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 [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]

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Louise de Fernel
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MessageSujet: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeVen 3 Juil 2020 - 19:41

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[Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  Szopar10



Il y a de cela de nombreuses années, dans ce château aux grosses pierres situé dans les terres du Nord, une jeune dame vient d’ouvrir un coffre de bois de chêne, soulevant l’épais couvercle à deux mains avant de le laisser prendre appui contre un mur décoré d’un tapis. Elle s’empare alors d’un livre, déposé sur un petit meuble à ses côtés et le range dans le coffre, entre deux piles de tissus somptueusement ouvragés. La jeune dame ne peut s’empêcher de toucher ce velours cramoisi brodé d’or sans sourire. La caresse est fugace, comme si elle craignait de s’y brûler. Les yeux noisette se drapent de leurs paupières fatiguées, vaincus. Le couvercle se rabat sur le coffre, en silence, tandis qu’une clé verrouille un cadenas, clé qui ira rejoindre la poche d’une robe à la coupe ancienne, une robe qui dessine les pourtours d’un ventre qui commence à s’arrondir. La splendide jeune dame aux longs cheveux blonds retenus dans une coiffe pose une main sur ce ventre avant de se diriger vers la fenêtre et de s’asseoir sur le rebord de pierre, pour regarder l’horizon, ainsi qu’elle le fait depuis son arrivée en ces lieux. Quels mots la chatelaine de Fernel vient-elle de poser sur les pages neuves de son journal ? Quels souvenirs la douce Elisabeth vient-elle de confesser à son ami du silence ? Le menton haut, le regard troublé par des pensées heureuses et douces, la jeune femme se souvient…


[Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  Szopar10


Elle l’a trouvé beau ce jour-là, alors qu’il avait fait irruption dans ce champ de fleurs, sans crier gare. D’une beauté peu commune, à cause de son regard. C’est très précisément le premier souvenir qu’elle a d’Elazar. Un regard intensément gris, perçant et luisant comme une pièce d’argent au soleil. Un regard qui a croisé le sien avec l’inéluctabilité d’un coup de poignard en plein cœur. Il était beau, avec son regard ardent, ses cheveux marrons un peu fous qui barraient son front, et son sourire curieux alors qu’il l’observait, elle la gamine qui aurait bientôt dix ans. Il faisait halte au château. Les cheveux garnis ici et là de fleurs des champs, des marguerites, elle avait pris sa main en souriant pour l’accompagner, pas du tout intimidée. Depuis ce jour-là, Elisabeth a toujours aimé la présence de cette main dans la sienne, comme si c’était sa place définitive.

Dans ses souvenirs, la silhouette d’Elazar est toujours présente.

Présent à ses dix ans, l’homme de vingt ans son aîné, qui lui tend un joli ruban bleu roi qu’elle ajuste dans ses cheveux avant qu’elle ne se précipite dans ses bras, pour le remercier. Elle a reçu des tas de beaux cadeaux ce jour-là mais ce ruban, tendu par la main de cet homme-là, a été son favori. Elle le possède toujours, d’ailleurs, coincé entre les pages de son journal.

Présent au château, pour des raisons dont elle ignore tout, l’homme qu’elle s’amuse à surprendre dans les couloirs, alors qu’elle devient femme, petit à petit, ne cessant pour autant aucunement ses jeux. Elle adorait faire cela. Le surprendre et l’enlacer pour faussement s’excuser de lui avoir fait peur. Un bien puéril stratagème afin de pouvoir l’avoir rien que pour elle, ne serait-ce que deux ou trois secondes. Des petits moments précieux qui suffisaient à embellir ses journées. Elle était bien consciente, pourtant, de n’être qu’une gamine sans ces atouts qui plaît tant aux hommes. Qu’importe ! Il n’en serait pas toujours ainsi ! C’est ce qu’elle se disait, alors qu’elle l’enlaçait en souriant, les yeux fermés.

Ce petit jeu de dupe, elle l’a joué pendant longtemps, y compris quand elle a grandi suffisamment pour devenir la splendide jeune femme à la beauté rayonnante qu’elle était à 16 ans. Et toujours, elle s’amusait à le surprendre, au détour d’un couloir, en surgissant de derrière une colonne ou un arbre, l’œil pétillant de malice, le sourire large et le cœur gonflé de tendres sentiments pour lui. Il ne le lui a jamais avoué mais Elisabeth savait que ces gestes là étaient terriblement appréciés par Elazar. Il y avait une espèce de communication silencieuse entre eux. Un accord tacite, quelque chose qui ne pouvait être avoué, compte tenu de l’âge avancé d’Elazar et de la jeunesse d’Elisabeth. Jusqu’à ce qu’un jour, les bras d’El répondent à l’étreinte en la gardant contre lui. Aussi bref que fut cet échange, il avait eu le mérite d’exister. Ce fut une révélation pour Elisabeth : jamais elle ne serait à quelqu’un d’autre que cet homme-là.

- Elazar ! Ce soir, il y a un banquet au château pour mon anniversaire ! Est-ce que tu seras là ? Dis oui, s’il te plaît !

La question est posée, d’une voix claire et limpide, alors qu’elle se promène avec lui dans les jardins de Paville, de magnifiques jardins remplis de fleurs odorantes et délicates. Elle ne tient plus en place et loin des regards indiscrets, elle se saisit de la main d’Elazar, pour en serrer les doigts, dans un petit sursaut de crainte qu’il ne soit pas là.

- Mère a fait acheter exprès pour l’occasion un tissu magnifique, de velours si rouge qu’il en devient sombre, avec des dessins cousus d’or ! C’est tellement beau ! Je voudrais que tu sois là pour voir ça ! Pour me voir.

Avec une œillade malicieuse, elle pose la main d’Elazar contre sa joue esquissant un ravissant sourire plein de suppliques.

- Dis que tu viendras.



Dernière édition par Louise de Fernel le Dim 5 Juil 2020 - 17:53, édité 1 fois
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 3:50

Il détestait aller à Paville. Tellement! Mais le patriarche ne l'entendait jamais de cette oreille. Il n'étais qu'un bâtard. Déjà heureux qu'il ait un toit au dessus de la tête et qu'il ait accès aux tables des familles alliées. Un bâtard semi reconnu. Trop important diplomatiquement pour qu'on l'ignore, mais pas assez pour être irremplacable en cas de coup dur.

Le seigneur des lieux le lui a fait bien sentir sous ses dehors onctueux. Jusqu'à ce jour où sa seule fille manqua à l'appel. Il y eut battue et compagnie dans les bois, et les champs furent données au bâtard Redinem... Il se demanda souvent comment les choses se seraient passées si quelqu'un d'autre l'avait trouvée. Mais ce fut lui. Lui qui la vit, blonde blanche et pure, danser avec les marguerites, les papillons et les abeilles, inconsciente du tumulte qu'elle avait causé par son escapade intempestive. Manifestement, elle n'en n'était pas à sa première frasque.

Venu dans l'idée de la ramener à son père par la peau du cou, il se surprit à ralentir pour l'observer tranquillement, malgré lui fasciné par l'ingénuité de la demoiselle. Il se demanda pourquoi lui, fils d'une servante culbutée dans le cellier, n'avait eu jamais droit à une escapade de ce genre. Il finit par s'approcher d'elle, lui offrant une des marguerites qui constellaient déjà ses cheveux pour l'amadouer.

Avec un sourire lumineux, elle accepta le présent, puis pris sa main avec une telle confiance! Naturellement comme si ca avait toujours été ainsi. Il s'en trouva fort ému et la raccompagna à son père en gentleman, la régalant d'anecdotes de voyages soigneusement édulcorés pour l'occasion.

Ce fut un superbe mouvement diplomatique qui rapprocha nettement les familles et, dès lors, le bâtard eu une place au château en ami. Il passa bien régulièrement mener les lettres, prendre des nouvelles et entretenir ce lien que le sauvetage de la jeune Elisabeth avait créé entre les deux familles. Le père de cette dernière d'ailleurs, lui avait comme donné un genre de titre de tuteur honorifique aussi lui donnait t'il quelques cours sur divers domaines comme l'histoire ou les grandes familles du royaume. Son sang impur ne la dérangeait pas du tout. Ca lui faisait un bien fou. Il n'était ni trop noble, ni pas assez noble... Il était juste lui.

Comme si ca intéressait l'enfant ces histoire de sang et de pureté. Elle préférait le grand air et les champs en friches. Combien de fois avait il enlevé les chardons de ces cheveux, faussement irrité d'avoir à le faire pour ne pas qu'elle ne se fasse gronder par dame sa mère?  Ils discouraient... Ou plutôt il répondait avec une patience infinie à ses multiples questions. Pour, au fil des années, aborder plutôt des discussions sur des sujets plus poussés, allant de la littérature à la philosophie. Il se refusait de voir le corp changer, les rondeurs de l'enfance faire place aux angles de l'adolescence, puis enfin aux rondeurs de femme cachées sous le tissus et les franfreluches.

A chaque fois qu'elle le "surprenait" dans un énorme froissement de tissus pas du tout discret, Elazar chérissait ce moment, se disant que c'était probablement le dernier. Elle saignait probablement, elle aurait bientôt un mari de son rang et des enfants. La bienséance lui interdirait ce contact innocent. Et il redeviendrait un bâtard sans valeur... Juste bon à négocier, à manipuler et à tuer. Et il exécrait les trois.

C'est la première fois qu'elle le surprit vraiment. C'est la fois où il se laissa aller à un transport, tenant ce corp gracile contre lui une fraction de plus que nécessaire. Personne ne s'en était apercu. Sauf elle... Et lui, bien sûr. Il en était mortifié.

Il n'avait pas le droit, il devait s'en aller...    Ca serait mieux. Il n'avait pas le droit. Elle était encore une enfant, il n'était pas trop tard... Il devrait se trouver une bonne paysanne solide qui lui pondrait des gosses... Si son père lui permettrait d'avoir une famille. Un bâtard avec des enfants est une lignée potentiellement problématique. 

- Elazar ! Ce soir, il y a un banquet au château pour mon anniversaire ! Est-ce que tu seras là ? Dis oui, s’il te plaît !

Parmis les fleurs, perdu dans ses pensées et ses sentiments, il ne fit que grogner un peu d'un air absent, circulant dans les magnifiques jardins qu'il ne voyait pas, à la distance réglementaire, dictée par la bienséance. Elisabeth ne doutait de rien, en fille aimée et gâtée. Elle lui prit la main avec une autorité qui ne s'était pas démentie avec les années. Comme si il lui appartenait. Ce qui était innocent lui parut maintenant extrêmement dangereux. Pour elle comme pour lui.

