresses, réajuste la serviette et te lèves avec un sourire mi gêné, mi forcé. Une fois qu’elle réajusta sa propre serviette, tu lui tendis la main pour accompagner son mouvement.

_ Allons profiter des vapeurs et raconte-moi ce que tu souhaites partager… Quelles sont les meilleures auberges, y a-t-il des criques insoupçonnées ou des peuplades exotiques sur ces terres ? Je veux tout savoir sur l’Estrévent !

Un peu de légèreté. Tu ne voulais pas la voir ainsi, tu sentais qu’il y avait moult choses qui la tracassaient et tu ne souhaitais pas en être une plus que de raison. Tu lui communiquas ton sourire et ensemble vous changez de salle. Elle te raconta des histoires et des anecdotes sur ces terres de l’est que tu connaissais si mal… ou du moins d’un seul angle. La politique, l’économie, la diplomatie… c’était bien beau mais où est l’humain ? Le civilisationnel ? L’Histoire ? Tu te montrais avare de connaissances et peu à peu vos sujets dévièrent de Thaar à Ys, de Geresh à Selynote et de Sol’Dorn au Puy. Elle aborda les coutumes et les cultures avec une vision objective par moments, subjective par d’autres.

Serait-ce cela le multiculturalisme estréventin ?
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