[crypte royale] La création d'un lieu de repos.

Du début de la 1ère ennéade à la fin de la 2ème ennéade de Vérimios.
Premier mois de l’Hiver -17ème année du XIème cycle.

Le Grand-Roi Hardrek Poing-De-Fer, revenu d’une inspection du Kadrinin en prévision d’une offensive sur le Nord, est de plus en plus malade. Sentant sa dernière heure approcher, voyant les portes du monde du Dessous s’ouvrir devant lui, il décide de faire venir les thanes du Zagazorn à Kirgan en prévision de la prochaine assemblée, afin d’élire un nouveau Roi. Mais dans le même temps, le Grand-Roi des Nains ordonna la construction de ce qui serait sa dernière demeure, son tombeau royal.

Dés lors, tous les chantiers de Kirgan furent arrêtés, et les moyens, immédiatement alloués à la construction de ce tombeau. Au détour d’un étage souterrain, une double porte taillée dans du bois de palissandre, gravée de runes en hommage au trône de Kirgan, ouvrait sur un escalier descendant plus profondément encore. Et au bout de cet escalier, une salle, fermée par une large porte encore une fois. Au-dessus, les runes indiquaient « Le Grand-Roi unificateur ».

Le caveau était semblable aux autres, dans sa conception. Assez haut pour que tout le monde puisse être debout, assez large pour que plusieurs Dawis puissent rendre hommage, il était doté de tunnels d’aérations savamment creusés, qui rejoignaient les principaux tunnels, lesquels évacuaient les fumées et renouvelaient l’air de la ville souterraine.

Du côté droit du gisant, se trouvait un mobilier destiné à recevoir des offrandes, ou à arborer certains objets ayant appartenus au défunt. La pipe de Hardrek, si souvent usée, trônait sur un support de pierre. Des tablettes, des bijoux, une dague, ornaient ce meuble de bois.

De chaque côté du gisant, on trouvait un autel. Le premier, à la gauche du gisant, était l’autel des anciens. Une statuette de granit assez massive, y trônait fièrement, représentant les anciens d’une manière générale : ceux qui étaient du clan Poing-De-Fer, et ceux qui n’y étaient pas. Le culte était rendu aux anciens de manière générale, celles et ceux qui, par le passé, par leur courage, s’étaient illustrés et avaient forgé dans l’acier le plus solide, le Zagazorn tout entier.
Le second autel était dédié aux divinités. Toutes s’y trouvaient, sauf Mogar, le Père des Batailles.

Le gisant, était magnifique. Elevé sur deux étages, le premier était plus large et servait à recueillir les prières des pèlerins et les offrandes non précieuses. Le second étage, lui, était fait de la sculpture, en marbre et doré à la feuille, de Hardrek, tenant entre ses mains et tout contre lui, une hache à deux lames gravées de runes, une représentation inerte de la hache forgerunée obtenue par le maître Frappe-Rune, sur son lit de mort. La couronne, scellée dans le gisant, était entièrement d’or et de joyaux. Son visage était dur, et sa barbe, resplendissante d’une blancheur qu’aucune pierre autre que le marbre, ne saurait égaler. Même dans la mort, Hardrek bénéficiait d’une aura puissante.

Enfin, le mur Ouest était entièrement gravé, entièrement taillé. Il s’agissait du mur nommé « le pan des sagas ». Toute l’histoire du règne de Hardrek figurait sur ce pan de mur. Le Roi était représenté sur son sanglier de guerre, puis, le pied sur une pierre au-dessus d’Almis reconquise, pointant du doigt le carte du Zagazorn où figuraient les cités unifiées et la couronne retrouvée. Un mur héroïque, à la gloire de Hardrek Poing-De-Fer, à la gloire du premier Roi ayant relevé le Zagazorn après le Voile. Ce caveau était un joyau d’architecture, de sculpture, de joaillerie, de liturgie et de présages. Nul doute que le Roi lui-même en aurait été fier.

Au-dessus du gisant se trouvait une plaque de marbre scellée dans le mur, présentant en quelques runes, le souverain dont le corps reposait sous la dalle de pierre. Et le corps du souverain était enterré avec la fameuse hache forgerunée offerte peu avant son trépas, de telle sorte que Heidum, entendant la saga de Hardrek, observant sa vie, et voyant cette œuvre forgerunée, laisse passer sans plus attendre la Braise-Vie du souverain, afin que celui-ci rejoigne prestement le monde du Dessous, et les derniers halls.

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4ème ennéade de Vérimios – Premier mois d’Hiver.
17ème année du XIème cycle.

Harald était là, au milieu du couloir de la crypte royale, dans un silence seulement brisé par le crépitement des braséros. Depuis qu’il avait été élu Grand-Roi, le soixante-huitième de la lignée des souverains, Harald avait souhaité poursuivre le chantier de la crypte royale, non pas pour enorgueillir plus encore la sépulture du Grand-Roi Hardrek, mais pour préparer les prochaines. Le culte des anciens avait une place importante dans la société actuelle des Nains, et Harald, élevé dans la guerre et les combats, nain fidèle suivant toujours les ordres de feu Hardrek, voulait honorer les anciens autant qu’il honorait son prédécesseur.

Alors, ce tombeau dédié à Hardrek, inaugurait la crypte, qui serait connue dorénavant comme la « crypte royale ». Harald, intérieurement, espérait que Hardrek, autant que les divinités, posent sur lui, en ce lieu et en ce jour, un regard bienveillant et empli de fierté. Il était Roi dorénavant, et lorsqu’il rendrait son dernier souffle, son tombeau serait creusé à côté de celui de Hardrek.

- Que c’lieu soit c’lui du repos des souv’rains du passé, et celui des souv’rains des temps futurs.