Mais le voilà qu'elle le regardait anxieusement de ses grands yeux noisettes. Comme si elle lisait dans ses pensées, les lèvres roses parfaites, entrouvertes en une expression attentive. Il se surprit à vouloir l'embrasser. Mais il ne devait pas faire cela. C'était irréalisable. Il devait aider son père à lui trouver un fiancé et ca commençait à devenir urgent. Elle ne pouvait pas être à lui et, à cette pensée que sa Belle Marguerite allaiti échapper son coeur se serra, lui faisant tenir un peu plus les doigts de la jeune fille que ce qu'il aurait dû.

- Mère a fait acheter exprès pour l’occasion un tissu magnifique, de velours si rouge qu’il en devient sombre, avec des dessins cousus d’or ! C’est tellement beau ! Je voudrais que tu sois là pour voir ça ! Pour me voir.

Avec une œillade malicieuse, elle posa la main d’Elazar contre sa joue esquissant un ravissant sourire plein de suppliques. Il sentit l'inquiétude le gagner, Oh non... Pas ca...

- Dis que tu viendras.

Savait-elle dans quelles affres elle le mettait? Quelle torture elle lui infligeait ainsi? Elle était belle, a la tête bien faite. Avait toute les qualités, impétueuse, spontanée, courageuse, fine, intelligente, sensible. Les prunelles grises brillaient étrangement tandis que les lèvres minces esquissèrent un sourire attendri malgré lui. Il n'eut pas le courage de lui dire non en cet instant précis.

Demain je parlerai à son père. Se promit t'il. Demain je lui dirai qu'il est plus que temps, elle aurait déjà dû être fiancée avec Gustave depuis longtemps, comme père le désire. Je l'ai éduquée pour lui... Mais il ne la mérite pas.

Mais comment pourrais-je refuser une demande si gentiment formulée ma Belle Marguerite? Quel piètre précepteur ferais-je si je ratais ton introduction dans la haute société? Je te donnerai ton cadeau après la fête... Comme cela tu sera tellement blasée des autres que ca te fera sourire un peu.  


Oui, demain il allait tenir conseil au père d'Elisabeth pour mousser Gustave. Il voulait lui laisser son innocence encore une soirée. Juste une...



Dernière édition par Dante Corvac le Sam 4 Juil 2020 - 18:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 10:34


Alors le sourire s’élargit tandis que dans ses prunelles de velours luit une joie infinie. Il sera là. Il sera présent ce soir. Ils pourront se parler, se voir, peut-être même danser tous les deux ! La jeune fille garde cette main contre sa joue une seconde, peut-être deux encore, avant de tendre le cou pour observer les environs, les yeux un instant plissés, soucieuse, à droite, à gauche. Puis, voyant qu’ils sont seuls, elle relâche la pression sur ses doigts et franchit la distance qui les sépare en poussant un petit cri de joie. Il n’a pas le temps de la repousser, elle est contre lui, nouant ses bras autour de sa taille, la tête posée sur son torse, un large sourire de ravissement illuminant son visage de poupée.

Elle se promet d’être la plus belle ce soir. La plus jolie. La plus élégante. Pas pour les autres, pas pour ces invités dont elle n’a que faire. Elle le sera pour lui. Parce que c’est ainsi qu’elle l’a décidé. Elle a vu l’allure de ce tissu venu exprès pour l’occasion de Soltariel. Elle a pu toucher cette merveille qui a du couter une fortune à son père, elle a encore sous ses doigts l’impression de douceur qui s’en dégage, une douceur et une brillance incomparable. La couturière avait pris ses mesures, elle a fait plusieurs essayages, elle sait qu’elle sera absolument magnifique ce soir. Pour lui. Cet homme dont elle entend le cœur pulser à un rythme si rapide qu’elle s’en inquiète un instant.

- Le seul cadeau que je désire, je l’ai déjà, Elazar. Tu seras là. Le reste n’a aucune importance…

Elle redresse alors la tête pour le regarder et murmure :

- …mais je suis curieuse. Qu’as-tu donc préparé en secret ??

Ce qu’elle aime ces moments-là. Ces moments où elle constate qu’il n’a absolument aucune volonté quand elle le prend par surprise comme cela. Plus aucune. Elle a à peine seize ans et lui, le grand homme de trente-six, rompu à toutes les situations, habitué aux jeux des dames, ne peut résister au sourire et aux œillades d’une demoiselle de son âge. Quelques fois, Elisabeth se pose des questions à ce sujet. Il ne dit jamais rien, il se contente de la regarder, avec un sourire tranquille, quelque fois sérieux, quelques fois rêveur. Il n’a jamais eu le moindre geste envers elle, hors cette étreinte rapide, dans laquelle elle a senti une retenue impérieuse, quelque chose d’intense, qui n’a duré que quelques instants. Jamais elle n’a osé lui dire, lui parler, lui exprimer tout ce qu’elle ressent. Elisabeth reste sagement dans les limites qu’elle connait mais combien de temps cela durera-t-il encore ? Parce qu’Elisabeth est vive. Intense. Dans tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle entreprend, sa volonté est telle qu’il est parfois impossible de la faire plier, de la ramener à la raison.

Le velours noisette accroche l’acier gris et elle lui sourit, encore, toujours.

- Non, ne dis rien, tu me diras ce soir.

Déjà elle s’écarte de lui, à regret, et reprend sa main qu’elle serre entre les siennes, ravie.

- S’il te plaît ne sois pas en retard ! L’heure tourne et je dois me préparer…

Serrant les doigts une dernière fois, le regard luisant de plaisir, elle lui décoche un sourire fabuleux avant de lui rendre sa liberté et de s’enfuir dans le dédale des allées du jardin, en riant aux éclats. Elle a à se faire belle. Elle compte bien mettre ces quelques heures à profit pour le surprendre à nouveau.


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Dans une des plus jolies chambres du château de Paville, une jeune fille blonde sort de son bain, drapée d’un linge fin qui épouse parfaitement son corps. Un corps ravissant, déjà pleinement formé, même si les robes et fanfreluches se plaisent à en dissimuler d’ordinaire les contours. Elle va prendre place sur un tabouret face à un miroir mal poli, un miroir qui reflète un visage fermé et triste.

- Elisabeth, ôte cet air-là de ta figure.

La mère d’Elisabeth, la redoutable Dame de Paville, observe sa fille d’un œil dépité.

- Il y aura la fine fleur de tous les beaux partis de la région ce soir. Je veux que tu sois à la hauteur de ton nom. Ne me fais pas honte, pour une fois, je te prie. Tu souris, tu ne dis rien, tu hoches la tête et surtout…tu te tiens tranquille, c’est compris ?

La jeune fille laisse une servante éponger ses épaules, avant de sécher le reste de son corps et de l’habiller.

- Aurai-je au moins le droit de danser avec qui je veux ? C’est mon anniversaire, après tout, Mère.
- Tu danseras avec qui nous jugerons bon de te laisser danser. Cela suffit, tu n’es plus une enfant. Habille toi et fais toi belle. Ils sont tous là pour ça, pas pour danser avec toi, jeune fille.


La Dame de Paville sort alors de la chambre. En bas, dans l’immense salle de réception du château familial, la musique se fait entendre, joyeuse et festive. Dans la pièce, par contre, il n’y a plus de rire, il n’y a plus qu’une jeune fille qui croise les bras sur sa poitrine, le regard lançant des éclairs. La servante finit par l’habiller, après l’avoir convaincue que de toute façon elle n’a pas le choix.

Une courte chemise lui arrivant aux genoux, de fine baptise bordée de points de dentelle sur un col carré et aux longues manches. Viens ensuite la robe…Et quelle robe ! Une véritable splendeur de velours pourpre et de fils d’or, une tenue cousue pour elle. Longue et tombant sur ses petits pieds en de nombreux plis générés par une ceinture dorée, le corps tout entier d’Elisabeth est souligné, somptueusement, par une tenue à la coupe très ajustée, entièrement féminine et qui ne laisse aucun doute sur le fait qu’elle est désormais une femme parfaitement formée. Les points de dentelle surgissent par-dessus le corsage lacé dans le dos, un corsage avec lequel se débat la camériste.

- Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle, cette robe vous protègera contre les mains parfois baladeuses de certains hommes. Il est impossible de l’enlever sans défaire le nœud que je cache sous la patte, ici…

Elle appuie à un endroit précis dans le dos d’Elisabeth et s’occupe enfin de ses cheveux. Les longues boucles blondes sont retenues par des épingles agrémentées de fleurs rouges comme le sang, une couleur qui souligne toute la pâleur de son teint. Un collier de deux rangées de perles blanches retenues par un fermoir d’or complète la tenue.

Debout devant le miroir, Elisabeth s’observe. Elle est magnifique. Et il faudrait que tout ceci soit destiné à un autre ? Relevant le menton, l’œil luisant, un fin sourire apparaît, fugace, rapide, avant qu’elle ne dise :

- Je descends.

Saisissant le velours entre ses longs doigts fins, elle sort de la chambre pour se rendre dans la salle de réception, le visage anxieusement à la recherche du seul qui aura toute son attention ce soir. Elazar.

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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 13:03



-Elazar, vous en faites une tête. Souriez! Tout ceci n'est que pure formalité je vous dit.


L'homme soupire, avant de regarder son benêt de demi-frère. Ce dernier lui ressemble énormément, avec une dizaine d'années de moins. Héritier Redinem, il est très imbu de lui-même. Et pourtant. Avoir les autres jeunes gens autour, tous issus de noble famille dont certaines plus prestigieuses que d'autres, il en doute. Une alliance entre leur famille ne se scellera que dans des fiancailles. En attendant, il pourrait y avoir d'autres accords plus juteux pour Paville.

Ce grand dadais roux du fin fond du trou du cul du nord... Comment s'appelle t'il déjà? AH oui, De Joiry. Il a contribué à l'éducation de la jeune fille, n'a pas ménagé ses efforts depuis 6 ans. Et aucun des partis présent en cette fête ne lui semble digne d'elle. Elisabeth est comme sa fille, se martèle t'il intérieurement, il n'y croit pas une seconde. Il doit y croire. Il faut qu'il y croit.

-Gustave, rien n'est jamais formel tant que le contrat de mariage ne sera signé. Rappelez vous Patience pas plus tard que le mois passé. Son fiancé l'a éjectée au profit d'une bien dotée de Diantra même.
-D'ailleurs, à ce sujet, vous avez réparé l'outrage?
-Cher frère, je ne peux encore être à deux endroits à la fois. je ne peux faire l'affront de ne pas être là aux parents de votre future promise.

Un silence se fit. Levant les yeux comme tout le monde, Elazar ne répondit pas à son cadet qui fit une remarque inappropriée sur la beauté qui apparut. Mais ce qu'il dit lui fit grincer des dents. Il n'était qu'un porc.

Elisabeth était en haut des marches. En train de descendre dans un léger bruissement de rouge miroitant, de rouge et d'or fluide et riche. D'un rouge quasiment noir qui rehaussait le blé de ses cheveux, la pâleur laiteuse de son teint. Ses lèvres rehaussées d'un rouge discret, porteur de promesses voluptueuses, les courbes qu'il faisait de son mieux pour ne pas voir dans ses oripeaux ordinaires étaient magnifiquement rehaussés et mis en valeur. la courbe d'un sein ferme comprimé dans le corset discrètement rehaussé de brillant, à moins que ca ne soit le satiné naturel de sa peau. les pendants d'oreilles allongeant le fin cou délicat. les boucles blondes soigneusement coiffées, rehaussées de fleur de sang.

Elle allait adorer l'huile qu'il avait concocté spécialement pour dompter cette chevelure.

La couleur était particulièrement bien choisi, donnant le signal implicite que la jeune fille avait saigné qu'elle était désormais fertile. Et c'était ce porc de Gustave qui allait en profiter. Arborant un sourire de circonstance, les yeux gris cachant admirablement le trouble causé derrière une lueur bienveillante, Elazar se mit en ligne pour offrir les voeux de bon anniversaire avec son frère. Histoire de le présenter en même temps. Comme tout hommage, ce fut long mais ils y arrivèrent. Après avoir complimenté comme il se doit le seigneur et la Dame de Pavelle, il donnant un baisemain tiède et conventionnel à la jeune fêtée.

Monseigneur, Dame, Damoiselle Elisabeth, je ne vous remercierai jamais assez de cette invitation. Laissez moi vous féliciter pour vos seize ans. Je voulais aussi vous présenter le prince héritier De Redinem... Gustave.

Humiliation acceptée stoïquement alors que le coeur de l'homme se serrait. IL n'était qu'un bâtard sans aucun droit.

Le cadet s'avanca alors, fit un baisemain galant. Avec toujours son sourire et son regard approbateur, Elazar s'effaca naturellement, sachant que sa présence était maintenant superflue. Indésirable. Intérieurement, il grincait des dents.

Si vos parents m'accordent la permission, puis je indécemment vous demander la première danse mademoiselle Elisabeth?

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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 18:35


Elle avait entendu le silence relatif s’installer dans la salle de réception. Tous les regards convergeaient vers elle. Des regards sans aucune importance, compte tenu de ce que lui a dit sa mère un peu plus tôt. Dans cette robe magnifique, elle a l’horrible impression d’être le clou de la vente, la meilleure bête de la foire aux bestiaux, celle sur laquelle les plus fortunés vont allonger le plus de pièces d’or et d’argent pour avoir la certitude de l’obtenir. Ce qui, en soi, n’est pas totalement inexact. Cette réception, ce n’est jamais que l’opportunité d’afficher sa richesse et la dot qui accompagnera immanquablement la jeune Elisabeth lors de ses noces. Les de Paville sont riches. Très riches. Elisabeth est belle. Nul doute que les parents de la demoiselle savent déjà à qui ils la réservent, convoitant sans le moindre doute une très belle alliance.

La jeune fille, elle, est à des lieues de songer à tout cela. Elle, elle cherche dans l’assistance le regard du seul être qui compte et elle le trouve, là bas, en compagnie d’un homme inconnu. Un sourire s’affiche alors, lumineux, avant de s’effacer alors qu’elle rejoint ses parents. La longue cérémonie de bienvenue et de félicitations peut alors débuter.

Et ils sont nombreux, tous les nobles du coin, à être venus en tenue chamarrée, plein de fanfreluches et de d’épées brillantes, de chapeaux plein de plumes et de bijoux scintillants. Elisabeth, aux côtés de ses parents, reste polie et digne même si l’envie de rire est parfois au rendez-vous. Certains de ces nobles prétendants accompagnés de leurs parents portent plus d’atours qu’elle et semblent manifester un ennui profond. Ils n’ont aucune envie d’être là, c’est l’évidence même, pourtant elle est aimable avec tout le monde, distante mais aimable.

Ce n’est que lorsque Elazar et son frère arrivent enfin que le visage de la jeune fille change. Elle le regarde, non, elle le dévore littéralement des yeux, lui qui brille par la simplicité de son habit au milieu de tous les brocarts, les velours et les soieries. Il est d’une classe et d’une élégance folle, ainsi paré de son habit sombre aux boutons dorés. Une fois de plus, le velours noisette capte l’acier luisant de son regard avant qu’elle ne reporte son attention sur cet homme inconnu. Gustave de Redinem. Cessant de sourire, elle écoute Elazar avec l’horrible impression qu’il abandonne le jeu, qu’il cède la place à ce Gustave dont elle ignore tout et qui a saisi sa main pour un baiser. Elle le regarde reculer, toute pâle, et le suit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse à sa vue, la gorge nouée. Puis, elle a un regard pour ses parents, alors que ce nouveau prétendant demande la première danse.

La Dame de Paville et son époux se regardent avant de donner leur assentiment. Elisabeth pâlit. Non. Elle refuse, elle. Elle voulait danser avec Elazar. Pas avec cet ersatz, cette pâle copie de celui qui occupe ses pensées depuis si longtemps. Et pourtant, elle n’a pas le choix, une fois de plus. Lorsque les remerciements et les vœux d’usage cessent, la musique se fait à nouveau entendre et elle n’a pas d’autre option que celle de suivre cet homme là, la main posée sur son avant-bras, pour une danse toute en retenue, paume contre paume, avant qu’il ne s’approche pour la guider dans une danse plus serrée. Elle n’a aucune envie d’être là, elle ne dit pas un mot, elle le cherche du regard.

Il n’est plus là.

Il avait promis d’être là pour la voir.

Et il n’est plus là.

Alors son visage se ferme. Gustave aura beau être aimable, galant, courtois, elle n’en a rien à faire, elle n’a pas envie d’être là, elle n’a plus envie d’être aimable.

Après de longues minutes de danse au milieu de la foule, elle écrase sans ménagement le pied de son partenaire avant de faire une demi révérence d’excuse.

- Pardonnez-moi je suis maladroite. Veuillez m’excuser…

Elle se retire de la danse mais un autre gentilhomme s’avance et lui tend la main, en s’inclinant. Il avait attendu son tour, patiemment, et dit, d’une voix douce :

- M’accorderez-vous cette danse, Mademoiselle ?

Impossible d’y couper. Mais au moins, elle n’aura pas l’impression de danser avec un Elazar bas de gamme. Polie, résignée, elle s’incline et prend la main tendue de l’inconnu, un grand homme aux cheveux marrons et aux grands yeux bleu clair, un homme du Nord, cela s’entend à son accent rude. Il l’entraîne dans un tourbillon de jupes et de senteurs lourdes, tout en se présentant, presque timidement :

- Je m’appelle Eudes.
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 19:22

Non, ca ne va pas. Ca ne va pas du tout, elle a la figure de celle qui a avalé un citron en dansant avec Gustave. Son père va en faire une durite. Ce n'était pas supposé se passer comme cela. Dans la foule, Elazar regarde le tout, consterné sous ses airs affables, pendant qu'une femme s'amuse à essayer de l'aguicher. Il a retraité, parce que le plaisir de la jeune fille aurait porté ombrage. Personne ne l'a vue rayonner brièvement. Mais lui l'a vue et il ne fallait pas que ca soit trop flagrant. Au moins cela a t'il passé pour l'affection qu'une pupille peut avoir pour son précepteur.

Gustave, lui, ne semblait pas le moins du monde humilié, contant fleurette à la même demoiselle aux cheveux de jais que lors des autres réceptions de la dernière année. Manifestement, ca n'avait pas cliqué entre eux. Père ne pouvait être décu de lui parce que ce n'était pas sa faute! .

Et si nous dansions plutôt mademoiselle? Mes pieds frétillent

Dit il en l'emmenant une jeune brune sur la poste de danse, il ne savait pas son nom, ne le saurait jamais et s'en contrefichait éperduement. S'arrangeant pour s'approcher du couple, il s eplaca dans l'angle parfait lorsque le changement de cavalier se fit.

Les prunelles d'acier rencontrèrent le velours alors qu'il prit la main d'Elisabeth, abandonnant la brune au Nordais sans vergogne. Dans un froufroutement énergique, la danse repris, la main d'Elazar se posant avec une délicatesse certaine sur la taille de la fêtée. Un sourire poli, crispé, se lisait sur son visage.

Ne souriez pas tant quand vous êtes avec moi Elisabeth. Et arrêter d'avoir l'air d'avaler un citron avec les autres. On croirait que je suis votre fiancé et non votre précepteur. Vous êtes magnifique, sublime et maints beaux partis vous regardent. 
Dit il d'un ton étrange. Puis je savoir ce qui vous déplait tant chez mon frère? J'avais pensé qu'il vous plairait pourtant. Il est drôle et présente bien. Et celui avec qui vous dansiez, juste avant. En quoi vous affichiez cette mine renfrognée qui ne sied pas du tout à votre beau visage? Souriez, amusez vous! C'est votre seizième anniversaire, ca n'arrive qu'une fois! 
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 20:39


- Ravie de vous rencontrer, Eudes.
- Puis-je vous dire, Mademoiselle, que vous êtes absolument ravissante ?


Elisabeth a un sourire poli mais ne répond rien. Elle laisse Eudes parler, encore et encore.

- …lques échanges commerciaux avec Paville. Connaissez-vous les chevaux de Fernel, Mademoiselle ?
- Non, cela ne m’évoque rien, Père refuse que je monte à cheval, il a toujours trouvé cela inconvenant pour une dame.


Eudes a un rire doux, quelque chose de tendre dans la voix. Pourtant, il lui est impossible de dérider la jolie Elisabeth, qui garde un visage fermé et distant.

- Dans le Nord, les choses se passent différemment. Vous pourriez monter à cheval, à Fernel, je n’y verrais aucun inconvénient…
- Je vous demande pardon ?


La jeune fille a un regard perplexe pour Eudes qui s’empourpre. Heureusement, le changement de partenaire met fin à une conversation gênante. Ce n’est que dans les bras de son nouveau partenaire qu’elle comprend qu’il s’agit d’Elazar. A la seconde, Elisabeth esquisse un ravissant sourire, serrant la main de son cavalier tout en posant une main sur son épaule. Tout le brouhaha ambiant n’existe plus. Il n’y a plus qu’eux deux dans une bulle salutaire, alors que la musique se fait entendre, de loin en loin, alors qu’il l’entraîne dans une danse vive, parlant de choses qu’elle écoute tout en le regardant dans les yeux. Cette main sur sa taille…Le rose teinte ses joues tandis qu’elle répond, le plus naturellement du monde.

- Il me déplaît parce qu’il n’est pas toi.

Elle a dit cela sans même hésiter, sans un seul tremblement dans la voix.

- Ainsi que tous les autres, fussent-ils aussi riches et nobles que le roi lui-même.

La main sur l’épaule de son cavalier se fait plus pressante, tout autant que celle qui tient la main d’Elazar.

- Je me suis faite belle pour toi. Pour attirer ton attention. Pour…que tu me regardes différemment.

La voix d’Elisabeth tremble un peu, soudain, alors qu’elle réalise que, peut-être, tout ce qu’elle ressent n’est pas réciproque, ce qui serait absolument désastreux.

- Je ne suis plus une enfant, Elazar. Tu t’obstines à ne pas le voir et pourtant…Est-il possible que pendant toutes ces années, tu n’aies jamais rien remarqué ?

Elle ouvre grand les yeux pour capter l’attention de son cavalier, cherchant son regard avec angoisse. Pendant toutes ces années, Elisabeth a entretenu une flamme vive et croissante, une flamme brûlant pour lui et lui seul, en secret. Cela pouvait passer pour une amourette d’adolescente, pour une toquade passionnée, mais…il n’en est rien. Elisabeth a toujours su que cet homme-là, celui qui danse avec elle sous les ors du château de Paville serait le seul et unique amour de toute sa vie.

Cette réception, ce moment est tout indiqué pour le lui dire. Ses parents veulent la marier à un beau parti. Elle n’aura peut-être presque plus d’occasions de le lui avouer. Il s’agit d’un pied de nez à ses convenances étouffantes qui la brident sans arrêt. Les yeux humides de larmes retenues, elle murmure :

- Il n’y a jamais eu que toi. Personne ici ne t’arrive à la cheville, Elazar. Personne. Et…

Impossible de continuer. Elle doit lâcher la main de son cavalier pour en saisir une autre, tout à fait inconnue, qui l’entraîne loin de lui. Un homme qui semble heureux de tenir une telle beauté contre son corps, sans la moindre délicatesse. Cette présence masculine et inconnue, envahissante, lui fait l’effet d’une gifle. Emue au-delà de toute expression, elle ravale pourtant ses larmes et danse, sans dire un seul mot à son nouveau partenaire.
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 21:35

  
- Il me déplaît parce qu’il n’est pas toi.

Sous les dehors imperturbables, pour l'observateur extérieur, ils peuvent parler de la pluie et du beau temps en dansant. Une pirouette et une arabesque. le gris se teinte, pour la jeune fille d'inquiétude. Ils se connaissent depuis longtemps.

- Ainsi que tous les autres, fussent-ils aussi riches et nobles que le roi lui-même.

Par réflexe, la main de l'homme sur sa taille change. De délicate, sa pression se fait solide et possessive alors qu'il la soulève de terre sur un quart de tour, avant de la reposer au sol en même temps que tout les autres danseurs. Il ne savait pas encore comment jouer une totale comédie.  Son coeur criait un oui tonitruant tandis que sa tête hurlait de désespoir. Ce n'était pas, pas du tout ce qui était prévu. Il ne devait même pas y penser!

je... suis flatté. Mais, je suis trop vieux. Et pas du même rang... je suis ton précepteur...
S'obstina t'il, la devinant en train de tisser sa toile autour de lui.

Répondit t'il aimablement, sans pouvoir masquer tout à fait l'émotion qui l'étreignait en cet instant précis

- Je me suis faite belle pour toi. Pour attirer ton attention. Pour…que tu me regardes différemment.

Le gris se posa sans fard dans le noisette.

TU as toujours eu toute mon attention Elisabeth, s'échappa t'il, et tu l'aura toujours. Gare à l'époux qui ne prendra pas soin de ma belle Marguerite.

Ce n'était pas ce qu'il avait envie de lui dire, mais c'est ce qu'il devait lui dire. Un amour impossible. IL devait être raisonnable pour deux, lui qui était d'une mollesse sans nom quand il s'agissait d'elle. Le gris se ternit de tristesse.

- Je ne suis plus une enfant, Elazar. Tu t’obstines à ne pas le voir et pourtant…Est-il possible que pendant toutes ces années, tu n’aies jamais rien remarqué ?

le gris hurlait qu'il l'avait bel et bien remarqué, mais qu'il n'avait pas le droit de le voir. Tout attaché diplomatique De Redinem qu'il fut, son sang n'en était pas moins impur. Non noble. Il ne devrait même pas penser à de telles choses. Elle ne lui avait jamais été destiné et pourtant...

Néera était parfois une sacré et cruelle farceuse.

- Il n’y a jamais eu que toi. Personne ici ne t’arrive à la cheville, Elazar. Personne. Et…

Elle n'avait pas eu le temps de terminer sa phrase, arrachée à lui. La main de l'homme se raffermit un instant, avant de la laisser aller, comme s'il n'avait pas voulu la lâcher. C'est ainsi qu'il dansa avec une autre partenaire, et une autre... le Batard étant une bête de foire. Il fit bonne figure jusqu'au gâteau d'anniversaire avant que, des couples s'égaillant un peu partout à la recherche d'intimité pour des confidences, d'autres gens commencant à être avinés, et d'autres continuant à danser, il prit congé du seigneur et de la dame avant de remonter dans la modeste chambre qui lui était attitrée à chaque visite.

Seul.
 
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 22:20


Les paroles d’Elazar résonnent en son cœur et son esprit mortifiés. Trop vieux. Pas du même rang. Trop vieux. Pas du même rang. Ma belle marguerite. Trop vieux. Tu as toujours eu toute mon attention. Pas du même rang.

Elle ne l’a pas revu de toute la soirée, une soirée au cours de laquelle il a fallu rester jolie, polie et aimable pour tout le monde, jusqu’à ce qu’on serve ce gâteau imbécile plein de fruits et de crème. Elle déteste la crème. Jusqu’au bout il était donc écrit que cette soirée dont elle se faisait une si grande joie serait un fiasco complet, un échec total. Une part de ce fabuleux gâteau déposée devant elle, elle observe les présents, sans seulement y toucher, l’estomac en vrac, le cœur en miettes.

Il y a Gustave qu’elle voit s’éclipser au bras d’une dame aux longs cheveux noirs, derrière un rideau voilant un couloir. Il y a aussi cet Eudes du domaine de Fernel, là bas dans le Nord, qui lève sa coupe dans sa direction, en compagnie d’un homme plus âgé que lui, un homme à la haute stature et aux cheveux poivre et sel. Le regard que cet inconnu pose que Elisabeth est insistant. Gênant. Elle préfère regarder ailleurs, cherchant du regard une petite, toute petite consolation. Et elle ne se trouve nulle part, cette consolation.

Il est tard. Elle vient de voir ses parents quitter l’assemblée, la Dame de Paville soutenant son époux qui a visiblement bu plus que de raison, alors qu’il semble que tout le monde est sur le point de faire à peu près ce qu’il veut, sans que personne n’y trouve rien à y redire. Etrangement, Elisabeth finit par se retrouver toute seule à sa table, plus personne ne semblant remarquer la présence de la jeune fille qui repousse son assiette, d’un geste agacé de la main.

Trop vieux.

Pas le même rang.

Elisabeth reste là, le menton haut, condamnée à assister à tout sans avoir le droit d’avoir son mot à dire, y compris lorsqu’il s’agit de sa vie.

Condamnée, vraiment ?

Elle lève un regard farouchement déterminé, soudain, sur tous ces gens qui semblent s’amuser à cette soirée. C’est son anniversaire et elle serait la seule à ne pas être heureuse ? La jeune fille se lève alors et quitte la salle de bal, glissant le long des murs, sans prêter la moindre attention à tout ce qu’elle voit sur son chemin. La morale semble avoir perdu de sa superbe au fil des heures, dirait-on, ce qui amène un sourire ironique sur ses lèvres.

Le chemin menant à l’aile réservée aux hôtes de marque se vide peu à peu de tous ses occupants. Il n’y a plus de couple caché sous les arches, il n’y a plus de soupir en provenance des colonnes de marbre. Il n’y a plus aucun bruit. Il n’y aura plus que le bruit de trois petits coups frappés à la porte de la chambre d’Elazar et une lueur orangée en provenance de l’âtre qui illumine la pièce lorsqu’il ouvrira la porte, lueur qui éclaire le visage d’Elisabeth, alors qu’elle dit, d’une voix assurée, en entrant avant même qu’il ne l’invite à le faire :

- Tu m’as promis un cadeau après le bal, tu t’en souviens ?

C’est terriblement culotté, elle le sait. Pourtant, elle n’a pas peur. Elle fait, pour la première fois de toute sa vie, quelque chose sans devoir réfléchir aux conséquences. Et cela lui plaît infiniment. Elle ferme elle-même la porte avant de dire, d’une voix douce :

- Alors je viens le chercher, puisque tu as lâchement abandonné la soirée.

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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 22:52

 C'est un Elazar en robe de nuit et bonnet qui répond à la porte. A semi endormi, les yeux gris s'allument tout à fait quand il la voit devant lui. Elle le surprend...

Elisabeth? Tout va bien?

Et elle s'impose, et elle s'immisce, l'obligeant à se reculer. Il se sent nu et vulnérable. C'est malséant, malaisant. Une jeune fille bien élevée n'entre pas ainsi dans la chambre d'un homme de vingt ans son aîné en pleine nuit!

- Tu m’as promis un cadeau après le bal, tu t’en souviens ?

Oui... Ouioui, mais ca pouvait attendre demain jeune fille.

Dit il en essayant de reprendre de sa superbe et de sa prestance ce qui, en vêtements de nuit n'est pas gagné. Surtout qu'ainsi, en refermant la porte de sa chambre, elle est magnifique ainsi parée, de sang et d'or.

Ne ferme pas.... trop tard... La porte... Termine t'il faiblement.
- Alors je viens le chercher, puisque tu as lâchement abandonné la soirée.

heum... bien... mais je n'est pas abandonné la soirée. Je ne voulais pas faire de scandales pour un gâteau que tu n'aime pas.... Et je ne me sens pas très bien. J'ai pris froid je crois.


Ce qu'il peut dissimuler sous un pourpoint et des pantalons est difficilement camouflable sous sa chemise de nuit. Elle peut se rendre compte de l'effet qu'elle lui fait, aussi l'homme tente t'il de cacher son début d'érection derrière la boite qu'il prend sur son coffre.  Avant de croiser les mains sagement devant lui pour camoufler le tout quand elle l'a prit.

J'ai créé juste pour toi, de quoi traiter tes cheveux, même les bardanes ne s'aggripperont plus dedans et tes... cheveux... heu... Seront facilement coiffable. C'est à base de camomille, la recette est aussi... dedans.

Il a un grand sourire très gêné. Il a hâte qu'elle parte et il ne veut pas qu'elle parte.

Bon anniversaire?
 
[/quote]
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeSam 4 Juil 2020 - 23:33


Elazar dort en chemise et en bonnet. La vision la fait sourire, y compris lorsqu’elle ferme la porte. Appuyée contre celle-ci, une seconde, peut-être deux, elle penche la tête sur le côté et l’observe se justifier en balbutiant presque.

- Oh ? tu as pris froid, vraiment ? Avec cette chaleur ?

Elle se détache de la porte et avance vers Elazar, s’arrêtant à un mètre de lui, l’œil immanquablement attiré par un subtil mouvement sous la chemise légère. Elle a tout vu mais elle ne dit rien, le rose aux joues. Plongée comme elle l’est dans cette ambiance propice à l’amour, de façon régulière, elle sait des choses utiles et d’autres qui le sont moins, notamment quand il s’agit de désir masculin. Cela étant, c’est une chose d’en entendre parler et une tout autre de le voir par soi-même. Elle fait comme si de rien n’était pourtant et prend la boîte, avec un sourire.

- Merci Elazar, je jetterai un œil là-dessus en réintégrant ma propre chambre.

La jeune fille le regarde, un rictus quelque peu moqueur s’affichant sur son visage espiègle. Alors elle dépose la boite sur une petite console, près de la porte, et revient vers lui.

Il y a une chose qu’elle a compris et qui joue en sa faveur, à cet instant précis. Elle est habillée et pas lui. Cela aurait du la choquer, mais il n’en est rien. Que du contraire. Elle approche tant qu’elle est désormais contre lui et se hisse sur la pointe des pieds pour atteindre sa joue et y déposer un baiser rapide et fugace. Pour la pousser, il devra utiliser ses mains et donc dévoiler ce qu’il cache. Et elle sait qu’il ne le fera pas.

Toutefois, elle n’est pas ici pour distiller un malaise. Elazar semble s’obstiner à ne pas vouloir céder à l’évidence. Une évidence que se charge de crier son corps.

- Ma camériste est au lit, ma mère est probablement en train d’aider mon père à rendre tout ce qu’il a ingurgité avec excès ce soir. Quant aux serviteurs, ils sont certainement en train de s’amuser dans les offices. Donc…

Ce qui est faux. Elle trouvera toujours une servante pour l’aider mais elle n’en a pas envie. Elle se tourne alors, lui montrant son dos svelte et souligné par le laçage compliqué de cette robe qu’elle va devoir ôter seule, les joues rosies par son effronterie, l’œil luisant de plaisir de jouer de la sorte.

- ...En tant que précepteur trop vieux et pas de mon rang, peux-tu m’aider, s’il te plaît ? Promis, je retourne dans ma chambre juste après, il suffit de défaire le nœud caché sous la patte…

Elle se détourne un bref instant et prend la main d’Elazar pour la placer à l’endroit précis indiqué plus tôt par la camériste, il pourra d’ailleurs sentir une petite aspérité, le lacet…

- …là ? Il suffit de tirer le lacet, mais je ne parviens pas à l’attraper. Tu as ma parole, je m’en vais juste après, je vois bien que je te dérange en plein milieu de ton sommeil…
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 1:04

 
Elazar ne sait pas où elle a appris tout ca, mais ce n'est clairement pas de lui. Son parfum sa chaleur, l'effleurement de ses seins le long de son torse tandis qu'elle s'étire un peu pour l'embrasser sur la joue. Elle le fait exprès. L'homme en est certain. Il est un habitué des prostituées aguicheuses... Au moins ca il a le droit.

Une boucle blonde effleure son nez, un baiser se dépose sur sa joue, dans sa barbe. Un parfum de lilas l'envahit et lui fait tourner la tête tandis qu'il a de plus en plus de difficulté à cacher son trouble.

...En tant que précepteur trop vieux et pas de mon rang, peux-tu m’aider, s’il te plaît ? Promis, je retourne dans ma chambre juste après, il suffit de défaire le nœud caché sous la patte…


...???!

Elle prend sa main avec cette autorité tranquille et la dépose sur le panneau. Il connait ce genre d'attache... Si ... Mais non! Elle n'a pas le droit de lui demander ca!

Les prunelles grises se durcissent un peu, un tout petit peu.

- …là ? Il suffit de tirer le lacet, mais je ne parviens pas à l’attraper. Tu as ma parole, je m’en vais juste après, je vois bien que je te dérange en plein milieu de ton sommeil…

Bien... Dit t'il d'une voix sourde qu'elle ne lui avait encore jamais entendue... Tourne toi et ne bouge pas ma Marguerite.

Elle peut sentir la main s'activer, hésitante et tremblante, avant que la deuxième ne la rejoigne. Avec dextérité tire t'il sur les cordons, relâchant le corset. Une fois terminé, ses mains caressent le vide ;a un centimètre du dos de la belle. Il les remet à leur place sagement, camouflant son désir.

Bonne nuit, Elisabeth. Dit il d'un ton rauque. Elle ne sait pas ce qu'elle fait. Il n'a pas le droit de l'aimer. Il n'a pas le droit... pas le droit...
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 7:06


Elisabeth n’aura pas un mouvement, pas un mot, alors qu’elle sent les doigts d’Elazar triturer ce lacet soi-disant indénouable. Evidemment, elle sait que l’homme qu’il est a du connaître bon nombre de femmes. Elle n’est pas naïve à ce point. Un savoir qui devient certitude alors que lentement la pression sur sa poitrine se relâche, lui permettant de respirer un peu mieux. Une profonde inspiration vient saluer cette délivrance initiée de main de maître. Elazar ne peut le voir mais la jeune fille se mord la lèvre avant de sourire, largement. L’intensité de ce moment-là…Elle ne pourra jamais l’oublier. Le silence qui régnait dans la pièce, le bruit du tissu doucement malmené, le bruit sourd de son cœur pulsant à ses oreilles.

Et pourtant, d’une voix rauque, Elazar la repousse et lui souhaite la bonne nuit. Les épaules d’Elisabeth s’affaissent un peu de déception. Mais soit, elle a promis, après tout et une promesse est une promesse. Elle ne se tourne qu’à demi, avant de s’éloigner de lui, les épaules parfaitement visibles désormais, pour prendre la boîte et ouvrir ensuite la porte.

- Bonne nuit…Elazar.

Elle refermera doucement la porte de la chambre d’Elazar avant de s’éloigner en silence, la boite serrée contre elle, le corset baillant un peu plus dans son dos à chaque pas qu’elle fait sur les belles dalles de marbre blanc. Atteindre sa chambre sera rapide. Aucun bruit en provenance de la chambre voisine. Ses parents dorment, elle les entend ronfler, en passant devant leur porte. En soupirant, elle réintègre donc ses appartements luxueux et ferme la porte en douceur, pour ne réveiller personne.
Quel échec. Sur toute la ligne. Cette fête d’anniversaire n’en était pas une. Cette robe stupide n’a pas eu l’effet escompté. Même ses aveux n’ont pas eu le moindre écho hormis peut-être ce vague embarras de l’homme éveillé de son sommeil et qui a du mal à le cacher sous sa chemise. Sans certitude, il ne lui reste que cette boite, qu’elle dépose sur la coiffeuse, allumant une bougie afin de mieux voir.

Un flacon d’huile et un parchemin. Elle ouvre le petit récipient et en inspire l’odeur, absolument fabuleuse, qui s’en dégage. Elazar est un artiste. Cette senteur est tout simplement divine. Elle dépose la bouteille sur la coiffeuse, range le parchemin dans un tiroir et place la boite ailleurs, tout sourire ayant disparu.

Trop vieux.

Pas de son rang.

A-t-on jamais entendu excuse plus ridicule ? Elle ne sera à jamais qu’une petite fille pour lui. Une fillette qui pourtant a grandi et qui a osé lui dire ce qu’elle ressent depuis si longtemps. Pourquoi l’amour aurait-il plus de valeur avec l’âge ? L’amour confessé d’une jeune fille de seize ans serait donc un sujet de plaisanterie, une peccadille, une broutille sur laquelle il vaut mieux ne pas s’attarder ? Il semblerait que oui…

D’un geste vif, sans ménagement pour la merveille qu’elle porte, elle se défait des manches et laisse choir sur le sol le magnifique vêtement qu’elle portait, avant de se rendre à sa coiffeuse, seulement illuminée par l’unique bougie qu’elle a elle-même allumée. D’un geste précis, elle ôte les épingles, une à une, libérant sa chevelure d’or qui roule sur ses reins. Elle se regarde, pensivement, passant une main dans ses cheveux, observant cette chemise de fine baptise ornée de dentelle qui la couvre encore, cet air dépité qui s’affiche sur son visage.

- Joyeux anniversaire, petite idiote…, dit-elle en prenant un peigne à larges dents avant de le passer longuement dans ses boucles, tout en soupirant.

La nuit porte conseil, elle y verra certainement plus clair demain. Elle espère juste qu’il sera toujours là. S’il devait s’en aller, à cause de ce qu’elle a fait, elle en serait malheureuse au dernier degré. Parce que cela serait entièrement de sa faute. L’idée même qu’il ne soit plus là demain matin lui fait suspendre son mouvement. Une larme vient de rouler sur sa joue. Une larme qu’elle efface rapidement. Elle ira s’excuser. Elle ne dira plus rien. Elle fera tout pour qu’il ne parte pas.
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 12:57


Au moment même où la porte se referme sur la jeune fille, Elazar inspire profondément. Très agité. Très troublé. Arrachant son bonnet de nuit et le lancant sur le lit, il va prendre ses vêtements du lendemain et commence à s'habiller.  Tout plutôt que de se sentir vulnérable ainsi.

il a bien l'intention d'aller la voir tout de suite pour mettre les choses au point, la sermonner sur le savoir vivre le plus élémentaire d'une jeune dame de noble naissance. Alors s'immisce t'il dans les ombres pour aller la rejoindre. Personne ne connait son talent à part son père et elle. Son père parce que c'est lui qui l'a envoyé en apprentissage, elle parce qu'il ne voulait pas lui cacher. il lui avait fait promettre le secret.

Les ombres la regardent finir de se déshabiller, sentant leur résolution faiblir. Pour se donner contenance, il ramasse la robe laissée en tas dans le noir et la dépose doucement sur la chaise afin que l'étoffe ne fasse aucun bruit. il la regarde, bien dissimulé dans les ténèbres, dénouer ses cheveux qui tombent en une cascade d'or sous la lumière de l'unique bougie. Le désir d'y plonger les mains l'assaille. Elazar connait cette chevelure qui fait l'envie de toutes les jouvencelles de la région.

- Joyeux anniversaire, petite idiote…,

Elle pleure? Non...

Sur sa droite, les ombres bougent et s'écartent, laissant passer un homme. Un homme qui prend le peigne à large dents dans une main, le déposant sur la coiffeuse. le précepteur fixe la larme, arme suprême des femmes. Jamais utilisée par cette femme ci. Un pouce essuie le liquide roulant le long de la joue avant de la prendre délicatement par le menton pour qu'elle le regarde dans les yeux. Les prunelles grises sont claires. Claires comme la première fois qu'ils se sont rencontrés.

IL venait faire quoi ici déjà en pleine nuit? Il n'en a plus aucune idée. Elisabeth pleure, elle est malheureuse et ca l'insupporte. les lèvres de l'homme se posèrent enfin sur celles de la jeune fille, en un baiser délicat, prévenant et tendre, la main quittant le menton pour aller se nicher sur la nuque, au milieu de la somptueuse chevelure.

Un baiser... un simple baiser, une fois... Il n'est pas trop tard
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 14:15


Lorsque les Ombres s’écartent pour laisser passer la silhouette d’Elazar, Elisabeth a un regard pour lui, un regard peiné et résigné. La jeune fille n’est pas surprise, elle sait qu’il a la capacité de faire cela, même s’il ne s’est jamais autorisé de se rendre dans sa chambre de cette façon. Elle lui abandonne le peigne, en silence, le visage levé vers le sien, les yeux luisant de larmes étouffées, les mains sagement posées sur ses genoux découverts. Vient-il ici pour faire des remontrances ? Il aurait cent fois, mille fois raison de le faire. N’a-t-elle pénétré à une heure indue dans la chambre d’un homme qui n’est pas son époux ? Elle a, une fraction de seconde, un regard pour ses genoux, prête à entendre à peu près tout. Elle aurait de toute façon pu tout entendre et elle aurait dit oui, de manière à ce qu’il soit content, apaisé et qu’il reste.

Ce fut d’une manière bien différente qu’il agit alors. Sécher une nouvelle larme qui roule sur sa joue, sans que le moindre sanglot ne la secoue. Prendre son menton entre ses doigts pour l’obliger à le regarder.

Ce regard gris clair dans lequel elle plonge sans la moindre honte, luisant et limpide, comme la première fois qu’elle l’a admiré.

Et…ce baiser, tendre et délicat, une véritable caresse, la première de ce genre qu’elle reçoit et dont elle a pourtant rêvé si longtemps, sans jamais l’avouer à qui que ce soit.

Il est trop tard.

Agréablement surprise par cette douceur exquise, la jeune fille y répond à son tour, posant sa main fine et délicate sur la joue d’Elazar, prenant cette fois l’initiative de gouter à ses lèvres, la stupeur de la nouveauté passée. Un large sourire s’affiche sur son visage, sous ce baiser impatient et plein de fougue qu’elle lui donne à son tour, tandis que d’autres larmes roulent, des larmes de joie cette fois.

Il n’est pas fâché. Il est là pour elle. Rien que pour elle.

La petite main vient se caler dans la nuque de l’Ombre avant qu’elle ne rompe le contact et pose son front contre le sien, les yeux fermés, s’enivrant de son souffle sur son visage tout comme de son odeur.

Il est trop tard.

Le cœur d’Elisabeth bat si vite qu’il lui semble que tout son corps est en train de pulser au même rythme effréné. La voix qui s’élève de sa gorge est différente, basse, presqu’un murmure :

- Dis que tu restes. Ne t’en va pas…

Parle-t-elle de cette chambre ? Parle-t-elle du château de Paville ? Parle-t-elle de son existence ? Elle lui laisse le soin d’y songer alors qu’elle rouvre les paupières et accroche les pupilles acier sans ciller. Elisabeth a un regard luisant de quelque chose de bien sauvage que tout ce qu’il a pu voir jusqu’alors.

- Reste…

Il est trop tard.

Sans lui laisser le temps de répondre, elle l’attire à nouveau vers elle, d’une pression sur la nuque.
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 15:44


Il était perdu. Il était trop tard. Il l'était déjà lorsqu'ils se sont vus pour la première fois. Le baiser inexpérimenté d'Elisabeth, plein de fougue et d'amour brisa une digue en lui. Il y répondit avec un sentiment, l'amour refoulé depuis 6 ans. Immense et doux...

Il resta immobile, essayant d'être raisonnable pour deux tandis que la jeune fille pose son front frais contre le sien, brûlant.

Que se passera t'il demain? Quelles seront les conséquences? Et si...

Un autre baiser d'Elisabeth le fit taire. Il n'avait jamais été capable de lui dire non. Avec un soupir, il la prit dans ses bras et la releva, lafine chemise de baptiste ne cachant plus grand chose...

Juste un baiser, un autre... Il allais s'étendre à côté d'elle, le temps qu'elle s'endorme... Cette odeur de lilas... Ses mains, avec une volonté propre, caressèrent la jeune chair ferme, soupesèrent un sein avec déférence. Ses reins, son bas-ventre étaient douloureux, ce désir lancinant qui le coupait en deux. Il la pris dans ses bras comme une jeune mariée pour aller la border dans son lit, avec l'intention de se coucher par dessus les couvertures, chastement.

Il n'était pas capable de séparer ses lèvres des siennes, si douces. Il la coucha bien dans son lit, et s'arrêta pour la regarder, sa main allant chercher le genou, pour remonter, allant contre sa volonté. Elle avait la peau si douce.

Elisabeth... Arrête moi. Ne me ... permet pas de rester...

Dit il de sa voix rauque. Qu'elle lui dise d'arrêter, par pitié.
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 16:50


Des conséquences il ne saurait être question en cet instant. Tout ce qu’elle a désiré, tout ce qu’elle a voulu, elle l’a désormais.

Toute son attention.

Toute sa présence.

Ses bras. Ses mains. Ses lèvres.

Jamais elle n’aurait cru qu’il cède. Qu’il reste. Qu’il agisse de la sorte. Dans ses bras, Elisabeth comprend désormais bien des choses. Cette façon qu’il a de l’embrasser à présent, comme si une barrière avait été fracassée et qu’il s’était engouffré sur un terrain qu’il s’était toujours interdit d’arpenter. Malgré toute son inexpérience des hommes, Elisabeth n’en reste pas moins fûtée et observatrice. Elle a vite senti que lui aussi mourrait littéralement d’envie de lui rendre ces baisers qu’elle lui donne, ce à quoi il semble d’ailleurs s’atteler avec une tendresse infinie, la transportant vers son lit, comme une jeune épouse.

Sous les yeux d’Elazar, la joie et le bonheur de la jeune fille sont visibles.

Visible le rose qui teinte délicieusement ses joues alors qu’il la dépose sur son lit, la tête auréolée d’or appuyée sur un oreiller d’un blanc immaculé.

Visible le trouble qui luit dans son regard ardent, posé sur l’homme qu’elle aime en secret depuis si longtemps.

Visible l’émoi qu’il distille par ses gestes sur son corps, alors que les seins qu’il avait effleurés un peu plus tôt affichent clairement, eux aussi, tous les sentiments qu’il lui inspire sous la fine chemise.

A ses paroles, elle se redresse sur un coude, ayant d’abord un regard pour cette main sur son genou, une main qu’il ne parvient plus tellement à contrôler, avant de poser un regard lumineux sur lui.

- Je ne veux pas que tu t’en ailles.

Elle se redresse alors un peu et vient saisir cette main qui arpente sa jambe, pour y glisser ses doigts et les nouer aux siens.

- Elazar, reste.

D’un geste, elle l’attire à elle, à la seule force de cette main nouée à la sienne, de manière à ce qu’il la rejoigne sur son lit, pour lui donner un autre baiser, bien plus appuyé, celui-là.

Non. De conséquences il ne sera pas question cette nuit.
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 17:13


]Je reste avec toi ma Fleur, mon Amour... Sois tranquille...

Une danse, une valse.

Blanche la marguerite. Peau contre peau, Souffle contre Souffle... Néera est une sacrée farceuse.

De baisers, d'amour. Il se gorge de ses lèvres douces, il prend par dessus la chemise, dans sa main, ce sein qui semble être formé pour le remplir. Il embrasse encore et encore, ses lèvres, ce cou délicat dont il a tant rêvé sans même se l'avouer.

De caresses, de découvertes. Sans savoir trop comment, il se retrouve torse nu, quelques rares cicatrices le barrant. Ses mains, douces, remontent le long des cuisses pour découvrir avec un respect infini l'intimité d'Elisabeth. Patiemment, il caresse son coquillage, joue avec la perle de son amante, pour la mettre en confiance. Avant d'abandonner le tout et d'enlever la chemise de baptiste. Soulevant la jouvencelle, il place sa propre chemise sous les fesses de la jeune fille pour ne pas que les draps immaculés se retrouvent souillés par ce qu'ils s'apprêtent à faire.

Alors explore t'il encore et encore chaque parcelle de cette perfection pâle. Il sais que ce n'est pas bien. Mais il ne peut s'en empêcher. Il résiste du mieux qu'il le peut jusqu'à ce qu'Elizabeth ne délace ses chausses en tremblant, abattant sa dernière barrière.

Dansent les corps, dansent les Souffles.
Blanche est la marguerite et rouge la rose déclose d'un coup de rein infiniement doux.

La révélation se fait alors. Il n'y a plus d'autres. Elle est à lui. Faite pour lui. Il la fait femme en cet instant. Scellant les jeunes lèvres d'un énième baiser, en lui murmurant des mots doux, des mots d'amour sans queue ni tête. Enivré de lilas, de soie d'ors et de noisette.

Ma Marguerite... Dit-il passionnément entre deux mouvements de bassins doux, faisant du mieux qu'il peut pour qu'elle n'ait pas mal en tempérant ses ardeurs.
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 20:31


Elle devrait être pleine d’appréhensions, de questions, d’angoisses même. Et il n’en est rien. Lorsqu’il la rejoint sur son lit, sur ses beaux draps immaculés, elle ne ressent que l’intense besoin, l’impérieuse nécessité d’être contre lui, afin d’apaiser tout ce qu’elle éprouve en elle, tous ces sentiments qu’elle a du dissimuler et feindre pendant si longtemps.

Mon amour…

Son amour…

Des mots prononcés dans un silence complice alors que les mains d’Elazar prennent peu à peu possession d’Elisabeth, d’une caresse plus appuyée sur son sein, avant que la jeune fille ne s’enhardisse et ne rompe un baiser pour extirper la chemise des chausses de son amour. C’est elle qui enverra le tissu au sol, avant de le regarder et de poser une main tiède et conquérante sur son torse, là où bat son cœur, avant de suivre du bout du doigt une cicatrice plus visible que les autres, avec un sourire empli de ravissement. Elle est littéralement fascinée par ce qu’elle voit.

Il est beau. Si beau…

De cette beauté virile qui l’émerveille au lieu de l’impressionner.

La main quitte alors le cœur et remonte vers sa nuque pour l’attirer à elle à nouveau, lui donnant un baiser bien plus passionné que les autres dans lequel se mêlent leurs souffles ardents. Puis, elle dépose sa tête sur l’oreiller, la bouche entrouverte, le velours de son regard vrillé à la lueur intense du sien, tandis que sa main découvre peu à peu ses cuisses, atteignant leur but dans une caresse d’une délicatesse exquise. La jeune fille ferme les yeux dans un léger soupir qui ne laisse aucun doute sur le plaisir qu’elle éprouve en cet instant précis.

Mon amour…

Son amour…

Lorsqu’il cessera de la caresser pour enlever sa chemise, impérialement nue sous ses yeux, il verra qu’elle ne ressent nulle crainte, nulle peur. Elle resplendit littéralement, y compris lorsqu’elle prend elle-même le soin de le libérer du dernier carcan de tissu qui l’entrave encore. Alors, elle saisira sa main pour l’attirer à elle, tombant au milieu des boucles d’or répandues autour d’elle comme une auréole chatoyante, gardant sa main dans la sienne alors qu’elle le regarde et l’embrasse une fois de plus, étouffant un gémissement plaintif sous ses lèvres alors qu’il la fait définitivement sienne, dans un doux mouvement de ses reins. Les doigts d’Elisabeth se serrent plus fort sur ceux de son aimé, quelques instants, avant de relâcher la pression.

Le souffle court, elle se laisse le temps d’apprivoiser ces nouvelles sensations, cette présence avant de poser une main sur le visage d’Elazar, le regard luisant de bonheur. Tout ce qui passe dans ce regard là…

Mon amour…

Son amour…Son seul et unique amour.

Elle est définitivement à lui, elle en a l’absolue et profonde certitude. Cet homme est le sien. Tout comme elle est sienne. A jamais.

Lorsqu’il reprend la danse, avec une douceur infinie, elle n’est plus que sensations nouvelles et souffles intenses, les yeux mi-clos, tandis que ses lèvres cherchent les siennes, avec tendresse. Les ensorcelants mouvements qui dirigent cette valse l’amènent à le garder au plus près d’elle, nouant ses jambes autour de sa taille, lui signifiant par là que plus rien n’est douloureux. La douleur n’a été qu’éphémère. Un souvenir déjà lointain.

Sous lui, le regardant avec une incommensurable tendresse, elle pose enfin ses doigts sur la bouche de son aimé et dit, dans un murmure couvert par le doux son de linge froissé par la danse :

- Je t’aime Elazar
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeDim 5 Juil 2020 - 23:27

Comment quelque chose d'aussi beau peut-il être mal? Comment quelque chose d'aussi doux peut-il être maudit? Elazar ne se considère ni le meilleur, ni le pire homme. pour le moment, dans cette capsule d'éternité, il n'y a que deux âmes soeurs réunies.

Je t'aime Elisabeth... Tellement!!!

DIt il, le souffle court de se retenir, les jambes de son amante autour de lui, sa liqueur et son sang les unissant... iL ne veut pas réfléchir. Demain sera bien assez tôt pour les regrets. Avec un léger grognement, il la prend et la fait basculer, assise sur lui, pour lui donner accès à ses tendres collines. L'émerveillement luit dans els prunelles d'argent tandis que les mains du bâtard caressent la fine créature.

Sa femme... Du plus délicatement possible, il s'enfonce en elle du plus loin qu'il peut, comme s'il voulait fusionner avec la belle. une main aggrippe la longue crinière d'or pour qu'elle dévoile son cou en se cabrant, donnant plus de liberté de mouvement à l'homme... LA chaleur annonciatrice de la jouissance se répand dans le creux de ses lombaires. iL devrait se retirer, mais les doux gémissements d'Elizabeth, annonciateurs de sa jouissance à elle, prennent du volume. Alors scelle t'il ses lèvres d'un baiser impérieux tout en la prenant par les hanches, ne ralentissant pas la cadence au contraire, au fur et à mesure qu'elle gémit jusqu'à l'explosion finale. Son expression, sa peau. son regard. le goût de ses lèvres, Elazarles fixe alors dans sa mémoire de façon indélébile. ....

Alors seulement, quand elle a terminé, s'autorise t'il à son tour à avoir un orgasme, répandant sans réfléchir sa semence en son sein.  Alors, il l'enlace doucement et enfouit son visage dans la poitrine, en pleurant... De joie et de tristesse de gratitude et de regret pour ce moment d'une beauté infinie qui est sur le point de se terminer, dans les bras de sa sylphe, de son évanescente, de son éthérée...  De son âme...


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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeLun 6 Juil 2020 - 8:35


Elle l’a rêvé tant de fois, ce moment-là. Tant de fois, dans la solitude de sa chambre, à imaginer qu’un jour, après avoir surpris Elazar au détour d’un couloir, d’une allée, d’un petit sentier de jardin fleuri, il lui aurait pris la main pour y déposer un baiser et lui avouer qu’il ressent la même chose qu’elle. Tant de fois, elle avait imaginé cet instant mais jamais, jamais elle n’aurait songé qu’il chuchoterait ces mots à son oreille dans une union de leurs corps comme de leurs souffles.

Elisabeth sait qu’elle lui a toujours été destinée. C’est pour cela qu’elle a saisi sa main il y a de cela des années, dans ce champ de fleurs, sans la moindre crainte. C’est pour cela qu’elle garde sa main dans la sienne cette nuit, alors qu’il la fait sienne, dans des mouvements d’une douceur incroyable.
Peut-on mourir de bonheur ? Peut-être, elle l’ignore. Ce qu’elle sait par contre, c’est que son corps vibre. Il vibre d’une façon inédite qui la fascine tout autant qu’il la perturbe. Les mots d’Elazar, susurrés à son oreille, entre deux souffles rauques, ne font qu’exacerber cette sensation. Tout autant que ce mouvement leste et souple qu’il initie pour l’asseoir sur lui, de manière à pouvoir la voir en entier.

La pression est intense. Alors qu’il s’insinue en elle avec lenteur, elle tremble de tous ses membres, avant de gémir un peu plus fort cette fois, si bien que son aimé s’en vient sceller ses lèvres dans un baiser l’invitant au silence. L’impression, le bonheur de lui appartenir n’a jamais été fort qu’en cet instant où elle le sent buter en elle, encore et encore, sans s’arrêter, tant et si bien qu’une vague de chaleur partant de ses hanches jusqu’à ses reins la pousse à elle-même provoquer cette danse, cette pression nouvelle.

La main de son aimé posée à l’arrière de sa chevelure, elle se cabre, s’accordant toute l’amplitude nécessaire pour se donner à lui tout autant que pour le prendre. Il couvre sa gorge de baisers, étouffant ses grondements sourds dans sa gorge, jusqu’à ce qu’enfin un éblouissement l’oblige à venir étouffer un cri presque animal sur les lèvres d’Elazar, alors que son corps en entier est secoué de spasmes irrépressibles et totalement délicieux.

Front contre front, le souffle court, encore sous l’impression magnifique de ce qu’elle vient de ressentir, elle sent son aimé céder lui aussi à l’amour et se répandre en elle, sans qu’elle ne songe une seule seconde à lui demander de se retirer.

Il lui faudra de longues secondes pour reprendre un contact léger avec la réalité, lorsqu’il noue ses bras autour d’elle pour poser sa tête sur sa poitrine. Elisabeth, elle, le garde d’une main posée dans son dos tandis que l’autre caresse ses cheveux, en silence, sentant son cœur battre plus lentement désormais. Un bruit lui fait rouvrir les yeux. S’écartant un tout petit peu d’Elazar, elle agit comme lui, prenant son menton entre ses longs doigts si fins pour l’obliger à la regarder.

Les larmes qu’elle voit, elle les efface d’un petit mouvement du pouce, avant de venir chercher un baiser, caresse pure de son souffle sur le sien.

- Ne pleure pas mon amour, je t’en supplie…Ne pleure pas…

Douce, délicate et tendre, elle caresse son beau visage de son nez sur le sien, avant de lui donner un nouveau baiser.

- Je suis à toi…Reste avec moi cette nuit…
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeLun 6 Juil 2020 - 20:36

Et il resta pour les quelques courtes heures qui leur était allouées. la gardant tout contre lui, jouant dans les cheveux d'or, caressant ce jeune corp encore et encore.

Ils ne parlèrent pas, ils n'en n'avait ni l'envie ni le besoin. Elazar, sans nom de famille... Bâtard De Redinem, n'avait pas envie de penser aux conséquences. Il passa le reste de la nuit à la découverte de ce corp, avant de s'éclipser aux premières lueurs de l'aube.

_________

Au bas de la salle du trône de Paville, sur le coup de midi, c'est un précepteur fort contrit qui se tient devant le seigneur De Paville, sa femme et sa fille pour se justifier, l'air humble comme il se doit. Gustave ayant décidé qu'il fiancerait et marierait la noiraude plutôt qu'Elisabeth et, bien sûr, cela fait commotion.

Je vous assure, messire. Je ne savais pas. Je vous présente toute les excuses des De Redinem pour la défection de Gustave à l'anniversaire de Damoiselle Elisabeth. Je ne sais comment réparer l'outrage messire, j'ai parfaitement conscience de l'affront fait. Ce dernier étant l'unique fils, je ne peux malheureusement pas proposer un autre membre de la fratrie.

Pour une fois que la diplomatie va dans le même sens que son coeur, il reste quand même humble.

Le seul autre fils reconnu étant moi, je ne peux qu'offrir ma personne pour marier votre fille, damoiselle Elisabeth pour sceller cette alliance, pour réparer cet affront et rapprocher nos familles. Vous me connaissez, vous connaissez mon sérieux et le coeur que j'ai à bien servir ma famille et la vôtre au mieux de mes capacités.  
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeMar 7 Juil 2020 - 7:37


C’est un seigneur de Paville bien contrit qui reçoit Elazar en cette lumineuse mi-journée. Assis dans le haut fauteuil splendidement ouvragé, ses coudes sont appuyés sur les accoudoirs tandis que ses doigts se touchent de manière compulsive. L’homme aux tempes poivre et sel le fixe de ses grands yeux noisette surplombés de sourcils noirs. Hugues de Paville est un homme de son temps, pragmatique, autoritaire, un homme de commandement. Il est encore très bel homme, il a à peine deux ou trois années de plus qu’Elazar. Les deux hommes sont donc de la même génération et Hugues parle au précepteur de sa fille avec familiarité, tout en gardant la distance nécessaire.

- L’attitude de Gustave est extrêmement regrettable pour votre famille. J’avais à cœur de rapprocher deux seigneuries aux intérêts communs sur bien des points. Votre frère est jeune, bien né, héritier d’une fortune conséquente et, ce qui ne gâche rien, plutôt avenant si j’en juge les regards que ces dames ont posé sur lui hier soir. Il aurait fait un parti excellent pour Elisabeth.

Qu’il soit beau garçon est un atout dont il n’a que faire. La fortune de ces de Redinem, par contre, lui est connue. Sa provenance, même obscure, n’est pas non plus une chose dont il se discute. L’important est que ce Gustave était un excellent parti et qu’il lui a filé sous le nez, au profit d’une aventurière présente à la fête hier soir.

- Je trouve extrêmement déplacé d’avoir profité de ce banquet organisé de longue date pour dévoiler des intentions qui ne concernaient pas Paville. J’aviserai votre père de mon mécontentement.

Hughes se lève et se dirige vers une riche console garnie de fruits et d’une carafe de vin. Il remplit un verre pour lui, pas pour Elazar, tout en écoutant la proposition énoncée.

- Votre offre est tout à fait honorable et montre bien à quel point vous avez à cœur de sauvegarder les intérêts de Paville.

Pour Hughes, il ne s’agit que de politesse diplomatique, rien de plus. Une offre déposée là dans le but de réparer l’affront et en cela Hugues lui en sait gré.

- Cela étant, mon ami, les alliances prestigieuses ne manquent pas. J’avais privilégié la famille de Redinem pour des raisons pratiques et pour sceller une amitié de longue date en unissant les deux héritiers de nos territoires respectifs. J’ose croire que l’attitude votre frère n’est qu’un égarement dû à la jeunesse et non un manque de respect envers nous. Quoiqu’il en soit, le mal est fait. Je porterai donc mon choix sur une autre famille.

Le seigneur de Paville reprend sa place sur le haut fauteuil, dans un froissement de tissu hors de prix.

- Je souhaite que vous veilliez sur ma fille le temps que je trouve un nouveau parti qui me convienne. Je connais votre dévouement et votre loyauté. Le fait que votre frère se soit comporté avec une telle légèreté ne change rien à l’estime que j’ai pour vous, Elazar, soyez-en assuré. Et maintenant, je vous prie de me laisser. J’ai des courriers importants à écrire.

La rencontre se termine donc sur ces notes plutôt directes et froides. Hughes le congédie d’un geste de la main, prenant déjà une plume pour poser des mots sur un parchemin, sans plus se soucier de la présence de son interlocuteur du jour.
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeMar 7 Juil 2020 - 15:12

Maudit sois-tu Gustave, peste Elazar entre ses dents tandis que sa demande est rejetée... Son statut de bâtard lui revenant en pleine figure. Si elle l'avait marié, il aurait pu manoeuvrer mieux. Gustave ne l'aurait jamais touchée, Elazar y aurait veillé. Son frère aurait pu avoir sa maitresse comme il voulait. Tout le monde aurait été content... les apparences préservées. les familles contentes. Qui se soucis de qui entre dans la chambre à coucher de l'épouse tant que tout le monde est heureux?

Son plan aurait été parfait. IL a fallu qu'il déconne aujourd'hui.

je porterai moi même votre missive  à mon père. Peut-être réussira t'il à le raisonner et cette alliance pourra toujours avoir lieu? Il me déplait tout autant que vous la tournure que prend les choses. Bien sûr, je suis à votre entière disposition. Je continuerai l'éducation de damoiselle Elisabeth comme il se doit. Je pars sur l'heure..  

Elazar frissonne, sachant que déplaire à son père lui encourrera des sévices. Il n'est pas tendre, froid et impitoyable. Avec un peu de chance, Gustave va y échapper, faire passer sa frustration sur son fils illégitime étant pas mal plus acceptable qu'estropier son propre fils héritier. Sur une révérence de circonstances, il prend congé.


********

De sa chambre, Elisabeth peut voir la bannière des De Redinems, Une montagne sombre sur cercle blanc sur fond noir. Elle peut voir Elazar discuter avec Gustave, chacuns sur un cheval... Elle peut sentir son impatience de la façon qu'il se tient, avant de n'assener à son interlocuteur une baffe magistrale qui le désarconne et qui cause une panique certaine parmis les chevaux.

Elle peut voir l'inconfort de l'escorte, voir l'individu se relever et tancer vertement l'homme... Longuement... Et Elazar perdre patience et flanquer un coup de pied au visage de son frère avant de quitter l'enceinte de Paville rapidement et seul, prenant de l'avance et laissant les gardes gérer son ex futur fiancé.

En fait, l'assassin redoute cette rencontre... Son père est bien capable de le faire pendre pour avoir failli. IL n'a jamais levé al main sur lui, préférant confier cette tâche indigne à ses sbires, mais il n'est pas dupe. 6 ans... 6 ans de préparation gâchées pour un coup de sang. Gustave a marié sa catin cette nuit, il vient de le lui avouer. Père ne lui en tiendra pas rigueur, elle est plus riche et mieux née qu'Elisabeth. Il va plutôt se défouler sur lui... Le sacrifiable...

Il essaye très fort de réfléchir à comment faire Elisabeth officiellement sienne, en tout droit tout honneur. Même s'il sait en son fort intérieur que c'est peine perdue...

Il ne reviendra à Paville que trois ennéades plus tard, amaigri et pâlem pour reprendre les cours de la jeune fille. Au menu aujourd'hui pendant qu'ils déambulent dans les jardins, les lois et la politique des royaumes.


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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]    [Back in time] L'avenir nous appartient [Elazar]  I_icon_minitimeMar 7 Juil 2020 - 18:40


Il est parti à l’aube, la laissant encore rêveuse de cette nuit magique. Toute la matinée elle a attendu sa venue, un sourire, un mot, même un regard. Impossible de le trouver. Dépitée de ne pas être parvenue à le voir, ne serait-ce qu’un instant, elle est dans sa chambre quand elle entend du bruit dans la cour. Curieuse, comme à son habitude, elle approche de la haute fenêtre et voit flotter en bas la bannière des de Redinem. Les deux mains posées sur la vitre, elle le voit, assis sur son cheval. Il a l’air nerveux, elle le comprend à sa façon de se tenir, à sa façon de parler et de gesticuler jusqu’à cette gifle donnée à son frère, ce qui lui fait poser sa main sur sa bouche. Le coup de pied fera descendre sa main sur sa poitrine, choquée, alors qu’il s’en va, au galop, laissant son frère se remettre de l’incident.

Jamais elle n'a vu Elazar perdre son sang froid. Jamais.

Il est parti.

Sans rien lui dire.

Des larmes montent à ses yeux tandis qu’elle triture nerveusement un petit mouchoir d’un blanc pur entre ses mains. Il est reparti pour la seigneurie de son père. Sans rien lui dire.

Elle se détourne de la fenêtre, tête basse, et quitte sa chambre pour rejoindre son professeur de danse. L’éducation n’attend pas.

°°°°°
°°°
°

Trois ennéades.

Trois longues, insupportables et insipides ennéades sans aucune nouvelle de lui.

A la question une seule et unique fois posée à son père, il lui a été signifié que son précepteur était retenu sur les terres familiales pour des raisons qui ne la concernaient pas.

Une réponse qui ne veut donc rien dire du tout. Et qui ne l’a pas rassurée le moins du monde.

Lorsqu’enfin il reparut devant elle, il était différent. Amaigri. Pâle. Il lui avait fallu toute sa retenue et tout son bon sens afin de ne pas se trahir. Elle se contenta d’une légère révérence pleine de respect, comme elle a l’habitude de le faire quand il est là, et le suivit dans les jardins pour un fastidieux enseignement des lois et de la politique des royaumes. Un enseignement dont elle n’écoute rien, toute occupée qu’elle est à le dévisager, à observer ses gestes ralentis, à espionner tous les traits de son visage aminci. Comme s’il avait été malade.

Comme de coutume, elle attendra qu’ils soient dans un endroit isolé à l’abri des regards et en parfaite sécurité pour répondre aux questions posées par Elazar d’un :

- Tu es parti.

Une telle distance après une si longue séparation lui est totalement insupportable. Elle arrête sa progression et le regarde, le cœur rongé d’inquiétude et le regard troublé par son apparence si triste et malheureuse.

- Que t’est-il arrivé, Elazar ? Tu fais comme si je n’étais rien…Tu es parti sans dire un mot, tu es resté trois ennéades loin de Paville, sans me faire parvenir un seul petit courrier…

Elle fait un pas vers lui, de manière à ce qu’il la regarde.

- Est-ce que…Est-ce que tu regrettes ?? Est-ce que j’ai fait quelque chose…qui t’a déplu ? Tu as l’air souffrant…Malade. Elazar, que se passe-t-il ?
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